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  • il y a 2 mois
Des PV de désaccords en hausse, des montants d’augmentation à la baisse… L’année 2025 s’annonce compliquée sur le front des négociations annuelles obligatoires. Face à un contexte économique difficile, les entreprises ne sont plus prêtes à augmenter tous leurs employés. Ni à le faire à n'importe quel prix.

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00:00Musique
00:00Fenêtre sur l'emploi, pour parler des NAO, des négociations salariales, ça a été compliqué, on va en parler tout de suite avec Sophie Deher,
00:20consultante senior en quête de rémunération chez Mercer France.
00:22Merci Sophie de nous rendre visite pour cette première émission, parce que c'est vrai que les nuages viennent un peu assombrir le paysage.
00:30Et les négociations salariales ne se sont pas très bien passées, il y a eu un climat, on peut le dire, tendu quand même dans ces négociations.
00:36Tout à fait, un climat tendu, on a beaucoup plus de PV, de désaccords cette année qu'on en avait l'année dernière.
00:43Et la première raison, c'est les niveaux des budgets qui sont historiquement bas, historiquement serrés, puisqu'on atterrit à 2,5% d'augmentation cette année.
00:574% en 2024 ?
00:59Et 4,95% en 2023, donc là on a une chute libre, liée principalement à la baisse de l'inflation, stabilisation et la baisse de l'inflation,
01:10parce que les niveaux de 4 ou 4,95%, c'était des niveaux historiquement hauts également.
01:15Oui, qui rattrapaient d'ailleurs, rappelons-le, qui ne rattrapaient pas le niveau de l'inflation.
01:18Exactement, qui étaient en dessous du niveau d'inflation, alors que cette année, 2,5%, on est sur une inflation d'1,5%, donc on est un point au-dessus de l'inflation.
01:2821%, donc ça c'est le climat de négociation plus tendu, c'était que 18% de PV de désaccord, on est passé à 21%.
01:34Juste un mot un peu technique, mais un PV de désaccord, c'est-à-dire qu'on ne s'est pas mis d'accord sur la négociation salariale,
01:39la NAO se négocie avec les partenaires sociaux.
01:41Qui décide à la fin ?
01:43Donc c'est l'entreprise qui décide de façon unilatérale, qui stoppe les négociations, et donc il y a un PV de désaccord qui est signé.
01:51Donc ça montre quand même que le climat social est tendu, et reste tendu également pour les négociations à venir.
01:58Alors l'entreprise évidemment veut garder ses talents et veut continuer à recruter, même si évidemment la crise est en train de passer par là.
02:06Quels sont ses leviers d'action potentiels lorsqu'elle dit à ses salariés, vous n'aurez que 2,5%, voire moins,
02:11puisque certaines entreprises, faut-il le préciser, ont décidé de ne pas augmenter du tout les salaires ?
02:16Alors, on a effectivement un retour sur les gels des salaires pour à peu près 7% d'entreprises,
02:22chose qu'on n'avait pas vue depuis 3 ans.
02:25Donc ça, c'est un fait marquant de cette année.
02:27Après, sur les talents, l'idée c'est de la sélectivité.
02:33C'est-à-dire qu'on ne donne pas à tous, et on donne au meilleur, pour vraiment retenir les talents dans l'entreprise.
02:42Il y a d'autres outils, je dirais des avantages extra-salariaux, parce que c'est peut-être des éléments de compensation,
02:48parce qu'il faut quand même préciser qu'il y a une négociation avec le CSE, puis il y a aussi des négociations qui sont avec le manager.
02:53Alors, il y a des éléments non financiers, ou en tout cas qui ne rentrent pas dans le budget global des NAO,
03:01comme la participation plus importante aux transports en commun.
03:08On a également des initiatives sur l'équité hommes-femmes.
03:14On va avoir aussi la mutuelle, la participation aux frais de mutuelle,
03:18parce que ça commence à devenir lourd aussi également, sur les budgets des salariés.
03:23Donc la mutuelle est un élément levier, parce qu'on voit évidemment des augmentations de mutuelle.
03:27C'est un avantage quand même conséquent, lorsque la mutuelle est prise en charge à 100%.
03:32Exactement, donc elle est très rarement prise en charge à 100%,
03:36mais ils prennent une participation plus importante.
03:40On avait tendance à avoir 50%.
03:42C'était la loi.
03:42On monte un peu plus en fonction des négociations.
03:47Quelques mots quand même.
03:48On évoque 2025, et effectivement on voit un climat à la fois politique, géopolitique et économique
03:52qui est un peu sombre.
03:54Est-ce que vous avez déjà des prospectives, une visibilité sur 2026 ?
03:57Est-ce qu'on est parti, on nous annonce trois ans, 2025, 2026, 2027 ?
04:01Est-ce que vous avez à peu près ces prédictions-là ?
04:03Chez Mercer, on a fait une étude fin juillet, pour avoir un peu de perspective sur 2026.
04:10Et aujourd'hui, le budget serait à peu près équivalent à celui de 2025.
04:14Donc on est parti entre 2025 et 2027, sachant que les entreprises réfléchissent aussi,
04:21n'ont pas encore de visibilité sur ce que va leur courter la directive européenne,
04:27sur la transparence des rémunérations, parce qu'il va falloir…
04:29Elle arrive, hein ?
04:30Oui, parce qu'il va falloir aligner certains salaires qui sont en décrochage suite à l'analyse.
04:38Donc il y a aussi cette partie-là, donc ils sont prudents, et puis ils attendent aussi,
04:43il y a de l'ententisme par rapport à l'instabilité politique.
04:46Bien sûr.
04:46Et de savoir à quelle sauce ils vont être mangés.
04:48Pour la première fois de 2021, rappelons-le une nouvelle fois,
04:52pas d'augmentation ou des augmentations générales qui n'ont jamais été aussi basses.
04:550,2 versus 1%, je parle des augmentations générales, 1% en 24.
05:00Effectivement.
05:01C'est très bas.
05:02On a deux augmentations, on a les augmentations générales et les augmentations individuelles.
05:07Sur les augmentations générales, on a rarement vu aussi bas, parce qu'on est à 0,2.
05:12Et en fait, elles sont dédiées exclusivement aux non-cadres.
05:17Au non-cadre, bien sûr.
05:18Merci Sophie Deher d'être venue nous éclairer sur ce paysage, on peut le dire,
05:22qui n'est pas des plus simples, vous qui observez l'évolution des rémunérations,
05:27des salaires, et puis évidemment de tous les outils extra-salariaux.
05:30Merci Sophie Deher, consultante senior en quête de rémunération chez Mercer France,
05:34avec des études à découvrir sur votre site Mercer.
05:37Merci de nous avoir rendu visite.
05:39Merci à vous, merci à Nicolas Juchat et à toute l'équipe qui m'a accompagné pour ce premier numéro.
05:43Je serai là, évidemment.
05:44Merci pour votre fidélité.
05:45Merci à vous et merci pour vos messages.
05:48Je vous dis à très bientôt.
05:49Bye bye.
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