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  • il y a 5 mois

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00:00Le risque statistique est évalué à 4% par an, soit près de 20% sur 5 ans,
00:04ce qui signifie que ce scénario, longtemps jugé improbable, doit désormais être pris au sérieux.
00:09David Bates appelle à cesser de nier cette réalité et à préparer des réponses adaptées.
00:15Une alerte qui invite à réfléchir sérieusement à la stabilité sociale en France et au Royaume-Uni.
00:19Et pour en parler, nous avons avec nous en studio William Tay, politologue et président du Think Tank, le millénaire.
00:24Bonjour William Tay.
00:24Bonjour.
00:25Merci d'être avec nous de nouveau sur Europe 1.
00:27Comment vous expliquez qu'un scénario de guerre civile soit aujourd'hui envisagé pour des pays comme la France et la Grande-Bretagne ?
00:33Ce qui était impossible devient improbable, voire peut-être de plus en plus probable pour différentes raisons.
00:39En fait, ce que donne l'auteur, c'est qu'il donne 4-5 raisons qui font que c'est possible.
00:43La première, c'est qu'il y a une fracture culturelle.
00:46Deux, il y a une stagnation économique.
00:47Trois, il y a une perte de confiance dans les institutions.
00:49Et quatre, il y a un excès d'influence des élites.
00:51Ce qui est certain, c'est qu'en fait, 42% des Français ont peur d'un risque de guerre culturelle.
00:57C'est-à-dire qu'au moins, les Français ont peur.
00:59Et c'est alimenté par plusieurs choses.
01:00La première, c'est qu'il y a eu des émeutes de grande importance en 2005 et des émeutes en 2023.
01:07Et en fait, ces émeutes ont montré une sorte de prophétie qu'avait réalisée l'ancien ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb,
01:12qui était qu'aujourd'hui, nous vivons côte à côte et peut-être que demain, nous vivrons face à face.
01:16Et quand vous regardez l'hypothèse d'une guerre civile, il y a à peu près deux termes.
01:19Il y a un terme de science politique qui est un conflit entre deux peuples au sein d'un même pays
01:23pour aboutir à la conquête d'un pouvoir.
01:25C'est ce qui s'est passé en France avec la guerre d'indépendance d'Algérie.
01:28C'est ce qui s'est passé pendant la Seconde Guerre mondiale.
01:30Est-ce qu'on est sur ce scénario-là directement ? Non.
01:32Par contre, est-ce qu'on peut avoir des conflits très forts entre un peuple majoritaire ou un État
01:37avec différentes parties de la population qui feraient sécession contre l'État central
01:41ou en tout cas qui attaquerait la légitimité de l'État français à conserver le monopole légitime de violence ?
01:47Moi, je pense qu'il ne faut pas l'exclure pour différentes raisons.
01:50La première, c'est que vous avez des gens qui disent qu'importe ce que l'État fait, ce n'est pas grave.
01:54De toute façon, l'État est fort contre les faibles et faible contre les forts.
01:57Donc, si on est fort contre l'État, si on attaque l'État régulièrement, de toute façon, on ne subira quasiment rien.
02:02C'est à peu près des associations qui sont dites écologistes, que l'ancien ministre de l'Intérieur Darmanin disait,
02:07écoterroristes, qui n'hésitent pas à attaquer des infrastructures énergétiques,
02:11qui n'hésitent pas à attaquer des commerces, qui n'hésitent pas à attaquer des propriétés agricoles,
02:15qui sont pourtant considérés comme des outils indispensables à la souveraineté nationale,
02:18parce que ça permet de nous nourrir et ça nous permet d'avoir de l'électricité et d'avoir de l'énergie.
02:22Donc, sans ça, vous ne pouvez pas faire sanctionner un pays.
02:24Vous avez ensuite, après, le premier problème, je pense, qui est le narcotrafic,
02:28ou ce qu'on appelle les territoires perdus de la République,
02:30auxquels vous avez, dans le territoire français, des gens qui n'appliquent pas la loi française.
02:33C'est-à-dire que dans plusieurs quartiers de la République,
02:35vous avez des gens qui appliquent un système qui est parallèle au système républicain,
02:40qui ont leur propre code, qui ont leur propre valeur,
02:42et qui considèrent que la loi de la République, ce n'est pas la loi la plus importante.
02:45Ce qui est le plus important, c'est la loi du Grand Frère ou la loi des Caïds.
02:47Donc, on a aussi les fractures sociales, les inégalités, la crise politique et peut-être autre chose aussi qui est influente.
02:53Oui, en fait, ce qu'ils donnent, c'est qu'ils donnent différents motifs qui pourraient aboutir à une guerre civile.
02:57En fait, quand vous regardez historiquement en France,
02:59parce qu'ils comparent le Royaume-Uni et la France,
03:00ce n'est pas totalement exact parce que nos motifs de guerre civile ne sont pas les mêmes.
03:04Au Royaume-Uni, historiquement, la guerre civile s'est toujours produite soit pour des guerres de religion
03:09entre les catholiques et les protestants, ou sinon une guerre contre le pouvoir central.
03:12Nous, c'est un peu différent.
03:14Nous, les guerres se sont battues du bas contre le haut,
03:17c'est-à-dire soit une province qui était opprimée, une province qui se révolte contre le pouvoir central,
03:22soit sur des questions d'égalité, c'est ce que disait Tocqueville,
03:24on a une passion pour l'égalité, donc potentiellement,
03:27lorsque une partie de la population s'estime lésée par rapport à d'autres,
03:31on peut aboutir à une révolution, c'est ça qui aboutit à la révolution française,
03:34avec un tiers-état qui paye plus d'impôts que la noblesse et le clergé.
03:37On a l'impression qu'une étincelle peut tout embraser.
03:39Une étincelle peut tout embraser, c'est pour ça que, en fait, quand ils parlent de guerre civile,
03:42les gens peuvent se dire que ce n'est pas probable,
03:44mais par contre, est-ce qu'il peut y avoir des révoltes très très fortes,
03:46gilets jaunes, puissance 100, révoltes fiscales, ou sécession, ou en tout cas émeutes très fortes ?
03:51Moi, je pense qu'il ne faut pas l'exclure, c'est-à-dire qu'il y a quand même plusieurs ingrédients
03:53qui font qu'en France, c'est possible.
03:55Je parlais des territoires perdus de la République tout à l'heure,
03:57je pense qu'il ne faut pas exclure que, par exemple, petit à petit,
04:00des systèmes parallèles qui considèrent qu'en fait, il vaut mieux vivre sur la loi de GTA
04:04que sous la loi de la République française,
04:06avec des gens qui se disent, de toute façon, on grandit sous le système,
04:09et qu'en fait, est-ce qu'il vaut mieux faire l'école méritocratique,
04:11ou est-ce qu'il vaut mieux faire le parcours du dealer,
04:13ou le parcours du narcotrafiquant éventuel,
04:15faire des rodéos, faire des trafics de drogue, etc.,
04:18pour monter dans la société parallèle à la société française ?
04:20Je pense que c'est possible.
04:21Et au bout d'un moment, quand ça touche de plus en plus de villes,
04:24ça fait quand même un système à minima de partition,
04:26un système de sécession.
04:27Ensuite, après, sur des révoltes profondes,
04:30il y a quand même un problème en France qui est historique,
04:31c'est la révolte fiscale,
04:32c'est-à-dire qu'à plusieurs reprises,
04:34la France n'est pas rebellée,
04:35mais en tout cas, a posé des problèmes à l'État central sur des révoltes fiscales.
04:39Dernièrement, la crise des gilets jaunes, c'est juste une affaire de taxes,
04:42c'est-à-dire que le gouvernement Macron décide en fait de dire
04:44que les Français de province n'ont rien compris à la vie,
04:47et donc il faut les taxer sur le carburant
04:49pour qu'ils puissent faire plus vite la transition écologique.
04:51Ils ont dit, on ne veut pas de cette loi au président de la République,
04:54il a réexpliqué qu'il fallait venir le chercher,
04:55ils sont venus le chercher,
04:56et ça a créé quasiment un pouvoir en situation délicate
04:59pendant au moins un mois.
05:00Il faut quand même dire que le pouvoir central avait quand même
05:02beaucoup de difficultés.
05:03Donc en fait, vous avez plusieurs ingrédients qui font que c'est possible,
05:06mais là maintenant, je pense que les deux points
05:08qui posent problème,
05:10c'est d'une part que les Français votent pour des lois
05:13ou votent pour des représentants qui n'ont pas de pouvoir.
05:15C'est-à-dire que vous prenez un truc, c'est très simple,
05:18le Parti Socialiste a fait environ 1% la dernière élection présidentielle,
05:21mais il contrôle directement ou indirectement le Conseil Constitutionnel
05:24parce que Richard Ferrand est président du Conseil Constitutionnel
05:25et c'est un ancien socialiste.
05:27Il contrôle le Conseil d'État
05:28parce que le premier vice-président du Conseil d'État
05:29est un ancien socialiste
05:31et que le président de la Cour des Comptes,
05:32Pierre Moscovici, est un ancien socialiste.
05:34Et donc, on a vu dernièrement,
05:36à travers la loi Duplomb
05:36ou ce qu'on appelle la loi Philippine,
05:38qu'en fait, le Conseil Constitutionnel
05:40peut censurer des lois
05:42avec des motifs qui sont plus ou moins fondés
05:44sur une base juridique.
05:45Mais quand vous avez un peuple qui vote à chaque reprise
05:47pour des lois
05:48ou qui vote pour des représentants
05:50qui n'ont pas de pouvoir,
05:51ils se disent que peut-être
05:52que la démocratie ne fonctionne pas si bien que ça.
05:54Et d'ailleurs, c'est une enquête du Sevipov
05:56qui montre qu'à peu près 45% des Français
05:58sont pour un régime autoritaire,
06:00en tout cas un régime avec un président
06:02qui soit avec un pouvoir très fort
06:03et qui pensent qu'en fait,
06:04les représentants politiques
06:05comme le président de la République,
06:06les députés ne servent quasiment à rien,
06:08en tout cas ne respectent pas la volonté des Français.
06:10Et après, le deuxième risque que je vois
06:11au-delà des risques,
06:14entre guillemets,
06:15de captation de souveraineté,
06:16c'est la confiance dans la justice.
06:18Ça veut dire qu'en fait,
06:19vous avez des gens qui...
06:21En fait, il y a une justice à peu près
06:22qui est vue par les Français,
06:23on ne sait pas si c'est vrai ou pas,
06:24mais en tout cas,
06:24qui est vue par les Français
06:25comme inégale.
06:27Ça veut dire qu'en fait,
06:28vous respectez les lois,
06:29ça veut dire que par exemple,
06:30le meilleur exemple,
06:31c'était l'exemple du Covid.
06:32Si vous mettez le masque
06:34en dessous,
06:34un centaine en dessous le nez,
06:36vous allez vous prendre
06:36une grande amende
06:37et des gens dans certains territoires
06:39peuvent commettre des crimes,
06:40des délits,
06:41des viols, etc.
06:42Et ont des peines
06:43qui ne sont pas forcément
06:44proportionnées aux actes
06:45qu'ils ont commis.
06:46Et donc,
06:47de plus en plus de Français
06:48se disent que peut-être
06:49qu'il faut se faire justice soi-même.
06:50On voit bien qu'il y a un développement
06:51dans certaines régions du pays
06:53auxquelles on voit des commerçants
06:54qui s'arment pour se faire justice eux-mêmes,
06:56des gens qui décident de se protéger
06:57en cas de cambriolage.
06:59Et donc, tout ça crée de plus en plus
07:00un climat à minima insurrectionnel
07:02à l'aube d'une guerre civile.
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