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  • il y a 4 mois
Pierre Allorant

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Transcription
00:00Marie Dorcet, François Bayrou va remettre sa démission dans quelques minutes au Président de la République.
00:05Le Premier Ministre et son gouvernement ont été renversés hier par le vote des députés
00:09qui, en nette majorité, ont refusé de lui accorder la confiance.
00:13Bonjour Pierre Alorand, on en parle avec vous.
00:15Vous êtes politologue orléanais, vous êtes doyen de la Faculté de Droite d'Orléans
00:19et président du Césaire Centre-Mal-de-Loire.
00:22La chute de François Bayrou était prévisible même avant l'annonce de ce vote de confiance ?
00:27Oui tout à fait, mais il l'a accéléré lui-même.
00:29C'est ça que tous les acteurs n'ont pas compris.
00:31Je pense qu'il avait peur de tomber sans pouvoir choisir le moment
00:39et qu'il a été en partie traumatisé par l'affaire Bétharame.
00:44Il ne voulait pas être chassé par les critiques et il a voulu tomber avec panache.
00:50Malheureusement c'est raté aussi.
00:52Il y a eu beaucoup de ratés dans ces neuf mois de gouvernement
00:54puisque être repoussé, comme vous l'avez dit, par les deux tiers des députés
00:59au moment où on demande la confiance, c'est quand même un échec cinglant.
01:02Donc là il va devoir remettre sa démission à Emmanuel Macron ce matin.
01:06Et la question maintenant c'est, c'est quoi la suite ?
01:09Est-ce qu'il va y avoir la nomination d'un nouveau Premier ministre ?
01:12Emmanuel Macron a eu l'air d'écarter une dissolution et une démission.
01:15Oui tout à fait, vous avez bien résumé la situation.
01:18Je pense que c'est la dernière marche pour En Marche si j'ose dire.
01:21C'est la dernière marche pour Emmanuel Macron.
01:23Il ne peut plus se rater.
01:25Il y a eu Michel Barnier, il y a eu François Bayrou,
01:29donc deux des premiers ministres les plus éphémères de la Ve République.
01:33C'était inédit le vote de défiance contre Michel Barnier.
01:36Là, un vote de confiance qui n'arrive pas au début d'un gouvernement mais à la fin.
01:40On a quand même du mal à comprendre le fonctionnement des institutions.
01:43Effectivement, Emmanuel Macron n'a ni envie de raccourcir son mandat,
01:48ni de faire une nouvelle dissolution,
01:50qui ne serait pas une solution de toute façon,
01:52puisque très probablement, il y a des sondages qui ont été faits,
01:55le Rassemblement national serait renforcé,
01:57mais pas assez pour avoir une majorité absolue.
01:58Bref, il n'y aurait pas de majorité absolue à nouveau à l'Assemblée nationale.
02:02Donc oui, ce qui est tout à fait prévisible, c'est un nouveau gouvernement,
02:05un nouveau Premier ministre dans un premier temps.
02:07Espérons que le Président de la République ne prenne pas deux mois.
02:09Il n'y a pas de Jeux Olympiques en ce moment,
02:11donc peut-être qu'il peut nommer quelqu'un, vite.
02:14Et le souci, c'est qui, et surtout avec quelle majorité ?
02:18Oui, parce que la gauche dit, c'est temps de se tourner vers la gauche,
02:21la droite dit, nous on est prêts,
02:23l'extrême droite, le RN, demandent même une dissolution,
02:25mais ça, on l'a vu, c'est quasiment, en tout cas, pas envisageable pour l'instant.
02:29Est-ce qu'il y aurait quelqu'un qui pourrait faire un semblant d'unanimité ?
02:33L'unanimité, non, ça c'est clair.
02:35Le RN a durci sa position en lien avec les difficultés judiciaires de Marine Le Pen.
02:42Donc peut-être un gouvernement technique, comme ça a été le cas parfois en Italie ou en Belgique,
02:48les pays vraiment soumis à l'instabilité gouvernementale.
02:51Est-ce que quelqu'un comme M. Lombard, ministre de l'Économie,
02:54qui travaille déjà sur le budget, ça c'est un gros avantage,
02:56puisqu'il va falloir présenter un budget quand même très rapidement,
02:59qui a également des liens avec Olivier Faure,
03:02et avec certains membres du Parti Socialiste, pourrait être une solution ?
03:05Je ne sais pas, le nom de Xavier Bertrand circule aussi,
03:07mais on sait bien que Xavier Bertrand serait immédiatement l'objet de l'hostilité du Rassemblement National.
03:12La solution à gauche, pourquoi pas, mais c'est un peu trop tard, si j'ose dire.
03:17Après, les élections législatives seraient été compréhensibles,
03:20mais il y a encore moins de majorités qu'il y a un an et demi,
03:22puisque la division entre LFI et le reste de la gauche est très forte.
03:27Il n'y a pas de solution aujourd'hui, c'est ça le problème.
03:28Donc, à vous écouter, ce qu'il faut en conclure, c'est que là, pour les 15 prochains mois,
03:32d'ici la prochaine présidentielle, on va avoir une alternance probablement de gouvernements
03:36qui vont se faire censurer, de démissions, de départs de police.
03:39Tout à fait, très probablement.
03:40Il n'y a toujours pas de majorité absolue à l'Assemblée Nationale.
03:44Donc, comme le dit par exemple quelqu'un comme Édouard Philippe,
03:46la solution sous la Ve République, c'est vraiment de consulter les Français.
03:51Alors, il y aurait des possibilités.
03:52Une dissolution, vous l'avez dit, mais est-ce que ça serait la solution au problème ?
03:55Pas forcément.
03:56Un référendum, dans le contexte actuel, la réponse, quelle que soit la question,
04:00serait non au président de la République.
04:02Donc, il va falloir attendre 2027 pour avoir une reconfiguration politique.
04:07Vous êtes président du Césaire Centre-Val-de-Lore, le Conseil économique, social et environnemental.
04:12Vous croisez donc des acteurs, des collectivités, des associations.
04:16Qu'est-ce qu'ils vous disent, ces chefs d'entreprise aussi, face à ce nouveau chamboulement ?
04:20Que c'est catastrophique, parce que ce n'est pas tellement le chamboulement, mais c'est l'incertitude, c'est l'absence de visibilité.
04:27On sait que les acteurs économiques ont horreur de ça, au niveau français comme au niveau international, les financeurs.
04:32Et on sait que la dette est importante.
04:34Mais pour les chefs d'entreprise en région Centre-Val-de-Loire, ça veut dire qu'on attend pour investir,
04:39on attend pour recruter, en particulier des jeunes.
04:41Il y a beaucoup de jeunes diplômés, par exemple, qui sortent des universités de Tours et d'Orléans ou des écoles.
04:47Donc, c'est catastrophique pour l'économie, alors que l'économie est déjà à l'arrêt aujourd'hui.
04:51Donc, un an et demi encore comme ça, ça serait vraiment très dur à supporter.
04:55Mais il y a difficilement une solution, vous nous l'avez dit.
04:58Merci beaucoup Pierre Alorand.
04:59Merci à vous.
04:59Faire un point avec nous après cette chute du gouvernement Bayrou et de François Bayrou.
05:04Bonne journée à vous.
05:04Merci.
05:05Merci à vous deux.
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