00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Benjamin Glaze.
00:05Sud Radio, c'est à la une, 8h15, François Bayrou plus que jamais menacé.
00:08Donc le Premier ministre engagera la responsabilité de son gouvernement devant l'Assemblée, lui, septembre prochain.
00:13Et sauf énorme surprise, le Premier ministre devrait tomber ce jour-là, ouvrant une énième crise dans la crise.
00:18Une crise qui va encore avoir de lourdes conséquences pour les entreprises.
00:22Jean-Guilhem Daré, bonjour.
00:24Bonjour.
00:25Et merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes le délégué général du syndicat des indépendants et des très petites entreprises, les TPE.
00:32Comment réagissez-vous à l'annonce hier de François Bayrou ? Vous êtes inquiet ce matin, Jean-Guilhem Daré ?
00:38Déjà, il faut commencer par indiquer que le discours de François Bayrou était quand même un discours assez fort et assez juste sur le constant.
00:47En tout cas, nous, c'est un constat qu'on partage. La France vit au-dessus de ses moyens. Il faut trouver des solutions.
00:53Maintenant, ce qui peut nous inquiéter, c'est effectivement l'instabilité politique qui pourrait résulter, pour l'instant rien n'est fait, qui pourrait résulter d'une énième censure.
01:05Et surtout, ce qui nous inquiète, ce sont les mouvements sociaux qui sont annoncés, prévus, à voir comment ça va se passer, combien de temps ça va durer, qui va s'impliquer, sous quelle forme.
01:19Mais il est certain qu'à la fois l'instabilité politique et les mouvements sociaux sont deux éléments qui, par nature et par expérience, freinent en fait l'activité.
01:33Que ce soit au niveau des commerces de proximité, comme des entreprises plus classiques, parce qu'il y a blocage des routes, blocage des aéroports, retard au niveau de la distribution, des colis, des courriers.
01:45À chaque fois, c'est la même chose. À chaque fois, c'est nous qui trinquerons.
01:49Vous faites référence notamment à cet appel à bloquer le pays le 10 septembre prochain.
01:53Il y a une forte inquiétude, j'imagine, vous le dites, de la part des commerces, des petits patrons, des artisans qui seront en première ligne et qui risquent d'être les victimes collatérales de ces mouvements sociaux.
02:04Habituellement, c'est comme ça que ça se passe. Vous avez des mouvements qui se déroulent habituellement dans les centres-villes et qui bloquent effectivement l'accès pour les consommateurs,
02:16voire, même si ce ne sont pas des mouvements particulièrement importants, les consommateurs connaissant ces mouvements ne se déplacent pas. Donc oui, forcément, c'est un impact.
02:27Jean-Guilhem Daré, si François Bayrou tombe le 8 septembre prochain, ça veut dire qu'il faudra trouver un nouveau Premier ministre.
02:33Robert Robelot, qui n'aura toujours pas de majorité. Ça veut dire aussi que le budget pourrait être une nouvelle fois reporté.
02:39Cette situation, elle risque d'avoir des conséquences très lourdes pour les entreprises.
02:44Alors, ça aura des conséquences, oui, nécessairement, puisque en fait, ça aura des conséquences aussi en termes d'emprunt.
02:51Il faut savoir que si on a un déficit de confiance de la part de nos créanciers, évidemment, la stabilité politique, l'absence de perspective,
02:58l'absence de choix fort qui pourrait être fait pour diminuer nos dépenses et nos dettes, aura un impact sur le niveau des taux d'intérêt.
03:11Et donc, les entreprises auront encore plus de difficultés à emprunter auprès de leurs banques.
03:15Non, c'est une situation qui n'est pas du tout favorable.
03:20– Avec des risques de défaillance d'entreprise, on sait qu'elles ont augmenté ces derniers mois.
03:25Risques pour les patrons juste de ne plus embaucher, de ne plus investir ?
03:29– Alors, nous, on alerte sur la situation des artigans, des commerçants, des dirigeants de TPE depuis maintenant plusieurs mois,
03:37parce que la courbe de croissance des défaillances ne cesse d'augmenter.
03:43On peut aussi y ajouter la courbe des cessations d'activité, cessation volontaire d'activité.
03:49Donc, les gens qui ferment leur boutique tout simplement parce qu'ils en ont marre,
03:53ils n'arrivent plus à vivre de leur activité, ils ne savent pas comment s'en sortir,
03:56mais ils s'arrêtent avant d'être en liquidation judiciaire.
03:59Donc, ça, c'est quelque chose qui existe depuis des mois, que l'on dénonce,
04:04et qui, à ce stade, a du mal à s'améliorer.
04:09– Vous avez le sentiment qu'il y a une forme d'irresponsabilité politique aujourd'hui ?
04:11– Alors, dans les enquêtes qu'on a pu réaliser sur le sujet,
04:17il est certain qu'il y a un appel à la responsabilité politique, oui.
04:21Et je crois qu'en ce sens, ce que souhaite faire le Premier ministre n'est pas aberrant,
04:28à savoir, est-ce qu'on est OK sur le constat ?
04:32Est-ce qu'il y a un problème de dette en France ?
04:35C'est oui ou c'est non ?
04:37– Ça, ce sera le vote de confiance le 8 septembre prochain, c'est la question qui sera posée, oui.
04:41– Tout à fait.
04:42Et si c'est oui, alors, à ce moment-là, on peut travailler.
04:44On peut travailler sur des propositions.
04:47Le budget en lui-même, il l'a dit, n'est pas nécessairement de marbre.
04:53On peut le travailler.
04:54Nous, on a des propositions par rapport à ça.
04:56Donc, l'objectif, ce serait quand même d'avoir une certaine stabilité politique,
05:02même si, dans un moment de risque, tel que celui évoqué par le Premier ministre,
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