- il y a 2 jours
Alors qu'Amélie Mauresmo était pressentie pour être la nouvelle capitaine de l'Equipe de France de Billie Jean King Cup, elle n'a finalement pas été retenue par la FFT. C'est Alizé Cornet, retraitée depuis cet été, qui va endosser le rôle. La Fédération l'a annoncé dimanche. La Niçoise n'avait pas caché son envie d'occuper la fonction mais avait affirmé qu'il ne s'agissait pas d'un plan à court-terme. Elle aura pour mission de faire remonter les Bleues dans l'élite et de former un groupe compétitif grâce à son expérience. La capitaine de Billie Jean King Cup et manager des équipes de France féminines a évoqué sa prise de fonction lors d'un point presse ce jeudi 6 novembre au Centre National d'entrainement de la Fédération Française de Tennis.
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00:00Qu'est-ce qui m'a poussé à apprendre ? Déjà l'envie d'être capitaine, l'envie d'avoir un
00:08impact dans le tennis féminin, l'envie de driver une équipe, d'aider des filles. Il y avait beaucoup
00:16beaucoup de raisons sur lesquelles je me suis penchée depuis beaucoup d'années. J'en avais
00:21parlé déjà autour de moi depuis pas mal de temps en finale. J'ai fait une sorte d'appel à l'univers
00:25un peu puisque dans ma tête c'était une évidence qu'un jour j'allais être capitaine et au final
00:31c'était l'envie, c'est vraiment une évidence pour moi. Je ne sais pas comment l'expliquer mais moi
00:39en tant que joueuse j'avais déjà cet amour du maillot qui était quand même très très ancré et je pense
00:45que quand je visualisais mon après carrière, il y avait forcément un capitaine qui traînait dans
00:52le coin parce que parce que je sais que je peux apporter des choses aux filles et là
00:58pour le coup c'est vrai que mon rôle s'est élargi puisque je suis devenue aussi manager des équipes de
01:01France, la classe et je sais que je peux apporter à des filles qui sont pas forcément au sommet de
01:08la pyramide parce qu'en fait être capitaine de Fed Cup ça inclut de s'occuper d'une équipe qui est
01:12quand même déjà au sommet et moi ce que j'aime dans mon rôle et dans le rôle que m'a donné la FEDE,
01:18c'est que je vais pouvoir agir sur finalement toute la pyramide de filles, de la formation jusqu'au
01:24plus haut niveau. Ça c'est encore plus challengeant, encore plus excitant pour moi parce que j'aurais
01:28vraiment l'impression d'avoir une utilité et de pas seulement attendre qu'on m'alimente de joueuse
01:34là-haut et puis finalement de récupérer les fruits de mon travail au bout de... alors ça dépend pour
01:41combien de temps je le fais mais peut-être pas en un, deux ou trois ans mais si par exemple j'en viens à le
01:46faire plus longtemps, que ce soit moi ou le prochain capitaine, on récupérera le fruit de ce travail
01:50il y aura de plus en plus de filles au plus haut niveau et ça c'est un super challenge.
01:53Et pourtant au mois de juillet, tu disais que tu t'es pas du tout intéressé.
01:57Alors pas du tout intéressé maintenant. En quatre mois, oui.
02:01En quatre mois, oui. En quatre ou cinq mois tu as envie d'aller.
02:03Ouais, bah oui, je suis une femme. Non mais les avis sont faits pour être bousculés. D'autant plus qu'en juillet,
02:13moi c'était très dur pour moi de me projeter sur la suite puisque j'étais encore joueuse dans ma tête.
02:17Je venais de sortir de Mimledon, j'avais fait les qualifs, je savais pas exactement quand allait se produire ma fin de carrière.
02:24Et à partir du moment où j'ai vraiment fait la paix avec ça, où j'ai coupé le cordon avec le tennis, en tout cas en tant que joueuse,
02:31il y a des choses qui se sont transformées en moi. En fait, il y a vraiment un processus qui s'est enclenché de
02:37« Ah mais il va falloir penser à l'après, qu'est-ce que je veux pour l'après ? Est-ce que je le veux maintenant ? Est-ce que je le veux plus tard ?
02:42Est-ce que je le veux plus tard ? Mais si je le veux plus tard, est-ce que je l'aurai ? »
02:45Parce qu'il y a ça aussi. C'est un peu prétentieux de penser que je peux avoir le capitaine quand je veux.
02:50Et là, en fait, l'opportunité s'est créée, il y avait de la place et je me suis dit « Je vais le regretter si je le tente pas. »
02:56Et donc voilà, tout ça a fait que finalement, en l'espace de deux ou trois semaines, tout a été bouleversé et j'en suis très contente.
03:05Finalement, c'était une très bonne décision de ma part de me poser les bonnes questions.
03:14Il y a ce rôle de capitaine, mais aussi un rôle beaucoup plus élargi que tu as l'air de beaucoup aimer.
03:19Comment toi, tu vois ça ? On sait que le tennis féminin, ça a pu être compliqué depuis plusieurs années.
03:23Là, il y a eu Loïs à Roland-Garros, il y a eu d'autres jeunes joueuses.
03:26Qu'est-ce que toi, tu penses pouvoir apporter par rapport à ce que tu as vécu sur le circuit,
03:30par rapport aussi à ton expérience que tu as eue dans ta ligue à Nice auprès d'un niveau beaucoup plus bas ?
03:35Comment tu sens que tu peux apporter un nouvel élan à ce tennis féminin français ?
03:40Pour l'instant, les contours de cette mission ne restent pas vagues, mais restent vraiment, pour moi, quelque chose que je dois encore rechercher.
03:51Parce que je me connais, je vais avoir envie d'être partout, mais je ne vais pas pouvoir.
03:55Il va falloir quand même que je mette des priorités dans mes missions.
03:58Là, la priorité actuelle, c'est quand même l'équipe de France avec le fait de construire son staff et essayer de commencer l'année avec quelque chose de solide.
04:05Mais après, pour répondre à ta question, ce que je peux apporter moi, c'est déjà quelque chose de très concret auprès des joueuses.
04:13Mes valeurs humaines, mon expérience, mon exigence, ma vision des choses, ma vision d'une carrière,
04:21tous les petits détails qui sont inhérents à une carrière de tennis et dont les filles ont besoin.
04:26Parce que finalement, les filles ont besoin de leur entraîneur.
04:29Mais je pense que c'est sympa pour elles d'avoir une figure de grande sœur qui a vécu ça pendant 20 ans
04:34et qui est légitime pour leur donner des conseils ou du moins des indications, si elles en ont envie, si elles en ont besoin.
04:40Donc ça, c'est vraiment le travail sur le terrain.
04:42En plus, quand je dis sur le terrain, c'est dans tous les sens du terme puisque je tape encore beaucoup la balle.
04:47Et du coup, ça me permet de jouer avec elles et vraiment de transmettre toutes ces valeurs encore en tant qu'ex-joueuse,
04:54en vraiment ressentant leur balle dans ma raquette.
04:57Et tout ça, c'est hyper important pour moi, cet aspect technique aussi, de pouvoir échanger avec elles sur le terrain.
05:04Et après, au-delà de cet aspect concret vraiment d'apport aux joueuses, c'est aussi de proposer des choses à la Fédération.
05:12Je pense que ça va être important pour moi d'aller voir ce qui se passe chez les jeunes dans les circuits secondaires.
05:18Et puis de revenir avec des propositions, avec un peu de fraîcheur, avec peut-être des nouveautés.
05:25On en a besoin. Si le tennis féminin, c'est un petit peu casser la figure ces dernières années, c'est peut-être parce qu'on ne fait pas tout bien.
05:31Alors, je n'ai pas la science infuse et je ne prétends pas régler les choses, mais en tout cas, je peux apporter peut-être des idées nouvelles.
05:38Et je sais que Gilles Moreton, il est très ouvert à ça, très ouvert à la discussion et très ouvert à changer les choses.
05:45Et je pense que j'arrive vraiment au bon moment dans cette Fédération pour qu'on essaye d'être de plus en plus ambitieux pour le tennis féminin.
05:53Tu trouves que ça a été vite par rapport à quoi ? Ma fin de carrière ?
06:00Parce qu'en fait, mine de rien, ma première fin de carrière, elle était à Roland l'année dernière.
06:04Et pour moi, c'est quand même là que ma carrière s'est arrêtée.
06:08Parce qu'en fait, le sort de petit comeback que j'ai fait cette année, ce n'était pas du tout la même chose.
06:13Ce n'était pas le même investissement. Alors, je me suis investie, j'ai tout fait pour revenir, faire des matchs, me faire plaisir.
06:18Mais j'avais tout de suite affiché à tout le monde que l'objectif, c'était de prendre du plaisir, de jouer quelques matchs.
06:24Mais finalement, moi, ma première partie de carrière, c'était déjà terminée il y a un an et demi.
06:28Et j'en ai fait du chemin dans ma tête en un an et demi pour faire ce deuil de ma carrière, pour passer à autre chose et tout ça.
06:35Donc, c'est rapide si on prend le fait que je me suis retirée en septembre.
06:40Mais pour moi, le cheminement, il a commencé longtemps avant.
06:43Et tout à l'heure, je parlais, je disais qu'en juillet, je me considérais encore comme joueuse.
06:46C'était encore un peu confus, mais mine de rien, je savais que dans les mois qui arrivaient, j'allais quand même devoir passer à autre chose.
06:53Et comme je l'ai dit tout à l'heure, le timing, je le trouve plutôt bon finalement, ce qui n'était pas le cas il y a quelques mois.
07:01Et au final, plus j'y ai réfléchi et plus je me suis projetée dans ce rôle et je trouve ça vraiment génial.
07:07Alors, je ne sais pas.
07:08Je n'ai pas été dans les conciliabules concernant le processus de sélection.
07:13Mais en tout cas, ce que moi, j'aurais pensé de moi-même, c'est qu'elle est encore en contact avec les filles.
07:20Elle sort à peine du circuit, donc elle connaît aussi des adversaires potentiels.
07:24J'ai été coéquipière de certaines filles dont maintenant je vais être la capitaine.
07:30J'ai encore un demi-pied et ça peut être quand même vachement utile, cette expérience récente au final.
07:37Après, moi, je me suis posé la question en termes de management d'équipe.
07:41Est-ce que j'avais assez de recul, assez de bouteilles pour manager une équipe ?
07:43Ça, ça a été une vraie question.
07:45Et au final, je me suis dit que de toute façon, il y a plein de choses que j'allais apprendre sur le tas et qu'il fallait l'accepter.
07:53Parce qu'en fait, que je le fasse maintenant, dans 5 ans, dans 10 ans, il n'y a aucune situation qui nous prépare à être capitaine d'équipe de France. Aucune.
08:00On peut lire des bouquins, on peut faire des formations de management, on peut faire tout ce qu'on veut.
08:04À un moment donné, il y a faire face aux situations.
08:06C'est vraiment un job où il faut être dans l'humain, dans le sportif, où il faut gérer les égos.
08:13Il y a tellement de paramètres qui rentrent en compte.
08:15Et je me suis dit, si j'attends d'être prête, d'être au poil et de penser que là, ça y est, j'ai les compétences.
08:21En fait, au final, il y a quand même des choses nouvelles que je vais devoir gérer sans être prête.
08:27Il y a un profil de capitaine qui t'a un peu inspiré, parce que t'en as connu plein, je crois, 4, 5, 6 peut-être.
08:32J'en ai connu 5.
08:34Parfois, il y a des co-capitanistes, pour ça il dit ça.
08:36Des co-capitaines ?
08:37Oui, Marie-Pierce, par exemple, était co-capitaine à l'époque.
08:40On voit vite fait quand même.
08:43Oui, on voit vite fait.
08:44Et en plus, moi, il y a eu 15 ans en plus.
08:45En tout cas, t'as eu plein de figures autour de toi qui ont peut-être pu t'inspirer.
08:48Oui, il y a évidemment des figures qui m'ont inspiré dans leur manière de refaire, dans
08:57la structuration d'une équipe, dans le discours de motivation, dans l'approche des joueuses,
09:03dans tout ça.
09:04J'ai vraiment essayé de noter au fur et à mesure des années ce qui me plaisait dans
09:09ces capitaines, mais j'ai aussi noté toutes les choses qui ne m'ont pas plu.
09:13Parce qu'en fait, je pense que c'est hyper important de savoir aussi comment on ne veut
09:18pas fonctionner.
09:19Parce qu'ensuite, finalement, la voie, elle se trace au fur et à mesure, mais il y a des
09:24choses pour moi rédhibitoires.
09:25Et ces choses rédhibitoires, j'ai vraiment envie de m'appuyer dessus pour ne pas tomber
09:30dans ces pièges-là.
09:31C'est hyper important.
09:32Après, comme je l'ai dit, ça va être un peu tâtonné au début.
09:35J'ai la chance de très, très bien connaître les filles.
09:37Donc ça, humainement, ça va m'aider.
09:39Mais je ne suis certainement pas prête, comme je l'ai dit, à toutes les situations qui vont
09:43arriver.
09:44Mais je compte sur mes capacités, sur mon intelligence émotionnelle et puis sur cette adaptation
09:49que j'ai développée grâce au tennis pour trouver les solutions.
09:52Il y a une des capitaines qui m'a beaucoup inspirée, c'est Amélie, parce qu'elle est
09:56très inspirante.
09:57Elle est très inspirante.
09:58On voit ce qu'elle fait avec le tournoi de Roland, de par son charisme, sa carrière,
10:03la gestion de tout ce qu'elle a fait depuis toutes ces années.
10:08Et puis, je pense qu'en termes de pragmatisme, j'aime bien me référer à ce qu'elle a fait,
10:15parce que vraiment, c'est carré.
10:17Limite un peu trop carré des fois, mais moi, j'aime bien.
10:20En tant que joueuse, ça me rassurait, en fait.
10:22Ça me rassurait d'être avec quelqu'un qui était carré.
10:24J'avais l'impression d'être guidée, de savoir où j'allais.
10:26Et moi, j'ai un côté très fun, très joyeux et tout.
10:31Mais mine de rien, j'aime bien aussi que ce soit tac tac.
10:34Et donc, du coup, je pense que je me rapprocherais un peu plus de ce qu'elle a pu mettre en place
10:38dans une équipe.
10:39Et quelles choses t'en ont plu, du coup ?
10:41Mais Julien était carré aussi à sa manière.
10:43Julien était carré, juste parce que je repense.
10:45Julien a fait du bon job.
10:47Il n'a pas fait face à des situations faciles, notamment au début.
10:50Et il a été bon, il a été bon.
10:52Par rapport à Loïs, tu connais, parce que tu la connaissais déjà avant son parcours à Roland-Garros.
10:57Est-ce que tu as déjà échangé avec elle depuis récemment ?
11:01Et qu'est-ce que tu attends d'elle ?
11:04Et est-ce que tu sens chez elle une motivation forte de l'équipe de France ?
11:09C'est une très bonne question.
11:10Je l'ai eu, déjà je l'ai pas mal vue pendant Roland.
11:14Là, je l'ai appelée pour lui annoncer mon capitana.
11:17J'ai senti que ça lui faisait plaisir, que ce soit moi.
11:21Après, Loïs, c'est pas quelqu'un de très démonstratif.
11:23Je crois qu'on l'a vu à Roland-Garros.
11:25Elle est comme ça.
11:26Donc du coup, j'étais contente d'avoir une réaction, déjà, positive.
11:30Non, non, mais c'est pas du tout, mais d'avoir une réaction positive.
11:34Mais c'est ça qui va faire qu'elle va être très très forte.
11:36C'est justement le fait qu'elle est mesurée et qu'elle est pas dans tous les sens.
11:40Moi, je trouve que la gestion émotionnelle, c'est hyper important.
11:42J'adore avoir un profil de jose comme ça.
11:44C'est hyper excitant pour moi, qui était aux antipodes en plus,
11:48qui moi était quand même très démonstrative.
11:50Mais j'ai pas eu le temps de discuter avec elle de comment elle voit l'équipe de France,
11:57comment elle voit son rôle dans cette équipe,
11:59si c'est quelque chose qui lui tient à cœur, si elle a un amour du maillot particulier.
12:03Je pense que ça va être des discussions qui vont surtout venir quand je vais aller en Australie
12:07et que je vais retrouver les filles là-bas, qu'on va organiser des dîners, des moments tête-à-tête.
12:11J'ai vraiment hâte de ces moments-là parce qu'il y en a beaucoup que je connais très bien,
12:16mais il y en a d'autres que je connais un peu moins bien.
12:18Loïs en fait partie et elle a plein de choses à me dire.
12:20J'essaierai d'aller glaner les informations avec pas mal de tact.
12:26Et je suis très curieuse de ce qu'elle va me livrer.
12:30Mais en tout cas, évidemment, à l'heure actuelle, si on peut avoir un leader comme elle,
12:35ce serait excellent.
12:36Mais tout ça est presque un peu trop précoce.
12:39Moi, à l'heure actuelle, je suis en train d'essayer de former mon staff.
12:42Donc les joueuses, ce sera plutôt à partir de janvier où j'aurai vraiment cette approche
12:47de savoir où elles en sont par rapport à l'équipe de France.
12:50Beaucoup de vous savent que je n'ai pas très bien vécu le capitale de Nicolas Escudé.
12:55Voilà.
12:56Pour plein de raisons qui doivent rester, je pense, en interne.
12:59Mais il y a des choses qui m'ont marquée et que j'essaierai de ne pas reproduire.
13:04Voilà, c'est juste ça.
13:06Est-ce que tu étais candidate ou est-ce qu'on est venu de chercher ?
13:10Moi, je ne sais pas comment c'est passé.
13:12J'ai dit le processus de sélection, je ne sais pas.
13:15Ce que je sais, c'est qu'avec Ivan, en juillet, on a parlé de la cellule d'experts
13:22et du potentiel capitaine de Fed Cup.
13:24On a eu une discussion très franche.
13:26Moi, je lui ai dit que potentiellement, j'étais intéressée par la cellule d'experts,
13:30que la Fed Cup, pour l'instant, la Billie Jean King Cup, Emmanuel,
13:34la Billie Jean King Cup, pour l'instant, ça me paraissait un peu trop tôt,
13:39mais qu'il fallait aussi que moi, je finisse ma carrière et qu'on en reparlerait.
13:43La porte était ouverte.
13:44La porte n'était pas complètement fermée.
13:46Mais je lui ai dit, au pire, si je ne fais pas le capitana,
13:48si je ne me présente pas pour le capitana, là, la cellule d'experts, tu pourras compter sur moi.
13:52Donc, on était resté là-dessus.
13:54Puis, il se trouve que je finis ma carrière en septembre.
13:56Il m'appelle et il me dit, t'en es où ?
13:59T'en es où de ta réflexion pour le capitana ?
14:01Et je lui ai dit, écoute, je t'avoue que j'ai arrêté ma carrière il y a trois jours.
14:04Donc, j'en suis pas loin.
14:06Mais laisse-moi une ou deux semaines et je reviens vers toi.
14:09Et j'ai pris une ou deux semaines.
14:11J'ai réfléchi vraiment de tout ce que ça représentait,
14:15de l'investissement que je pouvais y mettre.
14:17On en a parlé de la géographie.
14:19C'est gros.
14:21C'est vraiment une immense tâche.
14:23Et je n'avais pas envie de le faire justement que parce que l'opportunité se présentait.
14:27J'avais envie de le faire parce que, tout simplement, je me sentais aussi capable.
14:32Et au final, je l'ai rappelé et je lui ai dit que je me présentais.
14:35Et là, il m'a bien fait comprendre.
14:37Et en plus, j'avais lu dans la presse, grâce à l'équipe, qu'Amélie était quand même en bonne position.
14:42Donc, je me suis dit, bon, de toute façon, pas de regrets.
14:44Au final, on le tente.
14:46Et puis, ça passe, ça passe pas.
14:47Et c'est ce que j'ai dit à plein de monde autour de moi.
14:49J'ai dit, dans tous les cas, les filles auront un super capitaine.
14:53Que ce soit Pauline, que ce soit Amélie, que ce soit moi.
14:56Il y avait d'autres candidats.
14:58Mais là, c'est les trois noms qui me viennent.
15:00Moi, je me suis dit, je suis contente pour l'équipe d'avoir potentiellement une figure féminine comme ça, forte,
15:06qui va pouvoir les reprendre en main.
15:08Et puis, je me suis dit aussi, pour me rassurer, si ce n'est pas cette fois, ce sera la prochaine.
15:12Et au final, oui, je me suis pris au jeu parce que j'aurais été déçue de ne pas l'être.
15:16Mais j'aurais pu que m'incliner contre une Amélie.
15:19Et le choix, il n'a pas dû être évident à faire.
15:21Mais honnêtement, moi aussi, je me serais choisie parce que je pense que je n'ai pas beaucoup de freins à l'heure actuelle.
15:30Je n'ai pas de famille, je sors de ma carrière, j'ai envie de m'investir, j'ai du temps.
15:36Comme je l'ai dit, je suis fraîchement retraitée.
15:38Et au final, mon profil, il était quand même pas mal.
15:41Donc, le par défaut, ce qui est génial, c'est qu'on a réussi à tenir ça aussi secret,
15:47à bien le garder en interne pour que la décision soit mieux réfléchie, pesée et tout ça.
15:53Et au final, moi, quand je me suis présentée, je me suis présentée parce que je croyais en méchance.
16:00Donc, voilà, je ne sais pas si ça répond à ta question, mais en tout cas...
16:04Tadjik ?
16:05Quand tu lis le communiqué de presse, c'est un jeu à plein temps, on est d'accord ?
16:10Ouais.
16:11Et je voudrais que tu détailles un peu le dernier, la contribution à la mise en œuvre du plan de féminisation de la FFT.
16:17Est-ce que tu penses que ça manque de cadres féminins ?
16:20Et ça peut être l'une des raisons des difficultés actuelles ?
16:23Ouais, je pense, c'est une réalité.
16:26C'est une réalité qu'on manque de femmes dans le système.
16:30Et notamment, là où on en manque le plus, et c'est là où on en aurait le plus besoin, c'est dans l'enseignement.
16:36Dans l'enseignement, on a, enfin j'ai plus les chiffres, mais moins de 20% de femmes.
16:41Et donc, on va essayer de pousser très très fort pour former des éducatrices, former des entraîneurs, femmes.
16:48Et ça, ça fera forcément du bien en tête féminin.
16:51Parce qu'au final, on est habitué à avoir des entraîneurs hommes qui sont tout aussi qualifiés pour être entraîneurs féminins.
16:57Mais c'est vrai qu'on a besoin, quand on est une jeune fille, quand on est une petite fille, on a besoin de figures féminines, on a besoin de s'identifier.
17:04C'est comme ça, c'est naturel.
17:05Et au final, on ne comprend pas vraiment pourquoi le job d'entraîneur pour les femmes n'est pas attractif.
17:14Alors qu'en fait, c'est quand même un super job.
17:16Tu es dans la pédagogie, tu es dans l'enseignement.
17:18Le tennis, c'est un sport qui réunit quand même les deux sexes sur tous les plans.
17:24Donc, on va creuser cette piste-là.
17:28Et c'est ça aussi le plan de féminisation.
17:30Et moi, je mettrais vraiment l'action sur, l'accent pardon, sur ces entraîneurs femmes qui manquent beaucoup à la formation.
17:39Alors là, à l'heure actuelle, j'ai signé pour un contrat de trois ans, puisque je suis censée accompagner l'équipe de France à Los Angeles pour les Jeux Olympiques.
17:50Ce n'est pas tant à long terme que ça.
17:52Pour le coup, en trois ans, il y a des choses, comme je l'ai dit tout à l'heure, où on ne pourra pas récolter les fruits du travail.
17:57Parce qu'il y a des choses qui vont se faire sur cinq, voire dix ans.
18:00Notamment si on met en place des plans d'action pour les petites filles, pour les moins de dix ans et tout.
18:05Dans trois ans, je n'aurai pas de résultats.
18:08Par contre, c'est génial de le faire pour le futur du tennis féminin.
18:11Mais il y a des choses, je pense, qui pourront se faire assez rapidement.
18:17Notamment sur le très haut niveau.
18:20On va dire sur ces filles entre Première Mondiale et 400.
18:25Là, je pense qu'il y a vraiment de la marge de manœuvre.
18:28Déjà, ces filles entre 200 et 400 qui sont un peu abandonnées à l'heure actuelle, on va les aider.
18:33On va les aider à réalimenter ce vivier de filles, parce que ça nous manque.
18:38Et puis, les filles qui sont installées dans les 150, on va les aider à aller encore plus haut.
18:42Et du coup, pour répondre à ta question, là, l'objectif à court, moyen terme, c'est de sortir du groupe 2.
18:49Et là, là, là, cette année, il n'y a pas de temps à perdre.
18:53Au final, c'est complètement faisable.
18:55On l'a vu, cette année, on a failli le faire.
18:58Alors qu'il y avait quand même une retraitée, une fille qui avait décroisé en moins deux autres blessés.
19:03Et on a quand même failli se qualifier.
19:05Donc, il faut être ambitieux.
19:06On peut essayer de le faire dès cette année, remonter dans le groupe mondial.
19:09Alors, cette année, on a failli sortir de Vilnius.
19:11Mais après, il y avait encore un play-off pour remonter dans le groupe mondial.
19:14Le chemin est long.
19:15Il y a quatre rencontres à gagner en tout.
19:18Donc, c'est réalisable.
19:20Mais il va falloir quand même être très sérieux et que les filles fassent le job.
19:23Et moi aussi et le staff aussi.
19:25Mais en l'occurrence, dès 2026, pour moi, c'est vraiment un objectif fort de remonter dans le groupe.
19:32Et tu parlais de tes relations avec les jouets.
19:34Certaines tu connais très bien, d'autres un peu moins bien.
19:35Est-ce que tu peux un peu nous dire lesquelles tu connais déjà très bien ?
19:37On se doute forcément Diane Paré qui a joué avec elle.
19:39Loïs, tu la connais un peu moins tu disais tout à l'heure.
19:42Comment est-ce que tu as quoi ton relation avec Sarah ?
19:44Par exemple, Sarah Oktomanga ?
19:45J'ai eu au téléphone il y a trois jours.
19:46Sarah, elle est adorable.
19:47Elle est trop mignonne.
19:48C'était la première fois que je lui parlais.
19:50On ne se connaît pas du tout.
19:52Et on a eu un très très bon contact.
19:54Mais moi, je suis beaucoup dans l'humain, dans la bienveillance.
19:58Tout ça, c'est des valeurs qui sont importantes pour moi.
20:00Et je pense que les filles, elles le ressentent.
20:02Elles le ressentent déjà que je vais être là pour elles, pour les aider,
20:04que je ne vais pas les juger, que je vais être là pour les accompagner du mieux possible.
20:08Et déjà, ça brise la glace hyper facilement en fait.
20:11Donc Sarah a hyper bon contact.
20:13Barbara, elle est en forme de génération ?
20:15Mais après, toutes celles avec qui j'ai joué en équipe, je les connais bien.
20:18J'ai joué avec Barbara, j'ai joué avec Kiki.
20:20Ça a été super bizarre de l'appeler Kiki parce que c'est Kiki quoi.
20:23On a joué 15 ans ensemble en équipe.
20:25Et là, je l'appelle, j'ai dû acheter un capitaine.
20:27Ça m'a fait une émotion de ouf.
20:29Et elle a été hyper sympa, hyper bienveillante au téléphone avec moi,
20:36en me disant que j'allais faire du super travail et tout.
20:38C'était chouette.
20:39Ce n'est pas ma dream team.
20:40Ce serait des gens compétents, humains.
20:42Évidemment.
20:43Non, évidemment.
20:44Ce n'est pas évidemment.
20:45Je n'ai pas de nom à vous donner.
20:46Je ne vais pas vous servir de nom alors que je n'en ai pas.
20:48Je te dis, ce serait des gens compétents avec les mêmes valeurs, qui partagent les mêmes valeurs,
20:52qui sont là pour aider les joueuses et qui sont dispo, qui sont travailleurs, qui sont exigeants.
20:59Ça, c'est ma dream team.
21:00Finalement, peu importe qui, si on arrive à retrouver ces valeurs-là communes à l'équipe, en fait.
21:05Et puis là, vraiment, il n'y a pas une personne de confirmée.
21:09Je ne peux même pas vous...
21:10Et ce serait vraiment suicidaire pour moi de donner des noms, sachant que je n'ai pas encore contacté tout le monde.
21:15Ce serait vraiment absurde.
21:16Ce serait la pire décision de mon tout frais capital.
21:19Je parlais juste en tant que figure que toi, en fait, tu étais dit, voilà, je veux absolument cette personne.
21:25Non, non.
21:26Ouais, là, c'est trop tôt.
21:27C'est encore trop tôt.
21:28D'ailleurs, j'aimerais bien avancer rapidement parce qu'on n'a pas de temps à perdre.
21:32En revanche, Kiki, donc, il revient dans l'équipe.
21:34Ça, c'était une impôt.
21:35Non, je n'ai pas dit ça, mais j'étais obligée de la tenir en compte.
21:39Elle est quand même...
21:40Elle est en brouille un peu avec Julien, avec la Fédé, après les Jeux.
21:43Ça, c'est leur histoire à eux.
21:44Enfin, je veux dire, ça ne me regarde pas.
21:46J'ai cru comprendre que tout s'était arrangé récemment quand elle a eu besoin de la Fédération.
21:51Elle a eu l'aide de Ivan, de Gilles pour la remettre sur pied quand elle était blessée.
21:55J'ose espérer que les contentions sont derrière eux.
21:59Mais effectivement, si un jour, j'ai besoin d'elle parce qu'elle revient au plus haut niveau, en double, en simple,
22:05évidemment que je penserais à elle.
22:08Je ne sais pas si elle sera dans l'équipe, ça ne dépend pas que de moi.
22:11Mais je ne pouvais pas l'exclure alors qu'en plus, elle viendra gagner un titre en double.
22:15Voilà, pour moi, c'était une évidence de la mettre au courant.
22:18Puis bon, voilà, on est potes et c'est important de garder des bonnes relations.
22:22Je suis en train de comprendre, là, comment tout fonctionne.
22:26C'est un énorme bateau, en fait, à la Fédération.
22:30Moi, j'étais sur le circuit, j'étais beaucoup tournée sur moi-même, sur ma carrière.
22:35Et du coup, là, j'apprends aussi comment tout ce bateau, il fonctionne.
22:39Et ces paramètres, là, c'est Paul, pourquoi ça a fermé, le pourquoi du comment.
22:47Évidemment, ça va faire partie des discussions qu'on a avec Ivan.
22:50Mais de là à dire, là, aujourd'hui, je vais essayer d'en mettre des filles à Poitiers,
22:53c'est un petit peu trop tôt pour le dire, puisque au final, je ne sais pas des raisons.
22:57Et j'essaierai toujours, moi, dans ma philosophie, de faire des choses qui ont du sens.
23:03Et voilà, c'est très important de ne pas brasser de l'air pour rien aussi.
23:07C'est important d'être concis et précis dans mes actions aussi.
23:11Très bien.
23:12Une dernière question ?
23:14Juste pour revenir, mais pas sur Poitiers, mais sur la formation chez les petites filles.
23:17J'étais avec les U16 l'hier dernier.
23:19Et Philippe, le capitaine de l'équipe de France, me disait, on a 2-3 ans de retard, en fait,
23:24par rapport aux autres grandes nations, dès l'âge de 13 ans.
23:27Comment, enfin, évidemment, il n'y a pas de recette magique, mais comment on peut réussir à réinverser cette tendance
23:34où tu vois bien que les petites filles, en fait, dans les temps noirs, il y a quand même un gap à combler, quoi.
23:39C'est marrant, on en parlait avec Gonzalo, là, sur le cours, qui entraîne Mila Bastiani, avec qui j'ai tapé ce matin.
23:44On m'a mis là super profil, super joueuse, 15 ans, mais voilà, pas de classement ITF, pas de classement WTA.
23:52Il va falloir qu'on familiarise les filles avec des compétitions juniors dès que possible.
23:58En fait, il faut vraiment les faire jouer dès qu'elles ont le droit, à 13 ans, de faire des compétitions juniors,
24:03de se mesurer avec les filles de leur âge les meilleures.
24:05Ça va tirer leur niveau vers le haut.
24:07Là, on attend trop, en fait, sur ces compétitions internationales.
24:10Et c'est marrant parce que moi, ça a été mon parcours.
24:13J'ai fait des tournages juniors très, très tôt, à 13 ans.
24:16Je mixais ça avec des CNGT.
24:19Et puis, à 14 ans, j'ai mixé ça avec des petits tournages ITF WTA.
24:22Et au final, l'un dans l'autre, j'ai réussi à me créer quand même un jeu qui pouvait s'exprimer
24:28dans plusieurs catégories, avec des jeunes, avec des adultes.
24:32Et je pense que c'est important de les confronter vraiment au meilleur le plus tôt possible.
24:37Après, il faut...
24:38Là, on parle des 13, 14, 15 ans.
24:40Mais je pense qu'il faut aussi nourrir cet amour de la compétition chez les filles.
24:47C'est pas forcément un aspect facile.
24:49Les filles n'aiment pas trop être jugées, être comparées, on est beaucoup dans l'émotion.
24:53Et vraiment rendre l'aspect de la compétition ludique, fun, de leur montrer pourquoi elles le font aussi,
25:01à quoi ça peut les amener et en quoi la compétition, c'est cool.
25:04Et surtout, à un moment donné, si elles ont des ambitions, c'est un passage obligé.
25:10Il va falloir rendre ce passage le plus agréable possible.
25:12Et surtout, voilà, leur donner à ce passage un vrai sens.
25:16Et pas perdre trop de temps.
25:17Parce qu'effectivement, les filles...
25:18Ivan l'a très bien dit lors du congrès,
25:20on est un peu plus précoces que les garçons dans notre formation,
25:24dans notre puberté, dans plein de choses.
25:26Et ça va être important de jouer aussi un peu là-dessus pour faire...
25:34...
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