Aujourd'hui, dans « Les 4V », Cyril Adriaens-Allemand revient sur les questions qui font l’actualité avec Aurore Bergé, ministre chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations.
00:00Tout de suite, les cas de vérité. Cyril Adrien Salman reçoit Aurore Berger, ministre chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.
00:09Bonjour à tous les deux.
00:13Merci Adrien. Bonjour à tous. Bonjour Aurore Berger.
00:15Bonjour.
00:16Merci d'être avec nous ce matin. On va revenir sur les propositions du Premier ministre, mais d'abord un point de méthode.
00:21Est-ce que vous sauriez me dire ce qu'est cet objet ?
00:24A priori, sans tromper, un téléphone portable.
00:26Et est-ce que, même en vacances, vous vous en êtes servi, par exemple, si le Premier ministre vous avait appelé ?
00:32Je ne veux pas rentrer dans la polémique, ce n'est pas la question qui est posée.
00:35Je pense que la question qui est posée, c'est est-ce qu'on est tous d'accord pour revenir autour de la table ?
00:40Pourquoi le Premier ministre ? Pour expliquer le fait qu'il n'y a pas eu de négociation.
00:41Cet été, c'est ma question, indique que les oppositions n'étaient pas joignables et que donc ils étaient en vacances, il a évité les édits.
00:48Ce qui compte, c'est qu'aujourd'hui, on a la nécessité de revenir toutes et tous autour de la table.
00:52Soit on se dit, peu importe, ce débat n'existe pas, ce débat n'est pas grave, ce débat n'est pas important.
00:59Ce débat, il est essentiel. Ce débat, il est sur le surendettement de notre pays.
01:02Il est sur la dépense publique.
01:02Les oppositions ne disent pas l'inverse.
01:04Il est sur la capacité qu'on a à sortir du surendettement.
01:06Marine Le Pen dit, on a écrit une lettre en juillet, il ne nous a pas répondu.
01:09Raphaël Guzman, à votre place hier, dit, on a eu des contacts en juillet et en août, plus rien.
01:13Est-ce que c'est une façon de considérer, d'une certaine façon, ces partenaires à qui on demande un vote pour ?
01:19Ce qui est essentiel, c'est qu'encore une fois, on puisse aujourd'hui et maintenant se dire, est-ce qu'on est d'accord pour que ce débat existe ?
01:26Et avant même que le débat existe, est-ce qu'on est d'accord sur le constat ?
01:29Moi, ce qui me frappe, ça me frappait aussi pendant le débat sur les retraites,
01:32c'est qu'on n'arrive même plus à se mettre d'accord sur la réalité des faits, la réalité des chiffres, les éléments de constat.
01:38Or, les Français, ils sont lucides face à ces éléments de constat.
01:41Ils voient bien que sur la question de la dépense publique, du déficit, de la dette,
01:45on ne peut pas continuer de la même manière qu'on a la nécessité à un moment de sortir d'une logique
01:51où on considérait qu'il y a une forme d'argent magique.
01:53Ce n'est pas de l'argent magique, c'est l'impôt des Français, c'est de l'argent public et c'est la nécessité de sortir de cette spirale.
01:58Il s'est dit prêt à toutes les négociations nécessaires, mais à la condition d'abord de s'entendre sur le constat.
02:04Il recevra tous les partis politiques à partir de lundi, certains disent trop tard,
02:08quelles concessions sont réellement possibles ?
02:11Déjà, j'espère que tout le monde sera autour de la table et que tout le monde acceptera.
02:15Personne ne boycottera le fait qu'on arrive déjà à se parler dans la même pièce.
02:18Je pense aussi à un enjeu de respect vis-à-vis des Français, vis-à-vis du Parlement, qui me paraît absolument essentiel.
02:24Ensuite, est-ce qu'on peut se mettre d'accord sur un constat ?
02:28Le constat, il est sans appel. Il est sans appel sur la nécessité de sortir de cette logique de surendettement.
02:33Est-ce qu'on touche aux jours fériés ?
02:36Le 8, la question n'est pas là. Le 8 n'est pas, est-ce qu'on est pour ou contre la suppression des jours fériés ?
02:44Pour autant, quand je dis le Figaro magazine ce matin, Bruno Retailleau, qui donne une interview.
02:49Il travaillait plus pour gagner rien, ce n'est pas acceptable. Je suis contre cette suppression qui alimenterait la colère.
02:54Mais on l'a dit aussi chez Renaissance. On a dit aussi qu'il y avait parfois des points de nuance, de différence par rapport au plan.
03:00Et de toute façon, le Premier ministre aussi, lui-même a dit, c'est pas tout le plan à 100% parce que de toute façon,
03:07il y a la nécessité de trouver un compromis et de bâtir ce compromis à l'Assemblée nationale.
03:10Est-ce qu'on est suffisamment mature démocratiquement pour se dire qu'on sait bâtir des compromis dans le pays ?
03:15On l'a fait sur un certain nombre de textes.
03:16Est-ce qu'il n'y a pas une inversion dans la priorité ? C'est-à-dire, d'abord on dit, on est d'accord, et puis ensuite on discute.
03:21Même dans votre camp, il y a des membres du gouvernement qui disent, il y a eu une inversion.
03:26Non, je ne pense pas. Je pense que, un, est-ce qu'on est d'accord sur le constat ?
03:29Ce serait assez sidérant qu'on ne soit pas en capacité d'être d'accord sur le constat.
03:32Si il y a quelqu'un qui vient ici devant vous et qui vous dit qu'il n'y a pas de problème avec la dette,
03:36qu'il n'y a pas de problème avec la dépense publique, qu'on peut toujours dépenser plus.
03:40J'entends toujours des gens qui disent, on peut dépenser plus, et dans les débats budgétaires, ça arrive assez souvent.
03:44Qu'on peut augmenter de manière insupportable la question de la fiscalité.
03:51Non, en fait, il y a des choses sur lesquelles, à un moment, il va falloir qu'on assume d'être tous un minimum raisonnable.
03:56Parce que la question qui est posée le 8, c'est celle-ci.
03:58Est-ce qu'on a le sens des responsabilités, le sens de l'État, le respect des Français ?
04:03Parce que, quelle que soit la réponse apportée le 8, les questions, elles vont rester.
04:07Elles y seront encore le 9, le 10, dans les mois qui viennent, sur ce budget et sur les autres.
04:12Parce que c'est quelque chose de plus large, il va falloir repenser sur notre modèle.
04:15Si le gouvernement tombe, ce qui est à la plus forte probabilité aujourd'hui, le 8 septembre,
04:19faudra-t-il tenter quelque chose de nouveau ?
04:21C'est-à-dire nommer un Premier ministre issu de la gauche ?
04:24Déjà, pour l'instant, moi, je suis membre d'un gouvernement qui est au travail.
04:27Et le 9 septembre, on fait quoi ?
04:29Déjà, moi, j'attends le 8.
04:30Et je ne considère pas par principe que ce serait perdu.
04:33Sinon, je ferais autre chose et je ne serais pas devant vous ce matin.
04:35Je pense qu'on peut convaincre les Français, d'abord.
04:37Les Français de la nécessité qu'on a de continuer à réformer.
04:41Ce ne sont pas les Français qui vont voter dans l'hémicycle le 8 septembre.
04:44Oui, mais les parlementaires sont supposés aussi les représenter.
04:47Et donc, moi, pendant les 10 jours qui nous restent,
04:50pendant les 10 jours qui viennent avant le vote,
04:52c'est aux Français que je m'adresse.
04:53Et aux Français que je dis que, oui, le plan qui a été présenté,
04:56est présenté, évidemment, est discutable, amendable,
04:59et qu'évidemment, on doit pouvoir bâtir des compromis.
05:01Mais il faut se mettre d'accord.
05:01Mais je dis aux parlementaires qui sont supposés les représenter,
05:06est-ce que les questions qui sont posées le 8
05:07vont disparaître le 8 au soir si le gouvernement n'était renversé ?
05:11On vous entend, vous l'avez dit plusieurs fois.
05:13Le Premier ministre n'est pas pour la dissolution,
05:14ça ne réglerait rien, dit-il, comme Gabriel Attal, d'ailleurs.
05:18Il y en a un qui n'est pas tout à fait du même avis,
05:20c'est Édouard Philippe.
05:21Lui pense, il l'a dit hier, qu'elle paraît inéluctable, cette dissolution.
05:25Est-ce que vous comprenez ce point de vue ?
05:27Je ne crois pas qu'il ait dit qu'elle était souhaitable.
05:29D'ailleurs, le président de la République lui-même a dit
05:33qu'il ne souhaitait pas, par principe, qu'il y ait une nouvelle dissolution.
05:36Qu'est-ce que ça pourrait changer ?
05:37Le risque, il n'est pas sur la dissolution,
05:40le risque, il est sur l'impasse dans laquelle on serait.
05:43Si le gouvernement venait à être renversé le 8
05:46et qu'à la fin, nous soyons à nouveau dans l'impasse
05:49de constituer un budget, alors à un moment,
05:52comment on fait ?
05:53Comment on fait avec cette assemblée ?
05:54Moi, je crois que cette assemblée doit réussir à fonctionner
05:57parce que c'est celle que les Français ont choisie.
06:00Ils ont choisi une assemblée qui n'a jamais sans doute
06:02autant ressemblé à la France,
06:04mais ressemblée à la France dans ses nuances,
06:06dans ses fractures, dans ses colères,
06:07mais est-ce que pour autant, on arrive à dessiner un chemin
06:11et à travailler ?
06:12En même temps, c'est extrêmement compliqué.
06:14On l'a réussi sur le précédent budget
06:15et on doit réussir dans le budget qui vient.
06:18Quelle est la part de responsabilité du président de la République ?
06:20Si on regarde en deux ans,
06:21si François Bayrou tombe le 8 septembre,
06:24il aura nommé cinq premiers ministres en deux ans.
06:27Comment ne pas penser qu'il a une part de responsabilité ?
06:29Je crois que la responsabilité, elle est collective.
06:32C'est-à-dire que si l'Assemblée n'est jamais en capacité
06:34de se mettre d'accord,
06:35à un moment, il y a un constat d'échec
06:37et donc la nécessité de renommer.
06:40Et quand vous avez un gouvernement qui est censuré,
06:42vous n'avez pas d'autre choix que de nommer un nouveau gouvernement.
06:45Mais moi, ce qui me surprend quand même
06:47dans le débat qui est le nôtre,
06:48et ce n'est pas la première fois qu'on parle
06:50de la question de la dépense publique,
06:52de la dette, du rapport à l'argent public
06:55qui doit être le nôtre,
06:55c'est qu'on va devoir poser sur la table
06:57la question du modèle qui est le nôtre,
06:59du modèle de financement,
07:01pas uniquement dans ce budget.
07:02– Et ce sera au cœur de la campagne présidentielle également.
07:04– Mais ce sera au cœur du budget
07:06qu'on doit construire pour les Français maintenant,
07:08des deux ans qui nous restent avant la campagne présidentielle,
07:11et ensuite du débat que nous aurons en 2027.
07:13Mais ce débat ne va pas s'évaporer par magie
07:15parce que ce gouvernement tomberait.
07:17– Dernière question,
07:17on va reberger 10 septembre.
07:19Est-ce que vous craignez ce mouvement
07:20« Bloquons tout »
07:21et des éventuels débordements ?
07:22– J'espère que le mouvement,
07:24déjà, c'est légitime de pouvoir manifester,
07:27de faire grève.
07:28Moi, ce qui me surprend,
07:28c'est toujours quand on appelle au blocage,
07:30parce que je pense que notre pays a besoin de tout
07:32sauf d'être bloqué.
07:33Que les gens ont besoin de continuer à bosser,
07:35que les gens ont besoin d'être bien rémunérés
07:37pour leur travail,
07:38que les services publics doivent tourner.
07:39– C'est parfois le dernier ressort
07:41quand on a l'impression de ne pas être entendu.
07:42– C'est plutôt ça qui est attendu,
07:43je crois, dans un pays,
07:44c'est que les choses avancent,
07:45que les gens soient mieux protégés,
07:47que ça tourne, en fait.
07:49Donc moi, c'est ça qui m'interpelle.
07:51Après, je vois qu'il y a une tentative assez nette
07:52de récupération du mouvement
07:54de la part de la France insoumise.
07:55On voit bien cette volonté
07:56de toujours attiser les colères.
07:59On verra si d'ailleurs les Français ont envie
Écris le tout premier commentaire