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  • il y a 3 mois

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00:00Bonjour et bienvenue François-Olivier Gisbert.
00:02Bonjour Sonia Marbou.
00:03Vous êtes éditorialiste et écrivain, auteur notamment d'une monumentale désormais Histoire Intime de la Ve République.
00:08C'est votre grande interview ce matin sur Europe 1 et CNews pour tenter de comprendre, François-Olivier Gisbert,
00:13ce qui peut ou va se passer après le vote de confiance à l'Assemblée.
00:16Le Premier ministre qui dit vouloir se battre comme un chien et qui a clamé hier, en résumé, c'est moi ou le chaos.
00:22Est-ce que ça marche encore ce genre d'argument ?
00:25Je ne suis pas sûr. Je ne suis pas sûr parce que je pense que les Français n'ont pas vraiment conscience encore de la situation.
00:31On le voit quand on regarde les enquêtes d'opinion, il y a quand même deux Français sur trois qui sont derrière le mouvement Bloquantou.
00:39Ça montre bien qu'ils n'ont pas du tout conscience de la situation.
00:42Quant à la classe politique, je dirais qu'il est au-dessous de tout. C'est inimaginable.
00:46C'est pour ça que j'ai le sentiment qu'on est un peu en mai 58, si vous voulez, avant l'arrivée du général de Gaulle.
00:51Sauf que là, je cherche, je ne vois pas le général de Gaulle.
00:53Ah non, non, je ne le vois pas encore.
00:55Cela étant, vous savez, les grands sauveurs, ça peut être, en Grande-Bretagne, il y a eu Margaret Thatcher, conservatrice.
01:01Bon, on ne va pas dire que c'était quelqu'un de très charismatique.
01:05Elle était très étriquée, petite bourgeoise, etc.
01:07Mais elle avait une volonté de faire et c'est pour ça qu'elle a réussi.
01:10Même chose en Allemagne.
01:12Là, c'était le social-démocrate socialiste Gérald Schroeder,
01:15qui, lui, était toujours un peu pompette.
01:18Toujours un verre dans le nez.
01:19Bon, à l'arrivée aussi, il a sauvé son pays.
01:21Avec la même volonté.
01:22Vous ne voyez pas cette volonté aujourd'hui ?
01:24Peut-être, il y en a quelques-uns qui vont peut-être se manifester.
01:27Je l'espère, mais simplement, il ne faut pas attendre le général de Gaulle.
01:29Et là, si vous voulez, ce qui me frappe, la ressemblance avec mes 58,
01:32c'est la classe politique.
01:34C'est-à-dire cette assemblée épouvantable,
01:36où personne ne comprend rien,
01:38avec une espèce d'ignardise économique hallucinante.
01:41Et je pense toujours aux phrases du général de Gaulle,
01:44à la fin de la IVème République,
01:46avant qu'il arrive au pouvoir,
01:48qui traitaient tous ces gens à l'Assemblée nationale
01:49de les trottes menus de la décadence,
01:52les farfadés de l'abandon,
01:54les émasculés, les planches pourries, etc.
01:56Comment sommes-nous arrivés là ?
01:59Qui est l'ingénieur ou qui sont les ingénieurs du chaos ?
02:01Vous savez bien.
02:02Non, dites-moi.
02:02Vous savez bien.
02:03C'est-à-dire que ce qui est arrivé avec Emmanuel Macron,
02:05il est arrivé au pouvoir en 2017,
02:09et c'était à l'époque, souvenez-vous,
02:10où tout le monde le voyait comme le Mozart de la finance.
02:13Mais en fait, c'était l'attila de la finance.
02:16C'est-à-dire que là où il est passé,
02:17l'herbe ne repousse pas.
02:18Pourquoi ?
02:19Parce que je pense qu'il a méprisé l'économie.
02:21Et vous savez, c'est une phrase qu'on utilisait beaucoup
02:24du temps de Mitterrand.
02:25C'est des temps lointains.
02:27Mitterrand méprisait aussi l'économie.
02:29Il disait, ça suivra, l'intendant suivra.
02:31Mais non, l'économie, à un moment donné,
02:33elle se venge.
02:34Et on est au moment où l'économie se venge.
02:36Emmanuel Macron, comme vous l'appelez,
02:38l'attila de la finance,
02:40qui a déclaré dans des confidences au GD News
02:42qu'il faudra maintenant rembourser
02:45François-Olivier Gisbert.
02:47C'est le problème de Emmanuel Macron.
02:48Il a des qualités, il est intelligent,
02:50c'est indéniable, etc.
02:51Mais je pense qu'il prend les Français
02:53pour des imbéciles depuis 2017, en gros.
02:56Et là, quand je vois, par exemple,
02:58dans cet interview,
02:58après avoir beaucoup dépensé,
03:01il faut économiser,
03:03après avoir beaucoup protégé,
03:04il faut désormais rembourser.
03:05Mais qu'est-ce que ça veut dire ?
03:06C'est-à-dire, on explique toujours,
03:08cette situation, c'est à cause du Covid.
03:09Et d'ailleurs, le quoi qu'il en coûte,
03:11c'est-à-dire protéger tous ceux
03:13qui étaient menacés par le Covid,
03:15moi, je trouvais ça très bien.
03:16J'étais pour.
03:17Ça s'est fait partout en Europe.
03:19Et ça s'est fait, d'ailleurs,
03:20regardez en Allemagne,
03:21les dépenses publiques ont explosé
03:22et l'année suivante,
03:23quand c'était fini le Covid,
03:25c'était tombé.
03:26Mais lui, non.
03:27Non, ça continuait.
03:28Ça continuait parce que,
03:29à chaque élection,
03:30il faut remettre de l'argent.
03:31À chaque élection,
03:32regardez, augmentation des fonctionnaires,
03:33augmentation des retraités,
03:35la dernière présidentielle.
03:36Attendez, on va reprendre dans l'ordre.
03:37Vous estimez que ce n'est pas à nous
03:39de payer.
03:41Mais maintenant, nous sommes,
03:42j'allais dire,
03:43au pied du mur
03:43et même dans le mur.
03:45Comment vous analysez,
03:46quand même,
03:46cette décision de François Bayrou ?
03:47Certains infirment
03:48qu'il pourrait partir auréolé
03:50d'une image sacrificielle
03:51ou alors,
03:52comme on peut le lire
03:52dans la presse ce matin,
03:53sous la plume,
03:54notamment,
03:54de Cécile Cornudé
03:55dans Les Eaux-Cours.
03:55En réalité,
03:56ils ne pensaient pas du tout
03:57que le RN et le PS
03:59allaient voter contre
04:00la confiance.
04:03Je pense que c'est un peu
04:04sous les estimés,
04:05François Bayrou,
04:05moi, j'adore.
04:06Vous le connaissez bien ?
04:07Oui.
04:09C'est une formidable journaliste.
04:10Je la lis avec passion.
04:12Je pense que ça,
04:12c'est plutôt la vision
04:13de son entourage.
04:15L'entourage de François Bayrou ?
04:16Oui, c'est quelqu'un
04:16qui est un peu caché.
04:17Je pense qu'il était content
04:19de faire,
04:20je pense,
04:20comme ça,
04:21lire,
04:22avoir les choses
04:23un peu loin.
04:25C'est quelqu'un qui,
04:26il voulait marquer les choses.
04:28C'est-à-dire que,
04:28c'est un obsédé de la dette.
04:30On fait partie du même club
04:31des obsédés de la dette.
04:33Donc, vous le voyez
04:33comme un lanceur d'alerte
04:35incompris sur la dette
04:36et les déficits.
04:37Oui, je pense qu'il savait
04:38qu'il serait incompris.
04:39Il voit bien que la situation
04:40était impossible.
04:40C'est-à-dire que,
04:41de ne pas faire passer,
04:42de ne pas réussir
04:43à pouvoir faire passer
04:44ce petit plan de rigueur
04:46minable,
04:47c'est-à-dire 43,8 milliards
04:49d'économies.
04:49Pardon,
04:50petit plan de rigueur minable
04:51avec deux jours,
04:52oui,
04:52mais les deux jours
04:53fériés ne passent pas du tout.
04:54Oui, d'accord.
04:54Mais enfin bon,
04:55ce n'est pas à la hauteur
04:56de la situation,
04:57il le sait très bien.
04:58Et le fait que ça provoque
04:59un tel désordre,
05:01ça montre bien une chose,
05:02c'est-à-dire que les Français
05:02ne sont pas encore prêts,
05:03mais ils vont l'être.
05:04Vous verrez,
05:05ça viendra.
05:05Vous avez dit
05:06qu'ils n'ont pas conscience
05:07réellement,
05:07François-Olivier Gisbert,
05:08pardonnez-moi,
05:09quand on voit la situation,
05:10beaucoup de Français
05:11se sentent dépossédés,
05:12déclassés,
05:13d'un point de vue culturel,
05:14sécuritaire,
05:15et financiés.
05:15Vraiment,
05:16est-ce qu'on ne se rend pas
05:16compte de la situation ?
05:17Non, non, mais attendez,
05:18je ne vais pas impliquer
05:19les Français dans cette affaire.
05:21Le responsable principal,
05:23c'est Emmanuel Macron.
05:24C'est-à-dire,
05:24c'est au président de la République
05:26de dire les choses.
05:27C'est-à-dire, vous voyez,
05:28le discours sur la dette,
05:29par exemple,
05:30excellent discours
05:30de François Bayrou.
05:31Moi, je trouvais ça formidable.
05:33D'ailleurs, chez vous,
05:34j'entendais hier Alexis Brézé,
05:35enfin, il était comme moi,
05:37c'est-à-dire toute personne raisonnable
05:38se dit, voilà,
05:39enfin, enfin,
05:41un politique important,
05:42un poste important
05:43qui le dit.
05:44Mais ça devrait être aussi
05:45le président de la République.
05:45Pardonnez-moi,
05:46un ancien Premier ministre
05:47l'a dit il y a quelques années,
05:48François Fillon.
05:48Oui, François Fillon,
05:49bien sûr,
05:50mais c'était déjà
05:50il y a très longtemps.
05:51Nous étions dans une situation
05:52catastrophique déjà.
05:54Mais on pourra trouver,
05:55Michel Rocard disait
05:56des choses semblables,
05:57etc.,
05:57et Raymond Barre aussi.
05:58Mais si vous voulez,
05:59la situation n'était pas,
06:00comme aujourd'hui,
06:02épouvantable.
06:03Alors, simplement,
06:04évidemment,
06:04je ne fais pas partie
06:05de ceux qui pensent
06:06que la crise financière,
06:09Maus,
06:09va nous tomber dessus
06:10à tout moment.
06:11Bon, c'est vrai que le FMI
06:12peut bouger à un moment donné,
06:12on voit que la bourse
06:13n'est pas contente.
06:15Mais en même temps,
06:15vous savez,
06:16dans tous les cas,
06:16il y a un risque.
06:17Parce que même si on s'en sort,
06:19il y a le risque du lit-coût,
06:20là,
06:20qui se ferme lentement,
06:23avec les taux d'intérêt
06:24qui augmentent
06:25et l'économie
06:26de plus en plus anémique.
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