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00:0013h15, Europe 1 Info
00:0314h17 sur Europe 1, excellente après-midi avec Clélie Mathias et votre chroniqueur d'usure Clélie, le journaliste Yvan Riaufol et le chroniqueur politique Jean-Claude Dacier.
00:10On en a déjà parlé de François Bayrou, on a décrypté ensemble l'interview qu'il a donné hier aux 4 chaînes d'information.
00:18Vous avez été plus nombreux d'ailleurs à le regarder sur CNews et Europe 1.
00:22Et on va revenir sur la semaine à venir, sur les tractations, les concessions qu'il peut faire.
00:27Juste avant, vous savez que François Bayrou aime à dire qu'il tient un discours de vérité sur la situation politique, sur la situation économique, surtout sur la dette, sur le budget.
00:37Et parfois on brandit la menace du FMI, le Fonds Monétaire International, qui pourrait venir en France mettre de l'ordre dans les comptes.
00:45Eh bien écoutez, Christine Lagarde, la présidente de la Banque Centrale Européenne, qui a dirigé pendant longtemps le FMI, elle était l'invité de Radio Classique ce matin.
00:52Et elle rappelle quand même que le système bancaire français reste très structuré, très supervisé.
00:59Écoutez.
00:59Ce sont les pays qui demandent l'intervention du FMI.
01:03Et en général, dans des circonstances où la balance courante est gravement déficitaire.
01:08Et où le pays ne peut pas faire face à ses obligations.
01:11C'est pas le cas aujourd'hui de la France.
01:12Et ça ne l'a pas été parce que la balance courante, c'est la balance du commerce des biens, des services, la balance des paiements.
01:20Et de ce point de vue-là, je ne pense pas que les conditions soient remplies.
01:23D'une part, je doute que le gouvernement français envisage de faire appel au FMI, qui probablement dirait
01:29« Les conditions ne sont pas remplies, organisez-vous vous-même pour restructurer et pour mettre de l'ordre dans vos finances publiques ».
01:37C'est en somme ce que dit également le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici,
01:41qui dit que la France a besoin d'un budget, dans les temps notamment,
01:44mais que la situation n'est pas critique, mais tout de même préoccupante.
01:49Voilà ce qu'il dit.
01:49On n'en est pas.
01:50En gros, Jean-Claude Dacier, ce qu'il dit...
01:51Personne ne peut dire une chose pareille.
01:53Personne ne peut dire que le FMI va arriver à Paris à la demande...
01:57Souvent on l'entend, on dit « Attendez, le FMI va arriver... »
01:59Mais non, mais non, on ne l'entend pas.
02:00Les personnes responsables, qui occupent des postes de responsabilité,
02:04que ce soit en économie, soit en politique,
02:06se gardent bien de dire que le FMI sera un de ses jours à Paris.
02:12Je l'ai lu dans le papier du Figaro ce matin,
02:16mais honnêtement, il y a encore le simple fait déjà qu'on envisage
02:20comme possibilité la venue du FMI à Paris,
02:23en dit long sur la dégradation profonde de notre système économique.
02:28Bon, Madame Lagarde, encore une fois, ne pouvait pas dire autre chose.
02:30Je ne pense pas et j'espère qu'on saura trouver les moyens
02:36et convaincre les Français que leur situation est grave
02:39et qu'il faut en finir avec un État-providence qui fait tout et n'importe quoi
02:43avec l'argent qui est au fond celui des Français.
02:46Mais j'ai beau chercher, je ne vois pas, dans le personnel politique,
02:52aujourd'hui, en 2027, ou dans les jours qui suivront,
02:58avec un élu qui aura quelque chose à dire aux Français,
03:03je ne vois pas quelqu'un qui soit capable de leur dire la vérité
03:08parce que ça voudra dire qu'il aura le plus grand mal à se faire réélire.
03:11Je veux croire qu'il y aura quand même,
03:15que ce soit M. Vauquiez, que ce soit M. Retailleau, que ce soit un autre,
03:19je ne crois pas beaucoup aux socialistes et encore moins à la France insoumise,
03:22je ne sais pas si, en revanche, il y aura du côté du Rassemblement national
03:28une majorité suffisante pour leur demander de s'occuper des affaires françaises.
03:34Nous sommes dans une situation qui est très ouverte et qui est très incertaine.
03:38Encore une fois, existe-t-il dans ce pays un homme qui sera capable de porter des mesures
03:44forcément très impopulaires qui émèneront un terme ou qui inscriront ?
03:49Parce qu'il ne faut pas croire que c'est juste le budget de l'année prochaine qui est en question.
03:52Ça va s'étaler sur plusieurs années.
03:55Les beaux jours et les enfants gâtés, pardonnez-moi de le dire comme ça, ça se termine.
04:00Donc il va falloir que chacun se convainque qu'un effort est indispensable.
04:05Est-ce que ce sera possible ? J'avoue que je n'en sais plus rien.
04:07Vous vous considérez, juste parenthèse, avant de donner la parole à Yvan Raiffel,
04:10vous vous considérez comme un boomer qui a profité des décennies flamboyantes ?
04:15Non, écoutez, on a bossé, quoi.
04:16Alors, on a travaillé tel qu'il convenait au moment, dans les années 70.
04:23Mais enfin, on a aussi connu des moments, en 68, on a regardé la révolution marxiste
04:28qui s'est profilée avec le départ du général qui a suivi.
04:32C'est vrai qu'on a raté beaucoup d'occasions, vu que c'est la responsabilité des boomers.
04:37Encore une fois, je pense que la responsabilité essentielle, c'est celle des hommes politiques
04:42qui, avec l'assentiment des Français, au fond, ont accepté de dire, allez, on verra ça plus tard.
04:49Là, maintenant, on est au pied du mur.
04:51Le plus tard, c'est fini.
04:53C'était, il y a quelques années, c'était pas grave.
04:56On a aujourd'hui 3550 milliards de dettes,
04:59et plus aucun de nos services publics n'est bénéficiaire.
05:02Il y a un moment ou un autre, il va quand même falloir se décider à changer les choses.
05:06Ça me rappelle un sketch de Raymond Deveau sur la catastrophe fêtée pour demain.
05:09Il nous l'annonce depuis plusieurs jours.
05:12Yvan Riuffel.
05:13Sur la responsabilité des boomers, j'en fais partie,
05:16il y a tout de même une responsabilité qui date, malgré tout, de 68,
05:19qui est celle d'avoir privilégié leur rêve sur les réalités.
05:22Or, aujourd'hui, nous vivons une révolution des réalités qui balaye tous les rêves.
05:26Et quand je dis les rêves, je veux parler des idéologies.
05:28Donc, la responsabilité des boomers, elle est bien, malgré tout,
05:31dans l'effondrement de ce système dont je vous ai parlé tout à l'heure,
05:34et que je vais vous épargner de reprendre dans ma démonstration,
05:37qui est ce système, dans le fond, d'une sociale démocratie.
05:40Avançant.
05:41Pour le reste, vous vouliez savoir quoi sur le FMI ?
05:45Moi, j'ai entendu Mme Monchalin, c'était en début juillet,
05:50nous dire que le FMI était au seuil d'une intervention en France.
05:53Donc, quand vous dites qu'aucun membre du gouvernement n'évoque le FMI,
05:57ce n'est pas vrai.
05:57En tout cas, Mme Monchalin, qui a des hautes fonctions auprès du budget, l'a dit.
06:01Et je pense que même le ministre du Budget, je n'ai plus ses propos en tête.
06:04Non, M. Frémont a dit oui, et puis non dans la pénurie.
06:07A force de jouer sur les peurs, parce que c'est ceci qui est en cause,
06:11c'est que le gouvernement essaye à nouveau d'utiliser des peurs.
06:14Quand ce n'est pas la peur du Covid, c'est la peur du populisme.
06:17Quand ce n'est pas la peur du populisme, c'est la peur de l'endettement, de Poutine, etc.
06:20Et là, sauf que les marchés ont eu peur.
06:22Et c'est précisément pour ceci que vous entendez maintenant
06:24tous les grands intervenants financiers nous dire que non, non, pas du tout.
06:27On saura faire les poches des Français s'il y avait effectivement,
06:31et en effet, ils savent très bien faire les poches des Français,
06:32ils ont accès direct à nos comptes, s'il y avait une situation de faillite
06:36et qu'il n'y a pas à s'inquiéter.
06:38Mais moi, je m'inquiète de les entendre nous dire qu'il n'y a pas à s'inquiéter.
06:40Tu as raison.
06:41En effet, je persiste à penser que les 1 300 milliards qui sont ceux d'Emmanuel Macron,
06:46qui s'ajoutent à la somme des 2 000 milliards, ça fait 3 000, je me perds un petit peu là-dedans,
06:52vient bien, malgré tout, d'une incurie, d'une incompétence de tous ces gens
06:57qui nous donnent des leçons à la...
06:58Compétence, c'est de vouloir être réélu, tout simplement.
07:00Ah ben, ça s'appelle de la démagogie, d'accord.
07:02Oui, si on veut, si on veut.
07:03Et alors, ne faisons pas le procès du populisme si eux-mêmes sont des démagogues.
07:06Il faudrait quand même savoir.
07:07Moi, je fais confiance, effectivement, dans le bon sens des Français.
07:10Pour l'instant, le bon sens des Français est de dire qu'il ne faut pas dépenser plus que l'on a.
07:14Pour l'instant, je vous rappelle que sous Macron, sous Macron,
07:17il y a eu, dans son premier mandat, 170 000 fonctionnaires...
07:19Alors, il y avait le Covid, quand même.
07:21Non, il y a eu 170 000 fonctionnaires en plus.
07:27Et je pense qu'il en y a eu encore davantage dans son deuxième quinquennat.
07:30Disons que nous sommes à peu près 200 000 fonctionnaires en plus,
07:32alors qu'il en faudrait trois fois moins, trois fois moins, j'en sais rien.
07:36Et donc, voilà, nous sommes dans cette irresponsabilité politique,
07:39dans une société à l'irresponsabilité illimitée.
07:42Yvan, tu ne peux pas me reprocher à moi de parler du FMI en disant,
07:47bon, il n'est pas demain qu'il va arriver.
07:49Tu disais que personne au gouvernement n'avait évoqué le FMI.
07:51Je suis peut-être le seul sur cette chaîne, en tout cas sur ces news,
07:54en avoir parlé depuis fort longtemps.
07:56Moi, je redoute depuis longtemps l'arrivée du FMI.
08:00Certains de mes amis disent même que ce serait une très bonne nouvelle.
08:02Ça évitera à un homme politique qu'on cherche encore de dire la vérité aux Français.
08:07Oui, ce serait dramatique pour les Français.
08:09Ça mettrait la France sous tutelle européenne.
08:12Alors ça, ce serait l'apothéose de ce que peut-être que veulent rechercher,
08:14effectivement, ceux qui voudraient que le FMI et des instances internationales
08:18prennent le relais d'une souveraineté qui a été malignée.
08:20C'est toi qui l'as dit, mais je pense que le simple fait qu'on fasse entrer dans nos perspectives,
08:28l'arrivée du FMI à Paris, ça veut dire quelque chose.
08:31C'est 20 ou 30% de moins pour tout le monde.
08:33Ça veut dire quelque chose.
08:34Il faut remettre les comptes à 5 ans ou à 6 ans à l'endroit.
08:38Et ce n'est pas rien le FMI à Paris.
08:40C'est pour ça que je pense que tous les hommes politiques vont essayer de faire en sorte
08:44que le FMI ne soit pas sollicité et qu'on ne l'ait pas à Paris.
08:48Mais pour ça, il faut prendre un certain nombre de décisions qui seront forcément très impopulaires.
08:53Mais la décision à prendre aujourd'hui, c'est de faire parler les Français,
08:55de solliciter la démocratie encore une fois.
08:58Pourquoi ces Français, ces pseudo-démocrates ont-ils peur du peuple ?
09:01Je pose la question et je pense avoir la réponse.
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