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Avec Juliette Méadel, ministre déléguée à la Ville

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-06-05##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Avec nous, Juliette Méadelle, ministre déléguée à la Ville. Bonjour, Juliette Méadelle.
00:11Alors, vous faites partie du centre-gauche.
00:14Oui, de la gauche.
00:15Vous êtes ministre, mais ministre de gauche.
00:20Bien loin des positions de messieurs Rotaillot et d'Armanin, on est bien d'accord.
00:23Oui, absolument, mais c'est un gouvernement de coalition.
00:26Oui, ça j'ai bien compris.
00:27Mais comme l'aide du reste, l'Assemblée nationale, il n'y a pas de majorité, mais où il y a une coalition.
00:33Bon, il y a une coalition.
00:33Nous allons voir tout cela, parce que vous êtes chargé de la Ville, vous avez des objectifs.
00:39Alors, je vais revenir sur les violences, sur les saccages, sur les pillages.
00:43Je vais revenir sur les propositions des uns et des autres.
00:45Mais Juliette Méadelle, il y a quelque chose qui nous tient à cœur, qui vous tient à cœur, c'est le commerce en centre-ville.
00:51Et je tenais à commencer avec ça. Pourquoi ?
00:54Parce que les centres-villes de nos villes, et même de nos gros villages, sont en train d'être désertifiés.
01:01Plus de commerce, les commerces ferment. Vous prenez des initiatives pour cela ?
01:04Oui, parce que ça me frappe et en même temps, ça m'attriste.
01:07Quand on se promène dans ces belles villes, dans les quartiers, c'est encore pire.
01:11On voit des rideaux fermés, on voit des tags, on voit même des squats dans de jolies villes.
01:17Donc, stop, il faut que ça s'arrête. On a besoin du commerce en centre-ville.
01:20On a besoin d'avoir aussi ce plaisir de pouvoir aller acheter son pain et de pouvoir se retrouver avec quelques autres, comme dans les villes à l'époque.
01:28Alors, que faire ?
01:29J'ai demandé, j'ai donné une mission assez exigeante à trois personnes qui sont les meilleurs connaisseurs du sujet.
01:36Le patron de Système U, qui est Dominique Schellcher, le patron de la Banque des Territoires actuellement, qui est devenu le patron de la caisse des dépôts, qui est Olivier Sichel,
01:45et surtout, surtout la maire de Saint-Quentin, Saint-Quentin dans l'Aisne, qui est Frédéric Macaré.
01:51J'ai demandé à ces trois acteurs, qui connaissent à la fois le commerce, qui sont maires, et qui savent ce que c'est de me faire des propositions révolutionnaires pour le mois de septembre.
02:02Révolutionnaire, ça veut dire qu'il faut qu'on aille au-delà de ce que nous avons fait jusqu'à présent, dans les différents ministères.
02:09J'ai donné cette mission avec ma collègue Véronique Louvagie, qui est ministre du commerce.
02:13Et donc, vous avez le ministère de l'aménagement du territoire, et le ministère de la Ville, et le ministère de l'économie, qui sont déterminés.
02:19Et nous verrons ce que dit cette mission.
02:21Je suis un peu étonné de voir Dominique Schellcher dans cette mission, parce que lui, avec ses hyper et ses super, il a vidé les centres-villes, les commerces de centres-villes.
02:31Si ce n'est qu'à Saint-Quentin, il y a des petits Système U, et que moi j'ai besoin d'avoir l'avis de tout le monde.
02:36Ah bon ?
02:36Je ne vais pas vous faire la publicité de Système U, c'est lui qui va le faire.
02:41La grande distribution a vidé les centres-villes, pardon.
02:43Exactement. Et comme ils sont en train de revenir là-dessus, et que précisément, ils réinstallent des supérettes, j'ai besoin d'avoir leur avis.
02:50Mais je partage votre constat.
02:51Alors, il y a un autre constat qui est fait sur les commerces.
02:54Parce que quels sont les commerces qui s'installent en centre-ville ?
02:57Les kebabs, les barbiers, les petites épiceries de proximité qui sont là, pourquoi ? Pourquoi ? Pour blanchir l'argent de la drogue.
03:06C'est exactement...
03:06Et le maire de Montpellier dit, il faut que les maires aient un droit, un droit sur l'installation d'un commerce, sur l'ouverture d'un commerce.
03:15Écoutez, moi je suis d'accord avec ça. D'ailleurs, c'est à Montpellier que j'organise le comité interministériel des villes, on va en parler tout à l'heure.
03:20J'allais venir, vous voyez.
03:22Vous êtes très fort, et vous êtes bien informé.
03:24Mais au-delà de ça, oui, il faut que les pouvoirs publics se saisissent de cette question du commerce.
03:28Il faut des commerces diversifiés.
03:30Ce n'est plus possible d'avoir tout le temps les mêmes commerces.
03:32Ce que vous décrivez à juste titre, sur des commerces qui se ressemblent, et parfois dans les quartiers, oui, et parfois des barbeurs et autres, qui sont tout le temps les mêmes, ça abîme.
03:40Qui sont vides ?
03:42Et ça abîme, non mais surtout quand c'est de l'économie illégale.
03:45Mais évidemment que c'est de l'économie illégale.
03:47Surtout ça abîme à la fois les quartiers, ça abîme la vie quotidienne.
03:51Il faut qu'il y ait de tout, il faut qu'il y ait de tout, que ce soit varié et que ce soit du commerce de qualité.
03:56Est-ce que le maire, est-ce qu'il faut donner au maire la possibilité d'autoriser ou pas l'ouverture d'un commerce ?
04:02C'est précisément la question que j'ai posée aux trois auteurs du rapport.
04:05Mais vous me connaissez, moi je suis assez favorable à l'intervention publique.
04:09Surtout des maires, M-A-I-R-E, pas que des maires, et que c'est en grave.
04:12Et donc il faut qu'on puisse fixer des objectifs.
04:16Je ne vais pas vous dire, j'attends d'avoir les réponses de mes rapporteurs.
04:20C'est une demande de Mickaël Delafosse à Montpellier.
04:22Est-ce que vous êtes favorable à cette idée ?
04:23Je suis favorable à l'intervention publique dans le commerce.
04:26C'est pour ça que je donne le rapport.
04:29Ce n'est pas pour dire que je vais donner les clés aux distributeurs.
04:32Si je le fais moi en tant que ministre de la ville, avec Véronique Louvagi, ministre du commerce,
04:35c'est que nous pensons que cette question du commerce en centre-ville est une question politique.
04:40Et qu'on ne peut plus laisser faire.
04:42Il faut s'en mêler pour le bien commun et pour l'intérêt général.
04:44– Bien, il y a donc cette relocalisation des commerces de proximité.
04:52C'est l'un de vos objectifs.
04:53Alors la ville, parlons-en, parlons de ce qui va se passer à Montpellier.
04:57Concert interministériel des villes.
05:00– Comité.
05:00– Demain, comité, pardon.
05:01– Vous avez raison, c'est un concert gouvernemental.
05:03– Pourquoi je dis concert ?
05:03– Mais non, mais ça va très bien.
05:05– Comité.
05:06Des mesures seront annoncées.
05:07Soutien à l'enfance, amélioration du cadre de vie, développement économique.
05:10Bon, c'est un peu vague, ça.
05:13– Non, ça va être très précis, c'est un peu vague.
05:15– Lutte contre l'isolement.
05:16– Je ne peux pas tout vous dévoiler ce matin.
05:18– Ah bon, d'accord.
05:19– Mais je vais quand même vous dire deux-trois choses.
05:20Je vais quand même vous dire deux-trois choses importantes.
05:22– Alors, allez-y.
05:23– Il y a un maître mot sur ce comité interministériel
05:25auquel participera évidemment le Premier ministre François Rébsamen
05:28et puis au moins neuf ministres du gouvernement.
05:31Il y a un mot clé.
05:33Ça va vous faire sourire, mais pourtant c'est un sujet très important.
05:37Et très grave, c'est l'enfant.
05:38– Oui.
05:39– C'est l'enfant dans la ville.
05:41– Oui.
05:42– C'est l'idée que si on investit davantage dans l'enfance,
05:45on prévient tous les dysfonctionnements
05:48auxquels nous avons assisté hélas ces dernières années,
05:50c'est-à-dire de la désespérance enfantine,
05:53puis de la déscolarisation, puis de la dépression adolescente.
05:58Et hélas, parfois, on l'entrait dans des addictions
06:01et dans la spirale de la violence, voire de la criminalité.
06:04Et dans ces quartiers qui sont des quartiers jeunes en moyenne,
06:07où il y a un taux de famille monoparentale très élevé par rapport à la moyenne nationale,
06:13avec des enfants qui, hélas, sont livrés à eux-mêmes,
06:16pas abandonnés volontairement, mais livrés à eux-mêmes,
06:19faute de moyens, faute parfois de parents en bonne santé et avec des ressources suffisantes,
06:25eh bien vous avez là des enfants, des jeunes,
06:28qui sont la proie et les victimes des réseaux,
06:30des réseaux de trafic, des réseaux de radicalisation islamiste,
06:36parce que ce sont des populations vulnérables.
06:38À 8 ou 9 ans, quand on a une mère qui travaille la nuit,
06:42qui est fatiguée, un père absent,
06:44et une mère qui n'a pas les moyens d'être là pour préparer le petit-déjeuner,
06:47et qui n'a pas les moyens d'être en bonne santé, à la fois psychique,
06:50eh bien on est exactement la cible des trafiquants.
06:54Donc la société doit protéger ces jeunes, c'est notre devoir,
06:58et je ne vous cache pas que c'est particulièrement efficace,
07:01ça a été démontré par des économistes dans d'autres pays que le nôtre,
07:05abandonner un enfant, c'est hypothéquer l'avenir.
07:07Bien, donc vous allez axer ce comité interministériel sur l'enfance.
07:12L'enfant dans la ville.
07:13Dans la ville.
07:14Et le statut de la monoparentalité, tiens ?
07:17Ça, c'est précisément ce que nous visons.
07:19Pourquoi ?
07:20Quand vous vous occupez d'un enfant qui ne va pas bien.
07:22Absolument qu'une femme seule est un statut.
07:25Comme il existe famille nombreuse, le statut de famille nombreuse,
07:31avec une carte de famille nombreuse.
07:33Est-ce qu'on pourrait imaginer une carte de la monoparentalité ?
07:37Je vais vous dire, c'est déjà un peu le cas,
07:39dans la mesure où elles ont déjà, par exemple,
07:42leur dossier sur le haut de la pile quand elles cherchent un logement,
07:45elles ont des aides, etc.
07:46Mais ça ne suffit pas.
07:47Non.
07:47On peut toujours imaginer mille statuts, ça ne suffit pas.
07:49Moi, ce que je veux, c'est une mobilisation pour les aider dans leurs fonctions éducatives,
07:56et par exemple, les aider en termes de conciliation entre vie professionnelle, vie familiale.
08:00Ça veut dire qu'il faut qu'elles aient plus de places en crèche, c'est ce que nous allons faire.
08:03Ça veut dire qu'il faut leur permettre d'avoir du pouvoir économique.
08:06Et c'est l'un des trois piliers du comité interministériel de Montpellier,
08:11là du 6 de vendredi.
08:13C'est ça le troisième pilier, c'est demain.
08:15Je veux que les femmes qui tiennent les quartiers, en fait, c'est elles qui assument tout.
08:20En réalité, vous savez, moi, les interlocuteurs sont des interlocutrices.
08:23C'est elles qui gèrent tout.
08:25Je veux qu'elles aient du pouvoir économique.
08:26Pour qu'elles aient du pouvoir économique, il faut qu'elles puissent créer des entreprises,
08:29ou retrouver un emploi, ou être formées.
08:31Et surtout, il faut qu'on garde leur enfant.
08:34Et tout ça, c'est une volonté politique que nous allons déployer.
08:37Je comprends très bien.
08:38Mais vous parliez de femmes.
08:39Moi, je suis frappé par un fait.
08:42Dire qu'il y a eu des comparutions, après les émeutes,
08:45les émeutes, là, qui ont suivi, enfin, les émeutes.
08:48Oui, oui, des débordements, des violences, des saccages, des pillages.
08:52Après le match PSG-Inter, je n'ai pas vu une seule femme comparaître.
08:55Non, vous avez raison de le dire.
08:56Je vois des hommes.
08:57Mais vous avez raison de le dire.
08:58Des garçons et des hommes.
08:59Peu de mineurs, d'ailleurs.
09:01Contrairement à ce que disent beaucoup.
09:03Peu de mineurs, des majeurs, et des hommes, toujours des hommes.
09:06Et qui ne viennent pas forcément des quartiers, du reste.
09:09Je tiens quand même à le préciser.
09:10Mais pourquoi ?
09:11C'est exactement la même problématique que la violence que vous retrouvez
09:15et les profils type des délinquants.
09:17Les délinquants sont globalement des hommes.
09:19Ce n'est pas un scoop, ce que je suis en train de vous dire.
09:21Mais c'est précisément pour cela que je souhaite qu'on redonne
09:24du pouvoir économique aux femmes parce qu'elles doivent avoir leur part de la décision.
09:30Pourquoi ? Parce qu'elles assument, parce qu'elles sont plus responsables.
09:33Mais comment faire pour donner du pouvoir économique aux femmes
09:36?
09:36D'abord, en leur donnant la possibilité de travailler tout en ayant des enfants.
09:41Et dans les quartiers, il n'y a pas assez de crèches.
09:43Il n'y a pas assez de services publics de la petite enfance.
09:46Vous voyez, je vais aller à Marseille dans un mois pour inaugurer une crèche
09:48que j'ai réussi à exhumer de travaux qui n'étaient pas conduits.
09:54Tant qu'on ne peut pas garder leurs enfants, elles seront entravées.
09:58Deuxièmement, c'est un message politique.
10:00Je veux du pouvoir aux femmes dans les quartiers.
10:02Le mot de pouvoir et le mot de femme, le mot de quartier, doit être posé avec un signe égal
10:07dans ces termes-là.
10:09C'est-à-dire leur reconnaître la capacité à gagner leur vie mieux qu'elles ne le font
10:16actuellement car elles n'ont pas la possibilité de le faire.
10:18Donc, notre rôle, c'est du micro-crédit.
10:21C'est pour ça qu'une statue de femme seule, c'est un statue indispensable.
10:24Mais on peut imaginer mille statues, Jean-Jacques Pendant, pourquoi pas ?
10:28Mais il faut surtout qu'on leur donne la possibilité de retrouver un emploi,
10:31de pouvoir ne pas être à la maison de 8h à 19h, parce qu'elles ont besoin de travailler,
10:36de pouvoir se former, de pouvoir s'émanciper,
10:39de pouvoir choisir la vie qu'elles veulent mener,
10:41y compris sur le plan de leur vie sentimentale et sexuelle.
10:45C'est leur indépendance et leur autonomie.
10:47Et ça, c'est un combat politique.
10:48Dites-moi, des barbares, ceux qu'on a vu piller et saccager ?
10:54Des délinquants ?
10:55Vous emploieriez ce mot ?
10:57Non, je n'emploierai pas ce mot,
10:58parce que je ne veux pas en rajouter.
11:00Le débat est suffisamment inflammable en ce moment.
11:02Oui, c'est un mot malheureux.
11:06Moi, ce ne sont pas les termes que j'emploie,
11:07pour des tas de raisons, et en particulier parce que je ne veux pas d'amalgame.
11:12Et je ne veux pas qu'on considère
11:14qu'ils sont tous à mettre dans le même panier.
11:16Les casseurs ont leur place en prison, quand c'est justifié par la justice,
11:21et manque de limites, ça c'est certain.
11:23Mais vous savez, si on en vient à avoir des jeunes,
11:26comme j'ai vu certains cas,
11:28des jeunes qui n'habitent pas spécialement dans les quartiers,
11:30qui ont un emploi, mais qui se sont amusés à aller tout casser, tout vandaliser.
11:34Mais ça, c'est des enfants qui n'ont pas eu assez de limites éducatives.
11:37Donc là, il y a bien un problème dans la qualité de l'encadrement,
11:41de l'éducation, et dans la qualité du message que nous devons envoyer.
11:45Un enfant, ça s'éduque.
11:47Et ce n'est pas parce qu'il est seul qu'on doit le laisser livrer à lui-même.
11:51Et je réprouve aussi ce qui renvoie les parents à leur responsabilité,
11:55en considérant que personne ne doit s'en mêler.
11:56Donc la situation des allocations familiales aux parents des mineurs délinquants,
12:01vous n'y êtes pas favorable ?
12:01Mais c'est un slogan inutile.
12:03Totalement inutile. Pourquoi ?
12:05C'est un slogan employé par votre collègue Bruno Rotailleau.
12:07Mais je n'y suis pas favorable.
12:09Parce que, vous n'avez qu'à regarder le profil des casseurs,
12:12ce n'est pas qu'un problème d'argent,
12:15c'est aussi un problème d'éducation.
12:16Il y a peu de mineurs en plus.
12:17La réalité, c'est qu'il faut...
12:18Beaucoup de délinquants, mais peu de mineurs.
12:19C'est à ça qu'on va travailler vendredi à Montpellier.
12:22Il faut qu'on puisse avoir une école
12:23qui soit ouverte sur une amplitude d'horaire plus importante,
12:27de 8h à 18h dans les quartiers,
12:29avec de l'éducation,
12:31des éducateurs sportifs,
12:33de la culture.
12:34Il faut que ces gamins soient pris en main.
12:37S'ils s'ennuient,
12:38s'ils sont fragiles,
12:39s'il n'y a personne à la maison quand ils rentrent,
12:41c'est précisément dans ces moments-là
12:43qu'ils peuvent dévier.
12:45Donc la responsabilité de la société,
12:47c'est de s'en occuper.
12:48Alors, ce qui est extraordinaire,
12:49vous êtes dans le même gouvernement,
12:51mais vous n'êtes pas du tout d'accord avec Bruno Rotailleau,
12:53pas du tout d'accord, j'imagine,
12:55avec les propositions de Gérald Darmanin,
12:56vous allez me dire.
12:57Code pénal, il veut revoir le code pénal.
12:59Alors, on va commencer dans l'ordre,
13:00cher Jean-Jacques Bourdin.
13:02Avec Bruno Rotailleau,
13:03nous partageons tout à fait le même constat
13:05sur la nécessité de la prévention.
13:07A telle enseigne
13:07qu'il sera,
13:10non pas présent parce qu'il ne peut pas,
13:12mais représenté par le ministre,
13:14mais représenté par le ministre...
13:16Mais Jean-Noël Buffet, pardon,
13:19pardon, ministre adjoint de l'Intérieur aussi,
13:21qui va s'occuper de la question
13:23de la police municipale
13:24et de la police nationale
13:25et de renforcer la présence
13:27des forces de l'ordre dans les quartiers.
13:28C'est tout ce que je souhaite.
13:30Je vais vous dire, moi,
13:30il n'y a pas de politique de la ville
13:31s'il n'y a pas de sécurité.
13:33La première personne
13:34que je suis allée voir dans le gouvernement
13:35pour travailler avec lui,
13:37c'est Bruno Rotailleau.
13:38Et je lui ai dit,
13:39merci de lutter contre le trafic de drogue.
13:40Est-ce que vous savez quoi,
13:41les habitants ne me parlent que de ça ?
13:42Dites-moi un mot.
13:44Je reviens sur les slogans
13:47dont vous parlez de Bruno Rotailleau.
13:49Ce sont des slogans
13:50en prévision de la présidentielle de 2027.
13:53Mais quel slogan ?
13:54Avec Bruno Rotailleau,
13:54nous en avons encore parlé hier.
13:56Mais c'est vous qui m'avez parlé de slogans,
13:57ce n'est pas moi.
13:58Vous dites que c'est un slogan
13:59en suspension des allocations familiales
14:01aux parents des mineurs délinquants,
14:03c'est un slogan.
14:04Est-ce que c'est ce que le Premier ministre
14:05a décidé de faire ?
14:06Vous me dites,
14:07dans la bouche de Bruno Rotailleau,
14:09c'est un slogan.
14:10Ça veut dire quoi ?
14:11Ça veut dire qu'on ne va pas le faire ?
14:12Pour la présidentielle de 2027 ?
14:14Ça lui appartient.
14:14Moi, je suis dans un gouvernement de coalition.
14:16Et je partage avec Bruno Rotailleau
14:18le point qu'il faut de la sécurité.
14:20Et il partage avec moi
14:22le point qu'il faut de la prévention
14:24et qu'il faut investir massivement
14:26dans l'enfance.
14:27Mais ça ne vous surprend pas
14:28ce que je vous dis ?
14:28Mais pourtant, vous devriez l'être.
14:30Parce que si nous sommes
14:31dans un gouvernement ensemble,
14:33alors que nous sommes
14:34d'origine politique très différente
14:36et que je ne partage pas
14:37tout ce qu'il dit,
14:38sur la prévention,
14:40nous avons la même idée.
14:41La preuve,
14:43la preuve,
14:44il soutient
14:44et la preuve,
14:46il sera présent
14:46par l'impermédiaire
14:47de Jean-Noël Buffet
14:48avec qui je partage aussi beaucoup.
14:49– Il ne sera pas là non plus, pardon.
14:51– Non, mais on y travaillera
14:53pour la prochaine fois.
14:54– Oui, d'accord.
14:54Mais enfin, il n'est pas là.
14:56J'ai hâte, mais Adèle,
14:56il ne sera pas là demain.
14:58Alors que c'est pourtant important.
15:00Alors lui, il propose
15:01de revoir le code pénal,
15:03suppression du sursis,
15:04condamnation minimum systématique
15:06une fois la culpabilité reconnue,
15:08suppression des aménagements
15:12de peine obligatoires.
15:13– Alors, il dit
15:14les condamnations ne sont pas
15:15à la hauteur.
15:16Vous êtes d'accord avec tout ça ?
15:17– Moi, j'ai tendance
15:18à respecter la justice
15:22au sens où,
15:24et bien sûr qu'il,
15:25évidemment,
15:26c'est le ministre de la Justice,
15:27au sens où,
15:28et donc moi,
15:28je diverge un peu
15:29sur ces questions-là
15:30parce que je pense
15:30qu'il faut laisser au juge
15:31ce qu'on appelle
15:33la capacité à individualiser
15:35et à personnaliser la peine.
15:37– Donc vous êtes contre,
15:38vous êtes contre,
15:39opposé à ces propositions.
15:41– Nous sommes dans un gouvernement
15:42où nous avons des points
15:43de vue différents.
15:44– Mais vous êtes opposé
15:45à ces propositions.
15:46– Il va y avoir un débat.
15:47– Il va y avoir un débat.
15:48– Non, parce que,
15:49d'abord, non,
15:50parce que j'attends
15:50de voir précisément
15:51ce qu'il propose.
15:52– Enfin, il l'a dit.
15:53– Et que, par ailleurs,
15:54ceux qui relèvent
15:54de la politique de la ville,
15:56je retourne à mon sujet,
15:57c'est pas tout à fait ça,
15:59c'est la question
16:00de la récidive en prison,
16:02c'est la question
16:03de la police judiciaire,
16:04et ça, ce sont des sujets
16:05sur lesquels
16:05nous allons travailler davantage.
16:07Il y en a besoin.
16:07– Vous regardez
16:08qu'il ne soit pas là demain ?
16:10– Mais je pense que,
16:11oui, ça aurait été bien
16:12qu'on puisse travailler
16:13ensemble sur ce sujet-là,
16:14mais on va finir
16:15par y arriver.
16:16Vous savez,
16:16cinq mois pour organiser
16:18un comité interministériel,
16:20c'était pas beaucoup.
16:21– Non, je sais,
16:22mais un comité interministériel
16:23sans les deux principaux
16:25ministres du gouvernement,
16:26c'est quand même gênant.
16:26– Mais attendez,
16:27Jean-Noël Buffet,
16:29François-Noël Buffet,
16:30ça n'est pas un ministre annexe.
16:32Pourquoi ?
16:32Parce que la question
16:34du dialogue
16:34entre la jeunesse
16:36et la police,
16:36c'est chez lui.
16:37Le soutien de Bruno Retailleau
16:39sur la prévention
16:39est essentiel.
16:41Et par ailleurs,
16:42nous avons quand même
16:43la chance
16:43d'avoir un gouvernement
16:45très mobilisé.
16:46J'étais hier
16:46en Conseil des ministres.
16:47J'ai expliqué
16:48tout ce que je viens
16:49de vous dire.
16:50Tout le gouvernement
16:51est ensemble réuni
16:53sur cette idée
16:53qu'il faut prévenir
16:54les difficultés
16:55en investissant dans l'enfance.
16:56Elisabeth Borne sera là.
16:58On a annoncé ensemble
16:59la création de 40 sites éducatifs,
17:01c'est-à-dire plus de moyens
17:02dans les quartiers
17:02pour l'éducation.
17:04Il y aura également,
17:05avec moi et à mes côtés,
17:05le ministre de la Santé,
17:08essentiel,
17:09Yannick Noder,
17:10sur le renforcement
17:11des moyens
17:11en santé mentale,
17:13fondamentale.
17:14Le ministre François Rebsamen,
17:15qui est le ministre
17:16de l'aménagement du territoire,
17:17qui va aussi faire
17:18des annonces consistantes.
17:19La ministre du Logement,
17:21Valérie Létard.
17:22Le ministre François-Noël Buffet,
17:23la ministre du Budget,
17:25Amélie de Montchalin.
17:26Pardon !
17:26Vous n'avez pas
17:27me décliné tout le gouvernement.
17:28Mais non, mais attendez !
17:29Tout ce qui est régalien.
17:30Bon, Juliette Méhadelle.
17:32François-Noël Buffet
17:32et le Premier ministre,
17:33quand même.
17:34Vous exagérez un petit peu,
17:35je trouve.
17:35Bon, j'exagère un peu.
17:36Allez, si vous voulez.
17:38Juliette Méhadelle,
17:38l'habitat,
17:39parlons-en en janvier,
17:40vous étiez venu nous voir.
17:42Vous menaciez
17:42les bailleurs sociaux
17:43de sanctions
17:44si rien n'était fait
17:45pour améliorer
17:45la qualité de l'habitat
17:47social.
17:48Oui, nous avons bien avancé.
17:49Le bilan, c'est qu'aujourd'hui,
17:51il y a 85% des bailleurs
17:54que j'ai classés dans le vert,
17:56c'est-à-dire qu'ils travaillent bien.
17:58Il y en a 15%
17:59que j'ai classés dans le orange,
18:01c'est-à-dire
18:01accompagnement renforcé
18:03par l'État.
18:04Et si les choses
18:05ne s'améliorent pas,
18:07après le 15 juillet,
18:07il y aura suppression
18:08de l'abattement de TFPB,
18:10c'est-à-dire une aide publique
18:11pour entretenir les bâtiments
18:13dans les quartiers politiques
18:14de la ville.
18:14Il y a, par exemple,
18:15un bailleur,
18:17je vais vous donner son nom,
18:18je l'ai prévenu,
18:19il y a un bailleur
18:20qui s'appelle 13 Habitat,
18:22qui est localisé
18:22dans les Bouches-du-Rhône,
18:24dont j'ai visité
18:25des logements
18:26et des parties communes
18:27qu'il laisse à désirer.
18:28Donc lui,
18:29on peut dire
18:30qu'il est dans l'œil du cyclone.
18:32Il est dans l'œil du cyclone.
18:33Bon, très bien.
18:34L'Airbnb,
18:36Paris,
18:38c'est la ville,
18:39est la championne du monde
18:40du nombre de logements
18:41en Airbnb.
18:43Alors que faire ?
18:44Parce que, bon,
18:45des quantités de mesures
18:47sont annoncées,
18:48mais pour l'instant,
18:48ça ne bouge pas.
18:49Et ça ne change rien.
18:50Est-ce qu'il faut fixer,
18:52comme c'est proposé à Paris,
18:54des quotas par quartier
18:56ou par arrondissement
18:57pour l'installation
18:58d'Airbnb ?
19:00Écoutez,
19:01là,
19:01vous m'obligez
19:02à sortir de mon champ
19:03de compétences.
19:04Oui.
19:04Nous sommes sur celui
19:05de la ville.
19:06Je suis ministre de la ville,
19:07mais je suis aussi
19:07la ministre des quartiers
19:09et il n'y a pas beaucoup
19:10d'Airbnb dans les quartiers.
19:11Oui, c'est vrai.
19:12C'est vrai, c'est vrai.
19:13Maintenant,
19:13là où il y a un vrai sujet
19:16fondamental sur lequel
19:16il faut qu'on travaille tous
19:17et c'est le travail
19:18de Valérie Guétard,
19:19c'est quand même
19:19la crise du logement.
19:21Et c'est certain
19:21que les Airbnb
19:22font monter les prix.
19:23Donc, c'est un sujet
19:24à regarder
19:24avec beaucoup de précaution.
19:26Je pense qu'il ne faut pas
19:26qu'il y ait plus
19:27d'une certaine proportion
19:29dans une ville.
19:30Pour ne pas que ça plombe.
19:33Il faut réfléchir à un seuil,
19:34mais ça, c'est vraiment
19:34un travail à mener
19:35avec les maires.
19:36J'imagine.
19:37Donc, ça ne sera pas
19:38à l'État, à mon sens.
19:40Et personnellement,
19:41je ne pensais pas
19:41à l'État d'intervenir.
19:42Vous êtes ministre de la ville,
19:43vous n'êtes pas ministre
19:44du logement,
19:44mais ma prime rénov'
19:45qui est officiellement suspendue,
19:48ça gronde.
19:49Ça gronde dans le bâtiment,
19:52les artisans du bâtiment.
19:54Vous savez, c'est l'ancienne magistrate
19:55à la Cour des comptes
19:55qui va vous répondre.
19:56Ma prime rénov',
19:57c'est 3 milliards et demi.
19:58Moi, j'ai un principe
19:59de femme politique aussi,
20:00c'est qu'il faut
20:01que l'argent public
20:02soit utilisé
20:03là où il doit être utilisé.
20:05Ma prime rénov'
20:06était destinée
20:06à faire de la rénovation
20:07énergétique des bâtiments.
20:08C'est certain
20:09qu'en termes écologiques,
20:10les problèmes que nous avons
20:11sont dans le logement
20:13et la rénovation énergétique
20:14des bâtiments.
20:15Mais 3 milliards et demi
20:17d'euros d'argent public
20:19chaque année dans l'économie,
20:21alors qu'on sait
20:22qu'il y a une fraude importante,
20:24on sait que ça contribue
20:25à faire monter les prix.
20:26Donc moi, je dis,
20:26il faut réguler tout ça.
20:28le faire en concertation
20:29avec les industriels
20:31du bâtiment,
20:32des travaux publics,
20:33avec également le logement,
20:35le secteur du logement.
20:35Oui, avec des artisans.
20:36Mais vous savez,
20:37politique de la ville,
20:38je vais vous dire
20:39pourquoi je me bats, moi.
20:40Moi, je me bats
20:40pour 10-15 millions d'euros.
20:44Et là,
20:45on est en train
20:45de chercher à réguler
20:463 milliards et demi d'euros
20:48sur ma prime rénov'.
20:48Vous voyez la différence ?
20:49Et les 10-15 millions d'euros
20:50sur lesquels je vais me battre,
20:51moi, pour la politique de la ville,
20:53c'est des emplois
20:54dans les quartiers
20:55pour faire de la médiation,
20:56c'est du soutien scolaire,
20:58c'est extrêmement efficace,
20:59extrêmement utile.
21:01Et ça, au moins,
21:02je sais que quand je dépense
21:03un euro en politique de la ville,
21:05parce que j'en ai pas beaucoup,
21:07contrairement à ce qu'on pense,
21:08quand je dépense un euro,
21:08je sais où il va.
21:10Il va directement
21:11pour aider des enfants,
21:13des personnes handicapées,
21:14et aider à améliorer
21:15la vie quotidienne
21:16dans les quartiers.
21:17Merci.
21:188h57,
21:19Juliette Merdel
21:19était notre invitée
21:20sur Antenne de Sud Radio.
21:228h57.
21:228h57.

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