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  • il y a 5 mois
La pétition contre la loi Duplomb cumule ce mardi 22 juillet plus de 1.5 millions de signatures. Le cap des 500.000 signataires sur le site de l'Assemblée nationale ouvre la voie à une discussion sur la pétition en séance publique, mais pas au réexamen de la loi Duplomb ni à son abrogation.

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Transcription
00:00Le gouvernement se dit donc favorable à un nouveau débat sur la loi Duplomb,
00:05mais sans pour autant un nouveau vote à l'Assemblée.
00:07Ça, c'est en tout cas la position de la ministre de l'Agriculture
00:09et aussi de la ministre de la Transition écologique.
00:12L'exécutif, en tout cas, se retrouve dans l'embarras
00:15face à cette mobilisation citoyenne inédite.
00:18Le nombre de signataires de la pétition ne cesse de grapper.
00:23Alors, j'ai le chiffre exact, on est à 1 591 000.
00:27Je ne sais pas si c'est un chiffre exact,
00:28mais ça nous donne un ordre de grandeur.
00:29Plus d'un million et demi, en tout cas, 1 591 000 et 510.
00:33Il vient d'être mis à jour.
00:34Bonjour Arnaud Rousseau.
00:35Bonjour.
00:35Merci d'être notre invité sur BFM TV.
00:39D'abord, quel est votre sentiment quand vous voyez cet élan citoyen
00:44et ce record, cet inédit, ce nombre de signataires
00:48pour une pétition officielle postée sur le site de l'Assemblée nationale ?
00:52D'abord, moi, en tant qu'agriculteur, je m'interroge
00:55sur les préoccupations qui sont celles des Français.
00:58Et je comprends aujourd'hui que face à tout ce qui se dit
01:02de vrai et de moins vrai, les Français s'interrogent
01:06parce que moi, comme agriculteur, mais comme citoyen français,
01:09je m'interroge aussi sur les conditions d'utilisation
01:11des produits qui semblent les biens comme agriculteurs,
01:13pour ma santé et évidemment pour celles de mes enfants,
01:16pour celles des gens qui m'entourent.
01:17Mais voyez-vous, moi, je suis dans un pays
01:19dans lequel je fais confiance à la science.
01:21Et les produits que j'utilise sur ma ferme pour protéger mes plantes,
01:25mais que les éleveurs utilisent pour protéger leurs animaux,
01:28un peu comme vous, quand vous allez chez le médecin
01:29et qu'on préconise des médicaments,
01:30c'est des produits qui sont homologués, mis sur le marché
01:33après le contrôle de l'État.
01:35Et pour ce qui concerne ce produit,
01:37c'est un produit qui fait l'objet d'une homologation européenne.
01:42Je rappelle, parce qu'on entend beaucoup de choses
01:44et beaucoup d'hystérie,
01:45que ce produit est utilisé partout sur la planète
01:48et il est utilisé dans 26 pays européens sur 27.
01:52La France avait décidé en 2016,
01:56applicable en 2018,
01:58de ne plus l'utiliser.
02:00Aujourd'hui, la réalité de ce que je vis, moi,
02:03c'est que mes betteraves, au moment où je vous parle,
02:05sont atteintes de jaunisse.
02:06Il faut aller avec des caméras,
02:08voir dans les champs ce qu'est cette jaunisse.
02:10Et pour moi, l'enjeu,
02:11c'est évidemment d'assurer la santé,
02:13mais c'est aussi de faire en sorte
02:15que je continue à produire une alimentation
02:18au profit des Français.
02:19Et moi, je le redis,
02:21une alimentation de qualité.
02:23Donc, ce débat est un débat scientifique.
02:25Moi, je suis là en limite de compétence.
02:27Je ne suis pas toxicologue.
02:29Mais ce que je dis, c'est qu'il est utilisé partout.
02:32Et donc, s'il est reconnu comme étant utilisable,
02:35et c'est le cas en ce moment
02:36par l'autorité sanitaire européenne,
02:38alors il faut que les agriculteurs français
02:39puissent l'utiliser.
02:40Alors, il y a quand même beaucoup de questions
02:42qui se posent, et bien sûr,
02:43on va toutes vous les poser,
02:44et on va bien sûr vous éclairer sur ce débat.
02:46Mais vous parliez des betteraves, par exemple.
02:48Il se trouve que lors de la dernière campagne,
02:492024-2025,
02:50la France est le premier exportateur de betteraves.
02:55Alors, d'abord, la France exporte du sucre,
02:57mais elle en importe aussi beaucoup.
02:59Vous savez, notamment des sucres de canne,
03:01qui sont les principaux sucres dans le monde.
03:03Donc, le sujet aujourd'hui,
03:05c'est la réalité de la production.
03:06La réalité, c'est qu'on a fermé
03:08six sucreries en France en six ans.
03:12Et moi, je ne voudrais pas qu'on oppose
03:13l'aspect, parce que j'entends depuis quelques jours,
03:15et notamment avec les propos de Sandrine Rousseau,
03:17l'aspect rentabilité-économie,
03:19qui s'opposerait à l'aspect santé et responsabilité.
03:23Moi, comme agriculteur,
03:24si demain, l'autorité, encore une fois,
03:26sanitaire européenne, me dit
03:27« ce produit, il est dangereux, on le retire »,
03:29dont acte,
03:29et il sera retiré partout en Europe.
03:31Et d'ailleurs, je veillerai à ce qu'il ne puisse pas être importé,
03:34ce qui me paraît aussi une mesure de bon sens.
03:36Mais, pour vous répondre,
03:38le secteur betteravier en France,
03:39il est en danger.
03:41Il est en danger
03:41parce que les sucreries ferment les unes après les autres,
03:44parce que nous n'avons pas de solution technique
03:46dans nos champs et que la jaunisse,
03:47et encore une fois,
03:48j'invite à prendre des caméras et à venir,
03:49elle est en train d'exploser en ce moment,
03:51va conduire à moins de production en France
03:53et plus d'importations.
03:54Et sur le plan de la santé publique,
03:55ce que je veux y revenir,
03:56je ne voudrais pas qu'on ait l'impression
03:57qu'on soit déconnectés.
03:59La réalité de la santé publique,
04:00c'est qu'on n'aura plus de sucre français,
04:01qu'on aura des sucres qui viendront d'ailleurs
04:02et qu'utiliseront ce produit.
04:04Est-ce que ce sera une avancée ?
04:05Je ne le crois pas.
04:06On comprend cet argument.
04:07On comprend aussi votre argument de dire
04:09s'il est interdit,
04:10il faut que les règles soient les mêmes pour tous
04:11pour pas qu'il n'y ait de concurrence déloyale.
04:13Soit.
04:14Ce que disent aussi les opposants
04:16à cette loi Duplomb,
04:17c'est que certes,
04:18il y a des produits importés
04:19qui sont, eux,
04:20traités avec ce fameux néocotinoïde.
04:23Pour autant,
04:24l'utiliser sur le sol français,
04:26ça reste un produit toxique.
04:28Pour les insectes,
04:29ça tue les abeilles, par exemple.
04:31Et on sait leur importance
04:32dans l'écosystème et pour l'environnement.
04:34Ça, ce sont des arguments que vous entendez ?
04:36Alors, évidemment que j'entends ces arguments.
04:37D'abord,
04:39l'acétamide-prite,
04:40puisque c'est ce produit dont on parle,
04:42qui est un néocotinoïde,
04:45n'a pas l'impact sur les abeilles
04:49qu'ont les autres néonicotinoïdes.
04:51Et ce n'est pas moi qui le dis,
04:52c'est l'EFSA,
04:53et je vous invite à aller le vérifier.
04:54Moi, je ne veux pas rentrer...
04:55L'EFSA, c'est l'équivalent européen de l'ANSES.
04:57Absolument.
04:58L'ANSES, c'est l'agence française
04:59de sécurité sanitaire des aliments.
05:01Donc, c'est elle qui contrôle
05:03l'utilisation des produits.
05:05Et elle a un pendant européen.
05:07Et pour tout ce qui concerne
05:08les produits phytosanitaires,
05:09c'est des homologations européennes
05:11et des autorisations
05:12de mise en marché nationales.
05:13Et donc, le sujet,
05:15c'est qu'aujourd'hui,
05:16ce produit, sur les abeilles,
05:18en tous les cas,
05:19a une inocuité bien plus faible
05:20que le reste.
05:21Mais moi, je ne veux pas rentrer
05:23dans l'aspect technique.
05:24Vous inviterez des toxicologues
05:25et vous inviterez des scientifiques.
05:27Moi, ce que je dis,
05:28c'est que continuer à produire
05:31et ne pas nous mettre
05:32dans des impasses est essentiel
05:33avec un pendant qui est
05:34continuons à trouver,
05:37à investir dans la recherche
05:38et l'innovation
05:38pour trouver des alternatives.
05:41Mais dire,
05:42finalement,
05:43derrière un principe
05:44qui consiste à dire
05:45qu'on n'utilise pas,
05:46parce qu'il pourrait y avoir
05:47un doute, d'ailleurs,
05:47la science, je crois,
05:48a comme rôle de douter.
05:50On se prive d'une solution
05:51que tout le monde utilise.
05:53Et encore une fois,
05:54laissons les toxicologues parler
05:55et faire en sorte
05:56qu'on continue à le produire
05:57en France
05:58en trouvant des solutions alternatives
05:59me paraît essentiel.
06:02Mais le sujet de fond
06:02et la crainte
06:03et bien l'utilisation
06:05en ce moment
06:06d'une forme d'hystérie
06:07autour de
06:08ce produit donne le cancer.
06:09Enfin, tout le monde
06:10y va de sa petite phrase
06:11et de sa petite étude.
06:12C'est de revenir aux fondamentaux.
06:13Et moi, je le redis,
06:14pour moi,
06:16à partir du moment
06:16où l'agence européenne
06:18a autorisé ce produit,
06:20il doit être utilisé,
06:21il peut être utilisé.
06:22Et j'entends
06:23qu'il y ait des questionnements.
06:23D'ailleurs, j'ai compris
06:24que l'ANSES remettait
06:25des études en route
06:26suite au questionnement
06:27et je trouve ça très bien.
06:29Mais en attendant
06:30qu'une réponse nouvelle
06:31soit apportée,
06:32ne nous privons pas de ça.
06:33C'est ce que dit la loi Duplomb.
06:34D'ailleurs, la loi Duplomb...
06:35– Mais vous craignez,
06:36vous inquiétez
06:37des nouveaux débats
06:38qui pourraient arriver
06:39et qui pourraient potentiellement
06:40faire changer certains votes.
06:42– Non, mais moi,
06:43je crains pas le débat.
06:44Vous savez,
06:44le débat, il n'a pas eu lieu
06:45en France
06:46parce qu'au moment
06:47où la loi est arrivée
06:47à l'Assemblée nationale,
06:49il y a eu 3500 amendements
06:50déposés par un certain nombre
06:52de groupes
06:52qui ont conduit
06:53à l'impossibilité...
06:54– De groupes de gauche ?
06:55– Oui, socialistes,
06:56écologistes,
06:57notamment écologistes
06:59et éléfistes.
07:00Voilà, socialistes
07:01avaient plutôt assez peu
07:02d'amendements
07:02et étaient plutôt constructifs
07:03sur le sujet.
07:04Mais on savait
07:06qu'on avait 5 jours
07:07pour étudier la loi
07:08et mécaniquement,
07:09on était incapables
07:10avec cette obstruction
07:11d'amendements
07:12de mener un débat.
07:13Ce qui a conduit
07:14à une motion de rejet
07:16déposée par le rapporteur
07:17lui-même,
07:17ce qui est quand même
07:17assez inédit.
07:18Et qu'il y a évidemment
07:19fronqué le débat.
07:21Et donc que le débat revienne
07:22et que les Français
07:23soient inquiets,
07:24moi je le comprends
07:25très très bien.
07:26Et moi je préférerais
07:27qu'on ait un débat
07:27qui éclaire à partir
07:28de la science et des éléments
07:29plutôt que l'espèce
07:30d'hystérie à coup d'argument
07:31qui se développe.
07:32Mais je le redis,
07:33en tant qu'agriculteur,
07:34moi ce qui compte
07:35c'est de continuer
07:35à produire une alimentation
07:37de qualité.
07:37Et là, permettez-moi
07:38de prendre une demi-seconde
07:39pour redire à tous ceux
07:41qui nous écoutent
07:41que l'alimentation française
07:43en termes de standard
07:44de qualité,
07:45c'est ce qu'il y a
07:46de plus élevé dans le monde.
07:47Moi je veux quand même
07:47le rappeler parce que là
07:48on a l'impression
07:48qu'en tant qu'agriculteur
07:50on est là pour
07:51empoiser les gens.
07:52Mais c'est vrai que
07:53les premières victimes
07:54aussi de ces pesticides
07:56ce sont très souvent
07:58les agriculteurs.
07:59Et c'est la raison
08:00pour laquelle je vous dis
08:01qu'on est particulièrement
08:02sensible à ce débat
08:03et qu'on n'oppose pas
08:04environnement, santé
08:06et la continuité
08:08de nos entreprises.
08:08Parce qu'il n'y a pas
08:09d'un côté les agriculteurs
08:10qui seraient finalement
08:11des gens qui veulent
08:13juste faire de l'argent
08:13versus les gens
08:14qui se préoccuperaient
08:15de la santé.
08:16Moi comme utilisateur
08:17évidemment je veux un produit
08:18alors qu'on l'utilise
08:19dans les règles
08:20mais qui me permette aussi
08:21de continuer à faire mon métier.
08:22Le succès de la pétition
08:23déposée par cette jeune étudiante
08:24de 23 ans
08:25sur le site de l'Assemblée nationale
08:26maintient une véritable préoccupation
08:28dans l'opinion publique
08:29autour de ces sujets
08:30de santé publique
08:31qui nous concernent
08:31absolument tous.
08:33Agriculteurs
08:33mais tout le monde
08:34effectivement c'est notre
08:35environnement.
08:36Plus d'un million et demi
08:37c'est spectaculaire
08:38en 24 heures
08:38et le débat doit avoir eu lieu
08:40parce qu'il a été tronqué
08:41effectivement à l'Assemblée nationale.
08:43Il sera peut-être l'occasion
08:43de revenir sur trois aberrations
08:45dans cette histoire
08:46qui sont quand même
08:47scientifiques, démocratiques
08:48et économiques.
08:49Scientifiques
08:50car toutes les autorités
08:51européennes
08:52comme nationales
08:53et toutes les études
08:54qui ont été menées
08:55et encore en 2024
08:56par l'ESSA
08:57l'agence européenne
08:59prouvent
09:00que ce cinquième
09:03néonicotinoïde
09:04effectivement
09:05est quand même
09:05très très très largement
09:07moins toxique
09:08que les quatre premiers
09:092300 fois moins.
09:11Elle a confirmé
09:12cette étude
09:12n'avoir trouvé
09:13aucune preuve
09:13de génotoxicité
09:14ni de cancérogénicité.
09:17Sur les abeilles
09:17c'est la même chose
09:18je vais juste
09:19corriger une phrase
09:20l'acétamipride
09:23n'est pas un tueur d'abeilles
09:24ça n'est pas été prouvé
09:25on le répète
09:26absolument de partout
09:27il y a des craintes
09:28il y a des études
09:29qui doivent être poussées encore
09:30mais toutes les études
09:31et de l'ESSA
09:32et de l'ANSES
09:33ont prouvé
09:35le contraire
09:36pour l'instant
09:36donc il ne faut pas
09:37qu'on le répète
09:37comme ça non plus
09:38c'est une aberration démocratique
09:40parce qu'effectivement
09:41on n'a pas pu débattre
09:42de ce texte
09:43du fait d'une obstruction
09:44des oppositions
09:46le rapporteur lui-même
09:47Julien Dive
09:48a dû déposer
09:49une motion de rejet
09:50de son propre texte
09:51pour le faire passer
09:51par CMP
09:52la démocratie ne peut pas
09:53fonctionner comme ça
09:54et donc
09:55on a besoin d'un débat
09:56à la rentrée
09:56ça l'a moindre des choses
09:57et une aberration économique
09:59pardon mais effectivement
10:00Sandrine Rousseau
10:01n'en a rien à péter
10:03je reprends ces mots
10:03de la rentabilité économique
10:04de nos fermes
10:06c'est une question
10:07de souveraineté alimentaire
10:08je rappelle que la balance
10:10commerciale agricole
10:11de la France
10:12était excédentaire
10:13de 6 milliards
10:14en 2010
10:15ça n'était plus que
10:161 milliard
10:172 en 2023
10:18et 500 millions
10:19l'année dernière
10:20c'est des filières entières
10:22la betterave
10:22de la noisette
10:23qui aujourd'hui
10:24sont en train de partir
10:25à l'étranger
10:26en Italie notamment
10:26parce qu'on s'impose
10:27des règles
10:28que nos autres voisins
10:30européens n'appliquent pas
10:31on ne peut pas
10:32s'appliquer à nous-mêmes
10:33des règles
10:34quand on importe
10:35d'autres pays
10:36qui ne s'appliquent pas
10:36c'est un problème
10:37de concurrence loyale
10:38entre les acteurs
10:40donc triple aberration
10:41scientifique, démocratique, économique
10:43on a du boulot à rentrer
10:45pour le débat à l'Assemblée
10:46tout ça
10:47ça annonce quand même
10:47des débats tendus
10:49peut-être avec des positions
10:50qui se radicalisent
10:52de chaque côté
10:53et une sorte de duel
10:55qui s'installe
10:55qui ne devrait sûrement pas l'être
10:57mais entre
10:57les agriculteurs
10:58qui soutiennent cette loi
11:00et ceux qui s'en inquiètent
11:02et qui du coup la rejettent
11:03oui oui
11:04enfin moi je voudrais rajouter
11:05que dans cette loi
11:05parce qu'on parle exclusivement
11:07de l'acétamipride
11:08mais il y a autre chose
11:09dans cette loi
11:09il y a comment on stocke
11:10de l'eau en France demain
11:11pour continuer à faire de l'agriculture
11:12et pas que de l'agriculture
11:13de l'industrie
11:14du nucléaire
11:15voilà
11:15comment on fait
11:17pour avoir des élevages
11:18qu'on peut faire croître
11:20voilà
11:20moi il y a une chose
11:21que encore une fois
11:22ce débat
11:23il est normal
11:24et moi je le trouve
11:25plutôt de bonne alloi
11:26au regard du questionnement
11:28des français
11:28il y a une chose
11:29qu'en revanche
11:30moi comme électeur
11:30je ne supporte pas
11:31c'est l'utilisation des peurs
11:33et je le dis parce que
11:34là vous parlez de ce texte
11:36mais il y a un sujet
11:37dont on parle plus
11:38dans l'actualité
11:38mais qui est une vraie préoccupation
11:39pour les agriculteurs
11:40c'est l'accord de libre-échange
11:42du Mercosur
11:42parce que
11:44ce qu'on est en train
11:45de nous proposer à Bruxelles
11:46c'est finalement
11:47des accords de libre-échange
11:48avec le reste de la planète
11:49qui vont nous permettre
11:50d'importer en Europe
11:51des produits
11:51qui ne respectent pas
11:52nos standards de production
11:53avec des contrôles
11:54à rentrer aux frontières
11:55quand même
11:55on a rapatrié
11:57du bœuf brésilien
11:58au mois de septembre
11:58ou octobre dernier
11:59qui n'était pas
12:01en compliance
12:02avec les règles
12:03européennes sanitaires
12:04Raphaël Legendre
12:05un rapport sénatoriel
12:06dit que c'est 3% seulement
12:08de ce qui est importé
12:09en Europe
12:10qui fait l'objet de contrôle
12:10et que de l'ordre
12:12de 15 à 20%
12:13serait non conforme
12:13donc aujourd'hui
12:14l'Europe elle-même
12:15le reconnaît
12:15elle n'a pas
12:16cette capacité
12:17à contrôler
12:18et donc moi
12:19je dis une seule chose
12:20et je fais le lien
12:21avec ce questionnement
12:22des Français
12:22sur la loi du plomb
12:23si on veut continuer
12:25à avoir une des alimentations
12:26les plus sûres au monde
12:27si on veut éviter
12:28d'utiliser les peurs
12:29autour de la question alimentaire
12:30parce que
12:30des scandales sanitaires
12:32il y en a très peu
12:32en Europe
12:33des gens qui décèdent
12:34aujourd'hui
12:35de problématiques sanitaires
12:36c'est quasiment plus rien
12:37on regarde ce qu'il y avait
12:38il y a une cinquantaine d'années
12:39donc on a une alimentation
12:40de qualité
12:41ne faisons pas peur
12:41en revanche
12:42on a une agriculture
12:43qui est en grande difficulté
12:44en grande difficulté
12:45j'étais encore hier
12:46en Haute-Garonne
12:47voir des agriculteurs
12:48si on n'est pas capable
12:50d'assurer de la rentabilité
12:52moi je suis désolé
12:53je ne suis pas
12:54professeur d'économie
12:55à l'université
12:56mais je suis très interrogé
12:57sur ce que dit
12:58Madame Rousseau
12:59sur rentabilité et revenus
13:00alors est-ce que
13:01pour assurer la rentabilité
13:02ça veut dire
13:03faciliter et promouvoir
13:05l'installation
13:06d'élevages intensifs
13:07non mais là encore
13:08vous savez
13:08c'est ce que
13:09c'est ce que facilite aussi
13:11cette loi
13:11et ça se fait au détriment
13:12pour le coup
13:13des petits agriculteurs
13:14pardonnez-moi
13:14est-ce qu'on peut essayer
13:15d'être rationnel
13:16vous savez
13:16une ferme française d'élevage
13:17c'est 70 vaches
13:19en moyenne
13:20je vous demande
13:20de vérifier cette information
13:21non mais il y a la moyenne
13:23et il y a les élevages intensifs
13:24qui existent déjà
13:25dont l'installation
13:26sera facilitée
13:26non mais il faut aller voir
13:28prenez des caméras
13:28allez voir
13:29le plus grand élevage français
13:30de vaches
13:31doit avoir
13:32250 vaches
13:32le problème c'est que
13:32quand des caméras
13:33entrent parfois
13:34dans des abattoirs
13:36ou dans des élevages intensifs
13:38ce ne sont pas
13:38des belles images qu'on voit
13:39non mais parlons élevage
13:40l'élevage intensif
13:42en France
13:42n'existe pas
13:43allez voir ce qui se passe
13:44en Russie
13:45pas très loin de chez nous
13:46allez voir ce qui se passe
13:47au Brésil
13:48allez voir ce qui se passe
13:49aux Etats-Unis
13:49on parle d'élevage
13:50d'élevage de plusieurs
13:52milliers de vaches
13:53un feedlot
13:54sud-américain
13:55ça peut être
13:565000 animaux
13:56donc ne laissons pas penser
13:58qu'on a un élevage
13:59intensif en France
14:00ça n'est pas vrai
14:01ça n'est pas vrai
14:02il faut aller voir
14:03et c'est d'ailleurs
14:04parce qu'on a une difficulté
14:05de compétitivité
14:06que cet élevage
14:07est en train de disparaître
14:08on avait 9 millions
14:09de vaches productives
14:10on en a perdu 1 million
14:11en disant
14:12ça c'est des chiffres réels
14:13allez voir un élevage
14:1480% de l'élevage français
14:15est à l'herbe
14:16ne dites pas
14:18s'il vous plaît
14:18que l'élevage français
14:19est un élevage intensif
14:20parce que c'est le dernier
14:22élevage mondial
14:23en Europe
14:24en tous les cas
14:24qui est encore capable
14:25de produire
14:26selon ses modalités
14:27sinon on aura ça
14:28mais il faut comparer
14:30il ne faut pas simplement regarder
14:31parce que si on regarde
14:32on peut se faire peur
14:33si on compare
14:34on se rassure
14:34je vous redis
14:35que l'élevage français
14:36est un élevage
14:38de petite taille
14:39au regard de ses compétiteurs
14:40mondiaux
14:41et que c'est un élevage
14:42à 80% à l'herbe
14:43détenu par des agriculteurs
14:45des éleveurs
14:46qui sont essentiellement
14:47des capitaux familiaux
14:48avec des fermes patrimoniales
14:50aujourd'hui
14:50petite taille
14:51mais est-ce qu'il faut
14:52et c'est ce que facilite aussi
14:53cette loi
14:54aller vers des élevages
14:55de plus grande taille
14:56non mais en fait
14:57on aura l'élevage en France
14:59qui correspondra
14:59à la consommation
15:00de ce que veulent
15:01les français
15:02vous savez
15:02aujourd'hui
15:03la nutrition
15:05et l'alimentation française
15:06mis en compétition
15:07avec le reste du monde
15:07et c'est notamment
15:08pour ça
15:09qu'on regarde
15:10ce qui se passe en Ukraine
15:11ou au Brésil
15:11nous met dans un cadre
15:13de compétition
15:14qui nécessite
15:16qu'on puisse
15:16nous continuer à produire
15:18avec des sujets
15:19de pouvoir d'achat
15:19des français
15:20en fin de mois
15:21c'est la première
15:21préoccupation des français
15:22le pouvoir d'achat
15:23qui font que
15:24aujourd'hui
15:25les français consacrent
15:26de l'ordre de 13%
15:28de leur disponible
15:29à l'alimentation
15:30c'était plus de 30%
15:31dans les années 70
15:32il y a quelques décennies
15:33en arrière
15:33absolument
15:34en 1970
15:34c'était l'ordre de 35%
15:36et donc
15:36si vous voulez
15:37quand vous considérez
15:37que l'alimentation
15:38n'a pas de valeur
15:39que c'est une forme
15:39de commodité
15:40et que vous n'êtes pas prêt
15:41à en payer le prix
15:42il y a un moment
15:43l'agriculteur français
15:44essaie de s'adapter
15:45à la compétition
15:45du monde dans lequel elle vit
15:46si demain
15:47on dit
15:47on est conscient
15:48que l'alimentation française
15:49est une alimentation
15:50de qualité
15:51et je le redis
15:52c'est une des alimentations
15:53les plus sûres au monde
15:54et il n'y a pas
15:55comme je le décris
15:57d'espèce de course
15:58à l'industrialisation
16:02regardez ce qui se passe ailleurs
16:04D'un mot pardon
16:04je voudrais revenir
16:05sur une chose
16:06qui a été dite
16:06par Raphaël
16:07en l'occurrence
16:07une chose qui n'a
16:08pas été dite par nous
16:09on a parlé de ce qu'a dit
16:10Sandrine Rousseau
16:11vous l'avez cité Raphaël
16:12qui n'en a rien à péter
16:14de la rentabilité
16:15des agriculteurs
16:15ce propos
16:16il me paraît d'abord
16:17malheureux dans l'absolu
16:18pour les agriculteurs
16:19tout court
16:19il me paraît
16:20d'autant plus malheureux
16:21quand on sait
16:22et c'est ça qu'on n'a pas dit
16:23que le taux de suicide
16:24dans la profession
16:24des agriculteurs
16:25est parmi les plus élevés
16:26de France
16:27je crois que les derniers chiffres
16:28dont on dispose
16:29c'est plus de 1 par jour
16:30ce qui est quand même considérable
16:31et ça rend le propos
16:32de Sandrine Rousseau
16:33d'autant plus malheureux
16:35à mon sens
16:35qu'il frappe de plein fouet
16:38une réalité terrible
16:39pour les agriculteurs
16:40et qu'il faut plutôt
16:41les soutenir
16:42en tout cas
16:42dans les termes
16:44que l'on emploie
16:44que de leur charger la barque
16:46comme elle le fait là
16:47je voudrais revenir aussi
16:47sur une chose
16:48qui a été dite par Raphaël
16:48qui parlait d'une aberration démocratique
16:50je crois que vous avez raison
16:51mais à moitié
16:52aberration démocratique
16:53parce qu'en effet
16:54il n'y a pas eu de débat
16:55et ça il faut
16:56il faut toujours le regretter
16:57et le déplorer
16:58en revanche
16:59il y a eu ce que l'on appelle
17:00une commission mixte paritaire
17:01le processus démocratique
17:02a été respecté
17:02et ça il faut
17:04je crois qu'il ne faut pas
17:05le minimiser
17:05une commission mixte paritaire
17:07c'est une réunion
17:07entre députés et sénateurs
17:097 de chaque chambre
17:10qui se réunissent
17:11autour d'une table
17:11à huis clos
17:12et qui sont appelés
17:13à trouver un accord
17:14il arrive très souvent
17:15qu'il n'y ait pas d'accord
17:16en l'occurrence
17:16il y en a eu un
17:18cette commission mixte paritaire
17:19sur la loi Duplon
17:20elle a été ce qu'on appelle
17:22conclusive
17:22à l'issue de quoi
17:23il y a eu un vote
17:25à l'Assemblée Nationale
17:25en bonne et due forme
17:27il n'y a pas eu de débat
17:27mais il y a eu un vote
17:28et ce vote
17:29il a été très large
17:31de la part des députés
17:32qui allaient en gros
17:32des bancs de l'aile droite
17:34du camp Macron
17:35jusqu'à ceux
17:36du Rassemblement National
17:36en passant par ceux
17:37des Républicains
17:38alors on peut considérer
17:39que tous ces gens-là
17:39puisqu'ils sont a priori
17:40plus ou moins de droite
17:42ce sont des gens
17:42dont le vote ne vaut rien
17:43mais il n'empêche
17:44qu'ils sont députés
17:44de la nation
17:45et qu'il y a donc eu
17:46une commission mixte paritaire
17:47et un vote parlementaire
17:48qui ont été
17:48parfaitement respecté
17:49je termine d'un mot
17:50je voudrais alerter
17:51sur le risque
17:52auquel à mon sens
17:53on est confronté
17:53dans ce débat
17:54c'est que si demain
17:55on se met à donner
17:55autant d'importance
17:56à ce qui a lieu
17:57dans une pétition
17:58qu'à ce qui est voté
17:59en chambre
17:59je crois que la gauche
18:00et le nouveau front populaire
18:02qui est particulièrement
18:03à la manœuvre en la matière
18:04ce petit jeu
18:05risque de se retourner
18:06contre eux
18:06parce que la démocratie directe
18:07si on pose certaines questions
18:08aux Français
18:09ou en tout cas
18:09si on se soumet à pétition
18:10par exemple
18:10je pense que sur un sujet
18:11comme l'immigration
18:12les Français je peux vous dire
18:13qu'ils demanderont
18:14à être consultés
18:18vocaux qu'ils le sont
18:19sur le sujet
18:20de la loi Duplomb
18:20il se trouve que c'est inédit
18:22à un tel niveau
18:23de signataire
18:24dans une pétition
18:25et donc que ça dit
18:26quelque chose
18:26aussi peut-être
18:27un décalage
18:28entre les représentants
18:30qui ont été élus
18:31et une opinion
18:33alors qu'on a
18:34l'Assemblée nationale
18:35peut-être la plus
18:36représentative du pays
18:38on parle beaucoup
18:38de la proportionnelle
18:39en ce moment
18:39vous savez François Bayrou
18:40veut réinscrire
18:40la proportionnelle
18:41sans doute à la fin
18:42de l'année 2025
18:42au début de l'année 2026
18:43pour que l'on ait
18:45une Assemblée
18:45plus représentative du pays
18:47or l'Assemblée nationale
18:48telle que les législatives
18:49anticipées de 2024
18:50l'ont dessinée
18:52elle est a priori
18:53la plus représentative
18:55de la diversité politique
18:56que l'on a connue
18:57jusqu'ici
18:57elle a ses défauts
18:59et Raphaël le disait
19:00le processus
19:01qui s'est déroulé
19:01et l'absence de débat
19:02c'est précisément
19:03le fruit
19:03de cette Assemblée
19:04ingouvernable
19:05en revanche
19:06elle est à l'image
19:07du pays
19:08et en la matière
19:08sur cette loi Duplomb
19:09elle a voté
19:10ça fait exactement 20 minutes
19:11qu'on a commencé
19:12cette interview
19:13plus de 6 000 signataires
19:15signataires
19:16sans doute des téléspectateurs
19:18depuis 20 minutes
19:19sans doute
19:19aujourd'hui
19:21qu'est-ce que vous dites
19:22à ceux qui vous regardent
19:25qui vous écoutent
19:26qui s'inquiètent
19:27qui doutent
19:27parce que c'est beaucoup
19:28de l'inquiétude
19:28qu'on voit bien sûr
19:29il y a la récupération politique
19:30mais il y a aussi
19:31tous ces français
19:31qui ne sont pas politisés
19:32qui s'inquiètent
19:33simplement
19:34de voir
19:35des pesticides
19:36des insecticides
19:37qui étaient interdits
19:38revenir dans leur assiette
19:40potentiellement
19:42d'abord
19:42je crois que
19:43ce que vous décrivez
19:44n'a jamais cessé
19:46c'est-à-dire que
19:46ce n'est pas parce que
19:46ça n'est pas produit en France
19:48que par ailleurs
19:48ça n'arrive pas
19:49dans les assiettes
19:50je voudrais le rappeler
19:50mais moi
19:51je voudrais répondre
19:52à votre question
19:52certains faisaient le choix
19:53d'acheter du produit
19:55en France
19:55en se disant
19:56c'est un gage
19:57de qualité
19:58je ne trouverai pas
19:58les mêmes pesticides
20:00mais ça le reste
20:01ça le reste
20:01je veux redire
20:02parce qu'encore une fois
20:03il y a beaucoup de
20:04il y a beaucoup de bruit politique
20:05il y a beaucoup de fureur
20:06autour de cette question
20:07et moi je redis
20:08que je comprends
20:09le questionnement
20:09des français
20:10qui se disent
20:10mais après tout
20:11est-ce qu'on est en train
20:12de m'empoisonner
20:12bon
20:13moi je veux dire
20:15que comme agriculteur
20:16d'abord ma fierté
20:17c'est de produire
20:18une alimentation de qualité
20:19à destination
20:19de mes compatriotes
20:20c'est ma raison d'être
20:21voilà
20:22que deuxièmement
20:23je suis agriculteur
20:24sur l'exploitation
20:25de mes parents
20:26de mes arrières-grands-parents
20:27plusieurs générations
20:29avant moi
20:30et que moi j'ai envie
20:31de transmettre
20:32c'est-à-dire que j'ai envie
20:32que mes sols
20:33j'ai envie que les produits
20:33qui sortent de mes sols
20:34et j'ai envie que mon pays
20:35continue à se nourrir
20:36avec une alimentation
20:37de qualité
20:37et que quand on compare
20:39ce qui se fait en France
20:40avec le reste du monde
20:41on a une alimentation
20:43parmi les plus sûrs au monde
20:44en revanche
20:44j'ai besoin de dire
20:46parce que ça
20:46c'est aussi
20:47un acte de sincérité
20:49que pour protéger
20:50mes animaux
20:50que pour protéger
20:52mes plantes
20:53j'ai besoin
20:53de produits
20:54de protection
20:54de mes plantes
20:55comme je soignerai
20:56mes propres enfants
20:57et que
20:58ces produits
20:59qui ne sont pas
21:00des produits
21:00banaux
21:02enfin c'est des produits
21:03dont je mesure
21:05qu'il n'y a pas forcément
21:06il peut y avoir
21:09des problèmes
21:10à les utiliser
21:10mais en tous les cas
21:11j'en ai besoin
21:11pour soigner mes plantes
21:12et mes aliments
21:13je le fais
21:14sur un acte de confiance
21:15qui consiste à dire
21:16je m'assois
21:17sur une autorité sanitaire
21:18indépendante
21:19européenne et française
21:19qui me fournit ça
21:20et après
21:21une fois que j'ai dit ça
21:22moi je demande aux gens
21:23de venir voir
21:25dans les exploitations
21:26la manière dont on soigne
21:27nos animaux
21:27on a un problème sanitaire
21:28en savoir
21:28on a besoin
21:29de vacciner
21:30les animaux
21:30je pense que vous parlez
21:30justement des gens
21:32des français
21:33de ce lien de confiance
21:34c'est vrai qu'il y a
21:35il y a un an
21:36lorsqu'il y a eu
21:37cette crise
21:38des agriculteurs
21:39dans la rue
21:40le soutien des français
21:42était massif
21:42pour votre cause
21:44est-ce que vous ne craignez
21:45pas aujourd'hui
21:46que si c'était
21:48à refaire
21:48vous auriez peut-être
21:49moins de soutien
21:50de français
21:51mais encore une fois
21:52c'est à nous
21:53de faire la preuve
21:54qu'on est des gens
21:55sérieux
21:55vous savez les français
21:56ils aiment je crois
21:57beaucoup leurs agriculteurs
21:58parce qu'ils reconnaissent
21:58en eux
21:59des gens courageux
22:00des gens qui travaillent
22:01des gens qui portent
22:02des valeurs
22:02des gens qui animent
22:03le territoire
22:03des gens qui produisent
22:04une alimentation de qualité
22:05mais ils s'interrogent
22:06sur leur agriculture
22:06et bien à nous
22:08de montrer
22:08que ce qu'on produit
22:09en France
22:10est fait
22:10dans un cadre
22:11de normes
22:12et de respect
22:12de l'environnement
22:13et du consommateur
22:14qui est parmi
22:15le plus élevé
22:16de ce qu'il fait
22:16dans le monde
22:17et moi je leur dis
22:17aidez-nous
22:19d'abord à améliorer
22:20ça c'est le cadre
22:21de la recherche
22:21et de l'innovation
22:21comment demain
22:22on peut avoir
22:22des produits
22:23qui sont moins intrusifs
22:25avec des niveaux
22:25d'innocuité
22:26plus avérés
22:27ensuite
22:27comment on fait
22:29pour garantir
22:30le revenu
22:30des agriculteurs
22:31pardon de le rappeler
22:32ça n'est pas être mercantiliste
22:33mais vous savez
22:34on a l'impression
22:35qu'on voudrait opposer
22:36une agriculture industrielle
22:37et une agriculture
22:37qui serait le fait
22:38de gratter la terre
22:39avec les doigts
22:40mais vous savez
22:40ce qu'est la réalité
22:41du revenu des agriculteurs
22:42moi je vous invite
22:42à regarder les chiffres
22:43c'est entre 20 et 50 000 euros
22:46maximum par an
22:46on parlait du suicide
22:47mais moi
22:48nous ne nous cachons pas
22:48derrière notre petit doigt
22:49c'est aussi parce que
22:50les difficultés sont chroniques
22:51et donc
22:52face à ça
22:53dans une compétition mondiale
22:55est-ce qu'on est capable
22:56de donner quelques garanties
22:57sur les échanges
22:58cette loi revient donc
22:59sur une interdiction
23:00pendant cette période
23:01d'interdiction
23:02comment vous avez fait
23:03comment on fait
23:04les agriculteurs
23:04est-ce qu'il n'y a pas
23:05des agriculteurs
23:05qui obligés
23:07se sont adaptés
23:08et aujourd'hui
23:09on leur dit
23:09finalement vous avez fait
23:10ces efforts
23:11vous les avez fait pour rien
23:12puisque vous n'aurez plus
23:13à les faire demain
23:14alors c'est une très bonne question
23:15d'abord on s'est effectivement
23:16adapté
23:17et on continue à s'adapter
23:17mais il y a des réalités
23:18la réalité c'est qu'en 2020
23:20on a eu une jaunisse terrible
23:22sur ma ferme
23:23c'est moins 50%
23:24de production betteravière
23:26alors on peut dire
23:26c'est pas très grave
23:27à la limite
23:28on va le combler
23:28mais les noisettes
23:29les noisettes
23:31il reste 350 producteurs
23:32qui sont dans des situations
23:33catastrophiques
23:34je rappelle que
23:35les noisettes
23:36sont consommées
23:37dans une fameuse patate tartinée
23:38que consomment
23:38tous les français
23:39qui sont importés
23:40à 88% en France
23:42notamment de Turquie
23:44pour les deux tiers d'entre elles
23:45avec des produits chimiques
23:46qui ne sont pas là
23:46donc ce que je veux dire
23:47c'est qu'on s'est adapté
23:49mais là
23:50on est arrivé à un bout
23:51on a besoin encore un peu de temps
23:52à trouver des solutions
23:53et si on a tué la production en France
23:55on n'aura pas avancé
23:56l'ANSES a mené des études
23:57sur les alternatives chimiques
23:58et non chimiques
23:59à l'acétamipride
24:02aucune
24:03ces dernières années
24:04n'a été conclusive
24:05pour l'instant
24:05ce qui ne veut pas dire
24:06que la recherche
24:06ne doit pas continuer
24:07et que l'innovation
24:08doit absolument venir
24:10pour trouver des alternatives
24:11mais il se trouve
24:12qu'aucune
24:12des six alternatives chimiques
24:14et non chimiques
24:14en 2022
24:15l'ANSES avait aussi évoqué
24:17dans un rapport
24:17la forte toxicité
24:18pour certains organismes
24:19notamment aquatiques
24:21un rapport depuis
24:22qui a été remis en cours
24:22mais le problème
24:23c'est qu'il y a différents rapports
24:24qui parfois se contreditent
24:25c'est ce qui suscite
24:26parfois l'inquiétude
24:27du plomb par ailleurs
24:28c'est qu'elle ne prévoit
24:29une réintroduction
24:30que temporaire
24:31et strictement encadrée
24:32pour une raison toute simple
24:33c'est que le conseil constitutionnel
24:34interdit
24:35a priori
24:36un retour
24:36une fois que ce type de loi
24:38a été prise
24:38une loi d'interdiction
24:39comme celle-là
24:40le conseil constitutionnel
24:41pourrait censurer
24:42si la réintroduction
24:43était pérenne
24:44donc c'est important aussi
24:45de lire ça
24:45c'est-à-dire que
24:45les problématiques
24:46que vous soulevez
24:47elles sont elles
24:48de long terme
24:48en réalité cette loi
24:49elle n'est que de court terme
24:50ou de moyen terme au mieux
24:51un dernier mot
24:52parce qu'on voit quand même
24:53qu'il y a un certain embarras
24:54aujourd'hui dans le gouvernement
24:55c'est de la politique
24:56ils ne sont pas insensibles
24:57forcément
24:58à ce mouvement
25:00et à ces signataires
25:01de cette pétition
25:02est-ce que
25:03vous en voudriez
25:04beaucoup
25:05et que vous vous inquiétez
25:06que le président
25:07demande
25:08Arthur nous disait hier
25:10qu'il ne le fera pas
25:10mais enfin
25:11tout ça peut évoluer
25:12et il en a la possibilité
25:13demande un nouveau vote
25:15au Parlement
25:16non mais pour nous
25:17ça serait incompréhensible
25:18et puis moi
25:19je l'ai dit
25:20et je le redis
25:20au président de la République
25:21il va avoir une décision
25:22à prendre concernant
25:23la position de la France
25:23sur le Mercosur
25:24comment un agriculteur
25:26pourrait comprendre
25:27que demain
25:28le président de la République
25:29demande un nouveau vote
25:30vote
25:30et vous l'avez rappelé
25:31Merci
25:32qui s'est passé
25:32dans un cadre
25:33parfaitement légal
25:35demande un nouveau vote
25:36alors même
25:37qu'on comprend
25:38que la France
25:39est en train
25:40de lâcher du lest
25:40sur le Mercosur
25:41enfin moi
25:42il y a un moment
25:42il faut qu'on nous dise
25:43à nous agriculteurs
25:44ce qu'on attend de nous
25:45si demain
25:46on dit
25:47finalement
25:48on fait une alimentation
25:49haut de gamme
25:49pour quelques-uns
25:49et le reste
25:50on l'importe à bas coût
25:51autant nous le dire
25:52tout de suite
25:52et puis après
25:53on met un plan social
25:53en place
25:54donc pour nous
25:54C'est un peu les craintes
25:55qu'agitaient la FNSEA
25:56au moment du CETA
25:57l'accord franco
25:57de libre-échange
25:58avec le Canada
25:59où finalement
25:59on se rend compte
26:00près de dix ans plus tard
26:01qu'on est largement
26:02bénéficiaire de cet accord
26:04Alors vous avez raison
26:05de le préciser
26:05avec un point de vigilance
26:07malgré tout
26:07c'est que les relations
26:08entre le Canada
26:08et les Etats-Unis
26:09viennent de se dégrader
26:10et que si vous regardez
26:11les chiffres récents
26:12les Canadiens
26:13sont sérieusement
26:14en train de se poser
26:14la question
26:15pour trouver des nouveaux
26:16débouchés pour leur élevage
26:17de pouvoir bénéficier
26:18de la porte
26:18que l'a rouvert
26:19l'Europe
26:21et ça
26:21c'est quelque chose
26:22à regarder
26:23évidemment de très près
26:24c'est la raison
26:25pour laquelle
26:25on est extrêmement vigéant
26:26mais je le redis
26:26notre vocation
26:27c'est de nourrir
26:28les Français
26:28avec des produits de qualité
26:29sans impacter
26:30leur santé
26:31Merci beaucoup
26:32Merci Arnaud Rousseau
26:33d'être venu
26:33sur le plateau
26:34de BFMT
26:36Merci également
26:36à tous les deux
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