Pour conclure les universités d'été du Medef, l'organisation patronale reçoit Gabriel Attal, Jordan Bardella, Manuel Bompard, Bruno Retailleau, Fabien Roussel et Marine Tondelier. Le débat commence dans un contexte politique inédit qui donne à ces échanges un air de pré-présidentielles.
00:00Je vais vous dire, je suis très étonné de vous voir applaudir des gens qui ont fait 1200 milliards d'euros de dettes en 10 ans dans notre pays.
00:10Alors, moi messieurs, je bois vos paroles, mais quand je vous écoute, je me dis dommage que vous n'ayez pas été au pouvoir ces dix dernières années.
00:18Parce qu'aujourd'hui, au moment où on se parle, la France emprunte plus cher que la Grèce, que la Slovénie, que le Portugal.
00:25Qu'il aurait cru il y a dix ans, il y a eu, mesdames, messieurs, en huit ans, autant de déraisons budgétaires, autant de dettes supplémentaires que dans les 50 ans qui ont suivi la seconde guerre mondiale.
00:40Donc, moi je ne viens pas pleurer sur l'air renversé, mais je viens dire que baisser la dépense publique, que réduire les coûts de fonctionnement de l'Etat, c'est vital.
00:50Mais ce n'est pas suffisant. Parce que vous-même, quand vous restructurez votre entreprise, quand vous réduisez les coûts de votre société,
00:58s'il n'y a pas un projet derrière, si l'ambition ce n'est pas l'investissement, si l'ambition ce n'est pas la production, si l'ambition ce n'est pas la croissance,
01:06alors un an après, deux ans après, on est dans la même situation.
01:09Et moi, je m'étonne un peu de voir que, lorsqu'on propose aux Français qui travaillent, aux entreprises, de serrer la ceinture, il n'y a aucun projet derrière.
01:20Et moi, je viens dire une chose très simple. Avec de la croissance, beaucoup de choses sont beaucoup plus soutenables.
01:26Et donc, ce qui devrait nous réunir aujourd'hui, et ce qui devrait nous mettre d'accord, c'est la nécessité de remettre le pays sur le chemin de la production,
01:35de déverrouiller les contraintes qui pèsent sur la croissance. Il n'y a pas eu de politique de l'offre depuis 2017.
01:40Parce que, quand on vous fait des avantages, lorsqu'on baisse la fiscalité sur les impôts de société ou sur l'impôt de production,
01:48mais qu'on le récupère en impôts de papier de l'autre, et qu'on augmente tous les quatre matins le nombre de normes, de contraintes,
01:56d'obstacles administratifs pour les entreprises françaises, pour les artisans, pour les commerçants, alors on ne peut pas parler de politique de l'offre.
02:02L'impôt de papier, c'est 4% du PIB. C'est 60 milliards d'euros de richesse créée qui est perdue chaque année dans notre pays.
02:10Donc, il faut s'attaquer à ces contraintes qui pèsent sur la croissance. Il faut une fiscalité de croissance.
02:15Il faut évidemment baisser les impôts de production pour faire en sorte qu'on rattrape notre retard et qu'on se réaligne sur le plan de la compétitivité avec nos partenaires européens.
02:24Il faut qu'on retrouve un prix de l'énergie français, parce qu'on ne réussira pas le défi de la réindustrialisation.
02:29On ne réussira pas à remettre le pays sur le chemin de la croissance tant qu'on aura une énergie et une électricité qui est deux fois plus chères qu'aux Etats-Unis
02:36et qui, de manière artificielle, s'aligne sur la production du gaz en Allemagne.
02:40Il faut faire en sorte de faire le patriotisme économique pour que ceux qui produisent sur notre sol,
02:44ceux qui produisent au sein du marché commun, puissent avoir une priorité dans l'accès au marché public,
02:50comme c'est le cas dans beaucoup d'espaces aujourd'hui en dynamique.
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