Pour conclure les universités d'été du Medef, l'organisation patronale reçoit Gabriel Attal, Jordan Bardella, Manuel Bompard, Bruno Retailleau, Fabien Roussel et Marine Tondelier. Le débat commence dans un contexte politique inédit qui donne à ces échanges un air de pré-présidentielle.
00:00Bonjour, d'abord je veux remercier Patrick Martin et le MEDEF d'avoir organisé cet échange.
00:06Vous le savez, ce n'est pas courant pour la France Insoumise, le coordinateur de la France Insoumise d'être devant vous,
00:11mais je crois que dans ce moment politique-là, c'est important qu'on puisse se parler avec Franchise
00:16et présenter les différentes options politiques qui sont sur la table.
00:20Moi je suis là pour vous parler avec Franchise, et donc la réalité c'est la question de M. Bayrou,
00:27derrière la question de M. Bayrou, c'est la question de la politique qu'il propose et donc du budget qu'il propose pour cette année.
00:34Et la question qui nous est posée, c'est de savoir si le budget que propose M. Bayrou pour cette année
00:39est de nature à améliorer la situation de notre pays.
00:43M. Bayrou peut dire, c'est la confiance ou le chaos, mais les difficultés sociales, économiques, écologiques, démocratiques, internationales,
00:52elles sont déjà là aujourd'hui. On a atteint dans notre pays un record historique de pauvreté
00:56pour la première fois depuis des années et des années, les émissions de gaz à effet de serre repartent à la hausse.
01:02Il y a des records dans les faillites des entreprises, et ça c'est pas le fait qu'on ne va pas voter la confiance
01:07de M. Bayrou qui est responsable de cette situation.
01:11Le budget de l'année qui vient de s'écouler, de l'année que nous vivons en ce moment,
01:15a déjà réduit à peu près la croissance par deux.
01:19Si le budget proposé par M. Bayrou devait voir le jour, il aurait encore des effets récessifs sur la croissance,
01:25et vous le savez comme moi. Parce que dans un pays dans lequel vous avez à peu près 50% de la richesse produite
01:31chaque année qui est tirée par la consommation populaire, si votre politique est une politique d'austérité économique,
01:37si votre politique est une politique de réduction du pouvoir d'achat des Françaises et des Français,
01:42à la fin ça se traduit, y compris pour les chefs d'entreprise, y compris pour les entreprises,
01:47par des carnets de commandes qui sont plus faibles, par une consommation populaire qui est plus faible,
01:51et donc par des entreprises qui ont des difficultés économiques.
01:54Donc moi évidemment que je vais voter contre la confiance de M. Bayrou, et ça sera le cas des parlementaires insoumis.
02:00Pour une raison simple, c'est qu'il faut changer, mais complètement, radicalement et totalement de logique économique aujourd'hui.
02:07On a besoin de faire l'inverse.
02:08La politique de l'offre, et pardon, je sais que ce que je vais dire ici peut-être ne nous vous conviendra pas,
02:12mais moi je préfère le dire avec franchise et avec honnêteté.
02:14La politique de l'offre qui est à l'oeuvre dans ce pays depuis des années et des années montre à quel point elle nous amène aujourd'hui dans le mur.
02:22Et M. Bayrou propose de continuer cette politique de l'offre.
02:25Moi je pense qu'il faut faire l'inverse, une politique de la relance, de la relance sociale, de la relance écologique,
02:31une politique de reprise des investissements publics, une politique de pouvoir d'achat qui permet ensuite de relancer la machine économique.
02:38Là vous êtes en train de développer vos propositions.
02:40J'y vais direct parce que je pense que c'est le sujet important.
02:43Et donc vous voyez bien que le sujet il ne peut pas être posé en termes.
02:46Moi ce que je pense c'est que la responsabilité c'est précisément d'empêcher le chaos,
02:51et pour empêcher le chaos il faut empêcher M. Bayrou de présenter son budget.
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