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Tous les soirs et pendant tout l'été, les chroniqueurs de #FacealinfoEte débattent de l'actualité du jour de 19h à 20h

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00:00Bonsoir à tous, ravie de vous retrouver pour face à l'info version été.
00:04On va commencer bien sûr les éditos dans un instant, mais d'abord le tour de l'actualité avec Maureen Vidal.
00:08Bonsoir Maureen.
00:09Bonsoir Elodie, bonsoir à tous à la lune de l'actualité.
00:12Marine Le Pen, favorable à un débat au Parlement sur la loi agricole du plomb et dénonce la propagande des gauches.
00:19Une pétition en opposition à cette loi a reçu 1,3 million de signatures.
00:23La chef des députés RN dénonce la propagande des gauches qui laisse imaginer à nos compatriotes que cette loi menace leur santé et notre environnement selon ses termes.
00:32L'ex-petit ami de Cédric Jubilard, bientôt entendu après avoir fait des révélations sur les confidences du meurtrier présumé.
00:38Ce dernier lui aurait avoué avoir tué sa femme Delphine, raison pour laquelle il est en détention et sera jugé le 22 septembre prochain.
00:45Une affaire compliquée, aucun corps n'a pour l'heure été retrouvé.
00:49Et au moins 20 morts et plus de 160 blessés au Bangladesh.
00:52Un avion de l'armée s'est écrasé sur une école à Dhaka.
00:55Une catastrophe aérienne la plus meurtrière dans le pays ces dix dernières années.
00:59Il semble qu'il ait été victime d'un problème mécanique.
01:02La cause exacte fait l'objet d'une enquête, a décrit l'armée, en incommunité.
01:07Merci beaucoup Maureen Vidal.
01:09Au sommaire de votre émission, on va d'abord parler de la situation dans un certain nombre de villes.
01:14Limoges, Béziers, Nîmes, Compiègne, entre autres des villes marquées par des violences urbaines de plus en plus fréquentes.
01:19Ce week-end notamment, elles ont été particulièrement intenses, généralement liées au trafic de stupéfiants.
01:25Peut-on y voir un retour des émeutes ?
01:27Pourquoi chaque été assiste-t-on au même phénomène ?
01:30On verra cela avec vous, Pierre-Marie Sèvres.
01:32Avec vous, Louis Morin, on va parler du budget.
01:35Alors non pas des annonces de François Bayrou, plutôt des dénits.
01:37Ce que vous appelez des dénis.
01:38Les dénis économiques, sociaux, politiques et aussi dénis moraux.
01:43On va parler notamment de la valeur travail, de l'argent magique qui n'existe plus.
01:47Ou d'ailleurs qui n'a jamais existé.
01:49Avec vous, Olivier Vial, on parlera de la libération de Georges Ibrahim Abdallah.
01:53Une libération saluée par la France insoumise comme une victoire.
01:57Il a même été comparé à Nelson Mandela par Éric Coquerel.
02:00Je rappelle quand même qu'il était condamné pour complicité d'assassinat d'un diplomate israélien et américain à Paris.
02:05Et tentative d'assassinat du consul américain à Strasbourg.
02:09Et avec vous, Philippe David, on évoquera la fracture.
02:11Que dis-je ? Le gouffre entre les élites et le peuple, entre les élites et les honnêtes gens, pour reprendre une expression à la mode.
02:18Au programme, notamment, les habitants du 6e arrondissement qui ne veulent pas d'une supérette en bas de leur immeuble.
02:24Ils craignent les pauvres pour leur sécurité.
02:26On nous parlerait de ce caprice d'enfant gâté.
02:28Face à l'info, ça commence.
02:29Et pour m'accompagner ce soir, je suis entourée de Louis Morin, Olivier Vial, Philippe David et Pierre-Marie Sèvres.
02:48Bonsoir à tous les quatre.
02:49Bonsoir.
02:49On va commencer justement avec vous, Pierre-Marie.
02:52J'ai cité un certain nombre de villes, Limoges, Béziers, Nîmes, Compiègne, avec beaucoup d'émeutes urbaines de plus en plus fréquentes.
02:59Particulièrement, d'ailleurs, depuis ce week-end.
03:01Est-ce qu'on peut y voir là un retour des émeutes ? Est-ce qu'on peut parler de cela ?
03:05Alors moi, je pense que oui.
03:08Mais ce qui me stupéfait davantage, c'est le fait qu'on en parle très peu.
03:11On en parle beaucoup trop peu.
03:13Parce que les violences urbaines qui ont lieu actuellement à Limoges, à Béziers, à Nîmes, à Charleville-Mézières, à Compiègne,
03:19sont des violences de grande ampleur et on en entend très peu parler.
03:22Et je pense que c'est pour une raison simple.
03:24C'est que malheureusement, la société française s'y est habituée.
03:27Alors cette année, c'est Limoges qui a le maillot jaune de l'insécurité,
03:30avec notamment des attaques de bandes contre des civils au hasard.
03:33Je vais vous expliquer ça un peu mieux.
03:35Alors tout a commencé lundi dernier.
03:37C'était le 14 juillet, jour de la fête nationale.
03:38Et c'est ce jour de fête, bien souvent, que la France est supposée être mise à l'honneur.
03:43C'est ce jour que choisissent bien des voyous pour attaquer la police,
03:46pour s'attaquer à l'État et à la France indirectement, voire directement.
03:50Alors à Limoges, tout a commencé dans le quartier du Val de Laurence,
03:53où une voiture a d'abord été volée, puis incendiée dans la cité.
03:58Les pompiers arrivent.
03:59Vous savez que quand les pompiers interviennent dans des cités, c'était difficile,
04:03ils sont systématiquement accompagnés de la police et des policiers.
04:06Donc c'est ce qui s'est passé, ils étaient accompagnés et ils ont été immédiatement la cible d'un guet-apens.
04:10Il n'y a pas d'autre mot.
04:11Et malheureusement, c'est habituel, il y en a quand même régulièrement.
04:13Et donc pendant une heure, des projectiles très divers, des cocktails Molotov,
04:18des cailloux, des mortiers d'artifices ont été lancés sur les policiers et sur les pompiers.
04:24Une centaine de voyous ont affronté la police pendant plus d'une heure
04:27et ils ont quand même fait deux blessés parmi la police.
04:30Et on a connu ensuite un deuxième palier.
04:32Les violences ont franchi un nouveau stade dans la nuit de vendredi à samedi,
04:36donc il y a trois jours à peine.
04:38Les voyous sont cette fois 150.
04:40Ils sont cagoulés.
04:41Alors 150 d'ailleurs, dans l'armée, ça s'appelle un escadron.
04:44On n'est plus simplement dans une bande, une vraie compagnie.
04:47Ils sont cagoulés, ils sont armés de barres de fer, de battes de baseball et de cailloux,
04:51de mortiers évidemment, c'est devenu aussi très habituel.
04:53Ils s'en prennent à la police, bien sûr.
04:54Ils font dix blessés parmi les policiers.
04:56Mais ils montent aussi carrément un barrage sur la route entre Limoges et Angoulême.
05:00Et selon le parquet de Limoges, ils ont arrêté des automobilistes.
05:04On les a arrêtés pas en leur faisant signe de la main,
05:06mais en leur tapant dessus, en tapant sur les voitures avec des battes de baseball.
05:10Et notamment, le parquet de Limoges nous dit qu'il y avait des automobilistes
05:12qui étaient accompagnés d'enfants, d'enfants mineurs.
05:15Donc il n'y a pas eu de blessés parmi les automobilistes,
05:17mais plusieurs d'entre eux sont choqués.
05:18Évidemment, ça paraît assez évident.
05:20Donc le maire de Limoges, Émile Lomberti, a évoqué une guérilla urbaine structurée,
05:24je le cite, et c'est exactement ce dont il s'agit.
05:27La situation a enfin été rétablie entre samedi et dimanche
05:29grâce à une unité d'élite de CRS spécialisée dans les émeutes,
05:32venue spécialement de Lyon.
05:34Et des épisodes, comme celui que je vous raconte là, tout à fait similaires,
05:37ont donc eu lieu à Charleville-Mézières, à Compiègne, à Béziers et à Nîmes,
05:41avec quelques variantes locales.
05:43Typiquement, le maire de Charleville-Mézières était sur le terrain.
05:46Il a été attaqué et pris pour cible en personne.
05:49Et puis, à Compiègne, ce sont des commerces et un commissariat
05:51qui ont été attaqués et pillés.
05:53Donc, on ne va malheureusement pas pouvoir envoyer les CRS
05:56dans toutes ces communes en même temps.
05:57Donc oui, moi, je trouve que la situation est très inquiétante.
05:59Alors justement, on voit la réalité de ces émeutes urbaines.
06:02Vous avez cité un certain nombre d'exemples.
06:04Pourquoi, selon vous, justement, on n'en parle pas davantage ?
06:06Vous l'avez dit au début de votre édito.
06:07Eh bien, la raison est simple.
06:09C'est que ces violences estivales, au cœur de l'été, sont devenues habituelles.
06:13Et la France entière, la société entière s'est habituée.
06:16Donc, c'est assez logique.
06:17Depuis les années 80, ça arrive, ça.
06:19Donc, si vous me permettez, je vais vous faire un bref rappel historique
06:22des violences urbaines.
06:24Alors, le premier épisode de violences estivales date de 1979.
06:28C'était à Vaud-en-Velin, donc dans la banlieue de Lyon.
06:31Et cet été-là, tout avait commencé.
06:34Il y avait un élément déclencheur.
06:35C'était un jeune de 17 ans qui avait été surpris par les policiers
06:37en train de voler une voiture.
06:39Les policiers, évidemment, le prennent en flagrant délit.
06:41Ils le poursuivent.
06:42Et le jeune se réfugie dans la cité.
06:44Et il rentre à l'intérieur de la cité.
06:46Il se réfugie dans un appartement, qui n'était même pas le sien, d'ailleurs.
06:49Et là, il a une idée complètement insensée.
06:51Il prend un tesson de bouteille et il s'ouvre le bras,
06:53en pensant que ça allait empêcher les policiers de l'interpeller.
06:57À l'époque, les policiers vivaient encore dans un pays normal.
06:59Et donc, ils l'interpellent quand même.
07:01Ils lui mettent les monottes et ils le sortent de l'immeuble.
07:04Sauf que là, grande confusion.
07:06Tous les habitants de Vaud-en-Velin se disent
07:07« Ah, mais ce sont les policiers qui l'ont blessé. »
07:11Et donc, c'est pour ça qu'ils pissent le sang.
07:13Et donc là, les policiers sont pris pour cible, très violemment.
07:16Des pompiers arrivent dans la foulée parce qu'il y a eu des incendies.
07:20Et donc, le bilan, c'est cinq policiers blessés et une voiture broulée.
07:24Deux ans plus tard, l'épisode se répète.
07:25À l'époque, ce n'était pas encore chaque année.
07:27Et donc, l'épisode suivant, c'est deux ans plus tard, mais dans des cités voisines.
07:29Donc, on commence à comprendre aussi que ce n'est pas un phénomène
07:31qui est ponctuel dû à une histoire à Vaud-en-Velin.
07:34Mais non, non, ça arrive dans d'autres cités,
07:36dans des épisodes qui n'ont pas de lien avec le premier.
07:38C'est-à-dire en 81, à Vénitieux, le quartier des Minguettes,
07:41qui était très connu, il s'est enflammé.
07:44Et là, c'est sans éléments déclencheurs précis.
07:46Donc, c'est toujours le même scénario.
07:48On vole une voiture, on fait des rodéos avec,
07:50on l'incendie, on appelle les pompiers
07:53et on a des affrontements avec la police.
07:55Et donc, c'est à partir de ces banlieues lyonnaises,
07:57c'était vraiment, ça circulait dans les banlieues lyonnaises à l'époque,
08:00c'est à partir de ces banlieues lyonnaises,
08:01notamment, que sera lanchée la fameuse marche des beurres
08:03qui fera sensation en 83, donc encore deux ans plus tard.
08:07Alors, les récurrents s'installent
08:08et rapidement, on s'habitue à voir des émeutes urbaines
08:11dans les cités lyonnaises.
08:12En 90, on a l'intifada des banlieues
08:14qui, encore une fois, touche en particulier Vaud-en-Velin
08:16où un jeune d'origine espagnole meurt en moto
08:20et on accuse la police de l'avoir percuté.
08:22Des centaines de voitures sont brûlées,
08:24donc là, c'est quand même à un autre niveau
08:25et on pille l'intermarché du coin, le supermarché,
08:28je ne sais pas quelle marque c'était.
08:30Mais jusque-là, les émeutes des cités
08:31étaient circonstrites à des banlieues lyonnaises.
08:33Il n'y avait encore, à l'époque, rien à Limoges,
08:35Compiègne et Charleville-Mézières.
08:37Mais les années 90 marquent un tournant
08:39dans l'évolution des émeutes urbaines.
08:41Les violences s'étendent.
08:42Alors, on a Paris, évidemment,
08:43puis on a Pau, Montauban, Laval
08:46et désormais, à partir des années 90,
08:48c'est tous les ans, tous les étés.
08:49Donc, tout le monde connaît la suite.
08:51On a les émeutes de 2005
08:52qui ont vraiment touché la France entière.
08:54On a les émeutes de 2023
08:55qui ont eu énormément de dégâts,
08:57qui ont touché la France entière,
08:58mais avec une seule différence,
09:00c'est que ça a touché les villes
09:01qui n'étaient pas encore trop tenues
09:02par les trafiquants de drogue.
09:04Dans les quartiers ou dans les villes
09:05où les trafiquants de drogue
09:06tenaient le terrain,
09:07il n'y a pas eu tant d'émeutes que ça.
09:08Alors qu'il y en a eu, cette fois,
09:09dans les centres-villes,
09:10à Paris, notamment, rue de Rennes.
09:12Mais malheureusement,
09:13la société française s'y habitue progressivement.
09:15Et donc, je vais vous donner un seul exemple
09:16qui montre qu'on s'est habitués
09:17à des violences tous les étés.
09:18Il y a des choses complètement dingues
09:19qu'on oublie.
09:20Le 14 juillet 2020,
09:22les pompiers dans l'Essonne
09:24sont appelés pour un feu de poubelle.
09:26Ils vont sur place,
09:26ils éteignent le feu de poubelle,
09:28ils essuient des tirs d'arme à feu.
09:30Ils étaient allés seuls, sans police.
09:32Et il y a un pompier
09:33qui a été blessé par balle à la jambe.
09:35On a tiré sur des pompiers
09:36l'arme à feu.
09:37Et qui se souvient de cette affaire ?
09:38On en a parlé dans France Bleu, vaguement.
09:41C'est tout.
09:41Donc, c'est effectivement une habitude estivale
09:44à laquelle tout le monde s'est habitué.
09:45Et donc, le quartier de Val-de-Lorrence,
09:47typiquement, c'est aussi, encore une fois,
09:48dans ces quartiers sensibles.
09:49Le quartier de Val-de-Lorrence à Limoges,
09:51dont je vous parlais,
09:52c'est le quartier chaud de Limoges.
09:54Pareil pour Pissevin à Nîmes.
09:56Pareil pour La Houlaire à Charleville-Mézières,
09:57etc., etc.
09:58Je ne vais pas vous demander
09:59de trouver seules toutes les causes,
10:01mais comment vous expliquez, justement,
10:03ces violences et ce phénomène des meutes ?
10:05Effectivement, les causes sont très vastes.
10:08C'est un sujet très complexe.
10:09Mais, ce qui est bien,
10:11c'est que la grande majorité des Français,
10:13j'en suis persuadé,
10:14les connaît instinctivement,
10:15intuitivement, ces causes.
10:16On les connaît toutes.
10:17Donc, je vais faire ce petit exercice
10:18d'essayer de vous en donner quelques-unes.
10:20Alors déjà, ces violences ont lieu
10:21dans des zones urbaines sensibles à chaque fois.
10:22Je vous l'ai dit,
10:23c'est dans les quartiers les plus chauds
10:24des villes concernées.
10:26Le premier ingrédient,
10:27l'éléphant au milieu de la pièce,
10:29toujours difficile d'en parler.
10:30Heureusement, parfois, on peut.
10:31L'immigration.
10:33Et je ne sors pas ça nulle part.
10:34Dès les premières émeutes de Vaud-en-Velin,
10:36j'ai retrouvé le reportage de France 3.
10:38Le journaliste de France 3,
10:39première cause possible
10:40qu'il sort d'explication à ces émeutes,
10:45c'est, et je le cite,
10:46la proportion de 40% des Maghrébins
10:49dans ce quartier
10:49comme explication possible des émeutes.
10:51Alors évidemment, l'immigration,
10:53ça peut poser des problèmes
10:53au sujet de la différence culturelle,
10:56du racisme peut-être,
10:57de part et d'autre,
10:58pas toujours celui qu'on croit,
10:59mais c'est vrai, ça peut exister.
11:01Le ressentiment dû à l'histoire,
11:02qui est bâti et entretenu,
11:03parfois pour des intérêts
11:04pas toujours très avoibles,
11:05sont autant d'explications
11:06à une réalité statistique claire,
11:09c'est que les étrangers en France
11:10et depuis des années
11:11sont surreprésentés
11:12dans les crimes et délits,
11:13c'est-à-dire que l'étranger moyen
11:14commet plus de crimes et délits
11:16que le français moyen,
11:17c'est un fait statistique.
11:19Alors aujourd'hui,
11:20cet ingrédient migratoire
11:21qui est la première cause,
11:22en tout cas que je peux citer,
11:23a évidemment empiré,
11:24je ne vais pas m'étendre trop là-dessus,
11:26pensez simplement à un fait
11:27qui moi, à chaque fois,
11:28me rend quand même fou,
11:30pensez à une chose,
11:31c'est que le flux entrant
11:32d'immigrés entrant en France
11:34en 2024
11:35est le double
11:36de celui de l'an 2000,
11:38sachant que
11:38les violences urbaines,
11:40on l'a vu,
11:40ça avait commencé
11:40bien avant l'an 2000
11:42et donc je ne veux même pas
11:43comparer à 1979,
11:44on doit être à 4-5 fois
11:45les niveaux,
11:46au minimum.
11:47Donc la France connaît
11:48une révolution démographique
11:50sans précédent
11:51et ça commence
11:52par les zones urbaines sensibles.
11:55Parlant de zones urbaines sensibles,
11:56vient le deuxième ingrédient,
11:57c'est l'urbanisme
11:58et le bâti existant.
11:59Alors premièrement,
12:01il y a une chose
12:01que je ne veux pas entendre,
12:02c'est que le problème
12:03c'est la dégradation
12:03ou l'isolement des quartiers.
12:05Pourquoi est-ce que
12:05je ne veux pas l'entendre ?
12:06Parce qu'il y a une étude
12:07de l'IFRAB de 2023
12:08qui dit qu'entre 2010
12:09et 2023,
12:10la politique de la ville
12:11c'est 117 milliards d'euros.
12:14Un pognon dingue
12:15comme dirait un grand philosophe.
12:16Oui et puis on nous dit
12:17qu'un jour férié
12:19c'est 1 milliard d'euros économisés,
12:20les Français ont travaillé
12:21117 jours depuis 2010
12:24pour la politique de la ville.
12:25C'est quand même considérable.
12:26Et puis sur l'isolement,
12:28je vais vous prendre encore
12:28pour exemple Limoges,
12:29j'ai regardé sur internet,
12:31le quartier de Val-de-Laurince
12:32à Limoges,
12:34on lui a implanté
12:34l'IUT du limousin
12:36littéralement en face.
12:37C'est de l'autre côté
12:37du trottoir.
12:38Donc quand on a envie
12:39de s'en sortir,
12:40l'IUT c'est l'enseignement
12:42supérieur technique.
12:43Oui, c'est pas loin.
12:43On a des moyens.
12:44Il suffit de traverser la rue.
12:45Ça fait deux fois que je suis.
12:47J'arrête.
12:48Et j'ai calculé aussi
12:49grâce à Google
12:50qu'on est à 7 minutes
12:52en voiture du centre-ville,
12:53à 15 minutes en bus.
12:54Moi, j'habite en banlieue parisienne.
12:56Je ne suis pas à 15 minutes
12:57en bus du centre de Paris.
12:58J'aimerais bien.
12:59Mais bon, malheureusement,
12:59je n'ai pas les moyens
13:00d'aller dans ce quartier
13:01de Val-de-Laurince.
13:03Ce qui est vrai en revanche
13:04sur le bâti,
13:05en tant qu'ingrédient
13:06des violences urbaines,
13:07c'est que ces zones
13:07sont constituées essentiellement
13:09de logements sociaux.
13:10Et donc ça,
13:10on a notamment
13:11l'ancien préfet Michel Aubouin
13:12qui nous explique ça très bien.
13:14Les logements sociaux
13:15des zones urbaines sensibles
13:16accueillent
13:17une espèce de roulement
13:19des immigrés.
13:19Les immigrés qui viennent
13:20d'arrivées les plus récents
13:21passent par les logements sociaux
13:23et ils s'empressent
13:25de les quitter évidemment
13:25dès qu'ils en ont les moyens.
13:27Et comme le dit Michel Aubouin,
13:28une grande partie
13:29de ceux qui restent,
13:30ce sont ceux qui vivent du trafic
13:31et donc qui sont bien contents
13:32d'être là.
13:34Troisième ingrédient,
13:35on ne peut pas ne pas en parler.
13:37Je vous en promets,
13:37il n'y en a que quatre.
13:38C'est la justice.
13:40Alors, je ne vais pas
13:40m'étendre là-dessus.
13:41Je ne vais vous donner
13:41que trois chiffres.
13:42Vous savez que c'est notre vocation,
13:44l'Institut pour la justice,
13:45c'est de parler
13:45du laxisme judiciaire.
13:46Eh bien, même si elle le nie,
13:48la justice est considérée
13:49par 8 Français sur 10
13:50comme laxiste.
13:51Premier chiffre.
13:52Deuxième chiffre,
13:53la justice française ne condamne,
13:54c'est une de nos études
13:55qui l'a dévoilée au début d'année,
13:57qui l'a calculée,
13:58on ne condamne en moyenne
13:58qu'à 19% de ce qui est prévu
14:00par le Code pénal.
14:01Donc, vous vous encourez
14:0210 ans de prison,
14:03vous êtes condamné en moyenne
14:04à 2 ans, même pas.
14:06Et puis, troisième chiffre,
14:07la justice française
14:09permet à 41% des personnes
14:11qu'elle condamne
14:11à de la prison ferme,
14:1241%, elle leur permet
14:13en fait de ne pas passer
14:14par la caisse prison.
14:15Donc, voilà.
14:16Évidemment, l'absence
14:17de réponse judiciaire ferme,
14:18ça agit comme un encouragement
14:19à multiplier les mauvais comportements.
14:21C'est comme avec les enfants,
14:22quand on n'arrête pas un enfant.
14:24Évidemment, il va multiplier
14:25les mauvais comportements
14:26sans parler de la justice des mineurs.
14:27Et puis, quatrième ingrédient,
14:28c'est le dernier,
14:29c'est la cause la plus visible
14:30et c'est un petit peu,
14:32ça rassemble toutes les causes
14:33dont je vous ai parlé,
14:34c'est le trafic de drogue.
14:35C'est la cause la plus directe,
14:36la plus immédiate.
14:38Il se trouve,
14:38et ça c'est un fait,
14:39on n'en parle pas assez,
14:40que les Français consomment
14:41de plus en plus de drogues.
14:43J'ai retrouvé les chiffres,
14:444% de consommateurs réguliers
14:45de cannabis en 92,
14:47on est à 11% aujourd'hui.
14:48Donc, on a pratiquement triplé.
14:49Et c'est certainement la même chose
14:50sur les autres drogues.
14:51Et le trafic prospère
14:52à l'échelle mondiale.
14:53Bon, évidemment,
14:54on n'y peut pas grand-chose.
14:55Record de production en Colombie
14:57de cocaïne, etc.
14:59Et puis, tout le monde sait
14:59que ces cités,
15:00pour beaucoup de raisons,
15:01se concentrent l'essentiel
15:02du trafic de drogue.
15:03Donc, ces émeutes urbaines
15:04sont l'occasion
15:05pour les trafiquants,
15:06là en l'espèce,
15:07de se frotter à la police,
15:09de montrer leur force,
15:10d'intimider la police,
15:11en particulier lorsque la police
15:12les gêne trop.
15:13Comme le disait notamment,
15:14j'ai écouté Twitter sur CNews,
15:16le maire de Compiègne,
15:17c'est exactement ce qu'il disait,
15:17Philippe Marigny,
15:18c'est que la policier
15:20gêne les trafiquants,
15:21et bien évidemment,
15:22donc il les attaque.
15:23Alors, le tableau n'est pas
15:24très réjouissant,
15:25mais éclairant en tout cas
15:26sur l'histoire de ces émeutes.
15:27À quoi on peut s'attendre
15:28maintenant pour l'avenir ?
15:29Alors moi, je pense que
15:30si la France ne change pas
15:31radicalement d'approche,
15:33les émeutes urbaines
15:33vont continuer à faire
15:34ce qu'elles font depuis 45 ans,
15:35c'est-à-dire grossir,
15:36et rien d'autre,
15:37grossir chaque année.
15:39Notamment, alors,
15:40pourquoi ?
15:41Notamment, il y a un phénomène
15:42qui est voué à continuer,
15:43je vous ai parlé
15:43des logements sociaux
15:44comme faisant partie
15:46de la problématique.
15:47Vous connaissez la loi SRU,
15:49décembre 2000,
15:49il est toujours bon d'en parler,
15:50la loi SRU,
15:51elle impose un quota minimal
15:52de 25% de logements sociaux,
15:53c'est unique en Europe,
15:54je ne connais pas
15:55un autre pays d'Europe
15:5825% de HLM
15:59dans toutes les grandes villes,
16:01toutes les moyennes villes
16:02et quasiment
16:03toutes les petites villes,
16:04puisqu'en Ile-de-France,
16:04il paraît,
16:05il suffit d'avoir 1500 habitants
16:06pour faire partie
16:07de la loi SRU
16:08et donc d'avoir besoin
16:09de 25% de logements sociaux.
16:101500 habitants,
16:11c'est un village.
16:14Aujourd'hui,
16:14il y a 1500 quartiers
16:16de la politique de la ville,
16:17ça veut dire 1500
16:18foyers potentiels
16:19d'émeutes urbaines,
16:20et donc il faut évidemment
16:22revenir sur cette loi SRU,
16:23ça me paraît évident
16:23et urgent depuis des années,
16:25parce que sinon,
16:26on est voué à avoir
16:27continué le phénomène
16:28de grossir,
16:28ça n'est qu'une logique.
16:30Deuxièmement,
16:31il faut rétablir
16:32l'autorité de l'État
16:33et je voudrais,
16:33alors ça aussi,
16:34c'est très facile à dire,
16:35c'est très large aussi
16:36comme sujet
16:36et ça impliquerait
16:38d'utiliser beaucoup de leviers,
16:40mais je voudrais avoir
16:40une simple petite réflexion.
16:43Ils s'en prennent aux policiers,
16:45dans les émeutes urbaines.
16:46S'en prendre aux policiers,
16:47c'est devenu presque anodin aujourd'hui,
16:48surtout quand on est en groupe
16:49dans une cité
16:50qu'on ne nous voit pas.
16:51Or, dans une société
16:53qui fonctionne,
16:53dans la hiérarchie
16:54des crimes et délits,
16:55qui concernent
16:57ceux qui protègent
16:58le grand public
16:59doivent être plus haut
17:00dans la gravité.
17:01Donc, ils doivent être
17:02considérés comme plus graves.
17:03Et c'est longtemps
17:04ce qui a été fait.
17:05Et c'est tout bête,
17:06les policiers
17:07protègent les citoyens,
17:08donc il faut protéger
17:09ceux qui protègent les citoyens.
17:10Ça paraît évident.
17:11Il y a un professeur de droit,
17:12un grand professeur de droit
17:13qui s'appelle Jean-Louis Harwell
17:14qui en a parlé récemment
17:15et il expliquait bien
17:16que traditionnellement,
17:17en France,
17:17et ça on peut tous le constater
17:18dans un livre d'histoire,
17:19traditionnellement,
17:20notamment,
17:21quand un truand
17:22tuait un policier,
17:23il savait qu'il allait avoir
17:24la peine de mort.
17:25Il savait qu'il serait guillotiné
17:26et il savait que les jurys d'assises
17:28allaient le condamner
17:29à la peine de mort
17:30et qu'il n'y aurait pas de grâce
17:31des présidents de la République.
17:33Ce n'était pas une règle écrite,
17:35c'était une règle non écrite
17:36que tout le monde respectait.
17:37Alors évidemment,
17:38il n'y a plus la peine de mort
17:39mais à l'époque,
17:39les truands le savaient
17:41que c'était dangereux pour eux.
17:42Ils faisaient tout
17:42pour éviter de s'exposer
17:43à tuer un policier.
17:45Alors je ne vais pas rentrer
17:46dans le débat sur la peine de mort
17:47mais vous savez
17:48qu'il y a une revendication
17:49des syndicats de policiers
17:50très récente,
17:51très actuelle
17:51et très légitime à mon sens
17:52qui est de rétablir
17:53des peines planchers
17:54pour toutes les agressions
17:56contre les policiers.
17:57Les peines planchers,
17:57c'est en gros,
17:59le juge ne peut pas en descendre
18:00en dessous d'un certain niveau
18:01de peine.
18:02Le vol,
18:03imaginons le vol simple,
18:04c'est un an de prison ferme
18:06au minimum.
18:06De prison au minimum.
18:08Voilà,
18:08donc ça c'est le deuxième point.
18:09Autre point sur lequel
18:10il faut travailler,
18:11c'est la lutte contre
18:11le narcotrafic.
18:13On a progressé
18:14grâce à la loi narcotrafic
18:16qui a été votée
18:16au mois de mars,
18:17au mois d'avril,
18:18qui a permis d'avancer,
18:20notamment,
18:21et là j'en profite
18:22pour dire quand même
18:23une belle victoire
18:23de l'Institut pour la Justice
18:24cette année,
18:25c'est qu'on a réussi
18:25à faire voter un amendement
18:26qui oblige désormais
18:28l'expulsion quasiment automatique
18:30et pas par OQTF,
18:31par ITF,
18:32donc c'est beaucoup plus puissant
18:33de tous les étrangers
18:34reconnus coupables
18:34de trafic de drogue.
18:35J'ai eu les échos
18:36de magistrats
18:37qui m'ont dit
18:37que ces derniers jours,
18:38les premières sont tombées
18:39et ça marche.
18:42Mais malheureusement,
18:42la loi narcotrafic
18:43qui prévoyait
18:44plein de belles mesures,
18:45elle a été,
18:46on a encore une fois,
18:47eu un veto
18:47du Conseil constitutionnel,
18:49comme d'habitude,
18:50sur les mesures
18:51les plus répressives,
18:52et quand je dis
18:53les mesures les plus répressives,
18:54je parle des mesures
18:55les plus nécessaires.
18:56Et donc, encore une fois,
18:57il faut réformer
18:58le Conseil constitutionnel,
18:59c'est indispensable.
19:01La France est une marmite
19:02explosive,
19:03je ne suis pas le seul
19:03à le voir,
19:04à le constater,
19:04à le déplorer,
19:05je vous ai cité,
19:06tous les ingrédients
19:07que je vous ai cités
19:07sont quand même très épicés,
19:09et c'est une marmite
19:10qui bout chaque année,
19:11sans rien faire,
19:13sans changer radicalement
19:14d'approche,
19:14il est inévitable
19:15que la marmite
19:16explose un jour.
19:17Ce qui veut dire
19:18qu'un jour,
19:18et c'est peut-être
19:19sa faille arriver
19:20pendant les émeutes de 2023,
19:21l'État peut se retrouver
19:22littéralement débordé
19:23par les troubles.
19:24Et sans l'État,
19:25sans la police,
19:26c'est vers vous et moi,
19:28c'est-à-dire les citoyens ordinaires,
19:29que les délinquants
19:30et les trafiquants
19:31se retourneront.
19:32Et je rappelle
19:32que ce sont bien
19:33les invasions barbares
19:34qui ont fait chuter Rome.
19:36Merci beaucoup,
19:37Pierre-Marie Sey,
19:38on va faire un tour de table
19:39rapide avant de passer
19:40à l'édito de Louis Morin.
19:42Olivier Vial,
19:43ce qu'on voit effectivement,
19:44vous avez cité
19:44un certain nombre de villes,
19:46on a fait beaucoup
19:46de reportages aussi
19:47toute la journée
19:47sur ces news,
19:49c'est que,
19:49je reprends l'expression
19:50de Gérald Darmanin,
19:51mais il n'y a plus
19:51d'endroit safe.
19:53Il a pris un anglicisme
19:54parce que,
19:54vous parliez
19:55d'un certain nombre
19:55de villes au début
19:56de banlieue lyonnaise,
19:57aujourd'hui,
19:57ces faits arrivent de partout.
19:59Compiègne,
19:59Charleville-Mézières,
20:00Limoges,
20:01et encore parfois
20:01on est dans des villes
20:02encore plus petites que cela.
20:03En fait,
20:04les seuls endroits
20:04qui restent tranquilles,
20:06c'est les endroits
20:06où justement
20:07les narcotrafiquants
20:08sont tranquilles.
20:09Donc en fait,
20:11si on veut combattre
20:12le narcotrafic,
20:12effectivement,
20:13il faut s'attendre
20:13à ce que ça monte.
20:14Parce qu'à chaque fois
20:15qu'un maire
20:15prend des mesures,
20:17effectivement,
20:17il y a une volonté.
20:18À chaque fois
20:18qu'un policier
20:19rentre dans un quartier
20:20et il faut qu'il le fasse,
20:22il y a une contre-mesure
20:23en face.
20:23Donc effectivement,
20:24on est dans une logique
20:25aujourd'hui
20:26où ce n'est pas
20:27un manque d'autorité,
20:28c'est deux autorités
20:28différentes
20:29qui s'affrontent
20:30et une loi,
20:31vous l'avez dit,
20:31qui est laxiste
20:32du côté de la République
20:33alors que la loi des quartiers
20:35et la loi du clan,
20:36elle est loin d'être laxiste
20:37et effectivement,
20:38les gens des quartiers
20:39sont soumis
20:40à cette violence-là.
20:41Et donc effectivement,
20:42on a un gros travail
20:43à faire
20:43parce qu'on est en face
20:44de deux mondes
20:46qui ont des règles
20:47très différentes
20:47et qui malheureusement
20:49vont s'affronter
20:50encore à un moment.
20:51Et puis avec cette loi
20:52aussi,
20:52Louis Morin,
20:53on voit une volonté politique.
20:55Récemment,
20:55on voit le tandem
20:56intérieur-justice.
20:58On a vu aussi
20:58la volonté de Gabriel Attal
21:00sur sa loi
21:01concernant la justice
21:02des mineurs.
21:03Là, on ne peut pas dire
21:03qu'il n'y a pas de volonté politique
21:04sur les trois noms
21:05que je viens de citer.
21:06Par contre,
21:06derrière,
21:07il y a le Conseil d'État,
21:07le Conseil constitutionnel
21:08qui dit
21:08bon non,
21:09les pauvres mineurs,
21:09ce serait quand même mieux
21:10qu'on les envoie à l'école
21:11plutôt qu'on les sanctionne.
21:12Vous avez raison,
21:13Elodie Huchard
21:14et la volonté politique,
21:16elle se constate aujourd'hui,
21:18elle s'impose.
21:19Pourquoi ?
21:19Parce que les sondages
21:20sont unanimes.
21:21Tous les sondages
21:22que l'on fait
21:24en la matière
21:24et il y en a quand même
21:26un certain nombre
21:26donnent des résultats
21:28entre 7 et 9 Français sur 10
21:30qui sont pour plus de fermeté
21:32en matière de sécurité,
21:34en matière de justice.
21:36Et effectivement,
21:37ça explique aussi pourquoi
21:38est-ce que Gabriel Attal
21:39s'est imposé
21:41sur des sujets pareils
21:43lors de son mandat
21:45à Matignon.
21:46En effet,
21:47malheureusement,
21:48on constate
21:48qu'à chaque fois,
21:50systématiquement,
21:51les lois qui sont proposées,
21:52qui sont pourtant
21:52le fruit d'un accord,
21:55le fruit de discussion,
21:56de négociation
21:57au Parlement,
21:58se retrouvent toujours
21:59retoqués par les juges.
22:01Un dernier mot rapide,
22:01Philippe David, s'il vous plaît.
22:0246 ans
22:03sans rien faire,
22:05sans agir,
22:06on voit le résultat aujourd'hui.
22:07Oui, effectivement,
22:08c'était rapide.
22:09Merci beaucoup,
22:10vous êtes efficace.
22:11Rapide et efficace.
22:12Philippe David,
22:12maintenant on passe
22:13à votre édito,
22:14Louis Morin,
22:15puisque vous,
22:15vous avez choisi,
22:16je le disais dans le sommaire,
22:17de nous parler du budget,
22:19mais du côté déni.
22:20Expliquez-nous.
22:21Oui,
22:2143,8 milliards d'euros
22:23d'économies avancées
22:24pour 2026,
22:25après 30 milliards
22:26pour 2025.
22:28Alors sur le papier,
22:29les chiffres claquent,
22:30mais au-delà des colonnes budgétaires,
22:32c'est une certaine idée
22:33de la politique,
22:34de l'État
22:35et même du pays
22:36que l'on sacrifie
22:36depuis des décennies.
22:38Car si ce budget
22:39prétend rétablir les comptes,
22:41il s'établit surtout
22:41sur une série
22:43de dénis
22:44qui perdurent
22:45depuis trop longtemps,
22:46parfois en tentant
22:47de les résorber,
22:48il est vrai,
22:49mais souvent,
22:50hélas,
22:51en les faisant perdurer
22:52pour mieux les occulter.
22:54Dénis économiques,
22:55dénis sociaux,
22:56dénis politiques
22:57et peut-être pire encore,
22:59dénis moraux,
23:00celui des valeurs
23:01et celui de la conséquence.
23:03Alors on va lister ensemble
23:04justement un certain nombre
23:04de dénis.
23:05On va commencer par
23:06le déni de la valeur travail.
23:07Oui,
23:08le travailler plus
23:09pour gagner plus
23:10n'est plus.
23:11Désormais,
23:12avec la suppression
23:13de deux jours fériés
23:15non rémunérés,
23:16vous travaillerez plus
23:17pour gagner autant
23:18et sans surprise,
23:19le symbole ne plaît pas.
23:21Pas à la gauche
23:21qui voit une régression sociale
23:23mais pas à la droite
23:24non plus
23:25qui voit un reniement
23:26de ses valeurs fondamentales
23:28et pour cause,
23:29c'est l'anti-méritocratie.
23:31Méritocratie,
23:32symbole de la responsabilité
23:33individuelle
23:34et du récompense
23:36de l'effort
23:37une valeur historiquement
23:39revendiquée
23:39et portée par l'UMP
23:41de Nicolas Sarkozy
23:42et puis par les Républicains.
23:44Il fut un temps
23:45où le macronisme
23:46ambitionnait d'ailleurs
23:46de rassembler
23:47en même temps
23:48la gauche
23:48et la droite derrière elle.
23:50Désormais,
23:50elle parvient toujours
23:51à le faire
23:52mais contre elle.
23:54Sentant le vent tourner,
23:55la ministre du Travail
23:56a précisé
23:56qu'une contribution supplémentaire
23:58serait versée
23:58par les entreprises.
23:59Aucune précision
24:00n'a pour l'heure
24:01été apportée
24:02sur la dite contribution
24:03ni sur son financement.
24:05A priori,
24:06ce sera donc
24:06les entreprises
24:07qui paieront
24:08mais une chose
24:09est sûre dans ce budget
24:10c'est le gel
24:10du barème
24:11de l'impôt sur le revenu.
24:13Hausse d'impôt déguisée
24:14elle revient
24:15à augmenter les impôts
24:16pour tous ceux
24:16qui en payent
24:17et de fait
24:17uniquement pour les actifs
24:19puisque les pensions
24:20de retraite
24:20ne sont de toute façon
24:21pas revalorisées.
24:22Et justement
24:23les pensions de retraite
24:23les prestations sociales
24:24non revalorisées
24:25on peut dire
24:26que c'est la fin
24:26de l'argent magique
24:27mais en fait
24:28l'argent magique
24:28n'a jamais existé.
24:29Voilà Elodie
24:30sauf qu'on entend encore
24:32ici ou là
24:32qu'il suffirait
24:33de taxer les riches
24:34de faire payer
24:35les multinationales
24:36ou d'abolir
24:37certaines niches fiscales
24:38pour tout refinancer.
24:40C'est le discours tenace
24:41d'une partie
24:41de la classe politique
24:42anticapitaliste
24:43de certains syndicats
24:45ou d'intellectuels
24:45déconnectés
24:46des réalités budgétaires.
24:48Sandrine Rousseau
24:49ce matin
24:49annonçait
24:50qu'elle voterait
24:50la censure.
24:52Elle s'explique
24:52si on n'avait pas fait
24:53depuis 2017
24:54les baisses d'impôts
24:55que l'on a fait
24:55sur les plus riches
24:56on serait à moins de 3%
24:58de déficit
24:58aujourd'hui.
25:00Chiffre évidemment
25:00sorti de nulle part
25:01et injustifiable.
25:02Et pour cause
25:04cet argent magique
25:05cette manne illimitée
25:06dans les faits
25:07n'existe pas.
25:08Alors évidemment
25:09il y a tout de même
25:10des signaux positifs
25:11dans ce budget
25:12un balbutiement
25:14de prise de conscience
25:15le non-remplacement
25:16d'un fonctionnaire
25:17sur trois
25:17est un début
25:18même si Nicolas Sarkozy
25:20avait en son temps
25:21annoncé le 1 sur 2
25:22alors même que
25:23notre endettement
25:24à l'époque
25:24était deux fois inférieur.
25:27François Bayrou
25:28ambitionne ainsi
25:29la suppression
25:29de 3000 postes
25:30l'année prochaine
25:31quand Nicolas Sarkozy
25:32en avait supprimé
25:3385 000
25:34sur 5 ans.
25:36On est donc loin
25:37très loin
25:38d'un budget libéral
25:40et pourtant
25:41les syndicats
25:42ne sont pas contents.
25:43Cet après-midi
25:44la ministre du Travail
25:45les recevait
25:453 sur 5
25:47manquait à l'appel
25:48la CGT FO
25:49et la CFE CGC
25:51qui préfèrent
25:51reporter à la rentrée.
25:53Il faut dire
25:53qu'au pays du déni
25:54la situation
25:55n'est pas si grave
25:56alors on peut bien profiter
25:57encore un peu
25:58des vacances au soleil.
25:59Alors évidemment
26:00ça n'excuse de rien
26:01mais on peut quand même
26:01souligner qu'il y a urgence
26:03maintenant depuis plusieurs années.
26:05Oui et c'est d'ailleurs
26:05hélas aussi le déni
26:07de notre croissance
26:08en Berne
26:09en 2020.
26:10Emmanuel Macron
26:10critiquait le modèle
26:11Amish.
26:12J'entends beaucoup de voix
26:13qui s'élèvent
26:14pour nous expliquer
26:15qu'il faudrait répondre
26:15à la complexité des problèmes
26:17en revenant à la lampe à huile
26:18disait-il.
26:20Mais 5 ans plus tard
26:21force est de constater
26:21que la lumière
26:22n'a toujours pas revenu
26:24sur l'économie
26:24et la croissance
26:26est à l'arrêt
26:260,6%
26:28attendu
26:29en 2025
26:30selon la Banque de France
26:31là où l'Inde
26:32flirte
26:33avec 6,5%
26:35la Chine
26:36avec 4,5%
26:37la France
26:38rase le sol
26:38même la Russie
26:39sous le coup
26:40des sanctions internationales
26:41fait mieux
26:41avec 1,5%
26:43La croissance
26:45reste en berne
26:46et rien n'est véritablement
26:47fait pour la doper
26:48En 2017
26:49Emmanuel Macron
26:49a été élu
26:50sur un projet ambitieux
26:51de transformation
26:52de la société
26:52Aujourd'hui
26:53la France
26:54est le pays européen
26:55avec le triste record
26:56des prélèvements obligatoires
26:58les plus importants
26:59avec une complexité
27:00administrative
27:01toujours étouffante
27:02et un état d'esprit
27:03prête à décourager
27:04encore toute vocation
27:05entrepreneuriale
27:06C'est bien le problème
27:08l'état d'esprit
27:08Elodie
27:09la décroissance
27:10est érigée en modèle
27:11de société
27:12entre autres
27:13sur le plan
27:13agricole
27:14on le voit actuellement
27:15Or
27:16une société
27:16qui ne croit plus
27:17c'est une société
27:18qui se meurt
27:19qui péréclite
27:20une agonie lente
27:21et douloureuse
27:22et à défaut
27:23d'élargir le gâteau
27:24tout le monde
27:24finit par se battre
27:26pour en obtenir
27:27les miettes
27:27Vous venez de le montrer
27:28on patine
27:29on hésite
27:30on n'a pas vraiment
27:30de cap
27:31mais pendant ce temps-là
27:31d'autres avancent
27:32évidemment
27:33Oui
27:33c'est aussi le déni
27:34de l'altérité
27:35et de la compétition mondiale
27:37le budget français
27:39semble déconnecté
27:40de toute réalité internationale
27:42pendant que l'Allemagne
27:43stabilise ses comptes
27:44et investit massivement
27:45dans l'industrie
27:45la France s'approche
27:47de l'Italie
27:47en matière d'endettement
27:48l'Allemagne
27:49reste à 63%
27:51de dette publique
27:52par rapport au PIB
27:53quand nous sommes
27:54à 114%
27:55certains économistes
27:57parlent déjà
27:57d'un scénario
27:58à la grecque
27:59pour la France
27:59et les conséquences
28:01sont évidemment
28:02déjà réelles
28:02la charge de la dette
28:03représente 4%
28:04de nos dépenses publiques
28:06la justice
28:07elle
28:07on vient d'en parler
28:080,7%
28:10si on ne s'était
28:10donc pas endetté
28:11on pourrait multiplier
28:12le budget
28:13de la justice
28:14par 6
28:14à dépenses constantes
28:16l'idée populaire
28:17selon laquelle
28:17les dettes finissent
28:18toujours par s'annuler
28:19est à la fois
28:20infondée
28:20et dangereuse
28:21l'endettement
28:22n'est jamais neutre
28:23il se paye
28:24par une perte
28:25de souveraineté
28:25par des concessions
28:27parfois par la vente
28:28de biens publics
28:29nos aéroports
28:30nos ports
28:31notre immobilier d'état
28:32deviennent
28:33les variables d'ajustement
28:34d'un déni
28:35de compétition
28:35c'est d'ailleurs
28:36là encore
28:37les plans de matignon
28:38vendre
28:39les bijoux de famille
28:39il faut dire que
28:40lorsqu'on n'a plus rien
28:41on finit par se séparer
28:42de l'essentiel
28:43car le reste du monde
28:44ne nous attend pas
28:45il avance
28:45à notre détriment
28:46prêt à nous racheter
28:47les autres agissent
28:48et les français subissent
28:49car oui en effet
28:50pendant ce temps
28:51nos voisins lancent
28:52des plans stratégiques
28:53l'Allemagne déploie
28:54un fonds de 200 milliards
28:56d'euros
28:56pour la transition énergétique
28:58l'Italie attire
28:59les industriels
29:00grâce à des zones franches
29:01l'Espagne
29:02modernise
29:03son administration numérique
29:04la France
29:05elle distribue
29:06des rustines budgétaires
29:07il semble que
29:08nous oublions
29:08que la mondialisation
29:09loin d'avoir disparu
29:11s'est intensifiée
29:12sous de nouvelles formes
29:13compétition fiscale
29:15réglementaire
29:15technologique
29:16dans tous ces domaines
29:17la France
29:18est en posture
29:19défensive
29:20ce budget n'affiche pas
29:21le volontarisme
29:22espéré
29:23il fait semblant
29:24de croire
29:25que l'on peut
29:25s'en sortir seul
29:26d'une philosophie
29:27quasi autarcique
29:28dans un monde
29:29pourtant interdépendant
29:30il y a un autre déni
29:31qui est intéressant
29:32ou peut-être encore
29:33plus inquiétant
29:33c'est le déni
29:34des engagements
29:35passés
29:35pris par le gouvernement
29:36par le président de la République
29:37exactement
29:38pas de hausse d'impôt
29:39pas de nouvel effort
29:40demandé aux classes moyennes
29:41aucune mesure
29:42qui touche au pouvoir d'achat
29:43autant de promesses
29:44brandies
29:45comme des totems
29:46par Emmanuel Macron
29:47pendant ses campagnes
29:48mais que reste-t-il
29:49de ses engagements
29:50dans le budget 2026
29:51rien
29:52ou presque
29:53le gel des retraites
29:54revient à une baisse
29:55de revenus net
29:55pour des millions français
29:56la non-indexation
29:58du barème de l'impôt
29:58sur le revenu
29:59sur l'inflation
29:59augmente la pression fiscale
30:01pour les classes moyennes
30:02ce que l'on appelle pudiquement
30:04des ajustements techniques
30:05et dans les faits
30:06une hausse d'impôt déguisé
30:08la parole publique
30:10devient un jeu de dupe
30:11or sans cohérence
30:12sans fidélité
30:13à la parole donnée
30:14et à ses convictions
30:15comment bâtir
30:16une confiance
30:17politique durable
30:19ce budget
30:20ne défie pas seulement
30:22les chiffres
30:22il défie la mémoire
30:24celle de promesses
30:25formulées haut et fort
30:26celle d'un cap fixé
30:28avec assurance
30:28et à chaque reniement
30:30c'est un peu plus
30:31de crédibilité politique
30:32qui s'efface
30:33c'est la confiance
30:34dans la parole publique
30:36qui s'érode
30:36et malheureusement
30:37ça ne trompe personne
30:38s'il y a une prise de conscience
30:40le reniement peut être salutaire
30:41mais faut-il encore
30:42que ça serve à quelque chose
30:43et évidemment
30:44la question qui est
30:45sur toutes les lèvres
30:46Elodie
30:46c'est celle de la censure
30:47François Bayrou a joué
30:48la carte de la concertation
30:50il met ce budget en débat
30:51avant les vacances
30:51pour qu'il soit analysé
30:52décortiqué
30:53débattu
30:53c'est une bonne chose
30:54ça doit être salué
30:56deux mois avant l'usage
30:58c'est donc stratégique
30:59et pertinent
31:00mais sera-t-il prêt
31:01à en accepter
31:02les conséquences
31:03et notamment
31:03les propositions
31:04car à défaut de majorité
31:06il faudra bien trouver
31:07des alliés
31:07pour le NFP
31:08c'est évidemment déjà
31:09peine perdue
31:10il reste donc
31:11le PS
31:11et le RN
31:13hélas
31:14pas sûr que ces discussions
31:15permettent vraiment
31:15d'assainir les comptes publics
31:17bien au contraire
31:18depuis 1974
31:19la France n'a plus voté
31:21un seul budget
31:22en équilibre
31:23chaque année
31:24on joue à cache-cache
31:25avec la vérité
31:26on repousse l'effort
31:27on ne maquille pas
31:29les chiffres
31:29mais on les habille
31:30habilement
31:31on promet des lendemains
31:33sobres et efficaces
31:34mais le passif
31:35grossit
31:35et la réalité
31:36finit toujours
31:37par se rappeler à nous
31:38le budget 2026
31:40aurait pu être
31:41celui du courage
31:42il restera sans doute
31:43celui du déni
31:44pas un déni partisan
31:45non
31:46pas une trahison
31:47préméditée
31:48mais un aveuglement
31:49collectif
31:50aveuglement de ceux
31:51qui croient encore
31:52que l'Etat peut tout
31:53de ceux qui pensent
31:55que le déficit
31:56est un outil
31:56comme un autre
31:57inoffensif
31:58et sans lendemain
31:59de ceux qui refusent
32:00d'entendre
32:01et de voir
32:02que notre dette
32:02est désormais
32:03un fardeau
32:04pour nos enfants
32:05ce budget
32:05n'est pas à la hauteur
32:06de l'époque
32:07car il n'a pas
32:07le courage de choisir
32:09il cède à toutes les pressions
32:10sans jamais trancher
32:11il ne tranche pas
32:12parce qu'il redoute
32:13le conflit
32:13et il redoute le conflit
32:14parce qu'il ne croit plus
32:15en sa propre cohérence
32:17en cela
32:17il est le reflet
32:18d'un mal plus profond
32:19celui d'une classe politique
32:20qui écoute
32:21tous ceux
32:21qui font du bruit
32:22sauf la réalité
32:24qui elle
32:24reste silencieuse
32:25une classe politique
32:26sous l'influence permanente
32:28des corporatismes
32:29des syndicats
32:30des partis dépensiers
32:32de manière pavlovienne
32:33détournée
32:34de toute rigueur
32:35budgétaire
32:35la France mérite mieux
32:37elle mérite un cap
32:38une vision
32:39une ambition
32:39elle mérite une politique
32:41qui assume ses choix
32:42qui regarde ses faiblesses
32:44qui mise sur ses forces
32:45quitte à être censurée
32:47ce budget
32:47aurait dû
32:48être un point de bascule
32:50il est pour l'heure
32:51une lueur de lucidité
32:52sans portée
32:53merci beaucoup
32:54Louis Morand
32:55on va marquer une pause
32:56et puis on débattra
32:56justement de cet édito
32:58juste après
32:58restez bien avec nous
32:59sur CNews
33:00à tout de suite
33:00avant de reprendre
33:04les éditos
33:05Philippe David
33:06intéressant effectivement
33:06cet exposé
33:07de Louis Morin
33:08avec à la fois
33:09ce budget
33:09auquel depuis le début
33:10on dit qu'il manque
33:11sans doute
33:11un cap
33:12et peut-être
33:12un peu de courage
33:13moi ce qui m'inquiète
33:14le plus
33:15je suis le plus âgé
33:15sur ce plateau
33:16c'est que la dernière fois
33:19il y a eu un budget
33:19en équilibre
33:20j'avais 8 ans
33:21oui 1964
33:22oui j'avais 8 ans
33:24je suis de 66
33:25oui je vous dis tout
33:25sur ma vie
33:26et que nonobstant
33:28des années à forte croissance
33:30je pense en particulier
33:31aux années Jospin
33:32où on était
33:3297-2002
33:34où on était à 4% de croissance
33:36avec l'arrivée
33:37des nouvelles technologies
33:37etc
33:38on n'a pas été fichu
33:39de faire un budget
33:40en équilibre
33:41ce qui est quand même
33:42complètement fou
33:43ce pays n'est plus géré
33:44depuis 51 ans
33:46et puis un mois
33:47et encore
33:47je vais quand même faire
33:48un mea culpa
33:48non
33:49sous Giscard
33:50c'était bien géré
33:51parce qu'il s'est pris
33:51deux chocs pétroliers
33:52et il est parti
33:53je crois qu'il y avait
33:54400 milliards de francs
33:56de dette
33:56c'est-à-dire 60 milliards d'euros
33:58avec deux chocs pétroliers
33:59donc jusqu'à 81
34:00la France était gérée
34:01après ça a été fait
34:02à la petite semaine
34:03avec Pierre-Marie Seve
34:04aussi ce qui est intéressant
34:05d'entendre
34:05c'est les dénis
34:07du propre gouvernement
34:08d'Emmanuel Macron lui-même
34:09c'est-à-dire qu'on a un cap
34:11on n'arrête pas de dire
34:12qu'il faut réduire
34:12les dépenses publiques
34:13qu'il faut réduire la dette
34:14mais on ne suit pas
34:16les gouvernements
34:17ne suivent même pas
34:18les promesses de campagne
34:21ils ne le peuvent pas
34:21d'ailleurs sans doute
34:22mais complètement
34:23et effectivement
34:23le problème c'est
34:24la crédibilité politique
34:25derrière de toute
34:26la parole publique
34:27pas simplement la sienne
34:28moi dans mon sujet
34:29de la justice
34:29je vais vous dire
34:30j'ai retrouvé un tweet
34:32de campagne
34:32de 2017 d'Emmanuel Macron
34:34dans lequel il dit
34:34toute peine prononcée
34:35doit être exécutée
34:36la blague
34:37c'est une blague complète
34:38il avait aussi promis
34:3915 000 places de prison
34:40on est à 3 000
34:41voilà
34:4215 000 en 5 ans
34:43au bout de 8 ans
34:4412 000 près
34:44bref
34:45mais en tout cas
34:46le gros problème là-dedans
34:47et je pense qu'il faut
34:48tous garder bien à l'esprit
34:49qu'effectivement
34:50ce sont nos enfants
34:51et nos petits-enfants
34:52à qui l'on donne
34:53un cadeau empoisonné
34:55si on ne fait pas
34:55un effort maintenant
34:57il faut bien se souvenir
34:58de ça parce que
34:59les dettes vont finir
34:59par se payer
35:00que ce soit par de l'argent
35:01ou que ce soit
35:02par une grande détresse sociale
35:03moi j'ai grandi
35:05en Argentine
35:06et bien en Argentine
35:06on a gelé les comptes bancaires
35:08parce qu'il y avait trop de dettes
35:08on a gelé
35:09plus personne ne pouvait sortir
35:10d'argent de son compte bancaire
35:11c'était vraiment
35:12la détresse
35:13donc je ne veux surtout
35:14pas arriver à ça
35:15et donc il y a urgence
35:16effectivement à agir
35:17et c'est vrai qu'Olivier Vial
35:18sans doute que maintenant
35:18les Français commencent à comprendre
35:19parce que pendant longtemps
35:20la dette
35:21on en a parlé
35:21comme quelque chose
35:22comme vous le disiez
35:23on n'a pas forcément
35:23à rembourser
35:24c'était très abstrait
35:25pour les Français
35:25ils commencent à comprendre
35:26les Français
35:27qu'en fait la dette
35:27ce n'est pas abstrait
35:28c'est leur argent
35:29je crois qu'encore
35:29la dette
35:30c'est pour ça qu'on l'a
35:31beaucoup utilisée
35:31ces derniers temps
35:32ça reste malgré tout
35:33encore abstrait
35:33pour une grande partie
35:34des Français
35:34la seule chose
35:35qu'ils ont bien perçue
35:36c'est l'augmentation
35:38des taxes et des impôts
35:39et effectivement
35:40on a l'impression
35:40qu'on ne l'a tellement fait
35:42le jour de libération fixale
35:44c'était il y a seulement
35:45deux jours
35:45trois jours
35:46ça veut dire
35:47qu'on a travaillé
35:48pour l'État
35:48jusqu'à maintenant
35:49ça me rappelle
35:50et je trouve que ce budget-là
35:51c'est digne
35:53d'une des répliques
35:53de Michel Audiard
35:54qui disait bientôt
35:55les Français n'auront plus
35:56que l'impôt sur les eaux
35:56et effectivement
35:58on en a un peu là
35:59d'ailleurs je me demande juste
36:00si on n'a pas
36:00les rentrées fiscales
36:01les plus importantes d'Europe
36:02on a certainement
36:03les rentrées fiscales
36:04les plus importantes d'Europe
36:05et on n'arrive pas
36:05les prélèvements obligatoires
36:05les plus importants
36:06donc les rentrées fiscales
36:07en termes d'argent
36:08l'État, le français
36:09a le plus d'argent d'Europe
36:10donc
36:10on va passer à votre édito
36:12Olivier
36:13le 17 juillet
36:14c'est la cour d'appel de Paris
36:15qui donc a accordé
36:16à Georges Ibrahim Abdallah
36:17sa libération
36:17à condition
36:18qu'il soit immédiatement
36:19expulsé vers le Liban
36:20qu'il ne revienne
36:21donc pas en France
36:22et la France insoumise
36:23a salué une victoire
36:24qu'est-ce que cela révèle
36:26selon vous ?
36:27Je vais me placer
36:27quelques éléments de contexte
36:28pour qu'on arrive à comprendre
36:29effectivement
36:30dès le 17 juillet
36:31la France insoumise
36:32publie un communiqué
36:33un communiqué officiel
36:34où elle dit
36:35effectivement que
36:35la libération
36:36de Georges Ibrahim Abdallah
36:37est une victoire
36:38du mouvement
36:39anticolonial
36:40et de l'état de droit
36:42et dans ce communiqué
36:43ils vont simplement
36:44présenter Georges Ibrahim Abdallah
36:45comme un simple
36:46militant communiste
36:48et un défenseur
36:49infatigable
36:50de la cause
36:51palestinienne
36:52il conclut même
36:53le communiqué
36:53en disant
36:54puisse-t-il retrouver
36:55sa famille et ses proches
36:56en poursuivant
36:57son activité politique
36:58dans un Liban
36:59tiré libre
37:00et souverain
37:01en fait
37:02depuis des années
37:03Georges Ibrahim Abdallah
37:04est devenu la figure
37:05des mouvements
37:06d'ultra-gauche
37:07sur tous les campus
37:08on retrouve
37:08des comités
37:09de libération
37:10de Georges Ibrahim Abdallah
37:12dans toutes les manifestations
37:13y compris
37:13celles qui n'ont rien à voir
37:15avec le sujet
37:16comme les manifestations
37:17écologiques
37:18on retrouvait
37:18des collectifs
37:19pour
37:20ce terroriste
37:22et
37:22pendant très longtemps
37:24il est en prison
37:25à l'Anne Meusant
37:26et
37:27sa cellule
37:29était devenue
37:29un salon
37:30où il recevait
37:31les parlementaires
37:32on a vu
37:33effectivement
37:33Eric Coquerel
37:34aller le visiter
37:36et
37:36comme vous l'avez dit
37:37tout à l'heure
37:38le comparer
37:39à Nelson Mandela
37:41on a vu
37:42effectivement
37:42Rima Hassan
37:44poser
37:45avec lui
37:46dans sa cellule
37:48en lui
37:48en faisant un gros câlin
37:49et
37:50effectivement
37:51Eric Coquerel
37:52en voyant ça
37:53dit encore
37:54qu'il fallait absolument
37:56le libérer
37:56parce que c'est un scandale
37:57de l'Etat
37:57et que c'était
37:58un militant
37:59qui souhaite
37:59continuer la lutte
38:00et le combat
38:00alors la question
38:02qu'on se pose
38:02c'est
38:03quel est donc
38:03le combat
38:04quelle était
38:05l'activité
38:05de Georges Ibrahim
38:06Yadala
38:06pour qu'on ait
38:08tellement en vie
38:09qu'il continue
38:10la lutte
38:10et qu'il continue
38:11à mener son combat
38:12il faut se rappeler
38:13qu'il a été
38:14le fondateur
38:15des fractions
38:16armées révolutionnaires
38:17libanaises
38:17un mouvement marxiste
38:18révolutionnaire
38:19et terroriste
38:20qu'en 84
38:21comme vous l'avez dit
38:22il a été condamné
38:23pour complicité
38:24dans l'assassinat
38:26de deux diplomates
38:28un israélien
38:28et un américain
38:29à Paris
38:29et dans une tentative
38:30d'assassinat
38:31du consul américain
38:32à Strasbourg
38:33il n'a jamais
38:34renié son combat
38:35il a toujours
38:36continué à affirmer
38:38que pour lui
38:39la violence politique
38:40et le terrorisme
38:41étaient des moyens
38:42légitimes
38:42pour faire avancer
38:43leur cause
38:43en fait
38:44on peut se poser
38:45la question
38:45quand on voit ça
38:46pourquoi
38:47la gauche
38:48idéalise autant
38:50et romantise autant
38:51les terroristes
38:53et effectivement
38:53c'est pas le seul
38:55on se rappelle
38:56dans le début
38:56des années 2020
38:58Césaré Battisti
38:59militant
39:00d'ultra-gauche italienne
39:02condamné
39:03pour quatre
39:04assassinats
39:05condamnés
39:05par Contumas
39:06pendant des années
39:08la gauche
39:08intellectuelle
39:09la gauche politique
39:11a pris
39:11fait et cause
39:12pour lui
39:12jusqu'à ce qu'il révèle
39:13lui-même
39:14en clamant son innocence
39:15jusqu'à ce qu'il révèle
39:16lui-même
39:16qu'effectivement
39:17il était bien
39:18le coupable
39:19qu'on recherchait
39:20le 28 mars 2023
39:21plus grave encore
39:23Jean-Marc Rouillant
39:24l'un des fondateurs
39:26d'Action Direct
39:27le groupe terroriste
39:28qui a ensanglanté
39:29la France
39:30et qui a été lui aussi
39:31condamné à perpétuité
39:32pour deux assassinats
39:34celui du PDG de Renault
39:36Georges Besse
39:36et celui d'un ingénieur
39:38de l'armement
39:39le 28 mars 2023
39:42il est invité
39:43par des étudiants
39:44à l'université
39:45dans une des universités
39:47bordelaise
39:47et à cette occasion là
39:49il va faire une conférence
39:51et dans cette conférence là
39:53on a des militants
39:54qui sont là
39:56et expliquent
39:57effectivement
39:57que c'est pour eux
39:58un symbole
39:59un exemple
39:59ils disent
40:01c'est un symbole
40:02de la répression de l'Etat
40:03on trouvait intéressant
40:04qu'il vienne raconter
40:04pourquoi il a choisi
40:05la lutte armée
40:06il faut savoir
40:07que Jean-Marc Rouillant
40:08lui non plus
40:09n'a jamais eu de remords
40:11il est encore pire
40:12plus abject
40:13il a déclaré en 2016
40:15après les attentats
40:16djihadistes de 2015
40:18que les djihadistes
40:19il les avait trouvés
40:20très courageux
40:21car ils se sont battus
40:22courageusement
40:23ils se battent dans les rues
40:24de Paris
40:24alors qu'ils savent
40:25qu'il y a 2000 ou 3000 flics
40:26autour d'eux
40:27donc on a quand même
40:28quelqu'un
40:28qui légitime
40:30la lutte armée
40:31y compris
40:31des djihadistes
40:33contre nos propres
40:34nos propres concitoyens
40:36et puis
40:37plus récemment
40:38on a
40:39Luigi Magion
40:40Luigi Magion
40:41c'est aux Etats-Unis
40:42ce jeune
40:43qui a assassiné
40:44le patron
40:45d'une entreprise d'assurance
40:46de 4 balles
40:47et qui là aussi
40:48et là c'est
40:49très inquiétant
40:50il y a eu
40:51après cet assassinat
40:52une montée
40:54sur les réseaux sociaux
40:55de hashtag
40:55free Luigi
40:56et on a surtout
40:57la porte-parole
40:59de l'outre ouvrière
41:01Nathalie Arthaud
41:01qui va
41:02faire un tweet
41:04en déclarant
41:05que c'est
41:05un justicier
41:06individuel
41:07ce qui est intéressant
41:08dans ce
41:09dernier cas
41:10c'est que
41:11Luigi Magion
41:12a écrit un manifeste
41:13et dans ce manifeste là
41:14il cite beaucoup
41:15un livre
41:16qui est aujourd'hui
41:18malheureusement
41:19trop connu
41:20la société industrielle
41:21et son avenir
41:22qui est le manifeste
41:23d'un terroriste
41:24américain
41:25qui a été pendant longtemps
41:26l'ennemi public numéro 1
41:28c'est
41:29Onan Bomber
41:30Theodor
41:30Kazansky
41:32et en fait
41:33ce qui est inquiétant
41:34c'est que ce livre
41:34qui a
41:36Theodor Kazansky
41:36il a commis
41:37il a fait 25 attentats
41:39il y a eu 4 morts
41:40et plusieurs dizaines
41:42de blessés
41:42et bien ce livre là
41:44est aujourd'hui
41:45réédité régulièrement
41:46par des éditeurs
41:47d'extrême gauche
41:48et il est encore
41:49aujourd'hui
41:49il y a une réédition
41:51qui est toute récente
41:52et il est partagé
41:54par tous les militants
41:54Est-ce qu'il y a un risque
41:56que cette romantisation
41:57justement du terrorisme
41:58d'extrême gauche
41:59fasse école ?
42:01Oui alors on se rappelle
42:01justement qu'après
42:02Sainte-Solene
42:03après ces manifestations
42:04de Sainte-Solene
42:05qui avaient été violentes
42:05parce qu'ils avaient été
42:08pour certains choqués
42:09d'avoir un peu
42:10de résistance
42:11des forces de l'ordre
42:11un collectif
42:12avait lancé un appel
42:14disant qu'il fallait
42:15maintenant se constituer
42:16un groupe autonome
42:17clandestin
42:18organisé de manière
42:19paramilitaire
42:20une sorte de nouvelle
42:21action directe
42:22il précisait
42:23parce qu'ils sont gentils
42:24plus grande
42:25et moins meurtrière
42:26tout en considérant
42:27quand même
42:28il ne faut pas avoir peur
42:29de poser la question
42:30de la nécessité
42:31de la possibilité
42:32pour nous
42:33de l'usage planifié
42:34de la violence politique
42:35et de la lutte armée
42:36donc ça c'est un texte
42:38qui a circulé
42:38dans tous les mouvements
42:39d'ultra-gauche
42:41et effectivement
42:41on en a eu une partie
42:42qui ont choisi
42:43à ce moment-là
42:44de sombrer dans la clandestinité
42:45ce qui est inquiétant
42:47c'est que ce discours-là
42:48se répand
42:49en juin 2023
42:51dans une émission
42:52de France Inter
42:53le journaliste pose
42:55à Léna Lazare
42:56qui est la porte-parole
42:57des soulèvements de la terre
42:57la question
42:58est-ce que vous pensez
42:59que les soulèvements de la terre
43:00seront amenés
43:01à poser des bombes
43:02elle répond
43:04sans que le journaliste
43:06ne l'interrompe
43:07ou ne la contredise
43:08déjà la question
43:09est un peu étrange
43:09mais oui
43:10c'est des choses
43:11que l'on peut envisager
43:12et c'est sans doute
43:13des questions
43:13qui vont se poser
43:14d'ici quelques temps
43:15quelques années
43:16très sérieusement
43:16pour les militants écologistes
43:18et effectivement
43:19cette montée
43:20de la violence politique
43:21et cette légitimation
43:22y compris des actions
43:23terroristes
43:25d'une forme de terroriste
43:26elle est aujourd'hui
43:27extrêmement importante
43:29et elle a été
43:30pendant très longtemps
43:30sous-estimée
43:32sous-évaluée
43:32celui qui est intéressant
43:34c'est Éric Vaillant
43:35qui a été l'ancien procureur
43:36de Grenoble
43:36qui dit
43:37que cette menace
43:38est sous-estimée
43:39parce que lui
43:40il a vécu
43:41en étant un grenome
43:41qu'il y avait
43:43un attentat
43:43de l'ultra-gauche
43:44tous les 6 mois
43:44sauf que
43:45jusqu'à présent
43:46le parquet
43:47confie ça
43:49aux juridictions locales
43:50pour ne pas confier ça
43:51à l'antiterrorisme
43:52sauf qu'en réalité
43:53pour lui
43:54c'est sûr
43:54c'est bien
43:55des actions terroristes
43:56il parlait d'un fief
43:57d'une gauche
43:58totalement insurrectionnelle
43:59et là encore
44:00on ne peut pas s'étonner
44:02qu'une partie
44:03de cette gauche-là
44:03soit insurrectionnelle
44:04parce qu'on a
44:05des personnalités
44:06comme François Jarry
44:07qui est historien
44:08maître de conférence
44:09à l'université de Bourgogne
44:10qui dans la même émission
44:12de France Inter
44:12déclare
44:13dans certains contextes
44:15la négociation
44:16devient impossible
44:17l'émeute
44:17et la violence
44:18peuvent devenir légitimes
44:19cette justification
44:21de l'émeute
44:23elle n'est plus
44:24simplement
44:24une justification politique
44:25elle devient
44:26quelque chose
44:27qu'on enseigne
44:27à l'université
44:28dès lors
44:29il ne faut pas s'étonner
44:30qu'on ait
44:31cette montée
44:32de violence politique
44:33ça va tellement loin
44:34que très récemment
44:36et ça c'est une nouveauté
44:37dans son baromètre
44:39des risques
44:40paru en janvier 2025
44:41l'assureur risque alliance
44:42estime
44:43que les risques
44:45activistes
44:45et politiques
44:46sont aujourd'hui
44:47le quatrième risque
44:49de préoccupation
44:50majeure pour les entreprises
44:51devant les incendies
44:52et les risques climatiques
44:53donc ça veut dire
44:54qu'en France
44:54les assureurs
44:56considèrent que
44:56les sabotages
44:57les actions violentes
44:59les menaces
45:00contre les chefs
45:01d'entreprise
45:01sont parties
45:02des quatre risques
45:03les plus importants
45:04que peuvent rencontrer
45:05des chefs d'entreprise
45:05Et est-ce que les français
45:06eux ont conscience
45:07de ces risques ?
45:08Alors ils en ont conscience
45:10puisqu'il y a un sondage
45:12qui est intéressant
45:13qui a été réalisé
45:14en avril 2025
45:15par Odoxa
45:16pour l'agence Coriolink
45:17qui montre effectivement
45:19que 66% des français
45:20considèrent que
45:21ces activistes
45:22sont dangereux
45:23et violents
45:23c'est à la fois
45:24extrêmement rassurant
45:26mais d'un autre côté
45:27on s'aperçoit quand même
45:28qu'il y a une minorité
45:29qui accepte
45:30de plus en plus
45:31cette violence
45:3117% des français
45:33approuvent
45:34cette violence
45:35en considérant
45:36que par exemple
45:37les menaces
45:38contre des responsables
45:39de chantier
45:39sont légitimes
45:41ils sont même
45:4214% à approuver
45:44les sabotages
45:45d'usines
45:46et d'engins
45:46Dans le même temps
45:48il faut savoir
45:49qu'en fait
45:50ils ont théorisé
45:51le fait que
45:52pour que cette violence
45:53soit acceptée
45:54il faut créer
45:55les conditions
45:55pour qu'elle soit acceptée
45:56et ça
45:56la gauche l'a très très
45:58bien compris
45:58La première chose
45:59c'est de diaboliser
46:00l'adversaire
46:00On a beaucoup parlé
46:02d'éco-anxiété
46:03deux chercheurs
46:04de l'université
46:06de Grenoble
46:06ont théorisé
46:09ce qu'ils appellent
46:09le concept
46:10d'éco-colère
46:11En gros
46:11l'idée
46:12c'est de désigner
46:13un adversaire
46:14pour transformer
46:15de l'anxiété
46:15en colère
46:16et quand on fait
46:17quand on désigne
46:19un adversaire
46:19on crée
46:20cette colère-là
46:21et on facilite
46:22la mobilisation
46:23et donc on facilite
46:24les actions
46:24d'engagement
46:26violent
46:26La deuxième chose
46:27qu'il faut faire
46:28c'est euphémiser
46:29leur violence
46:30et là par exemple
46:31on a une neuve langue
46:32qui se met en place
46:33par exemple
46:34on ne dit pas sabotage
46:35on dit désarmement
46:37puisque comme ça
46:38ils appellent ça
46:39des désarmements climatiques
46:40quand vous faites sauter
46:40une entreprise
46:41c'est un désarmement climatique
46:43une sorte de légitime défense
46:44parce que l'entreprise
46:45serait jugée
46:45comme climaticide
46:46et donc
46:47il y a une forme
46:47de légitime défense
46:49et surtout
46:50il faut créer
46:50un climat adéquat
46:51et là on s'aperçoit
46:52qu'effectivement
46:53quand la tension politique
46:54est très forte
46:55on accepte
46:56et l'opinion publique
46:57accepte de plus en plus
46:58les violences
46:58en 2021
47:00au moment de la réforme
47:00des retraites
47:01la tension politique
47:02avait été montée
47:03à un tel niveau
47:03que 60% des français
47:05se disaient
47:07comprendre
47:07les actes violents
47:08contre les députés
47:09ils étaient 13%
47:11à les approuver
47:1125% chez les jeunes
47:1347%
47:14et ça c'est une autre étude
47:15qui a été faite
47:16par Harris Interactive
47:17montre que
47:18les 18-24 ans
47:20comprennent
47:20les violences
47:21contre les élus
47:21et considèrent
47:23que c'est un moyen
47:24légitime
47:25pour montrer
47:26leur opposition
47:26à des réformes
47:27ou à des mesures
47:28prises par les élus
47:28quand on voit ça
47:30on s'aperçoit
47:31qu'il y a une vraie forme
47:33de pensée incendiaire
47:34cette pensée incendiaire
47:35malheureusement
47:36avec les échos
47:37des réseaux sociaux
47:38avec ce qui se passe
47:39à l'université
47:40elle a d'abord
47:40enflammé la jeunesse
47:41mais le risque
47:42c'est que demain
47:43l'incendie se réponde
47:44à toute la société
47:45merci beaucoup
47:45Olivier Vial
47:46un mot chacun
47:47Louis Morin
47:48d'abord là-dessus
47:49effectivement
47:49on voit aussi
47:50et ça a été très bien démontré
47:51comment une certaine partie
47:53de la classe politique
47:53s'organise pour légitimer
47:54ces violences
47:55pour retirer du vocabulaire
47:57tout ce qui a trait
47:58par exemple
47:58sabotage versus désarmement
48:00tout ce qui a trait
48:01à trop de violence
48:01on l'oublie
48:02et on légitime
48:03ces actions in fine
48:04chez une certaine partie
48:05et vous avez tout à fait
48:06annoncé
48:07le mot clé
48:09qui a été par ailleurs
48:10très bien décrypté
48:11par Olivier Vial
48:12c'est le mot de légitimer
48:14en fait
48:14puisque le monopole
48:16de la violence légitime
48:18c'est celui de l'Etat
48:20et on voit bien
48:21qu'aujourd'hui
48:21on a des organisations politiques
48:23qui tentent de légitimer
48:25cette violence
48:26qui n'a pourtant
48:27rien de légitime
48:29si on s'en suit
48:30donc à la définition
48:31de la violence légitime
48:35c'est donc une tentative
48:35de renversement
48:36de la démocratie
48:37et c'est ça
48:38qui est important
48:39de comprendre
48:39c'est que derrière
48:40il y a l'idée
48:41que la démocratie
48:44n'a plus lieu d'être
48:45en France
48:46et c'est ça
48:47qui est extrêmement grave
48:48Pierre-Maricev
48:48en un mot pour terminer
48:50avec aussi
48:51on a vu un certain nombre
48:52de propos
48:52qu'Olivier vient de citer
48:53qui sont juste
48:54hallucinants
48:55et qui passent
48:56sur France Inter
48:57on demande
48:57est-ce que vous allez bientôt
48:58poser des bombes
48:59pardon
49:00quand on a quelqu'un
49:00qui explique
49:01que les terroristes
49:02ont été courageux
49:03parce qu'ils ont quand même
49:04tué des dizaines
49:06de personnes
49:06avec des flics
49:07pour reprendre l'expression
49:08autour d'eux
49:09il y a une certaine tolérance
49:11de certains milieux
49:12bien sûr
49:12vous vous souvenez
49:13du mot de Giscard d'Estaing
49:14ils ont le monopole du cœur
49:16en tout cas ils prétendent
49:17et malheureusement
49:18ils sont tellement
49:19tellement sans
49:20sans remords
49:23qu'ils sont prêts
49:24à dire à tout le monde
49:25qu'ils ont le monopole du cœur
49:26et à faire tout
49:26pour faire en sorte
49:27de garder ce monopole
49:28ils savent qu'ils jouent là-dessus
49:29le seul problème
49:30c'est qu'évidemment
49:30il y a une énorme ironie
49:33entre avoir le monopole du cœur
49:34et se considérer humaniste
49:35et puis d'un autre côté
49:36utiliser les pires méthodes
49:38la manipulation de la vérité
49:39et puis des bombes
49:40carrément
49:41on en enverra
49:42donc il y a bien un moment
49:43où la contradiction
49:46va finir par se briser
49:47Et on termine avec vous
49:49Philippe
49:49vous allez nous parler aujourd'hui
49:50de la fracture
49:51entre les élites
49:52et le peuple
49:53Oui Elodie
49:54une fracture
49:54qui a atteint un summum
49:56ce week-end
49:56lorsqu'on a vu
49:57la levée de boucliers
49:58contre l'implantation
50:00d'une supérette
50:01Carrefour City
50:01dans le 6ème arrondissement
50:03de Paris
50:03Une levée de boucliers
50:05accompagnée d'une pétition
50:06signée outre
50:07par des messieurs
50:07et de madame tout le monde
50:08mais qui ne doivent pas
50:10se considérer comme telles
50:11et par des personnalités
50:12parmi lesquelles
50:13se trouve le chanteur
50:14Alain Souchon
50:15son épouse
50:15et ses deux fils
50:16la comédienne Catherine Fraud
50:18l'ancien ministre
50:18Jacques Toubon
50:19ainsi que l'essayiste
50:21Alain Finkielkraut
50:21et sa femme
50:22une pétition s'opposant
50:24à l'ouverture
50:24de la supérette
50:25pour préserver le cadre de vie
50:27soutenir les commerçants
50:29de vraie proximité
50:30protéger l'environnement local
50:32sauvegarder le quartier
50:33en tant que zone protégée
50:34L'argumentaire le plus cash
50:36n'est d'ailleurs pas
50:37dans la pétition
50:38mais dans les propos
50:38tenus dans les colonnes du monde
50:40par le président
50:41de l'association des commerçants
50:42je cite
50:43quand on est à plus
50:44de 20 000 euros
50:45le mètre carré
50:45on n'a pas envie
50:46d'avoir de la racaille
50:47en bas de chez soi
50:48fin de citation
50:49une formule déjà utilisée
50:51dans la traversée de Paris
50:52par Jean Gabin
50:53qui parlait
50:54des salauds de pauvres
50:55qu'on pourrait résumer
50:56en pastichant
50:57une immense chanson
50:58de Jacques Brel
50:58il faut vous dire
50:59que chez ces gens-là
51:01on ne se mélange pas
51:03madame
51:03on ne se mélange pas
51:04et à l'issue de tout cela
51:06il y a évidemment
51:07une polémique qui est née
51:08ça a fait réagir
51:09les politiques locaux
51:10mais inversement
51:11à ce qu'on aurait pu croire
51:12absolument
51:12puisque la députée PS
51:14Céline Hervieux
51:15a soutenu les pétitionnaires
51:16par ces mots
51:17je cite
51:18dans le sixième
51:19nous tenons à préserver
51:20notre singularité
51:21l'accès au beau
51:22une certaine qualité de vie
51:24avant de déclarer
51:25que ces propos
51:26ont été sortis
51:26de leur contexte
51:27que sur le fond
51:28elle est opposée
51:29à l'ouverture
51:30de ce nouveau supermarché
51:31et que l'extrême droite
51:33et la fachosphère
51:34ont manipulé
51:35ces propos
51:35fin de citation
51:36Le monde n'est pas
51:37vraiment l'extrême droite
51:39c'est la fachosphère
51:40au-dessus
51:40Absolument
51:40Des propos résumés
51:42de manière beaucoup plus directe
51:43par une pétitionnaire
51:44par ces mots
51:45je cite
51:45Les livraisons de Carrefour
51:47à 6h du matin
51:48ça va être insupportable
51:49c'est un quartier résidentiel
51:51pas un quartier ouvrier
51:52il faut tenir compte du biotope
51:54c'est de la sociologie
51:56fin de citation
51:57Ainsi donc
51:58pour la gauche parisienne
51:59installer une salle de shoot
52:00dans le 10ème arrondissement
52:01ne pose aucun problème
52:03un centre de migrants
52:04dans le 16ème arrondissement
52:05boulevard Exelman
52:06en face de l'immeuble
52:08où vivait et décédé
52:09Claude François
52:10qui n'était pas franchement
52:11un prolo
52:11vu le nombre de disques
52:13qu'il vendait
52:13et où le prix du mètre carré
52:15ne doit pas être
52:15trop éloigné
52:16de celui du 16ème
52:17aucun problème
52:18en revanche
52:19cachez-moi cette super aide
52:20que nous ne saurions voir
52:21On imagine
52:22que les pétitionnaires
52:23issus du monde
52:24de la culture
52:25ont dû être ulcérés
52:26par le mot racaille
52:27plus aussi ulcérés
52:29par le mot racaille
52:30que lorsque Nicolas Sarkozy
52:31l'a tenu
52:32mais a priori
52:33probablement pas
52:34Face à ce mépris
52:36de classe contre les ouvriers
52:37le maire LR du 6ème
52:38Jean-Pierre Lecoq
52:39partisan de la supérette
52:41a réagi en déclarant
52:42C'est un village
52:43d'enfants gâtés
52:44qui croient
52:45que tout leur appartient
52:46La droite
52:47qui défend les prolos
52:48La gauche
52:48qui défend les bobos
52:49Voilà qui explique
52:51l'effondrement
52:51du vote à gauche
52:52dans les classes populaires
52:53Mais faut vous dire
52:54madame
52:54que chez ces gens-là
52:56madame
52:56la mixité sociale
52:57madame
52:58on la veut
52:59mais pas chez soi
53:00Et évidemment
53:01les réactions
53:02sur les réseaux sociaux
53:03ont été épidermiques
53:04Oui Elodie
53:05dans un pays
53:06où les tensions
53:07politiques sont
53:08à fleur de peau
53:08nombre de français
53:10ont fait part
53:10de leur écœurement
53:11suite à ces comportements
53:12d'enfants gâtés
53:13pour citer le maire
53:14du 6ème
53:15notamment vis-à-vis
53:16des politiques
53:16d'honneur de leçon
53:17Prenons Céline Hervieux
53:19la députée socialiste
53:20qui est contre
53:21la supérette
53:21il y a quelques semaines
53:22elle vilipendait
53:23ceux qui avaient voté
53:24la fin des ZFE
53:25en demandant
53:26leur rétablissement
53:27La même Céline Hervieux
53:28dont le compte Instagram
53:29montre ses vacances
53:30à la plage
53:31à la République dominicaine
53:32et au Brésil
53:32où elle s'est rendue
53:33soucieuse qu'elle est
53:34de la lutte
53:35contre le réchauffement climatique
53:37en voilier
53:37bien évidemment
53:38Tout comme
53:39Emmanuel Pierre-Marie
53:41maire écologiste
53:42du 12ème arrondissement
53:43qui a soutenu
53:44toutes les mesures
53:45anti-voiture
53:45menées par la majorité
53:46municipale
53:47mais dont le compte Instagram
53:49montre ses vacances
53:50au Chili
53:50ou à New York
53:51pour aller y voir sa famille
53:53et dans plein d'autres
53:54contrées lointaines
53:55un faites ce que je dis
53:56mais ne faites pas
53:57ce que je fais
53:57qui rappelle le film
53:58La Cage aux folles
53:59quand le président
54:00de l'Union
54:01pour l'ordre moral
54:02meurt dans les bras
54:02d'une prostituée mineure
54:03mais il faut vous dire
54:05madame
54:05que chez ces gens-là
54:06madame
54:07même quand on prend
54:08l'avion madame
54:08on ne pollue pas
54:09madame
54:10on ne pollue pas
54:11Et cette affaire
54:12révèle donc selon vous
54:13une vraie fracture
54:14entre le peuple
54:15et les élites
54:15Philippe
54:16Oui Elodie
54:16même si vu l'état
54:18dans lequel notre pays
54:19a été mis
54:20on a entendu
54:21tous les éditos
54:22vous me permettrez
54:23de parler d'élite
54:24auto-proclamée
54:25ou plutôt
54:25de pseudo-élite
54:26mais regardez
54:27les résultats
54:28du sixième arrondissement
54:29de Paris
54:29lors des dernières
54:30élections européennes
54:31Les deux listes
54:32arrivées en tête
54:33qui comptaient
54:34à elles seules
54:3448,61% des voix
54:37la moitié du corps électoral
54:38étaient la liste
54:40de Valérie Haillet
54:40liste défendant
54:41la mondialisation heureuse
54:43et celle de Raphaël Glucksmann
54:45qui déclarait sur Arte
54:46en 2018
54:46quand je vais à New York
54:48ou Berlin
54:48je me sens plus
54:49chez moi culturellement
54:50que quand je me rends
54:51en Picardie
54:52et c'est bien ça le problème
54:53des gens qui sont
54:54pour la réduction
54:55des frontières
54:56qui défendent
54:56la libre circulation
54:57des humains
54:58et des marchandises
54:58mais qui ne veulent pas
55:00que leur cadre de vie
55:00en pâtisse
55:01des gens qui pensent
55:02que leur revenu
55:03leur donne plus de droits
55:04qu'au commun des mortels
55:05aux antipodes
55:06des valeurs républicaines
55:07d'égalité et de fraternité
55:09mais peu importe
55:10les valeurs de la République
55:11puisque se considèrent
55:13du camp du bien
55:13contre le reste de la France
55:15ce qui explique
55:16le rejet de Paris
55:17et des Parisiens
55:17un peu partout en France
55:19des gens qui disent
55:20que l'insécurité
55:21est un fantasme
55:22mais qui à défaut
55:23de franchir le périphérique
55:24ne passent même plus
55:25dans les arrondissements
55:26limitrophes de la banlieue
55:27les mêmes qui défendent
55:29des centres de migrants
55:29dans les villages de province
55:30en qualifiant de racistes
55:31ceux qui n'en veulent pas
55:32mais qui pétitionneraient
55:34à la puissance 10
55:35si on en mettait un
55:36dans leur arrondissement
55:37mais il faut vous dire
55:38madame
55:39que chez ces gens-là
55:40madame
55:40la diversité madame
55:42on la veut
55:43mais surtout pas chez soi
55:44Merci beaucoup
55:45Philippe David
55:45il nous reste un peu moins
55:46de deux minutes
55:47qu'une réaction rapide
55:48chacun Pierre Maricev
55:49on pourrait en rire
55:50mais c'est très symptomatique
55:51effectivement
55:52quand on a des parlementaires
55:53qui veulent bien installer
55:54des salles de shoot
55:55ou des centres pour migrants
55:56un peu partout dans Paris
55:56mais qui disent
55:57ah non non
55:57une supérette
55:58ça fait du bruit le matin
55:59et ça amène de l'insécurité
56:00moi je veux bien
56:01mais c'est un tout petit peu
56:02contradictoire
56:03C'est l'hypocrisie
56:04la contradiction
56:05c'est vrai que
56:06j'aimerais aller voir
56:08et j'en connais évidemment
56:09dans ma famille
56:09notamment des gens
56:10à leur dire
56:10mais vous vous rendez compte
56:11que ça n'a aucune cohérence
56:13votre projet
56:13et bien malheureusement
56:14ils trouvent toujours
56:15des pirouettes
56:16et puis finalement
56:16c'est ça
56:18c'est que peu importe
56:19le discours qu'ils vont tenir
56:20peu importe la cohérence
56:21apparente ou non
56:22de leur discours
56:23finalement
56:24ils pensent à leurs propres intérêts
56:25avant tout
56:26et ils prétendent
56:28penser à ceux des autres
56:29mais en fait
56:29ils pensent aux leurs avant tout
56:30En 30 secondes chacun
56:31ce qui est drôle Olivier
56:32et vous l'avez démontré Philippe
56:33c'est que du coup
56:34là c'est la droite
56:35qui est en train de dire
56:36mais arrêtez
56:36ça ne va pas apporter
56:37de l'insécurité
56:38c'est la gauche
56:38qui dit mais si quand même
56:39une supérette
56:41on ne sait jamais
56:41s'il y a des mendiants
56:42qui viennent autour
56:43tout s'est inversé
56:45en fait dans les logiques
56:46Tout s'est inversé
56:46mais il a parlé
56:48à la fois de chansons
56:50et de films
56:50en fait on s'aperçoit
56:51que c'est assez ancien
56:52parce que moi je cite presque
56:53cette polémique
56:54elle me fait penser
56:55à la crise de Colin Serrault
56:57avec ce fabuleux dialogue
56:58entre Tim Seed
57:00qui est un banlieusard
57:02qu'un député socialiste
57:04qui habite un beau quartier
57:04le traite de raciste
57:05parce que justement
57:06il ne veut pas accueillir
57:07chez lui
57:07plus d'immigration
57:09et il lui dit
57:10oui mais vous vous rendez bien compte
57:11que c'est toujours nous
57:12qui devons nous pousser
57:13pour faire de la place
57:14alors que chez vous
57:15vous n'en voulez pas
57:16c'est exactement ça
57:17ce film il a plus de 20 ans
57:18et on est toujours
57:19dans cette polémique là
57:20et donc je pense
57:20qu'effectivement
57:21la gauche là-dessus
57:22a été extrêmement hypocrite
57:25sur ces questions
57:26en 30 secondes
57:27Louis Morant
57:27oui ça fait longtemps
57:28également qu'on a
57:30une gauche bourgeoise
57:31qui est déconnectée
57:32des intérêts
57:33effectivement
57:34des classes
57:35populaires
57:36et ça se ressent
57:38d'ailleurs particulièrement
57:39justement dans les quartiers populaires
57:41dans les cités
57:42où vous voyez
57:42qu'il y a un vote
57:44de droite
57:46et un vote RN
57:47qui est particulièrement important
57:48et ça s'explique évidemment
57:49par le fait
57:51qu'aujourd'hui
57:51c'est la droite
57:52et le Rassemblement National
57:55qui défendent davantage
57:58les classes populaires
57:58sur les questions de sécurité
57:59Merci beaucoup
58:00à tous les quatre
58:01d'avoir été avec moi
58:02pour Face à l'Info
58:03tout de suite
58:04vous retrouvez
58:04Eliott Deval
58:05et ses invités
58:06pour l'heure des pros 2
58:07pour l'Info
58:08et ses invités
58:09pour l'Info

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