Tous les samedis et dimanches, Anthony Lebbos et Jeanne Daudet vous accompagnent sur BFMTV avec deux heures d'information. Reportages, pédagogie et nos invités pour comprendre l'actualité, même le weekend.
00:00Sur ce plateau, Ulrich Bounat, bonjour, analyse géopolitique spécialiste d'Europe centrale et orientale, et Jérôme Klesch.
00:05Bonjour, faut-il encore vous présenter, consultant défense BFM TV, qui nous accompagne évidemment sur tous ces sujets.
00:12Est-ce que l'ultimatum lancé par les États-Unis en début de semaine peut amener la Russie à réellement entrer dans un processus de négociation avec l'Ukraine,
00:21ce que demande Vladimir Zayansky, ou est-ce que finalement on est toujours dans cet appel côté ukrainien,
00:26la réponse russe qui généralement n'aboutit pas, est-ce que ça peut changer la donne ou non ?
00:31Pour l'instant, je ne pense pas, parce que les Russes ne prennent pas encore au sérieux cet ultimatum de 50 jours,
00:36ils attendent de voir ce qui va se passer, et d'un autre côté, en fait, pour la Russie, il n'y a pas de problème à rentrer en négociation,
00:42la question c'est l'état final recherché. Les Russes souhaitent une capitulation de l'Ukraine, que ce soit par les armes ou par la négociation,
00:50donc les Russes n'ont aucun problème.
00:51Oui, la négociation est assez simple.
00:52Voilà, en fait, les Russes n'ont aucun problème, et d'ailleurs, ils le disent toujours, ils n'ont aucun problème à rentrer en négociation.
00:56Lorsque Vladimir Poutine a parlé à Recep Tayyip Erdogan cette semaine, où justement, ils ont parlé de reprendre des négociations,
01:01le cycle de négociations à Istanbul, Vladimir Poutine est tout à fait ouvert, mais c'est juste qu'il est complètement inflexible
01:06et demande finalement la démilitarisation et la capitulation de l'Ukraine.
01:09Oui, mais que peut tirer, au fond, Vladimir Poutine durant ces 50 jours fixés par Donald Trump ?
01:15Du terrain ?
01:15Du terrain, bien sûr. En fait, l'enjeu, là, c'est plus de s'adresser, s'agissant de Volodymyr Zelensky, à Donald Trump,
01:21qu'à Vladimir Poutine, c'est-à-dire par ce jeu de posture de faire constater une fois de plus
01:26que la Russie n'est pas prête à négocier ou alors à des conditions qui sont totalement exorbitantes et qui sont hors du jeu.
01:31Ce qu'elle ne manquera pas de faire, d'ailleurs, parce qu'elle ne va pas tourner le dos comme ça aux négociations,
01:35mais elle va s'enferrer, elle va nous enferrer, elle va enferrer l'Ukraine dans des manœuvres dilatoires
01:41qui consistent à toujours exiger des choses qui ne sont pas atteignables.
01:45Mais l'enjeu, c'est de faire en sorte, pour Volodymyr Zelensky, que Donald Trump constate une fois de plus
01:50que la Russie ne veut pas négocier et qu'alors, éventuellement, la bascule du défensif vers l'offensif puisse se faire.
01:57Parce que l'enjeu, aujourd'hui, ce n'est plus vraiment, j'allais dire, d'avoir la capacité de se défendre.
02:01Là, Donald Trump a dit oui pour les patriotes.
02:06Il se tourne davantage vers la capacité pour l'Ukraine à repasser à l'offensive.
02:12Il a enjoint, c'est surréaliste, mais c'est le cas, il a enjoint Volodymyr Zelensky à repasser à l'offensive,
02:17venir des gains offensifs.
02:19Et lui a demandé s'il pouvait atteindre Moscou aussi.
02:20Voilà, derrière, la question, c'est des attaques MS, éventuellement l'artillerie longue portée,
02:25voire, pourquoi pas, des missiles de croisière Tomahawk.
02:29Ça peut être ça.
02:29Et Zelensky, qui se dit prêt à négocier directement avec Vladimir Poutine,
02:33est-ce qu'on peut réellement imaginer une telle image, les deux hommes face à face, à la table des négociations ?
02:40Alors, moi, je pense que ce n'est pas possible à très court terme.
02:44Effectivement, Volodymyr Zelensky a déjà mis cette idée plusieurs fois sur la table.
02:46Vladimir Poutine l'a toujours écarté d'un revers de main.
02:48Il a toujours dit qu'il ne se déplacerait, déjà, il ne se déplace pas souvent,
02:51mais il se déplacerait si et seulement si, en fait, il fallait juste signer le document final,
02:56un petit peu, voilà, de capitulation de l'Ukraine.
02:58La seule chose qui serait capable de faire bouger Vladimir Poutine,
03:02c'est de rencontrer Donald Trump.
03:03Si, effectivement, il y avait une réunion sous l'égide de Donald Trump
03:06avec Volodymyr Zelensky et Vladimir Poutine, je pense que Vladimir Poutine viendrait.
03:09Mais là, non, il va renvoyer son équipe de négociateurs,
03:11et les Ukrainiens feront de même.
03:13Justement, pour d'éventuelles négociations, qui peut jouer le rôle de médiateur aujourd'hui ?
03:17Est-ce que ça peut être les États-Unis, avec l'implication de Donald Trump, notamment cette semaine ?
03:21Est-ce que les Européens ont encore un rôle à jouer, eux qui en sont à leur 18e train de sanction ?
03:26Qui est la Turquie ?
03:28La Turquie, évidemment.
03:30Qui est le plus à même à être médiateur dans cette affaire et dans cette histoire ?
03:34Sans doute un peu tout le monde, mais le centre de gravité, il est quand même aux États-Unis.
03:38Alors après, médiateur en tant que tel, effectivement, la Turquie peut jouer un rôle.
03:41Les Européens font pression, naturellement, et on le disait hier,
03:46tout ce qui peut participer à mettre la pression sur la Russie et ce 18e train de sanction n'est pas neutre.
03:52S'il devait être suivi, au-delà des 50 jours, pourquoi pas, par les États-Unis, ce serait encore moins neutre.
03:59Mais le centre de gravité reste les États-Unis, et notamment cette capacité à basculer vers une éventuelle offensive,
04:06que ce soit évidemment par procuration, et à plus forte raison s'il devait y avoir, je ne sais pas, une vue sur Kaliningrad.
04:11Ça a quand même été dit par un général américain qui, de fait, devait être en service commandé, forcément.
04:18Un général ne peut pas déclarer ça sans que Donald Trump soit au courant, en tout cas le Pentagone au plus haut niveau.
04:24Donc ça, c'est des éléments importants, et ça, ça va se jouer dans les 50 jours.
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