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En annonçant un vote de confiance à l'Assemblée nationale, François Bayrou a-t-il organisé son suicide politique ? Soyons clairs : il n'y a quasiment aucune chance, sauf miracle, que le Premier ministre obtienne la confiance des députés.

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Transcription
00:00Autant mettre Bardella ou Le Pen tout de suite à Matignon rouspète un député de droite.
00:04Le probablement bientôt ex-premier ministre François Bayrou a donc annoncé qu'il sollicitait un vote de confiance de l'Assemblée nationale
00:12qui sera réuni le 8 septembre en session extraordinaire.
00:15L'objectif, en théorie, mettre au pas un Parlement rebelle pour l'obliger à avaler un budget indigeste de 44 milliards d'économies,
00:23dont la suppression de deux jours fériés.
00:25En vérité, François Bayrou savait pertinemment qu'il allait sauter sur une motion de censure dans un ou deux mois,
00:32alors que de lourds nuages s'accumulent sur le front social avec l'appel à tout bloquer le 10 septembre.
00:37Il a donc devancé l'appel en choisissant lui-même sa mort, car il n'y a quasiment aucune chance sauf miracle pour que ça passe.
00:45Pour obtenir la confiance des députés, il faut recueillir la majorité des suffrages exprimés, sinon c'est la porte.
00:51Calculette en main, c'est impossible, ou alors il faudrait une abstention massive des députés de gauche.
00:56Bref, c'est ce qu'on appelle un suicide politique, une démission déguisée.
00:59Emmanuel Macron pourrait choisir de nommer à sa place l'un des siens,
01:03Sébastien Lecornu, Gérald Darmanin, Catherine Vautrin,
01:06ou tenter la droite avec Bruno Retailleau, mais les deux hommes sont en froid.
01:09Il pourrait aussi jouer la carte de la gauche qui se dit prête à aller à Matignon,
01:12et si ça ne fonctionnait pas, il a toujours la possibilité de dissoudre à nouveau,
01:17au risque que le Rassemblement national l'emporte et de se retrouver en cohabitation avec Marine Le Pen ou Jordan Bardella.
01:24Ce scénario incroyable du RN à Matignon, c'est ce que prédisait avant l'été un certain Nicolas Sarkozy.
01:30Un habitué de l'Elysée, un petit peu cynique, relève, ça permettrait au moins au président de surnager dans le chaos.
01:36À moins que de nouvelles élections législatives ne résolvent rien du tout,
01:39il y aurait alors une pression maximale à la démission d'Emmanuel Macron, que réclame déjà Jean-Luc Mélenchon.
01:45Bref, nous voici de nouveau entrer dans une grave crise politique.
01:49Et l'histoire dira s'il y avait ou non du panache dans ce choix baroque de François Bayrou,
01:53ou plutôt si le Bérnais, qui appelle tout le monde à la responsabilité,
01:57n'a pas fait preuve là, par pur péché d'orgueil, d'une coupable légèreté.
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