Pierre Moscovici était l'invité de Benjamin Duhamel dans "Tout le monde veut savoir". Il est notamment revenu sur le poids de la dette qui attend les Français.
00:00Là encore technique, on n'a pas tout à fait la même approche que le gouvernement.
00:02Quand nous parlons de 105 milliards d'euros, les 40 milliards d'euros dont parle François Bayrou équivalent en vérité à 25 milliards dans notre propre comptabilité, c'est-à-dire c'est le quart.
00:12Mais je ne vous dis pas le contraire. Nous avons des engagements européens, c'est de passer sous 3% en 2029.
00:17Ils ont été repoussés, c'était 2027. J'ai été le premier à souhaiter que ce ne soit pas 2027 parce que c'était juste pour le coup impossible.
00:24Ça aurait demandé un effort trop important qui aurait pour le coup asphyxié la croissance.
00:28Mais tout est affaire de crédibilité, de soutenabilité. Là, je le dis, nous ne pouvons plus éternellement différer nos objectifs avec de mauvais résultats.
00:37Il faut se donner les moyens d'avoir les résultats pour atteindre nos objectifs. Et de ce point de vue-là, oui, c'est faisable.
00:42Vous savez, je vais prendre un autre chiffre. Notre dépense publique dans le PIB recommence aussi à augmenter.
00:48Elle représente 56,5% du PIB. 57% ou presque l'an prochain. Là aussi, c'est 8 points de plus que la zone euro.
00:55Alors, on est très attaché à notre modèle social. Mais pardon de le dire, il y a des gisements d'économie.
01:00Il y a des gisements d'économie partout. Dans l'État qui a déjà commencé, à la sécurité sociale, dans les collectivités locales.
01:06Parce que ce que nous montrons, et c'est imparable, c'est que la dépense qui monte, celle qui a monté en 2024 comme en 2023,
01:12c'est la dépense sociale, c'est la dépense locale.
01:16Alors, je ne suis pas du tout en train d'appeler à un plan d'austérité.
01:18Vous savez, vous avez cité tout à l'heure un élément du rapport, je vais le traduire autrement.
01:23Nous avons le choix entre faire maintenant des efforts importants, mais raisonnables, maîtrisés, volontaires,
01:30ou bien, dans quelques temps effectivement, subir une cure d'austérité, c'est-à-dire un coup de knout,
01:36qui fait que brutalement, on est obligé de baisser les prestations, on est obligé de limiter notre dépense,
01:41et ça pèse sur notre croissance.
01:42Nous avons le choix entre l'effort maintenant, maîtrisé, et l'austérité subie.
01:48Je préfère l'effort maîtrisé.
01:49Si on rentre dans...
01:50Vous savez, vous posez...
01:51Si on rentre dans le concret, parce que vous dites qu'il y a des visements d'économie.
01:55Est-ce que c'est possible ? Oui.
01:57Est-ce que c'est nécessaire ? Oui.
01:58Est-ce que c'est indispensable ? Je vais jusque-là.
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