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  • il y a 4 mois

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00:00Bonjour à vous Christophe Eusé, vous êtes professeur de droit constitutionnel à la fac de Perpignan,
00:04ancien député macroniste, c'était durant le premier quinquennat.
00:08D'abord, quel tôle, Christophe Eusé ?
00:10194 votes pour la confiance hier, 364 contre.
00:16Ça veut dire que François Bayrou n'a même pas réussi à rassembler sa propre majorité.
00:20Oui, on voit bien qu'il y a une forte radicalisation de l'échiquier politique
00:24puisqu'il y a une partie de l'ancienne majorité, de l'ancienne coalition,
00:28qui s'est défaite au moment du vote.
00:31Il y a une partie des Républicains qui s'est abstenue, une partie des Républicains qui a voté contre.
00:36On voit bien donc que les positions se radicalisent.
00:39Hier soir, l'Elysée a indiqué qu'un nouveau Premier ministre serait noué dans les tout prochains jours.
00:44Alors qui pour Matignon ?
00:45Vous qui connaissez bien cette Assemblée nationale, Christophe Eusé,
00:47qui est prof aussi de droit constitutionnel, je le disais,
00:50qui a le profil, qui a l'autorité, la souplesse pour gouverner dans ces conditions ?
00:54Je crois qu'on cherche le mouton à cinq pattes, comme on dit souvent,
00:57parce que le problème, c'est qu'il faut arriver à tirer la couverture suffisamment
01:01pour faire 289 députés, ce qui constitue une majorité.
01:05Et l'exercice est un exercice d'équilibrisme extrêmement compliqué.
01:08Il va falloir aller chercher probablement une personnalité dans le centre-gauche,
01:12puisqu'on n'a pas encore essayé le centre-gauche,
01:15qui soit susceptible d'obtenir l'accueil et l'assentiment de la droite,
01:20sans pour autant qu'elle se délite.
01:21C'est l'heure du Parti Socialiste ? C'est l'heure d'Olivier Faure ?
01:25En tout cas, vu qu'il a présenté les choses, je ne suis pas sûr du tout.
01:29Il a eu un discours d'une radicalité telle que le Parti Socialiste,
01:33pour le Parti Socialiste, aurait pour effet de défaire la majorité sur la droite.
01:37Mais une personnalité de sensibilité à gauche, pourquoi pas ?
01:41Raphaël Buxman, Place Publique, par exemple ?
01:43Je ne sais pas.
01:44Si vous deviez misé ?
01:45C'est au Président de la République d'en décider.
01:46Moi, je parierais plutôt pour une personnalité de sensibilité à gauche,
01:50mais issue de la société civile,
01:52pour ne pas faire de dissensus avant même d'avoir pris le poste.
01:54On voit bien le casse-tête, quand même, quoi qu'il arrive,
01:57surtout à un an de la présidentielle,
02:00où clairement les partis n'auront pas forcément l'esprit collectif,
02:02où chacun pensera d'abord à soi, à son parti.
02:05Dans ce contexte, est-ce que le plus simple,
02:06ce n'est pas de dissoudre l'Assemblée de nouveau ?
02:09C'est une solution d'ultime recours.
02:10Dans un premier temps, le Président de la République est obligé
02:13de nommer un Premier ministre
02:14qui doit chercher à travailler avec une majorité parlementaire.
02:17Et Emmanuel Macron ne peut pas dissoudre là, ce matin ?
02:19Il a la faculté de faire ce qu'il veut depuis le 12 juillet,
02:21depuis le 8 juillet 2025.
02:24Mais dans le jeu institutionnel,
02:26ça n'est en rien une obligation,
02:27et il doit passer par la case nomination d'un Premier ministre d'abord,
02:31qui est à charge de composer un gouvernement,
02:33et ensuite de construire un budget.
02:34Mais pour vous, il faut dissoudre ?
02:36Le Président n'aura pas le choix, à terme ?
02:38A priori, dans le premier temps,
02:40ce n'est pas l'objet du tout.
02:41On a un gouvernement qui vient d'être renversé,
02:44c'est une procédure parlementaire classique
02:46qui existe dans tous les régimes européens,
02:48il faut constituer un nouveau gouvernement
02:50et lui donner la chance d'essayer de gouverner.
02:51Si tel n'était pas le cas,
02:53à un moment donné pourrait se poser effectivement
02:55le problème de la dissolution,
02:56mais il faut bien avoir à l'esprit
02:57que la dissolution est une arme de dernier recours.
03:01Le Rassemblement National demande justement la dissolution.
03:04Les Insoumis, eux, lancent aujourd'hui
03:05une nouvelle procédure de destitution contre le Président.
03:08Il y a une chance pour que celle-ci aboutisse ?
03:10Non, la procédure de destitution ne peut pas aboutir pour deux raisons.
03:14D'abord parce qu'il faut un critère,
03:15il faut un élément pour ça.
03:18Et c'est le manque grave ou la trahison du pays.
03:20Or, on n'est pas du tout dans une hypothèse comme celle-là.
03:22Et puis, il faut une majorité des deux tiers
03:23que les Insoumis n'arriveront jamais à obtenir.
03:25Et si Emmanuel Macron nomme un nouveau Premier ministre,
03:27ce qui devrait donc être le cas,
03:28ce sera son cinquième depuis 2022.
03:31C'est ce que les Insoumis expliquent.
03:34Le problème, ce n'est pas le Premier ministre,
03:36c'est le Président.
03:37C'est ça leur logique ?
03:37Oui, c'est leur logique, effectivement.
03:39C'est la conflictualisation permanente du débat public.
03:43Je pense qu'on n'en est pas là,
03:45pour être très honnête avec vous.
03:46Il y a d'abord la recomposition d'un gouvernement.
03:48Il y a éventuellement, en arme ultime, la dissolution.
03:51Et si la dissolution devait accoucher d'une assemblée
03:53de nouveau ingouvernable,
03:54alors peut-être, dans cet avenir fictif,
03:56la question pourrait éventuellement se poser.
03:58Mais on se rapproche progressivement de l'échéance de 2027.
04:01que toutes les parties prenantes ont à l'esprit
04:03et qui guident, dans une très large mesure,
04:05leur comportement.
04:06Demain démarre le mouvement Bloquons Tout
04:08avec des actions prévues, notamment chez nous,
04:10en pays catalan.
04:10On verra leur ampleur.
04:12Est-ce que la chute de François Bayrou
04:14peut calmer cette colère ou, au contraire, la doper ?
04:17Alors, on est sur un terrain complètement subjectif.
04:19Je vais vous donner l'avis qui est le mien,
04:21qui est complètement partiel.
04:23Moi, j'ai mon sentiment, c'est qu'a priori,
04:25ça peut doper le mouvement.
04:26Parce que ceux qui surfent sur cette idéologie-là
04:30de la déstabilisation peuvent trouver
04:32un certain nombre d'arguments
04:33en se disant que le gouvernement est tombé
04:35et qu'on pourrait peut-être aller plus loin.
04:36Mais mon sentiment, c'est que le pays
04:38n'a pas du tout besoin de déstabilisation.
04:40Il aurait plutôt besoin de se remettre
04:42en ordre de marche
04:43pour faire face à un ordre international
04:45particulièrement inquiétant.
04:46Un mot, Christophe Eusé, aussi,
04:48sur le procès en appel de plusieurs responsables
04:50du Rassemblement National.
04:51C'est l'affaire des assistants parlementaires européens.
04:53Marine Le Pen, mais aussi Louis Alliou,
04:55seront rejugés en janvier et en février prochain.
04:59Autrement dit, juste avant les élections municipales.
05:01Le premier tour, c'est le 15 mars.
05:03À quoi peut ressembler la campagne
05:04de Louis Alliou dans ces conditions ?
05:06Je ne sais pas, elle va être compliquée.
05:08Mais en tout cas, on a donné satisfaction
05:09à Louis Alliou sur un point
05:10et à Marine Le Pen.
05:12Ils voulaient avoir la date
05:12de leur jugement à l'appel,
05:14ce qui n'est donné à personne
05:15dans le pays qui est le nôtre.
05:17L'ERN voulait que ce soit en tout cas
05:18jugé avant l'élection présidentielle de 2017.
05:21Ah bah écoutez, apparemment,
05:22tout va être jugé
05:22puisqu'il y aura l'appel et la cassation
05:24avant l'élection présidentielle de 2027.
05:27Je trouve en tant que Perpignanais,
05:28mais là je parle cette fois en tant que Perpignanais,
05:30c'est inquiétant de ne pas savoir
05:31qui sera définitivement le maire de Perpignan
05:34parce que l'affaire sera jugée
05:35mise en délibéré,
05:36mais pas encore tranchée
05:36au moment de l'élection municipale.
05:38Sans doute avant l'été.
05:39On voudrait savoir
05:39qui va être candidat pour la mairie de Perpignan
05:41au nom du Rassemblement National.
05:44Ce matin, Annabelle Brunet,
05:45qui est élue d'opposition
05:46au Conseil départemental
05:47et potentielle candidate à la mairie,
05:49explique sur la radio ici Roussillon
05:51que Louis Alliou ne devrait pas se représenter.
05:53C'est une question de décence selon elle.
05:55Je laisse ces propos à Annabelle Brunet.
05:58Je ne suis pas habilité à un jugé.
06:00La seule chose que je vous...
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