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  • il y a 4 mois
L’incendie qui a ravagé plusieurs hectares dans l’Aude a durement frappé les exploitations viticoles. Entre désarroi et incertitude pour l’avenir, la profession lance un appel à l’aide et réclame des mesures d’urgence pour faire face à cette catastrophe économique. 

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Transcription
00:00Il y a 80% de nos vignes qui ont été touchées, c'est vraiment une ampleur très importante, plus ou moins touchée.
00:06La difficulté que l'on ne maîtrise pas, c'est en termes de fumée, quel goût ça va pouvoir donner au vin.
00:11Vous savez, le vin est un produit très atypique, surtout dans les corbières.
00:15Notre particularité, c'est d'être au milieu de la garigue, donc d'avoir ces arômes, un peu de garigue, un peu de thym, un peu de romarin,
00:20que l'on sent dans le vin. Là où je ne suis pas très loin, il y a un champ d'olivier et chaque fois, ça sent un peu la tapenade.
00:26Donc le raisin absorbe tous ces arômes-là et là, avec la fumée et les cendres, puisque c'est rempli de cendres,
00:34on vendange dans 15 jours, on ne sait pas du tout ce que ça va donner.
00:37Et avec la difficulté aussi que je veux alerter, c'est qu'on n'est pas assuré pour ce genre de risque au niveau de la coopérative.
00:43Donc ça aussi, c'est une vraie difficulté. On va ramasser du raisin, on va le vinifier, mais tous ceux qui ne sera pas bons,
00:49on va devoir le distiller ou en faire quelque chose et ça va être extrêmement complexe.
00:52– Mais c'est-à-dire, c'est quoi le risque, si on est très concret pour vous, à terme, là ?
00:58– Le risque, nous, là, on joue notre survie. C'est aussi simple que ça.
01:03On a connu il y a trois ans le gel, on a perdu déjà 70%.
01:08L'année dernière, on a connu la sécheresse.
01:10C'est-à-dire que la zone des corbières, qui est une magnifique appellation,
01:14et maintenant en danger que ce soit nous ou les villages aux alentours, c'est extrêmement complexe.
01:19C'est là où on est vraiment dans le cœur de l'appellation corbière, à la limite des hautes corbières.
01:23Et on se demande, au moins sur notre village, si on pourra continuer à faire du vin encore demain ou après-demain.
01:28Mais dans tous les cas, c'est sûr qu'il va y avoir des arrêts d'exploitation,
01:32c'est sûr qu'il va y avoir des gens qui vont arrêter.
01:34Parce que quand ça fait plusieurs années que vous perdez de l'argent,
01:36que vous avez un coût comme ça, ça devient extrêmement difficile.
01:39Et il y a un dernier point aussi, bien sûr, il y a la vigne, mais aussi le tourisme.
01:45Oui, il y a aussi le tourisme, parce qu'il y a la vigne, mais on a perdu tous nos paysages aussi.
01:50Et les touristes, ils sont tous en train de partir.
01:52Et c'est le deuxième poumon économique de notre région.
01:55Donc on a perdu le premier, qui était la vigne, qui a servi quand même de pare-feu,
01:59qui a aidé les pompiers, qui a sauvé des gens.
02:03Et là, maintenant, on est en train de perdre notre deuxième poumon, qui est le tourisme,
02:05où les gens sont en train de partir.
02:06Donc je voudrais vraiment dire aux gens, voilà, ça va se calmer,
02:09qu'il faudra revenir, peut-être pas cette année, peut-être les années prochaines,
02:13et que le paysage va petit à petit revenir.
02:17Et rapidement, pour terminer sur votre raisin, vous dites que vous allez pouvoir le cueillir,
02:20que vous allez pouvoir en faire du vin, peut-être, vous ne savez pas en tout cas quel goût il va avoir.
02:25Est-ce que votre terre est abîmée ? Est-ce que les pieds de vigne,
02:27vous allez devoir en replanter des nouveaux, ou ceux qui sont à l'intérieur de la terre,
02:31ils vont pouvoir être utilisés pour l'an prochain ?
02:33Alors ça dépend où sont les parcelles.
02:38Les parcelles les plus touchées, on va être obligés de tout arracher.
02:41Voilà.
02:42À partir du moment où la vigne a 30 à 40 % de manquants,
02:46c'est-à-dire de pieds qui sont morts,
02:47on est obligés malheureusement d'arracher la vigne.
02:50Et c'est la catastrophe, parce que chez nous,
02:51on avait énormément de vieux carignons qui avaient 50, 60 ans,
02:55donc qui sont travaillés depuis des générations et des générations.
02:57On est une terre où on travaille beaucoup à la main.
03:00Et du coup, même si on replante,
03:02il nous faudra peut-être 40, 50 ans
03:04pour que ça puisse arriver au même résultat qualitatif.
03:08Donc voilà, c'est vraiment un travail de longue haleine qui va arriver.
03:11Et c'est extrêmement complexe sur du moyen et sur du long terme.
03:14Et c'est vraiment un travail de longue haleine qui va arriver.
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