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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:01Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver pour ce Face à l'Info été.
00:04Évidemment, les éditos commencent dans un instant.
00:06D'abord le rappel de l'actualité avec Maureen Vidal.
00:09Bonsoir Maureen.
00:09Bonsoir Élodie, bonsoir à tous.
00:11À la ligne de l'actualité, monétiser les congés payés n'est pas prévu à déclarer Éric Lombard.
00:16Cela reste une hypothèse.
00:17Le ministre de l'Économie renvoie au dialogue alors que les partenaires sociaux qualifient d'horreur cette idée du gouvernement.
00:22Une hypothèse évoquée par la ministre du Travail également qui pour elle serait un droit nouveau
00:27et qui resterait à la main de chaque salarié selon ses mots.
00:31L'un des plus anciens détenus de France, Georges Abdallah, est libre après plus de 40 ans dans les prisons françaises.
00:35La cour d'appel de Paris a ordonné sa remise en liberté, condamnée en 1987
00:40pour complicité d'assassinat de diplomates américains et israéliens.
00:44La libération sous condition de quitter le territoire national et n'y plus paraître interviendra le 25 juillet prochain.
00:50Et pour Benyamin Netanyahou, le cessez-le-feu en Syrie a été obtenu par la force.
00:53Les forces armées syriennes se sont retirées du sud du pays après que le président syrien a déclaré ne pas vouloir de guerre ouverte avec Israël.
01:00La sécurité de la ville de Suïda a été transférée aux Druzes.
01:04Merci à vous Maureen Vidal.
01:06Au sommaire de votre émission ce soir, on va parler de la Cour des Comptes.
01:10Vous êtes déjà au courant si vous avez regardé ces news dans la journée.
01:13Cette polémique, l'ancienne ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a été nommée conseillère maître à la Cour des Comptes.
01:19C'est le compte-rendu du Conseil des ministres publié hier qui nous a donné l'information.
01:23Cela ne manque pas de faire réagir.
01:25Mais d'ailleurs, plus largement, on va s'interroger avec vous, Paul Sugy, sur le fonctionnement de cette institution avec le système mis en place par son premier président, Pierre Moscovici.
01:34Avec vous, Céline Pina, on va revenir sur les déclarations du Premier ministre François Bayrou, ses déclarations sur le budget.
01:41Et vous, justement, vous avez relevé quelque chose concernant la santé.
01:43Il a fait une comparaison avec l'Allemagne, prétendant que nos voisins dépensaient moins pour ce secteur, mais étaient en bien meilleure forme.
01:50Est-ce vraiment le cas ? On vous posera la question.
01:53Olivier Vial reviendra pour nous sur un concept qui a fait polémique au sein même du gouvernement ces derniers jours, l'islamo-gauchisme.
01:59Selon le ministre de l'Enseignement supérieur, ce concept n'existe pas.
02:03Il a été désavoué par la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne.
02:06On se demandera donc comment cette notion se développe, notamment à l'université et pourquoi maintenant on voit parfois un lien entre l'activisme écologiste et l'antisionisme.
02:15Et on terminera avec vous, Véronique Jacquier.
02:17Vous voulez revenir sur une idée d'Aurore Berger.
02:20La ministre déléguée à la lutte contre les discriminations met en place une coalition d'associations financée par l'État pour lutter contre la haine en ligne.
02:27Vous allez nous expliquer notamment pourquoi cette initiative est dangereuse pour la liberté d'expression selon vous.
02:32Puis accessoirement, on verra que les associations choisies ne sont pas forcément les plus objectifs face à l'info.
02:37C'est parti.
02:50Et pour ma compagnie ce soir, j'accueille Céline Pina, Véronique Jacquier, Paul Sujit et Olivier Vial.
02:55Bonsoir à tous les quatre.
02:57On commence avec vous Céline parce que décidément cette conférence de presse de François Bayrou n'en finit pas.
03:02De faire parler et en chroniqueuse, en chouïa perfide.
03:06Vous avez relevé un chouïa.
03:08Vraiment, vous allez voir, c'est vraiment un chouïa.
03:09Un certain nombre d'erreurs quand même assez remarquables dans la partie qui portait notamment, je le disais, sur la santé et sur la couverture maladie.
03:17Puisque selon vous, cette comparaison faite avec l'Allemagne est particulièrement maladroite.
03:20Oui, je vous invite à revenir à la source.
03:23Lors de son allocution du mardi 15 janvier, le Premier ministre a lourdement insisté sur notre surconsommation d'antibiotiques
03:30et sur le nombre de personnes très importants qui sont accueillies en ALD, affection longue durée.
03:37Dans les deux cas, il a convoqué l'Allemagne comme contre-exemple à l'appui de sa démonstration pour dire, sur un ton complice, nous prenant un petit peu à témoin,
03:47« Je ne crois pas que les Français sont en plus mauvaise santé que les Allemands ».
03:51Alors, ça se discute et justement, je vous propose que l'on en parle un petit peu plus.
03:59Il y a une forte portée symbolique dans le fait, en fait, de se référer à l'Allemagne dans tout ce qui est budgétaire.
04:05Pourquoi ? Parce que la référence au modèle allemand, c'est un incontournable en France.
04:10Notamment sur les questions financières, parce que l'Allemagne, c'est la référence en matière de rigueur budgétaire.
04:16Elle, elle n'a pas renoncé à présenter des budgets en équilibre.
04:19Et elle a une aversion marquée pour la dette.
04:22Chez les Allemands, c'est vraiment quelque chose de quasi-physique.
04:26Et en France, cela fait des décennies que nous, on construit nos budgets sur des éléments parfaitement mensongers.
04:33Les prévisions économiques sur lesquelles on s'appuie pour faire notre trajectoire budgétaire sont fausses de bout en bout.
04:39Tout le monde le sait et tout le monde l'accepte.
04:43Quand on est bien élevé, on ne va pas dire qu'elles sont fausses, on va dire qu'elles sont exagérément optimistes.
04:47Mais à la fin, ça revient à peu près au même.
04:50Alors, à la fin, on se plante pareil, mais il faut quand même renoncer que l'annonce de la douloureuse est quand même bien plus agréable.
04:55Mais cette technique qui permet un habillage acceptable des comptes publics entretient la fiction d'un budget maîtrisé.
05:02C'est le « jusqu'ici, tout va bien appliqué à la comptabilité publique », mais on sait bien que le problème, c'est l'atterrissage.
05:08Or, en Allemagne, une telle conception du budget relève de l'irresponsabilité intergénérationnelle.
05:16C'est-à-dire d'une forme d'immaturité politique qui privilégie le court terme et qui, à force d'envoyer le message « après moi le déluge »,
05:24défait les liens citoyens et délite la nation.
05:27En plus, les Allemands ont payé très cher la grave crise économique qu'ils ont vécue à la fin des années, durant les années 30.
05:35Donc, ça explique pourquoi François Bayrou mobilise cet exemple, puisqu'il est dans le cadre d'une forme d'heures de vérité,
05:42dans lequel il était censé mettre les Français face au réel.
05:46Donc, il y a justement derrière ça un appel à la responsabilité politique,
05:51qui est complètement en lien avec la logique de rigueur budgétaire des Allemands.
05:55Et donc, il en appelle à la demande d'efforts communs, au nom de la défense de l'intérêt général.
06:02Mais selon vous, il le fait en fait sur le pire sujet possible,
06:04et donc, au lieu d'appuyer son propos, ça le décrédibilise.
06:08Oui, parce que c'est même la double peine.
06:10D'abord, quand il dit « je ne crois pas que nous soyons en meilleure santé que les Allemands »,
06:15eh bien, il se trompe, parce que nous sommes bel et bien en meilleure santé que les Allemands.
06:20Et se tromper bêtement quand on veut faire un discours qui est un discours de vérité,
06:25franchement, c'est ballot.
06:26Ne vérifier ni son constat, ni ses références rend la prestation du futur sauveur un peu guerre convaincante, on va dire.
06:34Or, en matière de santé, là, ce fut un festival.
06:37On va commencer par la charge sur les ALD, les affections de longue durée.
06:40Tout le monde a compris que François Béroux voulait sortir du remboursement à 100%
06:45les médicaments qui ne sont pas liés directement à la prise en charge de l'affection.
06:51Alors, ça paraît tellement logique qu'en fait, c'est déjà le cas.
06:55Ça fait des années qu'on a des ordonnances qui s'appellent les ordonnances bisognes,
06:59qui servent justement à distinguer ce qui relève de l'ALD et ce qui relève d'un traitement médicamentaux
07:04qui est plus conjoncturel.
07:06Donc ça, le conseiller santé de François Barou l'ignorait.
07:09Il faut arrêter d'embaucher des gamins, parce qu'il y a aussi un problème de très très grande jeunesse.
07:13Parfois, des conseillers qui font qu'ils passent à côté de choses énormes.
07:16Mais il a aussi un ministre de la Santé, des services.
07:20Comment est-ce qu'une énormité pareille a pu passer ?
07:24Revenons ensuite à l'Allemagne.
07:26Il se trouve que les Allemands sont en moins bonne santé que les Français
07:29et on a une manière très très simple de le mesurer.
07:32Ça s'appelle l'espérance de vie.
07:33Oui.
07:34L'espérance de vie à la naissance, il est de 83,1 années en France.
07:3980,1 pour les hommes et 84,9.
07:4285 même, 9 pour les femmes.
07:45On est trop fortes.
07:46En Allemagne, l'espérance de vie, lui, est de 81,2 ans.
07:5078,3 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes.
07:55Donc là, on devance l'Allemagne de deux années.
07:58Ce n'est pas rien.
07:59On parle d'année de vie.
08:00Si on regarde maintenant l'espérance de vie en bonne santé,
08:03c'est encore pire pour François Bayrou.
08:05C'est-à-dire qu'en France, elle s'établit à peu près pour les hommes
08:08autour de 65,5 ans.
08:11Quand en Allemagne, elle est à 61,2 ans.
08:14Ce sont les statistiques d'Eurostat qui nous montrent ça.
08:19Et là, on a donc un différentiel de vie en bonne santé de 4 à 5 ans quasiment.
08:24Donc, contrairement à ce qu'affirme François Bayrou,
08:27il se trouve que ce différentiel, il est aussi lié à une meilleure organisation des soins.
08:31La grande différence que nous avons avec l'Allemagne,
08:34c'est que nous, nous avons en place un système centralisé
08:36qui s'appelle la sécurité sociale,
08:38qui couvre largement les dépenses
08:40et qui prévoit un vrai lien entre la médecine de ville et l'hôpital.
08:46En Allemagne, c'est assurantiel.
08:49Les acteurs de santé se mènent une lutte assez importante concurrentielle.
08:54La prise en charge des ALD est beaucoup moins forte
08:57et le lien hôpital-ville fonctionne de manière parfois un peu aléatoire.
09:02Et de fait, cela se mesure finalement en années de vie gagnée.
09:06Donc, s'attaquer à un secteur dont la réussite se mesure en années de vie gagnée
09:11quand on n'a rien d'autre que derrière la rigueur budgétaire à proposer comme avenir,
09:16ce n'est peut-être pas le choix le plus futé quand on veut provoquer de l'adhésion.
09:20Vous avez parlé d'optimisme tout à l'heure.
09:22Est-ce que dans ce noir, vous voyez quand même la lumière au bout du tunnel ?
09:26Oui, parce qu'en fait, sur un point, on va peut-être attraper l'Allemagne.
09:30Bon, manque de bol, ce n'est pas sur le meilleur
09:32et ce n'est pas là où on aurait aimé être aligné.
09:35Je trouve qu'on ferait mieux de le faire sur l'industrialisation.
09:38Mais bon, parce que pour un État, si la santé est une charge,
09:42ce qu'il faut comprendre, c'est que pour les assurances, c'est une manne céleste.
09:45C'est un secteur extrêmement juteux.
09:48Vous imaginez un peu ce que les gens sont prêts à dépenser pour éviter la mort.
09:52On voit en fait quelle est la manne que les assureurs espèrent trouver.
09:59Or, nous détruisons méticuleusement un modèle qui a réussi,
10:03qui s'appelle la sécurité sociale.
10:05Et c'est vrai qu'il a besoin de réformes,
10:08mais sincèrement, les bases sur lesquelles il est construit
10:10sont extrêmement intéressantes et fonctionnent.
10:13Et de fait, aujourd'hui, en matière par exemple d'augmentation de la mortalité infantile,
10:19nous nous retrouvons au coude à coude avec l'Allemagne,
10:22qui a d'aussi mauvais résultats que nous, si je puis dire.
10:25Donc pour une fois, nous allons à grands pas vers le modèle allemand.
10:28Malheureusement, on choisit justement le moment où c'est un contre-modèle.
10:32S'il y a de la lumière au bout du tunnel,
10:34malheureusement, ce n'est pas la sortie aujourd'hui.
10:36C'est le train qui arrive en face.
10:38Or, la conférence de presse de Béroud était bâti sur l'idée
10:41que l'on était au bord de la falaise.
10:43Là, ce qu'il est en train de nous dire, c'est qu'on va faire un grand pas en avant.
10:47Ce n'est pas la bonne solution quand on est au bord d'une falaise.
10:49Voilà, et qui est d'autant plus dommageable
10:50qu'on est en train de sacrifier quelque chose
10:53qui crée du lien humain, social et politique,
10:57sans donner de perspective, de reprise en main du pays aux Français.
11:02Et à ce titre-là, on augure quand même bien mal
11:04de cette heure de vérité de M. Béroud.
11:06Un chouïa perfide, je le disais au début.
11:08Je ne sais pas si vous êtes perfide.
11:09En tout cas, vous avez été précise.
11:10Peut-être que si le Premier ministre cherche une conseillère santé,
11:13vous pouvez peut-être fossiler.
11:14Un avenir s'ouvre à moi, enfin !
11:17Non, parce qu'on vous perdrait en plateau et on ne le veut pas.
11:18Merci beaucoup, Céline Pina.
11:20Cette démonstration, Véronique, elle est très éclairante.
11:23C'est-à-dire que l'Allemagne a été citée à plusieurs reprises,
11:26d'ailleurs, quand il parlait de la santé.
11:28Et donc, on se rend compte que l'exemple avec qui il compare la France
11:31est totalement erroné.
11:32et il prend le problème dans l'autre sens.
11:33Ce n'est pas hyper rassurant sur ce qu'il nous a dit, le Premier ministre, du coup ?
11:36Non, d'autant que l'Allemagne réfléchit quand même à rogner
11:39sur son état-providence et réfléchit, là, à faire des économies.
11:44Mais moi, ce qui me marque par rapport à la démonstration de Céline,
11:48c'est que plutôt que de prendre le modèle allemand,
11:50qui finalement ne nous ressemble pas tant que ça,
11:53il vaudrait mieux revenir à la source des origines
11:56de notre modèle français.
11:57La dernière réforme de l'hôpital, elle date de 1958.
12:00Ensuite, vous vous rendez compte ?
12:02Et à l'époque, on a créé un système qu'on a complètement détricoté
12:06en ce qui concerne l'hôpital.
12:07C'est-à-dire qu'il y avait des médecins qui étaient des mandarins,
12:11qui étaient des grands patrons, mais qui géraient leurs services.
12:14Et puis on a dit non, non, on ne veut pas de grands patrons,
12:16on ne veut surtout pas qu'ils gagnent de l'argent,
12:18surtout dans le secteur privé.
12:19Alors qu'à l'époque, vraiment, l'hôpital français rayonnait partout dans le monde
12:22et on venait se faire soigner en France parce que justement,
12:25il y avait des grands mandarins compétents.
12:27On a mis des directeurs d'hôpitaux, on a suradministré,
12:31on a mis de la bureaucratie.
12:32Résultat, vous n'avez plus de mandarins, vous n'avez plus que des intérimaires.
12:35Et l'hôpital français est devenu le tiers-monde.
12:38Pareil finalement pour le détricotage de la sécurité sociale.
12:40Donc plutôt d'aller chercher ailleurs ce qui marche,
12:43mais qui ne nous ressemble pas, encore faudrait-il revenir
12:45à ce qui a fait l'excellence française
12:47et se dire pourquoi on a abandonné quelque chose qui fonctionnait.
12:50Oui, parce qu'effectivement, aller chercher ailleurs et qu'aller chez nous,
12:52ça n'est évidemment pas toujours possible.
12:54Olivier Vial, surtout sur la santé,
12:57on a vu la démonstration de François Bayrou
12:59et les Français, ça fait partie des sujets qu'ils ont retenus
13:01parce qu'ils ont l'impression de dire
13:03moi, quand je vais à l'hôpital, c'est la galère,
13:05les urgences, on attend des heures,
13:08les médecins traitants, j'en ai plus, je ne trouve pas de médecin.
13:10Et en fait, on nous explique qu'on dépense trop en santé
13:12et qu'on va encore aller nous faire les poches.
13:14Mais en fait, les deux sont vrais.
13:16C'est qu'effectivement, le vrai problème,
13:17c'est qu'on dépense beaucoup trop
13:19pour une qualité de service qui s'est considérablement déréglée.
13:23Et là, je suis tout à fait d'accord,
13:24un des vrais problèmes qu'on a eu ces dernières années,
13:26c'est la suradministration
13:27et une couche de contrôle qui a été rajoutée
13:30à toutes les dimensions
13:32qui fait que c'est devenu assez compliqué.
13:34Et puis, ce qui sous-tout s'est délité
13:37ces dernières années,
13:38c'est le lien entre la médecine de ville
13:41et l'hôpital.
13:42L'hôpital est aujourd'hui engorgé,
13:44surtout parce que la médecine de ville
13:46n'a pas été réformée comme elle aurait dû l'être
13:49et surtout n'a pas été accompagnée.
13:50On l'a vu pendant le Covid
13:52où en fait, l'État s'est beaucoup centralisé
13:55sur ce qui se passait dans les hôpitaux
13:56et n'a pas laissé suffisamment d'initiatives
13:58à la médecine de ville.
14:00Et donc, je pense qu'aujourd'hui,
14:01réorganiser ça, ça serait une bonne chose.
14:03Par contre, pour l'Allemagne,
14:04j'ai mis une petite hypothèse,
14:05parce qu'il n'y a pas de la santé
14:06qui explique la différence de vie.
14:09La gastronomie allemande
14:10peut être aussi pour quelque chose.
14:12Vous avez raison.
14:13Mais là aussi, nous rattrapons l'Allemagne
14:16puisque la France passe d'une consommation de vin
14:19à une consommation de bière
14:21qui commence à devenir notable.
14:23Et l'alcool est à consommer avec modération,
14:26on le rappelle.
14:27Et on doit le dire en dernier mot
14:28pour terminer là-dessus,
14:29Paul Sugis,
14:30c'est vrai qu'il y a aussi beaucoup
14:31de bons connaisseurs de l'hôpital
14:32qui nous disent
14:33en fait, le problème,
14:34ce n'est pas tant le nombre de postes à l'hôpital
14:35de ce qu'ils font.
14:37Philippe Juvin, par exemple,
14:37pendant la primaire LR,
14:38n'avait de cesse de dire
14:39si on avait le même nombre
14:40de personnes dans un hôpital
14:41mais beaucoup plus de médecins
14:42et beaucoup moins de personnes
14:43derrière les claviers dans l'administratif,
14:44ça fonctionnerait beaucoup mieux.
14:46Ce n'est pas qu'une question de nombre,
14:46c'est comment on les embauche,
14:48à quoi on les utilise.
14:49Oui, Philippe Juvin,
14:49il avait très bien montré,
14:51il a même fourni des exemples
14:53qui étaient assez parlants.
14:54Je souviens,
14:54il partageait par exemple une feuille
14:55où il y avait une nomenclature
14:56de tout un tas de sigles
14:58qui était évidemment du charabia
14:59pour celui qui ne parle pas
15:00la novlangue administrative.
15:01On voyait que le médecin
15:02était quasiment obligé de jongler
15:04avec un dictionnaire
15:04de tous ses anagrammes
15:07et il devait essayer de comprendre
15:09à quoi ça renvoyait
15:10pour remplir simplement
15:11la fiche administrative
15:12de suivi des patients.
15:13Et donc de ce point de vue-là,
15:14on ne peut que les plaindre.
15:15Ce que je note aussi,
15:16et ça a été bien dit
15:17au moment de la crise sanitaire,
15:18c'est que le métier dans l'hôpital
15:20souffre d'un manque d'attractivité
15:22d'une part,
15:22parce qu'il y a cette sur-bureaucratisation,
15:24vous l'avez dit,
15:25et aussi parce qu'il y a une place
15:26qui a été accordée de moins en moins
15:28à la recherche
15:28et de plus en plus
15:29à l'efficacité des soins.
15:31Et en fait,
15:31pour que vous ayez des spécialistes
15:32dans leur domaine
15:33qui sont plus reconnues comme telles
15:34par leur père
15:35qui a envie de travailler à l'hôpital,
15:36il faut aussi leur fournir
15:37la possibilité de continuer
15:38un travail de recherche
15:39qui est intéressant
15:40dans leur carrière.
15:42Et donc,
15:43n'en faire que des exécutants
15:44et ne plus en faire des spécialistes,
15:46comme l'a rappelé Véronique Jacquier,
15:47c'est aussi rendre le métier
15:49à terme moins attractif.
15:50Déjà qu'il ne l'est pas
15:51par les salaires,
15:51s'il ne l'est pas en plus
15:52par le contenu de ce qu'on y fait,
15:53on ne sait pas très bien
15:54quand est-ce qu'on va continuer
15:55d'attirer les gens à l'hôpital.
15:56Et puis,
15:56il y a un mot quand même
15:58pour dire qu'on a un vrai souci,
16:00c'est-à-dire que la grande misère
16:02de l'hôpital fait qu'aujourd'hui
16:03on rallonge les études de médecine,
16:05pas du tout parce que c'est nécessaire,
16:07pour fournir à l'hôpital
16:08un lot d'esclaves
16:09qu'elle peut exploiter
16:10sans les payer.
16:12Et que ça donne aussi un problème,
16:13c'est-à-dire qu'il y a des gens
16:14qui aujourd'hui jettent l'éponge
16:15en disant,
16:16ça suffit,
16:17je ne vais pas non plus me lancer
16:18dans ces études-là.
16:20Et ça, c'est la première chose.
16:22Et avant,
16:23quand vous alliez vers des études
16:24de spécialistes,
16:25vous étiez médecin.
16:26Autrement dit,
16:27vous n'alliez pas au bout,
16:27vous étiez généraliste.
16:29Aujourd'hui,
16:29ce n'est même plus le cas.
16:30Donc,
16:31on a remis en place
16:32des études de médecine
16:33qui fonctionnent très très mal.
16:35Et la dernière chose,
16:36c'est que contrairement
16:37à ce qui a été dit,
16:38le numerus clausus
16:39n'a pas été enlevé.
16:40Ça, c'est faux,
16:41alors que le besoin
16:41est de plus en plus important.
16:44Et deuxièmement,
16:45l'interdiction de redoubler
16:46la première année
16:47qui est un scandale absolu.
16:49Quand on voit
16:49ce qu'a fait le gouvernement
16:51pour remédier à la crise
16:52des vocations
16:53et à la crise des médecins,
16:54on se dit,
16:55c'est fait ça dans tous les secteurs,
16:56on va droit dans le mur
16:57en klaxonnant.
16:58C'est bien comme ça,
16:58personne ne nous prend l'impact.
17:00Alors là,
17:00vous êtes moins optimiste
17:01sur la fin de votre édito.
17:03On va passer à vous,
17:05Paul Sugion,
17:05à parler,
17:06je le disais,
17:06de la nomination
17:07de Najat Vallaud-Belkacem
17:08à la Cour des Comptes
17:09qui fait grincer des dents
17:10parce que beaucoup suspectent
17:11une nomination politique.
17:13Pourquoi ?
17:13Parce qu'elle était ministre,
17:15c'est un hasard.
17:15Peut-être en même temps
17:16que Pierre Moscovici
17:17qui aujourd'hui,
17:18on le rappelle,
17:18pour ceux qui ne seraient pas au courant
17:19est le premier président
17:20de la Cour des Comptes.
17:21Oui,
17:21à l'origine,
17:22c'est une information
17:22du canard enchaîné
17:23qui s'est vérifiée
17:23parce que le décret
17:24qui a permis la nomination
17:25de Najat Vallaud-Belkacem
17:26a effectivement été publié
17:28et donc maintenant
17:29qu'on s'est remettre
17:30à la Cour des Comptes.
17:31Et alors,
17:32la façon dont le canard
17:33traitait l'information
17:34était pour le moins
17:35suspicieuse
17:36puisqu'on imaginait
17:38dans la colonne
17:38du canard enchaîné
17:39qu'il y aurait une forme
17:40de pacte
17:41entre le Premier ministre
17:41François Bayrou
17:42et à travers
17:43Najat Vallaud-Belkacem,
17:45en réalité,
17:45le groupe socialiste
17:46à l'Assemblée nationale
17:47puisque Boris Vallaud
17:48qui est le mari
17:48de Najat Vallaud-Belkacem
17:50est aussi député socialiste
17:51et donc au moment
17:52où le gouvernement
17:53s'aventure
17:54sur le terrain hasardeux
17:55des économies budgétaires,
17:57il y aurait une forme
17:57de deal secret
17:58passé avec les députés socialistes
18:00pour éviter la censure.
18:01Alors,
18:02évidemment,
18:02pour le lecteur
18:03et pour le grand public,
18:04la thèse est très séduisante
18:05puisqu'on nous propose
18:06un exemple parfait
18:07de ce que serait
18:08la République des Copains
18:09où en fait,
18:10peu importe au fond
18:10les étiquettes politiques,
18:11on est toujours capable
18:12de s'arranger
18:12pour faire des mauvais coups.
18:14En réalité,
18:14moi,
18:14je crois assez peu
18:15à cette thèse
18:17d'une part
18:18parce qu'effectivement,
18:20comme vous le soulignez,
18:21Najat Vallaud-Belkacem
18:22n'a pas besoin
18:22d'aller chercher
18:23jusqu'à Matignon
18:23pour trouver
18:24un terreau favorable
18:26pour sa nomination
18:27à la Cour des Comptes
18:28puisque le premier président,
18:29donc c'est la personne
18:30qui dirige
18:30la Cour des Comptes,
18:31c'est effectivement
18:32quelqu'un
18:33qui était ministre
18:33en même temps qu'elle
18:34sous François Hollande,
18:36Pierre Moscovici.
18:37Et d'autre part,
18:38elle a essayé,
18:39si vous voulez,
18:40de se défendre
18:41en disant qu'elle était
18:42nommée uniquement
18:43sur son mérite
18:44en finalement proposant
18:45une version assez trouble
18:46de la réalité
18:47des conditions
18:48dans lesquelles
18:48elle a été nommée.
18:49Najat Vallaud-Belkacem
18:50nous dit
18:50qu'elle aurait passé
18:51un concours.
18:52Alors, c'est vrai,
18:52on peut rentrer
18:52à la Cour des Comptes
18:53sur concours.
18:54En fait,
18:54c'est le concours
18:54de la haute école
18:56des futurs hauts fonctionnaires,
18:58c'est-à-dire l'ENA
18:59qui est devenue maintenant
18:59l'INSP.
19:01À l'issue de l'ENA
19:02qui est devenue l'INSP,
19:03on peut choisir
19:03la Cour des Comptes.
19:04Souvent,
19:04c'est d'ailleurs les élèves
19:05les mieux classés
19:05au classement de sortie,
19:06donc les plus prestigieux
19:07d'entre eux
19:08qui choisissaient
19:09la Cour des Comptes.
19:10Mais ce n'est pas
19:11la modalité
19:12par laquelle
19:13Najat Vallaud-Belkacem
19:14entre à la Cour des Comptes.
19:15Elle, elle rentre
19:15sur une modalité
19:16très spécifique
19:17qui consiste,
19:18lorsque un certain nombre
19:19de postes sont à pourvoir,
19:20à déposer son CV
19:21et à passer ensuite
19:22une espèce de grand oral
19:23devant un jury
19:25composé de plusieurs personnalités
19:27issues de la haute fonction publique.
19:29Et Pierre Moscovici
19:30qui est venu la défendre
19:31jusque sur le plateau
19:31de France Info ce matin,
19:33se défend en disant
19:36je n'y suis pour rien,
19:37d'une part parce que
19:38je n'ai pas composé
19:39ce jury,
19:41évidemment c'est impossible
19:42à prouver,
19:42mais comme si
19:43Pierre Moscovici
19:43n'avait pas la main
19:45sur la façon
19:46dont les jurys
19:46sont constitués.
19:47Et d'autre part,
19:48dit-il,
19:49il faisait partie
19:49de cette commission,
19:50il serait sorti
19:51au moment de la délibération.
19:53Ce que je note
19:53quand on regarde
19:54le détail
19:55des personnes
19:56qui constituaient en effet
19:57ce jury
19:57et qui ont examiné
19:58la candidature
19:59de Najat Vallaud-Belkacem,
20:01c'est qu'il y a
20:01d'autres personnes
20:02qui auraient pu sortir
20:02de la salle
20:03en même temps
20:04que Pierre Moscovici.
20:05Je note par exemple
20:05qu'il y a parmi
20:07ces six hauts fonctionnaires
20:08un d'entre eux
20:09qui était directeur
20:10adjoint de cabinet
20:10de Geneviève Fioraso
20:11entre 2012 et 2014
20:12au moment où Najat Vallaud-Belkacem
20:14était elle-même
20:15au gouvernement
20:15de François Hollande.
20:16On aura du mal
20:17à me faire croire
20:18que les deux ne se sont pas croisés
20:19au hasard d'une réunion
20:20interministérielle.
20:21Mais rapidement.
20:22Ou alors c'était vraiment
20:24très cloisonné
20:24sous François Hollande
20:25et personne ne se parlait.
20:26Personne ne s'est jamais vu.
20:27C'est une période très triste.
20:28Je note qu'un autre
20:28par exemple
20:29était inspecteur
20:30à l'éducation nationale
20:31qui est quand même
20:32l'administration
20:33que par la suite
20:34Najat Vallaud-Belkacem
20:35a dirigé
20:36dans le registre.
20:37Quelqu'un qui par ailleurs
20:38écrivait encore récemment
20:39des tribunes dans le monde
20:40pour justifier
20:41l'intérêt de l'immigration
20:43pour son apport
20:44à l'économie française
20:45au moment où
20:45Najat Vallaud-Belkacem
20:46elle était présidente
20:47dans le milieu associatif
20:48d'une association
20:49qui défendait l'accueil
20:50des immigrés.
20:51C'est la convergence élu.
20:52Ce sont des hasards.
20:55Qui font penser quand même
20:56que la constitution
20:57en réalité de ce jury
20:58n'est pas si impartiale
21:00que cela.
21:01Toujours est-il
21:02qu'à la fin
21:03le décret
21:04qui est publié
21:05à l'issue du Conseil
21:07des ministres
21:07porte effectivement
21:09la mention
21:09sur proposition
21:10du Premier ministre.
21:11Alors à Matignon
21:12on assure
21:13qu'on n'y est pour rien
21:14et on découvre même
21:16la façon dont se font
21:16les nominations.
21:18J'ai tendance à croire
21:20qu'il y a une forme
21:21de sincérité
21:21chez François Bayrou
21:23quand il explique
21:24qu'il découvre
21:24un certain nombre
21:25de procédures
21:25et pour une raison
21:26assez simple
21:27c'est qu'en réalité
21:27on se rend compte
21:28on va essayer
21:29de le faire ensemble
21:30dans les prochaines minutes
21:31que le monde
21:32de la haute fonction publique
21:33est une boîte noire
21:34totale en ce qui concerne
21:35les nominations
21:36et donc évidemment
21:37derrière les renvois
21:38d'ascenseurs
21:39et les petits copinages.
21:40Mais cela dit
21:41ça s'est un peu
21:41toujours fait
21:42de recycler
21:43des anciens politiques
21:44à la Cour des Comptes
21:45notamment.
21:45Oui c'est vrai.
21:46Najat veut le belcassé
21:47mais pas la première
21:47et probablement d'ailleurs
21:49pas la dernière.
21:49Elle rejoint
21:50à la Cour des Comptes
21:51par exemple
21:51son prédécesseur
21:52au ministère
21:53d'éducation nationale
21:53Vincent Payon
21:54autre ministre socialiste
21:56qui a été nommée
21:59à la Cour des Comptes
21:59Juliette Méadelle
22:00ancienne porte-parole
22:01du Parti Socialiste
22:03et ancienne secrétaire
22:04d'Etat
22:04sous François Hollande
22:05d'autres anciens ministres
22:06Agnès Buzyn par exemple
22:07et la pratique
22:08ne date pas d'hier
22:10et d'ailleurs
22:10ça peut même se défendre
22:11il y a une forme
22:12de légitimité
22:12au fond à penser
22:13que des grands serviteurs
22:14de l'Etat
22:14des personnes
22:14qui ont été
22:15à des postes importants
22:16dans le cabinet ministériel
22:17ou qui ont même été
22:18eux-mêmes
22:18ministres ou secrétaires d'Etat
22:19ont un regard aiguisé
22:21sur la dépense publique
22:22puisque c'est de cela
22:24dont il s'agit
22:24la Cour des Comptes
22:25s'assure
22:25que chaque euro
22:26d'argent public
22:27est dépensé utilement
22:28ce que je note en revanche
22:29c'est que même si la pratique
22:31a toujours existé
22:31elle a tendance à s'accélérer
22:32depuis que Pierre Moscovici
22:34est le premier président
22:34de la Cour des Comptes
22:35et j'oserais même parler
22:37ce soir avec vous
22:37d'un système Moscovici
22:39qui véritablement
22:40a permis au premier président
22:42d'avoir la mainmise
22:42absolue
22:43sur beaucoup de décisions
22:44et de processus
22:45à l'intérieur de la Cour
22:46d'abord parce que
22:47Pierre Moscovici
22:47a mis en place
22:48une charte de diversité
22:50et d'inclusion
22:50qui permet de privilégier
22:53des profils
22:53comme celui par exemple
22:54de Najat Vallaud-Belkacem
22:55qui est une femme
22:56jeune femme
22:57d'origine de la diversité
23:00puisqu'elle a fait même
23:01une force politique
23:02il rappelle lui-même
23:03qu'elle est binationale
23:03dans ses arguments
23:04et qu'elle fait évidemment
23:06partie des candidats idéaux
23:07pour satisfaire
23:08aux exigences de la diversité
23:10exigences qui
23:10vous vous en doutez
23:12nous viennent tout droit
23:13précisément dans le style
23:14de pensée socialiste
23:15Moscovici
23:17pour en venir à lui
23:17a supprimé par exemple
23:19un mode d'affectation
23:20spécifique d'un poste
23:21chaque année
23:22à la Cour des Comptes
23:23qui est réservé
23:24à un ancien militaire
23:25il a estimé que
23:26c'était une pratique
23:27d'un autre âge
23:28et cette modalité
23:29de nomination
23:30a été supprimée
23:31en coulisses
23:32beaucoup de magistrats
23:33de la Cour des Comptes
23:33m'expliquent que c'est
23:34parce que précisément
23:34les anciens militaires
23:36qui se retrouvaient
23:36à la Cour
23:36étaient ceux
23:37qui étaient les moins
23:37dociles
23:38aux façons de faire
23:39de Pierre Moscovici
23:40alors vous avez
23:41plusieurs nominations
23:42je ne vais peut-être
23:43pas rentrer dans le détail
23:44parce que l'émission entière
23:45ne suffirait pas
23:45à vous expliquer
23:46toutes les façons
23:47dont on peut rentrer
23:47à la Cour des Comptes
23:48mais ce qu'il faut retenir
23:50c'est que vous avez
23:51des modalités
23:52à l'issue d'un concours
23:54de recrutement
23:54comme le concours
23:55de l'INSP aujourd'hui
23:55et puis d'autres
23:56ce qu'on appelle
23:56le service extraordinaire
23:57c'est la façon
23:58dont a été recruté
23:58Najat Vallaud-Belkacem
23:59qui sont beaucoup
24:00plus discrétionnaires
24:01puisqu'on l'a vu
24:01c'est un petit panel
24:02de hauts fonctionnaires
24:03qui décident
24:03Pierre Moscovici
24:04a accéléré le recours
24:06à ces services extraordinaires
24:07et ce qui va dans le sens
24:08en fait même
24:09de la réforme
24:09qu'avait prévue
24:10Emmanuel Macron
24:10pour les grands corps
24:12de l'État
24:12c'est-à-dire de plus en plus
24:13on veut une diversité
24:14des profils
24:14avec des personnes
24:15qui viennent d'autres expériences
24:16pour casser un peu
24:16l'esprit de corps
24:17mais c'est bien pratique
24:18parce que ça permet
24:19justement au Premier Président
24:20d'avoir de plus en plus
24:21la main mise là encore
24:22sur les nominations
24:23on remarquera également
24:25que Pierre Moscovici
24:26qui vient d'obtenir
24:27un an de prolongement
24:29de son mandat
24:30alors qu'il était normalement
24:31censé arriver à expiration
24:33vu la limite d'âge
24:34au contraire
24:35refuse de renouveler
24:36beaucoup de magistrats
24:36qui eux-mêmes
24:37arrivent au bord de la limite d'âge
24:38et qui demanderait
24:39à être prolongé
24:39de leur fonction
24:40là encore en coulisses
24:41on m'explique
24:41que c'est parce qu'un vieux magistrat
24:42qui a pas mal d'années
24:43d'expérience à la Cour des Comptes
24:44et qui était surtout là
24:45bien avant que Pierre Moscovici
24:46soit Premier Président
24:47c'est quelqu'un
24:47qui est beaucoup moins malléable
24:48aussi forcément
24:49Pierre Moscovici encore a décidé
24:51que tous les rapports
24:52devraient désormais être publiés
24:53sous prétexte
24:54que cela permet plus de transparence
24:56mais cela fragilise aussi
24:57l'appui et la réflexion
24:59des magistrats de la Cour des Comptes
25:00qui donc précisément
25:02doivent rendre des comptes
25:03à tout le monde
25:03et pas simplement
25:04aux administrations concernées
25:05ça donne aussi un rôle
25:07beaucoup plus important
25:07au rapporteur général
25:08qui là encore
25:09fait partie du système Moscovici
25:11c'est bien pratique
25:12que vous dire encore
25:14pour vous montrer
25:15un peu l'arbitraire
25:16Pierre Moscovici
25:16il y a quelques jours seulement
25:18est allé en PACA
25:19pour aller dégager
25:21de lui-même
25:21Manu Militari
25:22la présidente
25:23de ce qu'on appelle
25:23la Chambre régionale des Comptes
25:24c'est une espèce
25:25de sous-administration
25:26de la Cour des Comptes
25:26délocalisée en région
25:28alors là cette fois-ci
25:29au prétexte
25:30qu'il y aurait des problèmes
25:30de management
25:31c'était celle qui avait
25:33par exemple osé critiquer
25:34le plan Marseille-en-Grand
25:35du président de la République
25:36lequel président de la République
25:37vient encore une fois
25:38d'octroyer un délai
25:39un sursis d'un an
25:40à Pierre Moscovici
25:41à la tête de la Cour des Comptes
25:42alors là dans les exemples cités
25:43il y a beaucoup
25:44d'anciens socialistes
25:45ça se passe comment
25:45avec les politiques
25:46qui viennent d'un autre bord
25:47est-ce qu'il y a véritablement
25:48une liberté d'opinion
25:50à la Cour des Comptes ?
25:51pas toujours très bien
25:52pour répondre à votre question
25:52comment ça se passe
25:53par exemple je vous parlais
25:54de la suppression
25:54du tout réservé aux militaires
25:56un des derniers
25:56qui est issu
25:58de ce mode de sélection
25:59c'était précisément
26:00donc un ancien militaire
26:00qui avait eu le malheur
26:01d'être candidat reconquête
26:02aux élections en 2022
26:04et ça explique
26:05en tout cas
26:05c'est ce qu'on dit
26:06en interne
26:07chez les magistrats
26:08ça explique aussi
26:08pourquoi est-ce que
26:09Pierre Moscovici
26:09a voulu couper court
26:11à cette façon de faire
26:11et je vais vous raconter
26:12une histoire
26:13qui se passe là encore
26:13dans les chambres régionales
26:14des comptes
26:15donc cette administration
26:16régionalisée
26:17qui dépend de la Cour des Comptes
26:18il y avait une liste
26:19qui a été publiée
26:19de 10 candidats
26:20admis sur concours
26:22publiés début décembre dernier
26:23décembre 2024
26:24et qui dès l'instant
26:28a été ensuite dépubliée
26:29et n'a plus reparu
26:31pendant 15 jours
26:32toutes les personnes
26:32qui avaient vu leur nom
26:33inscrit sur cette liste
26:34des admis
26:35se sont demandé
26:35ce qui se passait
26:36ils n'avaient plus
26:37ni de son
26:38ni d'image
26:39de la part de la Cour des Comptes
26:40normalement
26:40quand on est admis
26:41reçu un concours
26:42on reçoit un mail
26:42on est censé le savoir
26:43à un moment
26:44donc plus rien
26:44donc tout le monde
26:45se demande ce qui se passe
26:46et là-dessus
26:46deux des candidats
26:48qui avaient été admis
26:49se sont demandé
26:49si finalement
26:50il n'y avait pas un lien
26:51avec précisément
26:52leurs engagements politiques
26:53passés
26:53l'un avait été
26:54candidat reconquête
26:55l'autre était
26:55au Rassemblement National
26:56manifestement
26:57le jury ne le savait pas
26:59lorsqu'il leur avait fait
26:59passer leur oral
27:00et donc ça ne leur avait pas
27:01porté préjudice
27:02pour leur admission
27:02mais ensuite
27:03au moment où les résultats
27:04ont été publiés
27:05quelqu'un à la Cour des Comptes
27:06semble s'en être rendu compte
27:07et alors là
27:08ça a mis évidemment
27:09tout le monde mal à l'aise
27:10pendant 15 jours
27:11la Cour des Comptes
27:11s'est demandé
27:12s'il était possible
27:12par exemple
27:13de dépublier
27:14une liste d'admis
27:15c'est très compliqué juridiquement
27:16quand vous avez publié
27:17la liste qui atteste
27:18que les candidats
27:19sont reçus
27:20et en définitive
27:21après un certain ombre
27:23de manigances
27:23l'un de ces deux candidats
27:24a même décidé
27:25de renoncer
27:26et d'aller dans une autre
27:28administration
27:28vu l'ambiance
27:30le second est resté
27:31et je lui souhaite
27:31bien du courage
27:31parce que quand vous discutez
27:32avec des magistrats
27:33qui par ailleurs
27:34sont connus
27:34pour des fonctions politiques
27:35et il y en a évidemment
27:36des magistrats de la Cour des Comptes
27:37qui sont plutôt connus
27:38pour leurs engagements à droite
27:39et bien on vous explique
27:40que c'est moins facile
27:41d'avoir de l'avancement
27:42parce qu'encore une fois
27:43l'avancement est en partie
27:44à la discrétion du premier président
27:45qu'on ne choisit pas toujours
27:46ses rapports
27:47et que du coup
27:47on est parfois affecté
27:48sur des sujets
27:49sur lesquels
27:49on a beaucoup moins
27:50d'atomes crochus
27:50bref le quotidien
27:52vous est compliqué
27:52c'est aussi cela
27:54le système Moscovici
27:55c'est ce qui permet
27:56d'obtenir
27:57des renvois d'ascenseurs
27:59c'est très pratique
28:00oserais-je rappeler
28:01que la rémunération
28:02de Najat Vallobel-Kacem
28:03à ce poste
28:03c'est aux alentours
28:04de 15 000 euros par mois
28:05et c'est pour avoir
28:07dénoncé cela
28:07que les médias
28:08se sont reçus
28:10une charge express
28:11du premier président
28:12qui jure ses grands dieux
28:13qu'il n'y est pour rien
28:14alors que tout
28:15concorde quand même
28:16pour laisser penser
28:17qu'il a en réalité
28:18accentuer sa poigne
28:19sur l'administration
28:20de la Cour des Comptes
28:21Merci beaucoup Paul Sujit
28:22on va marquer une pause
28:22et on débattra
28:23de votre édito
28:24juste après
28:24restez avec nous
28:25à tout de suite
28:26sur CNews
28:26De retour pour face
28:32à l'info été
28:33on va faire un tour
28:33de table rapide
28:34avec mes invités
28:35sur ce sujet
28:36effectivement
28:36Sénipina
28:37c'est très éclairant
28:38ce qu'expliquait
28:38Paul Sujit
28:40au-delà de la nomination
28:41de Najat Vallobel-Kacem
28:42d'ailleurs
28:42comment ce système
28:43s'est organisé
28:44s'est verrouillé
28:45a été verrouillé
28:45par Pierre Moscovici
28:46En fait c'est surtout ça
28:48qui est intéressant
28:48parce que jusqu'à présent
28:50il y avait une forme
28:50de respect
28:51vous savez
28:52il y a des choses
28:53auxquelles on ne touche pas
28:54ou alors avec une main
28:55extrêmement tremblante
28:56et le Conseil d'Etat
28:59ou la Cour des Comptes
29:00c'est vrai que de temps en temps
29:01on recasait des gens
29:02mais on recasait des gens
29:03qui avaient quand même
29:03un poids politique
29:04ou une densité
29:05intellectuelle et politique
29:07qui était beaucoup plus importante
29:08là sincèrement
29:10ça dérange
29:12ça choque
29:13et puis surtout
29:13on n'est pas dans la belle époque
29:15on n'est plus à l'époque heureuse
29:16où finalement
29:17l'Etat
29:18avait suffisamment d'argent
29:20était une bonne mère
29:21et après tout
29:22il prenait tous ses enfants
29:23bon là c'est plus le cas
29:25c'est à dire
29:25qu'on est en train
29:26de demander des efforts
29:27qui vont être extrêmement importants
29:28à la population
29:29extrêmement importants
29:30aux gens qui travaillent
29:31et voir des sketchs pareils
29:33c'est assez insupportable
29:34avec la question
29:35Olivier Vial
29:35que posait aussi d'ailleurs
29:37par ailleurs Paul
29:37de se dire
29:38du coup cette Cour des Comptes
29:39on voit qu'elle n'est pas
29:39pleinement objective
29:40quand on voit comment il fait
29:41le recrutement
29:42c'est ça en fait
29:42le vrai problème
29:43moi je suis plutôt favorable
29:44parce qu'on puisse
29:45avoir des politiques
29:47dans des fonctions
29:48parce que les hauts fonctionnaires
29:49ne sont souvent pas meilleurs
29:50que les politiques
29:51par contre
29:52ce qui est effectivement
29:53inquiétant
29:54c'est ce côté
29:55d'autonomination
29:57c'est à dire
29:57que petit à petit
29:58on a l'impression
29:59que c'est lui
30:00qui a la main sur tout
30:02et qu'effectivement
30:03ça devient un État dans l'État
30:04et là pour le coup
30:05il n'y a aucune légitimité
30:06si encore les nominations
30:07même si le système
30:08n'est pas parfait
30:09étaient faites par les différentes
30:10chambres parlementaires
30:11pourquoi pas
30:12pour ce tour extérieur
30:14mais là
30:15que ce soit le premier président
30:16qui fasse les nominations
30:17comme il le veut
30:18c'est un peu plus compliqué
30:19Le dernier mot Véronique
30:20Oui
30:21Paul a employé le mot
30:22de grand serviteur de l'État
30:24et il fut un temps
30:26justement
30:26quand la France allait bien
30:28quand c'était l'époque
30:29heureuse
30:29un peu de la grande politique
30:31on pensait au service
30:33de la France
30:33et là on a le sentiment
30:34en écoutant l'édito de Paul
30:35que ces gens ne pensent
30:37qu'à se servir eux-mêmes
30:38et c'est pour ça
30:38qu'il y a ce divorce
30:39avec les Français
30:40avec la population
30:41qui sont désespérés
30:42de faire cette façon
30:43de cette façon
30:44de faire de la politique
30:45et moi
30:46plutôt que de penser
30:47à Najat Vallaud-Belkacem
30:48j'ai pensé à Arnaud Maunebourg
30:49plutôt que de choisir
30:51la cour des comptes
30:51plutôt que de choisir
30:52finalement
30:53un parcours
30:55classiquement socialiste
30:57qui essaie de se recaser
30:58et bien
30:59il a eu du culot
31:00il s'est lancé
31:01comme chef d'entreprise
31:03et c'est un exemple
31:04quand même
31:05à donner
31:05ça marche plutôt bien
31:06pour lui
31:06donc c'est très intéressant
31:08de l'entendre parler
31:09de ces deux mondes
31:10d'ailleurs
31:11qui ont du mal
31:11à se rencontrer
31:12et là on a des hommes
31:13qui peuvent faire la synthèse
31:14et qui peuvent être des modèles
31:15et du coup
31:16je pense que c'est important
31:18d'avoir ce type de modèle
31:18et Najat Vallaud-Belkacem
31:20pardon j'arrive plus à
31:21Najat Vallaud-Belkacem
31:22voilà
31:22ça devient un contre-modèle
31:24cette république des coquins
31:25malheureusement
31:26ça veut dire que la cour des comptes
31:27contrôlera donc différemment
31:28une mairie socialiste
31:30d'une mairie qui ne l'est pas
31:31parce qu'à la fin
31:32c'est ce que soit
31:33à quoi ce genre de choses
31:34peut aboutir
31:35On va parler maintenant
31:37avec vous Olivier Vial
31:38notamment d'un militant
31:39d'extinction-rébellion
31:40qui a tenté hier
31:41de perturber l'arrivée
31:42du Tour de France
31:43pour exiger l'exclusion
31:44de l'équipe israélienne
31:45de l'épreuve
31:47ce qui peut étonner
31:47c'est cette alliance
31:48entre activisme écologique
31:49et antisionisme
31:50est-ce que c'est nouveau ?
31:52Non alors c'est pas nouveau
31:52parce que même
31:53il y a quelques jours
31:54le 5 juillet dernier
31:55on se rappelle
31:56que les sous-lèvements de la terre
31:57qui sont normalement
31:58vraiment ancrés
31:59dans la lutte écologique
32:00avaient pour se mobiliser
32:03contre l'A69
32:04on a vu des Black Blocs
32:06qui avaient d'une main
32:08un cocktail Molotov
32:09et de l'autre
32:10un drapeau palestinien
32:11donc on voit effectivement
32:12que cette alliance-là
32:13elle est de plus en plus fréquente
32:15celle qui l'incarne vraiment
32:17parce qu'elle a été
32:17un vrai changement pour elle
32:20c'est Greta Thunberg
32:21Greta Thunberg
32:22l'égérie de la génération climat
32:24en 2019
32:25donc avant le 7 octobre
32:27commence déjà à faire une conversion
32:30à l'écologie décoloniale
32:31et elle écrit un texte
32:32où elle dit que pour elle
32:33la crise climatique
32:35serait d'abord due
32:35à des systèmes d'oppression
32:37coloniaux
32:38racistes et patriarquaux
32:39et donc elle appelle
32:40à tout démanteler tout ça
32:41et depuis
32:43effectivement
32:43on la voit porter
32:44quotidiennement
32:45son chai
32:46son keffier
32:47qu'elle a décidé
32:49que c'était plus important
32:51pour elle
32:51de demander le boycott
32:52de la chanteuse
32:53israélienne
32:55à l'Eurovision
32:55plutôt que des
32:56hydrocarbures
32:57et de l'énergie fossile
32:59et qu'elle a même renoncé
33:00alors qu'elle en avait fait
33:01toute une histoire
33:02à sa promesse
33:03de ne jamais prendre l'avion
33:04là on l'a vu
33:05après sa croisière
33:06avec Rima Hassan
33:07dans la potille
33:08elle a pris l'avion
33:09pour rentrer chez elle
33:10donc on voit bien
33:11que c'est un vrai changement
33:13mais le changement
33:14véritable
33:14c'est à partir du 7 octobre
33:16où là
33:16on a eu une révélation
33:17il y a deux personnalités
33:18qui sont extrêmement importantes
33:20pour comprendre cela
33:21la première
33:22c'est une politologue
33:23Fatima Ouassak
33:24qui est connue
33:27parce qu'elle a théorisé
33:28l'écologie non blanche
33:30c'est un concept
33:31et à ce titre là
33:32elle est invitée
33:33dans les sciences
33:34pot de province
33:35à l'université de Strasbourg
33:36par la mairie de Grenoble
33:38par la mairie de Paris
33:39puis elle a été décommandée
33:40au dernier moment
33:41et Fatima Ouassak
33:42quelques heures
33:43après le 7 octobre
33:44elle publie un tweet
33:45disant
33:46l'écologie ne peut être
33:49que palestinienne
33:50soutien au soulèvement
33:51de la terre palestinienne
33:52elle ajoute dans un second tweet
33:53pendant la guerre anticoloniale
33:55en Algérie
33:55Simone de Beauvoir
33:57et Sarthe ont pris position
33:58sans trembler
33:59pour la résistance algérienne
34:01contre la France
34:02dans la guerre
34:03entre colons et colonisés
34:04il faut soutenir
34:05sans trembler
34:06le camp des colonisés
34:07cet appel
34:09à la violence
34:10assez radicale
34:11quand même
34:11ne l'a pas du tout
34:12blacklisté
34:14elle continue
34:15elle continue
34:16à faire
34:16son tour de France
34:17des universités
34:18et des
34:19différentes conférences
34:21la deuxième personne
34:22c'est peut-être
34:23encore plus important
34:24c'est Andreas Malm
34:25cet universitaire suédois
34:27qui est
34:28l'auteur de
34:30comment saboter
34:31un pipeline
34:31qui est
34:32le théoricien
34:33du retour
34:33de la violence politique
34:35et du sabotage
34:36et qui
34:36à ce titre là
34:37a été
34:38choisi par
34:39Jean-Luc Mélenchon
34:40et la France insoumise
34:42pour former
34:42ses candidats
34:44et ses militants
34:45lui
34:45le 7 décembre
34:48donc quelques
34:48mois après
34:50le 7 octobre
34:51en Suède
34:51il fait une conférence
34:52où il avoue
34:54qu'avec ses amis
34:55il se partage
34:57et regarde
34:57les vidéos
34:58du massacre
34:59du 7 octobre
34:59comme une drogue
35:01que l'on s'injecte
35:02dans les veines
35:02pour se redonner
35:03de l'espoir
35:03c'est difficile
35:05d'être plus abject
35:06ça n'empêche pas
35:07de continuer
35:08à être invité
35:08par tout le monde
35:09et d'être un modèle
35:10pour les militants
35:10de LFI
35:11alors on voit
35:12la violence
35:12et la radicalité
35:13dans les mots
35:14mais comment ça se traduit
35:15ensuite sur le terrain
35:16alors sur le terrain
35:17il y a les actions symboliques
35:18comme on l'a vu
35:19lors du Tour de France
35:21il y a eu aussi
35:22beaucoup d'appels
35:23au boycott
35:23et certains
35:24qui étaient
35:24extrêmement organisés
35:26le premier
35:27important
35:28il a lieu
35:29tout début
35:31janvier 2024
35:331300 universitaires
35:35vont signer un appel
35:36au boycott
35:37des universités israéliennes
35:38où ils vont
35:39beaucoup plus loin
35:39c'est qu'ils demandent
35:40à l'époque
35:41à utiliser
35:42les moyens
35:42de la recherche
35:43universitaire française
35:44pour cartographier
35:46les liens
35:46entre les entreprises
35:47françaises
35:48et Israël
35:48à partir de ça
35:50on a effectivement eu
35:51une multiplication
35:52de boycott
35:52notamment le groupe Carrefour
35:54a été souvent attaqué
35:55le groupe Yolet-Pacard
35:56a été aussi interdit
35:57dans certains
35:58dans certains sciences
35:59notamment à Toulouse
36:00certains ont considéré
36:03que le boycott
36:04c'était pas suffisant
36:05et très récemment
36:06le 8 avril 2025
36:08c'est un McDo
36:09qui a été
36:10incendié près de Toulouse
36:11intégralement incendié
36:13par un collectif
36:14là aussi amusant
36:15qui s'appelle
36:15les frites insoumises
36:16je veux dire
36:17c'est mignon
36:18mais pas l'envoi
36:18qui a revendiqué
36:20par un communiqué
36:21de presse
36:21titré
36:22brûler McDo
36:23libérer Gaza
36:24ce qui est alarmant
36:25c'est qu'on voit pas
36:26où ils vont s'arrêter
36:27et on voit bien
36:27qu'il y a une vraie montée
36:28et que si aujourd'hui
36:30en France
36:30le meurtre
36:32n'a pas encore eu lieu
36:33il faut se rappeler
36:33quand même
36:34que le 25 mai 2025
36:36à Washington
36:37un militant d'ultra-gauche
36:39Elias Rodriguez
36:40a assassiné
36:42deux jeunes diplomates
36:42israéliens
36:43devant un musée
36:44juste en criant
36:45Free Gaza
36:46et effectivement
36:47il n'avait aucun lien
36:49il n'était ni musulman
36:50ni palestinien
36:51il était simplement
36:52d'ultra-gauche
36:53et comment on en est
36:54arrivé là
36:55justement à ce niveau
36:55de violence ?
36:56alors c'est là
36:57où effectivement
36:57on voit que
36:59ce courant
37:01cette sympathie
37:02d'une partie
37:04de l'ultra-gauche
37:04pour l'islamisme
37:06est en fait
37:07beaucoup plus profondément
37:08enraciné qu'on le pense
37:09très souvent on nous dit
37:10ça date de quelques années
37:13quelques décennies
37:14en réalité
37:14dès 1920
37:16on a
37:17quelques années
37:18après la révolution de 1917
37:19on a le parti bolchevique
37:21qui va organiser
37:22à Bakou
37:23en Azerbaïdjan
37:24le premier congrès
37:25du peuple d'Orient
37:27il va réunir
37:282000 délégués
37:29de tous les pays
37:30du Moyen-Orient
37:31avec comme objectif
37:32d'inciter les ouvriers
37:33et les paysans
37:34du Proche-Orient
37:35à s'armer
37:35et s'allier à l'armée rouge
37:37pour défier
37:37les capitalistes français
37:38anglais et américains
37:40à cette époque là
37:42le parti bolchevique
37:43va aller très loin
37:43puisqu'il va
37:44même
37:44mandater
37:45un musulman
37:48qu'ils vont intégrer
37:49au parti
37:50aux instances
37:53du parti bolchevique
37:54le sultan
37:55Galief
37:55qui va avoir
37:56un succès énorme
37:57en appelant
37:58au djihad
38:00et à la révolution nationale
38:01pour accéder au communisme
38:02sur les terres d'islam
38:03on est en 1920
38:05ça effectivement
38:06on va le voir
38:07continuer pendant
38:08quelques années
38:08le moment
38:10dont on a beaucoup parlé
38:11donc je ne reviendrai pas
38:12c'est 1979
38:13avec la révolution islamique
38:15en Iran
38:16où là effectivement
38:17toute l'intelligence
38:18de gauche
38:20en France
38:20Michel Foucault
38:22en tête
38:22va considérer
38:24que l'ayatolak Khomeini
38:25est un saint
38:26et qu'il faut soutenir
38:28absolument
38:28la révolution islamique
38:30malgré les morts
38:31qui vont d'ailleurs
38:32commencer par toucher
38:33leurs propres amis
38:34puisque
38:34la gauche iranienne
38:36qui avait soutenu
38:37la révolution
38:37va être la première victime
38:38de cette révolution là
38:39et après on a eu
38:41à partir des années 90
38:43c'est là où vraiment
38:44ça se met en place
38:44et il y a quatre étapes
38:46successives
38:47qui vont expliquer
38:48la remontée
38:50de cet islamo-gauchisme
38:51notamment
38:52dans les universités
38:53la première étape
38:54c'est au début
38:55des années 90
38:56c'est ce qu'on peut appeler
38:58la préférence diversitaire
38:59on sort de la période
39:01SOS racisme
39:02avec le culte
39:03de la diversité
39:04etc
39:04et ça va amener
39:06une partie de la gauche
39:07à renier ses valeurs
39:08et son histoire
39:09la première date
39:11c'est 1989
39:12avec l'affaire
39:13du voile à Creil
39:14où de façon
39:15totalement surprenante
39:17à l'époque
39:17on voit
39:17une partie de la gauche
39:19prendre
39:20fait et cause
39:21pour les jeunes filles
39:23voilées
39:23contre le principe
39:24de laïcité
39:25ça va aller encore
39:26un peu plus loin
39:26en 97
39:27puisque la ligue
39:28de l'enseignement
39:29qui est historiquement
39:30l'une des structures
39:31d'éducation populaire
39:32très laïcarde
39:33qui est l'héritière
39:35directement
39:35des lois féries
39:37de 1901
39:38va créer une commission
39:39sur la laïcité
39:41en 1997
39:42vous savez à qui
39:43confie la vice-présidence
39:44de cette commission
39:45sur la laïcité ?
39:47Tarek Ramadan
39:47ah oui c'est vrai
39:48à Tarek Ramadan
39:49ça donne là aussi
39:50effectivement une vraie révolution
39:51de la manière
39:52dont on va passer
39:53donc ça c'est la première étape
39:54c'est au nom de la diversité
39:55on va accepter des choses
39:57que normalement
39:58on n'acceptait pas avant
39:59la deuxième étape
40:00c'est l'alter mondialisme
40:01et c'est une alliance
40:02sur l'alter mondialisme
40:03et là
40:03on va avoir
40:04notamment
40:05un trotskis anglais
40:08Chris Sarman
40:09qui en 1994
40:10écrit un petit texte
40:12mais qui est extrêmement
40:13important pour la suite
40:14qui s'appelle
40:15le prophète
40:15et la révolution
40:16dans laquelle
40:17il va
40:17théoriser
40:19l'alliance
40:20au nom
40:20de la lutte
40:21contre
40:21le capitalisme
40:23entre le mouvement
40:24trotskiste
40:24et les mouvements
40:25des frères musulmans
40:26ça aboutit en Angleterre
40:27à la création
40:28d'un parti
40:28qui s'appelle
40:29le parti du respect
40:30qui rassemble
40:32les trotskistes anglais
40:33et le Muslim Association
40:35of Right Hand
40:36qui est la branche
40:37des frères musulmans
40:38en Grande-Bretagne
40:39ce qui est intéressant
40:40c'est que
40:41cette idée là
40:42elle va faire fleurisse
40:43en France
40:44et cette tendance
40:45trotskiste anglaise
40:47la tendance
40:48socialiste internationale
40:49va se concrétiser
40:51en France
40:51à travers un courant
40:52qui s'appelle
40:52socialisme
40:53par en bas
40:53dont l'une
40:54des principales figures
40:56c'est Daniel Obono
40:57qui va devenir
40:58plus tard
40:58la députée
41:01LFI
41:01qu'on connaît
41:01et en 2010
41:03elle va inciter
41:04puisqu'elle était
41:05très poche
41:05du mouvement
41:05des indigènes
41:06elle va assister
41:07à la création
41:08du parti
41:09des indigènes
41:09de la République
41:10sur le modèle
41:10du parti du respect
41:11en 2003
41:12aussi dans ce mouvement là
41:14on a Tariq Ramadan
41:15qui devient
41:16l'invité vedette
41:17du forum social européen
41:18qui est les grands moments
41:20alter mondialistes
41:21où il va quand même
41:22dénoncer
41:23l'influence
41:24des intellectuels
41:25juifs
41:26en France
41:27à ce moment là
41:28il y a un petit peu
41:30quand même
41:30une polémique
41:31qui naît
41:31on comprend pourquoi
41:32mais la gauche
41:33se sent obligée
41:34de soutenir Tariq Ramadan
41:35troisième étape
41:37qui est celle
41:38qui malheureusement
41:40est encore très active
41:42c'est la création
41:43et l'instrumentalisation
41:44du concept
41:44d'islamophobie
41:45en 2003
41:46un universitaire
41:47un chercheur au CNRS
41:48par exemple
41:49Vincent Geyser
41:49écrit un livre
41:51qui s'appelle
41:51la nouvelle islamophobie
41:52où il reprend
41:53un concept
41:53qui avait été
41:54un peu en désuétude
41:55pour le relancer
41:56où on a une opération
41:57qui est très organisée
41:58très marketée
41:59c'est qu'en réalité
41:59il écrit ce livre
42:02il le publie
42:02trois jours plus tard
42:03il y a un colloque
42:03à l'Assemblée Nationale
42:04autour de ce livre
42:06et à partir de là
42:06il y a une tournée
42:07de toutes les facs
42:08qui est organisée
42:09par les étudiants musulmans
42:10de France
42:11une association
42:12proche de la galaxie
42:13des frères musulmans
42:14et donc on va avoir
42:15en 2003
42:16une vraie montée en puissance
42:17il faut se rappeler aussi
42:18que c'est cette même année
42:19que va être créé
42:20le comité
42:21le CCIF
42:21le comité français
42:22contre l'islamophobie
42:23donc on a vraiment
42:24une opération
42:26de marketing ciblée
42:27et ce concept là
42:28va être extrêmement
42:29impactant
42:30puisque c'est un concept
42:31qui nous empêche
42:33de réfléchir
42:33et d'analyser
42:34la montée de l'islamisme
42:35et enfin
42:36la dernière étape
42:37c'est la création
42:38de l'islamo-wokisme
42:39qu'on va voir arriver
42:41de façon extrêmement importante
42:42ces dernières années
42:43alors on a l'impression
42:44quand même
42:44que islamistes
42:46et wokistes
42:47c'est l'alliance
42:47de la carpe et du lapin
42:48l'alliance des militants
42:51queers
42:52et des frères musulmans
42:53et bien pourtant
42:53effectivement
42:54on s'aperçoit
42:54qu'il y a des points communs
42:56et que ça explique
42:57pourquoi ça fonctionne bien
42:58celui qui a le plus
42:59étudié ça
43:00c'est un universitaire
43:01américain
43:01de l'université
43:02de George Washington
43:02qui s'appelle
43:03Lorenzo Vidino
43:04et qui explique très bien
43:06que effectivement
43:06les frères musulmans
43:07ont comme principale
43:09technique
43:11stratégie
43:12d'attaquer les institutions
43:13et d'attaquer
43:14les états-nations
43:15pour pouvoir s'imposer
43:16puisque pour eux
43:17la nation
43:18la patrie n'existe pas
43:19il n'y a que l'ouma
43:19qui existe
43:20et donc tous les concepts
43:21wok
43:22sur le racisme systémique
43:23de l'état
43:23les violences policières
43:24qui finissent par décrédibiliser
43:27tout le pouvoir
43:28politique et sexuel
43:29vont dans leur sens
43:30et puis enfin
43:31ils ont un ennemi commun
43:32c'est l'homme blanc
43:33l'homme occidental
43:34et donc là
43:35effectivement
43:35ils vont être extrêmement
43:36importants là-dessus
43:38et donc ces concepts wok
43:39permettent d'élargir
43:40très largement
43:41la base de l'islamo-gauchisme
43:43mais après cette démonstration
43:45comment on peut expliquer
43:46que certains
43:46nient encore
43:48ou contestent
43:48cette alliance islamo-gauchiste
43:50et bien en fait
43:51ça ça donne plus
43:52de réflexion
43:53sur ce qu'est devenu
43:54l'université
43:55que vraiment
43:55sur l'islamo-gauchiste
43:56en fait il faut savoir
43:57qu'un grand courant
43:58des sciences humaines
43:59aujourd'hui
43:59c'est le fait que
44:02la science
44:02les sciences sociales
44:03n'ont pas vocation
44:04à décrire la réalité
44:05mais à la changer
44:06et notamment
44:07on a une universitaire
44:09qui c'est
44:09de Los Angeles
44:11qui s'appelle
44:11Sandra Harding
44:12qui va définir
44:13ce qu'est l'objectivité forte
44:15et pour elle
44:15l'objectivité forte
44:16seuls ceux qui sont objectifs
44:18sont les militants
44:18engagés
44:19dans le camp du progrès
44:20et donc effectivement
44:21on va comprendre ça
44:22très facilement
44:23puisque par exemple
44:23sur l'islamo-gauchisme
44:25c'est un concept
44:25qui a été créé
44:26par Pierre-André Tachiev
44:28directeur au CNRS
44:29repris par plein
44:30d'universitaires
44:30et de l'autre côté
44:31il y a quelques universitaires
44:32qui contestent
44:33ce concept là
44:34comment le ministre
44:35fait pour choisir
44:36qui a raison ?
44:36Facile
44:37ceux qui sont gauches
44:38ont raison
44:38de la même façon
44:39on a le concept
44:41de l'islamophobie
44:42l'islamophobie
44:43je vous l'ai dit
44:43créée par Vincent Geyser
44:45en 2003
44:46critiquée
44:47avec un livre
44:49excellent
44:49par Philippe
44:50d'Héry Barne
44:51lui aussi
44:51directeur de recherche
44:52au CNRS
44:53qui va même
44:54montrer
44:54qu'on est très loin
44:57d'avoir une France
44:58raciste et islamophobe
44:59puisqu'il montre
45:00que dans le principe
45:01des CV anonymes
45:03les entrepreneurs
45:05ont finalement
45:06plus de bienveillance
45:08quand ils ont
45:09le nom de la personne
45:10et s'il y a des fautes
45:11etc.
45:12et qu'il a un nom
45:13qui vient des quartiers
45:13ou une adresse
45:14qui vient des quartiers
45:14ils l'acceptent
45:16quand le CV est anonyme
45:17il y a un taux de rejet
45:18qui est beaucoup plus important
45:19donc en fait
45:19contrairement à la légende
45:20on voit bien
45:21qu'il n'y a pas
45:22d'islamophobie
45:23au contraire
45:23et bien malheureusement
45:24qui est-ce qui a raison ?
45:25Ben là encore
45:26celui qui est de gauche
45:27donc on voit bien
45:28qu'aujourd'hui
45:29c'est un peu le vrai problème
45:30c'est que l'université
45:31et notamment les sciences humaines
45:33sont totalement gangrénées
45:34et pour conserver
45:36son magistère
45:36universitaire
45:37et intellectuel
45:38la gauche
45:39est capable
45:39de mettre
45:40tous les paravents possibles
45:41malheureusement
45:42derrière
45:42c'est l'islamisme
45:43qui progresse
45:44dans cette réalité-là
45:45et qu'il y a un risque
45:47que cette fois-ci
45:49ce ne soit pas
45:50que l'ultra-gauche
45:51qui soit victime
45:52de cela
45:52si on se réveille
45:54trop tard
45:54Merci beaucoup
45:55Olivier Vial
45:56alors il reste peu de temps
45:57pour en débattre
45:58mais Paul et Céline
45:59en ont un mot là-dessus
46:00effectivement cette démonstration
46:01quand on entend Olivier
46:02et Céline
46:02on se dit
46:02comment on peut avoir
46:03un ministre qui dit
46:04que l'islamo-gauchisme
46:05n'existe pas
46:05Parfois
46:07quand vous vous sentez
46:08impuissant
46:08que vous n'avez rien
46:09à proposer
46:10autant être dans le déni
46:11c'est vrai
46:11c'est un choix humain
46:12qui en général
46:13ne mène pas très loin
46:14mais dans lequel
46:15on tombe très facilement
46:16Paul
46:17Moi je t'ai posé la question
46:18en voyant comment
46:19est-ce que Greta Thunberg
46:19s'était réinventée
46:20dégérie de la lutte
46:21pour le climat
46:22en tout panique
46:23était devenue
46:24la capitaine de flottille
46:26vous savez
46:26de ce bateau humanitaire
46:27qui partait
46:28toute voile dehors
46:29en direction de Gaza
46:30et je me demandais
46:31qu'est-ce qui pouvait motiver
46:32un tel changement
46:33de cause
46:33alors ce que je vois
46:34c'est que
46:35et comme l'a aussi
46:35très bien expliqué
46:36Olivier Vial
46:36il y a dans l'écologie
46:37aujourd'hui
46:38un discours
46:38qui se voit en réalité
46:39décolonial
46:40c'est-à-dire qu'en fait
46:40le combat écologique
46:41n'est pas tant
46:42mené pour lui-même
46:44que parce qu'il permet
46:45finalement
46:46de dénoncer
46:47l'emprise
46:48qu'aurait l'Occident
46:49ou les pays développés
46:50sur la crise écologique
46:52et donc en fait
46:53à la fin
46:53le ressort
46:54n'est pas tant idéologique
46:55que psychologique
46:56c'est-à-dire que
46:57au fond c'est une forme
46:58de haine de soi
46:58prônée par des militants blancs
47:00qui ont honte
47:01et qui essayent
47:02d'expier au fond
47:03la faute qu'ils ont commise
47:04en naissants blancs
47:05et occidentaux
47:06On va pour terminer
47:08parler avec vous
47:08Véronique
47:09d'une initiative
47:10d'Aurore Berger
47:11qui n'a pas forcément
47:12fait la une
47:12des journaux
47:13et pourtant
47:14la ministre déléguée
47:14à la lutte contre
47:15les discriminations
47:16a choisi
47:17une coalition d'associations
47:18financée par l'État
47:19pour lutter contre
47:20la haine en ligne
47:21et pour vous
47:22c'est assez dangereux
47:22pour la liberté d'expression
47:23Oui on a François Bayrou
47:25qui nous parle d'économie
47:26qui fait les poches
47:27des français
47:28et puis pendant ce temps
47:29l'État a la bonne idée
47:30de subventionner
47:31des associations
47:31déjà subventionnées
47:33pour faire la chasse
47:34au contenu haineux
47:35en ligne
47:36en fait
47:36c'est-à-dire que
47:37l'on sous-traite
47:37avec l'argent
47:38du contribuable
47:39une tâche
47:40qui doit revenir à l'État
47:41et on désigne
47:43des nouveaux inquisiteurs
47:44pour dénoncer à l'ARCOM
47:45ce qui est défini
47:47comme de la haine
47:48donc des propos antisémites
47:49antimusulmans
47:50bizarrement
47:51on a oublié
47:51la christianophobie
47:52par exemple
47:52des propos racistes
47:54bien entendu
47:54homophobe
47:55ou misogyne
47:56alors la première surprise
47:57c'est qu'on pensait
47:58que l'État
47:59était en faillite
48:00et qu'il y avait
48:00donc plus urgent
48:01que de se préoccuper
48:02de ce genre de cause
48:04même si en soi
48:04bien entendu
48:05elle est respectable
48:06la deuxième surprise
48:07c'est le casting
48:07SOS Racisme
48:09Oser le Féminisme
48:10mais aussi
48:11la fédération
48:11LGBTI+,
48:14et le planning familial
48:15entre autres
48:16les associations
48:17ont été
48:17soigneusement
48:19choisies
48:19par Orberger
48:20la ministre
48:21assume de leur déléguer
48:22d'ailleurs
48:22un pouvoir exorbitant
48:24à savoir
48:24pouvoir saisir
48:26directement l'ARCOM
48:27c'est-à-dire
48:27l'autorité de régulation
48:29de la communication
48:30audiovisuelle et numérique
48:32faire en sorte
48:33que leur demande
48:33soit prioritaire
48:34pour faire retirer
48:35le plus vite possible
48:37le contenu
48:38haineux
48:38en ligne
48:39et la ministre
48:40a déclaré
48:40que c'était un enjeu
48:42de sécurité
48:42de santé publique
48:44pardon
48:44majeur
48:46pour nos enfants
48:47pour nos adolescents
48:47évidemment
48:48quand on voit
48:48la perméabilité
48:49de leurs esprits
48:50face aux réseaux sociaux
48:52alors pour Aurore Berger
48:54ces associations
48:54doivent faire cause commune
48:55c'est très important
48:57aller hop
48:57tous en ordre de bataille
48:58au service
48:59d'une certaine vérité
49:00et qu'est-ce qu'il y a
49:01de contestable
49:02selon vous
49:02dans cette initiative
49:03alors la première mesure
49:04contestable
49:05c'est de confier
49:05la régulation
49:06de la parole publique
49:07en fait confier
49:08le rôle d'arbitre
49:10de la parole publique
49:11à des associations
49:12qui sont complètement
49:12militantes
49:13et partisanes
49:14SES Racisme
49:15depuis sa création
49:17il y a 40 ans
49:18n'a pas du tout
49:18fait reculer le racisme
49:19mais on a vu
49:20que l'association
49:21par exemple
49:21s'était montrée
49:22bien silencieuse
49:23face aux affiches
49:23antisémites
49:24de LFI
49:25qui a caricaturé
49:26Cyril Hanouna
49:27en mars dernier
49:28le choix du planning familial
49:30interroge également
49:31cette association
49:32trouve normal
49:32de mettre sur une affiche
49:34un homme enceint
49:35avec une femme à barbe
49:37enfin franchement
49:38elle est connue
49:38pour son engagement militant
49:39pour tout ce qui touche
49:40désormais aux questions
49:42de genre
49:42et on dit qu'on veut
49:43protéger nos enfants
49:44il y a quand même
49:44matière à discuter
49:45alors en fait
49:46quelle va être la boussole
49:47de toutes ces associations
49:48nous avons déjà
49:49la réponse
49:49ça va pas être
49:50l'impartialité
49:51ça va pas être
49:52la rigueur
49:52dans l'analyse des faits
49:54ça va être évidemment
49:54l'indignation
49:56et l'obsession
49:57de rééduquer les esprits
49:58au nom du bien
49:59alors à ce stade
50:00il faut aussi s'interroger
50:01sur la définition
50:02de la haine
50:02qu'est-ce qu'on appelle
50:03la haine en ligne
50:04en principe
50:05c'est le contraire
50:06de l'amour
50:06mais les associations
50:07que nous venons d'évoquer
50:08ne vont pas chercher
50:09la concorde
50:10pour elles
50:11la haine
50:11c'est tout ce qui s'oppose
50:13à la transformation
50:13de la société
50:14sous le signe
50:15du progressisme
50:16donc la haine
50:17c'est le refus
50:18du progressisme
50:19donc moi je vous annonce
50:20déjà la couleur
50:21on peut chanter la musique
50:22va être considéré
50:23comme de la haine
50:24le conservatisme
50:25le refus du transgenrisme
50:26le lien entre insécurité
50:28et immigration
50:29la pertinence
50:29du modèle occidental
50:30bref
50:31tout sera en plus
50:32interprétable
50:33puisque considéré
50:35à l'aune
50:35de leur cause commune
50:37c'est-à-dire
50:37la lutte
50:38contre une certaine
50:39liberté d'expression
50:40alors dans les réactions
50:42politiques rapidement
50:43il n'y en a pas eu beaucoup
50:44Marie Le Pen
50:45s'est inquiétée
50:45du surfinancement
50:46d'associations
50:47qui déversent
50:48quotidiennement
50:48leur haine
50:49de ceux qui ne pensent
50:50pas comme eux
50:50et puis il y a
50:51Henri de Beauregard
50:52le président
50:53de la haute autorité
50:54du parti
50:54Les Républicains
50:55qui est monté au front
50:56pour dire qu'il était
50:57préoccupant
50:58de sous-traiter
50:59une forme de censure
51:01à des militants politiques
51:02à gauche
51:03pas de réaction
51:04ce qui vaut
51:04approbation
51:05vous avez parlé
51:06de censure justement
51:06est-ce qu'avec ce collectif
51:08on peut craindre
51:08qu'on aille vers
51:09une certaine forme
51:10de censure ?
51:10alors bon
51:11c'est à craindre
51:11parce que regardez déjà
51:14depuis 40 ans
51:15depuis les années 80
51:16inflation de normes
51:18on veut toujours
51:19plus contrôler
51:20et on en a eu
51:22une démonstration magistrale
51:23pendant la crise du Covid
51:25on en a maintenant
51:25une démonstration
51:26quand il s'agit
51:27de nous parler
51:27du changement climatique
51:29on nous dit
51:29comment vivre
51:30comment nous habiller
51:31donc en fait
51:31on est tombé
51:32dans une forme
51:33de néo-communisme
51:34et en France
51:35on le sait bien
51:35on a une certaine gauche
51:37qui fantasme
51:37de revivre
51:38la révolution française
51:39et donc ces nouveaux
51:41censeurs numériques
51:42qui sont en train
51:43de se préparer
51:43et bien
51:44ils vont se montrer
51:45particulièrement zélés
51:47pour couper quelques têtes
51:48surtout s'ils sont payés
51:50surtout s'ils ont sentiment
51:51vraiment d'accomplir
51:52une mission au service
51:53de l'État
51:53et l'idée d'Aurore Berger
51:55c'est évidemment
51:55de dompter une certaine
51:57liberté d'expression
51:58comme s'il y avait
51:59danger par exemple
52:00au hasard
52:01à s'interroger
52:02sur un sujet tel
52:03que les conséquences
52:04de l'immigration de masse
52:05dans notre pays
52:06et bien se poser
52:07une telle question
52:07c'est forcément
52:08être d'extrême droite
52:09donc pas de débat possible
52:10et donc censure
52:12voilà alors dernier point
52:14si Aurore Berger a créé
52:15ce collectif d'associations
52:16et ses censures numériques
52:17c'est parce qu'elle pense
52:18comme d'autres
52:19évidemment
52:19elle n'est pas toute seule
52:20qu'une liberté d'expression
52:22illimitée
52:23peut créer
52:23un climat de violence
52:24on a peur de ce côté
52:25populaire
52:26populiste
52:27mais on se rend bien compte
52:28que le fait de museler
52:29l'expression
52:30et d'empêcher
52:31de débattre
52:32alimente en fait
52:33la radicalisation
52:34et en excluant
52:35certaines idées
52:36du débat public
52:37on les pousse
52:38dans des sphères
52:38où elles prospèrent
52:39sans contradiction
52:40alors on va revenir
52:42à 1789
52:43l'article 11
52:44de la déclaration
52:44des droits de l'homme
52:45et du citoyen
52:46proclame que tout citoyen
52:48peut parler
52:48écrire
52:49imprimer librement
52:50ça ça n'a pas duré
52:51vous vous souvenez
52:52dès 1793
52:55la révolution
52:56bascule dans la répression
52:58on pourchasse
52:59les ennemis
52:59de la liberté
53:001794
53:02on institue
53:02la peine de mort
53:03tenez-vous bien
53:04pour la critique du régime
53:05donc à l'époque
53:05c'était la convention
53:06mais aussi
53:07pour tout ce qui est
53:08diffusion de fausses nouvelles
53:09tiens tiens
53:09ça vous rappelle pas
53:10quelque chose
53:11par les temps qui courent
53:11et on en arrive
53:12tenez-vous que bien
53:13quand même
53:13à 17 000 exécutions
53:1517 000 exécutions
53:17très souvent
53:17pour des délits d'opinion
53:18voilà où en est arrivée
53:20la révolution française
53:21qui en fait
53:21un petit peu
53:22un cas d'école
53:23quand on voit
53:23ce qu'a mis en place
53:24horreur berger
53:25pourquoi ?
53:26parce que
53:26ceux qui prétendent
53:27défendre la liberté
53:28sont les premiers
53:30à l'étouffer
53:30lorsqu'ils estiment
53:31qu'elle met en péril
53:32leur projet politique
53:34voilà où on en est
53:35avec ces petits
53:36censeurs numériques
53:37alors attention
53:38l'idée
53:39de restreindre
53:40la haine en ligne
53:41via le signalement
53:43d'associations militantes
53:44attention à cette bonne idée
53:46qui est en fait
53:46une mauvaise idée
53:47parce que les opinions
53:48sont pas forcément haineuses
53:50elles peuvent être
53:52dissidentes
53:53mais jusqu'à quand ?
53:54Merci beaucoup
53:55Véronique
53:56Jacquie
53:56il nous reste
53:56une minute chacun
53:57à peu près
53:58pour en débattre
53:59Olivier Vial
54:00d'ailleurs vos éditeaux
54:01à certains égards
54:02peuvent se rejoindre
54:02qu'on veuille réguler
54:03la haine en ligne
54:04pourquoi pas ?
54:06Quand on voit
54:06le collectif d'associations
54:07on voit de quel côté
54:08va être la haine
54:09et qui va prendre tout le temps
54:10et qui va pouvoir dire
54:11ce qu'il veut
54:11c'est le casting
54:11et puis effectivement
54:12ce qui est grave là-dedans
54:14c'est qu'effectivement
54:15une des définitions
54:16du wokisme
54:17c'est ce qu'ils appellent
54:18une paranoïa saine
54:19et donc c'est de voir
54:20des agressions
54:21là où les autres
54:22n'en voient pas
54:23et donc une fois
54:24qu'on a dit ça
54:25effectivement
54:25on s'aperçoit
54:26que leur définition
54:27de la haine
54:27elle est infinie
54:29et effectivement
54:29tout ce qui ne leur convient pas
54:31tout ce qui remet en cône
54:32leur ressentiment
54:33ou leur sentiment
54:34devient une haine
54:35ingérable
54:36et donc censurable pour eux
54:38et puis surtout
54:39Paul Sujit
54:39quand on voit
54:40ces associations
54:40elles vont très très loin
54:43dans leurs idéaux
54:43donc on imagine
54:44à quel point
54:45elles vont voir
54:45de la haine
54:46vraiment partout
54:47c'est ça le risque
54:48plus vous avez
54:48une association partisane
54:49plus elle va juger
54:50que tout est de la haine
54:51je pense que le risque
54:52est consubstantiel
54:53à l'idée même
54:54que l'état
54:54doit prendre en charge
54:55la lutte contre le discours
54:56de haine
54:56au détour d'une phrase
54:58vous disiez
54:58pourquoi pas
54:59et bien en réalité
55:00non
55:00il y a beaucoup de raisons
55:01de penser que l'état
55:02a bien d'autres choses à faire
55:03que de régir le champ
55:04des opinions admissibles
55:05juste dans une démocratie
55:07où effectivement
55:07les valeurs de progrès
55:09de fraternité
55:10sont portées au nu
55:12je considère
55:13que ce qui relève
55:14de l'amour
55:14et de la haine
55:15est du registre
55:16de la liberté intérieure
55:17et que c'est absolument
55:18pas à l'état
55:19d'y trouver
55:21quelque chose à dire
55:22l'état a beaucoup
55:23de missions
55:24déjà beaucoup trop
55:25mais si en plus
55:26il doit se charger
55:26de nous faire nous aimer
55:27les uns les autres
55:27alors là bon courage
55:30c'est joli ça
55:30et puis Céline
55:31que pointait aussi Véronique
55:32et ce qui peut être inquiétant
55:33c'est à quel point
55:34très peu de politiques
55:35sont montées au créneau là-dessus
55:37c'est inquiétant
55:38ce qui est en train de se passer
55:38c'est pas anodin
55:39parce que ça demande
55:40un peu d'intelligence
55:41et de subtilité
55:42surtout la connaissance du droit
55:43c'est à dire qu'on a tout à fait
55:45les moyens de lutter
55:46contre la haine
55:47c'est simple
55:48l'injure publique
55:49ou la diffamation
55:49il y a déjà un cadre légal
55:50la seule chose
55:52c'est que ça vous invite
55:53à distinguer
55:54ce qui relève de la peau
55:55et ce qui relève de la chemise
55:56autrement dit
55:57je peux tout à fait
55:58attaquer et critiquer
56:00toute foi
56:01et toute religion
56:02en revanche
56:04j'ai pas le droit
56:04d'appeler à la haine
56:05de quelqu'un
56:06parce qu'il professe
56:07ou parce qu'il est
56:09dans telle ou telle religion
56:10voilà où est la différence
56:11c'est subtil
56:12c'est intelligent
56:13le droit gère ça très bien
56:15et c'est exactement
56:16le droit ne gère pas du tout ça
56:18très bien
56:18c'est pour ces raisons là
56:20par exemple
56:20qu'Irègue Zemmour
56:21a été condamné pour des propos
56:22que je continue de penser
56:23qu'il avait tout à fait
56:24le droit de tenir
56:25juste peut-être
56:25juste peut-être pour terminer
56:27on a quand même eu
56:28un Le Pen
56:28qui s'est fait condamner
56:30pour des propos
56:30qui sincèrement
56:31étaient négationnistes
56:33étaient violents
56:34et je pense qu'on va pas
56:35expliquer
56:36qu'on aurait pas dû
56:37le condamner
56:38mais simplement
56:39juste une dernière chose
56:40c'est qu'en fait
56:41tout ça ça lance
56:41la concurrence victimaire
56:42c'est à dire
56:43chacun à ses victimes
56:44va se battre pour ses victimes
56:46et ensuite
56:46c'est qui est plus victime
56:47que l'autre
56:48qui est la victime
56:48la plus légitime
56:49tout ça va droit dans le mur
56:50Merci à tous les quatre
56:52d'avoir été les invités
56:53de Face à l'Info
56:53tout de suite
56:54vous retrouvez
56:54Eliott Deval
56:55et ses invités
56:56pour l'heure des pros
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