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00:00Et quand on dit Deep Tech, on revient souvent à ces solutions médicales,
00:04les fameuses MedTech, ces start-up dans l'univers de la santé.
00:07Ce sont 28 milliards d'euros de chiffre d'affaires en France
00:09et certaines les accompagnent comme la Banque Publique d'Investissement.
00:13Alors justement, une start-up que la BPI accompagne dans la MedTech,
00:18c'est la start-up d'Evan Kervella qui a co-fondé et qui est le CEO de Chipiron.
00:26Europe 1, la France bouge.
00:28La pépite.
00:29Oui, vous êtes une pépite. Il y a le talent, il y a la pépite.
00:32Vous, Evan, vous avez 30 ans ?
00:33Oui.
00:34Ça fait 5 ans, vous aviez 25 ans quand vous avez fondé Chipiron.
00:37Et en plus, de plus, ce n'est pas votre première start-up ?
00:40Oui, tout à fait.
00:41Racontez-nous un petit peu.
00:42La première ?
00:43Non, pas la première, mais votre parcours.
00:44Oui, bien sûr.
00:45Vous venez d'Arcachon, une ville qu'on adore tous ici.
00:49C'est sûr.
00:49Vous venez d'Arcachon, vous avez grandi là-bas, vous avez fait une école d'ingé.
00:53Oui, exactement.
00:53Centrale ?
00:54Oui, tout à fait.
00:54Et donc, du coup, moi, j'ai fait ça par curiosité intellectuelle, on va dire.
00:59Je n'ai jamais spécialement eu l'ambition d'être ingénieur.
01:02Par contre, c'est des études qui font beaucoup plus...
01:03J'adore.
01:03Le pharmacien qui a vu de la lumière et l'autre qui a fait Centrale, mais ce n'était pas prévu.
01:08Aujourd'hui, on a vraiment des...
01:09J'ai raté le contrôle, mais je suis première.
01:12C'est un peu ça, quoi.
01:13C'était très prévu, mais par contre, je l'ai vraiment fait parce que c'était un socle intellectuel qui me plaisait beaucoup
01:19et qui, par ailleurs, s'est avéré très intéressant parce que je ne sais pas à quel point ça aurait pu impacter ma capacité à diriger une deep tech aujourd'hui
01:27si je n'avais pas fait d'études hautement scientifiques.
01:29C'est assurément un asset.
01:30Donc, vous dites que c'est majeur d'avoir fait des études scientifiques pour entreprendre dans une deep tech ?
01:35Ce n'est pas une nécessité.
01:36Par contre, c'est assurément un simplificateur.
01:39C'est vachement important pour ceux qui nous écoutent, qui se posent des questions.
01:42Ce n'est pas une fois en soi.
01:42Une école d'ingénieurs, c'est quand même un bon passeport pour rentrer dans tout ça.
01:46Oui, tout à fait.
01:47Ça reste quand même quelque chose qui est très avantageux.
01:50Pourquoi ?
01:51Tout simplement parce qu'on peut comprendre en profondeur ce qui se passe côté feuille de route technologique.
01:55Donc, pour pouvoir prendre des décisions éclairées en tant que dirigeant, je dirais, même si j'ai un associé qui, lui, est le directeur scientifique de la société.
02:03Mais c'est le principe de la deep tech.
02:05Vous venez de décrire la deep tech.
02:06Il y a le garant scientifique, la tech et après, on va investir et ça forme une deep tech.
02:11Exactement.
02:12Vous, l'autre startup, c'était dans la géolocalisation.
02:16Exactement.
02:17Voilà, en milieu clos.
02:18Donc, comme je le disais, je n'avais pas spécialement vocation à être ingénieur.
02:21Par contre, entrepreneur, ça, ça a toujours été une certitude.
02:24Famille d'infirmiers.
02:25Famille d'infirmiers.
02:25Donc, aucun rapport.
02:26Non, non.
02:27Vraiment, aucun rapport.
02:28C'est vraiment profond en moi depuis toujours.
02:31Et j'ai monté, entre autres, une première startup durant mes études à Centrale.
02:35J'ai pris une année de césure pour monter une application de géolocalisation en milieu clos.
02:39Donc, ça se basait sur une technologie Bluetooth qui permet de faire une sorte de GPS d'intérieur, pour l'intérieur des bâtiments.
02:45Donc, on comprend que parfois, le GPS ne localise pas assez bien.
02:48Mais aussi dans des bâtiments qui ont plusieurs étages, ça devient impossible, en fait, d'être localisé précisément.
02:53Et donc, je développais une application qui permettait de faire une sorte de GPS d'intérieur.
02:57Elle s'appelle comment ?
02:57Shorten.
02:58Et ça existe encore ?
02:59Non, pas du tout.
03:00D'accord.
03:00Non, non, non.
03:00Ça s'est arrêté.
03:01C'était une première expérience.
03:02D'accord.
03:02J'ai pu, on va dire, passer la main d'une façon, on va dire, financièrement intéressante à la fin de mon année de césure.
03:09Mais de toute façon, j'étais vraiment dans une volonté de l'arrêter, quel que soit le destin de cette société, exactement l'issue.
03:17Et il y a eu de grandes leçons entrepreneuriales, mais aussi personnelles.
03:21On parlait de sens juste avant.
03:22Moi, ça a été une des grandes conclusions de cette aventure.
03:24Je me suis rendu compte que je n'aimais pas du tout ce milieu dans lequel j'étais en train de construire.
03:28Je n'aimais pas derrière la manière dont le business model était généré,
03:30puisque ça se basait sur l'utilisation des données des utilisateurs à leur insu, en réalité.
03:35Même si, bon, il y a le système de cookies, etc.
03:37On est tous plus ou moins conscients que nos données sont utilisées.
03:39Mais en tout cas, moi, je les utilisais directement pour essayer de faire de l'upsell, comme on dit.
03:42Donc, vendre des choses aux gens qu'ils n'avaient pas spécialement prévus d'acheter.
03:46Et une des grandes conclusions, ça a été, je veux construire dans la santé ou dans le climat,
03:49parce que c'est les deux grands domaines qui me plaisent.
03:51Et donc, une fois que j'aurai fini mes études, je construirai une boîte qui fait du sens, à impact.
03:56Et c'est comme ça que vous avez lancé Chipiron.
03:59Je vous laisse pitcher pendant une minute.
04:01Chipiron, c'est quoi ? Et puis, on se retrouve.
04:03Vous êtes prêts ?
04:03Oui.
04:04C'est à vous.
04:05Chipiron, on a une société qui fabrique une nouvelle génération de machines IRM
04:08qui sont petites, légères et peu onéreuses.
04:11La manière dont on s'y prend, c'est qu'on change, en fait, comment le hardware est fait.
04:16Donc, le problème avec l'IRM aujourd'hui, c'est que, ce qui est génial, c'est que c'est la meilleure modalité d'imagerie médicale pour faire du diagnostic.
04:22Par contre, c'est celle qui est la plus difficilement accessible.
04:24Et la raison pour ça, c'est qu'il y a peu de machines.
04:27Et la raison pour laquelle il y a peu de machines, c'est parce qu'elles sont très chères et très compliquées à installer.
04:31On parle d'environ un an pour installer une machine IRM dans un hôpital.
04:34C'est tellement gros, ça ne se démonte pas.
04:36Et donc, du coup, et c'est très, très lourd, donc en fait, on doit casser les murs de l'hôpital, on doit prendre une grue, on doit installer des rails dans un hôpital,
04:42on doit installer la machine là où elle doit être, on doit reconstruire l'hôpital, on doit faire des travaux pour renforcer la portance du sol, évidemment, en amont.
04:48On doit blinder magnétiquement la pièce dans laquelle il y a l'IRM.
04:51Elle est confinée, en général, dans les sous-sols pour des raisons de sécurité magnétique.
04:55Donc, il y a beaucoup, beaucoup de complexité autour des machines IRM.
04:57Et tout ça, ça vient du fait qu'aujourd'hui, elle repose sur l'utilisation de champs magnétiques qui sont très intenses
05:01et qui nécessitent des gros aimants supraconducteurs pour les générer.
05:05Et nous, on change ça, on utilise des aimants très légers et on a rendu ça possible grâce à une technologie qui se base sur des...