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  • il y a 3 mois
Ursula von der Leyen a prononcé ce mercredi à Strasbourg son discours sur l'état de l’Union. La présidente de la Commission européenne est tenue comptable de l’affaiblissement du bloc sur la scène internationale, comme l’explique notre journaliste Jade Grandin de l’Eprevier.

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Transcription
00:00Maintenant qu'elle incarne vraiment l'Europe et que c'est elle qui négocie avec Trump,
00:03c'est aussi elle qui est vue comme celle qui a flanché face à lui.
00:13La présidente de la Commission a fait un discours plutôt combatif pour l'Union européenne
00:19sur une scène internationale avec le retour un peu de grandes puissances
00:23comme la Russie, la Chine, les États-Unis.
00:25C'était un discours qui était d'abord géopolitique.
00:32Elle a vraiment commencé par la dimension géopolitique en parlant de la guerre en Ukraine,
00:37où il faut continuer à soutenir l'Ukraine, de la défense,
00:40où elle invite l'Union européenne à continuer ses efforts.
00:43Elle a ensuite abordé la situation à Gaza avec une annonce forte de son discours
00:47qui est qu'elle propose de suspendre l'accord d'association de l'Union européenne avec Israël
00:52et de sanctionner les ministres israéliens les plus extrémistes du fait de la situation à Gaza.
00:59Et c'est seulement au deux tiers de son discours environ qu'elle a abordé les sujets économiques
01:05et notamment le sujet brûlant du moment qui est l'accord commercial noué avec les États-Unis cet été sur les droits de douane.
01:12Il y a eu beaucoup de critiques suite à cet accord et elle l'a défendue en disant que c'était un peu un moindre mal,
01:20c'est-à-dire le meilleur accord qu'on aurait pu avoir,
01:22en disant que ça aurait été bien pire si on avait eu une guerre commerciale avec les États-Unis.
01:28Elle a également parlé de compétitivité, car c'est là le deuxième reproche qui lui est beaucoup fait
01:32depuis le début de son deuxième mandat il y a un an,
01:35qui est d'avoir un peu abandonné l'agenda de compétitivité
01:38et notamment la mise en œuvre du rapport Draghi,
01:42un rapport sur justement comment doper la compétitivité européenne.
01:47Selon une étude récente, seulement 11% des recommandations de ce rapport ont été mises en œuvre
01:52et donc Ursula von der Leyen a énuméré les chantiers et promis d'accélérer sur la compétitivité.
01:58Il faut se rappeler que ce sondage est sorti justement suite à l'accord commercial noué avec Trump
02:09et qu'en fait, dans ce sondage, on interroge les Européens sur le sentiment qu'ils ont eu
02:14quand ils ont appris les détails de cet accord.
02:17Et on leur demande, est-ce que vous avez senti de l'humiliation, du soulagement ou de l'indifférence ?
02:22Et en fait, la majorité dit qu'ils se sont sentis humiliés.
02:25Et ça, c'est un fait qu'on avait déjà vu avant que cet accord ait été trouvé par von der Leyen.
02:30Les déclarations de Donald Trump et même de l'administration américaine en général
02:34sur l'Europe, ce que représente l'Europe, ce que défend l'Europe, étaient très condescendantes.
02:39Et en fait, il y avait déjà eu des sondages également faits par le Grand Continent
02:42qui montraient que les Européens étaient déçus par le fait que leurs gouvernants,
02:46les États membres mais aussi les responsables des institutions européennes,
02:50n'avaient pas de mots aussi forts que l'administration.
02:52C'est-à-dire qu'on avait l'impression qu'on acceptait de se faire humilier justement et critiquer
02:57sans trop réagir.
02:58Et ce sondage montre que c'est von der Leyen qui paye les pots cassés un peu de cette
03:03humiliation américaine parce que c'est elle qui représente l'Union européenne sur les
03:08questions commerciales.
03:09C'est elle qui est allée négocier avec Trump.
03:12Donc, elle est tenue pour responsable du résultat de l'accord qui est en effet asymétrique
03:17puisque le résultat, c'est qu'il y aura 15% de droits de douane sur les produits européens,
03:22mais 0% sur les produits manufacturés américains.
03:26Donc, c'est très asymétrique.
03:27Et en effet, c'est Ursula von der Leyen qui paye les pots cassés de cette humiliation.
03:30Ça dit deux choses.
03:35D'une part, qu'il y a en effet un affaiblissement incontestable de l'Union européenne sur la
03:39scène internationale.
03:40C'est quelque chose qui est dénoncé depuis longtemps par Emmanuel Macron, mais qui a été
03:44repris par d'autres chefs d'État, qui a été repris par Ursula von der Leyen elle-même
03:48et par les dirigeants des institutions européennes, qui n'arrêtent pas de parler maintenant
03:51d'Europe puissance en disant l'Europe doit se revendiquer comme puissance.
03:55On voit que c'est plus facile à dire qu'à faire, puisque là, quand on teste un peu
04:00le véritable pouvoir de cette Europe puissance, on voit que face aux États-Unis, elle ne fait
04:04pas le poids, puisqu'on arrive à un accord commercial asymétrique.
04:08Et le deuxième point qui est intéressant, c'est sur la forme que Ursula von der Leyen,
04:12qui cherchait à être le visage de l'Union européenne, il y a toujours un peu cette guéguerre
04:17entre les dirigeants des institutions européennes sur qui va incarner l'Europe.
04:22Au final, Ursula von der Leyen, c'est celle qui est connue dans tous les États membres,
04:25beaucoup plus que la présidente du Parlement européen, Roberta Metzola, ou le président
04:30du Conseil européen, Antonio Costa.
04:32Elle voulait être connue.
04:34Au départ, elle a été snobée par Donald Trump, qui ne voulait pas parler avec elle
04:37parce qu'il déteste tout ce qui a trait aux institutions européennes.
04:40Il ne voulait parler qu'aux chefs de gouvernement, comme à Giorgia Meloni en Italie ou Emmanuel Macron
04:45en France.
04:45Finalement, il a quand même rencontré Ursula von der Leyen au bout de longs mois après le début
04:50de son mandat, donc elle a réussi à être reconnue par Trump, mais c'est à double tranchant
04:55pour elle, puisque maintenant qu'elle incarne vraiment l'Europe et que c'est elle qui
04:59négocie avec Trump, c'est aussi elle qui est vue comme celle qui a flanché face à
05:04lui et qui n'a pas réussi à défendre l'Europe puissance.
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