Pierre-Yves Bournazel, conseiller de Paris et secrétaire général adjoint d'Horizons, invité de franceinfo le 2 juin 2025.
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00:00Bonsoir Thierry Bournazel, vous êtes conseiller de Paris, membre d'Horizon, le parti d'Edouard Philippe
00:05et vous êtes officiellement, ça y est, candidat à la mairie de Paris.
00:09On va parler de votre candidature, de votre projet, mais d'abord vous qui briguez Paris,
00:15comment vous expliquez le fiasco, les violences lors de la soirée de match samedi soir ?
00:21En France, on ne peut pas célébrer un événement sportif sans que cela vire au chaos ?
00:26Malheureusement non, il faut le constater. Quelle magnifique victoire, une victoire pour l'histoire.
00:32On l'attendait depuis tant d'années cette victoire du Paris Saint-Germain.
00:35Nous sommes fiers, nous sommes heureux, c'est un moment de fête, c'est un moment de joie.
00:39Il y a des supporters qui avaient les larmes aux yeux et puis il y a des voyous.
00:44Il y a des voyous malheureusement qui cassent, qui pillent, qui saccagent,
00:47qui s'en prennent à du mobilier urbain, à des poubelles, à des vélos, à des abribus,
00:52à des commerces qui mettent la vie des gens en danger.
00:55Et je pense qu'il faut agir vite, il faut les identifier, il faut des comparutions immédiates
00:59et il faut des sanctions rapides pour que chacun comprenne bien
01:02que ces actes de délinquance sont intolérables dans notre société.
01:05Est-ce que ce sont des barbares, comme dit le ministre de l'Intérieur, Bruno Rotailleux ?
01:08Je ne suis pas apôtre des mots les plus durs, je suis pour des sanctions immédiates et rapides
01:13contre des individus qui sont des délinquants et des voyous.
01:15Inutile de toujours ajouter des mots toujours plus grandiloquents les uns que les autres.
01:19Est-ce qu'il y a eu un manque d'anticipation ?
01:22Rachida Dati, qui brigue aussi la mairie de Paris, a estimé que le préfet de police avait joué tout son rôle.
01:27Mais elle aurait aimé, je cite, une meilleure anticipation et coordination avec les élus.
01:31Elle visait clairement Anne Hidalgo.
01:33Est-ce que la mairie de Paris a failli ce week-end ?
01:37Écoutez, le préfet de police, c'est un grand commis de l'État.
01:40M. Nunes travaille très bien avec les élus de gauche et de droite, et je peux en témoigner au Conseil de Paris.
01:45Il y a eu peut-être des manquements, il faut les corriger, parce qu'on ne peut pas abîmer Paris comme ça.
01:50J'aime Paris, j'aime notre ville.
01:52Elle a été profondément souillée, et les Parisiennes et les Parisiens n'ont pas à payer la facture.
01:57Donc je pense que c'est un travail qui doit être fait par les services de police.
02:01Moi, je fais des propositions plutôt que polémiquées.
02:03Moi, je souhaite mettre en place...
02:04On va parler de vos propositions, mais juste, pardon, Anne Hidalgo, dernière question.
02:08Elle n'était pas à Munich, elle n'était pas à Paris non plus ce week-end, elle n'était pas à l'Elysée.
02:12Est-ce que c'est une faute ?
02:13Oui, je ne comprends pas, c'est aberrant.
02:15Elle n'aime pas les dirigeants du PSG, c'est son droit.
02:18Mais ce n'est pas ce qu'on lui demande.
02:19On lui demande d'aimer son club, d'aimer sa ville, d'être avec les supporters et de soutenir le Paris Saint-Germain.
02:26Je n'ai pas compris.
02:27Vous n'avez pas compris.
02:28Ce qui pollue la relation entre Anne Hidalgo et le Paris Saint-Germain, c'est notamment la question de la vente du Parc des Princes.
02:35Anne Hidalgo a refusé de le vendre au PSG, qui voulait l'agrandir.
02:40Conséquence, le PSG envisage de construire un stade au-delà du périphérique.
02:44Si vous étiez maire de Paris, que feriez-vous ?
02:46Je vais me battre, je vais me battre comme un lion, pour permettre au Paris Saint-Germain de rester à Paris.
02:52Le PSG c'est Paris, Paris c'est le PSG, le PSG c'est le parc et le parc c'est le PSG.
02:58Donc je me battrai comme un lion, je renouerai le dialogue avec le club.
03:01On peut trouver des solutions pour l'agrandissement entre la ville et le club.
03:04Mais sans le vendre au PSG ?
03:06Écoutez, ce n'est pas mon idée.
03:07Mon idée c'est plutôt d'étendre le bail amphithéotique.
03:11C'est-à-dire un bail de très très très long terme ?
03:13Très long terme pour donner de la visibilité au club.
03:14Et je suis prêt demain comme maire de Paris à aider le club aussi à participer à cet agrandissement
03:19pour faire en sorte qu'on ait 60 000 places pour notre grand club à l'échelle internationale.
03:24En tout cas il faut renouer le dialogue et je me battrai comme un lion effectivement pour garder le PSG à Paris.
03:28Il réalise ce scénario quand on sait qu'il y a déjà des villes qui sont en train d'être étudiées comme Massy pour construire un parc.
03:36Le parc des Princes il est au milieu, il est dans un quartier avec des immeubles partout.
03:41Il faudrait de l'argent, il faudrait des places de parking.
03:44Il faudrait des moyens que la mairie de Paris n'a peut-être pas.
03:47Mais il y a un projet qui existe et je pense qu'il faut avancer sur ce projet.
03:50Et je pense que quand on aime sa ville, il faut la défendre.
03:53Et il faut défendre Paris et le PSG c'est Paris.
03:57On va parler justement de votre candidature.
03:59Vous disiez tout à l'heure que si vous étiez maire de Paris, vous feriez...
04:04Qu'est-ce que vous feriez si vous étiez maire de Paris ? Votre ligne c'est quoi ? Votre projet c'est quoi ?
04:09Mon objectif, notre objectif avec l'équipe qui m'accompagne, c'est de changer des vies qui aujourd'hui trouvent la galère pour l'accès au logement par exemple.
04:19C'est améliorer nos vies, c'est les embellir.
04:22Je pense qu'il faut un changement à Paris, mais un changement positif.
04:262026 ce n'est pas une revanche ou une vengeance.
04:28Ce n'est pas l'occasion de démolir ou de détruire ce qui a été fait.
04:31C'est l'occasion de préparer un nouveau projet, une nouvelle vision pour Paris, le Grand Paris et des solutions très concrètes pour les parisiennes et les parisants.
04:37Je vous en fais une par exemple sur le logement.
04:39Qui est une vraie question. Les parisiens peuvent plus se loger dans Paris.
04:42Qu'est-ce que vous faites vous demain si vous êtes maire ?
04:43La vie est trop chère.
04:45Eh bien je vais réserver une part des logements de la ville, la part la plus importante, à des catégories socioprofessionnelles.
04:51À des femmes, à des hommes, à des familles qui travaillent à Paris et qui galèrent.
04:55Qui parfois payent des loyers très chers à Paris ou vivent à 1h30 de Paris et font 3 heures de transport par jour.
05:01Donc priorité aux aides-soignants.
05:03Une priorité parisienne pour les travailleurs parisiens.
05:05Oui. Aides-soignants, infirmières, enseignants, policiers municipaux, policiers nationaux,
05:10les personnes qui travaillent dans nos commerces ou dans nos entreprises à Paris qui ne gagnent pas assez pour aller dans le logement privé
05:15doivent avoir la priorité d'accès au logement de la ville.
05:17Mais on a de la place dans le parc social parisien ?
05:19Parfois les personnes attendent des années pour...
05:21La rotation est faible, mais chaque année il y a bien évidemment des changements.
05:25Mais je vais aussi faire de la rénovation et de la réhabilitation.
05:29On pourra faire des nouveaux logements.
05:30Et puis je transformerai des bureaux usagés, aujourd'hui, pour l'activité économique,
05:35en logement à destination de ces personnes, ces travailleurs essentiels.
05:38Et pour ces femmes, ces hommes, ces familles qui méritent d'accéder au logement à Paris.
05:42Ça a été mal géré par la mairie socialiste, le logement à Paris ?
05:47Je crois qu'on peut faire mieux en tout cas.
05:49Et je crois qu'il faut donner de nouvelles priorités, de nouveaux objectifs et permettre à ces personnes qui sont exclues de Paris de pouvoir y vivre.
05:55Ou lorsqu'elles vivent à Paris, ils vivent dans de mauvaises conditions parce que les prix sont trop élevés.
05:59Et donc il faut leur permettre de vivre dans les logements aidés.
06:02Vous avez annoncé votre candidature dans le Parisien aujourd'hui.
06:06C'est la troisième fois que vous êtes candidat à Paris.
06:08Pourquoi cette fois ce serait la bonne ? Vous vous dites quoi ?
06:11Vous vous dites, comme François Hollande, qu'il y a un trou de souris entre la gauche et Rachida Dati, qui est favorite aujourd'hui ?
06:18Écoutez, je me suis préparé.
06:20J'ai été accompagné de 367 citoyens experts depuis plusieurs mois, qui viennent de la gauche, de la droite, de la société civile, qui aiment Paris.
06:28Notre passion, c'est Paris. Notre engagement, c'est Paris.
06:31Ça, c'est très important.
06:32Et puis j'ai donné la parole aux Parisiennes et aux Parisiens, grâce à un document qui s'appelle
06:35« Et vous, maire de Paris, quelle serait votre priorité ? »
06:37J'ai eu plus de 5000 propositions émanant des Parisiennes et des Parisiens.
06:41Je suis prêt. J'en ai envie. Je suis élu de Paris depuis 17 ans.
06:45J'ai toujours été fidèle à Paris. J'ai gagné des élections. J'en ai perdu.
06:49J'ai toujours été fidèle à mon 18e arrondissement, aux Parisiennes et aux Parisiens.
06:53J'ai un parcours de légitimité. Je crois que j'ai la plus forte légitimité.
06:56Et un maire doit avoir la légitimité.
06:59Il doit avoir la sincérité, l'authenticité, un bon projet, l'esprit d'équipe.
07:03Donc, 2026, c'est l'occasion de sortir du match du passé.
07:07Le passé avec la majorité sortante, qui est là depuis très longtemps, qui est à bout de souffle, avec beaucoup de dysfonctionnement.
07:12Regardez notre espace public. Il y a beaucoup de choses qui doivent être changées sur les travaux, sur la tranquillité publique, sur le bruit, sur la pollution.
07:18Et puis, de l'autre côté, une droite revancharde, qui veut démolir et détruire, là où il faut faire.
07:24Ça, c'est la droite de Rachida Dati. Elle est trop clivante pour vous.
07:28Vous dites, à propos de Rachida Dati, nous n'avons pas le même rapport à la vérité.
07:32Et là, vous venez de parler de droite revancharde.
07:35Oui, soyons francs.
07:36C'est ce qu'elle incarne ?
07:36C'est une campagne. Moi, je ne veux pas polémiquer.
07:38Je mène une campagne avec une certaine force tranquille, avec une légitimité.
07:42Encore une fois, un projet et une équipe.
07:44Ça veut dire quoi ? Nous n'avons pas le même rapport à la vérité ?
07:47Écoutez, je crois que chacun connaît bien Mme Dati.
07:50Et je crois que nous n'avons pas le même rapport à la vérité.
07:53Nous n'avons pas les mêmes valeurs.
07:54Je suis un homme de progrès. Je crois au progrès.
07:56Nous n'avons pas le même projet.
07:58Mme Dati a clairement laissé entendre qu'elle voulait réouvrir les voies sur berge aux automobilistes.
08:05Moi, je vais garder ces voies sur berge pour les piétons, pour les flâneurs, pour les promeneurs,
08:10pour tous ceux qui aiment Paris.
08:12Mais je vais embellir les voies sur berge.
08:14Je vais les végétaliser.
08:15Je vais les rendre plus belles parce que je veux être le maire du beau et du vert.
08:18Mais elle est nettement plus connue que vous.
08:21Ce n'est pas vous faire un jour que de le dire.
08:23Et vous en avez conscience ?
08:25Est-ce que ce n'est pas elle la mieux placée pour faire l'union au sein du socle commun ?
08:29Modem, Renaissance, Horizon ?
08:31Elle n'est pas plus fédératrice que vous ?
08:32Vous savez, avant 2001, Bertrand Delanoé était le candidat le moins connu.
08:37Et il a gagné.
08:39Il a même été réélu.
08:40Et d'ailleurs, demain, au Trianon, je fais une grande réunion avec Édouard Philippe.
08:44Il y aura des femmes et des hommes venus de la gauche qui étaient engagés avec Bertrand Delanoé.
08:48Certains étaient adjoints ou très engagés avec lui à la ville de Paris.
08:51D'autres viennent de la droite, de la société civile.
08:53Ce qui compte, c'est l'engagement pour Paris.
08:55Et je crois que je porte cela.
08:58Mais vous pensez qu'il y a une envie de Pierre-Yves Bournazel dans le socle commun ?
09:02Vous pensez que vous pourrez fédérer davantage qu'elle ?
09:04Je ne suis pas candidat pour dire moins, moins, moins.
09:06Ce n'est pas un match d'égo.
09:08C'est un projet, c'est une vision.
09:09J'ai la légitimité et j'ai la plus forte légitimité.
09:13Nous avons un projet, nous avons une vision d'avenir.
09:16C'est ça qui compte.
09:17Et le temps de la campagne égalise les notoriétés.
09:19Mais la légitimité, vous l'avez ou vous l'avez pas.
09:21Vous savez, il y a des ambitions et c'est normal pour Paris.
09:23Il y en a toujours eu.
09:23Mais Paris est un cimetière de favoris.
09:25Tous les favoris, depuis 1977, première élection municipale au suffrage universel, ont perdu.
09:30Michel Dornano, Pierre Jox, Philippe Seguin, Dominique Strauss-Kahn, Jacques Lang et tous les autres jusqu'à Benjamin Griveaux.
09:36Donc il y a un trou de souris pour vous.
09:38Et ce n'est pas une candidature de témoignage.
09:40Vous ne renoncerez pas cette fois parce que vous aviez renoncé en 2020.
09:43Vous étiez rangé derrière Benjamin Griveaux.
09:45Je suis prêt, déterminé.
09:47Vous avez devant vous un candidat déterminé pour être le prochain maire de Paris.
09:50Je souhaite rassembler.
09:52Je veux être le candidat du rassemblement.
09:54Je veux unir et je veux qu'on s'occupe ensemble de l'avenir de Paris.
09:58La loi Paris-Lyon-Marseille, justement, doit être examinée au Sénat demain.
10:03Est-ce que vous soutenez cette loi qui vise à instaurer un scrutin plus direct à Paris-Lyon et Marseille ?
10:09Oui, je crois que c'est un progrès démocratique d'élire directement son équipe municipale.
10:13Un homme, une femme égale une voix.
10:15Je crois que c'est bien.
10:16Ce que je regrette, c'est que le législateur n'ait pas prévu de renforcer les compétences des mairies d'arrondissement
10:20et ne s'occupe pas des maires d'arrondissement qui, pour moi, doivent figurer, évidemment, au Conseil central,
10:25c'est-à-dire au Conseil de Paris.
10:26Vous soutenez Edouard Philippe pour 2027.
10:29Lui vous soutiendra jusqu'au bout dans votre conquête de la mairie de Paris ?
10:33Il l'a déjà exprimé et je crois que demain, au Trianon, il sera là et il prononcera un discours.
10:39Edouard Philippe est un ami de longue date.
10:41C'est un homme d'État.
10:42C'est un maire, un grand-maire de la ville du Havre où il a réussi.
10:48Et ce qui nous relie aussi au-delà de l'amitié, c'est l'axe saine.
10:51Et j'ai confiance en lui parce que les hommes d'État, aujourd'hui, ça ne court pas les rues.
10:56Edouard Philippe, homme d'État, vous dites qu'il peint un tableau très sombre de la France dans son dernier livre
11:01qui explique qu'il faudra travailler plus, faire des économies, il promet un programme massif.
11:07Est-ce que vous pensez que c'est attractif de vendre du sang et des larmes ?
11:10Il a une éthique de vérité.
11:13Je crois que c'est la marque de fabrique des hommes d'État.
11:15Et je crois que sa solidité, son parcours, son tempérament sont une chance pour la France.
11:22En tout cas, c'est une boussole pour l'avenir du pays.
11:24Et je pense que beaucoup de Françaises et de Français sont sensibles à ce courage,
11:29à cette lucidité pour donner une espérance.
11:33Pour donner une espérance, il faut voir clair sur le constat d'où l'on part
11:36et se fixer ensuite des objectifs.
11:39Edouard Philippe a toutes les qualités pour être demain un grand président de la République.
11:43Merci beaucoup Pierre-Élouis Bournazel, conseiller de Paris et candidat à la mairie de Paris.
11:47Merci beaucoup.