00:00Je voudrais vous faire réagir sur cet appel à envahir les préfectures de Richie Thibault et menacer même le préfet de police de Paris, Laurent Nunez.
00:08Là aussi, c'est dingue. Et puis, il persistait signe dans les tweets par rapport, puisqu'il y a Laurent Nunez qui a décidé de signaler ses propos au parquet de Paris.
00:16Pour lui, il ne faut pas laisser passer ce genre de parole, bien évidemment.
00:19Ça vous inspire quoi, ça, de monter au front comme ça, Eliott Maman, quand on voit des personnes qui appellent à plus que l'insurrection ?
00:27Oui, d'ailleurs, ce n'est pas la première fois que Richie Thibault tient des propos qui sont des plus problématiques, précisément pour des sujets plus ou moins similaires.
00:33Et il est vrai qu'il est assez...
00:34Il est déjà poursuivi pour menaces de mort, interdit d'accès à l'Assemblée nationale. Il a 21 ans quand même.
00:38Il compte une dizaine de passages au commissariat, des auditions libres, de garde à vue, et cela la suite de signalements des autorités en réaction à ces nombreuses provocations.
00:45C'est son fond de commerce.
00:46Oui, absolument, on peut dire ça comme ça. Et par ailleurs, c'est quand même un peu dommage de confisquer un débat politique qui est tout à fait légitime par rapport aux préoccupations sociales qui saisissent le pays
00:55par une espèce de pression physique qui est directement exercée contre des représentants officiels de l'État.
01:00C'est véritablement desservir un mouvement que, par ailleurs, il peut estimer légitime d'un point de vue idéologique, j'imagine.
01:06Donc, c'est vraiment regrettable.
01:08Et pour autant, j'aurais simplement un léger point de retrait.
01:11C'est qu'on a beaucoup entendu des commentaires qui voulaient directement lier ces propos au fonctionnement interne de la France insoumise.
01:17Alors, reconnaissons que, même si d'ailleurs, ce n'était pas une décision totalement consentie de LFI, mais ce n'est plus l'assistant parlementaire de RCI Assoudé.
01:25On regrette beaucoup que, dans d'autres spectres politiques, on s'oppose toujours à des propos qui, hier, étaient tenus par certains partis
01:32et qui, aujourd'hui, ont totalement déserté ce même parti, mais qu'on continue tout de même à employer pour armer une rhétorique,
01:38que ne faisons peut-être pas la même erreur s'agissant de la France insoumise,
01:42même si, en l'occurrence, on n'a pas véritablement entendu RCI Assoudé se départir des propos de son ancienne assistant parlementaire,
01:48ce qui, évidemment, pose les choses de manière un peu différente.
01:51Et c'est vrai que ça rappelle, d'ailleurs, qu'il y a quand même une espèce d'asymétrie dans la tolérance
01:55que la classe politique agorde à certains débordements,
01:58puisque si un député d'extrême droite, par exemple, avait tenu des propos similaires qui en appelaient à l'insurrection,
02:03on aurait immédiatement eu l'intégralité du cercle républicain qui se serait insurgé à juste titre.
02:09En l'occurrence, on voit que les réactions sont un peu plus timorées,
02:13même si on peut tout de même reconnaître, en effet, qu'il y a peut-être une prise de conscience
02:16quant à ces perspectives de violence qui viennent notamment du spectre insoumis,
02:21puisque, en l'occurrence, le préfet de police de Paris a immédiatement décidé de mobiliser un article 40,
02:27c'est-à-dire de se servir de son pouvoir, de sa fonction d'autorité publique,
02:30pour dénoncer aux autorités compétentes des propos qui lui ont semblé extrêmement dangereux.
02:34On n'est pas dupes quand même, on sait très bien dans le monde politique
02:37que la réaction, elle doit intervenir suffisamment vite,
02:41enfin, ils la connaissent, là, comme les politiciens,
02:43donc ne pas se désolidariser de ses propos assez rapidement,
02:47c'est peut-être un petit peu aussi pour laisser voir si la flamme peut prendre ?
02:50Peut-être, alors après, Elotte le disait quand même,
02:52on a affaire à un ancien assistant parlementaire,
02:55et je pense que maintenant qu'elle est fille a décidé de soutenir le mouvement,
02:58ils ne veulent pas prendre le risque de se désolidariser
03:02d'une déclaration, certes scandaleuse et regrettable,
03:05mais de la part d'un ancien membre du mouvement.
03:07Après, sur la question spécifique de la violence,
03:10elle est assez ambiguë cette question, parce que si on se rappelle,
03:13encore une fois, je fais la comparaison avec les Gilets jaunes,
03:14parce que tout le monde a ce mouvement en tête comme référentiel
03:16pour le comparer à ce qui sera le 10 septembre.
03:20Et bien justement, les Gilets jaunes,
03:21qu'est-ce qui a fait la force des Gilets jaunes ?
03:24Sa popularité extrême au début du mouvement,
03:26mais aussi, il faut le dire, son espèce de radicalité d'occupation
03:31des quartiers bourgeois de Paris.
03:33La prise de l'arc de triomphe.
03:34La prise de l'arc de triomphe.
03:35Je me rappelle aussi de l'épisode de la pelleteuse,
03:38enfin, ce n'est pas une pelleteuse, mais c'était...
03:40Oui, les maîtres de grue devant le ministère.
03:43Pour rentrer devant le portail.
03:43Ça a marqué les esprits, et c'est ce qui a fait,
03:47dans les premières semaines, que beaucoup de gens,
03:49y compris dans les élites économiques et politiques,
03:51avaient dit à Emmanuel Macron,
03:53il faut s'aider, ces gens ont une capacité insurrectionnelle
03:56qu'on ne peut pas maîtriser, donc il faut lâcher du lest.
03:59Alors, paradoxalement, je pense que c'est aussi ce qui a causé
04:02la chute des Gilets jaunes au bout de quelques semaines,
04:04quelques mois.
04:05Ils se sont enfermés dans une violence un petit peu nihiliste
04:08et sans issue, et c'est ce qui a fait qu'il y a eu une désaffection populaire,
04:11et les gens se sont dit, mais ces manifestants, finalement,
04:15est-ce qu'ils veulent vraiment qu'on réponde à leur demande,
04:18à leur détresse, ou est-ce qu'ils n'ont pas une espèce de violence
04:21pour la violence ?
04:22Là, le 10 septembre, on a l'impression que c'est un mouvement
04:24qui est instruit de ce qui s'est passé en 2018,
04:27et qui se dit, il faut monter très vite, très fort dans la radicalité,
04:30il ne faut pas faire comme les manifestations traditionnelles de la gauche,
04:33simplement défiler entre Bastille et République,
04:36il faut aller très vite, très haut, pour espérer renverser la table.
04:39Ce qui est aussi le reflet de la détresse de beaucoup de gens.
04:42Mais en tout cas, moi, ce qui m'intéresse, c'est cette espèce d'ambiguïté de la violence
04:46où on sent quand même qu'un certain degré de détermination insurrectionnelle
04:52peut donner beaucoup de force à un mouvement,
04:55comme le faire plonger dans la marginalité,
04:56si on a l'impression que cette violence n'est pas justifiée.
04:58En tout cas, plusieurs syndicats, dont la CGT et Force Ouvrière,
05:00vont décider la semaine prochaine des actions à mener le 10 septembre,
05:04notamment en protestation contre le plan d'économie annoncé par le gouvernement.
05:06Plusieurs fédérations comme Sudrail rejoignent l'appel à tout bloquer,
05:11à lancer sur les réseaux sociaux.
05:13Tout va se décanter à la rentrée, en fait.
05:15On va juste le savoir quels quelques jours auparavant.
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