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  • il y a 23 heures
Il parait lointain le temps où la mission de l’école était de transmettre des savoirs, d’aiguiser des intelligences et de former des esprits critiques. Aujourd’hui, les business schools se présentent comme des usines à certifier. Elles ne délivrent plus seulement des diplômes : elles estampillent la valeur marchande d’un individu. On est passé du savoir au capital humain. [...]

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00:00Il paraît lointain le temps où la mission de l'école était de transmettre des savoirs,
00:12déguiser des intelligences et de former des esprits critiques.
00:16Aujourd'hui, les business schools se présentent comme des usines à certifier.
00:21Elles ne délivrent plus seulement des diplômes, elles estampillent la valeur marchande d'un individu.
00:26On est passé du savoir au capital humain.
00:30Leadership, impact, agilité, ces incontournables de la communication saturent les plaquettes et les vidéos promotionnelles.
00:37Ce ne sont pas seulement des compétences, mais des labels de performance,
00:41des codes marketing destinés à transformer l'étudiant en actif mesurable.
00:47C'est l'un des constats majeurs de l'étude sur les stratégies de communication dans l'enseignement du management que Xerfi vient de publier.
00:54Elle montre comment les business schools ont déplacé leur récit institutionnel.
01:00Elles ne forment plus seulement, elles certifient.
01:03Leur communication met en scène des profils compétitifs et adaptables, calibrés pour séduire le marché.
01:10L'étudiant n'est plus là pour développer ses connaissances.
01:13C'est désormais avant tout un capital humain à faire fructifier.
01:18Son potentiel doit être amplifié afin d'être performant et rentabilisable.
01:22La compétence devient un actif stratégique.
01:26Il ne s'agit plus de savoir ce que l'on sait, mais ce que l'on sait valoriser, afficher, mesurer.
01:34Valoriser l'image de ces actifs, c'est le cœur de la stratégie de communication.
01:38HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon, Schéma ne sont plus seulement des lieux d'enseignement.
01:46Ce sont des labels mondiaux, des marques garantes de la valeur future de ceux qui portent leur logo sur leur CV.
01:54La communication est ainsi centrée sur l'image plus que sur le contenu.
01:59Classement, accréditation, salaire de sortie, tout est mesuré.
02:05Ce qui n'est pas quantifiable tend à disparaître.
02:09La philosophie et les sciences humaines, c'est trop abstrait.
02:13La curiosité intellectuelle, c'est un luxe non rentable.
02:16Quant à la culture générale, une perte de temps inutile au regard des grilles d'évaluation à l'heure des réseaux sociaux.
02:24Pitch, vidéo, storytelling, personnel, l'étudiant doit apprendre à se vendre autant qu'à apprendre.
02:32Le personal branding est devenu une compétence cardinale, parfois plus décisive que la connaissance elle-même.
02:41Derrière les promesses d'inclusivité, c'est pourtant la reproduction des élites qui demeure.
02:47Le récit méritocratique masque mal une logique de reproduction sociale
02:53où l'école certifie surtout ceux qui possèdent déjà les bons codes à l'entrée.
02:59Si les business schools se contentent de certifier des profils,
03:03elles risquent de perdre à terme la légitimité de former des décideurs de haut niveau.
03:11À trop se focaliser sur le branding,
03:13on en oublie la capacité à acquérir une stature humaine et intellectuelle.
03:23Sous-titrage Société Radio-Canada
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