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  • il y a 2 semaines
Avec François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut)




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##C_EST_QUOI_LE_PROBLEME-2025-09-18##

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Transcription
00:00Jean-François Aquili.
00:01Et à 9h07, puisqu'on parle du jeudi noir, c'est quoi le problème Félix Mathieu ?
00:06Des voyageurs en galère, des parents d'élèves sur le carreau, les jours de grève ?
00:11La loi parle de... c'est le serpent de mer, de service minimum
00:14et il n'est pas vraiment garanti sur le terrain, c'est le moins qu'on puisse dire.
00:18Oui, dans les transports, la loi de 2007 a mis en place une obligation d'anticipation.
00:23C'est pas un vrai service minimum.
00:25Les grévistes sont obligés de se déclarer au moins 48 heures à l'avance.
00:29C'est censé permettre de prévoir, d'anticiper, de communiquer en amont sur les trains annulés,
00:34les lignes fermées ou bien ralenties.
00:35Objectif, éviter les mauvaises surprises aux voyageurs une fois sur le quai.
00:39Mais c'est pas du tout une garantie de continuité du service.
00:42Pour ça, il faudrait imaginer réquisitionner des grévistes,
00:46ce qui pourrait être assez tendu dans une situation de conflit social.
00:49Réquisition ou bien faire appel à des réservistes,
00:51comme parfois on le voit à la SNCF les jours de grève des cadres ou des anciens conducteurs
00:55qui reviennent conduire pour une journée.
00:57Alors la RATP, Félix, en Ile-de-France, s'est engagée par convention avec la région.
01:03Oui, engagement à maintenir en théorie un service d'au moins 50% aux heures de pointe,
01:09de 7h30 à 9h30, puis de 16h30 à 19h30.
01:12On va voir dans un instant avec notre invité si c'est respecté.
01:15Zéro métro, en tout cas aujourd'hui, en dehors de ces heures de pointe,
01:19à part sur les quelques lignes automatiques.
01:21Mais bon, même 50% à l'heure de pointe dans des métros qui sont déjà surbondés en temps habituel.
01:25Autant dire que beaucoup prévoient un plan B1.
01:28Que prévoit la loi dans les écoles ? Une sorte d'obligation d'accueil ?
01:33Oui, dans les écoles primaires, au-delà de 25% d'enseignants grévistes,
01:37la commune est censée prévoir de quoi accueillir.
01:39Les élèves quittent à faire avec d'autres personnels communaux
01:42et même dans d'autres lieux que l'école si nécessaire,
01:45que ce soit le gymnase ou la salle polyvalente.
01:47plus de 25%.
01:49On rappelle qu'on est à un tiers de grévistes
01:51chez les enseignants du primaire aujourd'hui.
01:55Donc ça, c'est sur le papier, cette obligation d'accueil.
01:57Mais bon, dans les faits, là encore, on le voit aujourd'hui.
01:59Beaucoup de parents se débrouillent par eux-mêmes.
02:01Voilà, Félix Mathieu.
02:02Bonjour à vous, François Deletrasse.
02:05Bonjour.
02:05Vous êtes président de la FNOT,
02:07la Fédération Nationale des Associations d'Usagers des Transports.
02:13François Deletrasse, j'ai toujours l'impression
02:14qu'on se pose la question depuis une éternité.
02:17Le temps passe, mais je ne sais pas s'il y a des réponses.
02:20Est-ce que la loi devrait, selon vous, aller plus loin ?
02:24Alors, selon nous, la loi devrait aller un tout petit peu plus loin,
02:28à savoir qu'il faudrait que les gens se déclarent 72 heures à l'avance
02:30pour que les compagnies ferrovières, aériennes, bus, etc.
02:36puissent organiser des plans de transport
02:38qui, au lieu d'être annoncés la veille, soient annoncés l'avant-veille.
02:41Et ce qui permettrait aux usagers d'organiser des plans B
02:44s'ils ont vraiment besoin de se déplacer.
02:47C'est-à-dire qu'un service minimum au sens de continuité du service,
02:52ça, ce n'est pas réaliste avec le droit de grève ?
02:56Non, ça, ce n'est pas possible.
02:57On n'y arrivera jamais.
02:58Et on n'y arrivera dans les transports jamais
03:01parce que, vous savez qu'autrefois,
03:03il y avait une seule entreprise qui faisait le ferroviaire en France,
03:05c'était la SNCF.
03:06Demain, vous en aurez 50.
03:08Et organiser un service minimum avec 50 intervenants,
03:12ça serait très, très, très compliqué.
03:15Du côté de l'île de France, il y a cette convention
03:17dont je vous parlais entre la RATP et la région
03:20sur l'obligation, l'engagement en tout cas,
03:23d'assurer au moins 50% du métro aux heures de pointe.
03:26Est-ce que c'est respecté, ça, dans les faits ?
03:28Ou est-ce que c'est un peu virtuel ?
03:29Est-ce que c'est un peu théorique ?
03:30Ou est-ce que c'est respecté ?
03:32Alors, c'est respecté parce qu'en fait,
03:34c'est une question de vastes communicants.
03:36Au lieu d'avoir un service dilué toute la journée
03:39et très perturbé,
03:42ils ont décidé d'arrêter complètement
03:43les lignes de métro
03:46et de concentrer tout le personnel qu'ils avaient
03:49sur les heures de pointe.
03:51Donc ça, c'est un moindre mal
03:53puisque du coup, aux heures de pointe,
03:54on est sûr d'avoir un minimum de 50% de métro.
03:58Oui, François Deletrasse,
03:59l'essence même,
04:00c'est une question presque philosophique,
04:02de la grève,
04:03c'est au fond de perturber,
04:06de faire pression.
04:08Donc, l'idée même d'un programme minimum,
04:11elle ne doit concerner peut-être que les urgences,
04:14j'imagine, je ne sais pas,
04:15je m'interroge ce matin.
04:18Parce que c'est le débat qui dure depuis des décennies.
04:21Oui, oui, bien sûr, bien sûr.
04:23Mais bon, pourquoi le transport
04:25et pas l'électricité ?
04:27Pourquoi, vous voyez, c'est très compliqué.
04:29Donc, le transport, c'est très visible.
04:32Donc du coup, beaucoup de politiques
04:36parlent d'un service minimum pour le transport,
04:37mais oublier tout le reste
04:38de tous les autres pans de la société.
04:42Honnêtement, nous, à la FNOT,
04:43on ne peut pas être contre le droit de grève.
04:46La grève, c'est ce qui a permis
04:47des avancées sociales en France
04:49depuis des décennies.
04:51En revanche, ce qu'on veut,
04:52c'est qu'il y ait une bonne organisation
04:53du transport au moment des grèves.
04:57Et là, grâce à la loi de 2007,
04:59à la décision de 2007,
05:01on arrive à des choses.
05:03Parce que quand la SNCF, par exemple,
05:05fait conduire des cadres
05:07ou des anciens, en tout cas,
05:08conducteurs qui reviennent
05:10pour les jours de grève,
05:11on n'est pas dans un cas de réquisition.
05:13Là, c'est sur la base du volontariat.
05:15Non, la SNCF, contrairement à ce qu'on croit,
05:18n'est plus un service public.
05:20C'est une société qui doit faire
05:21des bénéfices en fin d'année.
05:23Et c'est une société de service.
05:24Et donc, elle utilise tous les moyens possibles
05:27pour que son service soit assuré.
05:30Et donc, elle prend des cadres.
05:32Alors, quand c'est des conducteurs,
05:33c'est plus compliqué.
05:34Mais quand c'est des contrôleurs,
05:35elle arrive en général
05:36à ce que la grève soit
05:38la plus indolore possible.
05:41Lors des jours de grève
05:42comme celui-là,
05:43on a souvent ce conseil de la SNCF,
05:45tout simplement,
05:46reportez vos déplacements,
05:48évitez de prendre le train aujourd'hui.
05:49Que ce soit pour les trains des grandes lignes
05:51ou pour les transports en commun franciliens,
05:54c'est un conseil que vous partagez,
05:56la meilleure solution
05:56est tout simplement d'éviter les déplacements
05:59un jour comme celui-là ?
06:01C'est malheureusement la solution.
06:03C'est pour ça que je disais,
06:04si les gens le savaient deux jours avant,
06:07et pour tous ceux qui sont obligés
06:08de se déplacer,
06:09ils pourraient organiser des plans B,
06:11se regrouper en voiture,
06:13prendre des bus, etc.
06:15Ou du covoiturage.
06:17Là, faire ça de la veille
06:18pour le lendemain, c'est compliqué.
06:19– Ultime question avec vous,
06:21François Deletrasse.
06:22– Je vous en prie.
06:23– Vous êtes...
06:24De quelle humeur ce matin,
06:25si je puis dire ?
06:26Vous estimez que la situation
06:28est insupportable ?
06:30Bon, ça va, on s'en incommande.
06:32– Alors, en général,
06:34je dis toujours que les syndicats
06:36se tirent une balle dans le pied
06:37quand ils font des grèves
06:38qui ne sont pas populaires.
06:39Quand on a vu des contrôleurs
06:41qui faisaient une grève
06:41parce qu'ils voulaient
06:42une augmentation de 100 euros,
06:43j'ai exprimé ma colère
06:45sur tous les médias.
06:46Aujourd'hui, je ne suis plus mesuré.
06:49Pourquoi ?
06:50Parce que c'est la première fois
06:51depuis très longtemps
06:52que tous les syndicats,
06:53même les syndicats réformistes,
06:55c'est-à-dire l'UNSA,
06:56la SFDT,
06:57font partie du mouvement.
06:59Donc, c'est quand même
07:00la signification de quelque chose.
07:03Et il faut savoir que dans le transport,
07:04en ce moment,
07:05on a une révolution
07:06qui est en train de se passer.
07:07à savoir que demain,
07:09ce ne sera plus la SNCF toute seule,
07:11ce ne sera plus la RATP toute seule.
07:12Il y aura des prestataires
07:15de la concurrence
07:17dans toute la France
07:18et que pour les salariés
07:19de ces entreprises-là,
07:21ça représente une inquiétude
07:22qui est forte.
07:23Et en fait,
07:23le fait qu'ils fassent grève,
07:24c'est plus la représentation
07:26de leur inquiétude sur demain
07:28que pour des questions salariales.
07:30Allez, merci à vous
07:30pour ce regard ce matin,
07:33François Delettras.
07:34Je rappelle,
07:34président de la FNOT,
07:35la Fédération Nationale
07:37des Associations
07:38d'Usagers des Transports.
07:40Merci, Félix.
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