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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00Bonsoir à tous, ravis de vous retrouver pour Face à l'Info. Nous sommes ensemble pendant une heure, évidemment, et ce soir pour m'accompagner, j'accueille avec plaisir Céline Pina. Bonsoir.
00:09Bonsoir. J'attends Sixou. Bonsoir à vous. Paul Sujit, bonsoir. Et Philippe David, bonsoir. Bonsoir.
00:15Au sommaire de votre émission, on va commencer par décrypter la prise de parole du jour, celle qui était attendue.
00:21Je parle bien sûr de la prise de parole du Premier ministre pour trouver donc finalement 43,8 milliards d'économies.
00:27Et comme cela a été prévu, ils proposent notamment une année blanche, c'est-à-dire bloquer à leur niveau de 2025 les dépenses publiques pour les reconduire à l'identique l'an prochain.
00:35Est-ce une bonne idée ou finalement juste un moyen de gagner du temps ? On vous posera la question Paul Sujit.
00:41Avec vous, Jonathan Sixou, on va revenir sur les émeutes qui ont secoué l'Espagne ce week-end.
00:45Un déchaînement de violence qui intervient après l'agression d'un retraité par de jeunes nord-africains.
00:51L'Angleterre l'an dernier, l'Irlande plus récemment ont vécu le même type d'événements avec à chaque fois des exemples de pays à la politique migratoire.
00:57L'Axis qui mène à un ras-le-bol de la population.
01:01Est-ce le retour de l'Amérique comme gendarme du monde ?
01:04Donald Trump vantait l'Amérique avant tout, mais que ce soit en Ukraine avec la livraison d'armes ou dans son soutien à Israël face à l'Iran,
01:10le président américain montre qu'il agit, qu'il arbitre.
01:12Céline Pina nous expliquerait quelle stratégie se cache derrière tout cela.
01:16Et puis on va terminer en parlant du bac.
01:19Des bons souvenirs pour certains, la ministre de l'éducation nationale a affirmé qu'on ne devait pas le donner à tout le monde.
01:24On peut en douter finalement quand on voit le taux de réussite chaque année,
01:27mais elle promet qu'elle va passer des consignes d'exigence.
01:30Comment en est-on arrivé à de tels résultats ?
01:33Est-ce vraiment rendre service aux élèves que de leur donner le bac trop facilement ?
01:36Vous nous répondrez Philippe David face à l'info, c'est parti.
01:39Et avant d'entrer dans le vif de nos débats, c'est l'heure du point sur l'actualité avec Maureen Vidal.
01:56Bonsoir chère Maureen.
01:57Bonsoir Elodie, bonsoir à tous à la ligne de l'actualité.
01:59Le pronostic vital de la France est engagé, prévient François Bayrou.
02:03Le moment de vérité pour le Premier ministre qui a présenté son plan pour dire stop à la dette.
02:07Objectif passé d'un déficit de 5,4% en 2020, 4,2,8% en 2029.
02:13Il l'assure, tout le monde devra participer à l'effort budgétaire du pays.
02:17A l'automne également, un projet de loi contre la fraude fiscale et sociale sera déposé.
02:21Un rabbin agressé à Levallois-Péret dans les Hauts-de-Seine dimanche soir.
02:25L'homme religieux a reçu une bouteille de verre et une insulte antisémite.
02:29L'individu avait pris la fuite avant l'arrivée des policiers.
02:32Il a depuis été identifié et interpellé grâce aux images de vidéosurveillance.
02:36L'homme est déjà connu des services de police.
02:39Et cette information, Londres a accueilli en secret des milliers d'Afghans
02:42après une fuite de données massive en 2022.
02:4419 000 Afghans qui demandaient l'asile au Royaume-Uni
02:47après avoir travaillé pour les forces britanniques qui avaient fuité.
02:50En grand danger à l'arrivée des talibans,
02:52Londres a mis en place un programme spécial d'accueil en 2024.
02:54Merci beaucoup Maureen Vidal.
02:57Je vous le disais, on va commencer avec vous.
02:58Paul Sujit, vous avez écouté tout à l'heure le détail
03:02des mesures budgétaires proposées par François Bayrou.
03:04D'abord bravo à vous parce que vous avez tenu à peu près une heure et quart
03:07et je tenais à vous en féliciter personnellement.
03:09Donc ce plan pour faire des économies est parmi elles.
03:12Il y a une mesure qui a retenu votre attention.
03:14C'est donc cette idée de décréter une année blanche sur les dépenses de l'État.
03:17Est-ce que selon vous, c'est une bonne mesure ?
03:20Vous soulignez avec la taquinerie qu'on vous connaît le fait que François Bayrou n'est certes pas un grand orateur
03:24mais enfin il a eu le mérite d'aborder avec courage un certain nombre de sujets qui étaient jusqu'ici tabous
03:32et je crois qu'il faut lui en savoir gré.
03:34Il a proposé donc un plan d'économie qui est massif par bien des aspects courageux,
03:37si ce n'est même téméraires pour empointer les observateurs politiques
03:40qui voient bien entendu la censure arriver à l'automne.
03:43Et puis même iconoclase quand il aborde par exemple le grand tabou des jours fériés en France
03:47de certains abattements incompréhensibles sur la fiscalité des retraités
03:51ou même le remboursement excessif de certaines dépenses de santé.
03:55Mais une fois qu'on a posé cela, le plan qu'il propose apparaît pour ce qu'il est,
03:58c'est-à-dire malgré tout un plan de court terme,
04:01une rustine, si vous me permettez le détour par le champ lexical du cyclisme,
04:04une rustine appliquée en urgence sur une crevaison en attendant qu'on change pour de bon la chambre à air.
04:09Et précisément, je crois que parmi les annonces que François Bayrou a faites,
04:12l'année blanche est le mécanisme par excellence qui incarne cette forme de procrastination budgétaire.
04:16Alors une année blanche, de quoi s'agit-il ?
04:19En tout donc, l'État dépense environ 1670.
04:22Le Premier ministre a rendu à 1700 milliards d'euros de dépenses publiques.
04:25C'était les chiffres de l'INSEE en 2024.
04:28Sur lesquels, entre 400 et 500 milliards d'euros de dépenses publiques
04:33sont directement indexés sur l'inflation.
04:36C'est ce qu'estime en tout cas un expert de finances publiques, François Eccal,
04:39qui est cité par ma consoeur Julie Ruiz dans le Figaro,
04:41qui nous fait le point sur ce mécanisme d'année blanche.
04:43Donc l'année blanche consiste à reculer d'un an l'indexation sur l'inflation de ses dépenses,
04:49c'est-à-dire la hausse de ses dépenses qui est quasiment mécanique chaque année.
04:53Et François Bayrou estime que l'on peut économiser ainsi un peu plus de 7 milliards,
04:567,1 milliards d'euros selon les calculs qu'il a présentés tout à l'heure
05:00à grand renfort de diapositives et de graphiques.
05:04Le Premier ministre nous dit qu'une année où on n'augmente pas les pensions et les barèmes,
05:07c'est une année où on n'augmente pas les pensions des retraités,
05:10on ne dépense pas plus en 2026 qu'en 2025, pas moins certes, mais pas plus.
05:15Il ajoute qu'il s'agit, et je vous liste les épithètes qu'il a choisis,
05:19il s'agit d'un effort important, temporaire, demandé à tous,
05:23et qui n'a de sens que s'il est juste et partagé.
05:26Alors ce que ça concerne, ce sont selon le Premier ministre, en tout cas pour l'instant,
05:29toutes les prestations, sans exception, il prend soin d'ajouter que les Français seraient assez peu pénalisés
05:36compte tenu de la faible estimation de l'inflation, qui était jusqu'ici assez élevée
05:39et qui serait à hauteur d'environ 1% selon les prévisions en cours.
05:43Donc ça concernera aussi la masse salariale publique, il n'y aura pas de mesure, dit-il,
05:47de revalorisation générale ou catégorielle des rémunérations des fonctionnaires.
05:52On voit bien tout l'intérêt pour lui.
05:54Mais alors pourquoi on parle de procrastination ?
05:56Si ça permet d'économiser 7 milliards dès l'année prochaine,
05:58c'est déjà moins que rien.
06:00Oui, c'est déjà pas mal, mais c'est qu'un effort sur une année
06:02dont on ne comprend pas réellement le sens, si ce n'est qu'il est commandé par l'urgence.
06:06Cette année blanche, ma chère Elodie, c'est une boîte noire
06:09et qui ne fixe aucune ligne rouge.
06:11Une boîte noire d'abord parce que l'expression d'année blanche
06:13veut tout et rien dire selon ce que l'on englobe ou non
06:16dans les dépenses qui seront en définitive réindexées ou pas sur l'inflation.
06:20Et il n'y a pas de ligne rouge car l'expression peut également,
06:23et on va voir tout à l'heure à quel point ce mécanisme peut être pernicieux,
06:26également dissimulé de façon déguisée, en réalité un processus de hausse d'impôt.
06:31Une boîte noire en premier lieu parce que le gel de la réévaluation
06:34de ces prestations et des salaires des fonctionnaires
06:36sera évidemment remis sur la table tout au long du débat parlementaire
06:40et il est inenvisageable quasiment en l'état actuel
06:43des prises d'opposition des différents élus d'opposition
06:46que le Premier ministre et le gouvernement ne soient pas contraints
06:49de revenir sur telle ou telle de ses dépenses
06:51et qu'au fur et à mesure ce principe quasiment universaliste
06:55qui avait été dicté par le Premier ministre de dire
06:56toutes les prestations seront concernées sera remis en cause
07:00et finalement en fonction des intérêts catégoriels de tels ou tels électeurs
07:03il faudra revoir à la baisse cette ambition.
07:06Et à ce moment-là tout partira à la découpe
07:07à mesure que les oppositions donc obtiendront
07:10de réévaluer tel ou tel mécanisme.
07:12On peut penser en premier lieu aux retraités
07:15parce qu'on se souvient qu'il y a quelques mois seulement
07:17le Premier ministre précédent tombait sur la question du recul
07:21de quelques mois de la réindexation des pensions de retraite.
07:24Donc il faudrait pour que François Béroux résiste à ce tsunami
07:26annoncé d'opposition, d'accrochage parlementaire
07:30une solide philosophie de l'état et de la dépense publique.
07:34Or précisément c'est ce qui lui fait défaut.
07:36Par un glissement qu'au fond nul n'a véritablement pensé
07:39ni théorisé à l'avance et qu'aujourd'hui peu ont le courage
07:42de relever avec cette exhaustivité
07:43le rôle, la place de l'état dans nos existences
07:46s'est accrue de façon stratosphérique
07:48tout au long du dernier demi-siècle.
07:50François Béroux le constate, il en fait même le constat
07:52assez lucide, mais il n'en interroge
07:54ni les soubassements philosophiques
07:56ni les principes politiques
07:57et en définitive il ne parvient pas à décrire
08:00et finalement en le décryptant
08:02à avoir aussi toute l'imposture
08:04de cette forme moderne de clientélisme public.
08:07Je prends quelques exemples
08:08ils ne sont évidemment pas exhaustifs.
08:10François Béroux ne prononce pas un seul mot sur l'immigration
08:12non pas que bien sûr la lutte contre l'immigration
08:14légale et clandestine soit l'alpha et l'oméga
08:16de toutes les réductions de dépenses publiques
08:18mais ne pas en parler
08:18c'est quand même ne pas voir l'éléphant au milieu de la pièce
08:20et beaucoup l'ont souligné dans les réactions politiques
08:22bien entendu, on a entendu en premier lieu
08:24les élus du Rassemblement National
08:26souligner cela dans leur réaction à chaud
08:28c'est ne pas voir l'éléphant au milieu de la pièce
08:30notre modèle social
08:31et d'ailleurs certains de nos partenaires européens l'ont compris
08:34je pense aux pays, par exemple Pays-Bal
08:37qui eux ont bien vu que leur modèle social
08:39n'était pas soluble dans une immigration massive
08:41notre modèle social n'est pas compatible
08:43avec le nombre d'entrées légales
08:45que nous acceptons chaque année
08:47bon, il ne parle pas non plus du bien fondé
08:49par exemple des politiques culturelles
08:51des investissements massifs dans la politique de la ville
08:53dans le logement social
08:54ou même de cette transition écologique
08:56financée à marche forcée
08:57et qui s'est bien souvent construite
08:59contre les entreprises et contre la production
09:01non pas que le Premier ministre était attendu
09:04dans un exposé, encore une fois
09:05exhaustif et détaillé
09:07de toutes ces dépenses publiques
09:09qui grèvent en grande partie notre productivité
09:11qui alourdissent le déficit
09:12mais ne pas rentrer dans ce détail
09:14qui est au fond quasiment une réflexion morale
09:16éthique
09:16qu'est-ce qu'il est juste ou non
09:17que la puissance publique assume dans ses coûts
09:20et bien c'est finalement
09:20reporter simplement d'un an
09:22une année blanche
09:23c'est une année de gagné
09:24mais reporter simplement d'un an
09:26le moment où ces dépenses de nouveau
09:27nous empêcheront de revenir
09:29à un niveau soutenable de dépenses publiques
09:31donc tout se passe comme si le Premier ministre
09:32considérait que les finalités de la dépense publique
09:34étaient toutes légitimes
09:35et qu'il fallait seulement
09:36et dans l'urgence
09:37de façon provisoire
09:38se serrer un peu la ceinture
09:40en attendant de retrouver
09:41des temps d'abondance
09:42pendant lesquels nous pourrons
09:43de nouveau dépenser généreusement
09:44sans même s'interroger
09:45encore une fois
09:46sur le bien fondé
09:47et l'efficacité réelle de cette dépense
09:48et par ailleurs
09:49cette année blanche
09:49peut aussi maquiller une hausse des impôts
09:51oui
09:51et c'est le second point
09:52c'est la ligne rouge
09:53la non-indexation du barème de l'impôt
09:56revient mécaniquement
09:57à augmenter en proportion l'impôt
09:58puisque le revenu du contribuable
10:00lui va suivre l'inflation
10:02du moment où on lui souhaite
10:02et donc augmenter les impôts
10:04en gelant les seuils
10:05ça revient en fait
10:06à envoyer un très mauvais signal
10:07sur le plan fiscal
10:08cela va aggraver
10:09les conséquences du mal
10:11on franchit bien sûr
10:12la ligne rouge
10:13qui avait d'ailleurs été tracée
10:13par le président de la République lui-même
10:15qui s'est engagé
10:15à ne pas augmenter les impôts
10:17sous ses mandats
10:17en définitive
10:18vous me permettrez de citer
10:20je sais que notre spectateur
10:21l'écoutait il y a quelques instants
10:22non seulement sur le plateau
10:23de l'émission précédente
10:24mais de citer Benoît Perrin
10:25de Contribuable aux Associés
10:27qui écrivait dans le Figaro
10:28au sujet de cette mesure
10:29de l'année blanche
10:30et de ses conséquences fiscales
10:31qu'elle a finalement
10:32tout le mérite
10:32et l'inconvénient à la fois
10:33de la discrétion
10:34certes le mérite
10:35de réduire les dépenses
10:36sans faire de vagues
10:37mais l'inconvénient aussi
10:38de témoigner une fois de plus
10:39dit Benoît Perrin
10:40du refus du gouvernement
10:41de se saisir à bras le corps
10:43du problème du déficit
10:44au terme d'une année blanche
10:45quand bien même François Bayrou
10:46ce qui est déjà difficile à penser
10:48arriverait à trouver
10:49ces 7 milliards d'économies
10:50sans faire de concessions coûteuses
10:51au terme de cette année blanche
10:53nous aurons gagné un an de plus
10:54mais si nous sommes réellement
10:55au pied de la falaise
10:56et bien nous y tomberons
10:57de plus belle dans un an
10:58Merci beaucoup Paul Sujit
10:59effectivement ce qu'on voit
11:01Jonathan Sixou
11:02quand on écoute
11:03le discours de François Bayrou
11:04et c'est d'ailleurs
11:04ce que note aussi Paul
11:05il y a sans doute
11:06beaucoup d'oublis
11:06parce qu'on a l'impression
11:07qu'il manque un cap
11:08c'est-à-dire qu'il faut faire
11:09au moins pour cette année
11:11plus de 40 milliards d'économies
11:12on va chercher à droite à gauche
11:14des petites mesurettes
11:15des petites idées
11:15additionner les unes les autres
11:17à la rigueur
11:18ça peut faire le bon chiffre
11:18mais on ne voit pas vraiment
11:20de choc pour résoudre
11:22le problème de la dette
11:23Alors il n'y a pas eu de choc
11:24vous avez entièrement raison
11:25là où Paul a aussi raison
11:26c'est qu'il faut reconnaître
11:28au Premier ministre
11:29le mérite d'avoir eu
11:30le courage politique
11:31de dresser ce constat dramatique
11:33qu'aucun de ses prédécesseurs
11:34n'avait eu
11:35pour nous en parler
11:37aussi clairement
11:38il a fait effort
11:39Michel Barnier avait quand même
11:39eu un discours assez courageux
11:40dans son état
11:41Il a eu moins de temps
11:42d'arriver jusqu'à faire
11:43grand discours
11:44François Fillon en son temps
11:45avait dit qu'il était
11:46à la tête d'un état en faillite
11:47aussi souvenez-vous
11:48en 2007
11:49mais rien vraiment
11:51n'a jamais été fait
11:52moi l'impression
11:53que j'ai eu
11:54en écoutant François Bayrou
11:55c'était quelque chose
11:57qui effleurait
11:58toutes les questions
11:59et qui n'allait pas
12:00donc en profondeur
12:03d'aucun des points soulevés
12:04et que c'était
12:05une porte ouverte
12:06à la concertation
12:07c'était en gros
12:09voilà ce que je propose
12:10il l'a dit même
12:10mot pour mot
12:11voilà ce que je propose
12:12il s'adressait aux oppositions
12:13et puis
12:14faites-moi vos propositions
12:15il a insisté sur quelques points
12:16en disant
12:17ça ne
12:18en gros ne montez pas
12:19sur vos grands chevaux
12:20je propose ça
12:21aujourd'hui
12:22mon bureau reste ouvert
12:23venez cet été
12:24m'apporter vos propositions
12:25et je serai peut-être
12:26en mesure de vous faire
12:26une proposition
12:27j'arbitrerai en tant que chef
12:29du gouvernement
12:29et je vous ferai des propositions
12:30à la rentrée
12:31c'est une méthode
12:32qui peut fonctionner
12:34s'il y a de bonnes idées
12:35évidemment
12:35et si tout le monde joue
12:36le jeu
12:37il l'a rappelé à plusieurs reprises
12:38et à juste titre
12:39il est à la tête d'un gouvernement
12:40qui n'a aucune majorité
12:41même pas une majorité relative
12:43à l'Assemblée
12:44et chacun va y aller
12:45de sa petite
12:46de sa
12:47et là il va énerver
12:48même dans le socle commun
12:48bien évidemment
12:49non mais là
12:50le discours qu'il a tenu
12:51est fait pour
12:51se mettre tout le monde à dos
12:53pour être clair
12:53ça peut être une stratégie
12:54il en a conscience
12:55mais c'est peut-être
12:56une stratégie
12:57il en a surpris plus d'un déjà
12:58et donc pourquoi pas
13:00moi j'attends
13:01de voir la suite
13:02mais si vous voulez
13:03j'ai envie
13:05vu la situation calamiteuse
13:07catastrophique
13:08dans laquelle nous sommes
13:08on peut
13:09au moins pendant quelques semaines
13:11se dire
13:11pourquoi pas
13:12jouons le jeu
13:13nous du moins
13:14en tant qu'observateurs
13:14après on voit bien
13:15que chacun
13:16drague son électorat
13:17qui les retraités
13:19qui les chômeurs
13:19qui etc etc
13:20et donc
13:21ça sent
13:23l'embouteillage
13:24des amendements
13:25si le gouvernement
13:26n'est pas renversé
13:27d'ici là
13:27avec effectivement
13:29Céline Pina
13:29comme le disait Jonathan
13:30ça peut marcher
13:31si tout le monde joue le jeu
13:31la réponse elle est déjà
13:32très claire
13:33d'une partie de la gauche
13:34et d'une partie
13:35notamment du Rassemblement National
13:36c'est rendez-vous en octobre
13:37coucou et au revoir
13:39François Bayrou
13:39en fait personne n'a intérêt
13:40à jouer ce jeu là
13:42sauf à avoir le sens
13:43de l'intérêt général
13:44ce qui n'est plus le cas
13:45mais même si vous avez
13:46le sens de l'intérêt général
13:47la question aujourd'hui
13:49c'est que Bayrou
13:50ne représente pas grand chose
13:51autrement dit
13:52Bayrou
13:53c'est quelles sont ses troupes
13:55qu'est-ce qu'il a
13:58comme potentiel
13:59pour faire basculer ce pays
14:00et pour changer la donne
14:01en fait il n'a
14:02aucune carte en main
14:03il n'a à la fois
14:04pas de majorité
14:05mais il n'incarne
14:06ni un renouveau
14:07ni même un courant de pensée
14:09ni même j'allais dire
14:10un projet
14:12qui pourrait rallier
14:13finalement
14:14les gens qui sont autour
14:15or le seul moyen
14:16de dépasser
14:17les appétits
14:18les plus primaires
14:19c'est justement
14:19cette logique de projet
14:21et c'est quand vous êtes
14:22tellement légitime
14:23que vous devenez incontournable
14:24et que vous attaquez
14:25peut se retourner
14:26contre la personne
14:27qui attaque
14:28là c'est pas le cas
14:29c'est pas le cas
14:30et on a le sentiment
14:31que peut-être
14:32Bayrou
14:32travaille sa sortie
14:34autrement dit
14:35il pose quelque chose
14:36d'extrêmement fort
14:37et il va mettre
14:38la France
14:39et peut-être
14:40la classe politique
14:41en face de son incapacité
14:43à prendre ses responsabilités
14:45moyennant quoi
14:46il peut faire une sortie
14:47en disant
14:47voilà
14:48j'ai essayé
14:48j'ai essayé
14:49j'ai tout fait
14:50je me suis même
14:51mis en danger
14:52je vous ai dit la vérité
14:54ça n'a servi à rien
14:55seul on ne peut rien
14:57j'en tire donc
14:57les connaissances
14:58et c'est une sortie
14:59avec un certain panache
15:01et qui peut peut-être
15:02semer des graines
15:03pour l'avenir
15:03mais on a du mal
15:05à penser
15:05qu'il réussira
15:06à s'en sortir
15:07au mieux
15:09cette année blanche
15:10ce sera
15:10simplement parce que
15:11les gens
15:11aiguisent leur couteau
15:13en attendant 2027
15:14il est plus probable
15:16que ça se finisse
15:16relativement mal
15:17cette histoire de budget
15:18avec effectivement
15:19la question
15:20maintenant des discussions
15:21politiques
15:22entre différents groupes
15:23comme le disait Paul
15:24il va falloir peut-être
15:25céder sur certains points
15:25mais on se dit
15:26une fois de plus
15:27soit effectivement
15:28on ne voit pas bien
15:29comment il achète
15:29à la motion de censure
15:30soit il commence à céder
15:31sur toutes les lignes rouges
15:32qui ne sont évidemment
15:33pas les mêmes à gauche
15:34et au rassemblement national
15:35et à l'UDR
15:36et là alors
15:37si vous cédez sur tout
15:37à la fin ça ne servait pas
15:38à grand chose de parler
15:39une heure et quart
15:40oui il aurait sui
15:41de parler dix minutes
15:41on est bien d'accord
15:42là dessus
15:43mais la question quand même
15:44moi ce que je trouve extraordinaire
15:45j'ai eu l'impression
15:46je m'intéresse un peu
15:48à la psychanalyse
15:49de voir François Bayrou
15:52faire son auto-analyse
15:54son divan
15:54parce que
15:55quand il dit
15:55la dette de la France
15:56augmente de 5000 euros
15:57par seconde
15:59d'ailleurs Jonathan
16:00combien a coûté
16:01à la France ce discours ?
16:0222 500 000 euros
16:03merci beaucoup Jonathan
16:05ça fait cher la minute
16:06c'est le calcul
16:07qu'a fait François Bayrou
16:08lui-même
16:09Jonathan aime bien
16:09les chiffres
16:10il l'a fait
16:10pour revenir donc
16:12sur les chiffres
16:13mais c'est quand même
16:14terrifiant
16:14qui a mis plus de
16:151000 milliards de dettes
16:16aux français depuis 8 ans ?
16:18ce qu'il y a de fou
16:19c'est que
16:19les chiffres sont terribles
16:21parce qu'il y a quand même
16:22une phrase
16:22le pronostic vital
16:23de la France est engagé
16:25excusez-moi
16:26moi j'ai l'impression
16:27de voir le commandant
16:28du Titanic
16:28qui dit tout va mal
16:30et qui dit
16:30mais c'est pas grave
16:31l'orchestre continue à jouer
16:32quand on parle de ces chiffres
16:355000 euros la minute
16:36la seconde
16:37la seconde
16:38pardon
16:38c'est encore pire
16:39c'est 60 fois pire
16:40on est d'accord
16:40vous voyez que je suis bon
16:41en maths également
16:42comme Jonathan Six
16:43vous le démontrez moi
16:45ce qui est absolument
16:47terrifiant
16:48c'est qu'on nous dit quoi
16:49on va supprimer
16:503000 emplois
16:52dans la fonction publique
16:53d'état
16:53entre 2023
16:55et 2024
16:56vous savez combien
16:56l'état a créé d'emplois
16:57dans la fonction publique
16:58d'état ?
16:5920 000
16:592 520 000
17:01j'ai été chercher
17:02les chiffres
17:02en venant
17:032 520 000
17:04en 2023
17:062 540 000
17:07en 2024
17:08à quoi bon
17:09créer 20 000 emplois
17:11en un an
17:11pour en supprimer
17:123000
17:13l'année d'après
17:14on est totalement
17:15comme le disait Paul
17:17il n'y a aucune vision
17:18il n'y a pas de cap
17:20c'est à dire que là
17:21bon
17:21comme on a peur
17:22de se faire tomber dessus
17:23par le FMI
17:24ou par la commission européenne
17:26etc
17:26ont fait des propositions
17:28à la petite semaine
17:29ce qu'il faut
17:30c'est un cap
17:31rappelez-vous quand même
17:32désolé
17:32je crois que vous n'étiez pas née
17:34j'étais assez jeune
17:351979
17:36quand Margaret Thatcher
17:37ah non j'étais pas née du coup
17:38merci
17:39comme Margaret Thatcher
17:41arrive au pouvoir
17:41au Royaume-Uni
17:42le Royaume-Uni
17:43est dans une telle
17:44situation financière
17:45qu'elle est sur le point
17:47de demander un prêt
17:47au FMI
17:48est-ce que vous croyez
17:49que Margaret Thatcher
17:51y est allé à coups
17:51de 3000 emplois
17:52publics ?
17:52ah oui
17:53certainement pas
17:54nous je vous dis
17:55il y a le Titanic
17:56qui coule
17:56mais on dit c'est pas grave
17:57on va écoper
17:58avec les louches
17:59des services de la cuisine
18:01et l'orchestre
18:02continuera à jouer
18:03c'est absolument pas
18:04à la hauteur
18:04absolument pas
18:05vous voulez rajouter
18:06un dernier mot
18:06à Paul Suisse
18:07sur un point seul
18:07parce que François Bayrou
18:08j'entends la critique
18:09de Philippe David
18:10qui est de dire
18:11finalement
18:11il fait le procès
18:12de 8 ans déjà
18:13de Macronisme
18:14ils ont été nuls
18:15François Bayrou
18:15avait quelque part
18:16répondu par anticipation
18:17à cette critique
18:18dans son discours
18:19de politique générale
18:20quand il avait rappelé
18:21que tous les partis politiques
18:22qui avaient été au pouvoir
18:23au gré des alternances
18:23étaient co-responsables
18:25de la gabegie
18:25et que les gouvernements
18:27successifs
18:28qui ont été à l'exécutif
18:30sous Emmanuel Macron
18:30avaient aussi leur part
18:31de responsabilité
18:32effectivement quelque part
18:33il avait mis tout le monde
18:34face à ses responsabilités
18:35gauche et droite confondus
18:36et Emmanuel Macron lui-même
18:38dès le début de son mandat
18:40le discours de politique générale
18:42qui est à 6 mois
18:43a été largement oublié
18:45par les français
18:45oui et il se pourrait
18:46que le discours
18:48de tout à l'heure
18:48aussi le soit prochainement
18:50mais c'est une autre histoire
18:52on va changer totalement
18:52de sujet avec vous
18:53Jonathan Sixon
18:54on va parler de ce qui s'est passé
18:55dans la petite ville
18:55de Torre Pacheco
18:56c'est dans le sud de l'Espagne
18:57cette ville a été secouée
18:59par de violentes manifestations
19:00anti-migrants
19:01ça s'est passé le week-end dernier
19:02et à l'origine de ces émeutes
19:04c'est l'agression
19:05d'un sexagénaire
19:06racontez-nous Jonathan
19:06oui c'est l'agression
19:07d'un homme de 68 ans
19:09un retraité
19:10qui habite
19:11Torre Pacheco
19:12qui a donc mis le feu aux poudres
19:14l'homme a été
19:15violemment agressé
19:16violemment tabassé
19:17en pleine rue
19:18mercredi dernier
19:19mais on ne lui a rien volé
19:21de ses effets personnels
19:22ce n'est pas la violence
19:24enfin ce n'est pas le caractère
19:25gratuit dirais-je
19:26de l'agression
19:27qui a mis le feu aux poudres
19:29c'est l'identité
19:30de ces agresseurs
19:31il s'agirait selon la victime
19:33de trois hommes
19:34de trois maghrébins
19:35Torre Pacheco
19:36vous le disiez
19:37est une petite ville
19:38on compte à peine
19:3940 000 habitants
19:41et parmi eux
19:4230 à 40%
19:44sont immigrés
19:45principalement
19:47en provenance
19:47du Maroc
19:48on est là
19:49en Murcie
19:50la Murcie
19:51c'est au sud
19:51de l'Espagne
19:52c'est une région
19:53agricole
19:54on pratique une activité
19:55agricole intense
19:56on a tous en tête
19:57ces cerfs immenses
19:58à perte de vue
19:59où toute l'année
20:00on cultive des fraises
20:01et des tomates
20:02et cette activité
20:03nécessite une main d'oeuvre
20:04de préférence
20:05bon marché
20:06et où la trouver
20:07et bien juste en face
20:08c'est à dire
20:08de l'autre côté
20:09de la Méditerranée
20:10au Maghreb
20:11c'est ainsi que les Espagnols
20:12ont peut dire
20:13en quelque sorte
20:14inventé le concept
20:15de saisonnier
20:16à l'année
20:16puisque toute l'année
20:17ces gens là
20:18travaillent donc
20:19sur ces cultures
20:20comme chez nous
20:21on trouve donc
20:22chez eux
20:23une population immigrée
20:24qui est venue
20:24faire le sale boulot
20:26parce que les locaux
20:27eux ne veulent pas le faire
20:28mais alors
20:28où est le problème du coup ?
20:29le problème
20:30c'est une question
20:31de nombre
20:32vous avez une population
20:34étrangère
20:35qui est parfois présente
20:35depuis plusieurs décennies
20:37qui ne pose aucun problème
20:38mais qui ne s'intègre pas
20:40non plus
20:40elle vit recluse
20:42elle est là pour travailler
20:43et à l'issue
20:44de sa journée
20:45elle rentre
20:46dans ces quartiers
20:47souvent périphériques
20:47souvent loin
20:48des lieux de travail
20:49d'ailleurs
20:50et c'est un repli
20:51dans ces quartiers
20:53qui sont régis
20:53par une vie communautaire
20:55on connait un petit peu
20:56ça aussi en France
20:57mais quand cette population
20:59représente
21:0030-40%
21:01près de la moitié
21:02de la population
21:04d'une ville
21:05est-ce qu'on peut
21:06encore parler
21:07d'une communauté
21:08voire d'une minorité
21:09n'est-elle pas
21:10dès lors
21:10légitime
21:11si je puis dire
21:12à imposer
21:13ces codes
21:14à imposer
21:15ces règles
21:15c'est ça
21:16la loi du nombre
21:18et il faut noter
21:19en plus
21:19dans cette situation
21:20espagnole
21:21qu'à cette population
21:22s'agrègent
21:23mois après mois
21:25des migrants
21:26de fraîche date
21:26parce que les baléares
21:28et les canaris
21:29sont ces archipels
21:30espagnols
21:31en Méditerranée
21:32et en Atlantique
21:33sont devenus
21:33des portes d'entrée
21:34de l'Union Européenne
21:36et tous ceux
21:37qui quittent
21:38les côtes
21:38nord-africaines
21:39qu'ils soient
21:40maghrébins
21:40ou subsahariens
21:41arrivent désormais
21:42bien souvent
21:43sur ces îles
21:442024 a d'ailleurs
21:45été marqué
21:46par un afflux record
21:48de ces migrants
21:49et l'année 2025
21:51a aussi très mal commencé
21:53rien qu'au mois
21:53de janvier
21:54en deux jours
21:55au mois de janvier
21:56plus de 600 personnes
21:58sont arrivées
21:58autant vous dire que
21:59les services d'accueil
22:00les structures d'accueil
22:01ont sur le champ
22:02été saturées
22:04ils n'ont pas eu
22:04d'autre choix
22:04que de les laisser partir
22:06dans la nature
22:07et quand on n'a rien
22:09et bien on se débrouille
22:10et c'est ainsi
22:12qu'on peut peut-être
22:12faire le lien
22:13entre immigration
22:14et délinquance
22:15et comment réagissent
22:17les habitants
22:17et bien de moins en moins
22:18bien justement
22:19les tensions sont désormais
22:20fréquentes
22:21et c'est pourquoi
22:22l'agression de ce retraité
22:24la semaine dernière
22:24a mis le feu aux poudres
22:25jusqu'à susciter même
22:27des scènes
22:28d'une rare violence
22:29dans cette petite ville
22:30a priori tranquille
22:31une première manifestation
22:32avait eu lieu vendredi
22:33donc deux jours
22:34après l'agression
22:35à l'initiative même
22:36de la mairie
22:37pour dénoncer
22:38ces situations
22:40et le rassemblement
22:42devait vraiment être pacifique
22:43il y avait plusieurs centaines
22:44de personnes
22:45environ 500
22:46ce qui est plutôt important
22:47dans une ville
22:48de si peu d'habitants
22:49et des individus
22:51se sont infiltrés
22:52dans le cortège
22:53et ils ont appelé
22:54à ce qu'il faut bien nommer
22:55une chasse à l'homme
22:56des appels à traquer
22:58les immigrés maghrébins
22:59dans la ville
23:00à incendier leur commerce
23:02ont été lancés
23:03notamment sur les réseaux sociaux
23:04la police a dû intervenir
23:06pour stopper le mouvement
23:07mais au prix
23:07de violents affrontements
23:09qui ont duré
23:09tout le week-end
23:10et les unités spéciales
23:13de la guardia civile
23:14ont dû être déployés
23:16pour pouvoir tenter
23:17de ramener
23:18un semblant de calme
23:19dans les rues de la cité
23:20près de 80 personnes
23:21ont été identifiées
23:23non pas arrêtées
23:23mais identifiées
23:24la plupart n'habitent pas
23:26cette ville de Torre Pacheco
23:27mais ils sont connus
23:28pour des faits de violence
23:30il y a eu en revanche
23:31une dizaine d'interpellations
23:33un peu moins de 10
23:34un marocain
23:35et 6 espagnols
23:36ils sont poursuivis
23:37pour trouver
23:38à l'ordre public
23:39haine et coups et blessures
23:41à noter qu'il y a eu
23:42d'autres arrestations
23:43pardon
23:44mais là
23:45dans le cadre de l'enquête
23:46de cette agression
23:48il y a eu deux immigrés
23:49les autorités n'ont pas
23:50communiqué sur leur nationalité
23:52on sait qu'eux aussi
23:53n'habitent pas
23:53Torre Pacheco
23:54et ils sont soupçonnés
23:56eux
23:56c'est de là
23:56d'avoir collaboré
23:57et couvert
23:58l'auteur des coups
24:00et puis il y a eu
24:00quelques temps après
24:01l'arrestation
24:02d'un troisième suspect
24:03il a été appréhendé
24:04au Pays Basque
24:04donc vraiment à l'opposé
24:05du pays au nord
24:06il tentait de rejoindre
24:08la France
24:09il pourrait s'agir
24:10de l'auteur principal
24:11de l'agression
24:12mais cette annonce
24:13n'a pas fait retomber
24:14la pression sur place
24:15et on imagine aussi
24:16que l'affaire a pris
24:17forcément un tournant politique
24:19très vite
24:20en effet
24:20immédiatement
24:21en fait même
24:22puisque dès samedi
24:24le parti Vox
24:25a organisé un rassemblement
24:26dans la ville
24:26sous le slogan
24:27défend-toi
24:28de l'insécurité
24:30et le président régional
24:31du parti Vox
24:33a déclaré
24:33je cite
24:34nous ne voulons pas
24:35de gens comme ça
24:35dans nos rues
24:36et dans notre pays
24:36nous allons tous
24:37les expulser
24:38il n'en restera pas un
24:40vous imaginez bien
24:41que de tels propos
24:42ont déclenché
24:43de vives polémiques
24:44dans les rangs
24:45de la gauche espagnole
24:46un porte-parole
24:46de Podemos
24:48a dénoncé
24:48je cite
24:49la chasse raciste
24:50qui se déroule
24:51à Torre Pacheco
24:52il accuse
24:53je cite encore
24:54des groupes néo-nazis
24:55et Vox
24:55d'instrumentaliser
24:56l'agression
24:57pour encourager
24:58la violence
24:58contre les populations
24:59étrangères
25:00la ministre
25:01de gauche
25:02de la jeunesse
25:03s'est aussi exprimée
25:04et elle a dénoncé
25:05je cite
25:06l'ultra droite
25:06et la droite
25:07désignent des cibles
25:08leur nervie
25:09passe à l'acte
25:10est-ce qu'on peut faire
25:11un lien entre ces émeutes
25:12et celles qu'on avait vues
25:13en Angleterre
25:14il y a quasiment un an
25:15l'été dernier
25:15il y a quasiment pile un an
25:17on peut le faire
25:18effectivement
25:18vous avez raison
25:19souvenez-vous
25:19donc c'était en juillet 2024
25:21un homme de 18 ans
25:23d'origine rwandaise
25:24avait sauvagement
25:25poignardé
25:26trois fillettes
25:27elles étaient âgées
25:28de six ans à peine
25:29il en avait blessé
25:30huit autres
25:31ses enfants
25:32très jeunes enfants
25:33ses jeunes fillettes
25:34étaient en train
25:35de prendre des cours de danse
25:36dans leur salle de danse
25:37à Southport
25:38c'est dans le nord-ouest
25:38de l'Angleterre
25:39l'abjection
25:40de cette attaque
25:42avait suscité
25:42une vague immense
25:44de contestation
25:45de contestation aussi
25:47de la politique
25:48migratoire britannique
25:49et le mouvement
25:50avait très vite dégénéré
25:51il s'était rapidement
25:52transformé
25:53en manifestations
25:55et des manifestations
25:56parfois violentes
25:57contre les immigrés
25:58présents à Southport
25:59et ses environs
26:00on se souvient
26:01d'un hôtel
26:02hébergeant
26:02des demandeurs d'asile
26:04qui avaient notamment
26:04été pris pour cible
26:05les manifs avaient duré
26:06plusieurs jours
26:07et des dizaines d'hommes
26:08avaient été arrêtés
26:10manu militari
26:11traduits devant la justice
26:12et condamnés
26:13à de la prison ferme
26:14de façon tout aussi
26:15expresse
26:16le premier ministre
26:17Kerr Starmer
26:19avait alors promis
26:20je cite
26:21les auteurs de ces violences
26:23regretteront
26:23d'avoir participé
26:25à ces désordres
26:25je me permets
26:27de faire une remarque
26:28de faire remarquer
26:30que cette diligence
26:31et ce ton martial
26:32n'ont jamais été appliqués
26:34pour les auteurs
26:35des viols collectifs
26:36sur mineurs
26:37à Rotterdam
26:38qui ont fait
26:39au bas mot
26:391400 victimes
26:41les membres
26:41de ce réseau
26:42pédocriminel
26:43d'origine pakistanaise
26:44ont sévi
26:45des années 1980
26:46aux années 2010
26:48et ils sont toujours
26:49dans la nature
26:50quelque part
26:50en Grande-Bretagne
26:51on se doit
26:53de condamner la violence
26:54et je veux terminer
26:54et insister sur ça
26:55on doit condamner
26:57toutes les violences
26:57et on doit même
26:58s'y opposer
26:59avec fermeté
26:59toutefois
27:01ça ne doit pas
27:01nous empêcher
27:02de s'interroger
27:03et de questionner
27:05le désœuvrement
27:06de ces peuples
27:06européens
27:07qui appellent à l'aide
27:08face à ces vagues
27:09de flux migratoires
27:11incontrôlables
27:12et qui ont
27:12on le voit malheureusement
27:13souvent
27:13des conséquences
27:15tragiques
27:15et dramatiques
27:16ces peuples européens
27:17appellent à l'aide
27:18ils ne sont pas
27:18entendus
27:19par leurs dirigeants
27:21que peuvent-ils faire
27:22quand même
27:24la voix des urnes
27:25n'est pas entendue
27:26je pose la question
27:27à titre personnel
27:28pour l'heure
27:28je n'ai pas de réponse
27:29merci beaucoup
27:30Jonathan Sixou
27:31ce que je vous propose
27:32c'est qu'on va marquer
27:32une petite pause
27:34dans ce face à l'info
27:35et on revient
27:36avec mes invités
27:36on débattra justement
27:37de votre édito
27:38restez avec nous
27:39à tout de suite
27:40sur CNews
27:41de retour pour la deuxième partie
27:45de ce face à l'info
27:46on va faire un petit tour de table
27:48sur justement l'édito
27:49que vous avez porté
27:49Jonathan Sixou
27:50on a vu un certain nombre
27:51d'exemples
27:52Céline
27:52on a reparlé notamment
27:53de l'Angleterre
27:54on voit à chaque fois
27:55la même chose qui se passe
27:56des pays
27:56qui ont eu une politique
27:58migratoire
27:58qu'on peut qualifier de laxiste
28:00qui pendant des années
28:00se sont félicités
28:01notamment c'est le cas
28:02en Angleterre
28:03d'avoir une société
28:03très diverse
28:05très multiculturelle
28:06mais qui réagissent
28:07souvent trop tard aussi
28:08quand la réalité
28:10explose un peu
28:11devant eux
28:11avec des habitants
28:12qui finissent par se faire justice
28:13eux-mêmes
28:14vous aviez raison de rappeler
28:15d'ailleurs qu'on dénonce
28:15évidemment ces violences
28:16mais c'est les habitants
28:17qui prennent conscience
28:18du ras-le-bol
28:19avant leur politique
28:20finalement
28:20En fait c'est un peu
28:22l'impasse du multiculturalisme
28:23c'est-à-dire qu'à la fin
28:25ça équivaut à avoir
28:26deux types de communautés
28:27avec chacune leurs règles
28:29et leur façon d'être au monde
28:30sur le même territoire
28:32et à partir du moment
28:33où les choses évoluent
28:34comme cela
28:35soit vous avez finalement
28:36une répartition
28:37des rôles très clairs
28:38vous avez un dominant
28:39et un dominé
28:40autrement dit
28:41une majorité
28:41et une minorité
28:42et je ne sais pas
28:44si ça se passe bien
28:45mais en tout cas
28:46les choses sont stables
28:47soit vous êtes
28:48à un moment
28:49où effectivement
28:49on arrive
28:50à un nombre
28:53qui devient
28:54signifiant pour la minorité
28:56vous n'avez donc plus
28:57de règle qui est évidente
28:59sur le territoire
29:00il y a de la tension
29:01entre les deux communautés
29:02et la question
29:03est assez rapidement
29:04de savoir
29:05qui va être le dominant
29:06et c'est là
29:07qu'on passe de côte à côte
29:08à face à face
29:09mais c'est inscrit
29:11dans le processus
29:12lui-même
29:13c'est encore plus violent
29:14en Angleterre
29:15parce que
29:16ce multiculturalisme
29:18est théorisé
29:19est mis en place
29:20et que de fait
29:21il y a une rupture
29:22dans l'égalité
29:23y compris par rapport
29:24à la loi
29:25et par rapport
29:26à la façon
29:26dont on est traité
29:27devant la loi
29:28et quand on sait
29:30ce qui s'est passé
29:30en Angleterre
29:31l'endroit où les émeutes
29:32ont eu lieu
29:32c'est aussi
29:33dans la même sphère
29:35que là où on a nié
29:36ce qui avait été fait
29:38aux jeunes femmes blanches
29:39et pourquoi est-ce que
29:40ça a été nié
29:41pour deux raisons
29:42parce que si vous êtes blanc
29:43vous êtes de fait dominant
29:44donc vous ne pouvez pas
29:45avoir la compassion générale
29:48et deuxièmement
29:49parce que les agresseurs
29:50eux appartenaient
29:51aux opprimés de la terre
29:53donc il ne fallait pas
29:55les accuser
29:56et faire preuve
29:57avant tout de racisme
29:58dans ces histoires-là
29:59il n'y a plus aucune quête
30:00de la vérité
30:01la réalité n'existe plus
30:03et ça rend les gens fous
30:05et ça aboutit
30:06à des déchaînements
30:07de violences
30:08Je vous sentais sceptique
30:09au début de la réponse
30:10de Céline
30:10Je suis plus convaincu
30:11à la fin
30:11parce qu'effectivement
30:12quand Céline Pina
30:13commence à parler
30:13du procès du multiculturalisme
30:15j'ai l'impression
30:15qu'on est un petit peu hors sujet
30:16et je ne me fais aucune illusion
30:17sur la difficulté
30:20qu'une société multiculturelle
30:21a à faire régner
30:22une égalité de fait
30:24entre les communautés
30:25et une harmonie pacifique
30:26mais là ici
30:26il s'agit en plus
30:27mais comme Céline l'a rappelé
30:28par la suite
30:29d'un déni de justice
30:30qui est pointé du doigt
30:31et que l'on peut voir
30:32aussi dans d'autres domaines
30:34qui ne concernent pas simplement
30:35la mensuétude
30:36que Céline Pina a très bien décrite
30:37à l'égard des immigrés
30:38perçus comme les derniers
30:39damnés de la terre
30:40et on voit aussi
30:41de façon générale
30:42l'affaiblissement
30:43des systèmes juridiques
30:45et notamment
30:45le laxisme pénal
30:46qui s'impose
30:47en France
30:48on le sait bien
30:48mais aussi dans d'autres pays
30:49et notamment en Espagne
30:50sous le régime socialiste
30:52et cet affaiblissement
30:53de la justice pénale
30:54qui fait régner
30:55une insécurité de fait
30:56pour les autres habitants
30:57crée en retour
30:58une tentation
30:59non seulement
31:00de repli communautaire
31:01mais aussi d'autodéfense
31:02que moi je vois monter
31:03avec une inquiétude
31:04toute particulière
31:05je me félicite
31:06d'appartenir
31:06à une société
31:07beaucoup plus paisible
31:08que la société américaine
31:10et qui a par exemple
31:11beaucoup moins
31:11qui est beaucoup moins portée
31:13sur le recours aux armes
31:14l'idée qu'au fond
31:15c'est aux citoyens
31:16de se défendre
31:17en premier lieu
31:18je m'inquiète
31:19de voir
31:20qu'un certain nombre
31:21de nos concitoyens
31:22sont tentés
31:23par le modèle américain
31:24dont on voit bien
31:25qu'il ne garantit pas plus
31:26la sécurité des citoyens
31:28que notre propre modèle
31:29mais c'est vrai
31:29que quand la justice
31:30n'est pas suffisamment sévère
31:32avec les coupables
31:33les meurtriers
31:33et lorsque au fond
31:34tous les citoyens
31:35ont l'impression
31:35d'être en danger
31:36cette idée
31:37qu'il faille se faire justice
31:38soi-même
31:38est la conséquence logique
31:40moi je le vois
31:40on le mesure en France
31:41avec un indicateur
31:42très simple
31:42vous avez des sondages
31:43d'opinion depuis
31:43l'abolition de la peine
31:44de mort
31:44qui demandent
31:45à échéance régulière
31:46si les français
31:47souhaiteraient son rétablissement
31:48dans les années
31:49qui ont suivi
31:50alors même que les français
31:51étaient majoritairement
31:51contre son abolition
31:52dans les années
31:53qui ont suivi l'abolition
31:54l'opinion s'est rangée
31:55au fond
31:56à la cause de Badinter
31:57et a été acquise
31:58à l'idée qu'au fond
31:58nous étions une société
31:59plus civilisée
32:00dès lors que nous acceptions
32:01de renoncer
32:02à cette forme de vengeance
32:03mais à mesure que depuis
32:04dans le débat public
32:05s'est installée l'idée
32:07que nous n'étions plus
32:07tout à fait en sécurité
32:08parce que la justice
32:09nous mettait en danger
32:10par son laxisme
32:11on voit monter de nouveau
32:12et ce soit aujourd'hui
32:14majoritaire dans de nombreux sondages
32:15la volonté de rétablir
32:16la peine de mort
32:17c'est un indicateur
32:18comme un autre
32:18et ces émeutes tragiques
32:19en Espagne en sont un aussi
32:21du sentiment qu'ont
32:22les sociétés européennes
32:23de n'être plus assez défendues
32:24avec toujours aussi
32:25Philippe David
32:26cette logique de gouvernement
32:27parfois qui se disent
32:28il faut qu'on change
32:30totalement de virage
32:31sur la politique migratoire
32:32mais souvent
32:33quand les gouvernements
32:34en prennent conscience
32:34il est déjà trop tard
32:35c'est-à-dire que certes
32:36vous dites
32:37on ne va plus accueillir
32:38déjà souvent
32:38ce n'est pas vous
32:39qui est décidé réellement
32:39et puis surtout
32:40reste la question
32:41de ceux qui sont déjà sur place
32:42et que vous avez accueillis
32:43de fait
32:43c'est clair
32:44on prenait tout à l'heure
32:45l'exemple du gouvernement britannique
32:46de Keir Starmer
32:47qui est socialiste
32:48donc travailliste
32:49il tient des propos
32:50sur l'immigration
32:51récemment
32:52qui en France
32:53le ferait qualifier
32:54de droite extrême
32:55voire d'extrême droite
32:56oui c'est la même chose
32:56au Danemark
32:57mais le surplus
32:59le seuil de tolérance
33:02est dépassé
33:03disait François Mitterrand
33:04en 1989
33:05je crois
33:06j'ai un petit doute
33:07sur la date
33:08mais je crois que c'est en 89
33:09et évidemment
33:10François Mitterrand
33:11président socialiste
33:13faut-il le rappeler
33:14même si certains disent
33:15que c'était un homme de droite
33:16et les gens ont compris
33:18que voter
33:19ça ne servait à rien
33:19alors c'est pour ça
33:20qu'on voit en Espagne
33:21où l'extrême droite
33:22avait disparu
33:23depuis la mort de Franco
33:24c'est-à-dire il y a 50 ans
33:26il y a un parti
33:26qui s'appelle Vox
33:27qui est en train de monter
33:28notamment en Andalousie
33:30où il y a
33:31beaucoup
33:31beaucoup de personnes
33:32issues de l'immigration
33:33en Angleterre
33:35l'ex-parti pro-Brexit
33:37le parti de Nigel Farage
33:39qui maintenant
33:40comme le Brexit est fait
33:42il ne va plus faire campagne
33:42sur le Brexit
33:43qui prend clairement
33:44position contre l'immigration
33:46est en train de monter
33:47mais moi
33:48pour conclure
33:49ça me rappelle une chose
33:50il y a une journaliste
33:51qui avait osé tweeter
33:53que la France
33:53était un pays
33:54de racistes dégénérés
33:56vous voyez
33:56quand on voit
33:57ce que les français
33:57ont subi
33:58entre les meurtres au couteau
34:00de gamins
34:01par des personnes
34:01qui étaient
34:02ou suite à des viols
34:03comme Philippines
34:04par des personnes
34:05qui étaient sous OQTF
34:06ou le nombre
34:07d'attentats
34:07que nous avons subis
34:08même si l'Espagne
34:09en a subi
34:09je pense notamment
34:10au 11 mars 2004
34:11avec l'attentat
34:12qui avait fait
34:13plusieurs dizaines de morts
34:14dans la gare d'Atocha
34:15permettez-moi
34:16de vous dire une chose
34:16ça prouve
34:18que les français
34:19ne sont pas
34:20mais pas du tout
34:20un peuple raciste
34:21parce qu'ils n'ont jamais eu
34:22une réaction violente
34:23malgré tout ce qu'ils ont subi
34:25On va parler maintenant
34:26un petit peu
34:27ou continuer
34:27à parler d'ailleurs
34:28d'international
34:29avec vous
34:30Céline Pina
34:30je le disais
34:31dans le sommaire
34:32on va se demander
34:33si les Etats-Unis
34:33sont de nouveau
34:34les gendarmes du monde
34:35on voit l'annonce
34:36de la livraison
34:37de matériel militaire
34:38important à l'Ukraine
34:39elle a été faite
34:40par Donald Trump
34:41qui montre en tout cas
34:42sa volonté d'agir
34:43sur le plan international
34:44après America's First
34:45le deuxième mandat
34:46de Donald Trump
34:47replace donc
34:48l'Amérique
34:48au rang de gendarme
34:50du monde
34:50n'est-ce pas Céline ?
34:51Oui
34:51Donald Trump a pourtant
34:53souvent déclaré
34:54avoir été élu
34:55pour faire la paix
34:55on lui prête même
34:56le dessin de guigner
34:58le prix Nobel
34:59pour autant
35:00il s'est montré
35:01extrêmement déterminé
35:02quand il s'agit
35:02de soutenir Israël
35:04face à l'Iran
35:05en envoyant
35:06les bombardiers B2
35:07détruire les installations
35:08nucléaires
35:09il a soutenu son allié
35:10sans se laisser troubler
35:12par la campagne
35:12autour d'un génocide
35:14des Gazaouis
35:15alimenté par le Hamas
35:16et il a été d'ailleurs
35:17un des rares dirigeants
35:18européens ou occidentaux
35:20à tenir cette ligne
35:22donc sa récente décision
35:23finalement à propos
35:24de l'Ukraine
35:25s'inscrit dans cette continuité
35:27mais alors
35:27pourquoi ce revirement ?
35:29parce qu'on avait plutôt
35:29tendance à penser
35:30qu'il avait une posture
35:31assez isolationniste
35:32notamment pendant la campagne
35:33de son premier mandat
35:34et bien parce que
35:35Donald Trump
35:35est avant tout
35:36un homme pragmatique
35:37c'est un homme d'affaires
35:38et il a compris
35:39qu'une Amérique
35:40dominante économiquement
35:42n'est pas une Amérique
35:43repliée sur elle-même
35:44en fait la puissance
35:45économique américaine
35:47s'appuie sur sa puissance
35:48militare ou industrielle
35:50sur son statut
35:51de protecteur supposé
35:53ou d'ennemi potentiel
35:55dangereux
35:55d'ailleurs
35:56quand on regarde
35:57la menace de Trump
35:58elle ne se cantonne pas
35:59à la fourniture d'armement
36:01il va très rapidement
36:02assortir ses menaces
36:04d'une promesse
36:05d'une augmentation
36:06de 100% des doigts de douane
36:08pour les alliés de la Russie
36:10et de la même manière
36:11il met une pression
36:12en donnant en fait
36:13des délais
36:14pour passer à l'acte
36:17et comment croyez-vous
36:18que l'Amérique réussisse
36:19à exercer finalement
36:20ce qu'on appelle
36:21le droit extraterritorial
36:22autrement dit
36:24comment est-ce qu'elle réussit
36:25à imposer ses règles
36:26en dehors de son territoire
36:28si ce n'est parce qu'elle
36:29s'est mobilisée
36:30tous les atouts
36:31de sa puissance
36:32et que l'atout militaire
36:33en fait partie
36:34mais elle n'a pas que ça
36:35elle a le dollar
36:36elle a la force commerciale
36:38elle a l'influence culturelle
36:39et le dollar
36:41c'est pas
36:41j'allais dire
36:42son moindre
36:43potentiel
36:44la monnaie américaine
36:45est le support
36:46des échanges commerciaux
36:47c'est pour ça
36:48qu'en fait
36:48une partie du déficit
36:50commercial
36:50de l'Amérique
36:51n'est pas du tout
36:52le sien
36:53il est lié au fait
36:54qu'elle doit supporter
36:56un volume d'échanges
36:57lâchement supérieur
36:58à sa sphère de production
36:59de fait
37:00elle ne peut pas avoir
37:01une balance
37:01commerciale
37:03équilibrée
37:04ce qui ne veut pas dire
37:05que le son des équilibres
37:06n'est pas des racines
37:08inquiétantes quand même
37:09mais en tout cas
37:10c'est pas ça
37:11qui peut le faire chuter
37:12parce qu'on a absolument
37:13besoin du roi dollar
37:15et ça explique
37:16la puissance
37:17de frappe financière
37:18de l'Amérique
37:19et pourquoi
37:20ces oucazes
37:20finalement
37:21sont écoutés
37:22quand bien même
37:22ils font couiner
37:23à travers le monde
37:24mais comme l'actualité
37:26vient de le montrer
37:26elle reste vraiment
37:28le gendarme du monde
37:29c'est la seule
37:30qui puisse parler
37:31de haut
37:31à Vladimir Poutine
37:33c'est la seule
37:34qui peut rabattre
37:35le caquet de l'Iran
37:36sans susciter
37:37de protestations
37:38autres que formelles
37:39parmi tous les gens
37:41qui ont intérêt
37:42à ce que personne
37:43ne vient mettre le nez
37:44dans leurs affaires
37:45donc elle demeure
37:46de ce fait
37:46le bouclier d'un Occident
37:48qui en croyant tirer
37:49les dividendes
37:50de la paix
37:51en fait s'est placé
37:51en situation de faiblesse
37:53et pire encore
37:54de dépendance
37:56et à noter toujours
37:57dans le sens
37:58du retour de l'Amérique
37:59sur la scène internationale
38:00que le ton de Donald Trump
38:02a aussi changé
38:02vis-à-vis de l'OTAN
38:03il lui reconnaît
38:04aujourd'hui
38:05une utilité
38:06alors bien sûr
38:06c'est pour dire
38:07que c'est grâce
38:08à son leadership à lui
38:09si l'OTAN
38:10n'est plus
38:11quelque chose
38:12d'insignifiant
38:12mais c'est aussi
38:14une façon de revenir
38:15dans le jeu international
38:17après s'être montré
38:18extrêmement critique
38:20sur tout ce type
38:21d'organisme
38:21donc cette force
38:22de la domination
38:23financière
38:25économique
38:25militaire
38:26peut rendre
38:27l'Amérique
38:28grande à nouveau
38:29et en affirmant
38:30son absence de crainte
38:31du rapport de force
38:32Donald Trump
38:33envoie deux messages
38:35qui sont essentiels
38:36non seulement l'Amérique
38:37est de retour
38:38mais elle acte
38:39le nouvel état des lieux
38:40des relations internationales
38:42elle n'est pas du tout
38:43naïve
38:44ce qu'elle dit
38:45de façon très claire
38:46c'est qu'il y a une montée
38:47de l'impérialisme russe
38:49une montée de la menace
38:50iranienne
38:50une montée de l'antisémitisme
38:52qui accompagne
38:53celle de l'islamisme
38:54et Donald Trump
38:55regarde ça en face
38:56et il n'hésite pas
38:57à en tirer
38:58les conséquences
38:59à établir le rapport
39:00de force
39:00et il le fait
39:02jusqu'à présent
39:03sans être emporté
39:04par un discours messianique
39:06public extrêmement fort
39:08ce qui n'était pas évident
39:09au départ
39:10et c'est ça
39:11qui rend Donald Trump
39:12extrêmement populaire
39:13hors de nos frontières
39:14parce qu'il incarne
39:16finalement
39:16le retour du politique
39:18à la fois dans la capacité
39:19à affronter
39:20une menace extérieure
39:21à faire face
39:22à l'inconnu
39:23mais il a aussi
39:24la figure du sauveur
39:26parce que son intervention
39:27change la donne
39:28et on l'a vu
39:29notamment avec l'Iran
39:31donc il représente
39:32la fin
39:33de l'impuissance politique
39:34le problème
39:35c'est que la versatilité
39:37de l'homme
39:37son caractère
39:38à la fois calculateur
39:40et exalté
39:41rendent cet investissement
39:42quand même
39:43extrêmement risqué
39:44on n'est pas
39:45sur du placement
39:45de père de famille
39:46disons-le tout de suite
39:48et donc en faire
39:49un champion
39:49du redressement
39:50civilisationnel
39:51se heurte
39:52à un discours
39:53et à un comportement
39:54populiste
39:55qui en est souvent
39:56la négation
39:56malgré tout
39:57c'est à dire ?
39:58et bien notre tradition
40:00s'appuie finalement
40:01sur une civilisation
40:03humaniste
40:03qui vise à ce que
40:04les sociétés politiques
40:06humaines
40:06soient gouvernées
40:07le plus possible
40:08par la raison
40:09et qui mise
40:10sur la capacité
40:11de l'homme
40:11à s'accorder
40:12sur l'intérêt général
40:13pour forger
40:14finalement
40:15des règles communes
40:16mais ce système
40:17va demander
40:17aux représentants
40:18élus finalement
40:19de mettre en avant
40:20leurs fonctions
40:21plus que leur nature
40:22autrement dit
40:23ils sont au service
40:24du bien commun
40:25et pas de leur passion
40:26personnelle
40:27quand bien même
40:27ils ont réussi
40:28à entraîner des gens
40:29à l'intérieur de celle-ci
40:30de la même façon
40:32on demande aux citoyens
40:33aussi de dépasser
40:34leur particularisme
40:35pour essayer
40:36d'arriver à rencontrer
40:38l'intérêt de l'autre
40:39ça demande quand même
40:41un certain niveau
40:41d'éducation
40:43or outre que
40:44Donald Trump
40:45est en fait sujet
40:45aux emportements
40:46violents
40:47et aux revirements
40:48successifs
40:49sa communication
40:50elle fait plus souvent
40:52appel au cerveau reptilien
40:53qu'à la possibilité
40:55d'une intelligence
40:56collective
40:56et d'ailleurs
40:57il a un discours
40:58qui infantilise
40:59énormément son public
41:00donc sa parole
41:01est rarement
41:02à la hauteur
41:02de ce que l'on est
41:03en droit d'attendre
41:04d'un président
41:05de la plus grande
41:06puissance mondiale
41:07et sa manière
41:08non-protocolaire
41:09on va dire
41:10pour être très très euphémique
41:11d'utiliser Twitter
41:13ou de s'adresser
41:14j'allais dire
41:15à ses homologues
41:16on a vu quand même
41:17des scènes
41:18à l'intérieur
41:19du bureau Oval
41:20notamment avec Zelensky
41:22qui était quand même
41:22extrêmement choquante
41:23donc l'homme agit
41:25c'est sûr
41:26il crée des turbulences
41:27il peut amener
41:27du changement
41:28mais vers quel système
41:30stable compte-t-il aller
41:31est-ce que tout
41:33peut faire l'objet
41:33d'un deal
41:34et de quoi
41:35finalement est-il
41:35le champion
41:36est-ce que Donald Trump
41:37serait plus proche
41:38d'Emmanuel Macron
41:39que ne le pense
41:40ce qu'il fait rêver
41:40non
41:41sur ce point
41:42il ne se trompe
41:43quand même pas
41:43Donald Trump
41:45a bien une ligne
41:45directrice
41:46mais en matière
41:48internationale
41:48elle ne paraît pas
41:49s'inscrire
41:50dans la continuité
41:51du rôle qu'ont joué
41:52les Etats-Unis
41:52notamment après
41:53la seconde guerre mondiale
41:54en fait elle témoigne même
41:56d'une rupture profonde
41:58dans la vision
41:58de ce rôle-là
41:59c'est une rupture
42:00qui date un petit peu
42:02d'avant Trump
42:02mais il lui donne vraiment
42:03toute sa dimension
42:04l'Amérique de l'après-guerre
42:06on s'en souvient
42:06c'est une Amérique triomphante
42:08c'est une Amérique leader
42:09elle est sûre de ses valeurs
42:10et elle veut jouer un rôle
42:12qui est à la fois idéologique
42:13et moral
42:13dans un monde
42:14en pleine croissance économique
42:16et qu'elle voit
42:17voué à la prospérité
42:19et à la démocratie
42:20mais hélas
42:21entre-temps
42:22le code a changé
42:23la défense de la démocratie
42:25maintenant s'est attaquée
42:26en tant que néocolonialisme
42:27la stabilisation
42:29de l'ordre mondial
42:30elle se fait
42:30au prix de désordres
42:32régionaux
42:33mais qui ont des conséquences
42:34de plus en plus globaux
42:35et la mondialisation
42:37exacerbe
42:38les conflits culturels
42:39et les inégalités économiques
42:41la promesse
42:41n'a pas été réalisée
42:43donc l'Amérique
42:44s'est repliée
42:44sur ses bases
42:45notamment depuis
42:46le 11 septembre
42:46et depuis la tentative
42:48en fait
42:48de Bush
42:49de remessianiser
42:50un petit peu
42:51ce message-là
42:52et aujourd'hui
42:53elle est certes
42:54de retour
42:55mais elle va plus
42:57refléter la personnalité
42:58extrêmement autocratique
43:00et peut-être
43:01impulsive
43:02de Donald Trump
43:03qu'elle ne s'appuie
43:04sur une doctrine
43:05claire
43:06défendue
43:07et j'allais dire
43:07partagée
43:08finalement
43:09donc dans un monde
43:10perçu comme une compétition
43:12darwinienne
43:13entre nations
43:14la politique étrangère
43:16de Trump
43:16elle est avant tout
43:17transactionnelle
43:18et unilatéraliste
43:19elle avance
43:20deal par deal
43:21au gré des événements
43:22et elle n'a pas vocation
43:23à créer un ordre stable
43:25et un ordre même partagé
43:27son objectif
43:28c'est de préserver
43:29la position dominante
43:30des Etats-Unis
43:31et d'ailleurs
43:32on le voit
43:33il n'use pas de son poids
43:34il pourrait réformer
43:35par exemple l'ONU
43:36c'est vrai que l'ONU
43:37est dans une dérive
43:37qui est réelle
43:38il se trouve que
43:39les Etats-Unis
43:40ont suffisamment de poids
43:41pour pouvoir rappeler
43:42à l'ordre
43:42un certain nombre
43:43d'organismes internationaux
43:44mais outre le fait
43:46que les Etats-Unis
43:47peuvent résister
43:48à la brutalisation
43:49du monde
43:49aujourd'hui
43:51ils ne luttent pas
43:52contre le sud global
43:53tout simplement
43:54parce qu'en fait
43:55ils pensent que
43:55cette situation
43:56ne change rien
43:57ce qu'on a perdu
43:58c'est l'idéal universaliste
44:00or pourquoi s'intéresser
44:02à ce type d'institution
44:04si vous n'avez pas
44:05un idéal universaliste
44:06qui vous laisse à penser
44:07que malgré tout
44:08vous pouvez discuter
44:10d'un certain nombre
44:10de choses
44:11vous mettent d'accord
44:12sur un certain nombre
44:14de lignes rouges
44:14à ne pas franchir
44:15mais en fait
44:16cette quête
44:17de stabilité mondiale
44:18aujourd'hui
44:18elle n'existe plus
44:20parce qu'on se projette
44:21tous dans un monde
44:22instable
44:22dans lequel
44:23il n'y a plus
44:23d'universalité
44:24et où la quête
44:26du commun
44:26est vue comme
44:27une amputation
44:28de sa capacité
44:29à être
44:29et de son pouvoir
44:31éventuel
44:32de domination
44:33ça n'aide pas
44:34à trouver
44:35un chemin collectif
44:36et surtout
44:36on imagine
44:37que ce monde
44:37instable
44:38déclenche forcément
44:39des appétits
44:39oui
44:40on a bien vu
44:41que Vladimir Poutine
44:43avait extrêmement envie
44:44d'être le parrain
44:45de ce monde
44:46en décomposition
44:47recomposition
44:47et il a créé
44:49les BRICS
44:50et notamment
44:51il a voulu faire
44:52également
44:53de la monnaie russe
44:55une monnaie
44:55qui puisse être
44:56une monnaie
44:56d'échanges internationaux
44:57là-dessus
44:58il a échoué
44:59et là où Donald Trump
45:01a quand même redoré
45:02l'image de l'Amérique
45:03en en faisant
45:04une force
45:05qui compte
45:06et qui peut changer
45:07la donne
45:07on a vu
45:08au contraire
45:09Vladimir Poutine
45:11s'enlisait
45:12en Ukraine
45:12et montrait
45:13exactement
45:13les mêmes défauts
45:15que ce qu'on a pu
45:15reprocher au stalinisme
45:17autrement dit
45:18là où l'Amérique
45:19en plus a fait
45:20une démonstration
45:21de sa capacité
45:22technologique
45:23lui paraît reproduire
45:25ce que l'on avait vu
45:26par exemple
45:27dans la guerre
45:30la deuxième guerre mondiale
45:31où finalement
45:31il se moquait
45:32complètement
45:32du nombre
45:33de morts
45:34du nombre
45:34de ces soldats
45:35sacrifiés
45:36et que le nombre
45:37suffisait
45:37à la fin
45:38a emporté
45:39la victoire
45:40exactement
45:41ce qui fait
45:42qu'il est difficile
45:43de se ranger
45:44complètement
45:45derrière
45:45Vladimir Poutine
45:46là où aujourd'hui
45:47l'Amérique
45:48retrouve quand même
45:49une force
45:49d'attractivité
45:50Merci beaucoup
45:52Céline Pina
45:52en un mot rapide
45:53Jonathan Sixo
45:54avant de passer
45:55au dernier réto
45:56de Philippe
45:56c'est vrai qu'on voit
45:57ce Donald Trump
45:58qu'on imaginait
45:59très très tourné
46:00uniquement à l'intérieur
46:01de ses frontières
46:01qui en fait
46:02est partout
46:03aussi à l'extérieur
46:03l'un n'empêchant pas
46:04l'autre
46:04je vous l'accorde
46:06Et ce qui est marquant
46:06dans l'affaire
46:08et dans les aventures
46:09dans lesquelles
46:09il engage les Etats-Unis
46:10c'est que malgré tout
46:11il ne perd pas sa base
46:12et c'est ça qui est
46:14assez intéressant
46:14à observer
46:15c'est que
46:15et alors qu'il le fait
46:17comme Céline vient de nous le dire
46:18à peu près le contraire
46:19de ce pour quoi
46:20il a été élu
46:20et bien
46:21ces militants
46:22ne se sentent pas trahis
46:23et ça c'est un
46:24c'est un sérieux génie politique
46:27mine de rien
46:27Un mot rapide
46:29On a vu quand même
46:29au moment où il a frappé l'Iran
46:31qui a eu
46:31chez vraiment
46:32la tendance maga
46:33de la droite trumpiste
46:34un mouvement de protestation
46:35qui a été assez incarné
46:36par Tucker Carlson
46:37qui s'est fait un peu
46:39le porte-voix
46:39de cette contestation
46:41et quand même
46:42à la fin
46:43la question qui va se jouer
46:44c'est
46:44quelle fidélité
46:45est-ce que Donald Trump
46:46préfère
46:47celle de l'establishment
46:48ou celle au contraire
46:49de la base
46:49venue de l'alt-right américaine
46:51qu'il a en grande partie
46:52fait élire
46:52Oui c'est vrai
46:53Allez pour ce dernier édito
46:54avec vous
46:55Philippe
46:56on va parler du baccalauréat
46:58dont les résultats
46:59vous laissent rêveur
47:00cher Philippe
47:00Oui Elodie
47:01un baccalauréat
47:02qui est un vieux souvenir
47:03pour Moutou
47:03sur ce plateau
47:04je crois même bénéficier
47:05du droit d'Ainès
47:06puisque cela fait 41
47:07Oui parler pour vous
47:08merci
47:08puisque cela fait 41 ans
47:11que j'ai passé
47:11réussi le mien
47:12les deux dernières épreuves
47:14marquant pour moi
47:15un jour béni
47:16puisque c'était le mercredi 27 juin 1984
47:19et que ce soir-là
47:19la France a été championne d'Europe
47:21de football
47:21pour la première fois
47:22un baccalauréat
47:24qui cette année-là
47:25avait vu 65,1% des élèves
47:27reçus au bac général
47:28et 60,9% au baccalauréat technique
47:32on ne disait pas technologique
47:33à l'époque
47:33pour un taux de réussite global
47:35de 63,2%
47:37le bac professionnel
47:40n'existait alors pas
47:41mais quittons ce baccalauréat ringard
47:43puisqu'il était difficile à obtenir
47:45pour revenir à 2025
47:46cette année
47:47les taux de réussite
47:48n'ont rien à voir
47:49avec 96,4% au bac général
47:51plus 0,3 points sur un an
47:5391,2% au bac techno
47:55plus 0,9 points
47:57et 84,1% au bac professionnel
47:59plus 0,6 points
48:01des résultats
48:02qui laissent rêveur
48:03où on se dit que
48:04soit nous étions des élèves nuls
48:05il y a 40 ans
48:06soit le niveau du bac
48:08s'est effondré
48:08et au risque de paraître pédant
48:10je pense que c'est plutôt
48:12la seconde hypothèse
48:13qui est la bonne
48:14bien sûr
48:14si ça peut vous aider
48:15à vous rassurer
48:15ça ne m'étonne pas de vous
48:17on vous accorde le point
48:18justement comment on explique
48:19aujourd'hui ces résultats
48:20complètement mirobolants
48:21parce qu'après 1984
48:23on va être d'accord
48:24il y a 1985
48:25et que cette année-là
48:27le ministre de l'éducation nationale
48:29Jean-Pierre Chevènement
48:30fixait un cap
48:31mener 80%
48:33d'une classe d'âge au bac
48:34un objectif finalement
48:35très peu ambitieux
48:36puisqu'aujourd'hui
48:37ce sont les 91%
48:39qui sont franchis
48:40faisant passer l'objectif
48:41de 80%
48:42pour un objectif
48:43de petit joueur
48:44mais à quel prix ?
48:46au prix d'un effondrement
48:47du niveau du baccalauréat
48:48pour lequel tous les artifices
48:49ont été bons
48:50pour permettre
48:51à un maximum
48:51de candidats
48:52de l'obtenir
48:53le baccalauréat
48:54ancienne version
48:54où tout se jouait
48:55face à une copie
48:56pour les écrits
48:57et face à un examinateur
48:59inconnu pour les épreuves orales
49:00à Fuera
49:01pour mettre un mot
49:02qu'il valait probablement
49:03mieux éviter
49:04dans les épreuves d'espagnol
49:05que ce soit en écrit
49:06ou à l'oral
49:07on a donc mis
49:08du contrôle continu
49:09histoire de donner
49:10un avantage réel
49:11aux candidats
49:11les professeurs
49:12notant trop dur
49:13et faisant de facto
49:14baisser le taux de réussite
49:16de leur établissement
49:17au bac
49:17n'étant pas suicidaire
49:18tant pour leur établissement
49:19que pour la réaction
49:20de leur proviseur
49:21on a aussi donné
49:22des consignes
49:23de bienveillance
49:24aux correcteurs
49:24ainsi des copies nulles
49:26devenaient des copies moyennes
49:27des copies moyennes
49:27des bonnes copies
49:28et des bonnes copies
49:29des copies si excellentes
49:31qu'elles peuvent même
49:31dépasser les 20 sur 20
49:33les moyennes records
49:34dépassant ces dernières années
49:35les 21 sur 20
49:37vous avez bien entendu
49:38et justement
49:39ces fameux résultats
49:40mirobolants
49:40ont fait réagir très haut
49:42jusqu'à la ministre
49:42de l'éducation nationale
49:43Elisabeth Borne
49:44oui Elodie
49:45mais de manière surréaliste
49:46puisque la ministre
49:47de l'éducation nationale
49:48a annoncé hier
49:49qu'elle allait à la rentrée
49:50c'est-à-dire
49:51dans un mois et demi
49:52envoyer des consignes
49:53de correction
49:54aux correcteurs
49:54pour le baccalauréat
49:552026
49:56il faut être exigeant
49:58je la cite
49:59il faut être exigeant
50:00sur le niveau des élèves
50:01ce sera d'ailleurs
50:02le sens des consignes
50:04qui seront données
50:05car c'est vraiment
50:05un mauvais service
50:06qu'on rentre au bachelier
50:07en donnant l'impression
50:08qu'on peut avoir
50:09une mauvaise copie
50:10et une bonne note
50:10on ne pourra pas
50:12le reprocher à la ministre
50:13de ne pas s'y prendre
50:14à l'avance
50:15mais ce commentaire
50:16a posteriori
50:17prête franchement à rire
50:17un peu comme un entraîneur
50:19qui donnerait des consignes
50:20d'un match à un joueur
50:21dans la conférence de presse
50:22d'après match
50:22c'est a priori
50:24qu'il faut prendre les problèmes
50:25et pas a posteriori
50:26un malbien français
50:27qui touche tous les ministères
50:28depuis des lustres
50:29mais des propos
50:30qui ont un mérite
50:31qui n'ont pas été relevés
50:32par les médias
50:33ou la classe politique
50:34pour la première fois
50:35une ministre de l'éducation nationale
50:37reconnaît que le bac
50:38est selon la préférence
50:39de chacun
50:40de la monnaie de singe
50:41ou de la fausse monnaie
50:42qui n'a plus aucune valeur
50:43puisqu'on le donne
50:44à tout le monde
50:44ou presque
50:45bravo pour son courage
50:46même si je crains
50:47que ce soit plutôt
50:48une gaffe
50:48qui n'a pas été relevée
50:49cependant
50:50la ministre a tenu
50:51à rappeler
50:52que les consignes
50:52d'indulgence
50:53pour les correcteurs
50:54ne venaient pas
50:55de la rue de Grenelle
50:55le siège du ministère
50:57sans pour autant
50:58nous dire
50:58d'où elles viennent
50:59Conclusion Philippe
51:00sur ce baccalauréat
51:01Pour ceux qui pensaient
51:02que le baccalauréat
51:03avait encore de la valeur
51:04les chiffres et les propos
51:04de la ministre
51:05ont fait passer
51:06toutes les illusions
51:06la preuve
51:07il y a 50 ans
51:08pour être instituteur
51:09ou institutrice
51:10il suffisait du bac
51:11des instituteurs
51:12et institutrices
51:13qui rédigeaient
51:13les bulletins scolaires
51:14sans faute d'orthographe
51:15aujourd'hui
51:16il faut un bac
51:17plus 5
51:17pour être professeur
51:18des écoles
51:18et plus pour être prof
51:19en collège
51:20ou lycée
51:20pourtant il y a 15 ans
51:22quand mes enfants
51:22étaient collégiens
51:23ou lycéens
51:24combien de fois
51:25ai-je eu le déplaisir
51:26de voir des fautes
51:27d'orthographe
51:27dans les bulletins scolaires
51:29une chute du niveau
51:30qui explique
51:30l'effondrement de la France
51:31dans les classements
51:32internationaux
51:33PISA et TIMSS
51:34une chute du niveau
51:35qui explique
51:35le taux d'échec énorme
51:36dans l'enseignement supérieur
51:37même si effet enchaîne
51:39le niveau
51:40il y a aussi baissé
51:41un rapport de la Cour des comptes
51:42publié en mars dernier
51:43fait d'ailleurs
51:44un triste constat
51:44à ce sujet
51:45avec un chiffre emblématique
51:47en France
51:4836% seulement
51:49des étudiants
51:49obtiennent leur licence
51:50en 3 ans
51:51contre 39%
51:52en moyenne
51:52dans les pays de l'OCDE
51:53et 69%
51:55au Royaume-Uni
51:55une chute de niveau
51:57qui explique aussi
51:57le taux de chômage
51:58des moins de 25 ans
51:59en France
51:59qui était de 17,6%
52:01en mars dernier
52:03pardon
52:03plus de 3 points
52:04au-dessus
52:05de la moyenne européenne
52:06qui était à 14,5%
52:0740 ans après
52:08le vœu pieux
52:09de Jean-Pierre Chevènement
52:10de 80%
52:11d'une classe d'âge
52:11au bac
52:12est là
52:12et on voit le résultat
52:13désastreux
52:14quitte à faire
52:15il faudrait fixer
52:15un objectif à 100%
52:17et on pourrait rebaptiser
52:18le baccalauréat
52:19l'école des fans
52:20Pourquoi l'école des fans ?
52:21Parce qu'à la fin
52:22grâce à la gentillesse
52:23de Jacques Martin
52:23et de Stéphane Collarou
52:25à la tonton manéonaise
52:26tout le monde avait gagné
52:27Merci beaucoup
52:28Vous l'avez eu le bac ?
52:29Oui
52:29Je me suis demandé ça
52:31pendant tous les dits taux
52:32et vous ne l'avez pas dit
52:32je l'ai dit au début
52:33que je l'ai obtenu
52:34le 27 juin 1984
52:35Ah oui
52:36j'ai cru que c'était juste
52:36le passage des épreuves
52:39un petit mot rapide
52:40il nous reste peu de temps
52:40mais effectivement
52:42Paul Sugis
52:43ce qu'on a de cesse aussi
52:44de dire
52:44c'est que le bac
52:45c'est aussi un nivellement
52:46par le bas
52:47dès l'enfance
52:47c'est-à-dire que
52:48comme on accepte
52:49dès l'enfance
52:49beaucoup de tard
52:50quand on n'arrive plus loin
52:51Bien sûr
52:52après ce que Philippe
52:53a très montré
52:54c'est que c'est organisé
52:54c'est-à-dire qu'on fait en sorte
52:56que l'essentiel
52:57d'une classe d'âge
52:58est le bac
52:58C'est organisé pourquoi ?
52:59Parce que nous avons
53:00une économie
53:00qui a évolué
53:02qui s'est tournée
53:03vers des emplois
53:03très qualifiés
53:04qui suppose donc
53:06qu'une très grande majorité
53:07de la classe d'âge
53:07fasse des études supérieures
53:08Le problème en définitive
53:09c'est que
53:10si on avait moins de succès au bac
53:11on ne saurait pas quoi faire
53:13des élèves non bacheliers
53:14nous avons organisé
53:15notre système de production
53:16des intelligences
53:18et des savoirs
53:18de telle sorte que
53:19chacun est quasiment
53:21censé passer
53:21par l'enseignement supérieur
53:22on a sous-investi
53:23dans les autres filières
53:24et donc tout le problème vient
53:26toute la frustration
53:27même sociale
53:28qui s'installe
53:28vient du fait
53:29que nous proposons
53:30à quasiment l'ensemble
53:31des individus
53:32d'une classe d'âge
53:33d'atteindre l'élite
53:34et qu'en définitive
53:35on crée une sous-élite
53:37ou une contre-élite
53:38puisque en définitive
53:38pour les raisons
53:39que Philippe a très bien expliquées
53:40le niveau réel des personnes
53:41ne leur permet pas
53:42d'atteindre les conditions de vie
53:43d'une réelle élite
53:44avec en quelques secondes
53:46pardon il reste peu de temps
53:47je attends
53:47mais c'est vrai que
53:48ce que disait Paul par exemple
53:49on a beaucoup entendu
53:50des gouvernements
53:50dire successifs
53:51d'ailleurs
53:52il faut qu'on valorise
53:53davantage l'apprentissage
53:54les métiers
53:55qui donnent
53:55enfin les études
53:56qui donnent accès
53:57à un métier plus rapidement
53:57mais on a bien l'impression
53:58qu'aujourd'hui
53:59dans la pédagogie
53:59ou dans l'esprit des gens
54:00ça n'est pas encore assez valorisant
54:02de devenir apprenti
54:03ou d'aller vers un métier manuel
54:04pourtant il y a de l'emploi
54:05et ça permet souvent
54:06de trouver un travail
54:07bien plus rapidement
54:08quand on fait des études supérieures
54:09ça Emmanuel Macron a voulu
54:10favoriser l'apprentissage
54:12et ça a bien marché
54:13les résultats
54:13des premières années
54:14de cette politique là
54:15a donné de ses fruits
54:17mais c'est pas évident
54:18de rétropédaler
54:19après des décennies
54:20de doctrines
54:21où on vous assénait
54:22le contraire
54:23un mot très vite
54:24sur ce à quoi
54:26selon moi
54:26on assiste
54:27on assiste à la fin
54:28je pense
54:29d'une utopie géniale
54:31celle de la troisième république
54:32qui voulait que tout le monde
54:33sache lire et écrire
54:35ça a duré un siècle
54:37en gros
54:371880-1980
54:38c'était magnifique
54:40mais à quel prix
54:41ça a marché
54:42et on voit que
54:43pendant mille ans avant
54:44ça n'existait pas
54:44et peut-être que dans mille ans
54:45à venir
54:46ça ne marchera pas non plus
54:47c'est malheureux
54:49ceux qui on savait lire
54:50sauront toujours lire
54:51ceux qui sont dans un univers
54:52dans un environnement
54:53on sait lire et écrire
54:54sauront toujours lire et écrire
54:56mais ceux
54:56qui n'ont pas baigné là-dedans
54:58peut-être que
54:59malheureusement
55:00dans un avenir
55:01relativement proche
55:02puisque quand on voit aussi
55:02les chiffres
55:03de l'analphabétisation
55:05c'est dramatique
55:06on peut se dire que
55:07malheureusement
55:08on y est déjà
55:08dans cet après
55:09Merci beaucoup
55:10On termine sur une note
55:11pas très optimiste
55:12je suis désolée
55:12il faut qu'on termine
55:13l'émission
55:14parce que Thomas Bonnet
55:15et ses invités
55:16nous attendent
55:16Merci à tous les quatre
55:17d'avoir été les invités
55:19et de ce face à l'info
55:20tout de suite
55:20vous retrouvez Thomas Bonnet
55:21pour l'heure des pros 2
55:22avec ses invités
55:23je vous dis à demain
55:2414h pour 180 minutes
55:25bonne soirée sur CNews
55:26bonne soirée sur CNews
55:26Sous-titrage Société Radio-Canada
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