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  • il y a 21 heures
Alors que la guerre froide s'intensifie, un homme est mystérieusement retrouvé mort sur une plage australienne.
Transcription
00:00Alors que l'angoisse atomique saisit le monde et que la guerre froide s'intensifie,
00:10un homme vêtu élégamment est retrouvé mort sur une plage australienne.
00:16Aucune cause évidente de décès, rien pour l'identifier.
00:19Qui était ce type ? Qu'est-ce qu'il fabriquait là ?
00:22Était-ce un criminel ? Un agent secret ou... pire ?
00:27Ni le FBI, ni le MI5 britannique ne savent qui il est.
00:31Ce soir, les principales hypothèses au sujet d'un mystère qui obsède une armée d'enquêteurs amateurs depuis 70 ans.
00:38C'était un espion ?
00:41Était-ce un suicide ou un empoisonnement ?
00:44Était-il membre du crime organisé ?
00:47On dirait franchement un scénario de film.
00:51De nouvelles preuves permettront-elles enfin de répondre aux questions
00:54qui était l'homme de Somerton et comment est-il mort ?
00:59Trois ans se sont écoulés depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:18Les tensions entre l'Union soviétique et ses anciens alliés
01:21provoquent le blocus de toutes les routes terrestres vers Berlin-Ouest.
01:25L'Occident doit acheminer par voie aérienne des provisions aux habitants de la ville.
01:31Les Occidentaux en ont été choqués et effrayés.
01:35Les pays communistes comme l'Union soviétique en Eurasie et la Chine de Mao Tse-tung
01:39semblaient terriblement imposants.
01:43Y aurait-il une autre guerre ? Une attaque nucléaire ?
01:46En réaction, des histoires d'espions, de traîtres et d'agents doubles surgissaient partout.
01:51La ville d'Adelaide en Australie vit aussi cette tension.
01:57Située à seulement 800 kilomètres du lieu secret des 16 atomiques du pays,
02:02cette ville est discrètement en état d'alerte.
02:06À première vue, rien n'a l'air inhabituel lorsque le jeune Neil Day et un ami
02:12aperçoivent un homme qui semble faire une sieste appuyé contre un rocher sur la plage de Somerton.
02:17L'Australie est dans l'hémisphère sud.
02:21C'est l'été là-bas pendant nos mois d'hiver ici, dans l'hémisphère nord.
02:25Ça n'avait donc rien d'étrange.
02:26Avec la chaleur, bien des gens dormaient sur la plage.
02:30Les garçons ont poursuivi leur route.
02:33Quand les deux amis repassent par là, ils remarquent quelque chose d'alarmant.
02:37L'homme ne bouge pas.
02:40Il était dans la même position.
02:42Les garçons ont descendu de cheval pour aller l'examiner.
02:44Ils ont alors constaté qu'il était mort.
02:48Un autre passant s'est approché.
02:50Jack Lyons, un bijoutier.
02:53Jack a géré la situation.
02:55Il a dit, je vais m'en occuper et prévenir la police.
02:58C'est ce qu'il a fait.
02:59Ça s'est passé entre 6h et 6h30 du matin.
03:03Quand les policiers sont arrivés sur place,
03:05ils ont fait une inspection sommaire de la scène et du corps.
03:08Ils ont noté que l'homme était allongé sur le sable,
03:14mais qu'il avait le dos appuyé sur le rocher.
03:17Il était bien habillé.
03:18Il n'y avait aucune trace d'alcool ou de drogue à proximité
03:21et aucun signe évident de blessure ou de violence.
03:25Le plus souvent, ceux qu'on trouve morts sur la plage ont été victimes d'une noyade.
03:29La mer les rejette sur le rivage.
03:31Pas ici.
03:31Il était complètement sec, soulier compris.
03:35On aurait dit qu'il s'était allongé pour se reposer,
03:37mais ne s'était jamais réveillé.
03:39L'étape suivante aurait été d'identifier l'homme et d'aviser ses proches.
03:44Mais c'était impossible dans ce cas-ci,
03:46vu qu'il n'avait aucune pièce d'identité sur lui.
03:49Pas de portefeuille non plus.
03:51En outre, car cette affaire est devenue très étrange dès le début,
03:56toutes les étiquettes de ses vêtements avaient été intentionnellement enlevées,
04:00comme découpées.
04:01Les enquêteurs ont commencé à se demander qui est ce type.
04:06Ils n'avaient aucune idée de son identité.
04:09Ayant si peu d'indices, la police fait l'inventaire des affaires de l'homme.
04:14Il y avait un billet de train inutilisé,
04:16un ticket d'autobus d'Adélaïde à Somerton,
04:20un paquet de gomme à mâcher,
04:23des allumettes,
04:25un peigne,
04:26et un paquet de cigarettes Army Club.
04:28C'étaient tous des objets ordinaires
04:32qu'on aurait trouvés sur n'importe qui.
04:34Mais le paquet de cigarettes a ceci d'intéressant
04:36car Army Club était une marque bon marché.
04:39Or, à l'intérieur de la boîte,
04:41se trouvaient sept cigarettes d'une marque
04:43beaucoup plus chère appelée Kencitas.
04:44On transporte le corps à l'hôpital royal d'Adélaïde pour l'examiner.
04:53Le docteur Barclay Bennett a effectué un examen post-mortem du cadavre.
05:00C'est un examen initial sans prélèvement d'échantillons ni ouverture du corps
05:04en vue de cerner la cause du décès.
05:06À l'époque, on ne faisait pas toujours d'autopsie.
05:11L'examen initial du corps a révélé certaines choses sur cet homme.
05:16Il mesurait environ 1 mètre 80,
05:18pesait de 75 à 80 kilos,
05:21avait de 40 à 50 ans,
05:23et était en excellente forme.
05:27Par ailleurs,
05:28il n'avait pas les mains caleuses,
05:31ce qui laisse croire que ce n'était pas un travailleur manuel.
05:33Une autre chose qu'ils ont tout de suite remarquée,
05:38c'est qu'il avait d'extrêmement gros mollets avec les muscles élevés.
05:41Comme un danseur de balai,
05:43il avait les jambes tonifiées.
05:47Rien ne semble étrange,
05:49et il n'y a pas de signe évident d'acte criminel.
05:51Leur hypothèse était donc qu'il était allé s'allonger,
05:54il se sentait peut-être mal,
05:56s'était couché contre les rochers,
05:58et était mort en dormant.
06:00Au départ,
06:00la cause du décès semblait être l'insuffisance,
06:03cardiaque.
06:08Six semaines passent,
06:10et les autorités n'arrivent toujours pas
06:12à identifier le cadavre,
06:13ce qui soulève des questions.
06:15Les enquêteurs se sont dit qu'il y en avait encore
06:17beaucoup à apprendre sur cet homme et sur son décès.
06:21Ils s'interrogent sur les origines de l'homme.
06:23Vient-il de l'extérieur du pays ?
06:25Et s'il n'est pas d'Australie,
06:27pourquoi s'y trouvent-ils ?
06:28Tous les pays anglophones ont reçu une photo post-mortem
06:32et une série d'empreintes digitales.
06:35Mais personne n'a rien trouvé.
06:37Cet homme n'avait pas de casier judiciaire,
06:39pas de dossier militaire,
06:41rien qui corresponde.
06:43En fait,
06:44John Edgar Hoover,
06:45alors directeur du FBI,
06:47a répondu à la police australienne
06:48qu'aucune correspondance n'avait été trouvée
06:50pour ces empreintes.
06:51La police fait appel au public
06:55pour identifier le corps.
06:58À ce stade de l'enquête,
07:00les habitants avaient déjà donné à cet homme
07:02un surnom,
07:03l'homme de Somerton,
07:05à cause de la zone
07:06où il avait été découvert.
07:09Un témoin s'est présenté.
07:11Sa femme et lui affirmaient
07:12qu'il s'était promené sur la plage
07:13la nuit précédente, le 30 novembre,
07:15et qu'il l'avait observé vers 19h,
07:18allongé sur le sable.
07:19L'homme de Somerton aurait levé le bras droit,
07:22comme pour allumer une cigarette
07:23ou saluer quelqu'un,
07:24puis l'aurait laissé retomber.
07:28Un autre couple affirmait avoir vu l'homme,
07:31bien qu'il n'ait pas aperçu son visage.
07:33Ce qu'ils avaient remarqué, par contre,
07:35c'est qu'il semblait avoir
07:36de belles chaussures cirées,
07:38des souliers qu'on ne mettrait pas
07:39pour aller se promener sur la plage.
07:44Le déroulement des dernières heures de l'homme
07:47commence lentement à se dessiner.
07:49Grâce au billet dans sa poche,
07:51on sait qu'il est arrivé en matinée
07:53vers 11h à Adelaide.
07:55Il a ensuite pris l'autobus
07:57pour Somerton, en banlieue,
07:59où il a été vu par des témoins
08:00à 19h.
08:01On ignore donc ce qu'il a fait
08:02et où il s'est rendu
08:03pendant une grande partie
08:04de l'après-midi.
08:07Pour un enquêteur,
08:08c'est très frustrant
08:09d'avoir cette collection d'indices,
08:11de preuves et de récits
08:12de témoins oculaires,
08:13sans pouvoir s'approcher
08:15d'une réponse substantielle.
08:16Les enquêteurs ignorent encore
08:18qui était cet homme.
08:21C'est alors qu'ils ont eu
08:22un gros coup de chance.
08:25Le 14 janvier 1949,
08:28les responsables de la gare
08:29d'Adelaide découvrent une valise
08:31qui attend là depuis des semaines.
08:33La valise avait été laissée
08:36en consigne le 30 novembre
08:37sans jamais être réclamée.
08:39Elle a été remise aux policiers
08:40qui ont commencé à la fouiller.
08:42Ils y ont trouvé
08:43des indices additionnels
08:44qui leur ont fait croire
08:45à un lien possible
08:46avec l'homme de Somerton.
08:48Le contenu de la valise
08:50est étrange
08:51et perturbant.
08:53Les étiquettes de tous les vêtements
08:55dans la valise
08:56avaient aussi été enlevées,
08:57comme sur l'homme de Somerton,
08:59sauf pour une chemise jaune
09:00qui portait encore le prix
09:02et qui semblait à peine
09:03sorti du magasin.
09:05Il y avait une bonne quantité
09:07de fils de lin orange
09:08du même type
09:08qui avait servi
09:09à coudre ses boutons
09:10et à réparer une poche
09:12de son pantalon.
09:14Le fil dans la valise
09:15semblait être le même
09:16qui avait été employé
09:17pour réparer la veste.
09:19Ça établissait un lien direct
09:20entre l'homme de Somerton
09:22et cette valise.
09:24Cette découverte
09:25soulève toutefois
09:26d'autres questions.
09:28Ce fil de lin orange
09:30n'était pas en vente
09:31en Australie à l'époque.
09:32Il l'était aux États-Unis.
09:34La question se pose donc,
09:36l'homme était-il américain
09:37ou avait-il visité
09:39les États-Unis plutôt?
09:41On a également trouvé
09:42dans la valise
09:43un tournevis d'électricien,
09:45un couteau de table,
09:46des ciseaux,
09:48ainsi que des outils
09:49de cartographie
09:50et des pochoirs
09:51comme il y en a
09:52sur les navires
09:53pour identifier la cargaison
09:55ou pour la navigation.
09:57L'indice le plus important
10:00de tous
10:01est peut-être
10:02un nom.
10:04Certains objets
10:05trouvés dans la valise
10:06portaient l'inscription
10:07T. Keane.
10:10Ça a donné une piste
10:11à la police,
10:12un nom,
10:13celui de Keane.
10:14K-E-A-N-E.
10:17Il ne sera pas facile
10:18de trouver
10:19T. Keane
10:20et c'est peut-être
10:21voulu ainsi.
10:22Joignez-vous
10:24à Adam Richmond
10:25pour revivre
10:26les années 80
10:26et découvrir
10:27les endroits
10:28qui ont vu naître
10:28la bouffe emblématique
10:29d'une décennie
10:30des plus...
10:31savoureuses.
10:33Dévoré des années 80
10:34vendredi 22h30
10:36sur Historia.
10:42Lorsqu'un homme
10:43sans pièce d'identité
10:44est retrouvé mort
10:45sur la plage
10:45de Somerton
10:46en Australie,
10:47les enquêteurs
10:48n'ont pratiquement
10:49aucune piste.
10:50Outre une valise,
10:52et ce qui pourrait
10:53être son nom.
10:55La police a commencé
10:56à établir le profil
10:57de l'homme
10:58et peut-être
10:59le motif
10:59de sa présence-là.
11:01Qui était-il ?
11:03Personne du nom
11:04de Keane
11:05n'ayant été porté
11:06disparu,
11:07les enquêteurs
11:08ont donc pensé
11:08que c'était
11:09un pseudonyme.
11:10Ce nom ne correspondait
11:12à aucune personne
11:12disparue.
11:13C'était peut-être
11:14une ruse.
11:16La police avait
11:16une valise
11:17pleine d'indices
11:18et quelques pistes,
11:20mais il n'y avait
11:20rien de tout ça
11:20qui aurait pu révéler
11:21la raison pour laquelle
11:22l'homme de Somerton
11:24se trouvait
11:25à Adelaide.
11:28Ses soupçons éveillés,
11:30la police demande
11:31une autopsie détaillée.
11:34Une fois l'autopsie
11:35entamée,
11:36ils ont découvert
11:37des choses inhabituelles
11:38et déconcertantes
11:39à leurs yeux.
11:41Il avait la rate
11:43trois fois plus grande
11:44que la normale,
11:46le foie congestionné,
11:48ainsi que du sang
11:51dans l'estomac.
11:52Compte tenu
11:53de l'état des organes,
11:54le médecin légiste
11:55John Dwyer
11:56a soupçonné
11:57que l'homme
11:57avait été victime
11:58d'un empoisonnement.
12:03On a pensé
12:04à l'empoisonnement
12:05parce que cet homme
12:06n'avait aucune
12:06blessure externe
12:07malgré tous
12:08ses traumatismes
12:09internes.
12:11Quelle en était
12:11la cause ?
12:12Si quelque chose
12:13l'avait frappé,
12:13il aurait eu
12:14une équimose.
12:15En plus,
12:17dans son estomac
12:18à part du sang,
12:19on a retrouvé
12:20un pastille,
12:21une sorte de chausson
12:22à la viande australien.
12:24C'était reconnaissable
12:25et la viande
12:26n'était pas digérée,
12:27ce qui implique
12:28qu'il est mort
12:28peu après l'avoir mangé.
12:30Si c'était
12:31un empoisonnement,
12:32il y avait de quoi
12:33s'inquiéter.
12:34Ce n'est pas une façon
12:35normale de mourir.
12:36Ça laissait croire
12:37que ce type avait
12:38peut-être des intentions
12:39malfaisantes.
12:41Quand les résultats
12:42du labo sont arrivés,
12:44il ne montrait
12:44aucune preuve
12:45d'empoisonnement
12:46ni aucune trace
12:47de poison
12:47dans le pâté
12:48de viande australien.
12:49Les organes
12:50de l'homme
12:50étaient en affreux état
12:51après l'autopsie.
12:53La police savait
12:53qu'elle allait
12:54devoir intensifier
12:55ses recherches
12:55pour découvrir
12:56ce qui était arrivé
12:57à cet homme,
12:58son identité
12:59et la cause
12:59de sa mort.
13:01Les enquêteurs
13:02se penchent ensuite
13:03sur les vêtements
13:04de l'homme.
13:05Tout au fond
13:06de sa poche goussée,
13:09ils ont découvert
13:10un minuscule
13:11bout de papier enroulé.
13:12Il a fallu l'extraire
13:13avec une pince
13:13à épiler tellement
13:14il était profond,
13:15ce pourquoi
13:16ils ne l'avaient pas
13:16trouvé au départ.
13:17Ils l'ont déroulé
13:18et y ont vu deux mots.
13:20Ces mots étaient
13:20Taman Shud.
13:24Ils ont tout arrêté.
13:27Il fallait découvrir
13:27ce que c'était,
13:28ce que ça représentait.
13:31Ils se sont adressés
13:32aux bibliothécaires
13:33et aux recherchistes
13:34de l'endroit
13:34pour trouver quelqu'un
13:35qui savait
13:36ce que ça voulait dire.
13:37Un bibliothécaire
13:39leur a dit
13:40« Ce sont les derniers mots
13:43du livre,
13:44les Roubaillates
13:45d'Omar Kayyam. »
13:49Il s'agit d'un livre
13:51de poèmes d'amour.
13:54L'expression
13:55« Taman Shud »
13:57se traduit par « C'est fini ».
13:59Ce n'est pas normal
14:02de se promener
14:02avec un verre de poésie
14:04qui dit « C'est fini »
14:06dans sa poche.
14:06Ce bout de papier
14:07a été placé là
14:08par quelqu'un.
14:09Que ce soit
14:10par l'homme de Somerton
14:11ou par celui
14:12qui voulait le tuer,
14:13c'est là-dessus
14:14qu'il faut se pencher.
14:15Mais qui pourrait bien
14:17le vouloir mort
14:18et pourquoi ?
14:20Voyons ses effets personnels.
14:22Pochoirs,
14:24cartes,
14:25ses vêtements
14:25qui provenaient clairement
14:26des États-Unis
14:27d'après les coutures
14:28et la possibilité
14:30qu'il ait employé
14:30un pseudonyme.
14:32Tous ces indices réunis
14:33font qu'il n'est pas
14:34déraisonnable de croire
14:35qu'il aurait pu être impliqué
14:37dans le marché noir
14:38comme trafiquant.
14:40Dans ce cas-là,
14:41était-il devenu
14:41un problème
14:42pour d'autres criminels
14:43qui auraient alors
14:44voulu le voir mort ?
14:45Armés de nouvelles preuves,
14:50les autorités entament
14:51une enquête officielle
14:52d'homicide
14:53le 17 juin 1949.
14:57Ce genre d'enquête
14:58est comme un procès.
14:59Il y a des témoins,
15:00des experts
15:01et des médecins
15:02qui viennent déposer
15:02et un juge ou un jury
15:04qui détermine
15:05la cause du décès.
15:07Ils sont donc revenus
15:08sur la possibilité
15:09qu'il ait été empoisonné.
15:11Sir Cédric X
15:13était un des experts
15:14qui ont témoigné
15:15lors de cette enquête.
15:17C'était un professeur
15:18de pharmacologie
15:19et de physiologie humaine.
15:22D'après lui,
15:23la toxine aurait pu
15:23s'évaporer rapidement
15:24sans laisser de traces.
15:26Il connaissait deux
15:27de ces toxines
15:28intraçables
15:29qui auraient pu être
15:29en cause ici.
15:31Il avait si peur
15:32de mentionner ces poisons
15:34à haute voix
15:34durant l'enquête,
15:35tant ils sont dangereux,
15:36qu'il les a écrits
15:38sur un morceau de papier
15:39et l'a remis au juge.
15:41On découvrira plus tard
15:42quelles étaient
15:43ces deux toxines.
15:44Il s'agit de la digitoxine
15:46et de la strophantine.
15:48X pensait que c'était
15:49la strophantine,
15:51un dérivé
15:51d'une plante africaine.
15:52Les tribus somaliennes
15:53l'utilisent
15:54pour empoisonner
15:54leurs flèches.
15:56Malgré le témoignage
15:57de X,
15:58l'enquête se termine
15:59le 21 juin,
16:01sans réussir
16:02à établir
16:02la cause du décès.
16:05Ils n'avaient pas
16:05assez de preuves
16:06pour déterminer
16:07s'il s'était lui-même
16:08empoisonné ou non.
16:10Ils ignoraient
16:10qui était cet homme.
16:12Ils n'arrivaient pas
16:12à déterminer
16:13s'il avait été
16:14contrebandié
16:14ou s'il était lié
16:16à un autre grand mystère.
16:17Ils étaient donc
16:18dans une impasse.
16:20De retour à la case départ,
16:22la police revient
16:23sur le bout de papier
16:23énigmatique
16:24trouvé dans la poche
16:25de l'homme.
16:27L'indice le plus mystérieux
16:28était l'expression
16:29« Tamam Shud ».
16:30C'est tiré d'un livre
16:31très populaire
16:32à l'époque.
16:33L'exemplaire appartenant
16:34à cet homme
16:35pouvait contenir
16:36d'autres indices.
16:38On savait
16:38qu'il n'était pas
16:39en sa possession,
16:40qu'il n'était pas
16:41sur la scène du décès
16:42ni dans la valise
16:43découverte
16:44à la gare d'Adélaïde.
16:46Les enquêteurs
16:47fouillent les librairies
16:48et les bibliothèques
16:49de la région.
16:52Ils se sont adressés
16:53aux éditeurs
16:54et ont entamé
16:55des recherches
16:56à l'international.
16:57Partout où ils croyaient
16:58pouvoir trouver
16:59cet exemplaire
17:00et cette édition
17:01des Roubaillates.
17:02Dans un ultime effort,
17:04ils ont fait appel
17:05au public
17:05pour savoir
17:06si quelqu'un
17:06avait vu cet exemplaire
17:07du livre.
17:09Il y en avait
17:09des centaines de milliers
17:10en circulation
17:11dans le monde.
17:13Essayer de trouver
17:13la copie liée
17:15à cette affaire,
17:16c'était chercher
17:17une aiguille
17:18dans une botte de foin.
17:20La chance leur sourit
17:21le 22 juillet 1949.
17:23Un homme non identifié
17:28est entré
17:29au poste de police.
17:31Cet homme vivait
17:32tout près
17:32de la plage
17:32de Somerton.
17:37Il s'était rappelé
17:38que quelqu'un
17:39avait jeté un livre
17:40sur la banquette arrière
17:41de sa voiture
17:42le 30 novembre.
17:46Faisant le rapprochement,
17:48il a retrouvé
17:48le bouquin
17:48et l'a apporté
17:50au poste de police.
17:51La police compare
17:53le morceau de papier
17:54déchiré
17:54à la dernière page
17:56du livre
17:56endommagée
17:57elle aussi.
18:00Quand les policiers
18:00ont examiné
18:01le livre,
18:02ils ont constaté
18:03que la forme
18:03du morceau de papier
18:04enroulé
18:05correspondait
18:05exactement
18:06à la déchirure
18:07du livre.
18:09Ça se voyait
18:10au microscope
18:10par les fibres
18:11que c'était
18:12l'exemplaire
18:13de l'homme
18:13de Somerton.
18:14C'était évident,
18:15ils étaient
18:15au moins sûrs de ça.
18:17Comme les enquêteurs
18:19l'espèrent,
18:20le livre va
18:20bientôt leur fournir
18:21un nouvel indice
18:22stupéfiant
18:23sur l'identité
18:24de l'homme
18:25de Somerton.
18:31Identifiez-vous
18:31ou vous allez mourir.
18:35Vous allez me couvrir.
18:36Je suis coupable.
18:40J'ai compromis
18:40ce dossier.
18:41Vance l'a viré ?
18:42Non,
18:42elle a démissionné.
18:43Agence fénéraux !
18:46C'est trop facile.
18:50J'ai l'impression
18:51qu'on va bien s'amuser.
18:52Les lundis NCIS
18:54de 20h à Syrie+.
18:57Nous sommes en juillet 1949,
19:02un mois avant que l'URSS
19:04ne fasse exploser
19:05sa première bombe atomique.
19:09Alors que s'intensifie
19:10la guerre froide,
19:11la police australienne
19:12affronte des pressions
19:13pour identifier
19:14le mystérieux homme
19:15de Somerton.
19:16C'est alors qu'à court de piste,
19:19elle trouve soudain
19:20un nouvel indice.
19:23La découverte du livre
19:25ayant appartenu
19:25à l'homme de Somerton
19:27a été un coup du sort
19:28miraculeux dans cette affaire.
19:31Les enquêteurs
19:31pouvaient dès lors
19:32rassembler de nouveaux indices
19:33dont ils n'auraient pas pu
19:35jusque-là imaginer l'existence.
19:37Ils contenaient
19:38des notes manuscrites.
19:40Le plus intéressant peut-être,
19:42c'est qu'il y avait
19:43une série de lettres
19:43à la fin du livre,
19:45des majuscules,
19:46qui semblaient former
19:47une sorte de code.
19:49Si l'on considère
19:50le message codé du livre
19:51et tous les autres facteurs
19:52qui entourent le cas
19:53de l'homme de Somerton,
19:55on en arrive à la question,
19:57était-il un espion ?
20:00À l'époque,
20:02l'Australie intensifiait
20:03ses propres essais nucléaires.
20:05C'était donc tout à fait plausible.
20:07Livrer des codes cachés
20:09avec des bouquins
20:09semble être
20:10de l'espionnage de haut niveau.
20:12Mais en vérité,
20:13c'était assez commun,
20:14surtout en 1948.
20:15La CIA le faisait,
20:17le KGB aussi,
20:18ainsi que le renseignement israélien.
20:21L'idée,
20:22c'est que l'expéditeur
20:23choisit des mots
20:24sur des pages précises
20:25du livre
20:26pour composer le message
20:27qu'il veut envoyer.
20:30Le destinataire
20:32dispose d'une carte
20:33percée de trous,
20:34une sorte de pochoir
20:35qu'il peut placer
20:37sur la page indiquée
20:39ce qui révèle
20:40ce qui révèle le message,
20:41les mots
20:41et l'ordre
20:42dans lequel
20:42ils sont censés figurer.
20:46Les autorités
20:47font parvenir le code
20:49à diverses agences
20:50de renseignement
20:50dans le monde,
20:51dans l'espoir
20:52que quelqu'un
20:53le reconnaisse.
20:54Elles l'ont envoyé
20:55au service secret
20:56de la marine américaine,
20:58au service secret britannique.
20:59Elles l'ont publié
21:00dans les journaux
21:01en espérant
21:02qu'un détective amateur
21:03puisse le résoudre.
21:03Le code n'avait
21:05que quatre lignes,
21:06mais les meilleurs
21:06cryptographes au monde
21:07n'arrivaient pas
21:08à le déchiffrer.
21:10Il n'était pas
21:10vraiment nécessaire
21:11de comprendre
21:12ce qu'il disait
21:13pour deviner
21:13qu'il s'agissait
21:14d'espionnage
21:15de grande envergure.
21:17Si on croit
21:17que c'était un espion,
21:19ça aurait très bien
21:20pu être la cause
21:20de sa mort.
21:25C'était un homme prudent,
21:27comme le démontre
21:28le retrait
21:28des étiquettes
21:29de ses vêtements
21:30et le recours
21:31à un pseudonyme.
21:32D'après les experts,
21:35le lieu et la forme
21:36du décès
21:36constituent
21:37les indices
21:38les plus révélateurs.
21:41Deux endroits
21:42très importants
21:42à l'époque
21:43en Australie
21:43rendent cette affaire
21:44encore plus intéressante.
21:47L'un est Wumera,
21:48qui accueillait
21:48un programme
21:49de fusées avancées
21:50impliquant les États-Unis
21:51et les autorités
21:52militaires australiennes.
21:55L'autre est Radium Hill,
21:57où se trouvait
21:58une usine
21:58de traitement d'uranium.
21:59La présence
22:02de l'homme
22:02de Somerton
22:03à proximité
22:04de ses installations
22:05n'est pas une coïncidence,
22:06à mon avis.
22:08Le Royaume-Uni
22:09se préparait également
22:10à effectuer
22:10des essais atomiques
22:11en Australie,
22:12à 800 km d'Adélaïde,
22:14et on disposait
22:15déjà de preuves
22:16que des secrets
22:17avaient fui
22:17de l'Australie
22:18vers l'URSS.
22:20Il existait alors
22:21un programme
22:22ultra-secret
22:23nommé Venona.
22:24Il s'agissait
22:25d'une opération
22:25conjointe
22:26américano-britannique
22:27de contre-espionnage.
22:29En 1947,
22:30le projet Venona
22:31est parvenu
22:32à intercepter
22:32des preuves
22:33que les services
22:34de renseignement
22:34soviétique
22:35opéraient en Australie
22:36par l'entremise
22:37de leur ambassade
22:38à Canberra.
22:40Il y avait donc
22:41ce code
22:42qui laissait croire
22:42que l'homme
22:43pouvait avoir été
22:44un espion.
22:45Il y avait l'endroit
22:46qui laissait vraiment croire
22:48que l'homme
22:48pouvait avoir été
22:49un espion.
22:51Et le plus intéressant
22:52pour moi,
22:52c'est le fait
22:53qu'il semblait avoir été
22:54tué par un poison exotique.
22:55C'est tout à fait
22:57digne d'espions.
22:58Ça suggère fortement
22:59la possibilité
23:00que ça ait été
23:01une liquidation,
23:02ce qu'on appelle
23:03en russe
23:04«mokroiyediela».
23:06C'est une tradition
23:06consacrée
23:07du renseignement russe
23:08pour se débarrasser
23:09des gens
23:09en les assassinant
23:10sans laisser
23:11de traces évidentes.
23:13Un indice
23:14apparemment insignifiant.
23:17Pourrait-il s'avérer
23:18la clé
23:18de cette affaire ?
23:19L'histoire des cigarettes
23:21est fascinante.
23:22On a découvert
23:23en sa possession
23:24des cigarettes
23:24d'une marque différente
23:26de la boîte
23:26dans laquelle
23:27elles se trouvaient.
23:29Ça semblait indiquer
23:29que quelqu'un
23:30les avait remplacées.
23:32C'était un paquet
23:33bon marché,
23:34mais quelqu'un
23:35y avait mis
23:35des cigarettes
23:36plus chères.
23:37Pourquoi ferait-on ça ?
23:39Est-ce possible
23:40que l'homme
23:40ait été empoisonné
23:41et que le poison
23:43lui ait été administré
23:44au moyen de cigarettes ?
23:45Malheureusement,
23:48la police australienne
23:49détruit les cigarettes
23:50avant qu'elles ne
23:51puissent être analysées.
23:52C'est vraiment dommage
23:53parce que les cigarettes
23:54auraient pu fournir
23:55un détail essentiel
23:56à la résolution
23:57de cette affaire.
23:58Si on les avait analysées
24:00et si on y avait démontré
24:01la présence de poison,
24:04ça aurait expliqué
24:05les cigarettes
24:05de marques différentes
24:06dans la boîte
24:07et ça aurait étayé
24:08l'hypothèse
24:09comme quoi il s'agissait
24:10bel et bien d'un espion
24:11et que c'est pour ça
24:12qu'on l'a tué.
24:13Si l'homme de Somerton
24:16est un espion,
24:17pour qui travaille-t-il donc ?
24:20Plusieurs spéculent
24:21qu'il ne s'agissait pas
24:22de n'importe qui
24:23mais bien d'un agent
24:24nommé Pavel Fedosimov.
24:26Il se faisait appeler
24:27Stéphane.
24:28C'était son nom de code.
24:30Il était connu
24:30des Britanniques
24:31et des Américains.
24:33Fedosimov a été identifié
24:35comme espion du KGB
24:36grâce au projet Venona.
24:40Fedosimov était en poste
24:41à l'ambassade soviétique
24:42qu'aux Etats-Unis.
24:43On sait avec certitude
24:45que l'homme de Somerton
24:45a visité ce pays.
24:48Les Etats-Unis
24:48suivaient les déplacements
24:49de Fedosimov
24:50et ils savaient
24:51qu'il avait quitté le pays
24:52en théorie
24:53sur un bateau
24:53à destination d'Odessa
24:55en Ukraine en 1948.
24:59Certains croient
25:00qu'il s'était ensuite
25:01rendu en Australie
25:02mais leurs preuves
25:03sont très minces.
25:05Après la découverte
25:06du corps de l'homme
25:07de Somerton
25:07le 1er décembre 1948,
25:10personne ne revoit
25:11jamais Fedosimov.
25:12Peut-on dire
25:15que Fedosimov
25:16et l'homme de Somerton
25:17étaient le même homme ?
25:19On ne peut pas l'exclure,
25:20c'est bien vrai,
25:21mais je ne crois pas
25:21qu'il y ait suffisamment
25:22de preuves
25:22pour que ce soit concluant.
25:25Il existe toutefois
25:26une autre façon
25:27d'identifier l'homme
25:28de Somerton.
25:29Ce livre contenait
25:30un autre indice
25:31peut-être plus important.
25:33Cela pourrait conduire
25:34la police
25:34directement au meurtrier.
25:36La forge
25:42peut devenir
25:44très bruyante.
25:47Mais si on écoute
25:48attentivement,
25:49on distingue
25:50le dur labeur,
25:52un peu de cran
25:54et bien de la détermination.
25:57Mais rien ne sonne mieux
25:59que la victoire.
26:01De l'acier et du feu,
26:05mercredi 20h,
26:07sur Historia.
26:11Un cadavre,
26:13un livre de poésie
26:14et un code indéchiffrable.
26:17Après huit mois
26:18d'enquête
26:19sur l'homme
26:19de Somerton,
26:21les policiers
26:21n'ont toujours
26:22pas d'autre piste.
26:24Cela dit,
26:25cet exemplaire
26:25des Roubaillettes
26:26renferme
26:26un indice supplémentaire,
26:29deux numéros
26:30de téléphone
26:30écrits à la main.
26:32Cela peut-il enfin
26:33mener les enquêteurs
26:34à des réponses ?
26:38L'autre indice,
26:40c'est ce qui avait
26:41tout l'air
26:41de numéro de téléphone
26:42inscrit dans le livre.
26:45La police a appelé
26:46ces deux numéros
26:47de téléphone.
26:47Le premier,
26:48c'était une banque,
26:49une voie sans issue.
26:50Le deuxième appartenait
26:51à une femme
26:52qui vivait à proximité,
26:54à seulement 350 mètres
26:55de l'endroit
26:56où on avait trouvé
26:57l'homme de Somerton
26:57sur la plage.
27:00La police se rend
27:01chez cette femme
27:02pour tenter
27:02de découvrir
27:03ce qu'elle sait.
27:06Elle a accepté
27:07de coopérer,
27:08mais elle souhaitait
27:09rester anonyme.
27:11Elle a dit
27:11ne pas connaître
27:12l'homme de Somerton,
27:13tout en admettant
27:14avoir déjà possédé
27:15un exemplaire
27:16des Roubaillettes
27:16qu'elle avait donné
27:17à une connaissance
27:18quelques années plus tôt.
27:20Pendant son stage
27:21d'infirmière
27:21en 1945 à Sydney,
27:23elle avait connu
27:24un certain Al Bogsal.
27:25Il s'était lié
27:26d'amitié.
27:27Elle lui avait donné
27:28un exemplaire
27:28des Roubaillettes
27:29où était inscrit
27:30son surnom,
27:31Justine,
27:31mais elle ne lui avait
27:32pas parlé depuis longtemps.
27:35Bogsal serait-il
27:36l'homme de Somerton ?
27:39Les autorités
27:41pensaient bien sûr
27:42que cette connaissance
27:43à qui elle avait donné
27:44les Roubaillettes
27:44pouvait être
27:45l'homme de Somerton.
27:47Quelques jours plus tard,
27:48après enquête,
27:49on a toutefois découvert
27:50qu'il était bel et bien vivant.
27:51L'intrigue se corse vraiment
27:55quand on examine
27:56le parcours de Bogsal
27:57pendant et après
27:58la Deuxième Guerre mondiale.
27:59De 1945 à 1948,
28:02Bogsal a travaillé
28:03pour le renseignement
28:03australien.
28:07Ça devient encore
28:08plus intriguant
28:08si on compare
28:09la version de Justine
28:10à celle de Bogsal.
28:12Justine disait
28:13qu'il s'était rencontré
28:14à l'hôpital militaire.
28:16Selon Bogsal,
28:17elle lui avait remis
28:18le livre à l'hôtel
28:19Clifton Gardens
28:20autour d'un verre.
28:23Cet endroit
28:24semble familier
28:25aux enquêteurs.
28:28C'est intéressant
28:29si on croit
28:30à la version de Bogsal
28:31qui veut que le livre
28:33lui ait été remis
28:34à l'hôtel
28:34Clifton Garden
28:35en août 1945.
28:38Deux mois plus tôt,
28:39en juin 1945,
28:41le corps de George Marshall
28:42avait été retrouvé
28:43avec un exemplaire
28:44des Roubaillettes
28:45à quelques pas
28:46de ce même hôtel.
28:49Non seulement
28:49avait-il un exemplaire
28:51des Roubaillettes
28:51sur lui,
28:52mais on a aussi retrouvé
28:53une bouteille de limonade
28:54et une poudre mystérieuse
28:55à proximité.
28:56Certains croyaient donc
28:57qu'il pouvait aussi
28:58s'agir d'un empoisonnement.
28:59La ressemblance
29:00était trop grande
29:00pour être une simple
29:01coïncidence
29:02entre l'affaire de Somerton
29:03et celle de Marshall.
29:06Deux cadavres retrouvés
29:07sur des plages australiennes,
29:10tous deux liés
29:10au même livre
29:11et peut-être
29:12à la même femme.
29:14La police décide
29:15d'interroger
29:16à nouveau
29:16la mystérieuse
29:17Justine.
29:20Cette femme
29:20a vraiment joué
29:21un rôle central
29:22dans l'enquête.
29:24Ça met en lumière
29:24le bon travail
29:25des policiers
29:26dans cette affaire
29:26car avant d'enterrer
29:28l'homme de Somerton,
29:29ils en avaient fait
29:30un moule en plâtre
29:31afin de préserver
29:31son apparence
29:32près des compositions.
29:34Ils ont donc
29:35fait venir Justine
29:36pour voir ce moulage.
29:39Au moment où
29:39elle l'a vue,
29:40elle a prétendu
29:41ne pas le reconnaître
29:42alors que tout son langage
29:43corporel disait
29:44le contraire.
29:46Quand le sergent
29:47détective Lynn
29:48a montré à cette femme
29:49le buste en plâtre,
29:50il a dit plus tard
29:51qu'elle lui paraissait
29:52complètement décontenancée,
29:53comme si elle était
29:55sur le point
29:55de s'évanouir.
29:56En fait,
29:57certains ont rapporté
29:59que le sergent
30:00se tenait derrière elle,
30:01prêt à l'attraper.
30:03On peut donc se demander
30:04si elle avait
30:04quelque chose
30:05à voir avec ce décès.
30:10Justine convainc
30:11à la police
30:12de ne pas publier
30:13son nom.
30:14Pourquoi refusait-elle
30:16que son nom
30:16soit dévoilé ?
30:17C'est fort possible
30:18qu'elle n'ait pas souhaité
30:19que sa relation
30:20avec Boxal
30:21soit connue
30:22de son mari.
30:24Je pense qu'il y avait
30:25un autre facteur
30:26fondamental en jeu.
30:28En 1949,
30:30peu de gens imaginaient
30:31que les femmes
30:31puissent faire
30:32de l'espionnage.
30:34Ils ont donc
30:35respecté sa demande
30:36d'anonymat
30:37et, du coup,
30:38ignoré la possibilité
30:39qu'elle soit impliquée
30:40dans l'histoire
30:41d'autres façons.
30:43L'identité de cette femme
30:44ne sera révélée
30:45que des années plus tard.
30:47Pendant des décennies,
30:48les gens l'ont appelée
30:49Justine,
30:50le surnom qui figurait
30:51dans les dossiers
30:52de la police.
30:53Il a fallu
30:54des dizaines d'années
30:55de recherche,
30:56tant de la part
30:56des policiers impliqués
30:57dans l'affaire
30:57que d'amateurs,
30:59pour faire les bons
30:59rapprochements
31:00et découvrir son identité.
31:03Après sa mort
31:04en 2007,
31:05on a appris
31:06qu'à son premier
31:06interrogatoire,
31:08elle avait donné
31:09comme nom
31:09Jessica Thompson,
31:10mais ce n'était
31:11pas encore son nom.
31:13Elle est née
31:14à Sydney
31:15et s'appelle
31:15Jessie Arkness,
31:17dit Joe.
31:19Quand elle est décédée
31:21en 2007,
31:22elle insistait encore
31:23sur le fait
31:23qu'elle n'avait rien
31:24à voir avec cette affaire.
31:27Thompson n'emporte pas
31:28toutefois ses secrets
31:29dans l'au-delà.
31:30En 2013,
31:33la fille de Joe,
31:34Kate Thompson,
31:35en entrevue
31:36à l'émission australienne
31:3760 minutes,
31:38a fait deux affirmations
31:39importantes liées
31:40à cette affaire.
31:41La première,
31:42que sa mère lui avait
31:43avoué connaître
31:43l'homme de Somerton.
31:45La deuxième,
31:46qu'elle parlait russe
31:47et qu'elle l'enseignait
31:48aux immigrants russes
31:49en Australie.
31:53Cela a alimenté
31:54les rumeurs
31:54comme quoi l'homme
31:55de Somerton
31:56pouvait en fait
31:57avoir été un agent
31:58ou un associé du KGB.
31:59Ça a donné lieu
32:00depuis 2013
32:01à des tas
32:02de nouvelles questions
32:03sur l'identité
32:04de l'homme de Somerton.
32:10Chacune d'elles
32:11est une parcelle
32:12de notre histoire.
32:14Des souvenirs
32:15qui nous rappellent
32:15la belle époque.
32:18Où la mécanique
32:19était reine.
32:21Et l'erugissement
32:22du moteur,
32:22roi.
32:24Des restaurations
32:25d'envergure.
32:28Pour des voitures
32:29d'exception.
32:30Enfin, rien motique.
32:32Transmission est possible
32:33jeudi 21h
32:35sur Historia.
32:39Le lien entre
32:40l'homme de Somerton,
32:42une page de livre déchirée,
32:44et Joe Thompson
32:45reste un mystère
32:46pendant près de 70 ans.
32:49Alors que certains
32:49théorisent que ce lien
32:51est l'espionnage,
32:52Derek Abbott,
32:53professeur à l'université
32:54d'Adelaide,
32:56croit avoir découvert
32:57une réponse différente.
32:59Il y a plusieurs hypothèses
33:00concernant l'identité
33:01de l'homme de Somerton.
33:03Celle de l'espion,
33:05celle du trafiquant
33:06sur le marché noir.
33:07À mon avis,
33:09certains indices
33:10nous éloignent
33:10de ces possibilités.
33:12L'hypothèse d'Abbott
33:14naît en classe.
33:15Mes étudiants
33:18sont traversés
33:19en théorie du cryptage.
33:21Je leur ai donc donné
33:22comme exercice sympa
33:23d'étudier ce code,
33:25de vérifier
33:26quels étaient
33:26les codes
33:26de la Deuxième Guerre mondiale
33:28connus à cette époque,
33:30et d'éliminer
33:31un par un
33:32les codes
33:33qui ne correspondaient pas.
33:35Statistiquement,
33:36ça a démontré
33:37qu'il ne s'agissait pas
33:38réellement d'un code.
33:41Ce sont juste
33:42les premières lettres
33:43de mots
33:43de langue anglaise.
33:46Qu'est-ce que ça
33:47pourrait être, alors?
33:48Une sorte d'aide-mémoire,
33:50les premières lettres
33:51de mots
33:51que quelqu'un a notées
33:52pour se rappeler
33:53quelque chose.
33:54Ce qui est intéressant,
33:55c'est qu'il y a
33:56quatre lignes
33:57et que c'est dans
33:58un livre de poésie amoureuse
33:59où chaque strophe
34:01compte quatre vers.
34:03On se demande donc
34:04s'il n'essayait pas
34:05simplement d'écrire
34:06ses propres vers.
34:07Était-ce du romantisme
34:09à l'endroit
34:09d'une jeune femme
34:10qui vivait à cinq minutes
34:11de marche du lieu
34:12où il a été retrouvé mort?
34:13Il avait son numéro
34:16de téléphone.
34:17Si on y pense bien,
34:18il peut y avoir eu
34:19un lien entre les deux.
34:21C'était peut-être
34:22une histoire d'amour.
34:24À moins que ce ne soit
34:25exactement le contraire.
34:32Dans le cas
34:32de l'homme de Somerton,
34:34il se peut très bien
34:35qu'ils aient eu
34:35une relation.
34:37Elle lui a donné
34:37ce livre
34:38qui contient
34:38des poèmes
34:39très romantiques
34:40traitant de la joie
34:41du moment présent
34:41et de s'unir
34:43face à un monde
34:43si difficile.
34:45Ils étaient amoureux.
34:47Leur relation
34:48a pris fin.
34:50Quelques années plus tard,
34:51en 1948,
34:52l'homme est réapparu
34:53en cherchant
34:54à raviver son idylle
34:55avec elle
34:56ou du moins
34:56à en discuter.
34:57Elle n'a rien voulu entendre.
35:00Le cœur brisé,
35:01il a décidé
35:02de mettre fin
35:02à ses jours
35:03en s'empoisonnant
35:04sur la plage.
35:05Si l'homme
35:06de Somerton
35:07a lui-même
35:08décidé
35:08de s'empoisonner,
35:10la question
35:10est de savoir
35:11pourquoi.
35:14En 1948,
35:16Joe Thompson
35:16entretenait
35:17une relation amoureuse
35:18avec un homme
35:19nommé
35:19Prosper Thompson,
35:21son futur mari.
35:22Ils avaient
35:22un enfant de 16 mois
35:23nommé Robin Thompson.
35:26Ça devient intéressant.
35:28Joe Thompson
35:29est tombé enceinte
35:30en 1946,
35:31mais il est impossible
35:32d'établir
35:33la date exacte
35:34de sa première rencontre
35:35avec Prosper Thompson.
35:37On constate
35:38qu'en 1946,
35:40quand elle est tombée
35:41enceinte à Sydney,
35:43elle était en stage
35:44d'infirmière résidente
35:45dans un hôpital.
35:49Prosper Thompson
35:50vivait à quelques centaines
35:51de kilomètres
35:52de là à l'époque.
35:54Cette chronologie
35:55soulève donc
35:56des questions
35:57sur l'ascendance
35:58de Robin Thompson.
36:01Certains y voient
36:02un triangle amoureux tordu.
36:05On dirait franchement
36:06un scénario de film.
36:08Derek Abbott
36:09estime que Robin
36:10pourrait nous donner
36:11la clé de l'identité
36:12de l'homme de Somerton
36:13et peut-être
36:14des raisons
36:15de son décès.
36:17Ce qui est intéressant
36:18chez Robin Thompson,
36:20c'est qu'il était
36:21danseur de ballet professionnel.
36:23Je me suis rappelé
36:24qu'un de ceux
36:25qui avait examiné
36:26le corps de l'homme
36:26de Somerton
36:27à la morgue
36:28avait noté
36:29que les muscles
36:30de ses mollets
36:31étaient extrêmement forts
36:33et hauts sur la jambe,
36:35comme ceux
36:35d'un danseur de ballet.
36:38Ce n'est pas
36:39leur seul point commun.
36:43Environ 2 % seulement
36:44des gens
36:45souffrent de ce qu'on appelle
36:46l'hyperdoncie,
36:47c'est-à-dire
36:48qu'il leur manque
36:48des dents par hérédité.
36:50L'homme de Somerton
36:51a deux assisives en moins.
36:54On sait que c'est naturel
36:55parce que les autres dents
36:56ont pris leur place.
36:57J'ai aussi remarqué
37:00une chose étrange
37:01à propos de ses oreilles.
37:03Le creux supérieur
37:04de la congue de l'oreille
37:05se nomme la Simba.
37:07Le creux inférieur
37:07s'appelle le Kavoum.
37:09La Simba
37:10est généralement
37:10étroite et petite.
37:12Le Kavoum
37:13est plus grand.
37:14Chez l'homme
37:15de Somerton,
37:16c'était l'opposé.
37:17Il avait les oreilles inversées.
37:20Ces deux traits génétiques rares
37:21se retrouvent également
37:22chez Robin Thompson.
37:23Quelles sont les chances
37:26qu'ils aient eu
37:26des oreilles de même forme
37:27et de même taille
37:28et qu'il aurait manqué
37:30les deux mêmes dents,
37:31les incisives latérales ?
37:33Quelles sont ces chances ?
37:34Une sur dix millions.
37:39La question évidente
37:40soulevée par tout ça
37:41est donc
37:42l'homme de Somerton
37:44était-il le père
37:45de Robin Thompson ?
37:47En 1519,
37:49les conquistadors espagnols
37:50ont envahi
37:51les terres orifères
37:51des Aztèques.
37:52Selon la légende,
37:54l'empereur Montezuma
37:55a caché son trésor
37:56dans sept lieux,
37:57lui jetant une malédiction mortelle
37:59selon laquelle
37:59seuls les êtres
38:00qui en sont dignes
38:01pourront le trouver.
38:03Aujourd'hui,
38:04trois familles se lèvent,
38:05chacune ayant un lien
38:06avec l'or depuis des générations
38:07pour trouver l'un des trésors
38:09les plus légendaires
38:10de l'histoire
38:10et enfin briser la malédiction
38:12de l'or perdu des Aztèques.
38:14Lundi 20h
38:15sur Historia.
38:17Depuis plus de 70 ans,
38:21les autorités
38:22et le public
38:23tentent de découvrir
38:24l'identité
38:25et la cause
38:25du décès
38:26de l'homme
38:27tristement célèbre
38:28de Somerton.
38:29Regardons les faits.
38:31Cet homme avait
38:32un livre de poèmes
38:33d'amour
38:33avec le numéro
38:35de téléphone
38:35d'une dame
38:36dont l'enfant
38:37a des traits génétiques
38:38très similaires
38:39aux siens.
38:40Ce n'est peut-être
38:43rien de sinistre
38:44mais bien
38:45une affaire du cœur.
38:48Il semble possible,
38:50peut-être même probable
38:51qu'il soit revenu en ville
38:52dans l'espoir
38:53de faire renaître
38:54leur amour.
38:56Il a rendu visite
38:57à Joe Thompson.
38:59Hélas,
39:00il a découvert
39:00qu'elle était alors
39:01en couple
39:01et qu'elle avait
39:03un fils de 16 mois
39:04qui était peut-être
39:06de lui.
39:08Ce n'est pas difficile
39:09d'y voir une raison
39:10pour laquelle
39:10elle ne voulait plus
39:11de lui dans sa vie.
39:13Elle l'a repoussée.
39:15À ce stade-là,
39:17il n'avait peut-être
39:17plus de raison de vivre.
39:19Quand l'homme
39:20de Somerton
39:21a été retrouvé,
39:22il avait sur lui
39:23un petit bout de papier
39:24où était inscrit
39:25« Tamam should ».
39:26Cette expression signifie
39:28« C'est fini »
39:30ou « C'est la fin ».
39:32Pourrait-il s'agir
39:33de sa lettre de suicide ?
39:35Cette hypothèse
39:37est difficile à prouver.
39:38Sa mort reste un point
39:41d'interrogation.
39:42Mais il est possible
39:43de trouver des réponses
39:45dans l'ADN de cet homme.
39:49Dans le but d'identifier
39:50l'homme de Somerton,
39:52ils ont fait un moule
39:53de sa tête.
39:54Le docteur Abbott
39:55est allé examiner ce moule
39:57et y a remarqué
39:58la présence
39:59de quelques cheveux.
40:00« Ça m'a emballé
40:02quand j'ai compris
40:03que ça pouvait être
40:04la source d'ADN
40:05qui résoudrait l'affaire. »
40:10Il essaie ensuite
40:10de trouver Robin Thompson.
40:13Robin Thompson
40:14était décédé peu auparavant.
40:16Ayant été incinéré,
40:17il n'avait rien laissé
40:18de prélever son ADN
40:19pour voir s'il avait
40:20un lien de parenté
40:21avec l'homme de Somerton.
40:22« Je me suis donc demandé
40:26si Robin Thompson
40:27avait des descendants.
40:29J'ai joué au détective
40:31et j'ai retrouvé
40:33une de ses filles. »
40:36« Elle s'appelle
40:36Rachel Egan,
40:38fille de Robin Thompson
40:39et Roma Egan,
40:41qui dansait
40:41pour la même compagnie
40:42de ballet. »
40:45« Elle m'a gentiment
40:46fait don de son ADN.
40:47J'ai pu le séparer
40:49de celui de sa mère
40:50pour reconstituer
40:51en gros
40:52l'ADN
40:54de Robin Thompson.
40:57J'étais tout excité
40:58quand Rachel a accepté
40:59de me fournir son ADN,
41:01mais elle m'a donné
41:02beaucoup plus. »
41:03Abbott et Egan
41:04ont commencé
41:05à se fréquenter en 2010
41:06et se sont mariés
41:07quelques mois plus tard.
41:10« Hélas,
41:11il n'y a pas assez
41:11d'ADN sur les cheveux
41:13pour savoir
41:13si l'homme de Somerton
41:14était le père
41:16de Robin Thompson. »
41:19Sans correspondance ADN,
41:20le mystère persiste.
41:25Malheureusement,
41:26beaucoup de preuves
41:27ont été jetées
41:27ou détruites
41:28par la suite.
41:31Les cigarettes,
41:32la valise
41:33et peut-être
41:33la chose la plus importante,
41:35l'exemplaire
41:36des roubaillates
41:37de l'homme de Somerton.
41:38Si on disposait
41:41de cet exemplaire
41:42du livre,
41:43on pourrait faire
41:43des analyses d'ADN.
41:45On arriverait peut-être
41:46même à trouver
41:46de nouveaux indices
41:47dans ces pages.
41:49Cette preuve
41:49a maintenant disparu
41:51à jamais.
41:52Si Abbott,
41:54sa famille
41:54et le public
41:55ont une chance
41:56de clore le dossier
41:56de l'homme de Somerton,
41:58leur seule possibilité
42:00est d'exhumer le corps.
42:02Les Australiens
42:03veulent une réponse.
42:04Qui était l'homme
42:05de Somerton ?
42:06Il y a donc
42:07beaucoup de pression
42:08pour que l'affaire
42:08soit résolue.
42:11Maintenant qu'on est mariés,
42:12Rachel et moi,
42:13et qu'on a une famille,
42:15on voit l'importance
42:16de trouver l'ADN
42:17de l'homme de Somerton.
42:18Si son ADN montre
42:20qu'il est russe,
42:21l'hypothèse de l'espionnage
42:23pourrait être ravivée.
42:25Si on ne lui trouve
42:25pas de lien avec nous,
42:27ça permettra
42:28à une autre famille
42:28de tourner la page
42:29en lui ramenant
42:30son défunt.
42:31Mais si on a
42:32un lien quelconque
42:33avec lui,
42:34ça nous aidera aussi
42:35à tourner la page.
42:36L'enquête
42:40sur ce mystère
42:41se poursuit.
42:42Le corps
42:43de l'homme
42:43de Somerton
42:43a été exhumé
42:45en mai 2021
42:46et des analyses
42:47d'ADN
42:48sont en cours
42:48en Australie.
42:51Même si
42:51Rachel Egan
42:52se révèle
42:53être la petite fille
42:54de l'homme
42:54de Somerton,
42:55il restera
42:56beaucoup de questions
42:57à résoudre
42:57sur les événements
42:58du 30 novembre
42:591948.
43:01Cela dit,
43:03il pourrait s'avérer
43:04crucial de prouver
43:04le lien entre
43:05cet homme
43:06et Joe Thompson
43:06si l'on souhaite
43:08enfin clore
43:08cette affaire.
43:10Ici Laurence Fishburne.
43:12Merci d'avoir regardé
43:13les grands mystères
43:14de l'histoire.
43:15Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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