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  • il y a 2 mois

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00:00Toujours avec Ophélie Roch et avec Raphaël Steinville pour évoquer l'actualité et cette mobilisation sociale aujourd'hui.
00:13500 000 personnes dans les rues avec des, comment dirais-je, gendarmes et des policiers qui ont à nouveau fait preuve de résilience, de patience.
00:24Certains ont été blessés, un policier a été très grièvement blessé à la mâchoire.
00:30Le ministre des missionnaires de l'Intérieur, Bruno Retailleau, vient de s'exprimer, on l'écoute.
00:35Il y a eu un comptage de plus de 7000, 7300 quand même, individus radicalisés, dangereux, black box, ça inclut un certain nombre de publics, mais 7300 c'est beaucoup.
00:47Ils ont tenté, on l'a bien vu à travers les images, de troubler, de gâcher des cortèges et des manifestations.
00:53Mais heureusement, nos forces de l'ordre ont systématiquement répandu.
00:57Nous les avons contrées, ce qui a permis globalement à la journée de se dérouler dans les meilleures conditions possibles
01:03pour faire en sorte que la liberté de manifester, qui est un droit constitutionnel, nous puissions le garantir.
01:10Quel bilan tirez-vous, Ophélie Roch, de cette journée de manifestation ?
01:15Qu'est-ce que ça exprime pour vous ?
01:16Oui, j'ai l'impression, mon avis personnel, c'est plutôt un peu mythique mais raisin,
01:22c'est-à-dire que, bien sûr, c'est toujours à déplorer le fait qu'il y ait des black blocks qui arrivent,
01:26mais ça, on s'en doutait, parce que là, c'est comme une gangrène, ils sont toujours là.
01:31On arrive à mieux les maîtriser maintenant grâce au renseignement, notamment.
01:34Mais au niveau de la manifestation populaire, je crois que le mouvement social a un peu du mal à prendre.
01:43Objectivement, ce n'est pas une grande réussite d'avoir 500 000 personnes sur toute la France.
01:47C'est quand même mieux que 175 000 la dernière fois.
01:49Oui, c'est mieux, parce que déjà, parce que les syndicats avaient appelé, s'étaient structurés,
01:52il y avait quelque chose de l'ordre de la légalité, c'est-à-dire qu'on était sur un appel qui était très traditionnel.
01:58Mais on voit bien que, de plus en plus, pour avoir fait plusieurs manifestations,
02:05on sent bien que c'est de moins en moins, enfin, comment dire, le cœur y est de moins en moins.
02:09Et je parle là des revendications qui se font toujours avec respect de l'environnement et des forces de l'ordre.
02:15Mais même dans les cortèges, même les syndicalistes, j'ai presque envie de dire les plus chevronnés,
02:21on sent qu'ils n'y croient plus, en fait, d'une certaine manière.
02:24Et je pense que c'est pour ça qu'on a des chiffres un petit peu faiblards, en fait.
02:26Raphaël Taville, votre regard ?
02:29Oui, moi, j'ai l'impression, à regarder ces centaines de milliers de personnes qui ont défilé un peu partout en France,
02:35que beaucoup vivaient dans un monde parallèle.
02:38Quand on regardait les slogans qui étaient affichés, quand on écoutait les manifestants qui interrogeaient,
02:45revenaient de manière récurrente, taxons les riches, abrogation de la retraite,
02:50il faut aller chercher le fric là où il est.
02:55C'était toujours les mêmes personnes qui étaient désignées comme les boucs émissaires,
02:59sans que jamais on se pose la question de savoir si nous avions seulement les moyens
03:04de continuer à taxer toujours plus les plus aisés, de taxer toujours plus les entreprises.
03:09Vous voulez dire que rien n'a changé depuis 1789, en fait ?
03:12Oui, mais c'est vrai.
03:12La France révolutionnaire existe toujours.
03:14Oui, et cette rage révolutionnaire, je pense qu'elle continue à traverser une partie de la France.
03:20Et c'est en cela que, d'abord, c'est une situation tellement folle par rapport au contexte que vit la France.
03:29C'est-à-dire que nous sommes au bord du gouffre budgétaire.
03:32La France est parmi les pays les plus taxés, qui taxent le plus de l'OCDE,
03:38et il faudrait encore taxer.
03:40Je me permets, mais j'ai l'impression que c'était pour avoir été dans les cortèges de la manifestation.
03:45Après, il y a peut-être, en effet, des pancartes qui tapaient à côté.
03:48Mais nous, par exemple, sur les pancartes, on demandait plus d'AESH pour les enfants.
03:52Enfin, je veux dire, je pense que...
03:54Ce n'est pas parce qu'il y a quelques, on va dire, uberlus qui arrivent avec des...
03:58Non, ce n'est pas quelques...
03:59Non, je n'ai pas le sentiment.
04:00Non, non, je pense que, Féliroc, si vous interrogez vraiment l'intégralité des 500 000 qui ont défilé aujourd'hui,
04:07vous pouvez être à peu près sûr que 480 000 disent qu'il faut taxer les riches,
04:13parce que c'est là où il y a le pognon, c'est là où il y a l'argent.
04:16Et surtout, Pierre, c'est toujours plus de moyens.
04:18C'est-à-dire que la France est à l'agonie,
04:20et il faudrait toujours trouver des lignes de crédit supplémentaires
04:24pour pouvoir financer des choses qu'aujourd'hui, nous n'arrivons pas à financer.
04:28Donc, moi j'entends, il y a des revendications qui sont très légitimes.
04:33Pour autant, on a vraiment l'impression qu'une partie de ceux qui manifestaient
04:36vivaient dans un monde parallèle, totalement déconnectés des réalités économiques.
04:41Et ça ne veut pas dire que, pour partie, ce mouvement,
04:44il y avait une colère, des souffrances légitimes, et qu'il faut pouvoir entendre.
04:49Écoutons Olivier Faure, premier secrétaire du PS, sur la fameuse taxe Zuckman.
04:54Il était sur TF1 ce matin.
04:55On peut très bien considérer que pour ce qui est une licorne,
04:59pour que les gens comprennent qu'il s'agit d'une entreprise qui est en pleine croissance
05:03et qui ne génère pas encore de bénéfices,
05:06on peut très bien accepter avec l'administration fiscale
05:09de planifier sur la durée cette imposition,
05:12parce que Mistral, un jour, va gagner beaucoup d'argent,
05:16et ses propriétaires aussi.
05:17Et donc, on peut très bien différer le paiement,
05:20on peut très bien aussi demander à ce que le paiement se fasse en action.
05:22Bref, il y a mille formules possibles,
05:25et ça n'est pas possible de dire que les riches ne peuvent pas payer,
05:27parce qu'il y aurait une licorne qui ne serait pas facilement imposable dans les premières années.
05:31Non mais qu'est-ce que vous voulez comprendre à ce discours ?
05:34Je ne sais pas ce que vous en pensez, vous faites dire eux, parce que vous rigolez.
05:37Non mais un jour, ils vont gagner beaucoup d'argent.
05:40Alors, on sera là, on sera là.
05:42C'est vrai que là, je trouve ça assez...
05:43Qu'est-ce que c'est que ce pays dans lequel on interdit de gagner de l'argent,
05:48et, surtout, on n'interdit pas de gagner de l'argent,
05:50surtout de le garder pour soi.
05:52Je veux dire, où est la méritocratie là-dedans ?
05:54C'est quand même incroyable.
05:55C'est-à-dire, où est-ce que vous, vous qui êtes enseignante,
05:58vous qui allez enseigner à Sarcelles, je crois,
06:01donc dans une banlieue dite difficile,
06:04à des jeunes qui pourraient prendre ce qu'on appelle l'ascenseur social,
06:08où vous leur dites, sois meilleur que ton voisin.
06:11Il y a une sorte de...
06:12On met en compétition.
06:13Il n'y a pas de mal à mettre en compétition les enfants.
06:15Mais en même temps, il y a,
06:17et c'est un grand chef d'entreprise qui me le disait encore avant-hier,
06:20il y a en France trois concepts.
06:23Il y a la liberté qui est défendue par la droite,
06:27l'égalité qui est défendue par la gauche,
06:30et la fraternité qu'a voulu faire M. Macron.
06:33Et en fait, c'est l'égalité qui prime.
06:35C'est-à-dire que, et c'est un peu ce que vous disiez Raphaël Stainville à l'instant,
06:38c'est-à-dire que, quoi qu'on fasse dans ce pays,
06:41à un moment donné, quand on arrive dans une situation difficile,
06:43et là, on est vraiment au bout du bout avec 3 350 milliards de dettes,
06:47on ira chercher les plus riches au titre de l'égalité.
06:52C'est-à-dire qu'à un moment donné, il faut qu'on remette tout sa place.
06:55Et dans l'enseignement, je parle sous votre contrôle,
06:57celui qui a 16 sur 20, il a 16 sur 20 parce qu'il l'a mérité,
07:01et celui qui a 6 sur 20, on va lui mettre 13 au nom de l'égalité.
07:06Et c'est pour ça que ce pays ne marche pas.
07:09C'est vrai qu'au niveau des notes, nous, enfin,
07:12beaucoup de professeurs, nous, on se bat justement,
07:14notamment envers certains parents, pour dire,
07:16ben non, une note, il ne faut pas la modifier,
07:18ce n'est pas grave en soi d'avoir une mauvaise note,
07:19mais il faut que ça soit, voilà, il faut qu'un 0 soit un 0, un 1, un 1,
07:24je suis d'accord avec vous.
07:24Le problème, c'est que l'État n'applique pas du tout ça
07:28lors des épreuves du brevet et du baccalauréat,
07:30avec des consignes pour remonter tout ça.
07:32Donc, on voit bien que l'égalité,
07:35c'est vrai que les enfants, c'est compliqué de leur apprendre
07:37parce que tout est fait pour qu'ils ne l'apprennent pas d'une certaine manière.
07:40Et que la méritocratie, ben c'est,
07:42oui, tu as travaillé, tu as un 16, tu as bien travaillé, tu as un 17,
07:45et ça, il faut aussi apprendre,
07:48il y a beaucoup d'élèves qui nous disent,
07:49mais ce n'est pas juste, moi j'ai travaillé et je n'ai pas eu la note.
07:52Oui, mais il y a une frustration qui est nécessaire.
07:54Et c'est vrai qu'il y a peut-être un problème dans la gestion de la frustration,
07:57c'est-à-dire de gens qui ont l'impression qu'ils n'ont pas ce qu'ils méritent,
08:01alors qu'ils ont fait des efforts.
08:02Oui, mais parfois la vie n'est pas juste aussi.
08:03Faites des efforts, de toute façon, à un moment donné,
08:05vous allez le donner aux impôts.
08:07En fait, c'est un ville.
08:07Ce qui est absolument sidérant,
08:09s'agissant de cette taxe Zuckman,
08:12c'est que la France serait le seul pays au monde
08:16à pratiquer cette taxation des entrepreneurs.
08:23Si ça devait fonctionner,
08:25pourquoi d'autres pays ne l'auraient pas déjà mis en place ?
08:28Et puis, pour en revenir à mon propos initial,
08:32ce n'est pas comme si la France, déjà,
08:35ne taxait pas suffisamment les entrepreneurs,
08:39les entreprises et les contribuables qui payent l'impôt.
08:45C'est comme si le problème résidait dans le fait
08:48que la fiscalité était insuffisante en France.
08:52C'est quand même sidérant d'en arriver là,
08:53alors qu'on est déjà asphyxié de charges.
08:57C'est sidérant.
08:59Et pourtant, le matraquage opéré par les socialistes,
09:04par LFI,
09:05avec la complicité d'un certain nombre de médias
09:08qui s'en sont fait l'écho,
09:09fait qu'aujourd'hui, les Français sont presque persuadés
09:11que c'est une solution qui devrait être...
09:14C'est ce qu'on disait en premier avec Catherine et Gérard Carréau,
09:16c'est que M. Zuckmann,
09:17on le voit apparaître sur toutes les chaînes du service public,
09:21matin, midi et soir,
09:22comme si c'était le nouveau prêtre,
09:25le nouveau chantre de la solution économique pour le pays.
09:30Et on va finir par y croire,
09:32parce que quand le message est répété, répété, répété,
09:35c'est comme les publicités subliminales aux Etats-Unis dans les années 50,
09:40à la fin, tu finis par acheter le produit.
09:42D'ailleurs, dans les baromètres, dans les sondages,
09:47on voit que cette petite musique commence à s'installer
09:51comme étant la solution qui, tout d'un coup,
09:53viendrait sauver la France.
09:57On a bien conscience que, bien au contraire,
09:59ça risquerait d'aggraver encore les problèmes,
10:02les difficultés,
10:03de voir, finalement, tous les créateurs d'emplois
10:07être contraints, finalement,
10:09de sacrifier progressivement l'entreprise
10:11pour pouvoir taxer,
10:14être ponctionnés par l'État.
10:16Mais je pense que les gens qui demandent ça, en fait,
10:19savent très très bien que, même si on les taxait davantage
10:21chez ces sociétés-là,
10:22l'argent n'irait pas dans leur poche.
10:23Moi, je pense que là,
10:24il y a presque une logique d'autodestruction,
10:26c'est-à-dire qu'on sait très bien qu'on pourrait taxer,
10:27imaginez, on taxerait ces entreprises.
10:29Est-ce que ça changerait réellement l'hôpital ?
10:31Est-ce que ça changerait l'école ?
10:31On le sait bien que non.
10:32Je pense qu'en fait,
10:33il y a une telle, comment dire,
10:35une perdition, vraiment,
10:37que les gens ne savent...
10:38En fait, la foule reste la foule,
10:41quoique, peu importe les époques.
10:43Et la foule, là, elle demande quelque chose.
10:44Et elle sait qu'elle demande...
10:46Et au fond, elle le sait,
10:46qu'elle ne demande pas les bonnes choses.
10:49Mais comme elle ne sait plus comment faire,
10:50je pense qu'elle va à la solution de facilité.
10:52Et ça serait normalement, en effet,
10:54aux chaînes publiques et aussi à l'État,
10:56de proposer un contre-narratif.
10:58Mais comme il n'y a pas ce contre-narratif-là,
11:00et que finalement, on nous dit,
11:02on ne peut pas faire ça,
11:03on ne peut pas faire ça,
11:03on ne peut pas faire ça,
11:04il y a un riche.
11:05Ah ben, forcément.
11:06Comme ça, le riche est identifiable.
11:08On sait ce que c'est, un riche.
11:09Bon.
11:10Et du coup, c'est ça qui est le problème.
11:11Et le jour où l'État arrivera
11:13à rediffuser par le biais,
11:15notamment peut-être,
11:16de son service public,
11:18ou le biais de conférences,
11:21je n'en sais rien,
11:21mais il faut absolument
11:23que l'État redonne
11:24un autre discours.
11:25Eh ben, justement,
11:26on va en parler
11:26du service public,
11:28des chaînes du service public
11:29et de nous,
11:30ici, à Europe 1
11:31et à CNews également,
11:32à l'étage d'en-dessous,
11:34où nous,
11:34à la fois CNews
11:35et à la fois Europe 1,
11:36ont répondu
11:37à Mme Ernotte,
11:38de France Télé,
11:39à Mme Veil,
11:40de Radio France,
11:41sur les accusations
11:42qui sont portées.
11:4420h43.
11:45Vous restez avec nous
11:45sur Europe 1.
11:46Europe 1 Soir,
11:4819h21,
11:49Pierre de Villeneuve.
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