Aujourd’hui débute la marche entre Paris et Amiens pour interpeller Emmanuel Macron sur la pédocriminalité

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Transcript

00:00Les Vraies Voix Sud Radio

00:01Majid Desimat, aujourd'hui, débute une marche entre Paris et Amiens

00:05pour interpeller Emmanuel Macron sur la pédocriminalité.

00:10Et oui, à l'initiative, Maître Lisborne, avocate de Céline Mahuito,

00:13l'une des victimes du procès Le Square Neck,

00:16est partie ce matin du 18e arrondissement de Paris avec sa cliente.

00:20Elle compte parcourir plus de 120 km jusqu'à Amiens,

00:23ville d'enfance du président de la République.

00:25On le rappelle, Joël Le Square Neck, l'ancien chirurgien

00:27qui a été condamné le 28 mai dernier à 20 ans de réclusion criminelle

00:31pour des agressions sexuelles sur 299 mineurs entre 1989 et 2014.

00:37L'un des pires scandales de pédocriminalité en France.

00:41L'objectif de cette marche est clair,

00:43remettre une lettre ouverte à Emmanuel Macron

00:44pour réclamer un véritable plan de lutte contre la pédocriminalité.

00:48Parmi leurs demandes, on y retrouve un protocole d'inhibition sexuelle,

00:52un suivi psychologique obligatoire pour les délinquants

00:55et la fin de la prescription de 30 ans.

00:57Justement, Maître Lisborne est notre invité ce soir

01:00sur Sud Radio dans les Vraies Voix.

01:02Bonsoir Maître.

01:03Bonsoir.

01:04Bonsoir et bienvenue.

01:05Bienvenue à vous.

01:07Merci.

01:08Merci beaucoup.

01:08Vous dénoncez justement le silence des pouvoirs publics

01:11depuis le procès à l'Oscore Neck

01:12et vous êtes justement à la marche.

01:14Dites-nous comment ça se déroule

01:15et bien sûr, où vous êtes actuellement ?

01:18Alors, tout d'abord, je tenais à préciser

01:22qu'il s'agit de l'initiative de Céline Malito,

01:24ma cliente, parce qu'en fait, moi, je ne suis que son porte-parole.

01:27Donc, je suis bien sûr à ses côtés dans cette initiative.

01:31Nous sommes actuellement à 10 kilomètres de Chantilly.

01:34Nous sommes partis ce matin aux alentours de 10 heures de Paris,

01:38à Montmartre, puisque c'est là où se trouve mon cabinet,

01:42mais surtout Paris,

01:43parce que c'est le lieu d'exercice du pouvoir de M. Macron.

01:47Et nous nous dirigeons vers Amiens

01:49sur un parcours qui va durer 4 jours.

01:52Vous passez par les petits villages, par les villes,

01:54vous passez par rois, etc.

01:56On passe par les départementales.

01:58Donc, oui, je vous confirme qu'effectivement,

02:00voilà, c'est d'ailleurs un petit peu périlleux,

02:03mais ça reste le chemin quand même le plus simple.

02:05Et donc, là, ce soir, ce sera à Chantilly.

02:09Demain, nous serons à Beauvais,

02:11après-demain, Breteuil, et ensuite, Amiens.

02:13Pourquoi Amiens ?

02:14Parce que c'est bien sûr la ville natale de M. Macron,

02:17là où il a grandi.

02:18Et on se dit que dans la mesure où, effectivement,

02:21l'homme n'a pas su, peut-être,

02:22le président de la République n'a pas su lire la lettre

02:25le 28 mai dernier,

02:26lorsqu'elle a été médiatisée et annoncée,

02:29cette lettre ouverte,

02:30on espère que l'enfant qu'il a été

02:32pourra effectivement la lire avec des oeufs d'enfant.

02:36Nous avons tous été sous-enfants.

02:37Vous parlez, bonsoir,

02:39vous parlez d'un protocole d'inhibition sexuelle.

02:41Je voulais savoir si vous copiez

02:42sur les initiatives qui ont été prises en Italie,

02:45puisque la castration chimique

02:46est dorénavant obligatoire

02:48pour les délinquants sexuels pédocriminels

02:51et les délinquants sexuels en général en Italie.

02:55Allez-y.

02:55Alors, pour répondre à votre question,

02:57non, pas du tout.

02:58Pourquoi ?

02:59Parce qu'en fait, en France,

03:00nous sommes tout de même dans un état de droit

03:02très respectueux, à juste titre,

03:04des droits de l'homme,

03:06des libertés publiques.

03:07De toutes les façons, scientifiquement,

03:09le protocole d'inhibition sexuelle

03:10ne peut pas fonctionner

03:12sans l'aval de l'intéressé.

03:14Donc, bien évidemment,

03:15que la volonté

03:16et surtout l'accord de l'intéressé

03:18doit être recueilli.

03:19C'est très important,

03:20contrairement à d'autres initiatives

03:21que nos voisins européens.

03:23En revanche,

03:24je tiens à préciser que

03:25lorsque, au jour d'aujourd'hui,

03:26en France,

03:27les délinquants sexuels

03:29demandent, justement,

03:30à pouvoir bénéficier

03:32de ce protocole d'inhibition sexuelle

03:33alors qu'ils sont détenus,

03:35il faut savoir qu'en France,

03:36ce protocole,

03:37on ne leur accorde pas.

03:38C'est-à-dire qu'en fait,

03:39dans les faits,

03:41il y a injonction de soins.

03:42On leur dit,

03:42écoutez,

03:43effectivement,

03:44on vous impose

03:45d'être suivi psychologiquement.

03:47Si vous le souhaitez,

03:48avec votre accord,

03:49il y aura protocole

03:50d'inhibition sexuelle.

03:51Sauf que dans la réalité,

03:53faute de moyens

03:53dans l'administration pénitentiaire,

03:55non seulement il n'y a quasiment

03:56pas de suivi psychologique,

03:58mais en plus,

03:58ce protocole,

03:59il leur est administré

04:00à la fin de leurs années

04:02de détention.

04:03Heureusement,

04:03nous sommes dans un état de droit,

04:05donc les délinquants sexuels

04:06ont vocation à ressortir.

04:08Sauf qu'en fait,

04:09lorsqu'ils sortent,

04:10on leur donne ce protocole

04:12à la fin de la détention.

04:13Autrement dit,

04:13il faut deux mois

04:14pour qu'il soit efficace.

04:15Donc,

04:16ils sortent comme des fauves,

04:18on ne va pas se mentir,

04:19sans soin,

04:20sans rien.

04:21Et donc,

04:22le protocole devient efficace

04:23au bout de deux mois,

04:24sachant que le taux de récidive

04:26est le plus important

04:27dans les quelques jours

04:28qui suivent la sortie de prison.

04:30Vous imaginez bien

04:31qu'on se moque du monde,

04:32en fait.

04:32C'est ça la même chose.

04:34Pour bien comprendre,

04:35aujourd'hui,

04:36pour mettre hors d'état

04:38de nuire

04:38quelqu'un qui est pédophile,

04:41c'est une construction...

04:42Pédocriminelle.

04:43Pédocriminelle,

04:44c'est une construction psychologique.

04:46On a tous,

04:47chacun,

04:48une attirance.

04:49Imaginez-vous

04:49de vous enlever

04:51cette attirance.

04:52On ne l'imagine pas.

04:53Celle-ci,

04:53c'est criminel.

04:55Comment peut-on enlever

04:56cette déviance criminelle,

04:58sachant qu'elle est construite

04:59dans la psychologie ?

05:01Hormis la démarche chimique,

05:02je ne vois pas comment.

05:03Même le meilleur des psychiatres

05:04n'y arrivera pas.

05:06Alors,

05:07justement,

05:08dans l'efficacité réelle,

05:10dans l'efficacité démontrée,

05:12il faut,

05:12le protocole,

05:13tout d'abord,

05:14il faut évidemment

05:14une agence de changement psychologique.

05:16C'est fondamental.

05:16Si vous ne traitez pas

05:17le problème de fond,

05:18la réalité,

05:19c'est qu'après,

05:20qu'on leur retire des pulsions,

05:22c'est une chose d'ordre physique,

05:23mais dès lors qu'il n'y a plus

05:25ce protocole,

05:26s'il n'y a pas eu

05:27de traitement de fond

05:28avec un suivi psychologique,

05:29bien évidemment,

05:30que les pulsions reviennent.

05:31Donc,

05:31c'est pour ça qu'il faut,

05:33un,

05:33l'accord de l'intéressé,

05:35deux,

05:35un suivi psychologique,

05:37mais attention,

05:37très assidu,

05:38c'est-à-dire...

05:39On va faire réagir

05:44nos vraies voix,

05:45pardonnez-moi maître,

05:46parce qu'il nous reste

05:46assez peu de temps

05:47sur ce sujet,

05:47on a quand même envie

05:48d'avoir leurs opinions.

05:50En fait,

05:50Lémi Leleu,

05:51quand on entend

05:53Maître Lisborne

05:53qui dit qu'il faut demander,

05:54effectivement,

05:55on est dans un état de droit,

05:56on ne va pas dire le contraire,

05:57qu'il faut demander

05:57au pédocriminel

05:58s'il veut bien

05:59se faire castrer chimiquement

06:01ou whatever,

06:02j'ai envie de dire,

06:03c'est quand même...

06:03Enfin, moi,

06:05ça me paraît être un non-sens,

06:07mais peut-être pas pour vous.

06:08Je voulais remercier...

06:10Vous remercier, Maître,

06:11et remercier votre cliente.

06:12Moi, je ne comprends pas

06:13pourquoi,

06:14dans ce pays,

06:15ce cas de pédocriminalité

06:17majeur et massif

06:18n'a pas beaucoup plus créé

06:20une véritable onde de choc,

06:22parce que, bien sûr,

06:22il y a l'aspect chimique,

06:23bien sûr,

06:24il y a la psychologie intime,

06:26mais il y a aussi

06:26le niveau de l'impunité

06:28et la structure sociale

06:29qui sexualise

06:30des enfants très jeunes

06:31et qui nourrit tout cela.

06:33Et, en fait,

06:33on doit collectivement

06:35avancer là-dessus.

06:36Et je pense aussi

06:36à deux autres voies

06:37de politique publique,

06:38c'est l'imprescriptibilité

06:40des crimes d'agression sexuelle,

06:41de viol commis sur mineurs

06:43qui est une revendication

06:44du mouvement des droits

06:45des enfants

06:46et des mouvements féministes

06:47depuis longtemps.

06:48Et, une dernière chose,

06:49je vous donne mon exemple personnel.

06:50J'ai été victime

06:50de violences conjugales.

06:52Mon agresseur a eu

06:53une obligation de soins

06:54qui ne lui a été

06:55jamais notifiée.

06:57On n'avancera pas

06:58si la justice

06:58n'a pas les moyens

06:59de faire respecter

07:00les injonctions de soins

07:01en premier lieu.

07:02Michael Sherman.

07:04Écoutez, il y a plus

07:05de 165 000 enfants

07:06victimes de violences sexuelles

07:07qui incluent l'inceste,

07:09évidemment les viols

07:11et agressions,

07:12mais ce ne sont que

07:13les chiffres

07:14attestés et officiels.

07:16Le problème,

07:17c'est que ça touche

07:17bien souvent

07:18dans des familles

07:19où le silence est pesant.

07:21Et ça,

07:22le rôle de la République

07:22et de l'État,

07:23c'est le rôle

07:24des conseils départementaux.

07:25On le disait tout à l'heure,

07:26la protection de l'enfance,

07:27c'est une compétence

07:27des conseils départementaux

07:29et notamment

07:29l'aide sociale à l'enfance.

07:30Déjà qu'il y ait en France

07:32une réelle politique

07:33de prévention.

07:34Aujourd'hui,

07:34il faut que des instagrameuses

07:35ou des tiktokeuses

07:36fassent des chansons

07:37protéger vos parties intimes

07:39dans toutes les langues

07:40pour que la société

07:43prenne quelque part

07:45cette cause

07:46comme une cause nationale.

07:47Et il y a aussi

07:48les réseaux

07:48avec des gens

07:49qui ont beaucoup de pouvoir

07:50et qui en abusent.

07:51Et de temps en temps,

07:53les réseaux sautent,

07:54on en a eu aux Etats-Unis.

07:55Et le problème,

07:56c'est que ça engendre aussi

07:58les thèses complotistes

07:59parce que quand l'État

07:59ne fait pas,

08:01les citoyens se posent des questions

08:02et en premier lieu,

08:03les victimes,

08:04vous le disiez,

08:04en fait,

08:04on ne parle jamais des victimes.

08:06On parle souvent dans la presse

08:07le nom des bourreaux

08:09et on ne parle jamais des victimes.

08:11Et je pense qu'il faut

08:11recentrer le débat

08:12sur les victimes,

08:13écouter les victimes.

08:14Il y a eu des assises

08:15de lutte contre l'antisémitisme,

08:17j'attends moi

08:17les assises de lutte

08:18contre la pédocriminalité

08:19qui est un fléau dans notre société.

08:21Merci beaucoup

08:22pour ce sujet,

08:22Majid Dehimat.

08:24Merci aussi,

08:24Maître Lisbonne.

08:25Bonne marche !

08:27Bonne route !

08:28Merci beaucoup,

08:30Maître Lisbonne,

08:31d'être intervenu

08:33sur notre antenne

08:35aujourd'hui,

08:3518h27.

08:36Vous restez avec nous

08:37dans un instant.

08:37C'est le tour de Tape des Vrais Voix.

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