Couvre-feu: "Un enfant, dans ces cités-là, n'a pas a se retrouver dans la rue à deux heures du matin", lance Juliette Méadel

BFM

Les mineurs de moins de 16 ans sont soumis à un couvre-feu dans plusieurs quartiers sensibles de Nîmes depuis ce lundi 21 juillet. En parallèle, les forces de l'ordre tentent d'occuper le terrain et multiplient les contrôles pour "déstabiliser" les narcotrafiquants et rassurer les habitants. Juliette Méadel, ministre de la ville, était en direct sur BFMTV.

Transcript

00:00Juliette Méadelle, ministre déléguée chargée de la ville, bonsoir.

00:02Bonsoir.

00:03Vous êtes pour le couvre-feu ?

00:05Je ne suis pas hostile.

00:06Vous savez, j'étais hier encore à Cavaillon,

00:08dans des quartiers politiques de la ville, comme on dit.

00:10C'est-à-dire que c'est des quartiers où il y a beaucoup de jeunes,

00:12et puis aussi beaucoup de précarité,

00:13et beaucoup de jeunes qui n'ont pas de parents pour s'occuper d'eux,

00:17ou même des jeunes dont les mères sont absentes parce qu'elles travaillent la nuit.

00:21Pour ces jeunes-là, justement, première question, où sont les pères ?

00:25Parce que la plupart de ces familles sont des familles monoparentales

00:28avec des femmes qui assument seules l'éducation de leurs enfants,

00:31avec des conditions de revenus fragiles.

00:34Mais surtout, ce qui est assez frappant quand même,

00:37c'est que vous avez beaucoup d'enfants, beaucoup de jeunes,

00:38qui sont livrés à eux-mêmes, et qui, quand vous les croisez,

00:41ou quand ils sont dans la rue à 2h du matin,

00:44alors qu'ils ont entre 9 et 12 ans,

00:46on se doute bien que ce n'est pas des enfants qui bénéficient d'une stabilité

00:50et d'une surveillance adaptée à leurs besoins.

00:53Donc le couvre-feu, c'est une bonne réponse ?

00:54Je pense que les mères qui prennent ces décisions-là

00:57le font en leur âme et conscience, et moi, je les soutiens,

00:59parce qu'un enfant dans ces cités-là

01:02n'a pas à se retrouver dans la rue à 2h du matin.

01:05Un enfant qui est seul dans une cité,

01:08il est la victime des trafiquants de drogue qui le prennent.

01:13Et donc, si le père, la mère de famille,

01:16ou le maire M.I.R.E. ne le protègent pas

01:18par ces mesures de couvre-feu,

01:20ce sont des enfants que vous livrez aux trafiquants de drogue.

01:22Mais il faut que ce soit accompagné de forces de police suffisantes

01:25pour faire respecter le couvre-feu.

01:27Hier, j'avais le maire de Limoges, d'hiver droite,

01:29qui me disait, le couvre-feu sans moyens supplémentaires,

01:32ça ne sert à rien, parce que les jeunes sont plus nombreux

01:34que les policiers qui sont censés contrôler le couvre-feu.

01:36Et parfois, d'ailleurs, ça vire à l'affrontement.

01:38Donc là, on a déployé des CRS,

01:41les CRS 8,

01:43sauf que leur mission, c'est pas de rester sur place

01:45pendant des mois.

01:46C'est une mission d'intervention.

01:48Donc une fois qu'ils seront partis, les CRS,

01:50et puis le couvre-feu, une fois qu'il sera levé,

01:52il se passe quoi ?

01:53Il y a deux catégories de jeunes.

01:54Il y a les jeunes qui sont les délinquants,

01:57et ça, c'est scandaleux,

01:58qui ont attiré les pompiers,

01:59comme on vient de le voir là,

02:00dans des guet-apens,

02:01et eux, évidemment, qui doivent être sanctionnés.

02:03Donc c'est des mesures prises par la police judiciaire.

02:06Et puis après, il y a la prévention.

02:07Et donc ça peut être la police municipale qui est là

02:09pour faire respecter une décision du maire.

02:11qui doit être un déŭ,

02:13qui doit être un débat,

02:13qui doit être un débat très important.

02:15Sous-titrage Société Radio-Canada

02:16et c'est parti.

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