Le 6 avril 2003 sur France 2, Johnny Hallyday est l'invité de Michel Drucker dans Vivement Dimanche Prochain. Dans cette séquence, il partage un hommage touchant et personnel à Jean Gabin, acteur emblématique du cinéma français. Une interview sincère où Johnny évoque son admiration pour cette légende du 7ᵉ art, dans une ambiance intimiste.
00:00Eh bien Johnny est là avec deux autres prix Jean Gabin, Samuel Lebihan et Jean-Hugues Anglade.
00:05Les voici tous les trois.
00:06Johnny Hallyday, Samuel Lebihan, Jean-Hugues Anglade.
00:32Voilà Johnny va se mettre ici.
00:34Voilà, je sais que Johnny n'aurait pas raté ce rendez-vous pour Yann Au Monde.
00:38Bonjour Samuel et Jean-Hugues qui est là que j'ai déjà vu.
00:41Samuel Lebihan, vous avez été pris Jean Gabin en 99, vous Jean-Hugues c'était peu après le film de Benek 37-2, c'était en 87 et puis le dernier c'est Johnny.
00:51Vous, ça évoque quoi tout ça ?
00:54C'est énorme parce qu'à la fois c'est tout mon enfance et aussi toute l'admiration de mon père, mon grand-père.
01:00Alors je crois que c'est un acteur qui savait parler à tout le monde, autant aux femmes qu'aux hommes.
01:07Un acteur à tout faire comme on dit, qui savait tout jouer.
01:10Et sans jamais vraiment changer en fait, ce qui est vraiment prodigieux, il arrivait à ramener les rôles à lui.
01:14Donc c'est, voilà.
01:16Alors Johnny, lorsque j'ai eu Johnny au téléphone, c'était une quinzaine de jours, il venait d'apprendre qu'il aurait sans doute le prix Jean Gabin.
01:24Et tu étais heureux, presque plus heureux que d'avoir rempli un stade.
01:28Oui c'est vrai, oui c'est vrai parce que, d'abord Jean Gabin représente beaucoup de choses pour moi.
01:35Jean Gabin fait partie de toute ma vie, comme nous tous.
01:39Moi j'ai vu presque tous les films de Jean, c'était pour moi le plus grand acteur français.
01:46C'est quelqu'un à qui on a tous envie de ressembler.
01:49Moi je voulais au départ, je voulais être acteur, je voulais plus que d'être chanteur.
01:52Alors je chantais, je faisais des balles pour payer mes cours de comédie au centre d'art dramatique de la rue Blanche.
01:58Et c'est lui qui m'a donné envie d'être acteur, voilà.
02:01Tu as eu le prix Jean Gabin cette année, tu m'as même fait rire, tu m'as dit mais en général ça récompense un jeune acteur.
02:08C'est vrai, bah vous...
02:09Et j'ai dit mais tu es un jeune acteur.
02:10Oui, oui.
02:12Moi je trouve que ça récompense un acteur tout court.
02:14Tout court, bien sûr.
02:15Absolument, bien sûr.
02:16Alors il faut...
02:17C'est très émouvant d'avoir le prix Jean Gabin, ça je veux dire.
02:20C'est vrai que...
02:22Parce que c'est un hommage, en plus le prix Jean Gabin est non seulement un hommage à Gabin, mais c'est un hommage de Gabin aux acteurs.
02:30Donc tous les acteurs qui l'ont eu, les 23 acteurs qui l'ont eu, puisqu'il y en a eu 23, pour moi c'est une famille, ce sont des grands acteurs.
02:39Alors on a demandé à ces trois prix Jean Gabin qu'elle était leur Gabin, le film qu'ils préfèrent.
02:45Alors Johnny, immédiatement, d'ailleurs tu as vu, on a mis la photo en face, c'est pour toi, c'est le film de Renoir, l'habit humain.
02:53Ça pour toi c'est un film culte ?
02:55Oui, parce que c'est un rôle que j'aurais bien aimé faire quoi.
02:58Oui, c'est d'après Zola, avec Simone Simon, et il y a une scène que tu voulais revoir.
03:02Oui, c'est la scène de la fin, d'ailleurs la scène où il étrangle l'amour de sa vie.
03:09Exactement, c'est l'histoire d'amour entre un conducteur de locomotive et la femme d'un assassin, c'est un grand classique du cinéma.
03:14On va avoir donc un extrait, 1938, qui fait partie de la première partie de la carrière de votre papa.
03:20Embrasse-moi, de tout ton cœur, de tout ton âme.
03:32Jacques, qu'est-ce que tu as ?
03:42Jacques !
03:54Jacques !
03:55Jacques !
04:02Ça c'était aussi un grand film.
04:15Alors, dans le livre que Johnny a sans doute lu, quitte à avoir un père, autant qu'il s'appelle Gabin, qui est l'actualité de Florence,
04:23vous dites qu'un jour, Johnny et votre papa se sont rencontrés rapidement.
04:28Oui.
04:29À la Concorde, je crois, non ?
04:30Oui, absolument.
04:31C'est moi, je ne savais pas où.
04:32Si, si, moi je me rappelle.
04:33C'était à la Concorde, je le raconte dans le livre.
04:35C'est lui qui m'a dit à la Père de la Concorde, la dernière fois.
04:37Parce que quand il était rentré, papa, quand il est rentré, il est arrivé, il a dit à maman, il a dit,
04:42« Hé, tu sais qui j'ai vu cet après-midi ? »
04:46Il m'a fait, « Salut Jean ! »
04:48Alors, il y a papa qui lui a dit, qui a regardé, il devait être dans sa voiture, dans la voiture avec Louis, chauffeur.
04:55Il a dit, « Salut Johnny ! »
04:56Alors, il est rentré à la maison, il nous a dit, « Moi, j'ai vu Johnny ! »
05:00Oui, ils se sont appelés par leur prénom et le feu est passé au vert.
05:04Oui, oui.
05:04Voilà.
05:05Et Johnny était sur sa mort.
05:06Et papa, il était tout content d'avoir rencontré, d'avoir vu Johnny.
05:09Alors, pour nous en plus, il avait dit, « J'ai vu Johnny, moi ! »