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  • il y a 3 mois
Le premier président de la Cour des comptes, a souligné, ce dimanche 31 août, que la "France a besoin d'un budget dans les temps" alors que le gouvernement risque d'être renversé dans les prochains jours.

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Transcription
00:00Pierre Moscovici, on ne sait pas, personne ne sait à quoi va ressembler le budget 2026,
00:04ni même s'il y en aura un, parce que ça pourrait durer pendant des mois.
00:07Vous me permettez une remarque, si je peux vous couper ?
00:09On ne sait pas s'il y en aura un, il en faut un.
00:11Un pays ne peut pas fonctionner sans budget.
00:15Le projet de loi de finances, l'adoption d'un budget,
00:17c'est le grand acte démocratique qui permet aux politiques publiques d'avoir un soutien.
00:21Et je vais même ajouter une chose un peu précise, c'est qu'il en faut un à temps.
00:25À temps, la Constitution et la loi organique disent qu'il faut 70 jours au Parlement pour en débattre.
00:29Ce qui veut dire qu'il faut un budget à la France avant le 15 octobre.
00:33Mais sinon, il se passe quoi ?
00:35Parce que l'an dernier, il n'y a pas eu de budget, on était à peu près dans les mêmes débats.
00:38Vous ne pouvez pas dire ça.
00:39Il y a eu une loi spéciale qui a permis de rattraper le budget avec quelques semaines de retard.
00:44On est toujours en vie.
00:45On n'est pas du tout dans la même configuration.
00:46Parce qu'il y a eu un projet de loi de finances qui a été déposé dans l'Assemblée nationale
00:49par le Premier ministre de l'époque, qui était Michel Barnier.
00:52C'était autour du 15 octobre, justement.
00:53Il y a eu du temps pour débattre et à la fin, il y a eu une censure.
00:56À l'issue de la censure, il y a eu une loi spéciale.
00:59J'ai un peu plus tard, si on reste dans une sorte de no man's land, sans budget, le 15 octobre,
01:04si le Parlement n'a rien à se mettre sous la dent, il ne peut pas en débattre.
01:07Alors à ce moment-là, ce n'est pas la loi spéciale, c'est des ordonnances.
01:10Et il se passe quoi ?
01:11Ça change quoi au quotidien des Français, par exemple ?
01:14Il y a des administrations qui ne fonctionnent plus ?
01:16Il y a des entreprises qui mettent la clé sous la porte ?
01:18Je vais vous prendre un exemple.
01:20Si on était sur ce qu'on appelle les services votés, c'est-à-dire les crédits maintenus.
01:23On reprend le budget de l'année d'avant, et au passage, on ne fait pas d'économie.
01:27On ne règle pas la question de la dette.
01:28Oui, mais en même temps, on ne dépense pas, mais l'inflation est faible.
01:31Mais prenez le cadre de la défense.
01:34Il a été décidé qu'il y aura un effort important pour notre traité de défense nationale,
01:37qui est indispensable dans une période de menace géopolitique majeure, avec la guerre en Ukraine.
01:42Si vous n'avez pas de projet de loi de finances qui prévoit l'augmentation des crédits de la défense,
01:47et je rappelle que dans les épures, aujourd'hui, c'est comme 6 à 7 milliards d'euros,
01:50alors à ce moment-là, vous ne les avez pas.
01:51Ce qui veut dire que vous n'êtes pas capable d'augmenter votre effort de défense.
01:54Et ça pose des problèmes de crédibilité, pas seulement financière,
01:57mais aussi politique et géopolitique.
01:58Quant à la crédibilité financière, vous savez, s'il n'y a pas de texte financier,
02:02si le pays n'apparaît pas gouverné, s'il n'y a pas une forme de stabilité,
02:07s'il n'y a pas une forme de crédibilité, à ce moment-là, qui s'interroge ?
02:10Les marchés.
02:11Pardon de prononcer ce gros mot.
02:12Je n'ai rien pour, rien contre les marchés.
02:14Ce ne sont pas non plus des personnes anonymes.
02:16Qu'est-ce que c'est ?
02:17C'est tout simplement le fait que quand nous avons, comme maintenant...
02:19C'est ceux qui achètent notre dette.
02:20Voilà, nous avons près de 3 500 milliards d'euros de dette.
02:23Cette dette, elle est contractée à plus de 50%, 53, 55% auprès des émetteurs étrangers.
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