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  • il y a 3 mois

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00:00J'aimerais maintenant qu'on écoute la veuve de l'adjudant Éric Comine, elle s'appelle Harmonie Comine.
00:05Il y a un an, on avait tous été remués par la prise de parole qu'elle avait faite au moment de la mort de son mari.
00:10Elle avait dit « l'État français a tué mon mari ».
00:12Aujourd'hui, c'était les un an de ce décès, elle a pris la parole publiquement.
00:17Elle a donné une interview exclusive à Eliott Deval et Franck Trivio.
00:20Écoutez ce qu'elle dit, on sera en ligne ensuite avec Eliott.
00:24Pour ce qui est de l'année dernière, j'étais en colère.
00:27J'étais en colère très rapidement, j'en voulais bien évidemment à la terre entière.
00:31Je pense que c'est une étape de deuil d'être en colère.
00:36Et je voulais aussi manifester ma colère envers la justice, envers l'État français,
00:42qui pour moi sont directement coupables de ce qui s'est passé.
00:47Concrètement, je l'affirme totalement, je le pense sincèrement.
00:54Pour moi, ils ont donné le permis de tuer à cet homme, un homme multirécidiviste, par dix condamnations.
01:03Ça n'aurait jamais dû avoir lieu.
01:04Ça n'aurait jamais dû avoir lieu.
01:06On leur a donné directement le permis de tuer.
01:11Pour moi, il n'y a aucune hésitation.
01:13Je pense sincèrement qu'effectivement, l'État français est en défaut par rapport à cet ensauvagement.
01:22Mon mari le pensait sincèrement et il n'avait qu'une hâte.
01:26C'était partir à la retraite parce que les faits redoublaient.
01:32On leur demandait plus d'action, moins de moyens.
01:36Et donc, malheureusement, ceux qui sont directement en première ligne sont en souffrance.
01:42Voilà pour les paroles très fortes d'Harmonie Comine, la veuve d'Éric Comine.
01:45Eliott Deval, vous êtes en duplex avec nous.
01:47Bonsoir Eliott.
01:48C'est vous qui avez recueilli ces propos d'Harmonie Comine.
01:51C'est une femme déterminée que vous avez rencontrée, qui ne sautait pas depuis le début.
01:55Elle a décidé de prendre la parole.
01:57C'est exactement ça, Laurence Ferrari.
02:00On a pu s'entretenir pendant une vingtaine de minutes avec Harmonie Comine.
02:05Ce que je retiens de nos échanges, c'est d'abord une femme d'une grande dignité, d'un courage absolu.
02:13Et à travers son discours, c'est la fin d'années d'Omerta, de silence, de famille qui préférait se taire.
02:22Et ce qui m'a le plus marqué à travers sa douceur dans ses mots, c'est la force et le poids de ses déclarations
02:29lorsqu'elle parle de la faillite de l'État, faillite sécuritaire, faillite aussi de la justice.
02:35Mais il y avait aussi quelque chose qui m'a marqué, c'est son regard.
02:38Le regard d'une femme qui refuse de se taire.
02:41Et vous savez, elle a tiré une sorte de trait d'union avec finalement ces femmes qui ont été victimes de violences.
02:48Elle a rendu d'ailleurs hommage à notre amie et consoeur Isabelle Piboulot.
02:52Et elle ne comprend pas, encore aujourd'hui, un an après le drame, comment en France on peut en arriver à cette situation.
02:59On entendait son témoignage.
03:01Elle parlait de son mari avec des mots extrêmement tendres.
03:05Et elle disait, mon mari attendait qu'une chose, c'était de partir à la retraite.
03:10Six mois séparent seulement le départ à la retraite du drame et sa mort
03:15au moment où il a été mortellement percuté par cet individu qui était bien connu des services de police et de la justice.
03:23Et c'est là finalement l'horreur parce que ce drame aurait pu, aurait dû être évité.
03:30Et cette phrase, on l'a répétée tant de fois.
03:33Une chose aussi m'a marqué, vous savez, elle a été accompagnée pendant tout au long de l'année
03:37par le maire de Mandelieu, qui finalement est resté très présent,
03:42qui a souhaité qu'il y ait cet hommage un an plus tard.
03:46Visiblement, du côté de Paris, on ne comprenait pas pourquoi il fallait qu'il y ait un nouvel hommage.
03:50Lui a voulu le maintenir.
03:52Il a lui aussi tenu des propos extrêmement forts.
03:55Et ça, finalement, dans ce drame, il y a aussi l'espérance.
03:59C'est-à-dire que vous avez une partie de la France qui refuse de se taire, qui refuse de baisser la tête.
04:04Et on l'a vécu tout au long de la semaine, notamment avec le tammoniage d'Isabelle Piboulot.
04:09Et je fais un lien, bien évidemment, entre le courage d'Isabelle et le courage d'Harmonie.
04:14Un mot, Elliot. Est-ce qu'elle vous a donné des nouvelles de sa famille, de ses enfants ?
04:17Comment vont-ils ? Arrivent-ils à se reconstruire après le drame ?
04:21Alors, ce sont des enfants qui sont adolescents.
04:24Ils ont 12 et 16 ans.
04:25Une petite fille et un jeune garçon.
04:29C'est un garçon et une fille qui, aujourd'hui, tentent de se reconstruire.
04:36Qui, pour la petite fille, a été accompagnée.
04:38Le garçon a vécu des instants difficiles et aujourd'hui relève la tête.
04:44Et elle me disait qu'elle trouvait aussi des instants heureux par le rire, par les blagues.
04:50Et que, finalement, c'était pour elle des bouées de sauvetage.
04:54Elle s'appuie beaucoup sur ses enfants.
04:56Elle donne énormément pour ses enfants.
04:58J'ai pu aussi m'entretenir avec les parents d'Harmonie, Comine,
05:02qui sont d'une grande dignité, d'un grand courage.
05:04Et c'est aussi, dans ce drame, la force de l'unité familiale
05:08qui fait qu'aujourd'hui, elle a envie de parler
05:10parce qu'elle veut que, finalement, ce drame soit le dernier.
05:14Et c'est pour ça qu'elle prend la parole aujourd'hui.
05:15Bien sûr. Et on entendra ce témoignage sur la longueur dans la soirée sur CNews.
05:19Un tout petit mot. Est-ce qu'elle a eu des nouvelles d'Emmanuel Macron ?
05:22Est-ce qu'elle a eu un contact avec l'Élysée, Elliot ?
05:24Est-ce que quelqu'un a pris la peine de l'appeler ?
05:26Elle n'a eu aucun appel du président de la République.
05:31Visiblement, après le drame,
05:32elle a reçu une lettre signée du président,
05:36mais jamais eu la possibilité de le rencontrer.
05:38Je lui ai d'ailleurs posé la question.
05:40Elle m'expliquait qu'elle avait pu, le 14 juillet dernier,
05:45échanger brièvement avec lui.
05:47Elle avait tenté de parler, justement, de cet ensauvagement de la société
05:50sans pour autant avoir de réponse.
05:53Alors, je lui ai posé la question.
05:54Si vous aviez eu la chance de discuter avec le président de la République,
05:58si vous aviez eu la chance d'être écouté par le président,
06:01qu'est-ce que vous lui auriez dit ?
06:03Eh bien, elle m'a dit de sortir du déni,
06:06de sortir du déni et de parler de ce que ressentent véritablement les Français
06:11et d'assumer ses échecs.
06:13Et alors là, je lui ai répondu,
06:15mais quels sont les principaux échecs du président de la République ?
06:19Elle m'a parlé de la sécurité, de la justice, mais aussi de l'économie.
06:22Elle voit que cette France est en train de s'effondrer
06:24et c'est pour ça qu'Harmonie Comine prend la parole aussi.
06:27Un groupe très très fort, ce qu'elle vous a dit, Elliot Deval,
06:31dans cette interview exclusive.
06:33recueillie avec Franck Triviaud.
06:35Merci beaucoup, Elliot, de nous avoir expliqué le contexte de cette interview,
06:40les mots que porte Harmonie Comine.
06:43Dire au président Macron, Rachel Kahn,
06:44« Sortez du déni, ouvrez les yeux sur ce qui se passe dans ce pays »,
06:47ça a une force incroyable de la part de cette femme enteuillée.
06:51Oui, avec son témoignage, avec ce qu'elle a vécu,
06:55ça met la victime et cette famille-là, cette veuve-là au centre.
06:59Et en fait, ça interroge la question de la citoyenneté.
07:03J'ai l'impression qu'aujourd'hui, ce sont les victimes et les citoyens
07:06qui sont obligés de réveiller le président de la République.
07:09C'est quand même...
07:10Bien sûr.
07:10Isabelle Pibolo l'a fait hier soir chez Pascal Praud.
07:12Exactement.
07:12En s'adressant à Emmanuel Macron.
07:14Est-ce que c'est du brainwashing vertigineux ?
07:16Et c'est ce qu'elle lui a dit hier, Gautier.
07:17Rendez-vous compte, Emmanuel Macron parle de lavage de cerveau,
07:21met en cause les chaînes d'info qui parleraient trop, je cite,
07:24des faits divers.
07:25Des faits divers.
07:2724 ou 48 heures plus tard, on avait une surveillante d'un établissement scolaire
07:31qui se faisait tuer à coup de couteau.
07:33Et le soir même, on avait Emmanuel Macron qui nous faisait une émission
07:35sur les océans à Nice.
07:37Et on avait l'impression qu'il était au festival de Cannes
07:39parce que derrière, il y avait la mer tellement déconnectée.
07:42Et Eliott faisait bien de le souligner.
07:44Ce qui a tout changé, c'est que les victimes ne se taisent plus.
07:47Parce qu'avant, on parlait à leur place.
07:49Peut-être même qu'elles voulaient prendre la parole et qu'on leur disait
07:51« Ne prends pas la parole, ne parle pas ».
07:53Et on les faisait parler à leur place.
07:54« On ne parle pas de votre haine », on leur disait.
07:55Voilà.
07:56La mère de Lola a dit ensuite qu'on lui avait fait dire
08:01« pas de récupération politique » alors qu'elle n'avait jamais pensé cela.
08:06Et je me souviens d'Éric Dupond-Moretti qui dit à Marine Le Pen
08:09au moment de l'affaire Lola,
08:10qui demandait des réponses pour que ça change,
08:12pour qu'il n'y ait pas d'autres Lola.
08:14Il y en a une autre, elle s'appelle Philippine.
08:16Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, répond à Marine Le Pen
08:18« Vous vous servez du cercueil de Lola comme d'un marche-pied ».
08:21Aujourd'hui, on ne peut plus entendre cela.
08:23Parce qu'évidemment, c'est très compliqué de s'en prendre aux victimes
08:26quand c'est les victimes qui parlent
08:27et qui pointent une responsabilité politique.
08:29Avant, quand c'était d'autres, des médias, des politiques,
08:32on pouvait dire extrême droite, fascisation, etc.
08:34Là, ça change beaucoup de choses.
08:36Et ça, évidemment, ébranle le pouvoir en place
08:39et ça les met face à leurs responsabilités.
08:41Oui.
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