- il y a 7 semaines
Sébastien Brun, un fleuriste de Grenoble, commerçant prospère et ambitieux, jeune papa heureux en ménage depuis quatre ans avec Denize Soares, une jeune Brésilienne, décide de tout quitter sur un coup de tête pour refaire sa vie au Brésil.
Catégorie
✨
PersonnesTranscription
00:00:00C'est parti !
00:00:30Denise Soares, la peau dorée et le sang chaud d'une Brésilienne.
00:00:41Le goût de la fête est un accent qui roule.
00:00:44Elle avait tout pour plaire à Sébastien, un jeune fleuriste de Grenoble, avec qui elle a eu un bébé.
00:00:50Mais ce qu'il ne savait pas, Sébastien, c'est que Denise avait bien d'autres talents.
00:00:54Une force de persuasion hors du commun et une capacité extraordinaire à se sortir de toutes les situations, quitte à mentir.
00:01:03Quand il n'est pas rentré avec elle de vacances, Denise a porté plainte contre lui pour abandon de famille.
00:01:09Et tout le monde l'a cru contre l'évidence.
00:01:13Les parents de Sébastien ont mis des années à retrouver le corps de leur fils.
00:01:16Grenoble, le 13 avril 2005.
00:01:45Un couple de retraités se présente au commissariat.
00:01:50Marie-Thérèse et Bernard Brun viennent signaler la disparition de leur fils.
00:01:58Sébastien gère le magasin de fleurs de la famille.
00:02:01L'été dernier, il a profité de la fermeture annuelle pour partir en vacances avec sa compagne brésilienne, Denise, et leur bébé de 8 mois.
00:02:09Ils sont allés dans sa région à elle, près de Salvador de Bahia.
00:02:15Mais fin août, Sébastien n'est pas rentré.
00:02:18À ce moment-là, un coup de fil de Denise qui nous dit, voilà, je rentre toute seule du Brésil et Sébastien veut prolonger ses vacances.
00:02:31On trouve ça un peu étrange qu'ils ne rentrent pas tous ensemble, mais ça se peut que Sébastien désire prolonger ses vacances.
00:02:41En septembre, le magasin, c'est assez calme.
00:02:44Personnellement, je lui dis, il n'y a pas de problème.
00:02:48Il a eu une dure saison, il peut continuer ses vacances tant qu'il veut, mais il faut qu'il soit rentré fin septembre.
00:02:56J'ouvrais avec ma fille l'affaire, et puis tout allait bien.
00:03:03Les semaines passent, mais Sébastien ne rentre pas.
00:03:07Et à l'automne, il annonce à Denise qu'il a décidé de rester au Brésil, il veut couper les ponts avec sa famille.
00:03:14On s'est dit peut-être qu'il a perdu la tête, qu'il est bien là-bas, et il ne veut plus revenir, il veut tout laisser.
00:03:22Ça arrive, on voit souvent des gens qui ont de grosses responsabilités, qui laissent tout.
00:03:28Impossible de raisonner Sébastien.
00:03:30Bernard et Marie-Thérèse n'ont plus aucun contact avec lui, c'est Denise qui fait le relais.
00:03:39Alors, début avril, 15 jours avant de se présenter au commissariat,
00:03:44les Bruns sont partis au Brésil.
00:03:55Denise leur avait donné la nouvelle adresse de Sébastien.
00:03:58Je frappe, personne ne répond, et là, ma femme frappe à côté.
00:04:21Une personne très aimable arrive.
00:04:23Nous, on a des photos de Sébastien, de Denise.
00:04:27La voisine nous dit, non, ce monsieur, je ne l'ai jamais vu.
00:04:31Par contre, elle, je l'ai vu.
00:04:34Mais il n'y avait pas Sébastien.
00:04:35Ils ont poursuivi leur route, direction Caboussou, le village de Denise, à deux heures de là.
00:04:48Denise, qui fait régulièrement des allers-retours au Brésil, a confié le bébé à sa mère quelques mois plus tôt.
00:04:55Selon elle, Sébastien passe régulièrement voir son fils.
00:04:58Nous allons voir la maman, la maman de Denise, qui nous reçoit super bien, qui est très gentille, qui a notre petit-fils dans les bras.
00:05:07Elle dit qu'elle a vu Sébastien une fois, au mois d'août, qu'elle ne l'a pas revu.
00:05:14Et là, chose étrange, elle me dit, oui, Sébastien travaille, il est à Grenoble.
00:05:18Ça, c'est ce que Denise a raconté à sa mère.
00:05:24Je me dis, là, elle nous ment, elle nous ment, pour cacher quelque chose de peut-être grave.
00:05:34Marie-Thérèse et Bernard Brun sont très inquiets.
00:05:37Ils ont déposé une plainte, là-bas, à Interpol.
00:05:40Mais les policiers français restent prudents.
00:05:46Que la belle-fille, Mente, ne rend pas cette disparition forcément inquiétante.
00:05:53Et puis les Bruns ont quand même mis huit mois à s'alarmer.
00:05:58D'habitude, les disparitions inquiétantes de personnes sont signalées très rapidement, environ 24, voire 48 heures après la disparition.
00:06:07La première chose qui m'interpelle, c'est de comprendre pourquoi des parents, et d'autant plus des parents,
00:06:14ont pu attendre autant pour déclarer ce qu'ils estiment être une disparition inquiétante.
00:06:22Les semaines suivantes, les parents apportent de nouveaux éléments troublants.
00:06:27Denise a vendu le 4x4 et soldé une assurance vie de Sébastien en imitant sa signature.
00:06:37Elle est en train de dépouiller leur fils.
00:06:43Elle a carrément décalqué la signature Sébastien.
00:06:48J'ai pris les feuilles, je les ai mises au jour, et c'est là que j'ai vu que la signature était exactement la même.
00:06:55Chose impossible. On ne peut pas avoir la même signature.
00:06:59On peut en faire trois. Trois signatures les mêmes, c'est impossible.
00:07:02Pour les policiers, le faux n'est pas probant, mais l'affaire est douche.
00:07:10Ils épluchent les comptes du fleuriste.
00:07:12L'argent a été encaissé sur le compte joint de Denise et Sébastien.
00:07:16Denise a aussi soldé la seconde assurance vie de Sébastien pour un montant de 16 000 euros.
00:07:22En deux mois, elle a touché plus de 50 000 euros.
00:07:30Je me dis que dans la mesure où il y a un compte joint, la compagne a la confiance de son compagnon.
00:07:38Donc, cet argent, ma foi, peut-être que c'est Sébastien lui-même qui lui a demandé de solder l'assurance vie,
00:07:48c'est totalement ouvert tant que je n'ai pas d'autre version que celle des parents.
00:07:54Les policiers aimeraient entendre les explications de Denise.
00:07:58Mais deux mois ont passé et la Brésilienne est repartie dans son pays pour récupérer le bébé qu'elle avait confié à sa mère.
00:08:06Quand Denise Soares apprend que ses beaux-parents l'accusent de vol, elle saute sur le téléphone.
00:08:16Depuis le Brésil, elle laisse aux policiers 4 messages en 48 heures.
00:08:22Elle est scandalisée, elle veut rétablir la vérité.
00:08:25Elle indique qu'elle va écourter son voyage pour nous rencontrer au plus tôt.
00:08:30Elle nous dit que c'est très important, qu'elle veut nous parler, tout est pressant.
00:08:34Elle nous semble, je ne dirais pas apeurée, mais en tout cas, avoir des déclarations très importantes à donner au service de police.
00:08:43Elle arrive au commissariat fin juin, son bébé dans les bras.
00:08:48C'est une femme qui est très séduisante, sourire aux lèvres, qui se présente à nous.
00:08:54Elle a l'air sûre d'elle.
00:08:58Et paradoxalement, très calme si je m'en réfère au message laissé sur mon répondeur.
00:09:03Denis Soares explique que ce sont ses beaux-parents qui mentent.
00:09:09Ils savent parfaitement que leur fils est installé au Brésil.
00:09:12C'est même pour ça qu'ils ne sont pas venus porter plainte plus tôt.
00:09:16En août, Sébastien a enregistré un message vidéo pour eux.
00:09:20Denise le leur a montré dès son retour du Brésil.
00:09:24Elle le donne aux policiers.
00:09:25Pour vous dire que je suis très très bien dans mon hamac, que je n'ai pas envie de rentrer, que je ne rentrerai pas.
00:09:31Une petite pensée pour Sonia qui va devoir se débrouiller toute seule au magasin.
00:09:36Parce que là, je suis heureux.
00:09:38Je suis dans un petit paradis qui s'appelle Imbasai.
00:09:42Hamac, cocotier, plusieurs femmes rien que pour moi.
00:09:47Denise n'est pas au courant, mais bon, je l'ai déjà trompé dix fois.
00:09:49Et c'est la belle vie.
00:09:52Je suis complètement fond de ce pays.
00:09:55Et je ne rentrerai pas.
00:09:59Et puis, elle apporte d'autres preuves.
00:10:03Des images du terrain que Sébastien avait décidé d'acheter pour construire une maison.
00:10:07Parce qu'il comptait bien refaire sa vie au Brésil.
00:10:10A Grenoble, il avait beaucoup trop d'ennuis.
00:10:14Mon chéri, dans son paradis.
00:10:19Première...
00:10:22Devant le bungalow.
00:10:23Devant le bungalow.
00:10:24Des endroits qu'il a choisis.
00:10:27Pour Denise Suarez, Sébastien Brun avait prévu de longue date de partir au Brésil pour se mettre vers.
00:10:34Il avait apparemment trempé dans des affaires un petit peu louches.
00:10:37Elle nous apprend que Sébastien était impliqué dans des activités frauduleuses qu'il avait organisées au niveau du magasin, au niveau de l'entreprise familiale.
00:10:50Elle nous parle plus ou moins d'un trafic de cartes bancaires avec à la clé du blanchiment d'argent.
00:10:55Elle raconte aussi que Sébastien était raquetté.
00:11:01Chaque mois, il versait de grosses sommes à des inconnus.
00:11:05Là encore, elle en a la preuve.
00:11:07Le cahier de finances secret de Sébastien.
00:11:10On y lit plusieurs fois « black » ou « têtes extérieures ».
00:11:14A l'automne dernier, explique-t-elle, les mafieux ont tenté plusieurs fois de joindre Sébastien.
00:11:22Elle nous dit que c'est des gens qui veulent savoir où est Sébastien, qui disent que Sébastien leur doit de l'argent.
00:11:29Donc le lien est fait pour elle assez rapidement.
00:11:35Les parents de Sébastien sont parfaitement au courant de ces trafics.
00:11:39Ils sont dans la combine d'ailleurs.
00:11:40Ils ont même eu un gros redressement fiscal.
00:11:48Non.
00:11:49S'ils l'accusent aujourd'hui, c'est parce qu'ils veulent récupérer la garde de leur petit-fils.
00:11:55Ce sont des gens qui l'ont parfois menacé.
00:11:58Et menacé encore dernièrement, puisque quelques jours avant l'audition,
00:12:02elle dit qu'ils l'ont menacé alors qu'elle les rencontre de façon opportune à Villardelan.
00:12:07Madame Brun lui dit qu'elle va récupérer son petit-fils.
00:12:11Et Monsieur Brun lui dit que de toute façon, jamais on croira ce qu'elle va raconter.
00:12:16Et que c'est elle qui va aller en prison.
00:12:21Denise fait un portrait très dur de Sébastien.
00:12:25Il la maltraitait.
00:12:26C'était un égoïste, un flambeur.
00:12:29Au Brésil, il étalait son argent.
00:12:31A la fin de l'été, il l'appelait encore régulièrement pour prendre des nouvelles du petit.
00:12:39Mais depuis cinq mois, c'est silence radio.
00:12:44Elle s'effondre.
00:12:46Elle pleure beaucoup.
00:12:48Elle finit par reconnaître l'escroquerie, les faux en écriture,
00:12:51qu'elle justifie par le fait que non seulement elle est abandonnée de Sébastien avec ses deux enfants,
00:12:56donc elle n'a plus rien pour vivre, que Sébastien lui-même l'a abandonnée,
00:13:00mais que la famille de Sébastien, alors même qu'elle était employée dans l'entreprise familiale,
00:13:06l'a licenciée.
00:13:07Donc se retrouvant totalement démunie, elle, elle a utilisé cet argent pour survivre.
00:13:14On la sent sincère.
00:13:20Elle est convaincante.
00:13:21La balance penche maintenant du côté de Denise.
00:13:29S'il y a une victime dans cette affaire, c'est elle.
00:13:34Par ailleurs, elle a déjà déposé deux mains courantes pour abandon de famille.
00:13:39La première remonte à cinq mois.
00:13:42Elle avait peur qu'ils n'emmènent leur bébé au Brésil.
00:13:46Et elle vient d'écrire au procureur pour porter plainte contre Sébastien.
00:13:51Marie-Laure Masse, vous êtes la juge d'instruction chargée de ce dossier.
00:14:04Une information judiciaire pour recherche des causes de la disparition est ouverte
00:14:08et vous êtes confrontée en fait à deux versions,
00:14:10celle des parents et celle de Denise Soares, laquelle vous paraît la plus crédible.
00:14:15Je ne privilégie aucune des deux hypothèses.
00:14:19Peut-être que ce que dit Denise est vrai, peut-être que l'inquiétude des parents de Sébastien est fondée.
00:14:26Donc c'est à partir de là que...
00:14:27Parce qu'en effet, il y a du racket à Grenoble, il y a de la mafia.
00:14:30Tout à fait, tout à fait.
00:14:32Les déclarations de Denise Soares sur l'implication de son compagnon dans un réseau de criminalité organisée
00:14:38avec du trafic de cartes bancaires peuvent se tenir.
00:14:42Quelles sont les premières investigations que vous diligentez ?
00:14:46Alors à ce moment-là, je saisis la sûreté départementale
00:14:49et je leur demande notamment de vérifier par le biais de réquisitions téléphoniques,
00:14:54de vérifier si, ainsi que l'a déclaré Denise Soares,
00:14:58Sébastien lui a téléphoné tous les dimanches d'août 2004 à mars 2005.
00:15:05Et je demande également qu'on vérifie l'existence de ces éventuels créanciers dont Denise Soares parle.
00:15:12Et que donnent ces investigations ?
00:15:14Il n'y a eu aucun appel, aucun appel sur les divers téléphones de Denise Soares
00:15:20en provenance du Brésil, contrairement à ce qu'elle a pu dire.
00:15:24Il n'y a pas d'appel non plus de créanciers éventuels
00:15:27qui feraient du chantage auprès de Sébastien Brun.
00:15:30Donc sur cette période-là, il n'y en a pas.
00:15:32Et vous faites examiner aussi, je crois, les comptes bancaires de Sébastien Brun.
00:15:35Tout à fait. On se rend compte à ce moment-là qu'au moment de son départ au Brésil,
00:15:40il y a environ 50 000 euros, je crois, sur ses comptes bancaires.
00:15:45On n'a pas de dépenses importantes.
00:15:47Et on n'a pas non plus de retrait important d'argent
00:15:50qui pourrait justifier que Sébastien ait voulu, effectivement,
00:15:57quitter sa vie en France et en refaire une autre au Brésil.
00:16:00La PJ de Grenoble est saisie.
00:16:09Les policiers commencent par examiner l'hypothèse du départ volontaire.
00:16:12Ils doivent vérifier si le jeune fleuriste avait bien des raisons de partir
00:16:16et s'il avait planifié de tout quitter.
00:16:22Sébastien a 31 ans.
00:16:24Il a repris le magasin de fleurs de ses parents avec sa sœur, Sonia.
00:16:28Et depuis deux ans, c'est lui le patron.
00:16:30Et l'affaire marche bien.
00:16:36Sébastien est un garçon qui aime son travail.
00:16:38C'est rapporté de manière unanime par ses employés, par ses amis.
00:16:43C'est quelqu'un qui s'investit dans son commerce
00:16:46et qui, on peut le dire, semble passionné par ce qu'il fait.
00:16:52Pour tout son entourage, Sébastien est parti en vacances
00:16:56et il avait bien l'intention de rentrer fin août.
00:17:01Le premier des éléments qui nous laisse penser que Sébastien avait prévu un retour,
00:17:06c'est qu'il a acheté des billets d'avion aller et retour, justement.
00:17:09La deuxième chose, il a trouvé une liste de tâches à faire en rentrant de voyage
00:17:18qui montrait bien qu'il avait prévu pas mal de choses dès son retour sur Grenoble.
00:17:24Sébastien avait plein de projets pour sa société.
00:17:26Il avait envie d'avoir un petit kiosque de fleurs au centre de Grenoble.
00:17:33Il l'avait vu avec son banquier.
00:17:35D'ailleurs, il lui écrit en lui disant bien,
00:17:37à la rentrée, on se voit, pour s'entendre.
00:17:40Il avait fait les démarches auprès de la mairie.
00:17:43Tout était fait pour que ça marche.
00:17:48Les policiers enquêtent aussi sur les liens présumés de Sébastien avec la mafia.
00:17:52Mais contrairement à ce que leur a dit Denise,
00:17:55ils ne trouvent aucun trafic, pas de redressement fiscal non plus.
00:18:00C'est une affaire saine.
00:18:04Force est de constater que nous n'avons rien trouvé
00:18:06et que cette thèse d'ennui, de pression, de raquettes, de malversations en tout genre
00:18:11a été totalement et rapidement écartée par les investigations qui ont été menées.
00:18:18On envisage également qu'il s'agisse là d'une manipulation,
00:18:21d'un mensonge supplémentaire de Denise Soares
00:18:24pour tenter de porter le discrédit sur sa belle famille et sur ce commerce.
00:18:29Si Sébastien n'avait aucune raison de se mettre au vert,
00:18:33pourquoi Denise ment-elle ?
00:18:36Que cherche-t-elle à cacher ?
00:18:39Denise et Sébastien vivent ensemble depuis près de 6 ans
00:18:42et ils ont un bébé.
00:18:44Par ailleurs, elle a la garde alternée de sa fille aînée,
00:18:47une petite de 8 ans, née d'un premier mariage.
00:18:52Pas d'avant-connue.
00:18:54Lui, en revanche, semble assez volage.
00:19:00Manifestement, c'est aussi quelqu'un qui a pour habitude
00:19:02de jongler en permanence avec une ou plusieurs maîtresses.
00:19:07Trait de caractère qui est d'ailleurs connu de son environnement,
00:19:11de ses amis, de ses parents,
00:19:12mais d'une manière un petit peu plus surprenante
00:19:14qui semble aussi connue de Denise Soares elle-même.
00:19:20Des liaisons, certes.
00:19:22Mais les policiers ne trouvent aucune maîtresse
00:19:24pour laquelle Sébastien aurait pu tout quitter,
00:19:27non seulement Denise,
00:19:29mais aussi son bébé, son travail, sa famille.
00:19:31Tous les deux jours, il nous téléphonait à peu près.
00:19:36Le dimanche, après son travail, avec Denise,
00:19:40il montait nous voir,
00:19:42Sonia aussi, notre gendre.
00:19:44On était quand même toujours en famille.
00:19:48Il avait son fils, il était heureux avec cet enfant.
00:19:52Il ne l'aurait jamais laissé.
00:19:53Jamais.
00:19:54Philippe Kélangian, vous étiez le meilleur ami de Sébastien.
00:20:07Vous vous voyez très souvent à Grenoble.
00:20:09Ce n'était pas un solitaire, en fait, Sébastien.
00:20:12Non, non.
00:20:13Il aimait bien être toujours avec ses amis, avec sa famille.
00:20:17Nous, on se voyait deux, trois fois par semaine minimum.
00:20:21C'était quelqu'un qui était en permanence entouré.
00:20:24Il vous avait parlé, j'imagine, de ce voyage au Brésil.
00:20:27C'était ses vacances annuelles,
00:20:30de fin de saison pour un fleuriste,
00:20:33et avant de reprendre en septembre.
00:20:36Et comme la famille de Sébastien,
00:20:37vous avez eu du mal à croire à ce départ volontaire.
00:20:40Le problème, c'est qu'au bout d'un mois,
00:20:42quand le magasin est ouvert par sa sœur
00:20:44et que lui, il n'est toujours pas de retour,
00:20:46il y a un vrai problème.
00:20:48Parce que c'est son magasin
00:20:49et que pour lui, il n'était pas concevable
00:20:53de ne pas revenir s'occuper de ses affaires.
00:20:56Et ça ne correspondait pas à sa personnalité, en fait, c'est ça ?
00:20:59Non, non, non.
00:21:00Sébastien, c'est toujours...
00:21:02Enfin, c'est calculé, quoi.
00:21:03C'est programmé, on fait bien les choses,
00:21:05on note tout.
00:21:07Ce que je vais faire dans une semaine, dans un mois.
00:21:09Tout lâcher comme ça du jour au lendemain
00:21:12et puis sans en informer les gens,
00:21:17ça ne correspondait pas à Sébastien, quoi.
00:21:21Je suis allé sur sa boîte messagerie
00:21:22parce qu'on avait l'habitude de pouvoir les utiliser chacun
00:21:27et il n'y avait eu aucun mouvement depuis son départ, en fait.
00:21:30Moi, je lui avais envoyé un mail au mois d'août
00:21:34et celui-ci n'avait même pas été ouvert.
00:21:39Au fur et à mesure de leur enquête,
00:21:46les policiers comprennent mieux l'inquiétude des parents,
00:21:49mais aussi leur passivité pendant huit mois.
00:21:51En fait, ils ont été manipulés par leur propre belle-fille
00:21:54qui semble parfaitement convaincante.
00:21:56Denis Soares a largement profité de la confiance de ses beaux-parents.
00:22:13Pour nous, elle est rentrée dans notre famille,
00:22:17elle était acceptée comme notre fille.
00:22:20En plus, c'était un couple qui avait l'air de bien s'entendre.
00:22:26Elle nous a donné un beau petit-fils.
00:22:30En plus, elle n'avait pas de famille à Grenoble.
00:22:32Elle avait des amis, mais elle n'avait pas de famille.
00:22:34Moi, j'avais beaucoup d'affection pour elle.
00:22:35On avait beaucoup d'amour pour elle et elle, elle nous le rendait bien.
00:22:42Elle ne savait pas quoi faire pour nous faire plaisir.
00:22:44Les fêtes, les anniversaires, tout était prétexte à des échanges très affectueux.
00:22:50Les relevés téléphoniques sont formels.
00:22:56Denise n'a jamais parlé à Sébastien depuis qu'elle est rentrée en France fin août.
00:23:01Pourtant, elle a fait croire le contraire à ses beaux-parents et facilement.
00:23:12Pendant des mois, elle leur a fait croire qu'elle venait de lui parler.
00:23:16Elle offrait un cadeau et elle disait que c'était de la part de Sébastien.
00:23:20Nous, on est contents.
00:23:22On est contents, disent Sébastien, à penser à nous, à penser à son petit-neveu, à penser à son fils.
00:23:30Denise est même allée jusqu'à simuler un appel de Sébastien devant sa soeur et une employée du magasin.
00:23:39Je n'ai pas forcément écouté ce qu'elle était en train de dire, mais je me rappelle juste à la fin.
00:23:45C'est vraiment quelque chose qui m'a marquée.
00:23:47Elle a dit, mais Sébastien, mais pourquoi tu me fais ça ?
00:23:51Et puis, elle s'est jetée par terre.
00:23:57À ce moment-là, Sonia arrive, la prend avec elle.
00:24:00Elles vont s'enfermer dans la chambre froide.
00:24:02Et donc, apparemment, moi, ce que j'ai compris à ce moment-là, c'est que Sébastien l'a quittée.
00:24:06C'était tellement intense en émotions.
00:24:12Enfin, elle s'est mise à pleurer.
00:24:14C'était...
00:24:15Ouais, on comprenait que c'était...
00:24:17Un désastre, ce qui est arrivé, quoi.
00:24:20C'était une catastrophe.
00:24:23En réalité, c'est Lisa qui a décroché avant de passer le téléphone à Denise.
00:24:28Et elle est catégorique.
00:24:29Ce n'est pas Sébastien qui était au bout du fil.
00:24:33C'était un homme avec un très fort accent sud-américain.
00:24:38C'était absolument pas Sébastien.
00:24:42Mais sur le coup, la famille a marché.
00:24:45Et Denise a trouvé des prétextes de plus en plus gros pour justifier le silence de Sébastien.
00:24:51Il aurait le sida et trop honte pour en parler.
00:24:54Il tremperait dans toutes sortes de trafics.
00:24:56Un jour, elle me donne un fusil de chasse.
00:25:01Et là-dessus, bien sûr, elle dit, avec le trafic d'armes qu'il faisait...
00:25:05Je fais, comment, Sébastien, il faisait du trafic d'armes ?
00:25:08Elle me dit, oui, oui, oui.
00:25:10Mais je lui dis, mais il les met où, les armes ?
00:25:13Comment fait-il ?
00:25:14Oh, ben, il les met dans la maison et il les cache derrière une armoire.
00:25:20J'ai dit, écoute, on va prendre tout de suite ces armes et les ramener à la police.
00:25:24Il ne faut pas garder des armes comme ça, cachées derrière cette armoire.
00:25:30Elle me dit, oh non, non, ne te tracasse pas.
00:25:32Les armes, je les ai prises et je les ai utilisé.
00:25:37Elle avait toujours...
00:25:38Elle rebondissait tout le temps.
00:25:43Vous savez, c'est tellement bien fait que vous arrivez à croire.
00:25:47C'est quelque chose de bizarre, mais on est pris dans cette espèce d'engrenage.
00:25:54Denise, elle a cette faculté de nous raconter des histoires.
00:25:58Et puis peut-être aussi qu'à quelque part, on a envie d'y croire aussi, à ces histoires.
00:26:03On a peut-être envie aussi de penser que Sébastien, peut-être, que oui, il est malade,
00:26:08mais qu'à quelque part, il reviendra.
00:26:11Voilà, on a envie de croire ça.
00:26:13Les parents gobent tout, le sida, les trafics.
00:26:19Mais tout ça les inquiète.
00:26:21Ils pressent Denise de partir avec eux au Brésil.
00:26:25Parce qu'on dépendait d'elle.
00:26:27Dites-vous bien qu'on ne connaît pas la langue, on ne connaît pas le pays.
00:26:30Nous dépendions complètement d'elle.
00:26:32Donc on attendait le moment précis où elle serait d'accord pour qu'on parte ensemble.
00:26:39Mais Denise commence à prendre ses distances.
00:26:43Elle se met systématiquement en arrêt maladie depuis que le magasin ne lui verse plus le salaire de Sébastien.
00:26:51En février, les parents découvrent que Denise est repartie au Brésil sans eux, en cachette.
00:26:58Peu de temps après, ils reçoivent des cartes postales de Sébastien.
00:27:02La carte postale est écrite par Sébastien.
00:27:07Et l'enveloppe est écrite par Denise.
00:27:10On reconnaît bien son écriture.
00:27:11Et elle envoie tout ça au magasin.
00:27:13Alors que Sébastien, depuis l'âge de 8 ans, il nous envoie des cartes postales.
00:27:18Là où on habite, à Saint-Pierre, il n'envoie jamais des cartes postales au magasin.
00:27:24Denise a probablement conservé ses cartes pour les poster au cours de son voyage en février.
00:27:29Les parents décident de partir au Brésil et découvrent le poteau rose.
00:27:36Sébastien a disparu.
00:27:38Denise vole son argent.
00:27:40Elle leur ment depuis 8 mois.
00:27:48Elle était absolument envoûtante pour eux.
00:27:52Je crois que c'est une femme qui, tant qu'on est dans son discours, sous son emprise,
00:27:56on est incapable d'avoir la moindre clairvoyance.
00:28:00Finalement, les parents bruns, ils vont pouvoir poser les pieds par terre
00:28:04et se dire que ce n'est pas normal du tout qu'ils nous aient donné de nouvelles
00:28:06à partir du moment où ils n'ont plus de contact avec Denise Soares.
00:28:12Tant qu'elle est en contact avec eux, ils sont complètement ensevelis sous ces mensonges.
00:28:16– Monsieur Kellenjian, vous aussi, Denise Soares, vous a fait marcher pendant longtemps.
00:28:30– Oui, oui.
00:28:30Elle connaît très bien Sébastien.
00:28:32Tout ce qu'elle raconte correspond un peu à sa vie, à des rumeurs ou à des choses comme ça.
00:28:41Donc, dans l'absolu, vous pouvez toujours vous dire, il y a une infime possibilité que ça soit vrai.
00:28:46Et à chaque fois, elle vous apporte un petit peu des éléments qui vous mettent le doute.
00:28:53Et on se pose toujours la question.
00:28:55– Elle a un aplomb incroyable, c'est ça ?
00:28:57– Ah oui, incroyable, oui, oui.
00:28:58Vous avez même de la peine pour elle, parce que vous vous dites, mince.
00:29:02Mais d'un autre côté, vous n'arrivez toujours pas à croire et à comprendre
00:29:05pourquoi ils ne donnent pas de nouvelles, malgré tout ça.
00:29:08– Elle a fini par vous raconter quoi ?
00:29:10– Après, elle m'a raconté qu'il était rentré en France, sans donner de nouvelles,
00:29:14avec une compagne vénézuélienne qu'il avait rejoint au Brésil.
00:29:19Et qu'elle, elle est revenue, elle a rencontré Denise
00:29:21et lui a rendu comme preuve comme quoi elle était avec Sébastien, sa chaîne de coups.
00:29:27Donc, elle se dit, on va essayer de rencontrer cette jeune femme qui habite sur Grenoble.
00:29:32Et elle nous dit qu'elle n'a jamais rencontré Denise récemment
00:29:36et que la dernière fois qu'elle a vu Sébastien, c'était au mois de juillet.
00:29:40Donc là, c'est la stupeur.
00:29:41On se dit, bon ben voilà, c'est le moment qui a déclenché nos certitudes
00:29:48sur le fait qu'il était arrivé quelque chose de grave à Sébastien
00:29:52et que Denise, on ne savait plus ce qu'elle ne voulait le dire.
00:29:58La police vous a montré la vidéo du hamac.
00:30:02Oui.
00:30:02Qu'en avez-vous pensé ?
00:30:04C'est une farce.
00:30:05C'est une farce parce que c'est elle qui filme,
00:30:08elle est impassible alors qu'elle entend qu'elle l'a déjà trompée des dizaines de fois.
00:30:14Enfin, ça ne correspond pas ni dans le discours de Sébastien
00:30:19ni dans la réaction de Denise qui filme tranquillement sans réaction.
00:30:31Denise ment.
00:30:33Elle cache des choses à ses beaux-parents, aux amis de Sébastien et à la police.
00:30:38Comme s'il était arrivé quelque chose de grave à son compagnon et qu'elle le savait.
00:30:43C'est en tout cas ce que les policiers finissent par se dire et ils la placent sur écoute.
00:30:49Au téléphone, la brésilienne continue de mentir allègrement.
00:30:55À tout le monde.
00:30:57Mais elle ne lâche aucun indice.
00:31:01Denise Suarez ne parle jamais de Sébastien Mrain
00:31:04lors des conversations qu'elle a avec ses différents interlocuteurs.
00:31:07Elle ne parle pas de l'enquête en cours,
00:31:09elle n'essaie pas de savoir si les choses progressent.
00:31:14Il n'y a aucune référence à son compagnon
00:31:16qui a pourtant disparu un peu plus d'un an auparavant au Brésil
00:31:20et au sujet duquel elle dit ne rien savoir.
00:31:25C'est quelqu'un qu'elle semble avoir totalement occulté de sa vie, de sa mémoire.
00:31:30Denise vivait pourtant une histoire passionnelle avec Sébastien.
00:31:33Elle avait 4 ans de plus que lui
00:31:35et à 35 ans, elle voulait se poser.
00:31:37Elle disait toujours que c'était l'homme de sa vie,
00:31:41qu'elle était très heureuse avec lui.
00:31:44Denise pensait se marier avec Sébastien.
00:31:47Mais Sébastien, c'était encore quelqu'un de très charmeur.
00:31:52Elle l'aimait vraiment beaucoup.
00:31:53C'est un homme qu'elle aime.
00:31:58Elle pense les choses réciproques.
00:32:01Très vite, elle va être insécurisée
00:32:03par le comportement de Sébastien Brun
00:32:05dont tout le monde s'accorde à dire
00:32:07qu'il était extrêmement volage, relations multiples,
00:32:12alors qu'elle est en attente de quelque chose
00:32:13qui précisément doit la rassurer et la sécuriser.
00:32:19Denise souffrait des incartades de Sébastien
00:32:22et elle n'hésitait pas à donner la chasse à ses rivales.
00:32:27Certaines de ces jeunes femmes vont nous expliquer
00:32:29avoir vu Denise Soares passer au bas de leur domicile
00:32:32de manière ostensible, à bord de son véhicule,
00:32:35musique à fond.
00:32:38D'autres vont rapporter des propos téléphoniques
00:32:40pratiquement menaçants qu'elle a eus à leur rencontre.
00:32:44Donc c'est quelqu'un qui veut montrer
00:32:45que ce qui lui appartient n'appartient qu'à elle
00:32:48et qu'elle ne partage pas.
00:32:49Le couple se disputait souvent.
00:32:54Pendant sa grossesse,
00:32:55Denise était encore plus jalouse.
00:32:58Erlie se souvient d'une soirée
00:32:59où Denise a tout fait
00:33:01pour retenir Sébastien près d'elle.
00:33:03Il y avait une Brésilienne très belle
00:33:07et Sébastien a commencé à lui parler en anglais.
00:33:11Denise ne comprenait pas cette langue.
00:33:13Elle était dans tous ses états.
00:33:15Tout le temps à couper la conversation,
00:33:18à se mettre entre les deux,
00:33:19à répéter « c'est moi ta copine, c'est moi ».
00:33:22On est sortis ensuite,
00:33:25mais Denise l'a appelée.
00:33:26Elle lui a demandé de revenir
00:33:28parce qu'elle avait des contractions.
00:33:29comme elle était enceinte,
00:33:31il est rentré
00:33:32et il n'est plus venu faire la fête.
00:33:40Quand je suis venue à Grenoble,
00:33:43elle s'est aussi montrée jalouse de moi.
00:33:46Nous sommes allés à la boulangerie
00:33:47avec Sébastien
00:33:48et quand on est revenu,
00:33:50elle nous a fait une crise.
00:33:52Une crise parce qu'on était
00:33:54tous les deux seuls à la boulangerie.
00:33:58La jalousie de Denise
00:34:00n'avait pas de limite.
00:34:03Un matin, Sébastien arrive au magasin
00:34:07complètement flagada,
00:34:11il saignait à peine sur ses jambes.
00:34:13C'est à ce moment-là qu'il nous a raconté
00:34:14qu'il avait voulu sortir le soir
00:34:16et elle, elle n'avait pas voulu.
00:34:23Elle avait mis des choses dans son verre
00:34:25sans qu'il s'en rende compte.
00:34:27Elle l'avait même resservie plusieurs fois
00:34:28et ça l'avait endormie
00:34:31pour toute la soirée.
00:34:33Il était encore dans les vapes le lendemain.
00:34:37D'un côté,
00:34:38il ne le prenait pas trop au sérieux,
00:34:40mais dans un sens,
00:34:42je pense que cette expérience-là
00:34:45l'avait un peu inquiétée.
00:34:56Des somnifères dans le verre de Sébastien.
00:34:59Et si Denise avait rejoué cette scène au Brésil
00:35:02en forçant un peu trop sur les doses ?
00:35:04Les policiers s'intéressent d'autant plus
00:35:06à cette hypothèse
00:35:07qu'un nouveau témoignage
00:35:09apporte de l'eau à leur moulin.
00:35:12Plusieurs mois après la disparition de Sébastien,
00:35:16Denise a fréquenté un homme marié, Steve.
00:35:20Il raconte aux policiers
00:35:22comment l'aventure a tourné au cauchemar.
00:35:25Je connaissais Denise depuis longtemps.
00:35:28On faisait partie de la même bande d'amis.
00:35:32Mais c'est quand Sébastien n'est pas revenu de Brésil,
00:35:36on s'est reproché jusqu'à devenir amant.
00:35:41Steve voulait divorcer pour Denise,
00:35:43mais il a changé d'avis
00:35:45et il a appelé pour lui annoncer qu'il la quittait.
00:35:48Elle m'a crié dessus et elle m'a raccroché au nez.
00:35:58Elle m'a dit qu'elle allait me pourrer la vie.
00:36:0210-15 minutes plus tard,
00:36:04elle m'a rappelé pour proposer
00:36:07qu'on aille manger ensemble à midi.
00:36:09Elle a insisté un peu pour manger dans l'appartement.
00:36:13Denise apporte de quoi préparer 2 assiettes de salade.
00:36:19J'ai remarqué, pendant qu'elle préparait les salades,
00:36:22qu'elle mettait la sauce sur une des salades,
00:36:26une des assiettes,
00:36:27et elle est allée rincer le bol.
00:36:30Elle a préparé une sauce une nouvelle fois
00:36:32pour la deuxième salade.
00:36:36On a commencé à manger
00:36:37et je me souviens de plus rien.
00:36:42Denise apporte de quoi préparer 2 assiettes de salade.
00:36:43a drogué Steve.
00:36:47Elle a ensuite volé ses affaires
00:36:49et appelé sa femme.
00:36:53Elle lui a donné rendez-vous en ville
00:36:55pour l'agresser, l'insulter.
00:36:58Elle a même retenu la portière de sa voiture.
00:37:00La femme de Steve a réussi à prendre la fuite,
00:37:03très choquée.
00:37:04Elle va nous indiquer également avoir été suivie
00:37:06par Denise Suarez,
00:37:07qui continue ses manœuvres d'intimidation.
00:37:09C'est une jeune femme qui est terrorisée
00:37:12par cette rencontre qu'elle a avec Denise Suarez.
00:37:15Steve, lui, a été hospitalisé,
00:37:18mais n'a pas porté plainte par peur des représailles.
00:37:21La juge qui enquête sur la disparition de Sébastien
00:37:24récupère le dossier médical.
00:37:26L'expertise révèle que Steve
00:37:28a été drogué avec des anxiolytiques.
00:37:31Une information judiciaire est ouverte
00:37:33pour administration de substances nuisibles.
00:37:37Marie-Laure Masse, pensez-vous que Denise Suarez
00:37:40ait pu faire la même chose à Sébastien
00:37:43que ce qu'elle a fait à Steve,
00:37:45à savoir l'empoisonner ?
00:37:46C'est possible.
00:37:47– C'est possible.
00:37:48– Sébastien, vous…
00:37:49– C'est possible et surtout,
00:37:50surtout à ce moment-là,
00:37:51c'est vrai que ça nous donne quand même,
00:37:52malgré tout,
00:37:55ça nous montre un aspect de la personnalité
00:37:57de Denise Suarez
00:37:58que jusque-là, trouble,
00:38:02et que jusque-là,
00:38:03que jusque-là, on ignorait.
00:38:06– Avez-vous eu des informations
00:38:08selon lesquelles Sébastien
00:38:09aurait voulu quitter Denise Suarez ?
00:38:13– Oui, c'est ressorti.
00:38:14Sébastien Brun avait beaucoup d'amis,
00:38:16des amis proches auxquels il se confiait.
00:38:19Et ces amis-là ont expliqué,
00:38:22nous ont expliqué que Sébastien a eu,
00:38:25à un moment ou à un autre,
00:38:26l'idée et l'envie de quitter Denise
00:38:30et qu'il s'est confié à ses amis
00:38:31sur cette idée-là.
00:38:33– Avec ces nouveaux éléments,
00:38:35le parquet donc décide d'ouvrir cette fois
00:38:37une information pour homicide volontaire.
00:38:40En fait, vous n'avez plus vraiment de doute.
00:38:42– On n'a effectivement plus de doute
00:38:44sur le fait qu'il est arrivé
00:38:45quelque chose de grave au Brésil,
00:38:47à Sébastien Brun.
00:38:49Quelque chose…
00:38:52À ce moment-là,
00:38:53on ne sait pas encore vraiment
00:38:54si Denise Suarez est impliqué
00:38:56dans cette disparition.
00:38:58En tout cas, on est sûr
00:38:59qu'elle a des éléments,
00:39:02qu'elle connaît des éléments
00:39:03sur cette disparition
00:39:04et qu'elle souhaite nous cacher
00:39:05ces éléments-là.
00:39:06Les policiers attendent donc septembre 2006,
00:39:17plus de deux ans après la disparition
00:39:20de Sébastien,
00:39:21pour placer Denise Suarez
00:39:22en garde à vue.
00:39:26Les policiers commencent
00:39:27par le cas de Steve.
00:39:30Très vite,
00:39:31Denise Suarez reconnaît
00:39:32qu'elle l'a intoxiquée.
00:39:34Mais c'était un accident.
00:39:37À l'époque,
00:39:39elle prenait
00:39:39trois comprimés de l'exomyle
00:39:41qu'elle pilait dans sa salade.
00:39:45Steve a mangé son assiette
00:39:47par erreur.
00:39:48La ficelle est un peu grosse.
00:39:50Cette version accidentelle
00:39:53ne correspond pas du tout
00:39:54à la réalité.
00:39:54Elle dit avoir donné
00:39:56accidentellement
00:39:56une dose normale
00:39:58d'antidépresseurs
00:39:59à son amant.
00:40:01En réalité,
00:40:02on va se rendre compte
00:40:02que ce dernier
00:40:04va se plonger dans un coma
00:40:06durant près de 48 heures.
00:40:09Ce n'est pas crédible,
00:40:11mais Denise Suarez
00:40:12a reconnu au moins le délit.
00:40:17En revanche,
00:40:18elle ne lâche rien
00:40:19sur la disparition
00:40:20de Sébastien.
00:40:21La dernière fois
00:40:22qu'elle l'a vue,
00:40:23c'était à Caboussou,
00:40:24deux jours
00:40:25avant qu'elle ne rentre en France.
00:40:27Elle répète
00:40:27qu'il voulait refaire
00:40:28sa vie au Brésil.
00:40:31Elle nous indique
00:40:32que Sébastien Brun
00:40:33a pris sa voiture,
00:40:35puisqu'elle nous explique
00:40:36à ce moment-là
00:40:37qu'ils avaient chacun
00:40:37un véhicule de location,
00:40:40a pris sa voiture,
00:40:41a quitté le village
00:40:42de Caboussou
00:40:42où il se trouvait
00:40:43le 17 août 2004
00:40:45pour rejoindre Salvador.
00:40:49Et Denise Suarez
00:40:51va profiter
00:40:52de cette absence
00:40:52de Sébastien Brun
00:40:53pour quasiment
00:40:54fuir son pays d'origine
00:40:55et regagner la France.
00:40:56Cette fois,
00:40:57Denise admet
00:40:58qu'elle n'a plus
00:40:59de nouvelles de Sébastien
00:41:00depuis ce moment-là.
00:41:02Elle a menti jusqu'à présent
00:41:03à la demande
00:41:04des parents Brun
00:41:05pour cacher
00:41:06les activités illégales
00:41:07de leur fils.
00:41:09Elle répète ça
00:41:09pendant 48 heures.
00:41:11Les policiers
00:41:12connaissent la chanson
00:41:13en garde à vue.
00:41:15Denise Suarez
00:41:16reste
00:41:16Denise Suarez
00:41:17sûre d'elle-même
00:41:19et convaincante.
00:41:21Elle se défend
00:41:21bec et ongles
00:41:23et en tout cas
00:41:24on comprend
00:41:26qu'elle a décidé
00:41:27d'aller jusqu'au bout
00:41:29de ses montants.
00:41:32Marie-Laure Masse
00:41:33vous interrogeait
00:41:34Denise Suarez
00:41:34à l'issue
00:41:35de sa garde à vue.
00:41:36Elle reconnaît
00:41:37les escroqueries
00:41:38et l'assurance
00:41:38et qu'a-t-elle fait
00:41:39de l'argent ?
00:41:40Elle explique
00:41:41que l'argent
00:41:42elle a dépensé
00:41:43dans des dépenses
00:41:46de la vie quotidienne
00:41:47un petit peu
00:41:48voilà
00:41:49des dépenses
00:41:49de la vie quotidienne.
00:41:50Elle explique
00:41:51qu'elle a également
00:41:51loué une maison
00:41:52au Brésil
00:41:54qu'elle a meublée
00:41:54cette maison
00:41:55et elle continue
00:41:57à expliquer
00:41:57que oui
00:41:58que c'était un petit peu
00:41:59parce que Sébastien
00:42:00l'avait abandonnée
00:42:02et qu'elle souhaitait
00:42:03vivre un petit peu
00:42:05sur son argent.
00:42:06Vous la mettez
00:42:06en examen
00:42:06pourquoi alors ?
00:42:07Je la mets en examen
00:42:08donc pour
00:42:09les faux
00:42:11les escroqueries
00:42:12et pour
00:42:13l'administration
00:42:14de substances
00:42:14nuisibles
00:42:15avec préméditation
00:42:16dont Steve
00:42:18a été
00:42:19victime.
00:42:20Donc pas pour homicide
00:42:21dans le dossier
00:42:22de Sébastien Brun ?
00:42:23Tout à fait
00:42:24je ne la mets pas
00:42:24en examen
00:42:26pour ces faits
00:42:27d'homicide
00:42:27parce que je n'ai pas
00:42:29comme l'indique la loi
00:42:30les indices graves
00:42:32ou concordants
00:42:33me laissant
00:42:34présumer
00:42:36qu'elle a participé
00:42:37à ces faits
00:42:38d'homicide.
00:42:40Elle est placée
00:42:40en détention provisoire ?
00:42:41Elle est placée
00:42:42en détention provisoire
00:42:43effectivement.
00:42:44Je mets en avant
00:42:45le risque de fuite
00:42:46de Nyssoares
00:42:47et Brésilienne
00:42:48le risque de fuite
00:42:49dans son pays
00:42:50les risques
00:42:50de pression
00:42:53sur les témoins
00:42:54les risques
00:42:55de concertation
00:42:56éventuelle
00:42:57avec des complices
00:43:00des co-auteurs.
00:43:02Vous décidez vous-même
00:43:03de vous rendre
00:43:03au Brésil
00:43:04qu'espérez-vous
00:43:05y trouver ?
00:43:06Alors à ce stade-là
00:43:07de l'enquête
00:43:08il apparaît primordial
00:43:10de mener
00:43:12des investigations
00:43:13précises
00:43:14sur les territoires
00:43:15brésiliens
00:43:16pour retracer
00:43:17l'emploi du temps
00:43:18du couple
00:43:19Denis Soares
00:43:21et Sébastien Brun
00:43:21pendant ce mois d'août
00:43:232004
00:43:23pour retracer également
00:43:25de façon précise
00:43:26les derniers instants
00:43:27où on sait
00:43:28que Sébastien Brun
00:43:29a été vivant
00:43:30pour entendre
00:43:32de ce fait
00:43:32des témoins
00:43:33là-bas
00:43:33il y a beaucoup
00:43:35beaucoup
00:43:35beaucoup
00:43:36d'éléments
00:43:37à vérifier
00:43:38sur le territoire
00:43:39brésilien.
00:43:41À Salvador de Baia
00:43:43la juge
00:43:44et le commandant Giro
00:43:45sont épaulés
00:43:46par des policiers
00:43:47brésiliens fédéraux.
00:43:48Leur mission
00:43:49doit durer 10 jours
00:43:50et la collaboration
00:43:51fonctionne tout de suite.
00:43:54On nous avait
00:43:55des pas
00:43:55de police brésilienne
00:43:56corrompue
00:43:58un peu enclin
00:43:58au modernisme
00:43:59et nous avons
00:44:00découvert
00:44:01tout l'inverse.
00:44:01Une police
00:44:03qui quelque part
00:44:04ressemble un petit peu
00:44:05à l'image
00:44:06qu'on peut avoir
00:44:07du FBI américain.
00:44:09Ces policiers brésiliens
00:44:10se sont montrés
00:44:11très compétents
00:44:12et surtout
00:44:13ils ont pris
00:44:14très au sérieux
00:44:15cette affaire.
00:44:17Qu'est-il arrivé
00:44:18à Sébastien Brun ?
00:44:20Les policiers français
00:44:21et brésiliens
00:44:22font et refont
00:44:24le tour de la ville
00:44:24avec sa photo.
00:44:26Ils la diffusent
00:44:27même dans la presse.
00:44:30Quand un étranger
00:44:31arrive à Salvador
00:44:32il attire beaucoup
00:44:33l'attention
00:44:34ne serait-ce que
00:44:36parce que son physique
00:44:37est très différent
00:44:38des gens d'ici.
00:44:41C'est courant
00:44:42dans la région
00:44:42que les gens commentent
00:44:44« Ah regarde
00:44:45il y a un gringo
00:44:45qui est arrivé »
00:44:47« Il y a un nouveau
00:44:47gringo qui habite là »
00:44:49« Donc on se dit
00:44:51que si Sébastien
00:44:52s'était installé ici
00:44:54il aurait obligatoirement
00:44:55été repéré. »
00:44:57Mais tout ça
00:45:00ne donne rien.
00:45:03Malgré la taille
00:45:04importante
00:45:04de la ville
00:45:05de Salvador
00:45:06de millions d'habitants
00:45:07je crois
00:45:07personne n'a jamais
00:45:09signalé sa présence
00:45:10ou relevé sa trace
00:45:11dans ce pays.
00:45:16Reste à interroger
00:45:18les habitants
00:45:18du village de Denise.
00:45:20C'est là
00:45:21que Sébastien
00:45:22a passé le plus
00:45:23de temps.
00:45:23Le village de Caboussou
00:45:29c'est un village
00:45:30au bord de la mer
00:45:31qui vit de la pêche
00:45:33de poissons
00:45:33et de fruits de mer.
00:45:37Les vrais habitants
00:45:38de Caboussou
00:45:38mènent une vie
00:45:39très simple.
00:45:43Sébastien
00:45:43n'est pas passé
00:45:44inaperçu ici.
00:45:46Il ne parlait pas
00:45:46portugais
00:45:47et dépendait
00:45:48de Denise
00:45:48pour se faire comprendre.
00:45:50Ils étaient donc
00:45:50toujours ensemble
00:45:51et le couple
00:45:52n'avaient qu'une seule
00:45:53voiture de location.
00:45:55La version de Denise
00:45:56est donc fausse.
00:45:58Sébastien
00:45:59n'a pas pu
00:46:00partir seul.
00:46:03Le mode de locomotion
00:46:05le plus habituellement
00:46:06utilisé
00:46:07dans le village
00:46:08de Caboussou
00:46:08c'est la traction animale.
00:46:10Donc un véhicule
00:46:11automobile
00:46:11ne passe de toute façon
00:46:12pas inaperçu.
00:46:15Les policiers
00:46:16vérifient l'emploi
00:46:17du temps du couple.
00:46:19Le dernier signe
00:46:20de vie de Sébastien
00:46:21remonte au 17 août
00:46:23la date
00:46:24de la vidéo.
00:46:27À Imbassai
00:46:28ils retrouvent
00:46:29l'hôtel
00:46:29où elle a été tournée.
00:46:31Le registre
00:46:32confirme
00:46:32que Denise
00:46:33et Sébastien
00:46:34y ont passé la nuit
00:46:35avant de quitter
00:46:36l'hôtel
00:46:36le lendemain matin
00:46:37vers 9h30.
00:46:41En fin d'après-midi
00:46:42vers 18h
00:46:43ils se sont arrêtés
00:46:44chez une amie
00:46:45de Denise.
00:46:46Irassema
00:46:51connaissait déjà
00:46:52Sébastien.
00:46:55Il m'appelait
00:46:56maman
00:46:57il me disait
00:46:58qu'en français
00:46:59ça veut dire
00:46:59ma chérie
00:47:00mon amour
00:47:01quelque chose
00:47:02comme ça.
00:47:03C'était vraiment
00:47:04une chouette personne.
00:47:06Les deux fois
00:47:07où il est venu
00:47:07au Brésil
00:47:08il est passé
00:47:09me voir.
00:47:10Ce soir
00:47:12du 17 août
00:47:13Irassema
00:47:14a trouvé
00:47:15Denise
00:47:15très nerveuse.
00:47:19Elle m'a dit
00:47:19regarde
00:47:20je laisse
00:47:20Sébastien ici
00:47:21et je vais vite
00:47:22à la pharmacie
00:47:23mais surtout
00:47:24ne le laisse pas
00:47:25sortir d'ici
00:47:26surtout qu'il ne me
00:47:27suive pas.
00:47:29Mais de toute façon
00:47:30Sébastien n'était pas
00:47:31capable de la suivre
00:47:32il avait un comportement
00:47:34bizarre.
00:47:35D'habitude
00:47:36il arrivait
00:47:37avec le sourire
00:47:37il blaguait
00:47:38et là
00:47:39il n'a pas décroché
00:47:40un mot
00:47:41Denise devait
00:47:42le soutenir
00:47:43par le bras
00:47:43il est resté
00:47:45sans bouger
00:47:45là où elle
00:47:46l'avait laissé assis
00:47:47il était tout raide
00:47:48avec le regard fixe
00:47:50les yeux grands
00:47:51ouverts
00:47:52comme s'il était
00:47:53terrifié.
00:47:57Quand elle est rentrée
00:47:58elle l'a repris
00:47:59par le bras
00:48:00elle l'a mis
00:48:01dans la voiture
00:48:01elle avait un sac
00:48:04transparent à la main
00:48:05avec une petite
00:48:07fiole dedans.
00:48:09Et si Denise
00:48:11avait drogué
00:48:12Sébastien ?
00:48:13La question
00:48:14de l'empoisonnement
00:48:15ressurgit.
00:48:16Ce témoignage
00:48:17de Erasema
00:48:18fait écho
00:48:19de manière parfaite
00:48:20aux différents témoignages
00:48:22que nous avons recueillis
00:48:23de la part de ses proches
00:48:23qui nous le décrivent
00:48:24comme peut-être drogué
00:48:26en tout cas
00:48:27pas dans son état normal
00:48:28lorsqu'il se trouve
00:48:31le 17 août au matin
00:48:32dans le hamac
00:48:33à Ymasaï.
00:48:34C'est cette nuit-là
00:48:35que Sébastien
00:48:36a disparu.
00:48:39Le lendemain matin
00:48:40Denise s'est présentée
00:48:42sans lui
00:48:42dans un autre hôtel
00:48:43elle est donc
00:48:44la dernière personne
00:48:45à l'avoir vue vivant.
00:48:50Madame la juge
00:48:51à votre retour du Brésil
00:48:52vous entendez
00:48:53Denise Soares
00:48:54et vous lui présentez
00:48:55les éléments
00:48:56que vous avez recueillis
00:48:57là-bas
00:48:57et que vous dites-elle ?
00:48:59À ce moment-là
00:49:00elle change de version
00:49:02ce jour-là
00:49:03ils étaient tous les deux
00:49:05à Caboussou
00:49:05le village de sa maman
00:49:07ils se sont disputés
00:49:09lui est sorti
00:49:10il est parti
00:49:10dans le village
00:49:12vers 19h
00:49:14le soir
00:49:14puis il est rentré
00:49:16vers 3h du matin
00:49:17c'est ce qu'elle raconte
00:49:18il n'était pas
00:49:19dans son état normal
00:49:20et c'est à ce moment-là
00:49:21qu'il aurait annoncé
00:49:23à Denise Soares
00:49:24qu'il souhaitait
00:49:25la quitter
00:49:25et rester au Brésil.
00:49:27Et que pensez-vous
00:49:28de cette nouvelle version ?
00:49:29Pour moi
00:49:30cette version-là
00:49:30n'est pas crédible
00:49:32même si au milieu
00:49:34de tous ces mensonges
00:49:36qu'elle peut dire
00:49:37il y a peut-être
00:49:38toujours une petite part
00:49:39de vérité
00:49:40dont on peut se saisir
00:49:41mais en tout cas
00:49:42cette version-là
00:49:43non ne correspond pas
00:49:44aux éléments
00:49:44que l'on a
00:49:45dans notre dossier
00:49:46à ce moment-là.
00:49:47Que décidez-vous alors ?
00:49:49Là à ce moment-là
00:49:49effectivement
00:49:50je considère que
00:49:51j'ai les indices graves
00:49:53ou concordants
00:49:54me permettant
00:49:55de mettre
00:49:56Denis Soares
00:49:57en examen
00:49:59pour homicide volontaire
00:50:00de Sébastien Brun
00:50:01fait qu'elle conteste
00:50:02bien sûr.
00:50:03Mais quel serait son intérêt ?
00:50:05Pourquoi aurait-elle tué
00:50:06son compagnon ?
00:50:07Ça peut être
00:50:07pour obtenir
00:50:09l'argent de Sébastien
00:50:11qu'elle a obtenu
00:50:12d'ailleurs
00:50:13en vidant les comptes
00:50:14en vendant son véhicule
00:50:15ça peut être aussi
00:50:17parce qu'elle n'a pas supporté
00:50:19l'abandon
00:50:20la séparation
00:50:21d'avec Sébastien Brun
00:50:23à son retour
00:50:24du Brésil
00:50:25en août 2004
00:50:26début septembre 2004
00:50:28Denis Soares
00:50:29appelle plusieurs maîtresses
00:50:31connues
00:50:32de Sébastien Brun
00:50:33et à l'audition
00:50:35de ces femmes
00:50:37on a le sentiment
00:50:38qu'à ce moment-là
00:50:39Denis Soares
00:50:40cherche à savoir
00:50:41pour laquelle
00:50:43de ces femmes-là
00:50:44Sébastien
00:50:45a souhaité
00:50:46la quitter.
00:50:46Joëlle Vernet
00:50:53vous êtes
00:50:53l'un des avocats
00:50:54de Denis Soares
00:50:55vous êtes même
00:50:56je crois son premier avocat
00:50:57celle qui le suit
00:50:58depuis le départ
00:50:59quand elle est accusée
00:51:01d'homicide volontaire
00:51:02vous bondissez.
00:51:03C'est vrai que
00:51:04ça m'a choquée
00:51:05parce qu'il n'y avait
00:51:06pas beaucoup d'éléments
00:51:07on sentait bien
00:51:09qu'il y avait un mystère
00:51:10qu'elle ne disait
00:51:11jamais la vérité
00:51:12on sentait
00:51:12qu'il y avait quelque chose
00:51:13mais je ne l'imagine
00:51:15pas une seconde
00:51:16capable
00:51:16de donner la mort
00:51:18volontairement
00:51:19à Sébastien
00:51:21qui est le père
00:51:22de son fils
00:51:23et qui était pour elle
00:51:26qui vient des favelas
00:51:27d'un pays
00:51:28très pauvre
00:51:30c'était un peu
00:51:31la poule aux oeufs d'or
00:51:32donc elle n'avait pas
00:51:33de raison
00:51:34pas de mobile
00:51:35de le tuer.
00:51:37Selon vous donc
00:51:38cette détention provisoire
00:51:39est arbitraire ?
00:51:41Arbitraire
00:51:41ce n'est pas le mot
00:51:42mais elle n'est pas justifiée
00:51:43il n'y a pas d'indice
00:51:44grave et concordant
00:51:45d'une participation
00:51:47à l'homicide
00:51:48de Sébastien.
00:51:49Vous demandez donc
00:51:50à plusieurs reprises
00:51:51sa libération
00:51:52et vous finissez
00:51:53par l'obtenir ?
00:51:54Oui mais je n'étais pas
00:51:55la seule
00:51:56puisque deux juges
00:51:58des libertés
00:51:59de la détention
00:51:59avaient déjà
00:52:00ordonné sa mise
00:52:01en liberté
00:52:02préalablement
00:52:03ce qui montre
00:52:04que les magistrats
00:52:04étaient divisés
00:52:05on sentait bien déjà
00:52:06que ça posait
00:52:08un problème
00:52:08de maintenir
00:52:09en détention
00:52:09avec aussi peu
00:52:10d'éléments à charge
00:52:11cette jeune mère
00:52:12de famille.
00:52:13Elle est donc
00:52:13remise en liberté
00:52:14en septembre 2007
00:52:16et qu'est-ce qu'elle fait ?
00:52:17Elle s'en va ?
00:52:17Elle reste ?
00:52:18Alors pas du tout
00:52:19justement
00:52:19elle reste
00:52:20elle récupère
00:52:20ses deux enfants
00:52:21c'est très important
00:52:22pour elle
00:52:23parce que c'est
00:52:23une excellente mère
00:52:24ça je crois que
00:52:25même les adversaires
00:52:26en conviennent
00:52:28elle récupère
00:52:29ses enfants
00:52:30elle reprend son travail
00:52:31elle mène une vie
00:52:32tout à fait normale
00:52:33d'ailleurs
00:52:34elle aurait pu
00:52:34s'en fuir aussi
00:52:36pendant les deux années
00:52:38entre 2004
00:52:39la disparition
00:52:40et 2006
00:52:40où elle est allée
00:52:41plusieurs fois au Brésil
00:52:42si elle est l'auteur
00:52:43de cet homicide
00:52:44elle n'avait pas de raison
00:52:45de revenir en France
00:52:46alors chaque fois
00:52:47elle revient
00:52:47voilà les éléments
00:52:49qui militent
00:52:49pour sa mise en liberté
00:52:523 ans après la disparition
00:53:00de Sébastien Brun
00:53:01c'est toujours
00:53:02le bras de fer
00:53:03entre la brésilienne
00:53:05et la justice française
00:53:06Denis Soares
00:53:07reste mis en examen
00:53:09pour meurtre
00:53:09mais l'épreuve manque
00:53:10si elle a tué Sébastien
00:53:12l'a-t-elle fait seule
00:53:13comment ou pourquoi
00:53:15aucune de ces questions
00:53:16n'a encore trouvé de réponse
00:53:18c'est la persévérance
00:53:19des parents
00:53:20qui finit par porter ses fruits
00:53:21en juin 2007
00:53:28les parents de Sébastien Brun
00:53:30décident de jouer leur vatou
00:53:31on voyait que ça traînait
00:53:34en longueur
00:53:35ayant passé un séjour là-bas
00:53:38voyant la pauvreté du pays
00:53:40nous nous sommes dit
00:53:41il faudrait verser une somme
00:53:44peut-être que ça déclencherait
00:53:46quelque chose
00:53:47avocat
00:53:48policier était contre
00:53:50ça ne se fait pas en France
00:53:52mais vous savez
00:53:54quand c'est votre enfant
00:53:55on fait une lettre
00:54:06au consul
00:54:07et dans cette lettre
00:54:09on dit qu'on donne
00:54:10une récompense
00:54:11de 20 000 euros
00:54:12à toute personne
00:54:14qui nous apportera
00:54:15des éléments
00:54:17pour nous amener
00:54:17à notre fils
00:54:19mort ou vivant
00:54:2020 000 euros
00:54:24au Brésil
00:54:25c'est l'équivalent
00:54:26de 40 mois de salaire
00:54:28le consulat
00:54:30ne relaie pas
00:54:31l'offre des parents
00:54:32mais elle fuite
00:54:33et ça marche
00:54:34en avril 2008
00:54:37près d'un an plus tard
00:54:39un homme se présente
00:54:40au commissariat
00:54:41sous couvert d'anonymat
00:54:42il sait des choses
00:54:43Sébastien a été assassiné
00:54:47c'est Denise
00:54:49qui l'a tué
00:54:50avec l'aide
00:54:51de son frère Messias
00:54:52et de son demi-frère
00:54:54Almir
00:54:54ce témoignage
00:54:56donne un sérieux coup
00:54:57d'accélérateur
00:54:57à l'enquête
00:54:58la juge
00:54:59et le policier français
00:55:00reviennent au Brésil
00:55:01et convoquent
00:55:02le petit frère
00:55:03de Denise
00:55:03au commissariat
00:55:04Messias était déjà
00:55:08connu
00:55:08des services
00:55:09de police du coin
00:55:09il avait fait
00:55:11un peu de prison
00:55:12il avait participé
00:55:13à un vol
00:55:14dans une résidence
00:55:15secondaire
00:55:15et il était apparu
00:55:17comme usager
00:55:18dans un petit trafic
00:55:19de drogues
00:55:20les villageois
00:55:24le disaient
00:55:25un peu violent
00:55:25dangereux
00:55:27pendant ce temps là
00:55:30au village
00:55:31les policiers
00:55:32interrogent
00:55:32le meilleur ami
00:55:33de Messias
00:55:33Claudio
00:55:34c'est lui
00:55:35qui aurait tout raconté
00:55:37au témoin anonyme
00:55:38au début
00:55:39Claudio prétend
00:55:40qu'il ne sait rien
00:55:41de toute cette histoire
00:55:42mais les heures passent
00:55:45et il finit par
00:55:46soulager sa conscience
00:55:47comme on dit
00:55:47il a mis comme condition
00:55:49le fait que nous
00:55:50l'emmenions avec nous
00:55:51à Salvador
00:55:52de Bahia
00:55:53et que nous le sortions
00:55:54en quelque sorte
00:55:55de ce village
00:55:55de Caboussou
00:55:56où il indiquait
00:55:57ne plus être en sécurité
00:55:58à partir du moment
00:55:59où il acceptait
00:56:00de collaborer
00:56:01à notre enquête
00:56:02les policiers
00:56:07acceptent
00:56:08on roulait vers Salvador
00:56:13et on est passé
00:56:15devant une petite route
00:56:16Claudio nous a dit
00:56:18tournez là
00:56:19je vais vous montrer
00:56:21l'endroit
00:56:21Claudio les conduit
00:56:25à 500 mètres de là
00:56:26dans une carrière de sable
00:56:29à l'entrée
00:56:30de Caboussou
00:56:30ici c'est l'endroit
00:56:36où Messias et moi
00:56:37on venait chercher du sable
00:56:39et comme le sable
00:56:40a commencé à se faire rare
00:56:42j'ai voulu en prendre en face
00:56:43et Messias ne voulait pas
00:56:45c'est à partir de ce moment là
00:56:49qu'il a fini par m'avouer
00:56:51qu'il y avait en fait
00:56:52un corps enterré ici
00:56:53comme Messias avait peur
00:57:00qu'on retrouve ce corps
00:57:00il avait mis une dalle dessus
00:57:02les policiers sortent
00:57:10tout de suite les pelles
00:57:12au bout de cinq minutes
00:57:22il tombe sur des ossements humains
00:57:25le corps de Sébastien
00:57:40le squelette présente
00:57:49des fractures au visage
00:57:51et un trou de deux centimètres
00:57:53à l'arrière du crâne
00:57:54on ne s'attendait pas
00:58:01à trouver le corps
00:58:02à cet endroit
00:58:02aussi près
00:58:04de la maison de Denise
00:58:05c'était une grande surprise
00:58:07pour nous
00:58:07les policiers préviennent
00:58:12tout de suite
00:58:13les parents de Sébastien
00:58:14c'est mon mari
00:58:17qui prend l'appareil
00:58:18et je suis à côté
00:58:19de mon mari
00:58:20et il nous dit
00:58:22qu'ils ont retrouvé
00:58:25le corps de Sébastien
00:58:26et à ce moment là
00:58:28on sait que Sébastien est mort
00:58:30juste à ce moment là
00:58:31à ce moment là
00:58:32on le sait
00:58:33mais jusqu'à là
00:58:35on ne veut pas croire
00:58:39ce qui n'est pas croyable
00:58:40on n'aurait pu jamais le retrouver
00:58:45c'est au Brésil
00:58:46c'est loin
00:58:46c'est dans un pays étranger
00:58:48et là
00:58:48c'est un grand soulagement
00:58:50il est là au village
00:58:52au cimetière du village
00:58:53Avant de rechercher Messias
00:59:04et son demi-frère
00:59:06les policiers souhaitent recueillir
00:59:07un maximum de détails
00:59:09auprès de Claudio
00:59:10l'enjeu est de taille
00:59:12ils soupçonnaient une femme
00:59:13ils ont maintenant
00:59:14trois suspects
00:59:15mais qui a fait quoi ?
00:59:17Denise trompe-t-elle réellement
00:59:19dans ce meurtre
00:59:20ou cherche-t-elle
00:59:21depuis le début
00:59:22à couvrir ses frères ?
00:59:23Claudio raconte
00:59:28tout ce qu'il sait
00:59:29aux policiers
00:59:30ce secret
00:59:31qu'il gardait
00:59:33pour ne pas trahir Messias
00:59:34c'était mon ami d'enfance
00:59:40on a toujours grandi ensemble
00:59:42ce n'était pas
00:59:44quelqu'un de mauvais
00:59:44il regrettait son geste
00:59:47c'est sa soeur
00:59:47qui l'a poussé
00:59:48à faire ça
00:59:48Messias
00:59:51m'a expliqué
00:59:51que Denise
00:59:52lui avait dit
00:59:52que cet homme
00:59:53la maltraitait
00:59:54il l'a battait
00:59:55et que si elle rentrait
00:59:57avec lui
00:59:57il allait la tuer
00:59:58Denise n'en pouvait plus
01:00:03elle a demandé
01:00:04l'aide de son frère
01:00:05pour s'en débarrasser
01:00:06Denise était sa seule soeur
01:00:09Messias l'aimait beaucoup
01:00:11il faisait tout
01:00:12ce qu'elle lui demandait
01:00:13ce soir-là
01:00:17ce soir-là
01:00:17lui a raconté
01:00:17Messias
01:00:18Denise a mis un produit
01:00:20dans le verre de Sébastien
01:00:21ensuite
01:00:25ils l'ont emmené
01:00:26dans la clairière
01:00:27il était inconscient
01:00:28c'est Denise
01:00:30qui conduisait
01:00:32je lui ai demandé
01:00:37tu l'as transporté
01:00:38déjà mort
01:00:39il m'a dit non
01:00:40quand on l'a emmené
01:00:41en voiture
01:00:42Sébastien était
01:00:43simplement drogué
01:00:44Messias et Almir
01:00:47ont creusé un trou
01:00:48Denise
01:00:50les éclairait
01:00:51avec les phares
01:00:52quand ils sont allés
01:00:57chercher Sébastien
01:00:58pour le mettre
01:00:58dans ce trou
01:00:59il a réagi
01:01:01il s'est débattu
01:01:06il a essayé
01:01:08de s'échapper
01:01:09et ils lui ont donné
01:01:11un coup de pelle
01:01:12sur la tête
01:01:13il s'est évanoui
01:01:20et ils l'ont jeté
01:01:21dans le trou
01:01:22selon Claudio
01:01:27Denise
01:01:28aurait promis
01:01:292000 euros
01:01:30à son frère
01:01:30le soir même
01:01:35les policiers
01:01:36placent Messias
01:01:37en garde à vue
01:01:38il nie tout
01:01:39jusqu'à ce que
01:01:40les policiers
01:01:40lui mettent
01:01:41les photos du corps
01:01:42sous le nez
01:01:43il ne voulait pas
01:01:46accuser sa soeur
01:01:47mais il s'est trouvé
01:01:48sans autre alternative
01:01:49quand il a vu
01:01:50les photos
01:01:51et nous lui avons
01:01:52dit
01:01:53que nous savions
01:01:54déjà que Denise
01:01:55était la commanditaire
01:01:56Messias s'effondre
01:02:02confirme partiellement
01:02:10ce qui nous a été dit
01:02:11par Claudio
01:02:12à savoir que
01:02:14c'est effectivement
01:02:15Denis Soares
01:02:16qui a voulu la mort
01:02:17de Sébastien Brun
01:02:18qui a procédé
01:02:19à son empoisonnement
01:02:20lui va indiquer
01:02:21avoir vu arriver
01:02:23Denis Soares
01:02:24au volant
01:02:25de son véhicule
01:02:25de location
01:02:26le soir du 17 août 2004
01:02:28dans le village
01:02:30de Caboussou
01:02:30Sébastien était sur la banquette
01:02:38déjà inconscient
01:02:40et Denise a demandé
01:02:42à Messias
01:02:42de l'aider
01:02:43ils sont allés
01:02:45jusqu'à la clairière
01:02:46et là
01:02:47quand il a pris
01:02:48le corps
01:02:48de Sébastien
01:02:49Sébastien
01:02:51était déjà
01:02:52un peu froid
01:02:52Messias pense donc
01:02:55qu'il était en fait
01:02:56déjà mort
01:02:56à ce moment là
01:02:57Messias a essayé
01:03:01de se dédouaner
01:03:02par rapport
01:03:03à cette mort
01:03:03selon lui
01:03:05il n'a fait qu'aider
01:03:06sa soeur
01:03:07à cacher le corps
01:03:08et surtout
01:03:10il n'a jamais
01:03:11frappé Sébastien
01:03:12certes
01:03:13il lui a donné
01:03:14un coup de pelle
01:03:15mais sans faire exprès
01:03:16pendant qu'il creusait
01:03:17c'est pour cela
01:03:18qu'on a retrouvé
01:03:19un trou dans le crâne
01:03:20en revanche
01:03:21dit-il
01:03:21sa soeur
01:03:23avait bien prémédité
01:03:24le crime
01:03:25Denis Soares
01:03:26trois jours
01:03:27auparavant
01:03:27lors d'un précédent séjour
01:03:29dans le village
01:03:29de Kaboussou
01:03:30lui avait déjà
01:03:31indiqué
01:03:32qu'elle allait
01:03:34lui proposer
01:03:35un travail
01:03:35et qu'il allait pouvoir
01:03:37gagner de l'argent
01:03:38en l'aidant
01:03:39Messias indique
01:03:40qu'à ce moment là
01:03:41Denis Soares
01:03:41ne lui a pas dit
01:03:42précisément
01:03:42quelle était
01:03:43la nature
01:03:43de ce travail
01:03:44l'interrogatoire
01:03:47de Messias
01:03:48se termine
01:03:49en pleine nuit
01:03:50en France
01:03:53le jour
01:03:54est en train
01:03:55de se lever
01:03:56Denis Soares
01:03:58est interpellé
01:03:59et conduite
01:04:00devant le juge
01:04:01d'instruction
01:04:02de permanence
01:04:03cette fois
01:04:04elle est mise
01:04:05en examen
01:04:05pour assassinat
01:04:07Dominique
01:04:09le corps
01:04:10de Sébastien Brun
01:04:11a été rapatrié
01:04:12en France
01:04:12il a été autopsié
01:04:14on précise
01:04:15que le légiste
01:04:16va travailler
01:04:16sur un squelette
01:04:17puisque le corps
01:04:18a séjourné
01:04:18pendant 4 ans
01:04:19dans la terre
01:04:20donc observation
01:04:21plusieurs fractures
01:04:22post-mortem
01:04:23sans doute
01:04:24provoquées
01:04:25par l'érosion
01:04:26du terrain
01:04:26par les mouvements
01:04:27du terrain
01:04:27qui auraient pu
01:04:28casser le squelette
01:04:29et puis il y a
01:04:30ce fameux trou
01:04:30derrière la tête
01:04:31de Sébastien Brun
01:04:32donc de 2 cm
01:04:34sur 3
01:04:34les experts
01:04:36penchent
01:04:37pour
01:04:37encore une fois
01:04:38des lésions
01:04:39post-mortem
01:04:40mais ils ne peuvent
01:04:40pas le garantir
01:04:41en tout cas
01:04:42l'objet
01:04:43qui a servi
01:04:44à faire
01:04:45cette blessure
01:04:46à provoquer
01:04:46cette blessure
01:04:47c'est un objet
01:04:48contondant
01:04:48c'est un objet
01:04:49tranchant
01:04:49et on pense
01:04:50qu'il peut s'agir
01:04:51de la pelle
01:04:52qui aurait servi
01:04:52à ensevelir le corps
01:04:54L'autopsie
01:04:55ne peut donc pas dire
01:04:56comment Sébastien Brun
01:04:58est mort
01:04:58il y a eu
01:04:59des expertises
01:05:00toxicologiques
01:05:00est-ce qu'elles sont
01:05:01plus claires ?
01:05:02L'expert
01:05:03toxicologique
01:05:04va analyser
01:05:057 prélèvements
01:05:066 dents
01:05:06et 1 fémur
01:05:07de Sébastien Brun
01:05:08et à chaque fois
01:05:10l'expert
01:05:11va trouver
01:05:11une concentration
01:05:12massive de cyanure
01:05:14correspondante
01:05:15à une exposition
01:05:15mortelle
01:05:16Il peut venir d'où
01:05:18ce cyanure ?
01:05:19Alors il y a
01:05:19plusieurs hypothèses
01:05:20il y a l'hypothèse
01:05:21de l'empoisonnement
01:05:21on aurait administré
01:05:23du cyanure
01:05:23à Sébastien Brun
01:05:24de son vivant
01:05:25et il aurait été
01:05:26empoisonné
01:05:26il y a une autre hypothèse
01:05:28qui peut être
01:05:29la contamination
01:05:30de son corps
01:05:31par le terrain
01:05:32dans lequel il était
01:05:32enfoui
01:05:33ça peut arriver
01:05:34alors la juge
01:05:35va vérifier ça
01:05:36consciencieusement
01:05:38on va demander
01:05:38au policier
01:05:39de la PJ de Grenoble
01:05:40assisté de la police
01:05:41brésilienne
01:05:41de retourner
01:05:42sur place
01:05:42à l'endroit
01:05:43où était enterré
01:05:44le corps
01:05:44et dans la cavité
01:05:45où se trouvait
01:05:46le corps
01:05:47de Sébastien Brun
01:05:47on va prélever
01:05:49dans deux endroits
01:05:49différents
01:05:50du sable
01:05:51qui va être analysé
01:05:52dans un laboratoire
01:05:53et dans ce sable
01:05:54on ne trouve pas
01:05:55de traces de cyanure
01:05:56donc on revient
01:05:57à la version
01:05:58de l'empoisonnement
01:05:59Mais est-ce qu'on en trouve
01:06:00facilement du cyanure
01:06:01au Brésil ?
01:06:02Alors ça
01:06:02c'est la question intéressante
01:06:03les policiers de Grenoble
01:06:05vont même l'écrire
01:06:05dans leur rapport
01:06:06oui on trouve du cyanure
01:06:08au Brésil
01:06:08j'ai envie de dire
01:06:09qu'on en trouve
01:06:09partout
01:06:10et on en trouve partout
01:06:11en quantité importante
01:06:12pourquoi ?
01:06:13parce que ce cyanure
01:06:15on le trouve
01:06:16dans une racine
01:06:17qui est consommée
01:06:18au Brésil
01:06:18et qui est
01:06:20l'aliment de base
01:06:22des Brésiliens
01:06:23c'est le manioc
01:06:25le manioc amer
01:06:26et en fait
01:06:27le manioc amer
01:06:27contient du cyanure
01:06:29en grande quantité
01:06:29en quantité dangereuse
01:06:31voire mortelle
01:06:32c'est-à-dire qu'avant
01:06:34de le consommer
01:06:35il faut savoir le préparer
01:06:36il faut le détoxifier
01:06:38et les policiers de Grenoble
01:06:40écrivent dans leur rapport
01:06:42les Brésiliens
01:06:43nous ont affirmé
01:06:44que cette racine
01:06:45non préparée
01:06:46en vue de sa consommation
01:06:48pouvait tuer
01:06:49un cheval
01:06:50plus intéressant encore
01:06:52à 200 mètres
01:06:53de la maison
01:06:53de la famille
01:06:54de Denis Soares
01:06:56et bien il y a
01:06:57un immense champ
01:06:58de manioc
01:06:59Madame Mas
01:07:06que raconte
01:07:07Denis Soares
01:07:08quand votre collègue
01:07:09de permanence
01:07:10l'interroge
01:07:10après la découverte
01:07:12du corps
01:07:12elle apprend
01:07:13donc ce jour-là
01:07:14le décès
01:07:14de Sébastien Brun
01:07:15elle apprend
01:07:16l'implication
01:07:17de son frère
01:07:18mais elle
01:07:18elle n'est pour rien
01:07:19dans ces faits-là
01:07:20elle n'est pas
01:07:20une meurtrière
01:07:21elle se dit
01:07:23bouleversée
01:07:23par
01:07:24à la fois
01:07:26l'annonce
01:07:26du décès
01:07:27de Sébastien Brun
01:07:27et son implication
01:07:29par son frère
01:07:30Vous l'interrogez
01:07:31à votre tour
01:07:32plusieurs mois plus tard
01:07:33est-elle toujours
01:07:34sur la même ligne ?
01:07:36Elle dit
01:07:36d'accord
01:07:37mon frère
01:07:38dit qu'il est impliqué
01:07:39dans ces faits-là
01:07:40c'est lui
01:07:41qui a commis
01:07:41ces faits-là
01:07:42il les a commis
01:07:43parce qu'il est toxicomane
01:07:45qu'il a besoin
01:07:46d'argent
01:07:46mais ça ne correspond
01:07:48pas du tout
01:07:48à la personnalité
01:07:50de Messias
01:07:52que nous avons obtenu
01:07:53Messias n'est pas
01:07:55dépeint
01:07:55comme un toxicomane
01:07:57qui aurait été
01:07:58dépendant
01:07:59de sa drogue
01:08:00au point
01:08:00de commettre
01:08:02un meurtre
01:08:02pour avoir
01:08:03de l'argent
01:08:03il s'entendait bien
01:08:05avec Sébastien Brun
01:08:06il n'avait aucune raison
01:08:07de faire disparaître
01:08:08son beau-frère
01:08:09Vous décidez
01:08:10de repartir
01:08:11au Brésil
01:08:11pour une troisième fois
01:08:12qu'espérez-vous
01:08:14dans cet ultime voyage ?
01:08:16J'ai sollicité
01:08:16dans ma demande
01:08:17d'entraide pénale
01:08:18internationale
01:08:19un transport
01:08:19sur les lieux
01:08:20en présence
01:08:21de Messias
01:08:22pour qu'il nous explique
01:08:24un petit peu
01:08:25la façon
01:08:25dont les choses
01:08:26se sont passées
01:08:27dans cette carrière
01:08:28Et alors ?
01:08:29Messias réitère
01:08:30ses aveux devant vous ?
01:08:31Messias à ce moment-là
01:08:33non, ne réitère
01:08:34rien du tout
01:08:34ne souhaite plus du tout
01:08:36collaborer à l'enquête
01:08:37il ne met pas vraiment
01:08:39en cause sa sœur
01:08:40il nous dit
01:08:40concernant ma sœur
01:08:42c'est à elle
01:08:43de vous dire
01:08:43ce qu'il en est
01:08:44à ce moment-là
01:08:45il sait
01:08:47il sait
01:08:48que sa sœur
01:08:49conteste les faits
01:08:51il le sait
01:08:52contrairement
01:08:53à ses déclarations
01:08:54et je pense
01:08:56que ça l'a
01:08:57beaucoup touché
01:08:57au point
01:08:58qu'on apprend
01:08:59à ce moment-là
01:09:00qu'il a fait
01:09:00une tentative
01:09:01de suicide
01:09:01il ne va pas bien
01:09:03Vous le mettez
01:09:03en examen
01:09:04vous demandez
01:09:05son extradition ?
01:09:06Non, le Brésil
01:09:06comme la majorité
01:09:07des pays dans le monde
01:09:08refuse l'extradition
01:09:10de ses propres nationaux
01:09:11et il sera donc
01:09:13jugé au Brésil
01:09:15pour son implication
01:09:16dans ces faits
01:09:17d'homicide volontaire
01:09:18de Sébastien Brun
01:09:20Et Almir
01:09:21le demi-frère
01:09:22de Denis Soares
01:09:23vous avez réussi
01:09:24à mettre la main sur lui ?
01:09:25Almir est introuvable
01:09:26la police fédérale
01:09:28qui mène les opérations
01:09:31ne le trouve pas
01:09:32a-t-il été prévenu
01:09:33de notre arrivée
01:09:34a-t-il voulu
01:09:35fuir
01:09:37à ce moment-là
01:09:38je ne sais pas
01:09:39en tout cas
01:09:39on ne peut pas l'entendre
01:09:40il n'est pas là
01:09:41même si Denis Soares
01:09:50campe sur ses positions
01:09:51on sait maintenant
01:09:53que Sébastien
01:09:54est assassiné
01:09:55et par qui
01:09:55mais il reste
01:09:56beaucoup de questions
01:09:57en suspens
01:09:58Denise
01:09:59a-t-elle
01:10:00prémédité son crime ?
01:10:01Comment a-t-elle pu
01:10:02imaginer
01:10:03que le poteau rose
01:10:04ne serait jamais découvert ?
01:10:06Et pensait-elle
01:10:07vraiment
01:10:07qu'elle pourrait tenir
01:10:08face aux questions
01:10:09des uns et des autres ?
01:10:11La juge d'instruction
01:10:12ordonne des expertises
01:10:13psychiatriques
01:10:14de cette femme
01:10:15à la personnalité
01:10:16hors du commun
01:10:17Denise a grandi
01:10:21à Kaboussou
01:10:22dans une famille
01:10:23pauvre de pêcheurs
01:10:24ses parents ont eu
01:10:26neuf enfants
01:10:27mais cinq seulement
01:10:28ont survécu
01:10:29elle était
01:10:30leur seule fille
01:10:31De son père
01:10:37elle disait toujours
01:10:37qu'il était très dragueur
01:10:39qu'il multipliait
01:10:40les conquêtes
01:10:40et qu'il aimait
01:10:41beaucoup boire
01:10:41Quant à sa mère
01:10:43elle disait
01:10:44que c'était
01:10:44quelqu'un de bien
01:10:45de très calme
01:10:46elle restait à la maison
01:10:47pour s'occuper
01:10:48de ses fils
01:10:48Le mensonge
01:10:51a toujours baigné
01:10:53la vie de Denise
01:10:54Son père comptait
01:10:55une dizaine
01:10:56d'enfants adultérins
01:10:57dans le village
01:10:57mais il fallait se taire
01:10:59mentir
01:11:00pour préserver la mère
01:11:01Le mensonge
01:11:03est utilisé
01:11:04par la famille
01:11:05est un outil
01:11:06évident
01:11:06et essentiel
01:11:07Alors on sort
01:11:09de son enfance
01:11:09quand je me rappelle
01:11:11de cela
01:11:12mais elle nous dit
01:11:13comment quand elle est
01:11:13arrivée avec ses deux
01:11:14enfants et Sébastien
01:11:16au Brésil
01:11:17auprès de sa famille
01:11:18sa mère lui a demandé
01:11:19de dire que Sébastien
01:11:21était le père
01:11:22de ses deux enfants
01:11:24de façon à ce que
01:11:25ça soit mieux perçu
01:11:26autour d'eux
01:11:27Denise s'est construite
01:11:30avec un profond
01:11:31sentiment d'insécurité
01:11:33matérielle
01:11:34et affective
01:11:35à 9 ans
01:11:38elle a été confiée
01:11:39à une famille
01:11:40plus riche
01:11:41qui lui a payé
01:11:42l'école
01:11:42en échange
01:11:43de travaux ménagers
01:11:44elle ne voyait plus
01:11:45ni ses parents
01:11:46ni ses frères
01:11:47c'est manifestement
01:11:48une première rupture
01:11:49qui la marque beaucoup
01:11:50elle est jeune
01:11:51et c'est évident
01:11:52qu'elle est très attachée
01:11:53à ses parents
01:11:55à sa mère en tout cas
01:11:55elle a des frères
01:11:57et c'est forcément
01:11:58dans l'esprit
01:11:58d'un jeune enfant
01:11:59une rupture
01:12:00à la fois
01:12:01elle présente ça
01:12:02comme un peu
01:12:02une chance pour elle
01:12:03puisqu'elle pouvait
01:12:04apprendre à lire
01:12:05et pourtant
01:12:05on comprend bien
01:12:06que c'est une grande souffrance
01:12:07même si elle ne le dit pas
01:12:08comme ça
01:12:08on peut être persuadé
01:12:11d'un sentiment
01:12:12d'abandon
01:12:13Denise vivait aussi
01:12:17très mal
01:12:17son statut
01:12:18de bonne
01:12:19alors qu'une enfant
01:12:20de son âge
01:12:21se faisait servir
01:12:22dans la maison
01:12:22peut-être qu'on peut
01:12:25imaginer qu'elle a aussi
01:12:26fondé son désir
01:12:28d'ascension sociale
01:12:29au sein même
01:12:30de cette famille
01:12:31à cette période là
01:12:32puisqu'elle parle
01:12:35de cette petite fille
01:12:38avec un peu d'envie
01:12:39à 20 ans
01:12:42Denise a rencontré
01:12:44un coopérant français
01:12:45à Salvador
01:12:46elle l'a suivie à Grenoble
01:12:48et l'a épousée
01:12:49dans l'espoir
01:12:50d'une fille meilleure
01:12:51c'est avec lui
01:12:52qu'elle a eu
01:12:53une petite fille
01:12:54elle a toujours cru
01:12:56que sa vie
01:12:57allait s'arranger
01:12:58le rêve de Denise
01:12:59comme beaucoup
01:13:00de brésiliennes
01:13:01c'était de faire
01:13:02sa vie en Europe
01:13:03pour améliorer son sort
01:13:05et aider sa famille
01:13:06les experts
01:13:11qui ont examiné Denise
01:13:12n'ont détecté
01:13:13aucune maladie mentale
01:13:15mais elle souffre
01:13:17d'une peur maladive
01:13:18de l'abandon
01:13:19quand on la quitte
01:13:21elle se sent abandonnée
01:13:23ce qui fait surgir
01:13:25des angoisses
01:13:26trop importantes
01:13:27trop violentes
01:13:28des angoisses
01:13:29de vide
01:13:29ça lui est insupportable
01:13:32dans ces moments là
01:13:35Denise
01:13:36serait capable
01:13:37de tout
01:13:37Dominique
01:13:40Denise Soares
01:13:41est examinée
01:13:42par un médecin psychiatre
01:13:43et qu'est-ce qu'il décède
01:13:44chez elle
01:13:44alors il va dire
01:13:45ce qu'on sait déjà
01:13:46qu'elle a une peur
01:13:46panique d'être abandonnée
01:13:47d'être quittée
01:13:48mais surtout
01:13:49ce psy
01:13:50va chez cette femme
01:13:52qu'il décrit
01:13:52comme une femme
01:13:53d'intelligence moyenne
01:13:54dire qu'elle ne
01:13:56prévoit rien
01:13:57à long terme
01:13:58que c'est quelqu'un
01:13:59qui ne planifie pas
01:14:00exemple
01:14:01quand le psychiatre
01:14:03lui demande
01:14:03Madame Soares
01:14:04qu'alliez-vous dire
01:14:06à votre petit garçon
01:14:07sur les circonstances
01:14:10de la mort de son père
01:14:11qu'est-ce que vous aviez
01:14:11l'intention de lui dire
01:14:12et bien là
01:14:13elle reste
01:14:13bouche bée
01:14:15en fait
01:14:15elle n'y a pas pensé
01:14:17elle n'a même pas réfléchi
01:14:18à une explication
01:14:20qu'elle allait donner
01:14:20à son fils
01:14:21en fait
01:14:21elle ne fait que réagir
01:14:22aux situations
01:14:23alors c'est exactement ça
01:14:24c'est quelqu'un
01:14:25qui adapte son discours
01:14:27à chaque situation
01:14:28à chaque fois
01:14:29et par conséquent
01:14:30elle ment
01:14:31elle empile les mensonges
01:14:32la défense
01:14:33de Denis Soares
01:14:34c'est un mille feuilles
01:14:36de mensonges
01:14:37Joël Vernet
01:14:43Denis Soares
01:14:44est renvoyé
01:14:45devant la cour d'assises
01:14:45pour assassinat
01:14:46et vous
01:14:47vous criez
01:14:48à l'erreur judiciaire
01:14:50non je ne crie pas
01:14:51à l'erreur judiciaire
01:14:52puisqu'elle n'est pas
01:14:52encore jugée
01:14:53qu'elle est présumée
01:14:54innocente
01:14:55je dis simplement
01:14:57qu'il n'y a pas
01:14:57d'élément suffisant
01:14:59pour la renvoyer
01:15:00devant la cour d'assises
01:15:01et surtout
01:15:02pour la déclarer coupable
01:15:04vous vous remettez
01:15:05en cause la thèse
01:15:05de l'empoisonnement
01:15:06par le chienur
01:15:07ah ben bien sûr
01:15:08l'autopsie
01:15:09faite par les Brésiliens
01:15:10conclut que
01:15:12Sébastien
01:15:13est mort
01:15:13d'un coup
01:15:14d'objet contendant
01:15:15dans le crâne
01:15:16il a effectivement
01:15:17un gros
01:15:18trou carré
01:15:19qui peut correspondre
01:15:21à une pioche
01:15:21ou à un coup
01:15:23de pelle
01:15:23et l'empoisonnement
01:15:24au chienur alors ?
01:15:25ah mais pour les Brésiliens
01:15:26il n'y a pas
01:15:27d'empoisonnement
01:15:27au chienur
01:15:28l'expert brésilien
01:15:30dit que ça ne tient
01:15:31absolument pas
01:15:32que ce n'est pas
01:15:33on a pourtant retrouvé
01:15:34du chienur
01:15:35dans les os
01:15:36de Sébastien
01:15:36on a retrouvé
01:15:37dans les os
01:15:37de Sébastien
01:15:39et dans les dents
01:15:40du chienur
01:15:41mais le rapport
01:15:41de l'expert brésilien
01:15:42est extrêmement intéressant
01:15:43parce que
01:15:44il y a beaucoup de manioc
01:15:46et dans le manioc
01:15:47il y a du chienur
01:15:48au Brésil
01:15:49et lui connaît
01:15:50le cheminement
01:15:52du chienur
01:15:54du chienur
01:15:54dans la terre
01:15:55et lui indique
01:15:57que ce n'est
01:15:57pas du tout
01:15:58du chienur
01:15:59qui a été donné
01:16:00avant la mort
01:16:01c'est post-mortem
01:16:02c'est à dire
01:16:02que le chienur
01:16:04a pénétré
01:16:04par les eaux de pluie
01:16:05le sol
01:16:06il y a un champ de manioc
01:16:07qui est d'ailleurs
01:16:08juste à côté
01:16:09de là
01:16:09on a retrouvé
01:16:09le squelette
01:16:11voilà
01:16:12pour l'expert brésilien
01:16:13ça ne tient pas
01:16:14vous dénoncez aussi
01:16:15une procédure
01:16:16extrêmement longue
01:16:17oui
01:16:185 ans et demi
01:16:20de détention provisoire
01:16:216 ans et demi
01:16:22d'instruction
01:16:23évidemment c'est très long
01:16:24la juge d'instruction
01:16:26et le policier
01:16:27sont allés 3 fois
01:16:27au Brésil
01:16:288 jours
01:16:29ou 15 jours
01:16:30la défense
01:16:31n'a jamais été conviée
01:16:33j'intervenais
01:16:35j'interviens toujours
01:16:37pour Denis Soares
01:16:38au titre de l'aide judiciaire
01:16:39ça signifie
01:16:40sans moyens
01:16:41elle est tout à fait isolée
01:16:42Sébastien
01:16:44a beaucoup de soutien
01:16:45à Grenoble
01:16:46on dit que c'est
01:16:47un honnête commerçant
01:16:48connu de tout le monde
01:16:49sur la place de Grenoble
01:16:50il a eu beaucoup de soutien
01:16:51elle était toute seule
01:16:52sa mère habite au Brésil
01:16:54son frère est devenu fou
01:16:55et à mon avis
01:16:56est responsable
01:16:56pour beaucoup
01:16:57de la mort de Sébastien
01:16:58et l'auteur principal
01:16:59donc elle est toute seule
01:17:02et c'est difficile
01:17:03de défendre quelqu'un
01:17:04qui ment comme ça ?
01:17:05oui bien sûr
01:17:06que c'est difficile
01:17:06mais cette femme
01:17:08a quelque chose
01:17:09de touchant
01:17:09dans la manière
01:17:12dont elle s'invente
01:17:14des histoires
01:17:15qui ne sont pas
01:17:16je la crois tout à fait
01:17:17capable d'avoir protégé
01:17:19son frère
01:17:19pendant toutes ces années
01:17:20puis de l'avoir lâché
01:17:22quand elle a vu
01:17:22que lui
01:17:23lui renvoyait la balle
01:17:24ce qu'il y a de sûr
01:17:25c'est qu'elle est absolument
01:17:26incapable d'avoir donné
01:17:27un coup de bêche
01:17:28dans le crâne
01:17:29de Sébastien
01:17:30et l'avoir tué
01:17:31or au Brésil
01:17:33Sébastien est mort
01:17:34de cela
01:17:35et ça ne peut être
01:17:36que son frère
01:17:36alors quel serait
01:17:38son rôle à elle ?
01:17:39que comptez-vous plaider ?
01:17:41je compte évidemment
01:17:42plaider l'acquittement
01:17:43j'espère à ce moment-là
01:17:44que la cour d'assises
01:17:45va permettre
01:17:46d'apporter des réponses
01:17:48des réponses
01:17:49à des questions
01:17:49que légitimement
01:17:50se pose la famille
01:17:51mais aussi nous
01:17:53au sein de la défense
01:17:54Sébastien est mort
01:17:56où ?
01:17:57quand ?
01:17:58et comment est-il mort ?
01:18:00le procès s'ouvre
01:18:07à Grenoble
01:18:08le 2 février 2012
01:18:09près de 8 ans
01:18:11après la disparition
01:18:12de Sébastien Brun
01:18:13il doit durer
01:18:14une semaine
01:18:15il capote
01:18:16au bout de 2 jours
01:18:17dans le box
01:18:21des accusés
01:18:22la brésilienne
01:18:23de 43 ans
01:18:24paraît très marquée
01:18:26par ses 4 années
01:18:27de détention provisoire
01:18:29on a vu arriver
01:18:32une femme amaigrie
01:18:33les cheveux tirés
01:18:35les traits tirés
01:18:37qui faisaient
01:18:38beaucoup moins
01:18:39femme fatale
01:18:39que l'image
01:18:40qu'on pouvait en avoir
01:18:40le souvenir que je garde
01:18:43c'est cette espèce
01:18:43de masque
01:18:44de souffrance
01:18:45de sérieux
01:18:46qu'elle avait en permanence
01:18:48ce débit
01:18:48très lent
01:18:50très saccadé
01:18:51avec son accent brésilien
01:18:53évidemment
01:18:54qu'elle n'a pas perdu
01:18:54Denis Soares
01:18:56a choisi 4 avocats
01:18:58pour sa défense
01:18:59dont le ténor
01:19:00du barreau grenoblois
01:19:01maître Ripert
01:19:03et très vite
01:19:04les débats
01:19:05s'enveniment
01:19:06entre lui
01:19:07et le président
01:19:07de la cour d'assises
01:19:08l'antagonisme
01:19:10est ancien
01:19:11entre les deux hommes
01:19:12l'avocat
01:19:13fait tout
01:19:14pour déstabiliser
01:19:15le cours du procès
01:19:16le président
01:19:17conçoit son rôle
01:19:18comme étant celui
01:19:19du premier des accusateurs
01:19:20il joue le rôle
01:19:21du ministère public
01:19:22alors que le président
01:19:23doit être impartial
01:19:24et neutre
01:19:25qu'il ne doit pas
01:19:26manifester son opinion
01:19:27et vous comprenez bien
01:19:28que quand vous devez
01:19:29défendre quelqu'un
01:19:30qui proclame son innocence
01:19:31et que tout le monde
01:19:33a déjà condamné
01:19:34cela crée obligatoirement
01:19:36une certaine tension
01:19:38l'avocat multiplie
01:19:41les interruptions
01:19:42de séance
01:19:42le retard s'accumule
01:19:44au bout de deux jours
01:19:46le président
01:19:47arrête tout
01:19:48il estime
01:19:49que la sérénité
01:19:50des débats
01:19:50n'est plus garantie
01:19:51on n'a jamais vu ça
01:19:53on n'a jamais vu
01:19:54un tel clash
01:19:55aboutir
01:19:57au fait que le président
01:19:58décide de renvoyer
01:20:00le procès
01:20:02pour les parents
01:20:04de Sébastien
01:20:04c'est le choc
01:20:05ils craignent
01:20:07que Denise
01:20:07ne soit remise
01:20:08en liberté
01:20:09avant son prochain procès
01:20:10ça devait arriver
01:20:12elle part
01:20:13et on ne la retrouve plus
01:20:14là ce sera fini
01:20:16elle l'a déjà fait
01:20:17ça fait 8 ans
01:20:19qu'on attend ça
01:20:20ça fait 4 ans
01:20:21qu'on a retrouvé
01:20:22le corps de notre fils
01:20:23pour nous
01:20:24le parti civil
01:20:25nous attendons
01:20:26un procès
01:20:27mais Denise Soares
01:20:30n'obtient pas
01:20:32sa libération
01:20:33neuf mois plus tard
01:20:35elle comparaît
01:20:36à nouveaux détenus
01:20:37cette fois-ci
01:20:38la justice
01:20:39a prévu plus large
01:20:4013 jours d'audience
01:20:41la stratégie
01:20:44de l'accusé
01:20:44surprend
01:20:45elle se dit
01:20:45toujours innocente
01:20:46elle a même
01:20:47une nouvelle version
01:20:48en octobre 2004
01:20:50Messias
01:20:51lui aurait appris
01:20:52qu'il avait tué Sébastien
01:20:53et elle ne pouvait pas
01:20:54dénoncer son frère
01:20:55l'avocat général
01:21:01Cuny
01:21:01lui a posé
01:21:02la question
01:21:03je pense que
01:21:03tout le monde
01:21:04se posait
01:21:04pourquoi est-ce
01:21:05qu'on doit vous croire
01:21:06maintenant
01:21:06ces avocats
01:21:09insistent
01:21:10sur l'absence
01:21:10de preuves matérielles
01:21:11le toxicologue brésilien
01:21:13qui témoigne à la barre
01:21:14remet en cause
01:21:16l'expertise française
01:21:17il explique
01:21:19que le cyanure
01:21:19peut aussi provenir
01:21:21du sol de la clairière
01:21:22les avocats
01:21:24de la défense
01:21:24plaident donc
01:21:25l'acquittement
01:21:26au bénéfice du doute
01:21:27personne n'est en mesure
01:21:29de répondre
01:21:30précisément
01:21:31aux questions essentielles
01:21:32où a eu lieu ce crime
01:21:34quand a eu lieu ce crime
01:21:35comment a eu lieu ce crime
01:21:36et peut-être
01:21:37sans doute
01:21:37pourquoi
01:21:38pourquoi ce crime
01:21:39mais Denis Soares
01:21:43passe mal
01:21:44sa personnalité
01:21:45manipulatrice
01:21:46transparaît vite
01:21:47parfois on pouvait
01:21:49se retrouver perdu
01:21:50entre les déclarations
01:21:51qu'elle avait pu faire
01:21:52au début du procès
01:21:52celles qu'elle pouvait faire
01:21:54en cours d'audience
01:21:54et qui n'étaient pas
01:21:56les mêmes
01:21:56on voit apparaître
01:21:59une femme
01:22:00qui est quand même
01:22:01dans ce qu'elle veut
01:22:02faire paraître
01:22:03c'est à dire
01:22:03qu'elle est malade
01:22:04qu'elle est affectée
01:22:05qu'elle est fragile
01:22:06et quand on l'interroge
01:22:08et qu'on la prend
01:22:09un peu de front
01:22:10elle est directive
01:22:12elle peut être même
01:22:13désagréable
01:22:14avec les témoins
01:22:16moi à un moment
01:22:17je fais une petite erreur
01:22:18de prénom
01:22:19elle se lève
01:22:20avec arrogance
01:22:20et elle me dit
01:22:21donc maintenant
01:22:21vous avez pris trop
01:22:22de l'exomile
01:22:23on voit la Denise
01:22:25autoritaire
01:22:26donneuse de leçons
01:22:27qui apparaît
01:22:28au terme des débats
01:22:32l'avocat général
01:22:33requiert 15 ans
01:22:35de réclusion criminelle
01:22:36un réquisitoire
01:22:39qui prend en compte
01:22:40l'aspect passionnel
01:22:41du crime
01:22:42même si les avocats
01:22:43de l'accusé
01:22:44n'ont pas joué
01:22:44cette carte
01:22:45après 4 heures
01:22:49de délibéré
01:22:50les jurés
01:22:51rendent leur verdict
01:22:52coupable
01:22:54Denise Soares
01:22:56est condamné
01:22:57à 17 ans de prison
01:22:582 ans de plus
01:22:59que les réquisitions
01:23:00sans doute
01:23:04on a voulu
01:23:04en allant au-delà
01:23:05des réquisitions
01:23:06sanctionner
01:23:06et Denise Soares
01:23:10et sans doute
01:23:10aussi sa stratégie
01:23:12de défense
01:23:12et son attitude
01:23:13à l'audience
01:23:1417 ans de prison
01:23:16l'accusé
01:23:17le regard dans le vide
01:23:18est sonné
01:23:19les parents
01:23:20de Sébastien
01:23:20ont fondu en larmes
01:23:22pour nous
01:23:26Sébastien
01:23:27ne reviendra plus jamais
01:23:28elle a tué aussi
01:23:31quand même
01:23:32le père
01:23:33de son fils
01:23:34comment elle expliquera
01:23:35ça
01:23:36je ne sais pas
01:23:37comment elle pourra
01:23:38l'expliquer
01:23:38comment elle pourra
01:23:40vivre avec ça
01:23:40Denis Soares
01:23:51n'a pas fait appel
01:23:52au moment de son procès
01:23:54elle avait déjà passé
01:23:54plus de 5 ans
01:23:56en détention provisoire
01:23:57elle pouvait espérer
01:23:58une libération conditionnelle
01:24:003 ans
01:24:01après le verdict
01:24:02c'est-à-dire
01:24:03à la moitié de sa peine
Recommandations
56:15
|
À suivre
52:53
1:12:54
23:10
23:25
Écris le tout premier commentaire