- il y a 3 mois
Bertrand Alliot, ingénieur-maître en gestion de l'environnement et auteur de "Comprendre l'incroyable écologie - Analyse d'un écolo-traître" explore l'évolution du discours écologique, devenu de plus en plus alarmiste malgré le renforcement des politiques environnementales. Il souligne que l'écologie dépasse aujourd'hui la simple protection de l'environnement pour revêtir une dimension quasi messianique : celle de sauver la civilisation. Cette ambition entraîne une dérive idéologique et parfois religieuse, donnant lieu à des politiques controversées et onéreuses mais sans résultats. L'auteur propose une analyse lucide et originale pour comprendre ce phénomène, en s'adressant aussi bien aux militants, qu'aux critiques ou aux curieux. Son ouvrage éclaire les raisons du succès de l'écologie, tout en mettant en lumière les causes de son affaiblissement actuel.
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00:00Générique
00:00Bonjour à tous et bienvenue dans ce premier Zoom de la saison 2025-2026.
00:12Alors, pour commencer cette année, vous êtes venu jusqu'à nous, Bertrand Alliot, bonjour.
00:18Bonjour.
00:19Vous êtes ingénieur maître en gestion de l'environnement, docteur en sciences politiques et porte-parole de l'association Action Écologie.
00:28Vous publiez l'ouvrage que voici, Comprendre l'incroyable écologie, analyse d'un écolo-traître.
00:36C'est préfacé par Chantal Delsol et publié chez Salvator.
00:40Alors, vous vous qualifiez vous-même, Bertrand Alliot, de écolo-traître parce que vous expliquez avoir été démis de vos fonctions administratives à l'université.
00:52Alors, qu'est-ce que vous reproche la bande des écolos ?
00:57Oui, alors, ce n'est pas l'objet du livre, mais effectivement, il y a quelques mois, début février, j'ai été démis de mes fonctions, comme vous le dites, de direction,
01:06dans une fac où j'avais des fonctions purement administratives.
01:09C'est ça qui est extraordinaire, l'université Gustave Eiffel.
01:12Parce qu'on me reproche tout simplement ce que je raconte sur l'écologie et parce qu'on me, comment dire, on me reproche le fait que je sois un rassuriste.
01:22Comme d'autres, d'ailleurs, on peut penser à Sylvie Brunel, par exemple, ou alors aujourd'hui à François de Rugy.
01:27Tous ces gens-là sont des rassuristes par rapport aux questions écologiques.
01:32Et ils se font attaquer très durement, moi, par certains enseignants-chercheurs, disons, et par les syndicats,
01:37qui ne sont pas là pour manifestement protéger leurs troupes, mais plutôt les attaquer,
01:42alors que ça n'avait rien à voir avec mes activités professionnelles.
01:46C'est un engagement que j'ai depuis l'enfance, finalement, et sur lequel ils m'ont attaqué.
01:51– Alors, ce qui ressort en premier, quand on lit votre ouvrage, Bertrand Alliot,
01:55c'est que vous dites que l'écologie, in fine, est devenue une forme de religion avec ses dogmes, ses prêtres,
02:03avec un objectif ultime. Est-ce que vous pouvez revenir sur toute cette organisation ?
02:09– Oui, alors c'est assez simple à comprendre. Pourquoi je dis que c'est une religion ?
02:12Alors, on pourrait dire une idéologie aussi, mais il n'y a pas vraiment beaucoup de différence entre une idéologie,
02:17qui est finalement une sorte de religion sans Dieu, on pourrait dire.
02:20– Et à la religion, il y a une révélation, quoi.
02:22– Oui, il y a un Dieu, etc. Et donc une idéologie, c'est un peu différent,
02:25parce qu'effectivement, vous n'avez pas de Dieu.
02:27– Marx n'est pas Dieu, quoi.
02:27– Et oui, et vous avez aussi les sagesses asiatiques, qui sont sans Dieu.
02:33– Ce sont des philosophies.
02:34– On appelle ça, voilà, des philosophies.
02:35– Oui, voilà, un art de vie.
02:37– Bon, on est enfin dans le même genre de choses.
02:40Et ce que posent ces religions, ces idéologies, ces sagesses, c'est la question du salut, toujours.
02:45Le salut, puisque l'écologie dit, pour faire simple et pour caricaturer,
02:50on va tous mourir, il faut que nous agissions pour éviter cela.
02:55Et donc c'est la question du salut.
02:57Et parce que cette écologie pose la question du salut,
03:00et bien très vite développe finalement des dogmes,
03:05et devient, oui, c'est en cela qu'elle est une idéologie,
03:08et qu'elle est une forme religieuse, en fait.
03:11Et c'est pour ça qu'il est très difficile de l'attaquer, d'attaquer les dogmes.
03:13Parce que le dogme protège l'idéologie salvatrice, si vous voulez.
03:18C'est ce que j'essaie d'expliquer dans le bouquin,
03:19à un moment donné.
03:22C'est que la crise écologique, ce qu'ils appellent la crise écologique,
03:26le diagnostic de crise écologique,
03:28sert un discours, on va dire, libérateur,
03:33pour sauver le monde, pour le salut, vous comprenez ?
03:36– Et le salut public, vous dites, passe par le sacrifice de l'économie.
03:39Il faut tout raser, il faut tout remettre à plat pour espérer s'en sortir.
03:46– Oui, très souvent c'est ça, c'est un peu caricatural là encore,
03:50ce n'est pas détruire l'économie,
03:52mais c'est de faire une autre économie,
03:54plus respectueuse des équilibres naturels, on pourrait dire.
03:57– En tout cas détruire l'économie actuelle, il faut la recycler.
04:00– Oui, il y a une forme de décroissance.
04:02Très vite on arrive à la question de la décroissance,
04:04puisque les écologistes ne voient pas de porte de sortie,
04:07grâce aux aspects technologiques, si vous voulez.
04:11Ou alors ceux qui s'intéressent à la technologie
04:13pour nous sortir des ornières climatiques, par exemple,
04:16sont tout de suite attaqués par les écologistes.
04:18Donc ils ne sont plus des écologistes eux-mêmes,
04:20même s'ils peuvent affirmer qu'ils le sont, d'une certaine manière.
04:23Ils se sont séparés de la famille des écologistes,
04:26ils sont très attaqués.
04:28Et donc, alors du coup j'en ai oublié.
04:29– Et un peu comme les totalitarismes du XXe siècle,
04:32Bertrand Alliot, vous dites, in fine, que l'écologie vise
04:35à l'instauration, à l'avènement d'un homme nouveau.
04:39– Ben disons que, oui, c'est un peu ça,
04:41c'est-à-dire qu'il faut que l'homme change, évolue.
04:44– Parce qu'il est mauvais.
04:45– Il change sa mentalité, par exemple.
04:47S'il détruit l'environnement, c'est qu'il est, par exemple,
04:50inspiré par l'esprit du capitalisme, ou du libéralisme.
04:53Vous voyez ce que je veux dire ?
04:54– Et donc, il faut qu'il change de l'intérieur
04:57pour pouvoir agir de l'extérieur de façon respectueuse, disons.
05:02Mais même, vous savez, le peuple François a fait une encyclique,
05:06c'est ça l'idée derrière.
05:07C'est de forger, finalement, je prends cet exemple
05:09parce qu'on le qualifie assez peu d'écologiste,
05:12mais c'est le cas, c'est de prendre comme ça…
05:16J'ai oublié ce que j'étais en train de dire.
05:20– Le peuple François et sa volonté de faire un homme nouveau.
05:25– Voilà, oui, excusez-moi, j'avais perdu l'idée de l'homme nouveau,
05:27je vais un peu trop loin.
05:28Et donc, mais c'est un homme nouveau qui est inspiré,
05:32contrairement aux idéologies anciennes, disons,
05:34le communisme ou le nazisme, par l'homme ancien.
05:37Il faut se remettre dans les pas de celui qui vit
05:40ou qui vivait de façon harmonieuse dans la nature.
05:43– Il faut redevenir tous des Indiens d'Amérique du Nord.
05:46– Oui, tout ça est caricatural, c'est beaucoup plus subtil que ça.
05:49Mais si on veut aller vite pour comprendre,
05:51on peut dire ça, ou le paysan européen,
05:55ou même des peuples, certains peuples qui vivent encore aujourd'hui
05:58et qui semblent respecter la nature.
06:00À mon avis, c'est une illusion, mais en fait,
06:02c'est inspiré quand même, par exemple,
06:04dans les grandes déclarations sur la protection de l'environnement
06:06au niveau mondial, vous avez toujours un chapitre
06:09sur les peuples autochtones, par exemple.
06:11Donc vous voyez, on s'inspire d'une espèce d'homme ancien,
06:14d'une certaine manière.
06:15C'est l'homme nouveau inspiré de l'homme ancien.
06:17– Alors justement, vous parlez de ces grands congrès
06:21qui ont été installés, le sommet de Rio en 1992, par exemple.
06:27Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment cette écologie
06:30s'est immissée dans nos vies ?
06:33– Oui, alors c'est un long processus.
06:35Disons qu'au début, l'écologie…
06:38Enfin, quand je parle d'écologie, je ne parle pas de la science,
06:40de l'écologie née à la fin du XIXe siècle,
06:42qui est comment on étudie, disons, les êtres vivants
06:46en relation avec les milieux naturels.
06:48C'est ça, l'écologie.
06:49Mais quand on dit le mot écologie, aujourd'hui,
06:51on ne fait pas référence à cette science qui est toujours existante.
06:55– Oui, la science environnementale.
06:57– Voilà, l'écologie, on va dire.
07:00Mais quand on parle des écologistes,
07:02on ne parle pas des écologues qui sont spécialistes de cette science, en fait.
07:05On a des mots différents.
07:06Mais dès qu'on parle d'écologie, on parle de ça.
07:09Du coup, j'en ai encore oublié.
07:11– De l'idéologie, on parle d'idéologie, en fait.
07:14– Oui, oui, c'est ça.
07:15– Comment ça arrive dans nos vies, cette idéologie de l'écologie ?
07:19– D'accord, donc c'est très vieux.
07:21– Vous parliez de Maurice Tronck, dans les années 60,
07:23qui était le grand pape de cette matière.
07:27– Oui, alors bien avant lui, il y a eu les pionniers de l'écologie,
07:30ceux qui parlaient de l'équilibre de la nature,
07:33par exemple aux États-Unis, John Muir, etc., Soro.
07:36– Le contrôle de la démographie aussi.
07:39– Le contrôle de la démographie, en fait, l'écologie n'a pas changé,
07:42je l'explique toujours, c'est que c'est d'identifier une crise
07:46liée aux êtres humains, qui déséquilibre finalement la nature.
07:53Et puis, pour lutter contre cette crise,
07:55il faut donc agir très vigoureusement, disons.
07:57Il y a toujours ce diagnostic de crise dans le monde de l'écologie.
08:01D'accord ?
08:02– Le problème, c'est que cette écologie qui date du XIXe siècle,
08:05qui a été inventée au XIXe siècle,
08:07et bien finalement, était assez confidentielle,
08:10jusque dans les années 80, 90,
08:13et a vraiment pris de l'ampleur avec la question climatique, si vous voulez.
08:16Ce qui est vraiment nouveau dans l'écologie,
08:17c'est comment elle a été reprise par les élites, c'est ça.
08:21Parce que l'écologie n'a pas changé,
08:22c'est seulement les élites qui sont devenues,
08:25certaines élites, notamment en Europe,
08:26qui sont devenues écologistes.
08:28C'est-à-dire qui ont ratifié le fait qu'il y ait une crise écologique,
08:32et qu'il fallait pour y répondre,
08:34des politiques très très fortes de salut public.
08:36C'est-à-dire qu'il fallait mettre l'écologie,
08:38les questions environnementales, au-dessus de tout.
08:41Puisque c'est toujours la recherche de salut.
08:44– C'est ce que l'ONU est en train de faire,
08:45avec l'agenda 2030, enfin toutes ces choses.
08:49– Oui, alors derrière, il y a peut-être d'autres éléments.
08:52Alors moi, je préfère me situer, par exemple,
08:55au niveau de l'Union Européenne,
08:56où vous avez le pacte vert européen.
08:58– Qui est aligné directement sur l'agenda 2030 de l'ONU.
09:01– Oui, oui, enfin qui est en tout cas compatible
09:04avec certaines idées d'effectivement.
09:08– Alors vous expliquez bien dans votre ouvrage, Bertrand Alliot,
09:11que la température terrestre a bien augmenté
09:15depuis le début de l'ère industrielle au XIXe siècle,
09:19mais seulement d'un degré, de 1,1 degré exactement.
09:22Alors est-ce que c'est l'activité humaine qui est en cause ici ?
09:27– Alors d'abord, avant de parler de ça, je voudrais juste dire
09:29que la crise aujourd'hui, un diagnostic de crise,
09:33il est essentiellement relié à la question climatique.
09:36Et il y a une deuxième question qui vient en ce moment,
09:37c'est celle de la biodiversité.
09:38Les fondements, dit-on, de la biodiversité.
09:40– Oui, alors vous dites qu'il y a bien eu différents chapitres apocalyptiques
09:45dans l'histoire de l'écologie, on avait le trou dans la couche d'ozone
09:48dans les années 80-90, aujourd'hui c'est le réchauffement climatique.
09:51– La circondulation, etc.
09:53– Donc ce que je veux dire, c'est qu'il y a une nouvelle étape aujourd'hui.
09:56Et ce qui nourrit le catastrophisme, c'est le climat et la biodiversité.
10:01Mais ce ne sont que des nouveautés finalement.
10:03– Donc en fait, effectivement, le climat, alors il s'est effectivement réchauffé,
10:11il est en partie du halome, puisque on peut dire que plus on augmente le CO2
10:15dans l'atmosphère, ça a un effet sur le réchauffement.
10:20– Alors il y a des gens qui pensent que c'est l'inverse.
10:20– La question c'est la proportion…
10:22– Oui, oui, non mais attendez.
10:24Oui, non mais ce dont vous parlez, c'est que la température suit…
10:31– Des cycles naturels.
10:32– Voilà, et que le CO2 finalement suit les effets de température.
10:36– Exactement.
10:36– Ce qui n'est pas… quand on regarde les données géologiques,
10:40c'est d'ailleurs ce qui se passe, on le sait, seulement à l'époque moderne,
10:43selon la théorie actuelle, le CO2 est le conducteur du climat, si vous voulez.
10:54Alors là, il y a plusieurs, contrairement à ce qu'on dit,
10:57il n'y a pas de consensus scientifique sur le fait que c'est une catastrophe,
11:01sur le fait que… comment dire… ce que sera le climat dans 20, 30 ou 50 ans.
11:09En fait, il y a des modèles qui donnent des données,
11:11mais qui sont extrêmement différentes les unes des autres.
11:12– Oui, des modèles mathématiques.
11:14– Donc l'avenir est largement indéterminé sur la question climatique.
11:21– Donc on ne peut pas dire que la science a dit que, c'est ce que vous expliquez.
11:23– La science, elle a dit…
11:25– Il n'y a pas une science, il y a plein de scientifiques
11:27qui n'aboutissent pas à un consensus en fait.
11:31– Oui, sur plein de choses, il n'y a pas de consensus.
11:34Il y a un consensus sur le fait que le climat a augmenté…
11:37– La température moyenne de la Terre a augmenté,
11:40mais pas sur, je ne sais pas, ce qui se passera dans 100 ans, dans 50, etc.
11:44Donc tout ça est sur les catastrophes.
11:46On voit par exemple que l'Arctique,
11:48il y a eu un article récent dans les journaux anglais
11:50qui raconte, ça fait 15 ans que l'Arctique est très stable
11:54au niveau de la banquise par exemple.
11:57Donc par rapport à ce qu'avait dit Al Gore en 2007,
11:59il avait dit qu'il n'y en aurait plus en 2014,
12:02dès 2014, en été qu'il n'y aurait plus de banquise.
12:04– C'est bien la notion de crise de remplacement que vous expliquez,
12:08comme on disait tout à l'heure, avec le trou dans la couche d'ozone
12:11qui finirait, dites-vous, par tous nous brûler sur place.
12:14Pourquoi on n'entend plus parler de ce trou dans la couche d'ozone ?
12:16– Ben oui, parce que cette crise…
12:17– Il y avait une petite main, je me souviens, sur une planète,
12:21sur les bouteilles d'aérosols, de déodorants, etc.
12:24– Tout à fait.
12:24– Elle a complètement disparu.
12:25– Oui, oui, cette crise a été remplacée par une autre.
12:28– Voilà.
12:28– C'est ce qu'il faut, alors nous on a l'âge peut-être
12:32de se souvenir de cette crise, disons,
12:35et on se rend compte à quel point elle a été importante dans les médias.
12:38C'était absolument très très fort, l'impact médiatique de cette crise.
12:42Et elle a été réglée par une réunion mondiale
12:45sur la réglementation sur les gaz des CFC.
12:50Et après, tout le monde s'est désintéressé de cette couche d'ozone.
12:53Et on est passé à une nouvelle crise qui est celle du climat.
12:55Mais cette crise du climat, aujourd'hui,
12:57et on en arrive à un tel degré de lassitude, d'une certaine manière,
13:02qu'elle a tendance à être remplacée par une nouvelle crise
13:04qui est celle de la biodiversité.
13:06Vous voyez arriver ce thème très très fort.
13:08– Ça veut dire quoi la biodiversité ?
13:09– C'est pour ça qu'on m'a viré de l'université d'ailleurs,
13:11parce que je suis un spécialiste de la biodiversité.
13:13Depuis très longtemps, je suis un ornithologue amateur,
13:15j'étais 30 ans militant à la protection des oiseaux, etc.
13:19Et donc, je connais bien cette question.
13:21La crise de la biodiversité, c'est l'effondrement, dit-on, des espèces.
13:25– Non, la biodiversité, c'est la diversité des espèces.
13:29Alors, il n'y a pas que les espèces, il y a les habitats, il y a…
13:32– C'est la nature en fait, la biodiversité, dit vêtement, simplement en fait.
13:37– Oui, c'est ça, la diversité de la nature.
13:38Il y a plein d'espèces ou de sous-espèces, c'est immense,
13:41la diversité naturelle est immense.
13:43Mais si vous prenez le nombre d'espèces, en Europe d'ailleurs,
13:47moi je préfère parler des endroits qu'on connaît bien,
13:49l'Europe, vous avez une augmentation assez importante de la biodiversité,
13:56contrairement à du nombre d'espèces, disons.
13:58Puisque vous avez beaucoup d'espèces qui ont été importées en Europe.
14:01Sur les végétaux, les plantes, c'est absolument colossal,
14:04le nombre de plantes qui ne sont pas originaires d'Europe
14:06et qui ont été importées, sans faire disparaître les plantes,
14:09d'ailleurs, la plupart du temps, autochtones.
14:12Et donc, vous avez, la Nouvelle-Zélande, c'est connu, mais en Europe aussi…
14:15– Le maïs, la pomme de terre…
14:17– Oui, alors ça, vous parlez des plantes domestiques,
14:19mais évidemment, plantes qui sont devenues sauvages, etc.
14:23Alors, sur les animaux aussi.
14:25Mais effectivement, la question de la biodiversité,
14:28aujourd'hui, nourrit le catastrophisme,
14:30alors que sur la question de la biodiversité,
14:32vous avez beaucoup de très bonnes nouvelles
14:33sur le retour de plein d'espèces,
14:35mais qu'on a tendance à oublier ou à ne pas voir comme une bonne nouvelle.
14:40C'est-à-dire qu'on voit la diminution ou la disparition,
14:43non, la diminution de certaines espèces comme un drame,
14:45et l'augmentation de plein d'autres, ce n'est pas vu comme une bonne nouvelle.
14:50C'est assez étrange, on a la moitié du cerveau qui ne fonctionne pas.
14:53C'est celui qui voit des mauvaises et celui qui voit des bonnes nouvelles.
14:57– Alors, ces écologistes, vous les avez vus de près,
15:02ils parlent souvent des dangers que fait peser l'humanité sur la biodiversité,
15:09donc sur la nature.
15:10Est-ce qu'il y a en réalité un équilibre optimum
15:14dont on serait en train de s'écarter ?
15:16– Oui, c'est toute la question.
15:17En fait, la question d'équilibre, par exemple, avec Christian Lévesque,
15:20mon camarade qui est écologue, lui,
15:22il en remet un peu en cause cette question de l'équilibre de la nature.
15:27Ça ne veut pas dire grand-chose, un équilibre de la nature.
15:29Il n'y a pas d'équilibre, selon moi, en tout cas, il y a des ordonnancements.
15:33C'est-à-dire que la nature, ce qu'il faut savoir,
15:35et c'est le problème de la notion de biodiversité,
15:37c'est que c'est extrêmement fixiste.
15:40On dit, il y a tant d'espèces, il y a telle population,
15:43et il faudrait que ça ne bouge pas, finalement.
15:46– Oui, parce qu'on nous parle de dérèglement climatique,
15:48comme s'il y avait un règlement climatique qui ne bouge pas.
15:50– C'est un peu le même genre d'exemple, effectivement.
15:53Le climat a toujours changé.
15:55Mais donc, sur la biodiversité, c'est pareil.
15:57Le cortège d'espèces change sans arrêt, en fait.
16:00C'est ce qu'il faut comprendre.
16:01Et ce n'est pas forcément un drame, si vous voyez les choses changer.
16:05Mais c'est très difficile que les choses changent.
16:07Mais on le voit dans notre question sur le plan.
16:09C'est très difficile sur l'immigration, par exemple.
16:11Je change complètement de sujet.
16:13Mais vous voyez que c'est difficile pour quelqu'un d'autochtone
16:15de voir son pays changer.
16:18Mais c'est la même chose quand on regarde la nature.
16:20La nature change.
16:21Notre paysage change.
16:23Il s'est beaucoup, par exemple, boisé.
16:26Notre paysage, si vous regardez les anciennes…
16:30Par exemple, vous avez un coin de nature quelque part en France.
16:34Vous regardez à quoi ressemblait ce coin de nature.
16:37En regardant des vieilles cartes postales,
16:39vous verrez qu'il y avait beaucoup moins de végétation.
16:41Très souvent, c'est assez frappant.
16:43Aujourd'hui, la végétation a beaucoup repris.
16:45Parce qu'il y a moins d'élevage, moins de moutons,
16:47moins de troupeaux de chair, etc.
16:49– Oui, au Nessous-Bois, par exemple.
16:51– Ce qu'on appelle la déprise agricole.
16:52– Il y a un bois, quoi.
16:52Maintenant, ça a été remplacé par autre.
16:53– Alors là, c'est la ville qui a pris le dessus.
16:56Et dans plein d'endroits, c'est la forêt qui a pris…
16:57– Des tours, mais ce n'est même pas une ville.
16:58– Oui, c'est de la tour, quoi, vraiment.
17:00– Mais donc, la nature change.
17:02Et il ne faut pas voir ça forcément comme un drame.
17:05Par exemple, on dit…
17:06Une dame m'a dit récemment, qui habite dans le sud,
17:08vous comprenez, je ne vois plus d'hirondelles.
17:10Ou je vois moins d'hirondelles.
17:11– Elle n'a pas tort.
17:13– Oui, certainement.
17:14Mais l'hirondelle n'est pas un oiseau de forêt, par exemple.
17:17Et si vous avez un coin où ça s'est beaucoup…
17:19où il y a eu beaucoup de déprises agricoles
17:21avec plus de forêt, c'est assez logique
17:23qu'il y ait moins d'hirondelles.
17:25Ça ne veut pas dire qu'elle est en danger de mort, l'hirondelle.
17:27De même, il y a des forêts sur lesquelles il y a des pics.
17:30Par exemple, les pics, les pics noirs, le pic vert, etc.
17:34Surtout le pic noir, par exemple.
17:35C'est une espèce qui était bien moins répandue
17:39il y a 50-60 ans qu'aujourd'hui.
17:42– La question, en fait, de l'écologie comme de l'immigration,
17:44c'est savoir si on peut avoir le contrôle sur certaines choses.
17:47On ne peut pas forcément avoir le contrôle sur la nature.
17:49Sur d'autres domaines, on peut peut-être se poser la question
17:52si on peut avoir le contrôle.
17:54En tout cas, ce catastrophisme que vous évoquez,
17:57vous dites que le GIEC va complètement dans le sens
17:59de ce message de catastrophisme.
18:04Qu'est-ce que vous en pensez, vous, du GIEC et de ces rapports publiés ?
18:07– Oui, alors, sur le GIEC, il faudrait…
18:11parce que j'ai parlé de religion au début de notre entretien, c'est une religion.
18:14Et aujourd'hui, qu'est-ce qui a remplacé Dieu ?
18:18C'est la science.
18:19C'est-à-dire, quand on dit la science a dit que,
18:21et on veut fermer le débat, c'est comme autrefois lorsqu'on disait
18:25Dieu a fait en sorte que, etc.
18:28C'est la même chose.
18:28Et vous avez aussi les saintes écritures.
18:31Et les saintes écritures, c'est les rapports du GIEC,
18:34ou aujourd'hui, de l'IPBES sur la biodiversité.
18:37C'est-à-dire des choses qui sont, comment dire…
18:40– Intangibles.
18:40– Intangibles, divines.
18:42On ne sait pas ce qu'il y a dedans, d'ailleurs, parce que…
18:44– C'est le Nouveau Testament, les rapports du GIEC.
18:46– C'est un peu ça.
18:47Mais alors, on fait dire aussi au GIEC ce qu'il ne dit pas, aussi.
18:50C'est extraordinaire, parce que le GIEC, vous savez,
18:53c'est des rapports de 5 000 pages.
18:54C'est énorme, personne ne les lit.
18:56Même ceux qui écrivent certains chapitres
18:57n'ont certainement pas lu l'ensemble des rapports globales.
18:59– Oui, on lit la conclusion qui fait une page et demie.
19:01– Oui, alors, il y a un résumé pour des décideurs,
19:04et puis vous avez un communiqué de presse qui résume encore plus.
19:07Si vous voulez, donc il y a le GIEC,
19:09il y a ce qu'on fait dire au GIEC, etc.
19:11Et donc, on s'enforce toujours plus dans le catastrophisme,
19:13notamment parce que tout est tenu par les écologistes
19:17ou ceux qui relaient leurs discours,
19:20qu'ils soient des politiques, des administrations, etc.
19:23Parce qu'aujourd'hui, on a du mal à se sortir de cette écologie
19:27qui voit le monde au bord de l'effondrement.
19:32Moi, je pense d'ailleurs, si on s'effondre un jour,
19:34par exemple, on parle beaucoup de démographie.
19:37Aujourd'hui, on voit bien que la démographie
19:40est en train de ralentir très fortement.
19:41Et il va y avoir une baisse mondiale du nombre d'hommes sur Terre.
19:48Et c'est sans doute ça qui va créer un effondrement, finalement.
19:52Donc l'effondrement vient de la raison inverse
19:54pour laquelle on croyait qu'elle viendrait.
19:56Parce que c'est plutôt l'effondrement de la population
19:58qui va créer des crises, comme il y en a eu d'ailleurs dans le passé.
20:03Et donc, voilà.
20:05– Alors Bertrand Alliot, ces politiques climatiques,
20:08on en entend parler depuis plusieurs décennies maintenant
20:12avec des ministères en France dédiés,
20:15des grandes conférences internationales comme les COP.
20:18Est-ce qu'on a aujourd'hui une lecture sur les résultats
20:22qui ont été enregistrés après la mise en place de ces politiques ?
20:26– Les résultats, ils sont simples, c'est nul, c'est zéro, c'est le néant.
20:31C'est-à-dire que normalement, ces politiques devraient faire quoi ?
20:34Faire baisser le taux de CO2 dans l'atmosphère.
20:38Sinon, ça ne sert à rien.
20:40Or, ce taux de CO2 dans l'atmosphère continue d'augmenter
20:44comme il a augmenté il y a 30 ans.
20:46Je veux dire, il n'y a aucune espèce de différence.
20:49– Parce que les Indiens, les Chinois, les États-Unis
20:51ne veulent pas renoncer à leur industrie.
20:54– Tout à fait.
20:55Donc nous sommes en train de nous enfermer dans des politiques de décroissance,
21:00de décroissance molle en vérité.
21:02J'explique ça dans le livre,
21:03pourquoi on n'arrive pas à faire de la décroissance dure.
21:06Mais ça n'a absolument aucun espèce de résultat.
21:09L'Europe est en train de s'enfermer dans des politiques
21:12qui n'auront jamais de résultats.
21:17– Et qui sont en plus très chers.
21:21– Ah oui, c'est des centaines de milliers d'euros.
21:24– Et depuis des années.
21:25– Voilà, la seule chose à faire,
21:27ça vient de plus en plus, vous voyez dans la bouche des politiques,
21:30dire qu'il faut s'adapter.
21:31Donc la seule politique viable sur le climat,
21:33c'est l'adaptation finalement.
21:35Après, il y a la question de la biodiversité qui vient.
21:38Le climat, c'est la décroissance dans le temps.
21:40Puisqu'il faut avoir baissé de 50% nos émissions pour 2040, je crois.
21:46Et puis la neutralité carbone en 2050, c'est la décroissance dans le temps.
21:50Aujourd'hui, la question de la biodiversité,
21:52c'est la décroissance dans l'espace.
21:54Vous n'avez, sur tous les espaces de notre territoire,
21:58vous allez avoir des interdictions liées au fait
22:00qu'il y ait des espèces protégées.
22:01On le voit à propos de l'autoroute A69.
22:04On le voit si vous voulez faire un hangar agricole,
22:07faire tout un tas de travaux, etc.
22:08faire venir une entreprise.
22:10Vous allez être très, très embêtés par les questions de biodiversité.
22:14Donc ça, c'est la décroissance dans l'espace.
22:15Donc on est là-dedans, mais avec des résultats qui sont nuls en fait.
22:19Parce que nous sommes…
22:21Et puis on détruit totalement le tissu économique et le tissu social.
22:25C'est ce qui est dramatique en fait.
22:26C'est que sans avoir aucun résultat,
22:30eh bien nous sommes en train de détruire notre économie et le pacte social.
22:36– Alors vous évoquez, il en est de plus en plus question dans l'actualité,
22:41les filières de l'éolien, du photovoltaïque, des biocarburants, méthanisation.
22:47Vous dites que tout cela, au final, ça n'est que des centrales d'intérêt,
22:52des syndicats d'intérêt qui sont en train de gonfler.
22:56Comment vous expliquez que les écologistes n'aient pas du tout,
23:01dans leur discours, de référence à tout ce côté mercantile ?
23:05– Bon, c'est assez logique parce qu'on cache ce qui est, comment dire, un peu honteux.
23:10C'est-à-dire que…
23:11– Quand on dit à l'Assemblée nationale, à Sandrine Rousseau,
23:13mais madame, vous savez que les pales des éoliennes sont fabriquées en Chine
23:18dans des conditions qui ne sont pas très écologiques
23:20et on la voit faire non, non, être dans le déni total.
23:23– Oui, oui, mais…
23:24– Ça relève de la maladie mentale ou… ?
23:26– Non, ça relève de l'idéologie ou de la religion.
23:28Parce que vous ne voulez pas vous sortir de ça.
23:30– Ce qu'il faut comprendre quand même, c'est que si le fond,
23:33en tout cas pour moi, est religieux,
23:35parce qu'il faut expliquer cela par la religion ou l'idéologie,
23:39il y a derrière, se grève sur ce phénomène mystique quasiment,
23:44des syndicats d'intérêt.
23:45Puisque c'est évident, ça arrive dans…
23:49– C'est la religion de l'argent, quoi.
23:50– C'est-à-dire derrière, en tout cas, cette crise mystique, etc.,
23:54ce dynamisme lié à l'idéologie, finalement,
23:59vous avez des intérêts de plus en plus forts.
24:02Des intérêts qui peuvent être financiers, évidemment,
24:03pour les vendeurs de bilans carbone, par exemple,
24:06pour les vendeurs d'éoliennes et de panneaux solaires.
24:09Mais vous avez aussi des intérêts sociaux,
24:11parce qu'il y a des gens qui ne s'enrichissent pas forcément,
24:13mais qui passent beaucoup dans les médias pour être catastrophistes,
24:16par exemple, pour parler de ces choses-là.
24:18Donc il y a un intérêt, j'allais dire, social, d'une certaine manière.
24:21La visibilité médiatique, sociale, le rôle social des ONG, par exemple.
24:28Les ONG ont beaucoup d'argent,
24:29on n'est pas forcément payé très, très bien dans certaines ONG,
24:33mais il y a un rôle qu'on a dans la société.
24:37Vous voyez ?
24:38Alors je donne souvent un exemple,
24:40c'est celui de cette maman qui avait créé une association,
24:45parce que son fils était mort sur la route,
24:46donc elle avait créé une association sur la sécurité routière.
24:52Et un jour, quand Chirac est arrivé,
24:53et qu'il a fait toutes ses actions pour la sécurité routière,
24:57elle a dit, ça faisait 30 ans qu'elle militait,
24:59l'association portait le nom de son fils.
25:01Et elle a dit, j'arrête cette association,
25:03parce que nous sommes arrivés au bout.
25:06Nous avons plein de lois maintenant,
25:08on ne peut pas toujours baisser la vitesse sur les routes,
25:13parce que sinon…
25:14– On va reculer, sinon.
25:15– Exactement, on va finir par reculer.
25:16Donc elle a dit, j'arrête.
25:17Et aujourd'hui, ce que les ONG ne savent pas faire,
25:20ou ne peuvent pas faire, c'est de dire, j'arrête,
25:21je suis arrivé au bout.
25:23Parce qu'il faut comprendre, et ça les gens ne comprennent pas,
25:25c'est qu'au fur et à mesure, de plus en plus on est catastrophiste,
25:28mais on a accumulé un nombre de règles,
25:31de législations, d'interdictions sur les questions écologiques.
25:35Les progrès ont été colossaux depuis les années 60.
25:38Sur les questions environnementales, je pars.
25:39– C'est pour ça que vous dites que l'écologie est en passe de disparaître ?
25:42– Ben disons que, pour moi, oui, l'écologie comme diagnostic de crise
25:45et la nécessité d'avoir des politiques de salut public,
25:48oui, je pense que c'est en passe de disparaître,
25:50parce que nous avons d'autres chats à fouetter, plus urgents.
25:54Nous sommes, nous rentrons dans une crise économique assez forte,
25:57une crise financière, nous avons des problèmes de conflits armés
26:01aux portes de l'Europe, et donc nous avons des vraies crises
26:05qui se matérialisent ici et maintenant, contrairement à la crise écologique.
26:10Et donc, par la force des choses, nous allons progressivement abandonner
26:14cette crise qui ne se matérialise pas trop, finalement.
26:20Parce que si on regarde les indicateurs, c'est difficile de voir une crise écologique
26:24liée au climat et à l'oblidiversité aujourd'hui.
26:27Tandis que les autres crises, vraiment, sont très très fortes
26:30et nous obligent à agir.
26:31Or, si on veut agir sur ces crises économiques, etc.,
26:33il faut en rabattre un peu sur les questions écologiques.
26:37Parce que sur les questions environnementales,
26:38nous avons fait beaucoup de progrès, c'est ce qu'il faut comprendre.
26:41Comprendre l'incroyable écologie, analyse d'un écolo-traite,
26:44préface de Chantal Delsol, chez Salvatore,
26:48à retrouver sur la boutique de TV Liberté.
26:50Merci à vous.
26:51Merci.
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