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  • il y a 2 mois
"Shark" va retrouver la France ! La Belgique sera au Final 8 de Coupe Davis à Bologne en Italie du 18 au 23 novembre. Le rendez-vous sera savoureux puisque les hommes de Steve Darcis affronteront la France. Les Belges ont réussi un exploit en Australie et voudront encore surprendre. Ils tenteront aussi d'effacer leur défaite lors de la finale 2017 à Villeneuve d'Ascq. Lucas Pouille avait apporté le point décisif face à Steve Darcis, désormais capitaine. En 2022, la France avait encore battu la Belgique, en poules. Pour Tennis Actu, Steve Darcis a évoqué ce duel à venir fin novembre et est bien entendu revenu sur la finale de 2017. "Je rêve de battre la France, je n'en peux plus de me faire chambrer tout le temps". ENTRETIEN.

Photos : @TennisActu/@FFT /@TennisBelgium


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Sport
Transcription
00:00Yves, vous avez vécu quelques jours dingues, un week-end de folie en Australie, et dans
00:08la folie, tirage, quart du final contre la France, elle est aussi folle la vie de capitaine
00:13de Coupe Davis ?
00:15Oui c'est sûr, en Australie on partait pas du tout favori, mais on s'est accroché
00:22du premier dernier poids, et au final ça a tourné en faveur avec quelques exploits
00:28à la clé, et puis voilà, le tirage contre la France, deux nations qui sont très proches,
00:36qui se retrouvent, ça va être un chouette moment, et je pense que ce sera une belle rencontre
00:41qui pour moi, même si elle sera très compliquée pour nous, même si on n'est pas favori, je
00:46pense qu'on a quand même, la rencontre risque d'être assez ouverte.
00:51Oui, ce tirage il a été coquin, mais je pense qu'on est tous contents d'avoir finalement
00:57ce duel France-Belgique, ça vous évoque quoi pour vous un France-Belgique en Coupe
01:03Davis ?
01:05Forcément des mauvais souvenirs pour ma part, maintenant je crois qu'il faut mettre ça
01:10de côté, on a eu des très belles rencontres contre la France, c'est une équipe incroyable
01:15avec un nombre de joueurs exceptionnel, donc ce sera compliqué, ils vont avoir beaucoup
01:21de possibilités, nous on en aura un peu moins, mais en tout cas ce qui est sûr c'est que
01:26je sais que je peux compter sur des joueurs qui sont archi motivés, qui ont un potentiel
01:32de dingue, qui ont une énorme envie, et ça c'est important quand tu joues en équipe,
01:37c'est d'être lié, d'être soudé, et ça je peux dire à 200% qu'on l'est.
01:42Donc vous, vous étiez acteur en 2017, est-ce que le levier revanche, il est à balayer
01:48avec les joueurs qui sont présents, qui n'ont pas connu ? Est-ce que vous, vous êtes
01:53capitaine, ce n'est pas la même chose que se retrouver à nouveau sur le cours, est-ce
01:58que ce levier-là, pour vous, il est pas vraiment, il est utilisable ou non ?
02:03Non, je pense qu'il est pas utilisable, parce qu'il n'y a aucun des joueurs qui étaient
02:07présents à ce moment-là, les deux seuls qui ont été présents, c'est Ruben qui est
02:12mon adjoint et moi. Donc voilà, je pense que ça ne va pas compter. La seule chose qui
02:19va compter, c'est de savoir que nous, on a une énorme envie, pas de revanche, une énorme
02:25envie de donner du premier au dernier point jusqu'au bout. Et comme je leur dis toujours,
02:30je veux juste qu'on aille dormir le soir en se disant que peu importe, on a perdu,
02:34gagné, mais on peut se regarder dans le miroir et dire qu'on a tout donné.
02:38Alors 2017, est-ce que déjà, est-ce qu'avec le temps, c'est un souvenir un peu moins
02:45douloureux ? Est-ce qu'on comprend des choses ou alors ça reste quand même quelque chose
02:50qui vous marquera toujours ?
02:55Ça marquera parce que voilà, je crois que jouer dans le stade Pierre Moroy, ça restait
02:59un moment magique pour tout le monde. Ça reste quand même une finale de Coupe
03:05Davis où il a failli gagner des matchs avant. Donc c'était une campagne quand même assez
03:10exceptionnelle de nouveau pour nous. Forcément, la finale était un peu catastrophique en termes
03:19de résultats. Mais quand on voit la manière dont David a joué tout le week-end, c'était
03:27de la magie. Franchement, moi, j'ai rarement vu un mec jouer aussi bien. Dommage qu'il
03:33n'y avait personne pour l'aider ce week-end-là. Mais non, ça restera un moment très dur à
03:42digérer parce qu'on a le sentiment qu'on aurait pu faire mieux. Et en même temps, un moment
03:48magique de la Coupe Davis, une finale, ça reste magique.
03:54Vous, vous avez aussi fait don de votre corps un peu parce que vous étiez blessé au coude.
04:00Vous aviez accéléré les protocoles, on va dire. Normalement, ça nécessitait plus
04:05de repos. Ça a été un tournant dans votre carrière, objectivement, cette rencontre de
04:11la Coupe Davis ? La Coupe Davis, en général, m'a pris beaucoup de temps, beaucoup d'énergie
04:18et m'a fait perdre énormément de semaines en termes de tournois. Après la France, je
04:23n'ai plus joué pendant un an. Donc, ce n'est pas une excuse. J'ai joué, il n'y a aucun
04:30problème. C'est juste que oui, ça m'a fait du tort parce que je n'ai joué pas dans les
04:36meilleures conditions. Et voilà, après cette rencontre-là, je n'ai plus fait un seul tournant
04:41pendant une année complète. Et forcément, ça marque un petit peu parce que c'est long.
04:50Ça vous rend plus conciliant en tant que capitaine ? Est-ce que vous comprenez parfois certains
04:55joueurs qui peuvent vous dire « Écoute, je ne suis pas trop chaud pour venir parce que
04:59physiquement, j'ai ce problème. Je sens que ça va handicaper ma saison ». Est-ce que
05:03ça joue sur votre management ? Honnêtement, non. Je peux comprendre dans un
05:13certain sens certains joueurs qui disent que la saison est longue, que c'est
05:17compliqué. Mais de mon point de vue à moi, je ne comprends pas comment on ne veut
05:24pas jouer en Coupe Davis ou qu'on refuse de jouer en Coupe Davis. Ça, c'est personnel.
05:28Bien sûr, si je mets mon avis personnel de côté, la saison, elle est très longue.
05:34Je le sais. Il y a des petits papas physiques. Il y a des moments où on a besoin de souffler,
05:40d'être en famille. Tout ça, je peux évidemment très, très bien le comprendre parce que j'ai
05:46aussi été joueur et je sais à quel point c'est difficile et long de faire une année.
05:51mais la Coupe Davis, quand je vois certains pays comme l'Australie, la France, tous ces
05:57pays-là, il n'y a quasiment aucun joueur qui refuse une sélection et je trouve ça bien.
06:06France Basique, c'est un derby, on peut le dire de cette manière. On a l'impression
06:11que les joueurs, on sait, que les joueurs se connaissent bien. Les rencontres sont souvent
06:16intenses, c'est électrique. Vous pensez qu'on va être encore dans le même registre
06:21dans ce quart de Final Eight ?
06:24J'espère. J'espère que ce sera un gros match. Après, c'est sûr qu'on ne va plus vivre
06:30comme on a eu à l'époque, des 5-7, des matchs exceptionnels. Ça restera 2-7 gagnants,
06:38ça restera toujours un peu plus triste malgré tout parce que même si on appelle toujours
06:43ça la Coupe Davis, pour moi, c'est quand même un autre format et c'est quand même
06:46un peu différent. Mais je pense qu'il y aura de la tension parce que forcément, on est
06:50dans les 8 meilleures équipes du monde. On a envie d'aller plus loin, on a envie d'aller
06:55jouer l'Italie ou l'Autriche. On a envie de montrer aussi qu'on n'est pas mauvais
07:01tennistiquement dans notre petit pays. Donc évidemment qu'on va tout faire et que la France
07:06va tout faire aussi. Donc ça risque d'être chaud, ça risque d'être tendu. Mais ça va être
07:13chouette parce que de nouveau, on se connaît tous très bien et que l'ambiance, je suis
07:17sûr, sera très bonne.
07:20Pour vous, c'est une frustration d'être capitaine dans ce format de Coupe Davis, de
07:25ne pas avoir pu avoir le capitana dans le format que vous avez connu en tant que joueur ?
07:30Je ne dirais pas frustrant, mais triste, très triste parce qu'on peut dire tout ce qu'on
07:36veut. Ça me fait mourir de rire, mais la Coupe Davis, elle est morte. Ce n'est plus la
07:40Coupe Davis, c'est la Coupe du Monde, c'est tout ce qu'on veut. On peut choisir n'importe
07:46quel mot, mais la Coupe Davis, elle n'existe plus vraiment. La Coupe Davis, c'était les
07:52rencontres à 2-2, les 5e set décisif, les matchs qui duraient pendant 5 heures. Donc
08:01oui, pour moi, c'est complètement différent. Frustrant, non, ça ne l'est pas parce que
08:04c'est comme ça et qu'on ne peut rien y changer. C'est une décision qui était peut-être
08:10inévitable ou est-ce qu'on aurait pu l'éviter, je n'en sais rien. En tout cas, c'est comme
08:14ça. Ça restera comme ça, en tout cas pour l'instant. C'est déjà bien qu'ils aient
08:19pu remettre deux rencontres home away. Je pense que c'était important pour les supporters
08:24de pouvoir voir leur équipe un peu jouer à la maison. Mais oui, je trouve ça un peu triste.
08:34Et on parlait tout à l'heure d'intensité d'électricité. Est-ce que c'est une crainte
08:38de vous retrouver avec un France-Belgique, avec peu de monde dans les tribus ?
08:45C'est le risque. C'est probablement ce qui va se passer. On peut faire ce qu'on veut.
08:50Oui, il y a des Français, il y a des Belges qui ont envie de venir voir. Mais c'est loin,
08:54ça coûte cher. Il faut prendre l'avion. Donc, il faut prendre un hôtel. Donc, évidemment,
09:01ça change la donne. Moi, je m'attends à ce qu'il n'y ait pas grand monde dans le stade.
09:07Il y aura du monde pour l'Italie. Et puis, ce sera basta, comme à chaque fois.
09:11Oui, ça aussi, ça enlève de son charme. Et puis, même pour vous, c'est aussi peut-être
09:16plus difficile à gérer en tant que capitaine. Un joueur qui est dans le dur,
09:20sans le soutien du public, sans une électricité, ça change quand même beaucoup de choses.
09:28Ça change. Ça change beaucoup de choses. Maintenant, on sait que c'est une grande,
09:33grande possibilité. C'est qu'il n'y ait pas grand monde. Ce qui est sûr, c'est que le peu
09:37de supporters qu'on aura, ou peut-être qu'on aura une agréable surprise, il y aura énormément
09:40de monde. Mais les supporters qui seront là, en tout cas, feront du bruit. Et puis, en tant
09:49que joueur, je veux dire, on a quand même un banc, on a quand même un capitaine, on
09:53a quand même des gens qui sont juste à côté, qui se lèvent, qui regardent, qui
09:57encouragent. Et s'il n'y a pas beaucoup de monde, il va falloir se servir de la petite
10:03énergie qu'on va pouvoir mettre sur le banc.
10:05Vous savez à quoi remonte la dernière victoire belge contre la France ?
10:09Non, il me semble que j'ai dû lire ce matin, sans le vouloir, que c'était 7-3 pour la
10:14France, mais je ne suis même pas sûr.
10:16Alors, 97, Christophe Van Gars qui bat Lionel Roux en match 5.
10:21Voilà. Grand monsieur Coupe Davis, Christophe. Voilà. Fabuleux.
10:26Il y avait une victoire par le passé. C'était vraiment à l'ancienne, 1919-1952. C'est les
10:32trois victoires belges. Finalement, vous, si vous gagnez, d'une certaine manière, vous marquez
10:37aussi l'histoire de la Belgique parce que ça fait 30 ans que la Belgique n'a pas battu
10:43la France. Il y a aussi ce charme-là de se dire qu'on peut faire quelque chose d'historique.
10:51Je rêve de battre la France, vraiment. Je rêve de battre la France. Je n'en peux plus
10:55de me faire chambrer tout le temps. Je n'en peux plus, que ce soit au football, n'importe
11:00quel sport. Je n'en peux plus que tous les Français prennent leur téléphone et m'envoient
11:05des WhatsApp, des messages. Je veux vraiment casser ça. On va faire tout pour empêcher
11:13que ça se reproduise.
11:15En 2017, tout à l'heure, vous disiez que David Gauvin avait été énorme. Mais face
11:19à lui, il faut aussi rappeler qu'il y avait une équipe monstrueuse. Il y avait Tsonga,
11:24Pouille, Gasquet, Herbert. À l'époque, les trois en simple étaient au très haut niveau.
11:29Est-ce que vous avez l'impression, objectivement, que la France est plus prenable cette fois
11:36et qu'il y a des meilleures cartouches peut-être cette fois ? Et qui plus est dans le format ?
11:45Le format change la donne. Ça, c'est inévitable. Donne plus de chance aux petites équipes.
11:52Ça, c'est certain. La France, oui, ils n'ont plus, comme à l'époque, trois mecs
12:00dans les quinze où ils sont complètement injouables. Mais c'est une équipe qui a des
12:05joueurs exceptionnels, que ce soit sur le circuit et peut-être même encore plus en
12:10Coupe Davis. Ils jouent pour leur pays avec une envie monstrueuse. Ils sont hyper homogènes.
12:17Ils ont plein de solutions. Donc non, c'est une équipe qui est peut-être sur papier,
12:23ne fait peut-être pas autant rêver que celle de l'époque. Mais sur le terrain, je pense
12:29qu'elle fait rêver quand même beaucoup de monde.
12:32En conclusion, la Belgique, ça crée à Bologne. On y croit ? C'est possible ?
12:38Compliqué, mais tout est possible. Je crois qu'on ne doit pas se mettre de limites.
12:42En tout cas, on est une équipe en construction qui avance petit à petit, qui suit les étapes.
12:51Peut-être que cette année, la marche est trop grande de parler de victoire. Je pense qu'elle
12:55l'est. Mais nous, on va jouer match par match, point par point. Et qui sait jusqu'où on peut
13:03aller. En tout cas, je sais que moi, j'ai des joueurs qui sont au taquet et qui ont une énorme
13:08envie. Et je sais qu'ils vont répondre présent. Et ça, c'est le principal.
13:12Merci.
13:13Merci.

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