- il y a 1 semaine
Le 7 décembre 2017, l’émission On va plus loin sur Public Sénat revient sur la disparition de Johnny Hallyday. Au-delà de l’artiste, ce reportage met en lumière son statut d’icône nationale, admirée autant par la jeunesse que par le monde politique. Témoignages et analyses retracent l’impact culturel et sociétal du chanteur.
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00:00Vous retrouvez pour un nouveau numéro d'On va plus loin, une émission un peu spéciale ce soir,
00:04entièrement consacrée à Johnny Hallyday, Hallyday le chanteur, Hallyday l'idole des jeunes et des moins jeunes,
00:09Hallyday l'ami des politiques aussi.
00:12De Valéry Giscard d'Estaing en 1974 à Emmanuel Macron, qu'il a qualifié aujourd'hui de héros français,
00:18en passant par Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande,
00:21Johnny Hallyday y a cru à la politique pendant des années, puis il a été déçu.
00:25Il a fini par regretter de s'être trop impliqué, 40 ans d'engagement, plutôt à droite, il faut bien le dire.
00:31On va y revenir très longuement avec nos invités sur ce plateau.
00:34Ne manquez pas de réagir sur Twitter avec le hashtag OVPL.
00:37Johnny et les politiques, c'est l'angle que nous avons choisi de traiter ce soir sur Public Sénat.
00:42Regardons ensemble d'abord ce sujet signé Audrey Vettaz.
00:46Johnny Hallyday, 60 ans de carrière, plus de 1000 chansons enregistrées, mais seulement une, engagée politiquement.
00:52Cheveux longs et idées courtes, sortis en 1966, dans laquelle il se moque du mouvement hippie.
00:57Chir sur son blouson, la guerre doit s'arrêter, assis sur son derrière, avec les bras croisés, est-ce la solution ? Est-ce le bon moyen ?
01:11On décèle déjà une sensibilité de droite chez l'idole des jeunes, imprégnée de libéralisme américain.
01:17Mais il faudra attendre 1974 pour le voir afficher son soutien à un homme politique.
01:23Quatre jours avant l'élection présidentielle, il vient offrir en personne du muguet à Anemone Giscard d'Estaing.
01:29Il arbore le t-shirt Giscard à la barre, des soutiens de VGE.
01:33En 1988, il chante en première partie d'un meeting géant de Jacques Chirac.
01:37Devant une centaine de milliers de militants, il déclare
01:40Le monstre de la chanson française populaire a un prestigieux soutien.
01:48Plus tard, on le verra très proche d'un autre homme politique de droite, Nicolas Sarkozy.
01:52C'est d'ailleurs lui qui le marie à Laetitia.
01:55Le couple fait aussi partie de ses invités au Fouquet's, ce soir de 2007, où il devient président.
02:00Le chanteur soutient ses amis de droite, mais ne critique jamais le pouvoir quand il est aux mains de la gauche.
02:06Et parfois, il cultive même le paradoxe.
02:09En 1985 et 1991, il chante à la fête de l'Huma.
02:13Je ne vois pas pourquoi je ne chanterai pas dans une fête du Parti communiste.
02:22Je n'ai rien contre les gens du Parti communiste.
02:25Avant tout, je chante pour les Français.
02:27Et jusqu'à preuve du contraire, ce sont des Français qui viennent voir le spectacle.
02:31Ces dernières années, le chanteur était désabusé par la politique.
02:35Il n'a jamais caché son amitié avec Emmanuel Macron, rencontré par l'intermédiaire de Ligne Renaud.
02:39Mais à aucun moment, il n'a appelé à voter pour lui.
02:43Et avec nous, pour en parler sur ce plateau, Robert Rue.
02:45Bonsoir, ancien sénateur, ancien secrétaire national du PCF.
02:48Vous connaissiez Johnny Hallyday depuis 1962.
02:51C'est dire si vous avez des choses à nous raconter.
02:53Bernard Debré, bonsoir, ancien député de Paris.
02:55Vous avez bien connu vous aussi Johnny Hallyday.
02:57Yves Deray, bonsoir, rédacteur en chef du Parisien Weekend.
03:01Titré justement vendredi, Le Repos du Guerrier.
03:04Et vous avez réalisé avec Yves Azéroa, le documentaire coproduit par Public Sénat et Caméra Subjective,
03:10présidentielle, une épreuve d'artiste.
03:12Jackie Isabello, communicant, fondateur de l'agence Coriolink.
03:16Et vous nous direz en quoi les liens étroits entre Johnny Hallyday et les responsables politiques
03:20ont pu valoriser ou ternir l'image des uns et des autres.
03:23D'abord, Robert Rue, l'engagement de Johnny Hallyday aux côtés d'hommes de droite.
03:28Ça a commencé très tôt, dès 1974.
03:30Est-ce que vous iriez jusqu'à parler d'un artiste engagé ?
03:34Non. Non, non. D'ailleurs, Johnny Hallyday ne souhaitait pas qu'on dise ça.
03:39Il a fait une interview à vos confrères de Télérama, où il dit « je ne suis pas un senteur engagé ».
03:45Et il dit, à l'époque, je me souviens, parce qu'il évoque deux amis, Jacques Chirac et moi-même,
03:53et il dit « non, c'est des gens qui humainement… »
03:58D'ailleurs, Robert Rue, il dit « je l'ai rencontré, ce qui était vrai, au Golfe de Roueux ».
04:02J'ai connu Johnny, moi, au Golfe de Roueux, en 1962, avec Ellie Mitchell.
04:08J'avais mon propre groupe de rock, comme tous les jeunes à l'époque.
04:11C'était ça, votre passion commune, d'ailleurs ? C'était le rock ? Vous ne parliez que de rock ?
04:14C'était le rock. Je voudrais dire quand même quelque chose.
04:17Ce phénomène qui arrive en 1962, auquel on contribue, annonce quelque chose.
04:22On est dans une France qui va connaître la fin de la guerre d'Algérie.
04:29Une jeunesse qui a été contrainte après la Deuxième Guerre mondiale, etc.,
04:33qui a envie de liberté et qu'il y a un mouvement qui va grandir, qui va aller jusqu'en 68, il faut bien le dire.
04:40C'est une démarche très sociologique.
04:42Et le rock'n'roll, une musique de radicalité qui vient des États-Unis,
04:46quand on parle de rock avec Johnny et d'autres au Golfe de Roueux,
04:53ce célèbre temple du rock à Paris,
04:56on évoque Jean-Vincent, Eddie Cochrane, la musique américaine.
05:01Et moi, je suis jeune communiste à l'époque.
05:04Le dimanche, je vends l'Humanité.
05:06Et le vendredi soir, je vais, avec mon orchestre de rock, faire du rock
05:09et porter une musique dite musique américaine,
05:14alors que c'est une musique qui traduit une profonde...
05:16Le rock qui est de gauche, quoi.
05:18Bernard Debré, tout de même, pas un artiste engagé peut-être,
05:20mais il avait dit qu'il avait une sensibilité de droite.
05:23C'était très clair.
05:24Écoutez, moi, je l'ai connu, d'abord, j'ai vécu avec lui par sa musique,
05:31puisque à 17 ans et demi, 18 ans, j'écoutais sa musique,
05:35et puis surtout, je dansais sur sa musique, le rock, bien sûr,
05:39et puis le slow, il ne faut pas oublier, retiens la nuit,
05:41c'était quand même quelque chose qui était un petit peu différent.
05:44Ce qui nous permettait à 18 ans d'être, comment dirais-je,
05:48de pouvoir inviter des jeunes filles.
05:52Je parlais en Angleterre et ailleurs.
05:54Et puis, je l'ai vu après, professionnellement.
05:59Donc ça, je n'en parlerai pas, c'était médical.
06:01Et puis, effectivement, à côté de Jacques Chirac.
06:04Et Jacques Chirac, que je connaissais, que je connais très bien,
06:07comme d'autres, Sarkozy, parlait de Johnny Hallyday comme un de leurs amis.
06:14Alors, c'est vrai que ce n'était pas de la musique engagée.
06:18L'homme pouvait être engagé, aller dans des meetings, soutenir les uns et les autres,
06:23parce qu'il est allé dans un certain nombre de meetings.
06:25Mais sa musique n'était pas une musique engagée.
06:27C'était une musique de rock.
06:29C'était une nouveauté pour nous, pour vous.
06:31C'était tout à fait extraordinaire.
06:33Mais je ne pense pas que ce soit des phrases, des thèmes engagés.
06:38Yves Deray, vraiment l'ami des politiques.
06:40On le voit dans votre documentaire, avec plusieurs responsables politiques.
06:43Valéry Giscard d'Estaing, Nicolas Sarkozy aussi.
06:46Mais Jacques Chirac, on a tous en nous quelque chose de Jacques Chirac.
06:49Il a chanté ça quand même en 88.
06:51Ce qui n'a pas permis à Chirac de gagner d'ailleurs.
06:54Mais en dehors de ça, Johnny avait quand même un nez politique assez fin.
06:58Parce que dès 1974, ce qui est un peu nouveau,
07:01Giscard fait ce comité de soutien d'artistes.
07:03Et il y a Johnny aux premières loges.
07:05Et c'était un peu importé des Etats-Unis.
07:08Donc quand vous parliez Robert Hutt tout à l'heure de l'Amérique,
07:11c'était Kennedy, tout ça, avec les artistes.
07:14Ça a commencé comme ça.
07:15C'est Giscard qui importe ça.
07:16Avant, sous Mitterrand, on étudiait la culture comme un sujet de fond.
07:22Mais on ne faisait pas des comités paillettes.
07:24Après, Jacques Lang a compris.
07:25Il est arrivé à côté de Mitterrand et tout ça a changé.
07:28Le comité paillette, c'était Giscard aussi.
07:30Giscard, voilà.
07:31Un peu avant Mitterrand.
07:33Mais voilà, Giscard fait paillettes.
07:34Jacques Lang comprend, Mitterrand comprend.
07:36Et en 81, on change radicalement de manière de faire.
07:39Et on fait aussi paillettes.
07:41Après, c'est vrai qu'Halliday a été plutôt fidèle quand même à la droite,
07:44avec Chirac, à plusieurs reprises, puis avec Sarkozy.
07:48Je ne vais pas l'oublier.
07:49Il soutient Sarkozy en 2007 très fortement.
07:51Il prend sa carte à l'UMP en 2006.
07:53Il prend sa carte à l'UMP en 2006.
07:55Et puis, il y a un moment de rupture, c'est 2012,
07:59où là, pour la première fois, il, d'abord, déjeune avec Hollande.
08:03Il dîne avec Hollande.
08:05En pleine campagne.
08:06En pleine campagne.
08:07C'est Daniel Ambroso et Eric Guébali.
08:09Il dîne chez eux.
08:11Et il a un bon feeling avec Hollande.
08:13Il parle saine, il parle public, rapporte avec le public.
08:16Et là, pour la première fois, il va hésiter à soutenir Sarkozy.
08:20Et finalement, finalement, sous la pression d'amis un petit peu influents,
08:24il va finir par lâcher un communiqué de soutien à Sarkozy.
08:28Mais du bout des doigts, il n'ira pas chanter, etc.
08:29Du bout des lèvres.
08:30Et on reparlera de Macron tout à l'heure, quand même.
08:32Jackie Isabello, une relation très forte de Johnny Hallyday avec les responsables politiques.
08:36Il n'a jamais eu peur pour son image.
08:37Oui, mais ce qu'il faut essayer de comprendre, c'est pourquoi on voit Johnny présent partout
08:45et pourquoi il est devenu universel.
08:47Avant 1998, Johnny, c'est le type énervant.
08:51Il est beau.
08:52Il a du talent.
08:53Il ne parle pas très bien.
08:54On aime se moquer de lui.
08:56Donc, il y a les fans.
08:57Et puis, il y a l'intelligentsia qui ne veut pas entendre parler de Johnny.
09:00Parce que cette intelligentsia, elle le déteste pour plein, plein de choses.
09:03Vous parliez des filles, vous parliez...
09:06Il avait un charisme incroyable.
09:07Ligne Renaud disait ce matin, il arrivait quelque part, il irradiait, il n'avait pas besoin de parler.
09:11Et il se passe un truc de com' formidable.
09:13En 1998, Johnny se dit, je divise la France en deux, je vais vieillir et il faut que je change.
09:19Et quelqu'un lui dit, tu dois montrer à quel point tu es torturé.
09:23Et donc, il fait cette interview exceptionnelle qu'il donne à Daniel Rondeau.
09:27Daniel Rondeau, ce n'est pas n'importe qui.
09:28C'est un journaliste, c'est un ambassadeur, c'est un écrivain et c'est un des rares types à pouvoir écrire 25 pages dans le monde.
09:35Dans un canard que ne lisent pas les fans de Johnny.
09:39Et que lit l'intelligentsia.
09:41Exactement.
09:41Et il nous dévoile un type torturé, qui a peur, qui recherche son père, qui ne veut voir personne, qui a peu...
09:48C'est à ce moment-là qu'il séduit l'intelligentsia ?
09:50En gros, on se dit, ce type, il a tout ce qu'on aimerait avoir, mais il n'est même pas capable d'avoir ce que nous avons, nous pauvres petits peuples.
09:56Et du jour au lendemain, on se dit, pardon, je vais être grossier, merde, Johnny, il est comme nous.
10:01Et il devient universel.
10:03Et donc, il devient, de ce fait-là, un objet politique.
10:07Et comme le disait Durkheim, il devient la conscience sociale de la France.
10:11Donc, tout ce que fait Johnny et tout ce qu'il a fait jusqu'à la fin de sa vie,
10:15eh bien, il a incarné la France d'une certaine manière.
10:17C'est pour ça qu'on en voit partout et que ça va durer une semaine.
10:20Et même si on n'est pas fan, et je ne suis pas fan, eh bien, on est tous un peu tristes d'avoir perdu notre jojo national.
10:25Et c'est pour ça qu'il y a une avalanche de réactions de responsables politiques.
10:29On va écouter, justement, Emmanuel Macron et François Hollande qui ont très vite réagi aujourd'hui.
10:33C'est la perte, pas seulement d'une star, mais d'un être qui était devenu familier.
10:39C'est près de 60 ans de carrière, 60 ans de chansons, 60 ans de rebondissements permanents,
10:4760 ans de la vie culturelle, artistique française.
10:50Un artiste populaire, au bon sens du terme, parce qu'il a fait partie du quotidien d'un nombre d'entre nous.
10:56À titre personnel, c'était un artiste que j'aimais beaucoup et que j'allais voir.
11:00Il fait partie de ces hommes qui auraient dû mourir 100 fois par la vie qu'ils ont menée,
11:06par les excès qui ont été leurs, par les combats qui ont été les siens.
11:10Et ils n'étaient jamais tombés.
11:11Et donc, je crois que ce qui est dur ce matin, c'est pas seulement sa disparition.
11:18C'est qu'on croyait qu'il était invincible.
11:20Il a été un homme généreux.
11:23Il a toujours tout donné pour son public et pour la musique qui lui était chère.
11:29Robert Rue, qu'est-ce que ça vous inspire que François Hollande et Emmanuel Macron
11:33s'expriment aussi longuement sur la mort de Johnny Hallyday ?
11:36Mais écoutez, je pense que Johnny Hallyday est la caractéristique même du chanteur populaire.
11:43Il a le peuple avec lui, Johnny.
11:45Mais ça ne suffit pas toujours.
11:47Le peuple de gauche, parfois, et le peuple de droite.
11:49C'est pour ça.
11:50Moi, je sais que c'est ce qu'ont été ses engagements, les meetings qu'il a faits.
11:56Plus à droite, vous avez raison.
11:58Il a été loin.
11:59Mais il a été souvent à la fête de l'humanité.
12:02Ce que je veux dire, c'est qu'en fait, il est l'expression populaire.
12:07Il est l'expression populaire.
12:08Et donc, à partir de là, quand on est dans une situation politique, on trouve beaucoup d'opportunités à dire que c'est bien d'avoir Johnny ou c'est bien de Johnny.
12:20Mais en fait, dans le tréfonds, quand vous voyez aujourd'hui cette France qui pleure, elle pleure de gauche, elle pleure de droite.
12:27Et donc, c'est ça, Johnny.
12:29Il ne faut pas vouloir récupérer Johnny sur une histoire contemporaine.
12:35Juste un exemple de son engagement politique.
12:38Tout de même, en 2005, Jacques Chirac demande à Johnny Hallyday de prendre position sur ce référendum établissant une constitution en Europe.
12:44Et il le fait sur France Info le 3 mai 2005.
12:48Je le cite.
12:49« Si le nom l'emporte, il y aura plein de gens qui quitteront la France.
12:51On ne peut pas, nous, Français, rester en dehors de l'Europe.
12:54Ce serait faire marche arrière.
12:55Ce ne serait pas bien. »
12:57Il s'est engagé, Johnny.
12:58Il s'est engagé.
12:59Encore une fois, moi, je fais une espèce de dichotomie entre la musique qui a séduit absolument tout le monde.
13:05Mais si l'on revient ce soir précisément sur les relations avec la politique...
13:08Eh bien, les relations, c'est vrai que quand je voyais Chirac, quand je voyais Sarkozy, c'est vrai que Johnny était très proche.
13:16Très proche par amitié.
13:18Je crois que c'était un homme d'une très grande simplicité et d'une très grande amitié.
13:22Et c'est vrai, quand il a dit « si le nom l'emporte, il s'est engagé ».
13:27Mais il était engagé par amitié vis-à-vis de Chirac, de Sarkozy, etc.
13:34Mais il aimait aussi les autres.
13:36Et je crois que c'était un homme universel.
13:38Alors, politiquement parlant, est-ce qu'il a servi ?
13:41Non, sans doute, il n'a sans doute pas servi.
13:43Il a pris quelques engagements.
13:45Ça a dû rapporter quelques votes aux responsables politiques.
13:48Franchement, ça ne sert à rien.
13:49Il y a des études...
13:49Quand il soutient Nicolas Sarkozy, ça n'apporte rien ?
13:51Franchement, ça ne sert à rien.
13:52Vous êtes tous d'accord ?
13:53En France, ça ne sert à rien.
13:54Alors, aux Etats-Unis, on a découvert que ça ne servait à rien.
13:56Mais honnêtement, en France, on a fait des études et ça ne sert à rien.
14:00Les Français ont la politique chevillée au corps.
14:03Ils adorent ça.
14:04Et ils savent très bien que les artistes français sont assez peu politisés,
14:09si ce n'est des grands engagements humanitaires assez classiques et traditionnels.
14:14Je ne dis pas tous les artistes français, je ne me permettrai pas.
14:17Mais intrinsèquement, il est forcément politique.
14:20Il est franco-belge.
14:22Donc, il est forcément européen.
14:24Et puis, comme il est universel et qu'il chante la vie des gens,
14:27qu'il a chanté les problèmes des gens,
14:29il a chanté l'histoire de quelqu'un qui tue par amour ou pour amour.
14:33Donc, forcément, il est capable de mettre dans ses balades des thématiques et des quotidiens.
14:39Je vais vous faire réagir, Yves Deray, dans un instant.
14:41Mais regardez cette phrase.
14:43C'est son metteur en scène, Bernard Schmitt, qui disait
14:45« Depuis toujours, ce sont plus les politiques qui ont voulu l'approcher que l'inverse.
14:48Comme un touriste devant l'Arc de Triomphe, chacun a voulu se faire photographier devant Johnny Hallyday. »
14:53Ça servait quand même un petit peu d'avoir Johnny Hallyday à côté de soi.
14:56Oui, moi, je ne suis pas tout à fait d'accord sur l'idée que ça ne sert à rien d'avoir Johnny Hallyday qui vous soutient.
15:00Il vaut mieux l'avoir.
15:01C'est quand même...
15:01Oui, je pense.
15:03Il vaut mieux l'avoir.
15:04Et je pense que, quelque part, c'est aussi un signal qu'on envoie.
15:07Parce que Johnny, quand même, c'est, comme je le disais tout à l'heure, pas si souvent trompé.
15:10C'est ce qu'on montre aussi dans ce film qu'on avait réalisé avec Yves Azerwold.
15:15C'est que, d'une certaine manière, Johnny, c'est la France.
15:19Il incarne fortement.
15:21Yves Bigot dit que c'est le roi de France.
15:22Il y a quelque chose comme ça de Johnny Hallyday.
15:24C'est-à-dire que s'il a ce que personne n'a en France,
15:28c'est-à-dire aucune célébrité ne peut se prévaloir de cette relation avec les Français,
15:32avec le public, avec des cas de sub, des femmes, des jeunes, des gens simples,
15:37avec tout ce monde-là, c'est qu'il y a quelque chose que les politiques, en fait, rêveraient d'avoir.
15:42Mais c'est qu'il chantait bien.
15:42Cette relation.
15:43Non, non, c'est pas seulement qu'il chantait bien.
15:45C'est pas seulement qu'il chantait bien.
15:46C'est que je crois qu'il y avait une vraie sincérité qui passait, qui touchait le public.
15:50Il avait une forme d'authenticité.
15:52Vous savez, il y a un truc qui est étrange chez Johnny.
15:54C'est qu'il n'a jamais été un grand comédien.
15:56Il n'a pas réussi.
15:57Là où il rêvait de réussir, c'est dans le cinéma.
15:59C'est parce qu'il ne jouait pas.
16:00Cet homme-là, il savait être authentique.
16:04Quand il était interviewé à la télévision,
16:07il avait l'air parfois d'un enfant qui a du mal à s'exprimer.
16:10Parce qu'il fallait jouer un rôle dans la promotion.
16:12Il n'était pas à son aise.
16:13Il était bon sur scène parce qu'il donnait tout avec beaucoup de sincérité.
16:16Et ça, les hommes politiques, ils rêveraient de savoir faire ça.
16:20De monter sur une scène et de trouver cette relation et de toucher le public.
16:23Yves, je peux juste rajouter quelque chose.
16:26Ça ne sert pas, on le sait, par des études.
16:28Mais sans vouloir faire de la réduction par l'absurde,
16:30l'une des rares fois où il a véritablement pris parti,
16:3388, Chirac a perdu.
16:36Donc, le soutien des politiques fait que c'est...
16:42Vous portez qu'il y a l'écran !
16:44Ça ne suffit pas !
16:46Il faut remettre en remettant les yeux de le coin.
16:48Mais ce n'est pas ce qui fait la différence.
16:50Chirac a perdu, c'est un homme d'un immense charisme.
16:54Voilà, c'est ça, c'est autre chose.
16:55Des chansons absolument merveilleuses qui a fait danser,
16:59qui a envoûté tous les Français depuis 1962 jusqu'à maintenant encore.
17:05Il a été très longtemps à la tête de la fiche.
17:09Il restera encore à la tête de la fiche.
17:12Et c'est évident que sa sensibilité était de droite parce qu'il aimait...
17:18Personne n'a essayé de l'instrumentaliser dans l'univers politique, très franchement, Robert E.
17:21Écoutez, ce que vous dites à propos des différentes sensibilités politiques
17:27qui, au fil du temps, ont voulu être à côté de Johnny Hallyday.
17:33Moi, je vois, par exemple, pourquoi Johnny vient à la fête de l'humanité.
17:39Il vient à la fête de l'humanité en 85.
17:42Il aurait dû venir en 1966.
17:45Mais il était malade.
17:46Il fait une tentative de suicide la veille.
17:47Donc, il ne va pas à la fête de l'humanité.
17:49Mais il voulait aller là, Johnny.
17:51C'est lui qui...
17:52Ceux qui s'occupaient de lui.
17:55Il l'avait dit, d'ailleurs.
17:55Il vient parce qu'il y a des centaines de milliers de personnes au moment du meeting, etc.
18:00Et moi, mon rapport à Johnny, d'ailleurs, c'est lui qui le dit dans une interview.
18:04Moi, je ne me serais pas permis de le dire.
18:06C'est un rapport qu'avant que je sois un homme politique de premier plan.
18:10J'étais un jeune qui était avec lui au Goffs-Rouos.
18:13Et on ne s'occupait pas de savoir si on allait souplir Sarkozy à tel moment.
18:17Ou si on allait soutenir tel ou tel homme.
18:19C'était un peu tôt.
18:20On va accueillir un cinquième invité dans un instant.
18:22Il ne faut pas faire dire aujourd'hui, à l'occasion du grand hommage qu'on lui rend,
18:30il ne faut pas lui faire tenir un discours politique excessif.
18:33Il n'y a pas de discours politique excessif.
18:35Ce qui marque néanmoins, c'est le fait qu'il ait été l'ami et le soutien d'un certain nombre d'hommes politiques très importants de droite.
18:46Mais encore une fois, il faut faire la différence entre ça et sa musique, qui n'a rien à voir pour deux ou trois.
18:54On parle plus de ses relations politiques ce soir.
18:57Et on va continuer d'en discuter.
18:58Mes deux amis politiques, c'est Robert Rue et Jacques Chirac.
19:00Oui, les deux.
19:01C'est dans l'ordre de Télérama.
19:03De Télérama.
19:05C'est une longue interview dans Télérama.
19:06Et on va poursuivre la discussion.
19:08Je voudrais vous parler de la fête de l'Huma.
19:09Justement, on va écouter cette séquence où Georges Marchais est obligé d'admettre lui-même
19:13que tout le monde attend de Johnny Hallyday et qu'il est en train un petit peu de lui faire de l'ombre.
19:20Johnny Hallyday, vous allez l'avoir.
19:27Et je vais l'écouter avec vous.
19:31Mais vous l'aurez d'autant plus vite que j'aurai terminé mon discours.
19:37Bruno, Roger Petit.
19:38Voilà, c'est une séquence assez sympathique.
19:41Philippe Bas qu'on accueille sur ce plateau.
19:43Sénateur LR de la Manche.
19:45Merci infiniment d'avoir accepté notre invitation.
19:47On vient de voir une séquence où Johnny Hallyday se rendait à la fête de l'Huma.
19:51Et on était en train de dire que finalement, il avait des amis à droite comme à gauche,
19:55même s'il avait lui-même parlé d'une sensibilité de droite.
19:57Quel est votre avis sur le sujet ?
20:00Puis-je vous répondre que ça n'a guère d'importance ?
20:03Ce qui caractérise Johnny Hallyday, c'est sa rencontre avec un public.
20:08Ce qui caractérise un homme politique qui a un destin national comme Jacques Chirac, c'est sa rencontre avec le peuple.
20:16On peut faire tous les rapprochements possibles et ils existent.
20:21C'est vrai que Johnny Hallyday, c'est un homme de scène, il donne tout.
20:25Mais écoutez Jacques Chirac dans un grand meeting, voyez l'adhésion qu'il suscite auprès des militants
20:33et vous aurez quelque chose qui est de l'ordre de la rencontre de Johnny Hallyday avec son public.
20:39Et je crois que Johnny, quand il apporte son soutien de la manière la plus nette à Jacques Chirac,
20:49il reconnaît dans un autre ordre qui est celui de l'État et de la politique.
20:57Et il a la modestie de ne pas s'ingérer dans ce domaine.
21:01Il reconnaît en Jacques Chirac, comme il aurait pu reconnaître la même chose dans d'autres personnalités politiques,
21:11quelqu'un qui, oui, va tout donner dans la rencontre avec les Françaises, les Français qui sont réunis.
21:20Et quelqu'un qui exprime aussi, dans l'ordre de l'humain, de l'empathie, de la proximité, du désir de se donner aux autres.
21:31Tout de même, ces relations ont été houleuses parfois avec certains responsables politiques.
21:36Et je pense à Nicolas Sarkozy où il y a eu cette vraie rupture.
21:39Ils étaient amis, Nicolas Sarkozy le mari à Neuilly.
21:43Et puis il le soutient pour devenir président.
21:45Nicolas Sarkozy devient président.
21:47Et au cours de ce mandat, les relations se ternissent un petit peu.
21:51Il y a peut-être aussi, quand même, quelque chose qu'il faut aborder,
21:54quitte à abîmer un peu le consensus et faire de la peine à son ami proche, Robert Rue.
21:59Dites-nous tout.
22:00Bon, quand on est Johnny Hallyday, on se doit d'avoir une relation, je pense, aussi directe avec le président de la République.
22:06C'est comme ça.
22:06Il y a eu un rapport entre Johnny et le chef de l'État.
22:09Parce que quand on est Johnny Hallyday, il y a de temps en temps des sujets sur lesquels il faut pouvoir parler avec le pouvoir.
22:15Et je pense...
22:16À quoi vous pensez ?
22:17Bon, on pense tous un petit peu, quand même, ici, autour de cette table, à des questions...
22:23Fiscales ?
22:23Pourquoi pas d'ordre fiscal ? Pourquoi pas ? Et souvent, les artistes, quand même, espèrent que leur proximité leur permettra de régler quelques dossiers.
22:32Et puis après, ils sont un peu déçus, quand même, une fois que le président est élu.
22:34Parce que les choses ne sont pas si ça.
22:36Je ne sais pas, franchement, je n'ai pas l'information.
22:39Je ne sais pas si c'est ça qui les a éloignés.
22:42D'ailleurs, je n'ai pas, moi, d'information sur une réelle dispute entre Johnny et...
22:47Non, un éloignement.
22:48Voilà.
22:49Il y a simplement, à un moment donné, effectivement, un éloignement.
22:52Il peut y avoir aussi des choses qui touchent au monde de la musique.
22:54Parce qu'il se trouve que Nicolas Sarkozy était l'époux de Carla...
22:58Et l'époux de Carla Bruni, qui elle-même est chanteuse, avec Universal derrière, la rupture de Johnny avec Universal...
23:04Il peut y avoir des choses comme cela qui jouent dans le film.
23:08Mais, de toute façon, quels que soient les présidents et leurs tendances politiques,
23:11je pense que Johnny a toujours tenu à avoir un rapport direct avec le chef de l'État, fut-il même François Mitterrand.
23:17Je ne vois pas du tout les choses comme ça.
23:19Je veux dire, ce n'est pas une relation d'intérêt.
23:21C'est la reconnaissance de deux personnalités qui, chacun, dans le registre qui lui est propre,
23:31a franchi toutes les limites et est dans un corps-à-corps avec un public ou un peuple.
23:40Et ce sont des numéros un, les uns et les autres.
23:43Et je crois que, s'agissant de Johnny Holiday, il y a une forme de...
23:46C'est un artiste.
23:48Il y a une forme de spontanéité qui ne passe pas par le calcul.
23:54Ramener sa motivation...
23:55Moi, je n'ai pas connu sa relation avec Nicolas Sarkozy.
23:58Mais ramener sa motivation à un intérêt d'ordre fiscal,
24:02ça, je crois vraiment que c'est méconnaître la personnalité des individus.
24:07Je crois qu'effectivement, Johnny Holiday avait des engouements.
24:11Il aimait Jacques Chirac, et il aimait Jacques Chirac pour beaucoup de raisons, effectivement.
24:16C'est vrai qu'il penchait à droite, bien entendu.
24:18On ne va pas se le masquer.
24:19Et j'en suis très heureux.
24:20Et puis, ce n'est pas un reproche.
24:21Ce n'est pas un reproche.
24:23Même devant Robert Rue, on sait très bien que Johnny Holiday était plutôt à droite.
24:28Et j'ai même, à un moment donné, un message...
24:32Un endroit particulier.
24:34J'ai discuté avec lui, à Cochin, il y a longtemps, examiné et traité.
24:39Mais avec Nicolas Sarkozy, je crois que c'est l'inverse.
24:43Parce que Nicolas Sarkozy s'est brouillé avec beaucoup de gens qui l'avaient supporté.
24:49Je parle de François-Olivier Gisbert, d'autres.
24:52Regardez l'engouement qu'il y avait en 2007 pour Nicolas Sarkozy.
24:56Tout le monde était.
24:57Et puis, ça tient peut-être à Nicolas Sarkozy.
25:01Il s'est brouillé progressivement avec beaucoup de ses hommes politiques, de ses journalistes, etc.
25:07En tout cas, avait-il été échaudé ou pas par la politique ?
25:11Il s'avère que, lors de la dernière campagne présidentielle, Johnny Holiday s'est abstenu de tout soutien.
25:16Il a salué simplement son ami, je cite, Emmanuel Macron, après l'élection.
25:21Mais il avait déclaré, deux ans auparavant, dans Paris Match,
25:23« J'ai dit trop de conneries qui se sont retournées contre moi.
25:26Je regrette la plupart des choses que j'ai pu dire, souvent par maladresse.
25:29Cela m'a renvoyé à ce que je suis, un musicien qui n'est pas armé pour parler de politique. »
25:34Un peu amer, un peu lucide, Robert.
25:36Je crois qu'il y a une grande lucidité.
25:38Il ne faut pas lui faire faire ou lui faire interpréter des choses qu'il n'interprète pas lui-même.
25:44C'est un homme populaire.
25:45Il a un rapport avec les Français profonds, un lien avec le peuple.
25:51C'est d'ailleurs assez similaire avec d'autres situations politiques.
25:54Et c'est ça, Johnny Holiday, il n'a pas de compte à rendre, en fait.
25:59Parce qu'il a, lui, un soutien populaire, majeur.
26:03Il n'est pas d'une élection à l'autre avec une majorité qui change.
26:08Il appartient à tout le monde.
26:09Il n'y a pas un seul chanteur qui pourrait nous réunir autour d'une table.
26:12C'est pour ça qu'aujourd'hui, il convient qu'il ait exprimé des sensibilités.
26:18Moi, je le vois bien, je ne le nie pas.
26:19Vous ne parliez jamais de politique avec lui ?
26:21Non, non, non.
26:22Pourquoi ? Vous l'interdisiez ?
26:24On a parlé un peu politique une fois.
26:26J'étais en duplex avec lui.
26:27Il était au Stade de France.
26:28Et moi, j'étais au journal de TF1.
26:31Et on a eu un échange.
26:32Mais bon, il a été très, très gentil avec moi.
26:36Il a parlé de son ami Robert.
26:38Donc, si vous voulez, ce n'était pas son truc.
26:41D'ailleurs, je vous dis, dans des interviews très précises, il dit, je ne suis pas un chanteur engagé.
26:47Donc, son rapport, il était humain.
26:49Il était humain.
26:50Et en même temps, il avait la puissance de quelqu'un qui est traversé par un peuple qu'il soutient dans les meetings.
27:00C'était un grand chanteur populaire.
27:02On n'est pas prêt de retrouver un chanteur populaire comme lui.
27:05Et ça, c'est fondamental.
27:07C'est un rapport.
27:08Sociologiquement, il faut y réfléchir.
27:10C'est quelque chose qui s'est passé.
27:12Aujourd'hui, on dit, bon, est-ce qu'on retrouvera Johnny Hallyday ?
27:17Est-ce qu'il y aura une autre personnalité qui est comme ça ?
27:19Je ne suis pas sûr.
27:20Parce que c'est une...
27:21Il y a une conjonction.
27:22Tout d'abord, j'ai parlé d'une période, la fin de la guerre d'Algérie, en 68.
27:26C'est là qu'il devient une vedette du rock'n'roll en France.
27:30C'est en 62-63.
27:32Ce n'est pas en 2012.
27:34Donc, il faut reprendre les choses comme cela.
27:37C'est là qu'il naît comme personnalité, avec une démarche artistique.
27:43Il ne faut pas oublier ce talent qui est vraiment fabuleux.
27:47Oui, mais qui l'avait peut-être transformé aussi en leader d'opinion, peut-être.
27:49En tout cas, il y a quelque chose qu'il faut remarquer, c'est qu'il n'est jamais tombé dans les filets du Front National.
27:56Et il y a quand même des grandes stars françaises, les plus grandes du cinéma français,
28:00qui, à un moment donné, ont eu cette tentation.
28:03Brigitte Bardot, Alain Delon.
28:05Alain Delon, lui aussi, qui était devenu un ami personnel de Jean-Marie Le Pen.
28:10Et je pense que des tentatives d'approche de Johnny ont été faites aussi, par ce même parti,
28:19parce que c'est une icône nationale, etc., populaire.
28:23Voilà, pourquoi pas ?
28:25Et il s'est toujours tenu quand même à l'écart.
28:27Il a chanté dans des concerts d'assauts-racisme aussi, il faut le rappeler,
28:31sous François Mitterrand, pendant la période de François Mitterrand.
28:33Donc, je crois que là, il y a une constance chez lui.
28:36Et c'est une ligne rouge qu'il n'a jamais faite.
28:39Loin de l'extrême droite.
28:39Jacques Isabello ?
28:41Il s'est déclaré gaulliste, d'ailleurs, dans ce clip de Daniel Rondeau.
28:43Finalement, les conneries qu'il a pu reconnaître, et je cite ce qu'il a dit dans Paris Match,
28:48il a dit « j'ai beaucoup aimé Jacques Chirac, ensuite j'ai été déçu,
28:52je ne comprends pas grand-chose à la politique, je m'en éloigne ».
28:56Donc, il a reconnu qu'il avait cette relation charnelle avec le leader qui était Jacques Chirac.
29:03Vous avez travaillé pour lui, très modestement.
29:04J'ai eu la chance de faire partie de certains de ses gouvernements en tant que collaborateurs.
29:09Et on a tous été bluffés par sa capacité scénique, qu'avait aussi Johnny Hallyday.
29:14La politique, ce n'était pas son truc.
29:15Toutefois, il reconnaissait que s'il avait contesté avec l'Europe le gaullisme,
29:19eh bien, comme tous les Français, on disait « Le Grand, pardonnez-moi, il nous embête ».
29:24Mais quand Le Grand parlait, je parlais du général, eh bien, on l'écoutait.
29:27Et lui aussi, il avait cette valeur-là.
29:29Et voilà, tout le reste, ça le dépassait un peu.
29:31Ça fait deux fois que vous dites que la politique, ce n'était pas son truc.
29:34Ça me fait penser à cette anecdote qu'on a lue de Dominique Bussereau dans L'Express.
29:38Il raconte un déjeuner à la brasserie Lippe lors de la campagne de Valéry Giscard d'Estaing.
29:42Je le cite « Au moment de porter un toast, voilà qu'il s'écrit », Johnny Hallyday donc,
29:47« Je suis sûre que Giscard sera élu Premier ministre. »
29:50Ses connaissances institutionnelles n'étaient pas son point fort, c'est ce que dit Dominique Bussereau.
29:54C'est vrai que c'était...
29:55Oui, mais c'est pour ça que je vous dis que ce n'était pas un homme qui était engagé politiquement,
29:59un militant politique connaissant tout ça.
30:02C'était un homme de cœur.
30:04Et c'est vrai qu'il était gaulliste, parce qu'il trouvait qu'effectivement, De Gaulle avait...
30:09Il était de cette époque.
30:12Comme moi, j'ai quasiment le même âge quand t'es plus jeune.
30:16Et c'est vrai qu'on était gaullistes.
30:18Moi, je n'avais pas de difficulté à mettre.
30:21Mais Bernard, ça ne l'a pas empêché, à des moments très importants,
30:28de prendre parti, d'ailleurs, d'une manière très symbolique,
30:32quand il porte le t-shirt pour Giscard.
30:38Ensuite, quand il se prononce dès 88 et de nouveau en 95 et en 2002 pour Chirac,
30:43il fait un choix de citoyen.
30:46Et sans doute comprend-il qu'en raison de sa popularité, il a tout de même une petite responsabilité.
30:54Et au lieu de se tenir prudemment à l'écart, il choisit.
30:58Et je pense que ça, c'est courageux de sa part.
31:03Et moi, je dis, c'est certainement pas un homme politique.
31:06C'est un artiste.
31:08Il ne faut pas chercher à le récupérer.
31:09N'empêche qu'il s'est prononcé, alors qu'il aurait pu ne pas le faire.
31:13Et il a mis sa notoriété au service d'une cause.
31:17Je trouve que c'est assez noble, après tout.
31:19Je crois qu'on peut lui en rendre hommage.
31:20Il ne faut pas oublier qu'à cette époque, énormément d'artistes se prononçaient à gauche.
31:27Et oui, en plus.
31:28Vous aviez énormément d'artistes et ça faisait bien, même si on peut les citer,
31:33ils étaient des quantités.
31:35Et c'est vrai que ça déparait un peu.
31:38Dignes, Renaud, lui, un certain nombre de nos amis.
31:40Dibar Bolivien.
31:41Et c'est même pour ça que ça ressort aujourd'hui et qu'on n'en parle.
31:45Yves Duteuil.
31:46Mais oui, mais c'est vrai que ce n'était pas fréquent.
31:50Alors, on va laisser Robert Rue partir qui doit aller sur d'autres plateaux télé.
31:54Et on vous remercie infiniment d'avoir été sur Publicion.
31:56Là, on va en profiter pour regarder ce sujet d'Aurélien Romano sur la mort de Johnny Hallyday vu de l'étranger.
32:01Je vous ferai réagir une dernière fois après.
32:04Les médias anglo-saxons utilisent tous cette comparaison, l'Elvis Presley français,
32:14pour rendre hommage à Johnny Hallyday.
32:16Parfois en une ou sur la première page des sites comme ici USA Today,
32:21la mort du chanteur a une répercussion internationale.
32:24L'onde de choc est amplifiée aussi par les stars, notamment anglo-saxonnes,
32:28qui lui rendent hommage,
32:29relayées par les sites internet comme ici CNN,
32:32qui citent le tweet de Céline Dion et ceux de Lenny Kravitz,
32:36qui tous deux postent des photos d'eux avec Johnny Hallyday.
32:39Tous les journaux y vont de leurs extraits.
32:49Et souvent, c'est l'aspect bête de scène,
32:51pouvant déplacer des centaines de milliers de personnes
32:53qui impressionnent au pays des shows et du spectacle.
32:57Et c'est aussi pour cela que Johnny est comparable à leur King Elvis.
33:00Voilà, il nous reste deux minutes.
33:04Peut-être l'occasion d'aborder, Yves Deray, sa relation avec Emmanuel Macron.
33:07Je vous ai vu tiguer au moment où on a parlé d'amitié avec Emmanuel Macron.
33:11Je pense que c'est très excessif.
33:13Il s'est retrouvé lors d'un dîner d'anniversaire organisé par Ligne Renaud
33:17avec Emmanuel Macron,
33:19qui n'était pas encore du tout dans cette situation
33:22de pouvoir faire une marche conquérante vers le pouvoir.
33:25Et je crois que Johnny Hallyday l'a certes un petit peu reniflé comme ça
33:29en se disant que ce garçon était marrant, intéressant.
33:32Mais je ne crois pas que ça.
33:34Il n'a pas été intrigué par le phénomène.
33:35Et d'ailleurs, je pense qu'après, à la suite de cela,
33:37pendant la campagne,
33:40Brigitte Macron a tenté de le récupérer pour Macron
33:45et qu'il aurait préféré se tenir à l'écart.
33:48Donc, voilà.
33:50Non pas qu'il avait quoi que ce soit contre Macron,
33:52mais...
33:53Mais il en avait marre de parler politique.
33:54Il en avait marre.
33:54Il y avait Sarkozy qui était parti dans cette primaire
33:57et il ne le sentait pas trop, donc il n'y est pas allé.
34:00Fillon, ça ne le tentait pas.
34:01Il est resté un peu en retrait.
34:04Là, dans votre sujet, vous avez touché quand même un point sensible,
34:06encore très sensible, qui est l'aspect international.
34:09Johnny, ce qui lui a manqué, c'est justement
34:11cette carrière internationale qu'il aurait sans doute mérité,
34:14mais qu'il n'a jamais obtenue,
34:15contrairement à Célignon, par exemple,
34:17qu'il admirait pour cela.
34:19Elle parlait un peu mieux anglais que lui.
34:20Et ce matin, en tout cas,
34:23Lynn Renaud a dit qu'elle avait dîné avec Johnny Hallyday
34:26il y a un mois et demi
34:27et qu'Emmanuel Macron et Brigitte Macron
34:29étaient chez elle aussi.
34:31Donc, il était président de la République maintenant.
34:34Merci à tous les quatre d'y avoir participé.
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