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  • il y a 2 mois

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00:00Le repassoir week-end, 19h, 21h, Stéphanie Demioury.
00:04Et j'accueille mes débatteurs de la première heure, Vincent Roy, journaliste et séiste.
00:09Bonsoir Vincent.
00:09Bonsoir.
00:10Raphaël Stinville, directeur adjoint de la rédaction du JDD.
00:13Bonsoir Raphaël Stinville.
00:14Bonsoir Stéphanie.
00:15Alors vous avez vu donc Sébastien Lecornu qui donne les premières lignes.
00:19On l'a vu sur le terrain cet après-midi à Mâcon, en Saône-et-Loire,
00:23déplacement sur le thème de l'accès aux soins, au plus près des Français.
00:27Et puis après cette interview dans la presse régionale.
00:32Déjà on le sait, les premiers pas des premiers ministres sont toujours observés sur cette méthode.
00:38Au plus proche des Français, d'ailleurs il a glissé quelques phrases.
00:43Je suis heureux d'être loin de Paris, ça en dit non.
00:47Quel est votre premier regard sur ce premier déplacement Raphaël Stinville ?
00:52C'est dans la droite ligne des premiers mots qu'il a pu avoir sur le perron de Matignon.
00:57Lorsqu'il expliquait qu'il ferait court dans son discours et qu'il était tenu à une soubriété et à une certaine humilité.
01:09Je pense que Sébastien Lecornu est très conscient que la mission qui se présente à lui est une mission impossible,
01:16que ses marges de manœuvre sont étroites.
01:18et qu'il ne peut pas expliquer d'un ton triomphant qu'il va pouvoir transformer la France
01:26et obtenir d'un coup, d'un seul, des accords qui est avec les socialistes, la droite ou le Rassemblement National.
01:35Il sait que le chemin est tardu.
01:37Et étroit.
01:39Et étroit.
01:40C'est un trou de fourmis qu'il doit emprunter.
01:46Et donc, à l'aune de ces contraintes, je pense que ce déplacement,
01:53ces mots également à la presse nationale,
01:56rappellent finalement à la fois ses difficultés
01:58et la modestie avec laquelle il entreprend finalement ce poste à Matiné.
02:04Modestie, humilité, Vincent Roy, c'est aussi ce qui vous frappe dans ses premiers pas de Sébastien Lecornu ?
02:12Rire ! Enfin, on ne va pas lui sauter à la gorge tout de suite.
02:16Oui, alors il parle de rupture.
02:19Je ne vois pas exactement où elle se trouve.
02:23Premier point.
02:24Modestie, je dirais, lucidité.
02:29Lorsqu'il dit qu'il y a des choses qu'on pourra traiter maintenant et jusqu'en 2027,
02:33mais il y a des choses, ça veut dire en réalité des choses très importantes,
02:36on ne pourra les traiter que dès lors qu'il y aura une majorité à l'Assemblée Nationale.
02:42Je décrypte, mais grosso modo, c'est cela.
02:46Il y a une autre chose qui me paraît très intéressante,
02:48c'est qu'il explique, alors il y a une phrase assez énigmatique sur le RN,
02:52il dit qu'il n'y a aucun accord politique avec le RN,
02:56mais on peut quand même discuter, puisque le RN, c'est quand même un tiers des Français,
03:02donc il est difficile de ne pas discuter avec eux.
03:05Donc ça, c'est pour le RN.
03:06La deuxième chose qu'il dit, qui est très importante, c'est LFI.
03:10LFI, il dit qu'on ne peut pas discuter avec eux, car ce sont les chantres du désordre.
03:14Donc, pas de discussion possible avec LFI.
03:17En revanche, poursuit-il, je peux discuter avec les écologistes et avec le parti communiste.
03:24Oui, il y a même une discussion moderne et franche avec eux.
03:28Et notamment avec le parti socialiste.
03:30Donc, ce que l'on découvre peut-être aujourd'hui,
03:32puisqu'on ne l'a pas vu en tant que ministre des armées se comporter ainsi,
03:36c'est que Sébastien Lecornu est aussi un politique.
03:40Et qu'il a compris qu'il pouvait peut-être avoir beaucoup des LR,
03:48mais qu'il lui fallait, s'il se coupait d'LFI et du RN,
03:52il lui fallait évidemment les socialistes.
03:55Et donc, il les met un peu au pied du mur, car il leur dit,
03:58ce me semble, c'est mon sentiment,
03:59il leur dit, écoutez, écoutez,
04:01si vous continuez à fricoter avec LFI,
04:06la partie est perdue.
04:07Alors, prononcez-vous,
04:09si vous restez le parti socialiste d'antan,
04:11que j'ai connu, etc.,
04:13c'est-à-dire un parti socialiste raisonnable,
04:15qui ne va pas à la soupe d'LFI,
04:17on peut discuter, des choses sont possibles,
04:19et il leur tend la main, notamment avec la ME.
04:22Vous avez vu, ça ne vous a pas échappé.
04:24Donc ça, c'est un clin d'œil qui est fait au parti socialiste.
04:26C'est ces décrets, on rappelle aux auditeurs qui nous écoutent,
04:29ces décrets qui avaient été pourtant,
04:31dont la suppression avait été annoncée par François Bérou,
04:33les décrets sur l'aide médicale d'urgence.
04:36Oui, exactement.
04:37Finalement, le bon sens, il a été oublié par Sébastien Lecornu,
04:41puisque c'est resté.
04:43Les décrets n'ont pas été supprimés,
04:45Raphaël Steinville.
04:47Oui, mais en fait,
04:48on voit que dans les circonstances,
04:49Sébastien Lecornu,
04:51quand bien même il n'entend pas faire rentrer
04:53les socialistes au gouvernement,
04:55n'a pas les moyens ni le temps
04:57de faire la coalition dont il rêverait.
05:01Il dit qu'il n'a pas les trois mois nécessaires
05:04pour constituer cette coalition.
05:07Et donc, il en est condamné à faire du bricolage
05:10pour essayer de continuer à dialoguer démocratiquement
05:15avec les forces de gauche
05:18qui feraient, en tout cas si l'on comprend bien,
05:21son état d'esprit encore partie de l'arc républicain,
05:24sans perdre la droite.
05:27Mais ça peut être une stratégie assez gagnante,
05:29puisqu'on le sait que les socialistes,
05:32même s'ils s'en défendent,
05:33n'ont aucune envie de retourner aux urnes,
05:35puisque se posera évidemment la question
05:37de l'accord avec LFI,
05:39dont ils ne veulent pas,
05:40mais dont ils ont besoin.
05:42Donc ça peut s'avérer gagnant,
05:44cette stratégie, Vincent Roy.
05:45Oui, il fallait juste une interpellation
05:49de mon ami Raphaël.
05:52Si les socialistes ne rentrent pas au gouvernement,
05:54ont un ou deux.
05:55Bon, on voit mal comment...
05:56Il y en a déjà un gouvernement.
05:57On est d'accord, mais s'ils ne rentrent pas au gouvernement,
06:00à mon avis, ils ne vont pas être contents.
06:03Et s'ils ne sont pas contents,
06:05M. Lecornu peut tomber.
06:06Et si c'est un Jérôme Guet qui rentre au gouvernement,
06:09comme se dit la rumeur,
06:10est-ce qu'ils vont être quand même contents ?
06:11Ah non, en fait, ils sont déjà à la marge.
06:13En fait, ce sont des apostas pour les socialistes.
06:16C'est pour ça que je vous pose la question,
06:18mais c'est le nom qui circule, par exemple.
06:19Parce que, comment faire rentrer...
06:21Alors, en admettant que M. Lecornu écoute les Français,
06:24ça veut dire que les Français ont besoin de sécurité.
06:25Donc, on laisse M. Retailleau.
06:26Ils ont besoin de justice.
06:27Donc, on laisse M. Darmanin,
06:29et après, on appelle des socialistes.
06:30C'est impossible.
06:31Les socialistes ne vont pas cohabiter
06:33dans le même gouvernement
06:34que M. Retailleau ou M. Darmanin.
06:38Donc, la composition de son gouvernement...
06:40Parce que moi, j'aime beaucoup l'idée
06:41de M. Lecornu qui arrive,
06:43bon, on parle, on parle,
06:44on dit ce qu'on veut faire, etc.
06:45On n'a pas de composition de gouvernement.
06:46Parce que la composition de gouvernement...
06:48Ah ben, il dit qu'il faut trouver des accords
06:49avant le casting.
06:50D'ailleurs, c'est ce que souhaite aussi Gérard Larcher,
06:52qu'il souhaite carrément un contrat.
06:54Alors, on n'est pas sorti de l'Albergo.
06:55Je le disais dans son interview,
06:57où il avait des accords
06:59avant d'avoir des noms.
07:02Ça fait partie des changements de méthode
07:04qu'opère et que surligne.
07:06D'ailleurs, Sébastien Lecornu
07:08à la différence de François Bayrou
07:11qui avait consulté,
07:13mais sans avoir conclu finalement
07:16des accords avec les uns et les autres.
07:19Si bien qu'on a vu les difficultés
07:22surgir très vite
07:24après que son gouvernement a été constitué.
07:27Lui, il pense qu'il faut faire les deux,
07:28à la fois négocier
07:29et s'accorder sur un certain nombre
07:33de mesures programmatiques
07:34avant d'annoncer son gouvernement.
07:36C'est dire qu'on n'a probablement pas
07:40un gouvernement de si tôt.
07:43Alors, la question, c'est quel accord ?
07:45Parce que j'en parlais avec mon invité
07:47Guillaume Gouffier-Valente,
07:48mais enfin, on a vu le contre-budget
07:50des socialistes qui est davantage
07:53inspiré de LFI que du centre droit,
07:56quand même, avec énormément de taxation,
07:59notamment aussi sur les entreprises.
08:01Il n'y a pas que les plus hauts revenus,
08:02peu de suppression de dépenses publiques.
08:05Est-ce qu'on va se mettre d'accord
08:06avec un Bruno Retailleau, par exemple ?
08:08Ce budget sera retoqué immédiatement par la droite
08:12et Bruno Retailleau ne peut pas
08:15siéger dans ce gouvernement
08:18si c'est pour, finalement,
08:20reprendre une partie du programme
08:22des socialistes ou de LFI.
08:24Donc, il est face à un dilemme,
08:26un hiatus quasiment impossible à résoudre.
08:29Alors, il y a Bruno Retailleau
08:30et il y a Laurent Wauquiez
08:31qui n'a pas nécessairement envie
08:33que Bruno Retailleau réussisse.
08:35Là aussi, il y a des divisions
08:36au sein des propres partis,
08:38que ce soit à gauche ou à droite,
08:39Vincent Roy.
08:40Il y a des divisions partout.
08:41Il n'y a que chez LFI
08:42que l'ordre règne
08:43parce qu'il y a un chef.
08:45Mais autrement,
08:45ça ne règle.
08:47Mais, alors, la difficulté,
08:49c'est que, pour l'instant,
08:51on a des mesures.
08:53Mais est-ce que vous pensez que,
08:55misé sur les territoires,
08:57présenter un grand acte de décentralisation ?
08:59Est-ce que vous pensez que,
09:00là, c'est un signal envoyé aux Français,
09:03est-ce que vous pensez qu'ils ont,
09:05que c'est, pour l'instant,
09:06que c'est leur préoccupation ?
09:08Fusionner les agences de l'État
09:09pour plus d'efficacité.
09:10Vous êtes d'accord ?
09:11Ça, oui, quand même.
09:12À la limite, oui, un petit peu.
09:13Le député Gouffier-Valente
09:15me disait que, oui,
09:16c'était un souhait qu'il entendait
09:17sur le terrain de décentralisation
09:20dans les collectivités.
09:21Les grandes questions.
09:23L'argent, impôts, pas d'impôts.
09:25On vous remet des impôts en plus,
09:27on ne vous en remet pas.
09:28Immigration, sécurité,
09:30moi, je crois que, comme signal...
09:30C'est vrai que, sauf erreur de ma part,
09:32il n'en parle pas quand on intervient
09:33de l'immigration.
09:34C'est bien ma question.
09:35C'est pourquoi, je vous dis,
09:36est-ce que, lorsqu'il dit rupture,
09:39on aurait attendu,
09:40parce que, d'immigration,
09:41M. Bayrou n'en parlait pas beaucoup non plus.
09:42Donc, en termes de rupture,
09:44et même s'il veut être en rupture
09:45avec M. Bayrou,
09:47bon, la suppression des deux jours fériés,
09:48c'est assez peu comme rupture.
09:50Il nous aurait parlé de sécurité,
09:51d'immigration,
09:51là, on aurait compris qu'il y avait une rupture.
09:53C'est pour donner des gages au PS,
09:54parce qu'on rappelle,
09:56mon cher Raphaël Stainville,
09:57directeur adjoint du JDD,
09:59Philippe Devilliers,
10:01dans votre journal Le JDD,
10:03a lancé cet appel au référendum
10:05sur l'immigration.
10:07Il a déjà recueilli, quoi,
10:08plus de 600 000 ?
10:09Non, bien davantage.
10:10Même plus dans le journal Éternité hier.
10:11On en est davantage au-delà
10:13des 750 000 signataires.
10:14Donc, c'est abusant,
10:17c'est-à-dire que les politiques,
10:19aujourd'hui,
10:20cherchent des solutions
10:21pour essayer de renouer
10:23avec le peuple
10:24qui, aujourd'hui,
10:26les a désertés.
10:28Ils ont face à eux
10:29un sujet qui est absolument vital
10:30pour la France,
10:32des Français qui manifestent
10:33leurs soucis
10:34que cette question migratoire
10:36soit abordée
10:37avec le plus grand des sérieux
10:38et qu'on donne les moyens,
10:40notamment constitutionnels,
10:42si d'aventure,
10:42il y avait un référendum
10:44à ce que les choses
10:45puissent changer véritablement.
10:47Et on a encore des politiques
10:49qui continuent de feindre
10:50que cela n'existe pas,
10:52qui ne s'en emparent pas,
10:53alors que s'il y a bien
10:54un sujet qui fait consensus,
10:56et je dirais même
10:57au-delà de la droite,
10:59même à gauche,
11:00quand vous posez cette question
11:01de l'immigration,
11:02vous regardez des sondages,
11:04même à gauche,
11:06il y a une majorité
11:07d'électeurs socialistes,
11:09même à LFI,
11:11qui sont conscients
11:11de cette problématique.
11:12Et il y a même
11:13un fossé
11:14entre ce que leurs dirigeants
11:16professent en tribune
11:17et ce qu'ils ressentent
11:20et le mal-aile
11:20qu'ils expriment
11:21son âge après son âge.
11:22Et en tout cas,
11:23dans cette interview,
11:24pas un mot non plus
11:24sur la sécurité,
11:25on en parle dans quelques instants
11:26avec vous Raphaël Steinville
11:27et Vincent Roy.
11:29Europe 1 Soir Weekend,
11:3019h, 21h,
11:32sur Europe 1.
11:32Sous-titrage Société Radio-Canada
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