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00:0113h15, Europe 1 Info.
00:03Merci de nous rejoindre sur Europe 1, vous écoutez Clélie Mathias de 13h à 15h, 13h19,
00:07le moment d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour pour décrypter l'actualité de ce mardi 1er septembre.
00:11Clélie avec vous, le chroniqueur politique Jean-Claude Dacier et le journaliste Yvan Youffold.
00:16Et bonjour à tous les deux, soyez les bienvenus dans ce studio et dans Europe 1 Info,
00:20votre nouveau rendez-vous, info, débat, bien sûr, vous en faites partie,
00:24et santé, ça sera à 2h30.
00:27On va commencer forcément par la politique, on l'a vu, on l'a entendu dans le journal,
00:32plus qu'une semaine pour convaincre, pour François Bayrou,
00:36et hier le Premier ministre a été sur les 4 chaînes info,
00:39ces news arrivent d'ailleurs largement en tête, vous l'avez regardé j'imagine,
00:44juste un mot comme ça, il a pris la parole à peu près tous les jours depuis lundi dernier, François Bayrou,
00:49hier vous l'avez trouvé comment, dans quel était l'esprit, quel est le mot qui vous est venu à l'esprit ?
00:54Yvan Youffold, je commence par vous.
00:55Déconnecté, satisfait, mais déconnecté et incohérent.
01:00Je pourrais développer si vous voulez, mais il y a déjà 3 mots.
01:03Ok, donc satisfait, déconnecté et incohérent.
01:05Satisfait, parce que naturellement il est content de lui, il ne voit pas du tout
01:09quelle pourrait être sa responsabilité, ni celle d'ailleurs du groupe auquel il appartient.
01:13Oui, il n'a pas fait de mea culpa, je l'ai trouvé en effet déconnecté parce qu'il a fait une impasse sur le problème de l'immigration,
01:20qui me semble être l'éléphant au milieu du salon depuis toujours, et c'est une immigration qui coûte dans les finances publiques.
01:25Il a eu un mot quand même, à destination du rassemblement national.
01:28Il a évacué ça en disant qu'il ne voulait pas faire de lien précisément entre les problèmes et l'immigration,
01:32et incohérent dans la mesure où il se présente comme étant rassembleur et conciliateur,
01:35or il a désigné les français comme étant responsables,
01:37les vieux comme étant responsables du sort des jeunes,
01:40les riches comme étant responsables du sort des pauvres,
01:42et donc il a fracturé encore davantage la société.
01:45Et incohérent encore, parce qu'il soutient la politique d'Emmanuel Macron depuis le début,
01:50or c'est Emmanuel Macron, le Mozart de la finance,
01:52qui a surendetté la France de plus de 1130 milliards d'euros,
01:55ça a été rappelé d'ailleurs par Sonia Mabrouk hier, devant le Premier ministre.
01:58Donc en effet, je l'ai trouvé, à côté de la plaque en tout cas,
02:03pour ne pas dire que je l'ai trouvé comme étant un cancre satisfait dans le fond.
02:07Jean-Claude, est-ce que vous êtes aussi remonté qu'Ivan Rionfol,
02:10qui en une phrase a été là ?
02:13Grosso modo de son avis,
02:14je l'ai trouvé...
02:16Aussi sévère ?
02:18Pas à la hauteur de la gravité de la situation.
02:22Et pourtant c'est lui qui a mis cette gravité à la lune.
02:24Alors, il a le mérite, c'est vrai,
02:26il a le mérite de souligner à plusieurs reprises à quel point,
02:29on l'a vu hier, on l'a vu avant-hier, etc.,
02:31on le verra peut-être encore une fois ou deux cette semaine,
02:34il a en effet le mérite d'avoir souligné la gravité de la situation.
02:40Il était peut-être temps,
02:42moi je me souviens d'en avoir parlé de la gravité de la situation économique
02:45depuis longtemps, longtemps et longtemps.
02:47Ça fait 30 ans, hein ?
02:48À l'époque, ça n'intéressait personne.
02:50Il faut dire que c'est une dégradation lente,
02:52qui s'est, c'est vrai, accélérée au cours de ces dernières semaines,
02:55de ces derniers mois.
02:56Il n'en reste pas moins que j'ai trouvé que ce Premier ministre
03:00n'était pas tout à fait, je le répète, à la hauteur de la situation.
03:03Quand vous voyez quand même qu'il se présente devant ces éminents journalistes
03:07et qu'il ne sait pas exactement combien de fonctionnaires
03:11partent à la retraite chaque année,
03:14c'est quand même étrange.
03:16Sur les deux jours de congé dont il veut quasiment...
03:20Je referme la parenthèse.
03:24Voilà, on l'ouvre d'ailleurs,
03:26parce qu'on va entendre le Premier ministre,
03:28puisque vous savez que l'enjeu de la semaine,
03:29ce sont les consultations politiques.
03:31Ça commence aujourd'hui à 17h avec les communistes.
03:34Les socialistes seront reçus jeudi.
03:36Entre temps, ils vont s'écheler,
03:38sauf les écologistes et les insoumis en rapette.
03:40Il y a quand même peut-être des petites concessions
03:43dans la bouche du Premier ministre,
03:44comme les jours fériés.
03:46Écoutez-le.
03:47Cette mesure, ce n'est pas une mesure comme les autres.
03:48Pourquoi ? Parce que ce n'est pas des heures de travail en plus.
03:51C'est des journées, deux jours, un jour,
03:54de travail en plus pour le pays.
03:57Ça représente quoi, les jours fériés ?
03:594 milliards sur 44 milliards.
04:03C'est-à-dire 10% de l'effort.
04:05C'est discutable, c'est amendable,
04:08et on peut tout à fait réfléchir à la manière...
04:12Et ça pourrait être 1, mais pas 0.
04:13Je pense que ça pourrait être 1, sans difficulté,
04:16si on veut discuter...
04:170 ou pas 0.
04:17Si on veut discuter, je suis ouvert à la discussion.
04:21Alors, amendable, discutable sur ces jours fériés
04:24qui ne seraient plus qu'un, à votre avis,
04:26est-ce que c'est une concession que le Parti Socialiste,
04:28notamment, est capable d'entendre, Yvan Riouffol ?
04:30Mais non, bien sûr que non.
04:31On va assister à un théâtre politique,
04:33à un jeu de dupes, pendant toute cette semaine,
04:35en laissant croire qu'il y a un débat démocratique
04:37qui s'est instauré.
04:38Mais nous vivons une crise de la démocratie.
04:40Nous vivons une démocratie sans le peuple.
04:42Et d'ailleurs, François Bayrou le sait bien,
04:44il se ment à lui-même,
04:45il y a quand même une sorte de manière d'abuser l'opinion
04:49en disant qu'il va jouer ce jeu démocratique,
04:51alors que le jeu démocratique consisterait précisément
04:53à interroger les Français sur ce qu'ils veulent.
04:55Or, c'est précisément cet écueil-là.
04:57Comment ? De quelle manière ?
04:58Alors, soit à travers une dissolution,
05:00des nouvelles législatives, des référendums,
05:02enfin, des consultations.
05:03Or, pour l'instant, c'est un monde qui se préserve.
05:05Moi, ce que j'ai vu dans la personnalité sympathique
05:09au demeurant de M. François Bayrou,
05:12c'est l'homme d'un ancien monde,
05:15d'un monde qui s'effondre,
05:16de ce monde de la social-démocratie,
05:18du progressisme, du centrisme émolliant,
05:20du centrisme immobile,
05:21qui, depuis 50 ans, a mis la France
05:23dans cet état de catastrophe ferroviaire,
05:25si je puis dire.
05:26Et donc, vous n'avez pas entendu de sa part
05:29un seul mea culpa.
05:30Non seulement il n'y a pas un seul mea culpa de sa part,
05:32ni de la part du président de la République,
05:33mais il a encore, à nouveau, accusé les Français
05:36d'être responsables.
05:37C'est tout de même adhérent.
05:38Vous rejoignez un peu l'analyse de Frédéric Davy,
05:40le directeur général d'opinion de l'IFOP.
05:42Il était l'invité ce matin d'Europe 1.
05:44Et pour lui non plus,
05:45François Bayrou ne s'est pas adressé
05:47aux Français directement,
05:48notamment à travers les différentes concessions
05:50qu'il a pu faire,
05:51même si elles ont été maigres.
05:53Est-ce que, dans cette émission,
05:54et j'ai eu du mal à trouver la réponse,
05:56François Bayrou a parlé aux Français
05:58ou il s'est adressé indirectement aux députés ?
06:02À qui a-t-il voulu s'adresser ?
06:04Et très sincèrement,
06:05n'est-il pas beaucoup trop tard ?
06:06Ce qui fait qu'il n'y a eu absolument rien de nouveau.
06:09Il aurait peut-être dû jeter un pavé dans la mare
06:11pour créer un effet waouh,
06:12pour qu'il y ait une prise de conscience
06:14chez les Français
06:14et que les députés se disent
06:16« Laissons-lui sa chance,
06:17il ne l'a pas fait ».
06:19Jean-Claude Dacier.
06:20Le drame, peut-être,
06:22que vit le Premier ministre,
06:25c'est que les Français, au fond,
06:26ne sont pas d'accord avec lui.
06:28Quand vous les interrogez,
06:29sans doute à tort,
06:31il nie la gravité de la situation.
06:33Ça me paraît être quelque chose
06:35qui va être difficile,
06:36parce que ça nous annonce quoi ?
06:39Ça nous annonce que,
06:39quel que soit le sort de François Bayrou lundi,
06:42il va évidemment devoir remettre sa démission
06:45au Président de la République,
06:46qui en trouvera sans doute un autre.
06:47Je ne crois pas au vertige
06:49de la dissolution nouvelle,
06:51on en a une seule, ça suffit,
06:53ni encore moins le départ
06:54du Président de la République.
06:55Donc, il va nommer
06:56un nouveau Premier ministre.
06:58Qu'est-ce que vous croyez
06:59qu'il va faire,
07:00le nouveau Premier ministre ?
07:02Il va dire que François Bayrou
07:04en a fait un peu trop.
07:06Il va être pour faire passer la pilule
07:08et essayer de faire voter le budget.
07:10Il va essayer de dire, au fond,
07:13que la situation n'est pas aussi grave
07:14que cela,
07:15et que l'État-providence...
07:17Entre Michel Bernier et François Bayrou,
07:18ce n'est pas ce qui s'est passé.
07:19Les deux, on dit que la situation était grave.
07:21Oui, mais regardez dans les sondages...
07:25Mais regardez les sondages,
07:27il n'y a pas un Français qui croit
07:28à la réalité du discours.
07:31Il n'y en a pas un qui pense,
07:32enfin si, heureusement,
07:34il y en a 20 ou 30% qui pensent
07:35que la situation est grave.
07:37Mais ce n'est pas le cas de la majorité.
07:38Est-ce que la situation est grave ?
07:40Mais l'État-providence...
07:41Il n'apprécie pas les méthodes...
07:42Mais l'État-providence est formidable !
07:45Ça fait des années
07:46qu'on distribue les milliards
07:47sans les avoir en recette,
07:50en face et à niveau équivalent.
07:53Donc l'État-providence...
07:55On va demander aux Français quoi ?
07:58De renoncer progressivement
07:59à l'État-providence.
08:00J'attends encore
08:01l'homme politique
08:03qui sera capable
08:04de tenir ce discours
08:05d'austérité et de rigueur.
08:07Alors je ne sais pas
08:07si ce sera un discours
08:08d'austérité et de rigueur
08:09en tout cas qu'a tenu
08:11jusqu'à présent François Bayrou
08:12mais lui il a le mérite
08:13de tenir un discours de vérité.
08:15C'est ce qu'il dit,
08:15c'est ce qu'il a annoncé aussi.
08:17Est-ce que c'est du jamais vu en France ?
08:19Pas si sûr, on verra.
08:20On posera la question d'ailleurs
08:21à l'historien Jean Garrigue
08:22qui sera avec nous.
08:23Alors restez bien avec nous
08:24sur 13h15, Europe 1 Info.
08:27Avec Clélie Mathias
08:28sur Europe 1, Europe 1 Info
08:29la suite avec vos deux chroniqueurs
08:31Clélie, Jean-Claude Dacier,
08:32Yvon Riouffol
08:33et votre invité en ligne,
08:35l'historien Jean Garrigue.
08:36Je salue Jean Garrigue.
08:38Bonjour, merci d'être avec nous.
08:39Bonjour.
08:40On va revenir un petit peu,
08:41on va faire des comparaisons,
08:42un exercice de comparaison
08:43parce que je le disais,
08:44François Bayrou
08:45tient un discours de vérité,
08:48il le revendique même,
08:49ce discours de vérité.
08:50Il dit la vérité aux Français
08:51sur la situation économique,
08:53sur la dette,
08:54sur le budget,
08:55sur la gravité
08:55donc de la situation.
08:58En tant qu'historien,
08:59c'est déjà arrivé par le passé ?
09:01Alors restons-en à la 5ème République.
09:02quand même.
09:04À maintes reprises,
09:05et je pourrais remonter
09:06justement à la 3ème
09:07et à la 4ème République
09:08parce que le modèle
09:10de François Bayrou,
09:11c'est Pierre Mendes France.
09:12Et Pierre Mendes France,
09:13en 1954,
09:15vient au pouvoir
09:15justement parce qu'il dit la vérité.
09:17La différence avec François Bayrou,
09:19c'est que les promesses
09:20qu'avait faites
09:21Pierre Mendes France
09:23en arrivant au pouvoir,
09:24il les a tenues.
09:26Et que lorsqu'il a quitté le pouvoir
09:27au bout de 7 mois et quelques,
09:29il était à un taux de popularité
09:31de 55%.
09:32La différence était énorme.
09:34Mais pour revenir
09:35et pour répondre vraiment
09:36à votre question
09:36sur la 5ème République,
09:38oui, il y a quand même eu
09:39un certain nombre
09:40de nos premiers ministres
09:42qui ont su,
09:43je dirais,
09:44transgresser
09:45la langue de bois
09:46et dire la vérité.
09:48Je pense à Raymond Barr,
09:49évidemment,
09:50en 1976,
09:51lorsqu'il est nommé
09:52premier ministre,
09:53et que,
09:54de manière très courageuse,
09:55il lance
09:56un plan de rigueur
09:57qui,
09:58politiquement,
09:59a coûté cher.
10:00Lui a coûté cher
10:01et a coûté cher
10:02à Valéry Giscard d'Estaing.
10:04Je pense
10:05à Jacques Delors.
10:06Il n'est pas oublié
10:07quand même que Jacques Delors,
10:08ministre des Finances...
10:08Voilà,
10:09ministre des Finances
10:11de François Mitterrand.
10:13C'est quand même lui
10:14qui,
10:14à partir de 1982,
10:16avertit
10:17sur les conséquences
10:18économiques
10:19désastreuses
10:20de la première année
10:23du règne
10:24de François Mitterrand.
10:25Il était pourtant socialiste,
10:26oui.
10:27Mais oui,
10:27il était socialiste,
10:28mais avait été d'ailleurs
10:29conseiller aussi
10:30de Jacques Chaband-Elmas.
10:31C'était un homme
10:32qui avait une vision
10:34un peu panoramique
10:34des choses.
10:35Et c'est à lui
10:37qu'on doit
10:37le tournant de la rigueur
10:39qui a été
10:40un tournant
10:41à 180 degrés
10:42de ce qu'était
10:43la politique
10:44des socialistes.
10:45Donc,
10:46il y a déjà eu
10:48des moments
10:48comme ça
10:49où certains hommes politiques
10:50même à contre-courant
10:51de leur camp
10:52parce que ça leur a coûté
10:53très souvent très cher,
10:55eh bien,
10:55on choisit
10:56comme ça
10:57de parler
10:57un langage
10:58de vérité.
11:00Alors,
11:00on pourrait ajouter...
11:00C'était ma question d'ailleurs,
11:01juste,
11:02vous disiez
11:02que ça leur a coûté
11:03très cher,
11:03mais ce discours de vérité
11:04qui est lié aux actes
11:06cette fois,
11:06ce dont vous nous avez parlé,
11:09il ne plaît pas forcément
11:10aux Français ?
11:12Ah ben,
11:12c'est très clair
11:14à l'époque
11:15de Raymond Barre
11:16et de Giscard.
11:18Évidemment,
11:18quand vous aviez
11:19cette politique
11:20d'austérité
11:21que Giscard
11:22a accompagnée
11:23d'ailleurs
11:23et que de l'autre côté,
11:25vous aviez le projet
11:26de François Mitterrand
11:26qui était un projet
11:28de réduction
11:29du temps de travail,
11:30d'augmentation
11:30des salaires,
11:32enfin,
11:32de protection sociale,
11:33c'est évident
11:34que c'était
11:34beaucoup plus populaire
11:35et que ça explique
11:37la victoire
11:37d'ailleurs sur le fil
11:38de François Mitterrand
11:40en 1981.
11:43Idem pour Jacques Delors,
11:44c'est évident
11:45qu'à partir du moment
11:46où il proposait
11:47la pause
11:47dans les réformes,
11:50le tournant
11:51de la rigueur,
11:52il a eu
11:52toute la gauche
11:53du Parti Socialiste
11:54sur le dos
11:55et que par la suite,
11:57ils n'ont cessé
11:57de le traiter
11:58même d'homme
11:59de droite.
11:59Enfin,
12:00on sait bien
12:01qu'il y a
12:03des conséquences
12:04qui peuvent être
12:05très préjudiciables.
12:07On réclame la vérité
12:08mais on ne veut pas
12:09les actes
12:10qui vont avec la vérité
12:10souvent.
12:11C'est ça.
12:12Yvan Réouffol.
12:13Il me semble
12:14pour observer
12:15ce monde politique
12:16de loin
12:17que ce discours
12:18de vérité
12:18sert de prétexte
12:19au contraire
12:20à persévérer
12:21dans les mensonges.
12:22C'est-à-dire que
12:22le parler vrai
12:22devient maintenant
12:23une formule obligée
12:25du discours politique
12:25de Michel Rocard
12:27qui en parlait, etc.
12:28Or,
12:28il me semble
12:29que le vrai diagnostic
12:30qui est imposé
12:31aujourd'hui
12:31n'est pas celui
12:32de l'endettement.
12:32Tout le monde
12:33est d'accord
12:33pour dire
12:33qu'il y a un endettement
12:34colossal
12:35depuis maintenant 51 ans.
12:37Il faut de dire
12:38que Berrou
12:38a laissé comprendre
12:39que ce diagnostic
12:40a été contesté
12:40par les Français.
12:41Ce n'est pas vrai.
12:41Moi, je ne vois pas
12:42un seul Français
12:43qui contesterait
12:43le fait
12:44que l'on s'endette
12:44jusqu'à une démesure
12:46irrationnelle.
12:47Le vrai diagnostic
12:48imposé
12:49qui n'a pas été posé
12:50encore une fois
12:50et je vais peut-être
12:51me répéter
12:51c'est celui
12:52de la faillite
12:53d'un système.
12:54La faillite
12:54de ce système
12:55qui depuis 50 ans
12:56s'écroule sous nos yeux.
12:57Quand vous avez
12:58un État
12:58qui n'arrive plus
12:59à assurer
13:00la sécurité
13:00de ses citoyens
13:01qui n'arrive plus
13:01à donner du travail
13:02à la majorité
13:03d'entre eux
13:04qui n'arrive plus
13:04à assurer
13:06ses pouvoirs régaliens
13:08c'est l'État
13:09qui est en cause.
13:10Ce ne sont pas
13:10les citoyens
13:11ce ne sont pas
13:11les Français
13:12ce ne sont pas
13:12les Français
13:13qu'il faut accuser
13:13ce sont ceux
13:14qui ont cautionné
13:15ce système
13:16ce système en faillite
13:17et ce système en faillite
13:18est celui
13:18du progressisme
13:21c'est encore une fois
13:22la faillite
13:23d'un socialisme
13:24d'atmosphère
13:25si je veux dire.
13:25Si les hommes politiques
13:27ont pris
13:27les décisions contestables
13:29qu'ils ont prises
13:30les 35 heures
13:31notamment avec Jospin
13:32la 6ème semaine
13:34ou la 5ème
13:35pardon
13:35la 5ème semaine
13:36de congé payé
13:37avec Mitterrand
13:37etc.
13:38c'était pour faire
13:40plaisir aux Français
13:40c'est parce qu'ils souhaitaient
13:41les Français
13:42entendre ce discours
13:44l'État Providence
13:45ce sont les Français
13:47qui l'ont exigé
13:48qui l'exigent encore
13:49ils ne veulent pas
13:50et on le voit
13:51dans les sondages
13:51aujourd'hui
13:52que cet État Providence
13:53soit remis en cause
13:54c'est bien pour ça
13:56mais je ne suis pas
13:58d'accord avec vous
13:58Jean Garry
14:01est-ce que vous
14:01vous êtes
14:02c'est évident
14:02est-ce que les Français
14:04ne veulent plus
14:06de cette protection sociale
14:07écoutez
14:08je ne veux pas être
14:09l'arbitre des élégances
14:10mais je serais
14:11là plutôt
14:12du côté de Jean-Claude Dacier
14:13on voit très bien
14:14malgré tout
14:15ne serait-ce qu'à la
14:16survivance
14:17à la subsistance
14:18d'une gauche
14:19qui par ailleurs
14:20est exsangue
14:21on voit bien
14:22que ce qui les fait tenir
14:23justement
14:24c'est cette idée
14:25de protéger
14:25les plus faibles
14:27les plus défavorisés
14:27et que toute mesure
14:29qui va dans le sens
14:30d'une remise en question
14:31de l'État Providence
14:33je pense
14:33regarder ce qui s'est passé
14:34au moment de la crise
14:35sur les retraites
14:36proposer la retraite
14:37à 64 ans
14:38quand toute l'Europe
14:39est à 67 ans
14:40a priori
14:41n'est pas totalement
14:42scandaleux
14:42or pour la société française
14:44telle qu'elle est
14:45avec son héritage
14:46sa culture
14:47et bien c'est apparu
14:48comme un sacrilège
14:49ce qui veut bien dire
14:51qu'il y a quand même
14:51au-delà même
14:52des comportements
14:53et au-delà
14:54des comportements
14:55de nos élus
14:56et effectivement
14:57là-dessus
14:58là je partage
14:59le diagnostic
15:00sur le manque
15:01de clairvoyance
15:02et le manque de vision
15:02à long terme
15:04de nos gouvernants
15:05mais il y a aussi
15:06il faut tenir compte
15:08de cette société française
15:09qui est imperméable
15:11à ce qui s'est fait
15:12en Allemagne
15:12en Angleterre
15:13en Espagne
15:14au Portugal
15:14et donc
15:16on a une société
15:17qui est réticente
15:18précisément
15:19à transformer
15:20cet État Providence
15:22à essayer de remettre
15:23en cause
15:23les bases
15:24de cette protection sociale
15:26bon ça risque
15:27de nous coûter très cher
15:28ça nous coûte
15:29déjà très cher
15:30mais c'est une réalité
15:31François Bérou hier est revenu
15:32sur ses propos
15:33sur les boomers
15:34écoutez-le
15:35on emprunte
15:36sur le dos
15:36des plus jeunes
15:37c'est une chose
15:38extrêmement lourde
15:39c'est une génération
15:40qui se sent
15:41sacrifiée
15:42elle n'arrive pas
15:43à trouver de travail
15:44facilement
15:45elle n'a pas de CDI
15:45elle n'arrive pas
15:46à trouver de logement
15:47cette génération-là
15:49elle se sent
15:50sans destin
15:51et c'est la raison
15:52pour laquelle
15:53j'ai eu
15:55tellement de réactions
15:56de jeunes
15:57après que j'ai
15:58prononcé cette phrase
16:00sur boomers
16:01j'ai dit une chose
16:02très précise
16:03très simple
16:04et très sérieuse
16:05j'ai dit que
16:05cette génération-là
16:06elle devrait être
16:07avec moi
16:08pour faire baisser
16:09la dette
16:09des plus jeunes
16:10Yvan Riaufol
16:11je conteste
16:13le fait
16:13que les français
16:14plébisciteraient encore
16:16ce que vous appelez
16:18l'état providence
16:18les français
16:19ont bien pris conscience
16:20que l'état providence
16:21était constitué
16:22d'une solidarité nationale
16:23or aujourd'hui
16:24nous sommes précisément
16:25dans un moment
16:25de déliquescence nationale
16:27telle
16:27que vous avez des fractures
16:28qui font que vous avez
16:29une partie du peuple français
16:30qui ne se reconnaît plus
16:31comme étant français
16:31et vous avez bien
16:32et vous avez beaucoup
16:33de français aujourd'hui
16:34qui se rendent compte
16:35que cet état providence
16:35qui maintenant
16:36oblige à financer
16:38des français
16:40puisqu'ils le sont
16:41qui détestent
16:43la France
16:44c'est un état providence
16:44qui doit naturellement
16:45revoir son périmètre
16:47en tout cas
16:47de solidarité
16:48donc il est faux
16:48de dire que les français
16:49sont attachés
16:50à l'état providence
16:51je pense que c'est
16:51un faux débat
16:52la lucidité maintenant
16:53oblige à dire
16:54que cet état providence
16:55doit être réformé
16:56il n'est pas normal
16:57que des français
16:58aient à subventionner
17:00ceux qui les détestent
17:02et donc
17:02encore une fois
17:04je suis au point
17:05de dire que tout
17:06est à cause
17:07de l'immigration
17:07je suis d'accord
17:09avec toi
17:09sur les dégâts
17:10de l'immigration
17:11mais pas au point
17:12de remettre en cause
17:13toutes les indications
17:14chiffrées que nous avons
17:15aujourd'hui
17:16à juste raison
17:18que les français
17:19n'ont pas envie
17:19de remettre en cause
17:20l'état providence
17:21on a compris
17:24votre débat
17:25sur l'état providence
17:26et le périmètre
17:28ou pas
17:28juste un mot
17:29pour Jean Garrigue
17:30puisque le Premier Ministre
17:32a entamé ses consultations
17:33le PC aujourd'hui
17:34jeudi
17:35ce sera le tour du PS
17:36c'est largement attendu
17:37ce rendez-vous
17:38avec le PS
17:39qui a d'ores et déjà dit
17:40qu'il ne voterait pas
17:41la confiance
17:42lundi prochain
17:43où en est
17:44la responsabilité
17:45du PS
17:46puisqu'on dit souvent
17:47que c'est un parti
17:48dit de gouvernement
17:49le PS
17:50qui a fait ses propositions
17:52Jean Garrigue
17:52ce week-end
17:53sur ses propres mesures
17:55d'économie
17:55pour le budget
17:57comment il se situe
17:58il est dans
17:59il est à quel moment
18:00de son histoire
18:00le parti socialiste
18:01il est dans un creux
18:04historique de son histoire
18:06peut-être encore plus grave
18:07que ce qui s'est passé
18:09au début de la 5ème République
18:11où ils étaient vraiment
18:12en très grande difficulté
18:14mais au moins
18:14où il y avait
18:15il y avait un projet
18:16il y avait un horizon
18:17aujourd'hui l'horizon
18:18c'est simplement
18:19d'être à la remorque
18:20de Jean-Luc Mélenchon
18:21on le voit bien
18:22parce que ce profil
18:24des élections
18:25municipales et présidentielles
18:26qu'Olivier Fort
18:27voudrait bien
18:28aller à Matignon
18:29pour justement
18:30essayer de mettre
18:31en avant
18:32un contre-candidat
18:33de gauche
18:34à Jean-Luc Mélenchon
18:36donc c'est uniquement
18:37des calculs politiciens
18:39qui dictent
18:40le positionnement
18:41aujourd'hui
18:42du parti socialiste
18:44parce que c'est
18:45un parti socialiste
18:45exempt
18:46qui a perdu
18:46la majorité
18:47de ses militants
18:48qui a perdu
18:49véritablement
18:50son identité
18:51historique
18:52donc il ne faut pas
18:54s'étonner
18:54là qu'on ait
18:55un jeu de posture
18:56d'ailleurs
18:56un jeu de posture
18:57au passage
18:58qui s'étend
18:59à l'ensemble
18:59de notre paysage
19:01politique
19:02et qui
19:03induit
19:04la plus grave
19:05crise
19:06de déconnexion
19:07entre les citoyens
19:09et leurs élites politiques
19:10qu'on n'ait jamais
19:11connu
19:12me semble-t-il
19:12sous la République
19:13je veux dire
19:14que ce qui se passe
19:15aujourd'hui
19:16c'est encore pire
19:17que ce qui pouvait
19:17se passer
19:18dans les années 30
19:19en termes
19:19de divorce
19:20entre les citoyens
19:22et leurs élus
19:23c'est quelque chose
19:25de terrible
19:25parce qu'au moins
19:26à l'époque
19:26dans les années 30
19:28on avait des horizons
19:29d'attente
19:30on se disait
19:30certains le voyaient
19:32du côté du modèle
19:33soviétique
19:35d'autres le voyaient
19:36justement du côté
19:37d'un état providence
19:39qui était en train
19:39de se mettre en place
19:40aujourd'hui
19:41on a l'impression
19:42que les politiques
19:43ne nous proposent plus rien
19:44si ce n'est une gestion
19:45à court terme
19:46de la vie publique
19:47et des postures
19:49et donc
19:49les français
19:50sont déconnectés
19:51et ils se déconnectent
19:52notamment
19:53de ces anciens partis
19:55il faut se souvenir
19:55quand même
19:56le parti socialiste
19:57qui était un parti
19:57dominant
19:58de la 5ème république
20:00du moins
20:00après les années 80
20:01qui aujourd'hui
20:02est une sorte
20:03de coquille de noix
20:04qui est balottée
20:05au gré
20:07des intérêts
20:08électoraux
20:09ou électoralistes
20:10les plus
20:11court-termistes
20:11je dirais
20:12merci beaucoup
20:12pour votre éclairage
20:13Jean Garrigue
20:14pour votre éclairage
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