Dans ce document rare tourné à Crans-Montana pour la RTS le 2 février 1987, Johnny Hallyday se confie longuement sur sa carrière au cinéma, notamment à propos du film Terminus. Cette interview inédite est enrichie par un extrait poignant du documentaire Un Roi Triste (1966), qui dévoile une facette plus intime de l'artiste, entre force et fragilité. Un moment précieux pour les passionnés du Johnny acteur et de l’homme derrière la légende.
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00:00Condu brillamment par notre ami Robert Blum, juste dans la station, donc moralité, la légende, Johnny, pour rendez-vous avec les journalistes, c'est faux, faux, archi-faux.
00:06Bon, excusez-moi, mais bon, c'est vrai. Non, non, non, mais d'abord, c'est pas vrai, parce que je suis toujours à l'heure.
00:12Mais, il faut m'excuser, parce que je peux pas rester très longtemps. Je m'en vais d'ailleurs, dans deux secondes.
00:16C'est déjà surpris ce que je voulais faire. Je m'en vais en seconde, parce que j'ai rendez-vous avec Bernard Grobet au Griffins à Genève.
00:23Donc, très content d'être là. Au revoir.
00:24Merci.
00:25À côté, Johnny est là pour Terminus, film signé Pierre-William Glenn. Il m'a troublé, du coup, je bafouille, moi, ça, c'est pas de quoi faire, ça.
00:36Bon, et alors, à côté, Isabelle Nanty, vous ne la connaissez peut-être pas encore, mais vous n'allez pas tarder de la connaître beaucoup, beaucoup, parce qu'elle a un talent fabuleux.
00:44C'est l'une des interprètes principales du film de Francis Huster. On a volé Charlie Spencer.
00:49Vous avez remarqué les yeux bleus qu'elle a ?
00:51Oui, elle a des yeux bleus.
00:52Ah là là, c'est une agression à l'armée.
00:57Francis, réalisateur de, on a volé Charlie Spencer, auteur, tout, tout, tout, quoi.
01:05Auteur, compositeur.
01:06Oui, ouais.
01:07Compositeur.
01:08Qui est un formidable délire sur le cinéma, on en parlera tout à l'heure.
01:11La dernière fois qu'on s'est vu Johnny, à part une entrevue brève à Cannes au moment de détective dans une cueillue indescriptible.
01:17On ne le compte plus, des fois, on s'en compte maintenant.
01:20C'était dans un pays, nous étions en prison, il y a bien des années, quand vous aviez accepté de venir...
01:24Enfin, on n'était pas en prison du mauvais côté, on était en prison du bon côté.
01:28Récital devant les détenus.
01:29Eh bien, je dois quand même dire une chose, c'est que moi, ça faisait des années que j'avais envie de chanter dans une prison pour les détenus ou pour les mômes, les délinquants.
01:47Et puis, en France, on me l'a toujours refusé.
01:51Et puis, la première fois que ça s'est passé, c'était en Suisse.
01:54Oui, on l'a fait.
01:55Beau souvenir.
01:56Et puis, grâce à la Suisse, j'ai pu le faire ensuite en France.
02:00Eh bien, tant mieux.
02:00En tous les cas, c'est un très grand moment de télévision, humainement aussi, dans cette salle.
02:05Alors, terminus.
02:07On ne va pas reprendre les filmaux anciennes, parce qu'on vous prête un tas de films.
02:11Vous avez fait des apparitions amicales.
02:13Oui, mais j'ai fait des apparitions pour Lelouch, pour Zidi, mais c'était vraiment, comme tu dis, des apparitions amicales.
02:22Vous n'avez jamais rencontré Lelouch, là ? Vous n'êtes jamais croisé chez Lelouch ?
02:26Non, mais moi, ça fait quelques années que je connais Francis.
02:30J'ai une énorme admiration pour Francis.
02:33Je l'ai vu sur scène, dans le CID.
02:37On va le voir tout de suite, d'ailleurs, dans le CID.
02:38On va montrer quand même cette...
02:39Ah ben non, la caméra n'est pas là, ce n'était pas prévu à ce moment-là.
02:41Monsieur Lelouch ?
02:42Et s'il y a un jour, je fais du théâtre à ce moment-là, grâce à lui.
02:45Voilà, Uster dans le CID.
02:45Avec une cuirasse de combien de kilos, Francis, là ?
02:48Encore plus.
02:48Encore plus.
02:49Encore plus.
02:50Un superbe Uster dans le CID.
02:52Un an de représentation au Théâtre Antoine.
02:54Bon, on peut quand même vous parler de terminus.
02:57On peut parler de terminus.
02:58Vous pouvez me parler de ce que vous voulez.
02:59En fait, on prend l'année.
03:01On se tutoie, on se mouvoie, parce que je ne sais plus.
03:03Dans la vie, on se tutoie.
03:05Oui, on se tutoie.
03:06Alors, on se tutoie, alors.
03:06Bon, alors, on y va.
03:07Alors, on va prendre la carrière cinématographique Johnny Hallyday, Depuis Godard.
03:13Ah, Depuis Godard, d'accord.
03:14Ça va, hein ?
03:14Bon, je ne vais pas remonter.
03:16Alors, Depuis Godard, c'est Détective.
03:17Enchaînement ensuite avec Costa Gavras, Conseil de Famille.
03:20Et terminus avec Pierre William Glenn, qui est l'un des très, très grands chefs photo du cinéma.
03:26Chef-op français.
03:27Oui, chef-op français qui faisait là son film.
03:29Bon.
03:30Alors, résumé, terminus.
03:32Tu le fais, je le fais ?
03:33Vas-y.
03:34Bon, terminus, c'est un jeu.
03:36On gagne 5 millions de francs.
03:38On gagne à être connu.
03:39On gagne à être connu.
03:405 millions de francs français.
03:42Bon.
03:43Et en quoi ça consiste ?
03:44Eh bien, il faut arriver, justement, en un lieu précis.
03:47Seulement, pour arriver à ce lieu, il y a plein de gens méchants qui vous empêchent d'y arriver.
03:50Il y a des camions gris.
03:52Bon, c'est comme un western.
03:53C'est comme un western moderne.
03:54Il y a des bons.
03:56Il y a beaucoup de méchants.
03:58Et puis, il y a un camion.
04:03Il y a un ordinateur.
04:04Il y a...
04:04Une jolie petite fille.
04:06Il y a une jolie petite fille.
04:07Il y a une très belle femme qui est Karen Allen.
04:10Et puis, il y a Terminus qui est l'endroit qu'on doit rejoindre.
04:15Voilà.
04:15Et puis, il y a un héros qui est un type amoché, qui est manchot, qui a été très mal traité par les militaires.
04:23Qui boit beaucoup.
04:25Comme tous les...
04:25Comment je bois beaucoup ?
04:26Non, mais dans le film.
04:27Dans le film.
04:28Dans le film.
04:29Ah bon, dans le film.
04:29Oui.
04:30Qui boit beaucoup et qui, tout à coup, se dit...
04:32La jeune fille, enfin, on suppose qu'elle meurt.
04:35Celle qui faisait le concours, le jeu.
04:36Et il prend sa place.
04:37Il rentre dans ce camion, alors qu'il est une vraie merveille.
04:40Il y a un ordinateur qui s'appelle...
04:42Monstre.
04:43Monstre.
04:44Et qui, alors, dirige pratiquement tout.
04:47Enfin, qui déjoue pratiquement tous les plèges, mais pas tous.
04:49C'est-à-dire que le monstre, c'est-à-dire que le monstre qui est le camion,
04:51est un ordinateur qui a été conçu par un enfant qui s'appelle Mati dans l'histoire.
05:01Et qui, lui-même, Mati, est une création d'un docteur.
05:08Et il a changé un petit peu le cerveau de l'ordinateur en lui donnant des sentiments humains.
05:16Ce qui fait que ça amène le pilote dans des situations invraisemblables.
05:21Et, bon...
05:25On va pas dire la fin.
05:26Exemple, quand le pilote, donc, qui est moi, ou Karen Allen, au début,
05:32s'engueule, en quelque sorte, avec monstre.
05:37Monstre se fâche et puis se met en palme, par exemple.
05:40Ce qui fait que ça l'amène dans des situations abominables.
05:43Bien. Et mon tabard, donc, du camion.
05:46Francis Huster, quand on a une présence à l'écran et qu'on parle juste,
05:51on peut mettre sur son passeport profession acteur, non ?
05:54Oui, c'est déjà une qualité extraordinaire d'avoir une présence.
05:59C'est d'ailleurs les grands acteurs hollywoodiens qui ont été les premiers à imposer une présence.
06:07C'est-à-dire qu'à partir d'un certain moment, dans le cinéma hollywoodien,
06:12on a essayé d'imposer toujours, d'ailleurs, au même acteur, la même présence.
06:16C'est-à-dire que, par exemple, le public allait voir l'acteur dans un nouveau film,
06:22mais à chaque fois, il voulait retrouver l'acteur avec le même style de coiffure,
06:26la même tronche, le même costume.
06:28Et c'est comme ça qu'il y a d'ailleurs des acteurs américains
06:31qui, toute leur vie, n'ont joué que le même rôle.
06:34Alors, moi, je trouve qu'il a une présence formidable.
06:37Je ne sais pas quel est votre avis.
06:38Vous n'avez pas vu le film, vous avez eu une séquence.
06:39Non, mais d'abord, j'ai trouvé l'extrait très bien.
06:41Ça a eu envie d'aller voir le film.
06:43Et puis, Johnny Hallyday, il a une âme, il a un regard.
06:49Il a quelque chose de très chaleureux.
06:51Et c'est un vrai héros.
06:54Et il y a une telle sympathie du public pour lui
06:55que je crois que même les gens de théâtre
06:59seraient très heureux de la voir sur scène.
07:01On a des projets de théâtre tous les jours.
07:03On va en parler à Francis.
07:03C'est moi, parce que Francis veut que je laisse tomber la chanson.
07:09Parce que je l'ai dit tout à l'heure, il m'a dit, ne chante plus.
07:11Bon.
07:12Alors, je trouve que ce qui serait...
07:13Et puis, peut-être, pourquoi pas.
07:16Moi, je rêverais de jouer au théâtre.
07:19D'abord parce que j'ai vu Francis
07:20et que je le trouve absolument formidable dans le CID.
07:24Il n'a pas fait que le CID.
07:25Heureusement pour lui.
07:27Mais je le trouve formidable.
07:30Et pourquoi pas un jour,
07:32une pièce de théâtre montée par lui, pour moi,
07:36avec lui comme metteur en scène, ça serait bien.
07:38C'est un scoop, ça.
07:39C'est bien, ça.
07:40Ce que vous m'annoncez.
07:41Bien, bien, bien.
07:41On en a parlé au dîner.
07:42Oui, mais enfin au dîner.
07:45Personne n'était là pour l'entendre.
07:47Non, mais je le dis.
07:47Mais c'est bien.
07:48On va y revenir d'ailleurs sur ce point.
07:49Ce n'est pas un rôle facile d'Herminus pour Johnny
07:52parce qu'il n'y a pas de grandes scènes de bravoure.
07:55C'est tout en demi-talle.
07:56C'est-à-dire que ce n'est pas facile.
07:59Ça n'a pas été facile pour moi pour une seule raison.
08:01C'est que je ne joue jamais avec quelqu'un.
08:06C'est-à-dire que pour ainsi dire,
08:08toutes les scènes que j'ai, importantes pour moi,
08:11en tant qu'acteur,
08:11ça se passe avec un ordinateur qui est la bouche,
08:14qu'on vient de voir.
08:16Et la bouche, quand je l'ai...
08:19Pas la mouche.
08:20La bouche.
08:21On a quitté la variante.
08:22On a quitté la variante.
08:23Mais la bouche de l'ordinateur,
08:25quand j'ai tourné avec elle,
08:28n'existait pas quand j'ai tourné.
08:30C'est-à-dire que je devais imaginer la bouche,
08:33mais elle n'existait pas.
08:35Ce qui fait que j'ai joué, pour ainsi dire,
08:36tout le temps dans le vide.
08:37Et ensuite, la bouche a été rajoutée
08:40ensuite au montage,
08:43puisque c'est un film avec des effets spéciaux.
08:46Beaucoup, beaucoup, beaucoup.
08:48Beaucoup de cascades.
08:49Oui, il y a des cascades.
08:50C'est un film d'aventure.
08:51C'est un film d'aventure, oui.
08:55Donc, comme tous les films d'aventure,
08:56c'est un film avec des effets spéciaux.
08:58Voilà, voilà.
08:59Ce n'est pas un film d'acteur, vraiment.
09:02Quand on est acteur,
09:03ce qu'on a envie de faire,
09:05c'est de se prouver qu'on est acteur.
09:06C'est normal.
09:07Parce qu'autrement, qu'est-ce qu'on fait là ?
09:09Alors, est-ce que vous vous êtes prouvé
09:10que vous étiez acteur ?
09:11Le premier grand déclic chez Godard.
09:14Ça a été important, Godard.
09:15Oh, mais Godard, pour moi,
09:16c'est un être merveilleux.
09:20Mon meilleur souvenir de cinéma,
09:21c'est avec Godard, de toute façon.
09:23Et pourtant, il a la réputation
09:24de ne pas aimer les acteurs.
09:25C'est curieux.
09:26Et pourtant, je vous garantis
09:27que quand il aime les acteurs
09:29et quand on est acteur,
09:32qu'est-ce qu'on se sent aimer ?
09:34Oui, c'est formidable.
09:36Quand vous avez fait ce passage au cinéma,
09:38je parle des trois derniers,
09:40moi, je me suis posé une question.
09:41Voilà, je dis, voilà un homme
09:43qui est une bête de scène,
09:46qui a un contact inouï avec le public,
09:48avec des salles de milliers de personnes.
09:51Comment va-t-il ressentir, quelque part,
09:53la solitude de l'acteur sur un film ?
09:54C'est-à-dire, tourner, c'est attendre.
09:56Vous êtes tous d'accord.
09:57Alors, c'est la patience.
09:59Comment va-t-il se mettre dans ce moule
10:02qui est vraiment très lent à tendre
10:05et d'être coupé, justement,
10:07de ces réacteurs formidables
10:09qui vous portent que sont le public ?
10:10C'est différent parce que
10:12quand on tourne dans un film,
10:14c'est vrai qu'il y a une espèce de solitude,
10:17une solitude d'acteur.
10:19Mais il y a beaucoup d'attentes
10:21parce que c'est vrai que l'acteur
10:22est un petit peu au service
10:24de la lumière,
10:29des techniciens,
10:30des metteurs en scène.
10:31Mais...
10:34Je pense qu'on fait plein de choses
10:37pendant un film.
10:37C'est-à-dire qu'on fait plein de choses
10:38dans le sens qu'on attend
10:41et puis on fait semblant de se concentrer
10:45et puis finalement, on se déconcentre.
10:47Mais on se déconcentre
10:48pour être de toute façon
10:49jamais vraiment
10:50parce qu'on doit toujours être prêt
10:52à tourner.
10:54Et il y a une très belle phrase.
10:55Vous avez dit,
10:56au début, quand j'arrivais sur le tournage,
10:58j'avais le tracas dans la tête.
11:00Autrement dit, on peut dire
11:00l'angoisse, là.
11:02C'est passé, ça ?
11:03Oui, on l'a toujours.
11:04Vous savez, moi,
11:05je veux toujours bien faire
11:06et malheureusement,
11:08on veut toujours bien faire
11:09en se disant,
11:10il faut que je sois bien
11:11et puis les gens attendent de moi
11:14parce que moi,
11:14je ne suis pas un acteur reconnu.
11:18Je commence, en quelque sorte.
11:20Et on se dit,
11:20bon, alors,
11:21comment va-t-il passer
11:22le cap du chanteur ?
11:24On va en revenir à ça après.
11:26Le cap du chanteur à l'acteur.
11:28Alors, va-t-il passer le cap ?
11:29Est-il à l'aise ?
11:30C'est vrai que mon premier film,
11:32je n'étais pas vraiment à l'aise
11:34parce que j'avais des problèmes
11:35d'être bien,
11:37de vouloir trop bien faire
11:38et puis que maintenant,
11:39je m'en fous un peu
11:40parce que maintenant,
11:42je ne dis pas
11:43que je suis un acteur accompli
11:44mais maintenant,
11:44je m'en fous un peu
11:45dans le sens que
11:45je pense plus au rôle
11:47que j'interprète
11:48plutôt qu'à moi,
11:49Johnny Hayden.
11:49Francis,
11:51ça vous inspire quoi,
11:52là, tout ça ?
11:53Ça m'inspire une réflexion.
11:56C'est que comme là,
11:57j'ai eu la chance
11:58de passer de l'autre côté
11:59de la barrière
12:00et d'endosser la casquette
12:02du réalisateur,
12:04j'ai compris une chose,
12:04c'est que quand un metteur en scène
12:06engage un comédien,
12:08il devrait lui dire
12:09qu'il y a trois rôles
12:10en fait à interpréter.
12:12Je m'explique.
12:13Il y a d'abord
12:14le comédien qui arrive,
12:15c'est le rôle
12:16qu'est la personne dans la vie,
12:19c'est-à-dire par exemple,
12:20Johnny Hayden,
12:20dans la vie,
12:21c'est Johnny Hayden
12:21tel qu'on ne le connaît pas.
12:23Pas Johnny Hayden chantant,
12:24mais lui,
12:24l'être humain.
12:25Donc c'est déjà
12:26un premier rôle.
12:27À partir de là,
12:28le metteur en scène
12:29doit donner un scénario
12:31et faire comprendre
12:32à l'acteur
12:32qu'il doit interpréter
12:33le personnage du script.
12:36Et puis il y a
12:36un troisième personnage
12:38qui est le définitif,
12:39qui est celui
12:40une fois que le film
12:41est coupé ou est monté.
12:42C'est comme si par exemple
12:43dans votre vie,
12:44si on voulait raconter
12:44votre vie à vous,
12:45on ne prenait
12:46que les moments de votre vie
12:47qui semblent
12:49les plus intéressants.
12:50« Mais quelqu'un d'autre
12:50peut raconter votre vie
12:51avec d'autres moments. »
12:52Et c'est comme ça
12:53qu'il arrive souvent
12:54que des acteurs
12:55tournent un film
12:55et qu'à l'arrivée,
12:57le personnage,
12:58à cause du montage,
12:59à cause de la préparation
13:01finale du film,
13:02soit tout à fait autre
13:03que ce qu'il pensait
13:04au départ.
13:04C'est vrai.
13:05De toute façon,
13:05quand on est acteur
13:06et qu'on lit un scénario
13:07au départ,
13:09on lit un scénario,
13:10on lit un rôle,
13:11donc on y repense
13:12ensuite personnellement,
13:14on l'interprète
13:15de la façon
13:16qu'on l'a reçu
13:19et ensuite
13:20le metteur en scène,
13:21le filme déjà
13:22et puis ensuite
13:23le monte
13:24et puis entre le moment
13:25où on l'a lu,
13:25le moment où on l'a interprété
13:26et le moment où
13:27il a été monté,
13:28c'est un troisième film.
13:29Bien sûr.
13:30Est-ce que vous supportez
13:31de vous voir à l'écran ?
13:32Non.
13:33Toujours pas ?
13:34Mais je ne me supporte
13:34pas tout court.
13:35Oui.
13:36Non, mais c'est vrai,
13:37même quand je fais un disque,
13:38moi, je n'écoute jamais
13:39mes disques.
13:40J'ai fait un disque,
13:41d'abord,
13:41j'y passe beaucoup de temps.
13:42Quand je fais un disque,
13:43j'y passe en général,
13:45si le disque dure deux mois,
13:48je passe deux mois en studio
13:49du moment où les musiciens
13:51commencent à enregistrer
13:52ou moi, je mets ma voix,
13:54ensuite, il y a le mixage,
13:55ensuite, bon.
13:56Et puis moi,
13:57quand j'ai fini le disque,
13:58je fais la promotion
13:59et puis ensuite,
14:00quand la promotion est terminée,
14:02je n'écoute plus le disque.
14:03Mais je pense que c'est pareil
14:04pour les acteurs.
14:05Francis, vous avez aussi ce problème,
14:06vous, de vous voir sur l'écran ?
14:07Il y a beaucoup d'acteurs.
14:08C'est à dire que moi,
14:09je ne me reconnais pas.
14:11Je n'ai jamais la même tronche
14:12de façon de parler.
14:14Notamment dans Charlize Pancer.
14:15Oui, je ne me reconnais pas.
14:17Non, mais le plus important...
14:17C'est vrai,
14:18quand on se voit dans une glace,
14:20on se voit d'une certaine façon.
14:21Quand on se voit sur un écran,
14:22on ne se voit pas de la même façon.
14:23Je ne sais pas.
14:24Mais le plus important,
14:25c'est le quatrième personnage,
14:27c'est-à-dire celui que le public voit.
14:30Il y a des acteurs
14:32qui n'ont jamais conscience
14:34pendant toute leur vie
14:35de la façon dont ils sont reçus
14:36du public.
14:37Par exemple,
14:37il y a un type qui vit
14:38avec sa femme pendant 20 ans
14:40et si elle lui disait
14:41au bout de 20 ans
14:41« Tu sais quel type tu es ? »
14:42il serait certainement très étonné.
14:44Et c'est ce qui se passe un peu.
14:45Quelquefois,
14:46ça serait intéressant
14:46que le public
14:47dise vraiment,
14:49révèle vraiment aux acteurs
14:50ce qu'ils ont comme image
14:51d'eux-mêmes.
14:53C'est important, je crois,
14:54c'est que quand on interprète
14:56un rôle en tant que comédien,
14:57c'est de s'imaginer
14:58le personnage
14:59qu'on doit interpréter
15:01et qu'on doit vivre.
15:03Et puis une fois
15:03qu'on a vécu ce personnage,
15:05c'est de ne plus se voir
15:06en tant que telle personne
15:07dans la vie,
15:08mais de ce...
15:09Pour moi,
15:10la réussite d'un personnage,
15:11c'est de se voir à l'écran
15:12tel qu'on n'est pas
15:14dans...
15:15tel qu'on n'est pas dans la vie,
15:17mais de ce qu'on aurait
15:19si on le réussit,
15:21de ce qu'on a pu essayer
15:22de faire représenter à l'écran.
15:24Question à Francis Huster
15:25et à Isabelle Nanty,
15:27qui ne dit rien,
15:28mais qui ne fait rien
15:28pour attendre.
15:29J'en pense pas moins.
15:30J'en pense pas moins.
15:32Bon, Isabelle a été élève
15:34de Francis Huster
15:34au cours Florent.
15:35On va revenir sur cette période.
15:37Est-ce que,
15:37quand on a fait des années de scène
15:39comme a fait Johnny,
15:40est-ce que de prendre
15:40des cours d'art dramatique,
15:41c'est vraiment nécessaire,
15:42à votre avis ?
15:43C'est pas la meilleure école ?
15:45Silence.
15:48La question est à qui ?
15:49Elle est tous les deux.
15:49Je crois que c'est pas nécessaire
15:51de prendre des cours
15:52d'art dramatique
15:54quand on a fait 20 ans de scène.
15:55Non, je crois que ce qui est important
15:56de faire,
15:57c'est de travailler.
16:00Et alors,
16:01il y a des acteurs
16:01qui ont la chance
16:02d'être engagés
16:03et de travailler,
16:04donc ils travaillent
16:05obligatoirement en jouant.
16:06Et puis,
16:07il y en a d'autres
16:07qui n'ont pas la chance
16:09de pouvoir travailler
16:10et qui,
16:11pour pouvoir s'améliorer,
16:12ont besoin de travailler.
16:13c'est-à-dire,
16:13donc,
16:13pas de prendre des cours
16:14mais de travailler
16:14sur une scène.
16:15De travailler sur une scène
16:16avec d'autres élèves,
16:18avec d'autres acteurs.
16:19Et je crois que c'est ça
16:20qui est important,
16:20c'est de travailler
16:21continuellement,
16:21de travailler.
16:21Francis,
16:22vous avez pas répondu ?
16:23Je pense que les cours,
16:24c'est très important,
16:25surtout pour convaincre sa famille,
16:27quand on a 15 ans
16:28ou 18 ans,
16:29qu'on peut faire ce métier
16:31parce que la plupart des parents
16:32sont affolés
16:33quand leurs enfants leur disent
16:34je veux faire du théâtre,
16:35je veux faire du cinéma.
16:36On s'imagine que,
16:37pour les filles,
16:38ça se résume à montrer ses fesses
16:39puisque tous les films...
16:41Vous savez que si Florent
16:42vous écoutait,
16:42je serais très content, là.
16:43Et sinon,
16:44on s'imagine que pour les hommes,
16:46bon,
16:46c'est rouler les mécaniques.
16:47Or, c'est un métier
16:48qui est passionnant
16:49comme, par exemple,
16:51je sais que pendant des années,
16:52il y a eu...
16:53Il y a beaucoup de gens
16:54qui ont été contre l'alpinisme
16:55en disant que c'était dangereux,
16:57en disant qu'on pouvait se tuer
16:58comme on vient encore
16:59de le montrer
17:00dans le film de Zidman
17:01et en fait,
17:02c'est une passion,
17:02c'est une folie aussi extraordinaire.
17:07Oui,
17:08ça, ça a dû nécessiter
17:09quelques petits entraînements avant
17:10dans quelques petites salles, non ?
17:11Ça n'en finissait plus.
17:15La motivation profonde,
17:16je pense,
17:17de ce virage.
17:18D'ailleurs,
17:19en Europe,
17:19en France,
17:20ça paraît très extraordinaire
17:20alors qu'aux États-Unis,
17:21c'est très courant,
17:22les carrières parallèles,
17:23chansons et cinéma,
17:25on ne va pas citer
17:25Sinatra,
17:26Dine Martine,
17:27etc.
17:27En France,
17:28les exemples sont beaucoup plus rares.
17:29Il y a l'exemple montant
17:30avec un mauvais départ
17:31les portes de la nuit
17:32puis après,
17:33bon,
17:33ça s'est bien arrangé
17:34pour devenir ce qui est montant
17:35aujourd'hui.
17:36Ce qui n'empêche pas
17:36qu'on oublie
17:37de le nommer au César
17:38ce que je trouve
17:38complètement scandaleux
17:39pour Manon des Sources
17:40et puis,
17:41il y a Eddie Mitchell,
17:43Jacques Dutronc,
17:44mais ça s'est arrêté,
17:45semble-t-il.
17:46Il y a Sardou,
17:47qui essaie,
17:47qui vient de terminer
17:48un film qui s'appelle
17:48Croce.
17:49Il y a une espèce
17:50quand même
17:50de cloisonnement,
17:51Francis,
17:52Johnny,
17:52dans le monde français
17:54du spectacle.
17:55Tout le monde
17:55l'attend au tournant,
17:56tout le monde
17:56l'attendait au tournant,
17:57vous êtes d'accord ?
17:58Alors que ça devrait
17:59paraître dans l'ordre
18:00des choses
18:01ou si un jour vous chantez,
18:02vous avez chanté,
18:03Francis,
18:03toujours ?
18:04Oui,
18:04je crois que dans la vie,
18:06il faut faire
18:07ce qu'on a envie de faire.
18:08Moi,
18:08j'ai toujours adoré
18:11la comédie.
18:12Au départ,
18:13je voulais être comédien,
18:14je suis devenu chanteur,
18:16mais bon,
18:17il s'est trouvé
18:18que j'étais chanteur
18:19avant d'être comédien
18:19et puis,
18:20il faut faire
18:20ce qu'on a envie de faire.
18:21Je crois qu'il ne faut pas
18:22se cloisonner
18:23à des choses.
18:25Mais le système,
18:26Johnny,
18:26vous cloisonne,
18:27quand même,
18:27Francis,
18:28vous êtes d'accord ?
18:28C'est-à-dire que
18:29maintenant,
18:30avec tous les clips,
18:31les chanteurs
18:33sont tous des acteurs.
18:34On voit à longueur de temps,
18:36toute la journée,
18:36des clips
18:37de tous les plus grands
18:38chanteurs américains,
18:39anglais
18:40et ils sont obligés
18:41d'être acteurs.
18:42Alors,
18:42c'est fini,
18:43il n'y a plus de séparation.
18:45Vous avez chanté,
18:45vous,
18:46alors ?
18:46Oui,
18:46bien sûr.
18:46J'ai même chanté
18:47à la comédie française
18:48une pièce de La Biche
18:49où il y avait
18:50des sacrées chansons
18:51mises en scène
18:52par Jean-Laurent Cochet
18:53et puis il y a eu
18:53le film avec Jacques Demi
18:55par King.
18:55Au passage,
18:55vous avez fait 10 ans
18:56à la comédie française ?
18:57Tous les grands rôles
18:58du répertoire,
18:59dont Juan,
19:00Laurent Zaccio,
19:00etc.
19:01Oui.
19:02De toute façon,
19:03de plus en plus,
19:03les acteurs doivent être
19:04chanteurs
19:04et les chanteurs
19:05doivent être acteurs.
19:06Oui,
19:06il faut le faire savoir.
19:07Dans notre métier,
19:07autrement,
19:08on ne fait plus ce métier.
19:09Alors,
19:09la grande motivation,
19:10c'était quand même
19:10l'envie d'être
19:11quelqu'un d'autre
19:12parce que les rendez-vous
19:13annuels
19:14ou tous les deux ans
19:14à Bercy ou ailleurs,
19:16à un moment donné,
19:16vous vous êtes peut-être
19:17dit,
19:17bon,
19:17ok,
19:17très bien,
19:18mais si,
19:18on faisait autre chose,
19:19non ?
19:19J'ai envie de créer des choses.
19:23C'est-à-dire que,
19:24bon,
19:24dans la chanson,
19:25on attend le moins
19:26que je sois moi-même.
19:29D'être acteur,
19:30ça me permet
19:30de faire plus,
19:33de faire des choses
19:33que je n'ai pas encore faites.
19:35D'être quelqu'un d'autre.
19:35Ça me permet de créer,
19:36moi,
19:36j'ai envie de créer des choses.
19:38Et d'être quelqu'un d'autre.
19:39Et d'être quelqu'un d'autre.
19:40Ça,
19:41c'est excitant,
19:42ça,
19:42non ?
19:42Bien sûr,
19:43c'est excitant.
19:44C'est la motivation
19:45de mon métier.
19:47J'ai envie de faire
19:48plein de choses
19:48que je n'ai pas encore faites.
19:49Qu'est-ce que vous voulez
19:50que je fasse ?
19:50Moi,
19:51d'être chanteur,
19:53on me demande
19:54d'être Johnny Hallyday.
19:55Je vais sur une scène,
19:56je chante les chansons,
19:57je suis ce qu'on attend de moi.
19:59Je ne peux pas vraiment créer.
20:01En dehors
20:02des nouveaux spectacles
20:03que je peux faire,
20:05mais d'être un tel
20:07ou d'être un tel
20:07ou d'être un tel
20:08dans un film
20:09ou même dans une pièce de théâtre,
20:11ça me permet
20:12de créer quelque chose d'autre.
20:14C'est passionnant.
20:15Mais c'est un...
20:16Ça va très loin,
20:17quand même,
20:17ce passage.
20:18Parce que quelque part,
20:19vous avez changé de famille.
20:20Vous savez, moi...
20:21Ce n'est pas la même famille.
20:22Oui, mais vous savez,
20:22moi, je ne fais pas ce métier
20:24pour être milliardaire.
20:27Si j'étais milliardaire,
20:28ça se serait.
20:31Je ne...
20:32Le fisco aussi, ça.
20:34Oui, non.
20:34Et puis, je fais ce métier,
20:36je ne compte pas.
20:38D'abord,
20:38je suis producteur
20:39de mes spectacles.
20:40Je gagnerais certainement
20:41plus d'argent
20:42si on me payait
20:44pour faire des spectacles
20:45et puis que...
20:46Et puis que je faisais
20:49mes spectacles
20:49en tant que chanteur payé.
20:51Il est certain
20:52que je prends des risques
20:52quand je fais un spectacle
20:53parce que c'est quelque chose
20:55qui me passionne.
20:56J'ai envie...
20:57Pourquoi je suis mon propre producteur ?
20:59Pour une seule raison.
21:00Pas pour gagner plus d'argent
21:00parce que j'en gagne moins.
21:02Mais uniquement
21:03parce que je n'ai pas
21:04à me restreindre
21:06dans un budget
21:07et je peux faire
21:08les spectacles
21:09que j'ai envie de faire.
21:11Donc,
21:12je suis mon propre producteur
21:15pour pouvoir créer
21:16les spectacles
21:16que j'ai envie de faire.
21:17C'est un petit peu
21:17comme Francis
21:18quand il fait du théâtre.
21:22Bon,
21:23maintenant,
21:23au cinéma,
21:24je n'en suis pas là.
21:25Au cinéma,
21:25on m'engage
21:26pour faire des rôles.
21:28Mais moi,
21:29ce qui m'intéresse,
21:31c'est de créer des choses.
21:32C'est de ne pas faire
21:33toujours la même chose.
21:34Maintenant que vous êtes
21:35dans la famille cinématographique,
21:36quelle est la différence
21:37entre la famille cinématographique ?
21:39Je suis un petit peu
21:40le cul entre deux chaises.
21:41Je n'ai pas de famille.
21:42Je ne suis pas vraiment
21:42dans le show business.
21:43Je ne suis pas vraiment
21:44encore dans le cinéma
21:45et je ne suis pas encore
21:46dans le théâtre.
21:47Je l'espère l'être un jour.
21:49Vous les regardez différemment
21:50de la famille du showbiz,
21:51maintenant ?
21:53Franchement ?
21:55Oui,
21:55parce que je travaille tout seul.
21:58Je travaille tout seul.
21:59Je travaille tout seul
22:00dans le sens
22:00où j'ai envie
22:03de faire des choses.
22:04J'ai envie de créer des choses.
22:05J'ai envie de faire des choses
22:05que je n'ai pas...
22:06Surtout,
22:07j'ai envie de faire des choses
22:08que je n'ai pas encore faites.
22:09Alors,
22:10il y a déjà
22:10la perche tendue
22:11avec le théâtre par Huster.
22:12Vous allez aller
22:13aux répétitions.
22:13Un jour,
22:14on va faire quelque chose
22:16ensemble.
22:16Vous allez aller
22:17aux répétitions de Francis
22:18qui répète en ce moment
22:19Richard Troin.
22:22Qu'est-ce qu'il y a
22:22dans votre poche ?
22:23Il me semble que votre smoking
22:23est un peu bombé.
22:24Là,
22:24dans ma poche,
22:25c'est tout le texte.
22:26Il y a tout le texte
22:27de Shakespeare, là.
22:27Ça va peut-être décourager
22:28Johnny.
22:29Ça marche pas, là ?
22:29Ça marche pas, là ?
22:29Ça marche pas, là.
22:30Ça marche pas, là ?
22:30Non, voilà.
22:31Tout ça,
22:31c'est...
22:32Est-ce qu'on l'a lu ?
22:32Ça, c'est que le rôle
22:33de Richard.
22:35Alors, il y a tout ça.
22:36Comment il fait pour...
22:37Il y a 50 acteurs,
22:39donc il y a 50 fois ça.
22:41Mais...
22:41Et vous emmenez ça partout ?
22:42Oui, parce que je suis obligé.
22:44C'est un nombre d'heures calculé
22:46pour que ça rentre dans la tête
22:48puis pour se remettre en question
22:49à chaque fois.
22:50Mais ce que je voulais dire
22:51sur ce que disait Johnny,
22:52c'est qu'en fait,
22:53le personnage le plus important,
22:54c'est celui qui n'est pas
22:55assis ici sur le canapé.
22:56C'est celui qui va avoir un film
22:58s'il a envie d'aller le voir.
22:59C'est celui qui va à un spectacle
23:00de théâtre ou de chansons.
23:03C'est le public.
23:04Et ce qui compte le plus,
23:05c'est le rapport avec ce public.
23:07Il faut pas que Johnny
23:09tourne le dos
23:12à tout un public
23:13qui l'attend,
23:16qui l'admire
23:16et qui l'aime
23:17dans la musique.
23:18Et de la même façon,
23:19c'est une contradiction.
23:20Non, non,
23:21attendez, laissez-moi,
23:22je fais ma descente
23:24du slalom géant, là.
23:25Je passe entre les portes.
23:27Je veux dire qu'en fait,
23:28je crois que c'est une question
23:30surtout de passage d'âge.
23:33Peut-être que quand Johnny
23:34aura 50 ans,
23:36tout d'un coup,
23:37il considérera pendant 2-3 ans
23:39qu'il doit revenir
23:39à la chanson.
23:42C'est un peu d'épulsion.
23:44C'est comme dans la vie,
23:44on voit pas toujours
23:45les mêmes personnes.
23:46Mais vous lui disiez à table,
23:47ce soir, quand nous dînions ensemble,
23:48il lui disait,
23:48tu ne devrais pas revenir
23:50à Bercy le 15 septembre.
23:51Tu devrais arrêter la chanson.
23:52Je trouve qu'il a fait.
23:53Alors, il n'a pas parlé de Bercy.
23:54Non, non, pas de Bercy.
23:55Non, non, Bercy, c'est très bien.
23:56Mais ce que je dis,
23:56c'est que je trouve
23:57qu'il ne faut pas
23:58qu'il ait l'étiquette
24:00que c'est un chanteur
24:02qui fait du cinéma.
24:04Je veux dire,
24:04ou bien on le fait
24:05pendant un certain temps
24:06de la chanson,
24:07puis tout d'un coup
24:08pendant un certain temps
24:09du cinéma,
24:09et puis tout d'un coup,
24:10c'est comme si, par exemple,
24:11Bernard Hinault
24:12faisait de la boxe
24:13tout d'un coup,
24:13ou si, par exemple,
24:14Platini faisait du rugby.
24:18Et ce sont simplement
24:19des rapports
24:20qu'on a avec le public.
24:21En ce moment,
24:22il a envie d'être
24:22certainement dans le cinéma
24:25parce qu'il ressent en lui
24:26une passion.
24:28Et à la fois d'ailleurs
24:29une passion pour ce qu'est
24:30le cinéma,
24:31qui le fait rêver,
24:32et à la fois une passion
24:33pour le métier.
24:34C'est ça certainement
24:34qu'il a dû découvrir
24:35dans les tournages.
24:37Non, ce n'est pas facile
24:38quand même, ce passage.
24:39Il y a des choix, quoi.
24:40Oui.
24:41Mais mon choix,
24:42il est fait.
24:43Pas.
24:43Alors ?
24:45Moi, j'ai décidé
24:45de complètement
24:47jouer mon rôle d'acteur.
24:51Très bien.
24:51Ça va faire quelques malheureux
24:52qui vont l'attendre
24:53dans les salles.
24:53Ah non, non,
24:54mais non,
24:55je n'ai pas dit
24:55que j'allais arrêter
24:56de chanter.
24:56Oui, d'accord.
24:57Je fais Bercy
24:58en mois de septembre.
25:00Le 15 septembre
25:01et après une tournée.
25:02Et puis après une tournée
25:02et je passerai certainement
25:04à Genève.
25:06Oui, à la Patinoire.
25:07À la Patinoire.
25:07Vous avez des très bons souvenirs.
25:09J'ai des excellents souvenirs.
25:10Oui.
25:10En toute façon,
25:11j'adore Genève,
25:12j'adore
25:13l'assise.
25:15D'abord parce qu'il y a
25:15un très bon public
25:16et puis parce que,
25:17bon,
25:18je ne dis pas ça
25:18parce qu'on est là ce soir.
25:20Bien, alors,
25:21qu'est-ce qu'on...
25:21Au théâtre,
25:22dans quoi, Francis ?
25:24Les débuts au théâtre
25:24de Johnny ?
25:25Moi, je ne sais pas.
25:27Je ne sais pas.
25:27Peut-être certainement
25:29dans une pièce
25:29très moderne.
25:31De toute façon,
25:32si je fais des biadres...
25:32Mais ça le panique
25:33de voir tout le texte
25:35dans votre poche.
25:36Non, pas du tout.
25:36Je ne sais pas.
25:37Peut-être qu'il jouera
25:38le rôle d'un bourreau muet,
25:40c'est-à-dire avec une gangoule noire
25:41et rien à dire.
25:43Non, non.
25:43Ce n'est pas aujourd'hui.
25:44Non, non, non.
25:45De toute façon,
25:46si je fais des biadres,
25:47j'aimerais commencer
25:48avec Francis.
25:49Bon, c'est noté.
25:50On suivra ce rendez-vous.
25:51Alors, Francis ?
25:52Moi, je suis persuadé
25:53que, justement,
25:54si Johnny était acteur anglais,
25:59il aurait déjà certainement
26:00travaillé dans du Shakespeare.
26:02Je peux poser une question,
26:03moi ?
26:03Oui, oui, oui.
26:04Justement, allier les deux
26:05et faire une comédie musicale.
26:08Alors, j'ai horreur
26:09des comédies musicales.
26:10Puis en France,
26:10ça marche très bien
26:11comme chacun sait.
26:12Non, ce n'est pas pour ça.
26:13Ce n'est pas pour ça.
26:14C'est que je n'aime pas ça.
26:15Oui.
26:15Même à Brotway ?
26:16Non, ou je joue,
26:17ou je chante,
26:18mais je ne veux pas faire les deux.
26:19Oui.
26:19Enfin, les deux mélangés.
26:21Alors, on va continuer.
26:24Tiens, le camarade Francis Huster
26:26qui a son texte dans sa poche
26:27qui doit s'avoir pour mercredi,
26:28quand même, au passage.
26:29Oui.
26:30Ça se rassure ?
26:30Tout ça ?
26:31Oui.
26:32Oh là là, l'enfer.
26:34Tu en connais un petit bout,
26:35quoi.
26:36Alors, Francis,
26:37il nous a étonné souvent.
26:39D'abord, sa carrière nous étonne
26:40parce que si quelqu'un
26:41est hors des normes,
26:42hors du moule,
26:43hors...
26:44Oui, c'est bien lui.
26:46On a le CID dans le cœur
26:49depuis cette formidable interprétation
26:53au Théâtre Antoine.
26:54J'aimerais quand même
26:55pour le plaisir...
26:55Je sais que moi,
26:56j'ai été le voir dans le CID.
26:57J'étais à la dernière.
26:58Oui.
26:59Et ce que j'ai trouvé de formidable,
27:01c'est que je me suis retrouvé
27:02dans un concert de rock'n'roll.
27:06Enfin, dans la même ambiance.
27:07C'est-à-dire que moi,
27:08j'étais assis dans la salle.
27:10Il y avait 80% du public
27:14qui devait avoir entre 15 ans
27:16et 18 ans, 19 ans.
27:19Et il y en avait
27:19qui étaient assis sur le pied.
27:20Et moi, j'étais assis là.
27:22Et j'ai assisté au CID
27:24avec Francis sur scène.
27:27C'était comme un concert
27:27de rock'n'roll.
27:28C'est-à-dire que c'était silencieux.
27:30Et quand il apparaissait sur scène,
27:32c'était magique.
27:33Et ça, c'était formidable.
27:34Et c'est un de mes meilleurs souvenirs
27:37de théâtre que j'ai.
27:38C'est un grand souvenir.
27:39Francis, je sais que les comédiens
27:41n'aiment pas le faire.
27:42Mais vraiment,
27:43pour tous les gens
27:44qui n'ont pas pu le voir,
27:45le début des stances,
27:47un tout petit coup, allez.
27:48Le début des fameuses danses du CID.
27:50Il va chanter, alors ?
27:52Non, non.
27:52Non, non.
27:54Non, vraiment, Francis.
27:55Je vous demande un truc.
27:56Bon, je sais que c'est difficile.
27:57Allez-y.
27:57Alors, on le fait en hommage
27:58à l'un des plus grands espoirs suisses
28:02du cinéma et du théâtre
28:04qui s'appelle Jean-François Balmer
28:06et qui est un comédien extraordinaire
28:08et avec qui j'ai eu la chance
28:09de travailler au conservatoire.
28:12Allons-y.
28:13Des petites scantes, un petit peu.
28:14Sous-moi, donc, cette troupe s'avance
28:17et porte sur le front une malassurance.
28:20Nous partîmes 500 et par un prompt enfant,
28:22nous nous vîmes 3000 en arrivant au port.
28:25Tant à nous voir marcher avec un tel visage,
28:27les plus épouvantés reprenaient le courage.
28:29J'en cache les deux tiers aussitôt qu'arrivés
28:31dans le fond des vaisseaux qui leur furent trouvés.
28:34Le reste, dont le nombre augmentait à toute heure,
28:36brûlant d'impatience, autour de moi demeure.
28:38Se couche contre terre et sans faire aucun bruit,
28:42passe une bonne part d'une si belle nuit.
28:45Par mon commandement, la garde en fait de même
28:46et se tenant caché aide à mon stratagème.
28:50Bon, voilà.
28:51Merci, merci.
28:53Alors, un film...
28:54C'est bien dire.
28:55Ah oui, il sait faire.
28:58On a volé Charlie Spencer.
29:00Charlie Spencer, rappelons-le, c'était le nom de...
29:03De Chaplin.
29:04De Chaplin.
29:04Alors, on a volé Charlie Spencer, c'est tout d'abord
29:08un hymne d'amour,
29:10mais un hymne d'amour passionnel, passionné,
29:15au cinéma,
29:16avec des références toutes les...
29:18Je ne sais pas, toutes les deux minutes.
29:20Oui, à peu près.
29:21J'en ai trouvé pas mal, mais pas toutes.
29:23C'est délirant, c'est fou.
29:25On s'embarque...
29:26On s'embarque pour le délire, car l'histoire est simple,
29:29mais vraiment très simple.
29:30C'est un type qui vit le quotidien,
29:33vous l'incarnez,
29:34un quotidien pas marrant.
29:36Il a une petite copine qui est blonde,
29:38bien sympa, qui est drôle,
29:39c'est Isabelle Nanty,
29:41qui lui révèle un jour qu'elle est enceinte.
29:43Alors, il trouve que, bah, ma foi,
29:45la vie va trop vite, hein,
29:46il a peut-être d'autres idées.
29:47Et alors, pour échapper au quotidien,
29:50il se réfugie dans sa cinémathèque à lui,
29:53qui comprend les grands morceaux de bravoure,
29:56avec naturellement une star,
29:58qui est incarnée par Béatrice Dalle.
30:00Et il y a une très belle phrase, vous dites,
30:02« C'est sans doute le diable qui a inventé le cinéma
30:06pour nous faire croire que la mort n'existait pas. »
30:09Oui.
30:10C'est superbe, ça.
30:11Parce que quand on revoit, justement,
30:13tous les films français avec Gabin,
30:16Bourville, Fernandelle,
30:18De Funès,
30:20on n'a vraiment pas l'impression
30:21qu'ils sont morts.
30:23C'est le seul art
30:24qui nous fait croire que, tout d'un coup,
30:27là, dans la boîte,
30:29à 10h30,
30:30on entend leurs voix,
30:31on les voit vivre,
30:32souffrir, pleurer,
30:33et nous faire rire.
30:34Et c'est vraiment une invention du diable.
30:36Oui.
30:36Alors, on sent tout le plaisir
30:38que vous avez eu à faire ça.
30:40Je sais le nombre de difficultés,
30:41mais ça, c'est inhérent à tout tournage.
30:42L'important, c'est le produit final
30:44qui est sur l'écran.
30:45Moi, j'ai eu un plaisir très vif
30:47et très, très grand.
30:48Alors, j'ai repéré, là,
30:49il y a un hommage à Lube Beach,
30:51il y a un hommage à Marcel Carnet,
30:52il y a la séquence d'hôtel.
30:54L'Hôtel du Nord.
30:54Que vous avez fait, d'ailleurs,
30:55en noir-blanc.
30:56Oui.
30:56Il y a Capra,
30:57il y a...
30:58Il y a Wells,
30:59il y a Hitchcock,
31:01il y a Visconti,
31:03Fellini,
31:04enfin,
31:04beaucoup,
31:05tous les cinéastes.
31:06Et chaque séquence est tournée,
31:08justement,
31:09à la manière
31:10de tous ces grands du cinéma.
31:14C'est un grand voyage
31:15dans votre cinémathèque du cœur,
31:17c'est-à-dire,
31:18qui correspond à beaucoup,
31:19d'ailleurs,
31:19on a la même cinémathèque,
31:20car il y a pratiquement
31:21tous les grands.
31:22Et puis, il y a aussi,
31:24justement,
31:24cette balance
31:26entre les deux femmes,
31:27entre Isabelle,
31:28qui représente
31:28la fille qu'on peut rencontrer
31:30dans la rue,
31:31qui pleure,
31:32qui souffre,
31:34qui représente la vie.
31:35Et puis,
31:36cette idée,
31:37cette femme
31:37qui a inventé,
31:38d'ailleurs,
31:38le cinéma,
31:39parce que les Garbots,
31:41les Monroe,
31:43les Bardot,
31:44ce sont des femmes
31:45qu'on ne rencontre pas
31:46dans notre vie
31:46de tous les jours.
31:47Donc, il y a
31:48ce choix à faire
31:50entre cette femme idéale
31:52avec qui il veut s'envoler
31:54dans un film rêvé
31:56et puis cette femme
31:58dans la vie
31:58avec qui il doit vivre.
31:59Alors,
31:59il est avec sa star.
32:01Alors,
32:02je vais interroger
32:03Isabelle Nanty.
32:04C'est que,
32:04d'après l'interview
32:05que j'ai lue des producteurs,
32:06c'est là où Huster
32:07est complètement hors d'énormes,
32:08c'est comme il y a
32:09dans le film
32:09un personnage réel.
32:11Il y a deux personnages
32:12superposés,
32:13il y a l'imaginaire
32:13qu'on vient de voir
32:14et puis il y a
32:14le personnage réel,
32:16le jeu avec vous,
32:17les scènes avec vous.
32:18Et alors,
32:18vous veniez sur le plateau
32:19puis vous repartiez
32:20selon les besoins.
32:23Les deux comédiennes
32:23se superposaient
32:24parce que ce n'était
32:24pas possible ensemble.
32:25Qu'est-ce qui s'est passé là ?
32:26Il y a rien que la vérité,
32:27toute la vérité,
32:28dites-je,
32:28je le jure.
32:30Non,
32:30moi,
32:30j'ai tourné la dernière semaine.
32:32Sur les six semaines,
32:34j'ai tourné la dernière semaine.
32:36Je suis arrivée de vacances
32:37et je ne savais même pas
32:40que j'allais tourner dans ce film.
32:42Huster m'a dit
32:42tu tournes demain.
32:44Et il a fait exprès
32:45pour que je n'ai pas le temps
32:46de préparer quelque chose
32:48comme une espèce
32:50de cabotinage de comédienne,
32:51que je sois le plus près
32:52possible de la vie,
32:54que je ne prémédite rien.
32:56Voilà.
32:56Vous êtes son élève,
32:57vous avez travaillé
32:57au cours Florent avec lui.
32:58Oui.
32:59Vous avez beaucoup souffert,
33:01Isabelle ?
33:02Franchement vrai.
33:03Vous avez beaucoup souffert,
33:05non ?
33:05Ce n'est pas facile, hein ?
33:06Non.
33:07Non ?
33:07On ne souffre pas du tout.
33:08C'est les plus belles années
33:10que je pense que pour tout le monde,
33:12pour tous les acteurs,
33:13c'est souvent comme ça.
33:14Quand je les vois,
33:15eux,
33:15ils parlent toujours
33:16de leurs années de conservatoire.
33:18C'est des années
33:18qu'on n'oublie jamais
33:20parce que c'est une émotion
33:22permanente pendant deux ans.
33:25C'est quelque chose
33:26qui ne s'explique pas.
33:27Ça se respire.
33:27Vous savez tout faire.
33:28Vous savez chanter,
33:29danser des claquettes.
33:30Vous parlez le russe,
33:31le norvégien.
33:31C'est Huster qui raconte ça.
33:32Oui,
33:33il raconte toujours
33:33beaucoup de choses.
33:34Il parle norvégien.
33:36S'il parle norvégien,
33:37moi j'ai fait l'anglais aussi,
33:38tu peux parler norvégien.
33:39Elle va faire autre chose,
33:40elle va parler français
33:41parce qu'il faut souligner
33:42dans ce film,
33:42c'est qu'il y a vraiment
33:43des dialogues superbes.
33:45Isabelle,
33:46votre diction étant meilleure
33:47que la mienne
33:48et votre intonation sans doute.
33:49Je vais vous demander
33:50de lire un bref extrait
33:51des dialogues du film.
33:52C'est d'ailleurs une scène
33:53que vous avez avec Francis.
33:55Malheureusement,
33:55on n'a pas l'extrait
33:56parce que vous n'étiez pas
33:57prévu au programme.
33:58On nous a annoncé très tardivement
33:59votre venue.
34:01Nous sommes hors de nos studios.
34:02Mais vous n'en faites pas,
34:03je trouverais bien
34:03le moyen de la passer,
34:04cette scène en robe de mariée.
34:06Si vous voulez,
34:06vous donnez un petit aperçu
34:07des dialogues.
34:09Tu l'as dit avec moi ?
34:10Non, non, non.
34:11Bon, alors Huster me dit
34:13« Tu t'appelles comment ? »
34:14Et je réponds.
34:16Johnny, tu veux me faire avec moi ?
34:18Oh, si tu veux.
34:22C'est la réplique,
34:23un jeune joujou, quoi.
34:24Elle le connaît par cœur,
34:25la réplique.
34:25Moi, je ne la connais pas par cœur.
34:27Ça démarre.
34:28Bon, alors,
34:29tu t'appelles comment ?
34:30Je ne m'appelle pas,
34:31je veux quand même.
34:33Je vais t'appeler Suzette.
34:34Ça fait crêpe.
34:36Tu les aimes à quoi ?
34:38Au sucre.
34:39Sucre et Suzette,
34:40ça va bien ensemble.
34:42Pourquoi que je t'aime ?
34:43Je ne comprends pas.
34:44Pourquoi tu ne m'aimerais pas ?
34:46Parce que je suis venue
34:48à ce mariage
34:48avec mon mec, Yvan.
34:50C'est lequel ton mec ?
34:51C'est celui qui va
34:52te casser la gueule.
34:54Il est boxeur ?
34:55Non, il est jaloux.
34:57Il dit que je ressemble
34:58à un tableau de Renoir.
35:01Tu n'aimes pas la péture ?
35:01Tu n'aimes pas la péture ?
35:03Ah, pardon.
35:04C'est pas où ?
35:05Je n'ai pas parlé.
35:06Je n'ai pas parlé.
35:07Non, on n'entend pas
35:08le murmure des arbres.
35:09Quand le vent passe dedans.
35:12Merci.
35:13C'est pas mal.
35:14C'est tout frère comme ça
35:15quand on va travailler ensemble.
35:17Avant ?
35:18Je me fais souffrir,
35:19moi aussi.
35:19C'est très dur.
35:20C'est un peu comme
35:21les boxeurs.
35:23C'est drôle.
35:24Ce qui est étonnant,
35:25prenons par exemple
35:26les danseurs.
35:28On a toujours l'impression
35:28que les danseurs
35:29sont la grâce,
35:31que c'est facile,
35:32que c'est le don,
35:33que c'est le...
35:33des centaines
35:34de centaines d'heures
35:35terribles
35:36de souffrance,
35:37de travail
35:38pour justement
35:39arriver à faire croire
35:41que c'est facile.
35:43Oui.
35:43Pareil pour les sportifs.
35:44C'est très dur.
35:45On ne peut pas
35:46un métier facile.
35:47Alors Isabelle,
35:48vous l'avez repéré tout de suite
35:48dans la classe, Francis ?
35:49Oui, parce que...
35:50Elle est étonnante.
35:51C'est extraordinaire
35:52dans le film, vraiment.
35:53Je dirais même
35:54qu'elle fait jeu égale
35:55avec dalle
35:55et quand je dis jeu égale,
35:57je suis gentil
35:57pour Béatrice,
35:59que j'aime beaucoup.
36:00Non, elle est formidable.
36:00C'est-à-dire que chacune
36:01a ses propres qualités.
36:03Béatrice, c'est la présence,
36:06cette espèce d'instinct animal
36:07et puis Isabelle,
36:10c'est une humanité,
36:11un déchirement.
36:11Elle a une qualité extraordinaire.
36:13Ils ont d'ailleurs
36:13tous les deux
36:14la même qualité,
36:16c'est le regard.
36:17Ils ont un regard
36:18qui est clair
36:19et qui peut avoir
36:20une force terrible
36:21tout d'un coup
36:22et une charge d'émotion
36:24formidable
36:25qui craque
36:26comme un nuage.
36:27Elle est dans
36:27Richard Point ?
36:28Oui.
36:28Oui, elle joue
36:30le rôle d'un homme
36:30dans Richard III.
36:31Ça va Isabelle ?
36:32Alors ça roule,
36:32ça marche ?
36:33Je suis très heureuse
36:34de jouer
36:34surtout dans Richard III.
36:37Et je joue
36:38le rôle du Duc Dior
36:39qui se fait zigouiller
36:40par Richard.
36:41Au premier acte ?
36:42Non, un peu plus tard ?
36:43Assez vite.
36:44Assez vite.
36:45C'est mon seul regret
36:46mais je suis très heureuse
36:47parce que ça va être
36:48un super spectacle.
36:50Et puis un super rôle
36:52pour Huster.
36:53Mauvaise bronchie
36:53de Johnny,
36:54attention.
36:56Moi,
36:56j'ai attrapé froid
36:57à Boryaz.
36:58Ah oui ?
36:58Bah, il fait chaud aussi.
36:59Ah bah, tout à l'heure,
37:00Isabelle disait
37:01qu'elle faisait plus de ski
37:01parce qu'elle avait froid
37:02aux pieds
37:02mais on lui a offert
37:03je sais pas combien
37:03de paires de chaussons
37:04depuis qu'elle est arrivée.
37:05Ah oui, j'ai rencontré
37:05plein de gens
37:06qui m'ont proposé
37:07de m'équiper.
37:08Un petit peu d'eau
37:09pour M. Hallyday
37:10s'il vous plaît
37:10pour que ça tout passe.
37:11Francis, cela dit,
37:12j'ai dit dialogue très brillant
37:14mais c'est fou quand même.
37:16Quel dialogue désespéré
37:17quelque part surtout
37:19sur cette société
37:20dans laquelle on vit,
37:21sur les choses de la vie.
37:22je n'imaginais pas
37:24que vous soyez
37:25si pessimiste.
37:27Vous savez,
37:32il se passe tellement
37:33de choses en ce moment
37:34qui sont très dures
37:38à supporter.
37:40Il y a une espèce
37:41de peur générale
37:42qui s'installe
37:42et qui fait d'ailleurs
37:44que la saison cinématographique
37:45comme la saison théâtrale
37:47a été très dure.
37:50C'est vrai que pour l'instant
37:51tous les gens
37:52qui essayent
37:52de distraire le public
37:53soit par le comique
37:56soit par des films
37:58disons entre guillemets
38:00artistiques
38:01ou un peu plus durs.
38:02Dans toutes les catégories
38:04où tout le monde
38:05est obligé
38:06de se serrer les coudes
38:06ça va très mal.
38:07Ça va très mal.
38:08Les gens ne sortent plus
38:10comme avant
38:10et il faut absolument
38:12que le public
38:13pour une fois
38:14ait confiance
38:16et retourne vite vite vite
38:19au spectacle
38:20parce que sinon
38:21ça va avoir
38:22des répercussions
38:23sur plusieurs années
38:24et peut-être que là
38:26ça sera difficile
38:27de défendre
38:28le cinéma français
38:30qui était déjà
38:32assez fragile
38:32et j'espère
38:35que les gens
38:36comprendront
38:37que notamment aussi
38:38de la part
38:39des critiques
38:40professionnelles
38:42qu'il faut redonner
38:43au public
38:45l'envie
38:46de sortir
38:46de chez lui
38:47et de pas seulement
38:48regarder la télévision.
38:51Vous pensez que la critique
38:52porte une part
38:52de responsabilité ?
38:54Pas du tout
38:54dans le sens
38:55de dire
38:55un film est bon
38:56ou un film est mauvais.
38:58Par exemple
38:58ce film
39:00comme le film
39:01de Johnny
39:01il y a des critiques
39:02violemment pour
39:03violemment contre
39:04la critique est toujours
39:05partagée
39:05heureusement
39:06mais c'est simplement
39:07dans le sens
39:07de dire au public
39:08voilà le style
39:10de film
39:11qui vous correspond
39:12à vous public
39:13c'est à dire
39:13je trouve que la critique
39:14devrait bien aiguiller
39:16le spectateur
39:17pour lui dire
39:17voilà le style
39:18de ce film
39:19voilà le genre
39:19et puis en plus
39:20du genre
39:20voilà mon opinion
39:21je suis pour
39:22ou je suis contre
39:22mais en tout cas
39:23il ne faut pas décourager
39:24les gens d'aller
39:25ni au théâtre
39:26ni au cinéma
39:26ni au musical
39:27parce que sinon
39:28c'est toute la profession
39:29qui en pâtira
39:30bien sûr
39:30et quelque part
39:31toute la joie
39:32de vivre aussi
39:32d'une société
39:33il y a aussi une chose
39:34quand même
39:35qu'il faut le dire
39:35c'est qu'à une certaine époque
39:36les gens sortaient
39:39moi
39:40même moi
39:41moi quand j'allais au cinéma
39:42je ne choisissais pas
39:44à l'époque
39:45vraiment le film
39:46que j'allais voir
39:47j'avais des idoles
39:48j'avais des acteurs favoris
39:50je me disais
39:52bon
39:52je vais au cinéma
39:53je vais
39:54par exemple
39:55bon
39:55Paris
39:56je traîne
39:57sur les Champs-Elysées
39:58je rentre au cinéma
39:59je vais voir un film
40:00j'allais au cinéma
40:01pour aller au cinéma
40:02maintenant il est exact
40:04bon
40:04que de toute façon
40:06quand les gens
40:07font une sortie
40:08euh
40:09et on se dit
40:12je sors
40:12et je vais voir tel film
40:14ou je vais voir tel spectacle
40:16ou je vais voir telle pièce de théâtre
40:18les gens ne se disent pas
40:19je vais au cinéma
40:21ils se disent
40:21je vais voir
40:22je sors parce que je vais voir tel film
40:23ce qui a énormément changé
40:26avec avant
40:27parce qu'avant
40:28bon les gens
40:29allaient au cinéma
40:29pour aller au cinéma
40:30pour voir
40:32c'est à dire qu'à une certaine époque
40:33tous les films marchaient
40:35plus ou moins
40:35il y avait des films
40:36qui marchaient mieux que d'autres
40:37mais tous les films marchaient
40:38maintenant il y a des films
40:40qui se tapent
40:41il faut bien le dire
40:42d'énormes bides
40:43et pas les plus vrais
40:45même des bons films
40:46c'est vrai
40:47et il y a des autres films
40:49qui font des entrées
40:50fulgurantes
40:51bon
40:52voilà
40:53Francis
40:54vous êtes vraiment un saltimban
40:56au sens très général du terme
40:58bon c'est vrai
40:58est-ce que vous vivez pas
40:59sur un bateau
41:01non
41:02il y avait une légende
41:03qui corralait
41:04vous n'aviez pas de domicile fixe
41:05ah oui ça c'est vrai
41:06toujours pas
41:06non toujours pas
41:07non non
41:08j'ai pas de domicile fixe
41:10et puis
41:10c'est vrai aussi
41:11par exemple là
41:12en ce moment
41:12je couche dans une loge
41:15au théâtre du rond-point
41:16chez Madeleine Renaud
41:18et Jean-Luc Barreau
41:18en bas des Champs-Elysées
41:20et je répète
41:22et je travaille là-bas
41:22et je vis vraiment
41:23je t'assure
41:24moi j'ai trois chambres
41:25il y en a une pour toi
41:26quand tu veux
41:27et ça correspond à quelle
41:27à quelle nécessité
41:29de ne pas avoir un ancrage
41:30ferme pour vous
41:31c'est-à-dire que
41:32j'ai malheureusement
41:33pas le temps
41:33d'avoir une vie
41:34de famille
41:35et je me donne
41:37complètement
41:37à chaque fois
41:38au rôle
41:39et pendant les deux
41:41ou trois mois
41:41de répétition
41:42ou de préparation
41:43de film
41:43j'essaye de vivre
41:44un peu comme le personnage
41:46j'essaye de
41:47vraiment de m'emplir
41:49de quelque chose
41:50et
41:51et d'être totalement
41:52à ce que je fais
41:53alors je ne me vois pas
41:54si vous voulez
41:54rentrer à telle heure
41:56m'asseoir pour dîner
41:57pour parler
41:58alors ma vie est un peu
42:00bizarre
42:00bancale
42:01mais c'est un métier
42:03tellement extraordinaire
42:03que quand on a la chance
42:04de le faire
42:05on n'a pas le droit
42:07de ne pas se défoncer
42:08il faut tout faire
42:09pour qu'un maximum
42:11de jeunes
42:11puissent faire ce métier
42:13parce que c'est vrai
42:14regardez
42:15il y a 6, 7
42:17je ne sais plus combien
42:18de chaînes de télévision
42:19et le public
42:20il a besoin d'acteurs
42:22il a besoin de gens
42:23qui font cette profession
42:24il a besoin des techniciens
42:25qui sont là
42:25en face de nous
42:26donc il faut traiter
42:27les techniciens
42:28les acteurs
42:28et tous ces gens
42:29qui distraient le public
42:30au moins 3 ou 4 heures
42:32ou 6 heures
42:32de télévision par jour
42:33à la hauteur
42:35d'autres professions
42:37ce sont vraiment
42:39des professions
42:39qui sont
42:40d'utilité publique
42:42au même titre
42:43que les pharmaciens
42:44les docteurs
42:45les chirurgiens
42:46les bouchers
42:47les pâtissiers
42:48alors il faut maintenant
42:50que dans les familles
42:51les parents
42:52acceptent que leurs enfants
42:53fassent ce métier
42:54d'ailleurs
42:54Johnny qui a été
42:57un des premiers
42:58sinon la première idole
43:01des jeunes
43:02il sait très bien
43:02que quand il a commencé
43:03c'est une époque
43:05où les parents
43:05ils cognaient leurs enfants
43:08si vous voulez faire ce métier
43:09et maintenant
43:10ça fait très bien
43:10de faire de la chanson
43:12c'est pas vrai ?
43:14oui c'est vrai
43:14c'est formidable
43:15quand même
43:16comme ça
43:16de vivre
43:17alors des brosses à dents
43:17un peu de partout
43:18des habits ici ou là
43:19une loge au théâtre
43:20pour dormir
43:20etc
43:21vous êtes rentré
43:21quand même
43:21dans ce métier
43:22comme on rentre en religion
43:23il n'y a pas de doute
43:23ah oui
43:24complètement
43:25ah oui
43:26maintenant c'est beaucoup
43:27plus admis qu'avant
43:28c'est-à-dire qu'avant
43:30le métier de comédien
43:32le métier de chanteur
43:33n'était pas
43:33n'était pas considéré
43:35comme un métier
43:36voilà exactement
43:37alors que maintenant
43:37bon ben c'est évident
43:39que c'est un métier
43:39il y a tellement de mômes
43:41il y a tellement même
43:42bon des gens
43:44qui considèrent
43:45que c'est un art
43:46que c'est un métier
43:47c'est comme être écrivain
43:49c'est comme être peintre
43:50c'est comme
43:51je veux dire
43:52c'était pas
43:52même les peintres
43:53et les écrivains
43:54n'étaient pas considérés
43:54jamais ce métier
43:55n'a suscité autant de vocations
43:56c'est vrai
43:57des métiers
43:58ben tant mieux
43:59parce que
44:00vraiment beaucoup
44:00ben tant mieux
44:01parce que quand même
44:02quand on voit
44:03les injustices par exemple
44:05qu'il existe dans le sport
44:06où
44:07où l'équipe suisse gagne
44:08et pas l'équipe de France
44:09non ça c'est pas une injustice
44:10ils ont gagné
44:11c'est qu'ils étaient les plus forts
44:12mais par exemple
44:14on voit que les joueurs de tennis
44:15sont milliardaires
44:17je sais pas
44:17bon et puis
44:18les joueurs de football
44:19tout d'un coup
44:20des prix faramineux
44:21et puis que pendant ce temps là
44:22ceux qui font du cyclisme
44:23ou du rugby
44:23ou de l'athlétisme
44:24ils se défoncent autant
44:25et puis ils font ça
44:26à d'autres conditions
44:28bon mais
44:29ils sont respectés maintenant
44:30les sportifs
44:31parce que tout le monde a compris
44:32que c'était un véritable métier
44:33d'être athlète
44:34et les sportifs n'étaient pas considérés
44:35comme un métier non plus
44:36oui c'est vrai
44:37et je crois qu'avec la vie
44:40qui nous attend
44:41avec les drames
44:44que ce soit le sida
44:45que ce soit
44:45alors je me réensuse moi
44:48oui
44:48tout ce qui peut se passer
44:50quand on a la chance
44:51de faire ce métier
44:52il faut s'y donner à fond
44:53ce que vous faites
44:55les uns et les autres
44:55alors j'avais promis
44:56une surprise pour chacun
44:57il y a eu celle de Francis
44:58on va pas laisser Johnny en reste
44:59c'est une vieille histoire Johnny
45:01moi je m'en vais
45:02non non non
45:03il fait un chantage
45:04j'ai honté depuis le début
45:05de l'émission
45:06cardiaque
45:07quel chantage ?
45:08de partir
45:08moi j'ai rendez-vous
45:09avec Bernard Grobert
45:10mais tu ne vas pas le manquer
45:11regarde bien
45:13c'était il y a 20 ans
45:14Claude Gorettal
45:16un de nos grands réalisateurs suisse
45:18avait fait un portrait de toi
45:19je te propose d'avoir une séquence
45:20moi je les ai toutes
45:47il y en a
45:54exactement
45:54tu ressembles au mec d'ailleurs
45:58j'ai dit que c'est exactement
46:00ce que je veux dire
46:00c'est pas de l'autre
46:01tu prendras l'avenir
46:05quand il te viendra
46:07si tu veux
46:08il sera pour toi
46:11Dans les bras, au moment de l'incertitude
46:19Qu'il y a au plus profond de ta solitude
46:28Mais ce chien qui hurle au silence de la nuit
46:37Ton cœur trop serré a envie d'exploser
46:45A la face d'un monde résigné
46:49Tes yeux affreclés par l'enfant se tromper
46:56S'opérant sur la vérité
47:00Ta génération en veut à la terre entière
47:09Mais le long des routes, ils ne trouvent que la misère
47:18Mais tes doigts sur ton nom et sur ta guitare
47:25Tu joueras pour sortir du noir
47:28Et devant l'invière de la célébrité
47:35Tu pourras faire prier le nom
47:39Que ton père t'a donné
47:44A que ton père t'a donné
47:48C'est ton père t'a donné
48:021967
48:041967
48:06C'était un très beau portrait qu'avait fait Goretta
48:08Vous vous souvenez de ça, non ?
48:09Tu te souviens ? Je ne sais plus où on en est
48:12Non, on se tutoie
48:13Oui, loin, loin, loin
48:19C'est loin
48:19On te fera une cassette un jour là pour les souviens
48:22Mais d'après ce que j'ai pu voir
48:26Oui, ça se passait dans la salle de répétition de l'Olympia
48:29A Paris
48:30On va demander à Raymond Bouillabaud
48:32Qui était assistant de Goretta à l'époque
48:33Si ça se passait vraiment là, je ne sais pas
48:34Je pense
48:35Alors maintenant messieurs
48:37Bon, je sais que toi tu prends des vacances
48:39Ça c'est sûr
48:40Moi je prends
48:40Je sais même où mais on ne va pas le dire
48:42Moi je prends deux mois de vacances
48:43Oui
48:43Je ne veux pas parler de travail du tout pendant deux mois
48:47Parce que là je suis fatigué
48:49Ça fait deux ans que je n'ai pas pris de vacances
48:50Et j'ai besoin de vacances
48:53Alors, bonnes vacances
48:54Le roman de Goodies là
48:56Qui était un petit peu en projet avec Guy Marchand
48:58Ton copain Guy Marchand
48:59Qu'on a oublié de citer comme carrière au cinéma aussi
49:02Bien sûr, Guy Marchand est un acteur
49:04En plus, est un acteur que je considère formidable
49:08C'est vrai
49:08Pour moi, il fait partie des très très bons acteurs français
49:12Pour l'instant, non, je ne fais rien
49:14Francis, c'est Richard 3, Isabelle aussi
49:17Donc la première est quand ?
49:18La première de Richard 3, c'est le 2 mars
49:21Au Théâtre du Rompour
49:22Déjà j'y serai
49:23Oui
49:23Donc déjà je ne serai pas en vacances
49:25Je me faufilerai aussi derrière un petit strapentin
49:28Pour avoir une répétition quand même
49:30Ça ne doit pas être...
49:31On peut ?
49:32Bien sûr
49:32Ça, ça va être formidable
49:33Merci à tous les trois
49:35Merci
49:36Ce n'est qu'un au revoir
49:38Francis, tout de même
49:40On va bien vous trouver un appartement
49:42En Suisse, vous n'allez pas continuer de vivre
49:44Non mais il y a une chambre chez moi
49:44Quand tu veux
49:45D'avoir une fois travaillé à la comédie comme ça
49:48Ce sera très bien
49:48Il est chauffé au moins ce théâtre cette loge
49:50Oui, bien sûr
49:51Parce que par moins 15
49:52Il est chauffé
49:52Puis demain aussi ça va chauffer
49:54Qu'est-ce que c'est demain sur les pistes ?
49:56C'est quoi ?
49:57Demain, je crois que c'est le géant ou c'est le spécial ?
49:59C'est les dames
50:00Les dames doivent être en pistes
50:01Ah, on est d'accord
50:01Vous êtes passionnés
50:02Johnny va skier aussi, il skie
50:04Moi je skie, oui
50:06Oui, ben préparez-vous pour Albertville
50:08Mes enfants, là il y a intérêt à mettre un paquet
50:10Bon, sans vouloir vous faire de la peine
50:12Alors, je voudrais signaler
50:14Je voudrais signaler
50:16Il y a beaucoup d'efforts qui se font ici
50:17Dans les petites villes
50:18Vous savez, vous signaliez
50:19Francis, combien c'était important
50:21Que les gens sortent
50:22Aillent au spectacle, etc
50:23Une animation cinématographique
50:25Se fait dans plusieurs villes de Suisse romande
50:27Et notamment à Martigny au Casino
50:29Cinéma
50:30Où au Cinéma Pointu
50:31On présente plusieurs films
50:33Et deux films par soirée
50:36Ce qui est important
50:38Alors on peut
50:39La première projection est à 19h30
50:41Et la seconde projection est à 22h
50:44Alors il y a une formule d'abonnement
50:46On peut avoir 4 soirées
50:48Donc 8 films pour 50 francs
50:49Ça c'est formidable
50:50Donc c'est au cinéma
50:52Au Casino à Martigny
50:54Voilà
50:55On va se quitter la semaine prochaine
50:58Spécial cinéma
50:59Qu'est-ce qu'on fait la semaine prochaine ?
51:00Dans ses altitudes
51:01On revient ?
51:02Non, oui, ben oui
51:03Ah ben la semaine prochaine
51:05La semaine prochaine c'est Bougenat qui vient
51:07C'est le millionnaire du Couffin
51:10Il sera accompagné de son camarade en Conina
51:12Et il sera surveillé par le maître d'oeuvre Gérard Roury
51:15Et de quoi allons-nous parler ?
51:16Je vous le demande
51:17De le film
51:18Eh ben d'un cinéma
51:19De la vue de Goliath
51:20Et quel film allons-nous passer de Gérard Roury ?
51:22Attention à ton preneau
51:23Non, ben quand même
51:25Rabi Jacob
51:26Non, on l'a passé
51:26Ah bon
51:27Ah ben alors
51:28La folie des grandeurs
51:30Non
51:31La carapate
51:32La carapate
51:33Ah ben voilà
51:35Et puis quand même, quand même
51:36Pour tous ceux qui vont regretter
51:38Peut-être pendant quelque temps
51:39De ne pas voir Johnny
51:40Voici Johnny
51:41Mais cette fois-ci
51:42Version 87
51:43Merci d'être resté en notre compagnie
51:45Pour vous distraire et vous informer
51:46Merci à nos invités
51:47Bonsoir
51:47Merci à mes Tipeurs