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  • il y a 4 mois

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00:00L'édito politique sur Europe 1 avec Le Figaro, donc bonjour Alexis Bresge.
00:03Bonjour Dimitri, bonjour à tous.
00:05François Bayrou a annoncé qu'il allait demander un vote de confiance de l'Assemblée pour désendetter le pays.
00:10L'accueil, c'est le moins que l'on puisse dire, n'a pas été très favorable.
00:13Alexis, est-ce que le Premier ministre a selon vous déjà perdu son pari ?
00:16J'en ai peur Dimitri, j'en ai peur.
00:19Pas pour François Bayrou, mais parce que la situation de la France qu'il a décrite avec des mots justes est effectivement gravissime.
00:26Et c'est la raison pour laquelle, plutôt que d'attendre dos au mur, comme le lapin dans les phares de la voiture,
00:33la journée de blocage du 10 septembre, puis la motion de censure de Jean-Luc Mélenchon,
00:37puis les discussions parlementaires interminables qui ont réduit son projet de budget en charpie,
00:42eh bien François Bayrou a choisi de mettre les parties au pied du mur.
00:47Comment ? En leur posant la question de vérité.
00:50Est-ce que vous êtes, oui ou non, décidé par des moyens dont on discutera ensuite ?
00:55Pas forcément la suspension de deux jours fériés.
00:57Est-ce que vous êtes décidé à tout mettre en œuvre pour reprendre le contrôle de ce cancer de la dette qui ronge notre pays ?
01:04La question, elle l'est, elle était parfaitement légitime, elle est cruciale.
01:09Et en la posant, en expliquant que les politiques n'en sont pas seuls responsables du grossement de la dette,
01:15mais aussi les Français qui en ont allègrement profité,
01:17François Bayrou a pris un risque.
01:19Tout ça n'est pas sans panache.
01:21Le problème, c'est qu'à cette question de vérité, posée par le Premier ministre,
01:26la majorité des partis politiques représentés à l'Assemblée
01:29semble malheureusement décider à répondre non.
01:33Oui, mais ça, Alexis François Bayrou n'est pas un perdreau de l'année, il devait s'en douter.
01:36Est-ce qu'au fond, il ne cherche pas simplement à sortir en beauté ?
01:39Oui, alors ça, c'est ce qu'on dit toujours après.
01:41Quand l'opération a échoué, on dit, ah ben il savait, c'est un suicide.
01:45Et effectivement, ce discours courageux lui permettra, s'il tombe le 8 septembre,
01:50de quitter Matignon, la tête haute, et même, maigre consolation, de dire plus tard, je vous l'avais bien dit.
01:56Mais je ne crois pas du tout que c'était son intention.
01:58Son pari, c'était quoi ?
01:59C'était que le Rassemblement National, dont on sait qu'il doit gagner en crédibilité,
02:04notamment auprès des milieux économiques,
02:05et bien que le RN, bien sûr, ne voterait pas la confiance,
02:08mais s'abstiendrait en disant, oui, il y a un problème grave d'endettement dans son pays,
02:13nous ne sommes pas d'accord avec vous sur la façon de le réduire,
02:16nous pensons, nous, qu'il faut principalement agir sur l'immigration,
02:19l'assistanat, les organismes publics inutiles,
02:21mais enfin, sur le diagnostic, nous sommes d'accord,
02:24et nous allons donc vous soumettre nos solutions,
02:26et puis on verra bien si vous les acceptez.
02:27Ça, c'était le pari d'un RN, disons, raisonnable.
02:30Il n'a pas fonctionné.
02:32Jordan Bardella, puis Marine Le Pen,
02:34ont aussitôt refermé la porte sur les doigts du Premier ministre.
02:37Pour le RN, il n'y a plus qu'une solution, la dissolution.
02:41Alors, est-ce que François Bayrou et Marine Le Pen ne se sont pas parlé ?
02:45Est-ce qu'ils ne se sont pas compris ?
02:47On le saura sûrement un jour, mais enfin, en attendant,
02:49comme LFI a annoncé qu'évidemment, ses députés voteraient contre le gouvernement,
02:53et que le PS a fait savoir que jamais les siens ne voteraient pour,
02:56et bien la messe est dite.
02:58On ne voit pas aujourd'hui par quel miracle
03:00François Bayrou pourrait échapper à un vote de défiance le 8 septembre.
03:04Et si c'est le cas, que se passe-t-il ?
03:06Eh bien, ce qui doit se passer,
03:07François Bayrou présentera sa démission à Emmanuel Macron,
03:10qui devra lui trouver un remplaçant,
03:11et puis les mêmes causes produisant les mêmes effets,
03:13on ne voit pas comment ce remplaçant ne serait pas à son tour censuré,
03:17il faudra en chercher un autre, rebelote,
03:19très vite se posera la question de la dissolution,
03:22dont Emmanuel Macron vient de dire qu'il ne voulait plus la prononcer.
03:25Bref, la confusion sera totale,
03:27la situation politique incontrôlable,
03:29et pendant ce temps-là, sous le regard des marchés,
03:33la France continuera de s'enfoncer,
03:35encore et toujours, dans la spirale de la dette.
03:38L'édito politique sur Europe 1, signature Alexis Brézé,
03:41merci beaucoup Alexis.
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