00:00Ici Matin.
00:01Il est 7h47, plusieurs milliers de manifestants hier dans les rues de Perpignan.
00:05Gros cortège, 4000 personnes selon les forces de l'ordre.
00:08Mais notre invité a compté beaucoup plus de monde, encore Simon Colbock.
00:11Bonjour Julien Vertellemi.
00:13Bonjour à tous et à toutes.
00:13Vous êtes le secrétaire départemental de la CGT.
00:16Selon vous, il y avait 8000 manifestants hier à Perpignan.
00:191 million partout en France.
00:20C'est un succès cette journée ?
00:22Oui, c'est un véritable succès.
00:23Alors, succès, différents points.
00:26Déjà, sincèrement, la participation aux mobilisations.
00:30Après, ça a été compté au niveau national, plus d'un million de manifestants.
00:34En fait, on est au niveau des mobilisations qu'on avait en 2023 sur la question des retraites.
00:38Donc là-dessus, c'est vraiment une satisfaction.
00:41C'est une satisfaction à succès, vous nous dites ce matin.
00:44Est-ce que c'est aussi une surprise ?
00:45Parce que cette mobilisation a été contre le plan d'économie,
00:48les 44 milliards prévus par François Bayrou, qui est depuis parti.
00:52Non, pas une surprise.
00:53Parce qu'on voit le mécontentement, la colère.
00:55On sentait monter justement cette pression.
00:57La mobilisation de la semaine dernière, du 10 septembre,
01:01était aussi une réussite, de ce point de vue.
01:03Là, à l'appel de l'ensemble des organisations syndicales,
01:06donc des huit,
01:07oui, c'est une réussite qui va appeler à d'autres journées de mobilisation.
01:12Autre point d'appui, en fait, c'est aussi la mobilisation,
01:14la mobilisation par la grève.
01:16Je pense que c'est important.
01:17De bons taux de grévistes à la SNCF, à la Poste,
01:21à EDF, dans tous les services publics, en fait.
01:23Vraiment une bonne participation.
01:24Et même des boîtes privées, des salariés du privé,
01:26des retraités, des jeunes qui sont venus à la manifestation.
01:29Donc vraiment un vrai point d'appui là-dessus,
01:30qui va appeler d'autres mobilisations.
01:31Les responsables de l'intersyndicale se réunissent à Paris
01:34d'ici un quart d'heure pour décider de la suite à donner à la mobilisation.
01:37Qu'est-ce que, pour vous, il faut faire ?
01:38C'est justement la grève, le plus vite possible,
01:41d'autres manifestations ?
01:42Finalement, le budget va être présenté dans les 15 jours à venir.
01:48La question, c'est d'arriver à remobiliser
01:51et de s'appuyer sur justement ces deux journées de mobilisation
01:53qu'on vient de réussir.
01:55Et donc d'appeler à une nouvelle journée de mobilisation
01:57et qu'on la séquence, qui monte en puissance, en fait.
02:00Et que ce soit aussi sur la durée.
02:03On sait très bien qu'on ne va pas peser sur le budget
02:05une ou deux journées de mobilisation.
02:07Arriver à ancrer la mobilisation dans les entreprises,
02:10je pense que c'est vraiment la priorité.
02:11L'organisation d'Assemblée Générale,
02:13de discussion avec les travailleurs, les travailleuses.
02:15Parce que c'est bien aujourd'hui à eux
02:17qu'on demande de faire des efforts au travers de ce budget.
02:19Mais pour peser, Julien Barthélémy,
02:21est-ce qu'il ne faut pas aussi de la clarté ?
02:22Hier, le message, il était un peu fou,
02:25un peu flou et un peu fourre-tout pour dire les choses.
02:27Dans le cortège, on a entendu des profs,
02:29des AESH qui réclament plus de moyens pour les écoles.
02:32Des retraités qui veulent des pensions revalorisées.
02:34Des militants qui veulent défendre Gaza.
02:36Des gens aussi qui demandent la démission
02:39du président de la République.
02:40Est-ce qu'on peut être entendu quand il y a autant de demandes,
02:43autant de revendications différentes ?
02:45Là, c'est l'expression de la colère.
02:47De tout ce qui se passe depuis l'arrivée de Macron,
02:49en clair, depuis 2017.
02:52Sincèrement, sa politique,
02:53ça a généré énormément d'inégalités.
02:56Il y a de plus en plus de riches,
02:58mais surtout de plus en plus de pauvres.
03:00Et les fins de mois sont de plus en plus difficiles
03:02pour des milliers, voire des millions de travailleurs de travailleuses.
03:05Je vous le dis,
03:0510 millions de travailleurs pauvres aujourd'hui en France.
03:08Notre département,
03:09les Pyrénées-Orientales,
03:10c'est le département,
03:11avec le taux de chômage le plus pauvre,
03:12c'est le deuxième département le plus pauvre de France.
03:14Donc, des préoccupations qui sont aujourd'hui très importantes.
03:18Après, qu'est-ce que c'est que le budget ?
03:19Le budget, oui,
03:20au lieu de serrer la ceinture,
03:21justement,
03:22aux travailleurs, aux travailleuses,
03:23au lieu de dire,
03:24on va donner des milliards,
03:25211 milliards,
03:26ça a été justement le rapport du Sénat,
03:30donné aux grands patronats,
03:32aux plus riches de ce pays.
03:33Mais non, on dit,
03:34nous, il faut...
03:35Mais ils font travailler des gens aussi.
03:36Oui, d'accord,
03:37mais c'est surtout les travailleurs qui créent les richesses.
03:39C'est vraiment là-dessus qu'il faut appuyer.
03:42Et finalement,
03:43le problème économique aujourd'hui,
03:45c'est que les fins de mois sont de plus en plus difficiles
03:47et qu'il faut d'abord augmenter les salaires.
03:49Ça, c'est la priorité.
03:50Il faut une justice fiscale,
03:51il faut une justice sociale.
03:53Aujourd'hui,
03:53hier,
03:53les organisations syndicales ont rappelé
03:55leur volonté de voir abroger la réforme des retraites,
03:58de voir des financements pour la sécurité sociale.
04:01Et c'est bien ces sujets-là
04:02qui vont permettre de relancer l'économie.
04:04Est-ce que vraiment,
04:05il y a un espoir avec Sébastien Lecornu,
04:07le nouveau Premier ministre ?
04:08Sincèrement,
04:09vous le savez très bien,
04:10il n'y a aucun espoir.
04:11Parce que de toute façon...
04:12Il a cédé sur les deux jours fériés
04:13que François Bayrou voulait faire travailler.
04:15Oui, super.
04:16Mais la réalité,
04:17c'est que c'est tout le reste, en fait.
04:18Ça, c'était un petit peu l'arbre qui cachait la forêt.
04:21La question,
04:22c'est bien les 44 milliards d'euros
04:24qu'on demande à faire comme effort
04:26aux travailleurs, aux travailleuses,
04:27alors que notre volonté,
04:28c'est justement qu'on réponde au budget
04:31par l'inverse,
04:32c'est-à-dire réponse aux besoins.
04:35Augmenter les salaires,
04:35les questions d'emploi,
04:37les questions industrielles,
04:38le développement des services publics.
04:39Finalement, le plus simple,
04:39Jean-Léa Barthélémy,
04:40ce ne serait pas de retourner aux urnes,
04:42de re-voter finalement ?
04:43Inévitablement,
04:45on sait qu'il va y avoir des séquences électorales.
04:47Ça va commencer l'année prochaine
04:48par les municipales.
04:51Mais avant ça,
04:51il pourrait y avoir des législatives ?
04:52Avant ça,
04:52il pourrait y avoir des législatives.
04:53La réalité,
04:54c'est que c'est bien sous la pression populaire
04:57par la mobilisation
04:57et avec la mobilisation
04:58la plus forte possible
04:59qu'on va pouvoir obtenir
05:00un budget qui réponde aux besoins
05:01et même un vote
05:03qui soit...
05:05Vous souhaitez une dissolution
05:06de l'Assemblée nationale
05:07pour dire des choses ?
05:08Personnellement,
05:09je n'ai strictement rien à faire.
05:10Moi, la question,
05:11c'est monter le rapport de force
05:13et pousser justement
05:14pour que la mobilisation
05:15soit la plus forte possible
05:16pour mettre la pression
05:17sur n'importe quel gouvernement
05:18parce que même un gouvernement
05:19de droite
05:20peut faire une politique
05:21qui soit en faveur
05:22des travailleurs et des travailleuses.
05:23Même s'il y a comme toujours
05:25débat sur le nombre
05:26de manifestants
05:27à Perpignan
05:27ou partout en France,
05:29il y a une chose qui est sûre,
05:29il y avait plus de monde
05:30hier,
05:31partout en France
05:31et à Perpignan,
05:32que mercredi dernier
05:33pour l'acte 1
05:34de Bloquons-Tout.
05:35Est-ce que c'est pas rassurant
05:36ça pour vous,
05:37leader de la CGT
05:38dans les Pyrénées-Orientales,
05:39de vous dire que
05:40vous, syndicats,
05:41vous servez encore
05:42à quelque chose ?
05:43Les organisations syndicales,
05:45elles servent à quelque chose,
05:46elles servent à justement
05:48la satisfaction des revendications
05:49et les réponses aux besoins
05:50des entreprises.
05:50Vous avez été débordé
05:51pendant les épisodes
05:52des Gilets jaunes,
05:52là vous montrez
05:53que vous servez à quelque chose
05:54que vous pouvez mobiliser
05:56et davantage que le commun
05:57des mortels.
05:57Déjà, la séquence de mobilisation
05:59aujourd'hui,
05:59ça n'a strictement rien à voir
06:00avec le mouvement des Gilets jaunes.
06:02Mais rappelez-vous
06:02quand même que le 10 septembre,
06:04c'est la CGT
06:04avec CFSU et Solidaires
06:06qui ont appelé
06:07au rassemblement
06:08à 11h,
06:10place de la victoire.
06:10Et hier,
06:12là, c'est l'intersyndical
06:13qui a appelé au rassemblement
06:14à 10h30,
06:15place de Catalogne.
06:16L'objectif,
06:17c'est justement
06:17d'arriver à maintenir
06:18la plus forte possible,
06:20la plus large possible
06:20cette intersyndicale
06:21parce que oui,
06:22c'est un point d'appui
06:22avec des mobilisations,
06:24des grèves
06:24et arriver à mener
06:26des séquences de mobilisation
06:28dans l'avenir.
06:29Merci beaucoup,
06:30Julien Bertellimi.
06:30Je rappelle que vous êtes
06:31le numéro 1 de la CGT
06:33ici dans les Pyrénées-Orientales.
06:34Bonne journée à vous.
06:35Je vous remercie.
06:40Il est 7h53,
06:42vous écoutez ici Roussillon,
06:43votre radio locale
06:44et je lis vos messages météo.
06:46On est à la montagne
06:47avec Caroline,
06:4814 degrés à Océja,
06:49Mireille,
06:5013 aux Angles
06:51et Monique,
06:5114 à Bourgmadame,
06:52près de la Médicane
06:53et Olivier est à Canet
06:54avec 20 degrés ce matin.
06:56Vos messages ici Roussillon
06:58sur notre page Facebook.
06:59qu'est-ce que vous écoutez ?