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  • il y a 3 mois

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00:00Europe 1 soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Et je salue mes camarades de la deuxième heure.
00:07Bonsoir Alexandre Malafaille, fondateur du Think Tank Sinopia.
00:10Bonsoir Gilles Boutin, journaliste en politique économique au Figaro.
00:14Bonsoir Didier Mauss, éminent constitutionnaliste.
00:17Merci d'être là et de nous éclairer.
00:20Il y a eu une phrase assez sibylline tout à l'heure de François Bayreau
00:23dans ses nombreuses déclarations en mode sauf qui peut.
00:26« Nous avons le devoir d'inventer un monde plus juste ».
00:32Alors ça pourrait être un sujet du baccalauréat.
00:34Là en l'occurrence on est quand même au pied du mur
00:36avec ce vote de confiance demandé le 8 septembre
00:38et l'intégralité des oppositions qui annoncent déjà qu'elles voteront contre.
00:43Qu'est-ce que ça veut dire un monde plus juste ?
00:45Est-ce que ça veut dire qu'on est à la fin des possibilités d'un régime ?
00:50Je pense surtout que c'est une formule que M. Bayreau a utilisée
00:53pour se sortir d'une situation X, qui pourrait d'ailleurs être une formule de Jean-Luc Mélenchon.
01:00Bon, le monde meilleur ou le monde plus juste.
01:03C'est la 6ème République, là vous pensez à ça quand vous dites Mélenchon.
01:06Oui mais Mélenchon, on peut changer de politique sans changer d'institution.
01:12Nous les institutions de la 5ème République ont cette grande vertu
01:15qu'on peut faire beaucoup de choses sans rien changer dans le système.
01:18Alors si on a envie de changer de système, on peut, mais c'est un énorme boulot.
01:23Il faudra faire un référendum, personne ne sera d'accord.
01:26Par contre, si on veut changer la politique fiscale, la politique sociale,
01:29c'est-à-dire des éléments marquants et marqueurs d'une évolution sociale,
01:34on peut le faire du jour au lendemain.
01:36Moi je me souviens d'un jour un débat, un éminent décennologue disait
01:41mais on n'a jamais pu faire la réforme des retraites, etc.
01:45On n'aurait pas pratiquement pu faire la réforme des retraites,
01:48simplement personne n'avait envie de la faire.
01:50Bon, et l'expérience monte, on a eu les moyens de la faire techniquement.
01:56Après qu'elle soit bonne, c'est une autre affaire.
01:57Est-ce que vous ne seriez pas d'accord Didier Mauss,
01:59puisque vous connaissez parfaitement cette constitution de la 5ème République,
02:02qu'il y a un angle mort qu'on n'avait jusqu'à présent pas envisagé,
02:07ce sont ce que j'appelle communément les fameux trois couloirs de nage
02:10où on a trois pseudo-majorités qui sont équivalentes,
02:14et dans ce cas-là, on ne peut absolument rien faire.
02:16Le travail parlementaire est à l'arrêt.
02:19Le Parlement n'est pas l'Assemblée nationale, c'est autre chose.
02:22L'Assemblée nationale n'est pas à l'arrêt.
02:23Elle a même voté un nombre de propositions de loi
02:26d'une fois supérieure à ce qu'il y a avant.
02:30Mais elle n'a pas de majorité.
02:31Mais si vous voulez, on ne le constate pas aujourd'hui.
02:35Le lendemain du 2ème tour des législatives à l'aube,
02:38c'est-à-dire 8h30,
02:39j'étais sur un plateau, je ne sais plus lequel,
02:418h30 c'est très tôt pour moi,
02:43mais j'avais accepté que c'était des législatives.
02:46Je dis, mettez-nous le camembert à l'antenne sur la téléviseur.
02:50On va regarder ce qu'on peut faire comme majorité.
02:52Je leur dis, écoutez, il n'y a pas 36 solutions,
02:54il n'y en a pas de majorité.
02:55Pour faire une majorité,
02:57il faut que vous preniez un des quart, des tiers du camembert,
03:00et que vous rajoutiez la moitié à l'autre.
03:03Là, vous avez une majorité, mais c'est impossible.
03:05Le bloc central, qui par définition est au centre,
03:08il devrait être le pivot d'une majorité.
03:10Il ne peut pas aller sur sa droite,
03:12parce qu'il tombe sur le Rassemblement National,
03:14il ne peut pas aller sur sa gauche,
03:15parce qu'il tombe sur les Insoumis,
03:18le Nouveau Front Populaire, etc.
03:19Et ça, c'est la grande différence,
03:21je dirais politique pure.
03:23Ce n'est pas une question institutionnelle,
03:24c'est une question que les Français ont voté comme ça.
03:27C'est la grande différence, soit avec le système italien,
03:29ou le système allemand,
03:31où on se met autour de la table,
03:32mais on n'a pas d'antipathie fondamentale au départ.
03:36Et c'est la grande différence avec le système de la Quatrième République,
03:39qui, malgré ses défauts,
03:41arrivait à prendre trois blocs et demi,
03:43pour faire une majorité.
03:44Ça ne durait pas longtemps,
03:46et puis dès qu'il y avait un problème,
03:47on changeait,
03:47parce qu'il fallait renouveler les uns et les autres.
03:50Et je disais tout à l'heure,
03:51Edgar Ford avait une merveilleuse formule
03:53pour cette Quatrième République,
03:55ce sont les gouvernements à secousse.
03:57Quand un gouvernement était usé,
03:59on s'en allait,
04:01on ne le renversait même pas toujours.
04:02Le président Pinet disait,
04:04j'ai le sentiment de ne plus être soutenu.
04:06On n'a même pas besoin de 49 à l'île.
04:09Il a pris ses gants et son chapeau.
04:10C'est des moins violents, d'une certaine manière.
04:11Oui, il a pris ses gants et son chapeau,
04:13qu'on rappelle le Pinet avec son chapeau.
04:15Et il est parti.
04:16Bon, voilà.
04:17En disant, grosso modo, je ne peux plus.
04:19Je suis assez content de moi, Didier Mauss,
04:21et c'est rare,
04:22parce que j'ai réussi quand même
04:23à vous sortir du dogme de la Ve République,
04:25puisque vous avez cité deux exemples
04:27qui sont quand même mutatis-mutandis,
04:29des exemples qui marchent.
04:30Gilles Boutin, du Figaro.
04:31Oui, il y a eu Michel Barnier,
04:35François Bayrou,
04:36jusqu'au 8 septembre, probablement.
04:41Comment Emmanuel Macron peut-il faire
04:44après ?
04:45C'est-à-dire, il va devoir trouver
04:46un nouveau Premier ministre,
04:47et s'il n'y parvient pas,
04:49pourrait-il se retrouver dans une situation
04:51tellement bloquée
04:52qu'il doive de nouveau dissoudre
04:54l'Assemblée nationale,
04:55voire démissionner ?
04:57Écoutez, je vais m'en sortir élégamment,
05:00c'est-à-dire ne pas vous répondre,
05:01en vous citant cette anecdote.
05:03On dirait un politique.
05:04Quoi ?
05:04On dirait un politique.
05:05Au bout d'un certain temps,
05:07on l'est un peu.
05:08Non, mais,
05:09cette citation d'un humoriste,
05:12la prévision est un art difficile,
05:15virgule,
05:15il paraît que la virgule est très importante,
05:17surtout lorsqu'il s'agit de l'avenir.
05:19Bon, vous voyez,
05:20alors je la sors sans arrêt,
05:23parce que je n'en sais rien
05:24ce qui va se passer.
05:25La première tentation,
05:26c'est effectivement d'essayer
05:27de trouver un remplaçant
05:28M. Beyrou.
05:30Mais ce n'est pas facile,
05:31personne ne s'impose.
05:32Enfin, je ne sais pas,
05:33moi, si vous en voulez.
05:33Il y avait Sébastien Lecornu
05:34qui avait été pressenti
05:35avant que François Beyrou s'impose.
05:37Il y a sûrement quelques...
05:38On ne va pas faire le casting
05:39avec Didier Mauss
05:40qui est un spécialiste de la Constitution
05:41et qui est là pour nous éclairer
05:43sur comment est-ce que ça peut marcher
05:44et quel système on pourrait envisager.
05:46Et si ça ne marche pas,
05:47on fera une dissolution,
05:48il n'y a pas d'autre solution.
05:49Je réfléchissais à la possibilité
05:51de faire un dom.
05:55Là, on n'a aucun problème juridique,
05:56il y a des problèmes politiques.
05:57Et puis après,
05:58on verra comment les Français
05:59ont envie que ça se...
06:00Admettez qu'il y a une dissolution
06:02et que le Rassemblement National
06:04a la place d'avoir à peu près
06:07126 membres,
06:08on est 150.
06:10Ils en ont déjà 150
06:11avec les sociétistes.
06:13Oui, mais je suis gentil,
06:14je ne mets pas M. Suetti
06:16complètement dans le cou.
06:17Il a le droit de changer d'avis
06:18et de revenir à de meilleurs sentiments.
06:20Vous avez des infos, Didier Mauss ?
06:21Aucune.
06:22Aucune, je ne connais pas.
06:23Vous savez, moi, je ne sais pas.
06:24Moi, je ne connais pas
06:25tous ces braves gens.
06:26Non, non, mais
06:27admettez que 150, 160,
06:29alors aussi on compte les autres.
06:30Bon, il n'y a pas d'autre solution
06:32que de demander à quelqu'un
06:33du Rassemblement National
06:35d'essayer de faire un gouvernement.
06:37Mathématiquement,
06:37la politique,
06:38c'est aussi
06:39de la mathématique.
06:41Et ça, M. Macron,
06:43tout inspecteur des finances qu'il est,
06:44a du mal avec les chiffres.
06:46Alexandre Malafaye.
06:46Est-ce que vous ne croyez pas quand même
06:47que François Bayrou s'est mis tout seul
06:49dans cette situation improbable
06:50ou impossible ?
06:52Est-ce que ce n'est pas
06:52ou totalement irresponsable
06:53d'avoir voulu passer un budget
06:55à 45 milliards
06:56alors qu'il n'a pas de majorité ?
06:57Il a juste oublié
06:58qu'il n'a pas de majorité,
06:59qu'il est assis sur un dé à coudre
07:01de parlementaires qu'il soutienne,
07:03ce qui n'est pas très satisfaisant.
07:05Et que donc,
07:05s'il saute et provoque
07:06en une crise politique majeure,
07:08c'est totalement irresponsable
07:09en termes d'approche politique ?
07:10Ou est-ce que c'est,
07:11au bout du compte,
07:11stupide,
07:12si c'est pour finir
07:13en lâchant tout ce qui pourra lâcher
07:15aux uns et aux autres
07:16pour finir sur finalement
07:17un petit budget
07:18mais pour tenir ?
07:19Au départ,
07:19la mission c'était quoi ?
07:20C'était de garder les clés du camion
07:21jusqu'en 2027 ?
07:22C'était ça le mandat
07:22dans un contexte politique comme celui-là ?
07:23Oui, mais les circonstances
07:24ne sont pas toujours celles qu'on prévoit.
07:26Une des grandes curiosités
07:28de la période qu'on vit depuis 2017,
07:30je reviendrai à un miroir,
07:31c'est que rien ne se passe comme prévu.
07:34Rien.
07:35M. Macron,
07:35quand il a été élu,
07:37bien élu d'ailleurs,
07:38avait une feuille de route,
07:40il savait ce qu'il voulait faire,
07:42avec un échéancier
07:43sur quelques années.
07:45Bon, dès 2018,
07:46on tombe sur l'affaire Benalla.
07:49Et à partir de là,
07:50plus rien n'a marché.
07:51Comme on dit aux cartes,
07:53il a perdu la main.
07:54Bon, et à chaque fois
07:55qu'il voulait revenir...
07:57Il a eu l'âge commune ?
07:58Oui, complètement.
07:59Oui, non, mais...
08:00Alors, qu'est-ce qui peut se passer
08:02aujourd'hui ?
08:03Bon, je dirais,
08:05M. Beyrou,
08:06c'est un ami sans être un ami
08:08de M. Macron,
08:08ils se sont beaucoup parlé.
08:10François Beyrou,
08:11il paraît-il s'est un peu imposé...
08:13Ah, ben, ce n'est pas paraît-il,
08:14il a débarqué à l'Elysée
08:15au petit matin...
08:16Non, mais je dis ça
08:17parce que, bon, là...
08:18Mais, bon,
08:19mais c'est presque...
08:20Et alors,
08:20qu'est-ce qui va se passer
08:21s'il s'en va ?
08:22Bon, il faut le remplacer.
08:23Il faut qu'on va commencer
08:24par essayer de le remplacer.
08:25C'est sûr.
08:26Mais, par qui ?
08:28Vous en voyez un ?
08:29Qui a autant d'atouts
08:30dans sa main.
08:31Alors, j'en connais
08:32qui sont sur les starting blocks.
08:33J'entendais M. Darmanin
08:34cet après-midi.
08:36À mon avis,
08:36il n'est pas loin, lui.
08:38Mais, c'est pas...
08:40Il n'a pas de majorité.
08:41M. Lecornu,
08:42il n'a pas de majorité.
08:44Bon.
08:44Ils ont les mêmes problèmes.
08:45On est absolument d'accord.
08:46Ils ont tous le même problème.
08:47Bon.
08:48Donc, il n'y a pas...
08:49Il n'y a pas de solution
08:50à court terme.
08:52Vous parliez,
08:52vous faisiez une citation
08:54tout à l'heure
08:54à Didier Mauss.
08:55Moi, j'en ai une autre.
08:56Elle est Churchill.
08:56C'est cette fameuse phrase
08:57« La démocratie est le pire régime
08:59à l'exception de ceux
08:59qu'on n'a pas encore éprouvés. »
09:01Oui, on est d'accord.
09:01Moi, quand j'entends
09:02censure, dissolution,
09:03crise de régime,
09:04trois majorités
09:06qui n'arrivent pas
09:06à s'entendre,
09:08je crois,
09:10personnellement,
09:10je le dis d'ailleurs
09:11de temps en temps
09:11dans Europe 1 soir,
09:13moi, je suis un grand partisan
09:15des cycles.
09:15Je crois aux cycles.
09:18Si on remonte
09:19très très loin,
09:20je vous dirais
09:20que l'Empire romain
09:21s'est effondré en 476
09:22et qu'il y a eu
09:23d'autres régimes après.
09:24Si on remonte
09:25moins loin,
09:25il n'y a pas si longtemps
09:26il y a eu la terreur
09:27ou si vous voulez,
09:28peut-être aussi
09:28la révolution en France.
09:30Pourquoi est-ce que...
09:31Non, mais je pose la question
09:32à quelqu'un,
09:34Didier Mauss,
09:35qui non seulement
09:36vous connaissez
09:36la constitution
09:37de la Ve République,
09:38mais vous êtes un fervent
09:39défenseur de celle-ci.
09:41Pourquoi diable
09:42il y a ce dogme
09:43de cette Ve République ?
09:45À un moment donné,
09:45si ça ne marche plus,
09:46ça ne marche plus,
09:47Didier Mauss.
09:48Non, mais moi,
09:48je n'ai aucune appréhension,
09:51aucune hostilité
09:52à changer.
09:53Simplement,
09:54pour changer,
09:55il faut d'abord
09:56être dans des circonstances
09:57relativement paisibles,
09:58si possible,
09:59parce que c'est compliqué.
10:00Il faut savoir
10:01ce qu'on veut faire.
10:02Je n'ai rien entendu
10:03d'intéressant,
10:05de sensé sur la suite.
10:06La VIème République,
10:07moi, je n'ai pas vu
10:08un seul projet
10:09qui tienne la route
10:10en termes de cohérence intellectuelle.
10:12Bon, je vais vous dire,
10:14un jour,
10:15bon...
10:16Mais pourquoi ?
10:17On peut faire un échafaudage,
10:19nous tous,
10:20dans ce studio.
10:21Vous avez parlé tout à l'heure
10:22du système allemand
10:23et du système italien.
10:24Pourquoi est-ce que
10:25ne pas construire
10:26une VIème République
10:26autour d'un système
10:28qui fonctionnerait peut-être
10:29mieux avec des coalitions ?
10:30Parce que,
10:31pour faire des coalitions,
10:33il faut qu'il y ait
10:33des coalisés potentiels.
10:35Bon.
10:37Et où est-ce qu'ils sont aujourd'hui ?
10:38Moi, je n'en vois pas.
10:39Vous savez,
10:40il y a le récipient
10:42et il y a le liquide.
10:43Donc, à un moment donné,
10:44si vous dites que le récipient,
10:46il est rond et pas carré,
10:47à un moment donné,
10:48il va falloir se mettre d'accord.
10:49La vraie réforme,
10:51c'est la plus facile à faire,
10:53c'est incondestablement
10:54de changer la loi électorale
10:55et de mettre la proportionnelle.
10:58Parce que ?
10:58Parce que c'est facile à faire.
11:00Il suffit d'une loi ordinaire.
11:02Le problème,
11:02c'est que je ne suis même pas sûr
11:03qu'il y ait une majorité
11:04pour faire cette réforme.
11:06Il y a deux personnes
11:07qui sont d'accord là-dessus,
11:08c'est Mme Le Pen
11:08et M. Bayrou.
11:09Là-dessus, au moins,
11:10sur ce point-là,
11:11ils peuvent s'entendre.
11:12Mme Le Pen,
11:12probablement un peu moins maintenant
11:14parce que quand on regarde
11:15là,
11:16un parti qui devient dominant,
11:18ce qui est le cas du RN,
11:20a moins d'intérêt à la proportionnelle
11:22qu'au scrutin majoritaire
11:23parce qu'il gagne
11:24les petites circonscriptions marginales.
11:26Regardez le nombre
11:27de circonscriptions RN
11:28où elle est fui,
11:29la gauche a été gagnée
11:31à moins d'un pour cent d'écart.
11:33C'est énorme.
11:34C'est normal.
11:35C'est toujours comme ça.
11:36On gagne sur les circonscriptions marginales.
11:37Le parti socialiste,
11:41officiellement,
11:41est toujours pas proportionnel
11:42parce que ça fait partie
11:43de ses dogmes.
11:44Je ne suis pas sûr
11:45qu'ils n'ont plus intérêt.
11:47Quand il était parti dominant,
11:48il n'y avait certainement pas intérêt.
11:50Maintenant qu'il est un parti
11:51un peu résiduel quand même,
11:54il a peut-être un peu plus intérêt
11:56à condition
11:56que ses alliés
11:58conviennent d'un mode de fonctionnement.
12:01on ne peut pas faire
12:02de la politique tout seul.
12:04Et le problème
12:05de Mme Le Pen,
12:05c'est un de ses problèmes
12:06depuis longtemps,
12:07c'est qu'elle n'a pas d'allié.
12:09Alors là,
12:09M. Scotti,
12:11est-ce que c'est un vrai allié ?
12:12Est-ce qu'il apporte des voix ?
12:14J'en sais rien.
12:15Ça, c'est pas...
12:15Mais...
12:16Il a élargi, en tout cas...
12:19Il a élargi un peu, probablement.
12:21Il a fait une sorte de...
12:23Comment dirais-je ?
12:24De marge.
12:25Oui, de marge
12:25entre la droite républicaine
12:27et le...
12:28Vous me regardez, Gilles Boutin.
12:29Vous avez peut-être une question
12:30à nous poser.
12:31Non, non, mais vous...
12:32Je m'interrogeais toujours
12:34dans le champ constitutionnel
12:35sur les appels à destitution
12:36du président.
12:39Jean-Luc Mélenchon
12:40voudrait destituer.
12:41Alors, pouvez-vous nous rappeler
12:42pourquoi...
12:42Attention, parce que Didier Mauss
12:43a apporté la constitution.
12:44Pourquoi c'est impossible
12:47et comment vous l'interprétez
12:48derrière cette démarche de Jean-Luc Mélenchon ?
12:50Moi, j'interprète difficilement.
12:54J'essaye d'interpréter les pensées,
12:55les arrières-pensées
12:56et les arrières-arrière-pensées.
12:58Et M. Mélenchon
12:59a joué un rôle important
13:01dans la vie politique récente.
13:03Le vocabulaire politique,
13:05il a parté de la bordélisation.
13:07Bon, et je crois que ça,
13:08c'est important aussi.
13:09Mais alors,
13:10quand il me dit,
13:11ou il nous dit
13:11il faut destituer
13:12le président de la République,
13:13j'ai envie de lui mettre
13:14un sérou-pointé.
13:15Bon, il faut être clair.
13:17J'aime bien Mélenchon
13:18à certains égards.
13:19Il est intelligent,
13:20il est bon orateur,
13:21il a une culture historique
13:22merveilleuse, etc.
13:23Mais qui dit la Constitution.
13:25Le président de la République
13:26ne peut être destitué
13:28qu'en cas de manquement
13:29à ses devoirs,
13:31manifestement incompatible
13:32avec l'exercice de son mandat.
13:34Alors, je voudrais que M. Mélenchon
13:35me dise
13:36où sont les manquements
13:37et en quoi ils sont manifestement
13:39incompatibles
13:40avec l'exercice de son mandat.
13:41Je n'en vois aucun.
13:43Aucun.
13:44Je le dis franchement.
13:46Bon, je ne veux pas
13:46vous lire l'article 5
13:47de la Constitution
13:48qui est la contrepartie
13:49en positif.
13:50Mais,
13:51quelle est la faute
13:53ou quelles seraient
13:53les fautes
13:54de M. Macron
13:55sauf de ne pas aimer
13:56M. Mélenchon
13:57et ses amis ?
13:58Mais, pour le dire autrement,
13:59est-ce que
13:59le président de la République,
14:01si,
14:02faisons un peu de politique fiction,
14:03François Bayrou saute
14:04et qu'en fait derrière
14:05il a beaucoup de mal
14:06notre président
14:07à reconstituer un gouvernement,
14:09remobiliser une équipe,
14:10parce qu'il ne va pas être contraint
14:11à un moment donné
14:12à se dire
14:13bon,
14:13j'ai plus de solution,
14:14vous disiez vous-même
14:15qu'il n'y a pas de solution
14:15à l'Assemblée,
14:16la dissolution ne réglera rien
14:17voire elle amplifiera encore
14:18les écarts,
14:19est-ce que la solution
14:20ce n'est pas finalement
14:21de s'en remettre au peuple
14:22en disant
14:23bon ben votez
14:24pour un nouveau président
14:25et en attendant
14:25moi je me retiens
14:26de cette proposition
14:26de...
14:27On part pour 6 semaines
14:28ou 2 mois
14:29de campagne électorale
14:31et dans un climat
14:33qui n'est pas bon
14:33automatiquement.
14:34De toute façon,
14:34il n'est pas bon
14:35quoi qu'il arrive.
14:35Je ne suis pas sûr
14:37que ce soit la solution
14:39mais on peut y être contraint.
14:41Je le disais
14:41à certains de vos amis
14:43et confrères
14:44dans la journée
14:45à part être
14:47des commentateurs avisés
14:49où vous êtes
14:49et faire appel
14:51de temps en temps
14:52à des constitutionnalistes
14:54il y en a partout
14:54je voyais sur les télés
14:55mon ami Pierino
14:56ou quelques autres
14:57on va tous vous dire
14:59la même chose.
15:01Il manque quelqu'un.
15:02Il manque un psychanalyste.
15:04Il manque...
15:06Je ne veux pas dire
15:07qu'il manque Gérard Miller
15:07parce qu'on n'a plus
15:08le droit de le citer
15:08mais il vous manque
15:11quelqu'un
15:11qui essaye d'interpréter
15:14je vous disais
15:15les pensées
15:16et les arrières-pensées
15:16les comportements
15:17de M. Beyrou
15:20ou même de M. Macron.
15:22Quel est l'objectif
15:23de M. Macron ?
15:25Je ne sais pas.
15:25Si vous voulez un psychanalyste
15:26pour analyser
15:28ce que pense M. Macron...
15:30J'en ai parlé avec certains
15:31qui me disent le problème.
15:32C'est un sujet entier.
15:33Non mais c'est un vrai sujet.
15:35Le comportement humain
15:36lorsqu'il n'est plus rationnel
15:38et on est dans
15:39les rationalités politiques
15:40aujourd'hui.
15:41Donc il faut trouver
15:42d'autres explications.
15:43Un jour
15:44Nicolas Sarkozy
15:46un de vos grands frères
15:48me dit
15:48comment expliquez-vous
15:49les relations
15:50entre Nicolas Sarkozy
15:51et François Fillon
15:52qui le traitait assez mal.
15:54Il faut le donner.
15:55Je lui dis
15:55ce n'est pas moi
15:56qu'il faut que vous demandiez.
15:57C'est un psychanalyste.
15:58C'est un rapport
15:59de domination.
15:59L'un accepte
16:01les choses
16:02qu'il ne devrait pas accepter.
16:04Bon.
16:04Et alors aujourd'hui
16:05est-ce qu'il y a
16:06une tentation suicidaire
16:09chez M. Beyrou ?
16:12C'est politique.
16:13Je n'ai aucune envie
16:14qu'il disparaisse.
16:15Je l'aime bien
16:15depuis 30 ans.
16:16J'en sais rien.
16:18Est-ce qu'il y a
16:19une logique comportementale
16:21chez M. Macron
16:23à part tenir le coup
16:24encore jusqu'à l'échéance ?
16:27Moi je n'arrive pas.
16:29L'analyse politique
16:30me mène dans l'impasse.
16:32En tout cas
16:32merci d'avoir fait
16:33cet effort de psychanalyse
16:35Didier Mauss.
16:36Je vous découvre
16:38dans un nouveau rôle
16:39qui n'est plus celui
16:40du constitutionnaliste
16:41mais du psychologue
16:42dont vous verrez
16:43j'imagine
16:43nous parler de tout ça.
16:45Merci beaucoup Didier Mauss
16:46d'avoir été l'invité
16:47d'Europe.
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