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00:00Mais retour à la réalité avec, et on va changer évidemment d'ambiance,
00:03mais parfois c'est bien aussi de prendre un peu de recul dans cette actualité assez lourde
00:08et un peu anxiogène, mais on va commencer avec un témoignage très fort sur Europe 1 et sur CNews.
00:13C'est le témoignage bouleversant, mais vraiment bouleversant, d'un père de famille
00:16qui a été lynché, mais sans aucune raison devant chez lui.
00:19Il s'est carrément vu mourir sur les coups de ses agresseurs.
00:21Heureusement, les forces de l'ordre sont intervenues in extremis.
00:24C'est Anaïs Bauchet qui nous raconte cette histoire, et on en parle,
00:27ce sera le premier thème de notre soirée.
00:28Il était 4h30 à peu près, j'entends des pleurs de femmes, je tends l'oreille,
00:35et j'entends des voix d'hommes autour.
00:37Je vais aller voir quand même s'il y a besoin d'aide.
00:40Et donc j'aperçois trois personnes en rond en train de se tenir par les bras.
00:48Je leur demande, je leur pose clairement la question, est-ce que tout va bien ?
00:51Avez-vous besoin d'aide ?
00:52Là je me suis senti vraiment en danger, en danger immédiat.
00:57Ils commencent à crier, ils se mettent à se ruer sur moi.
01:01Il y a un chien avec vous ?
01:01Et il y a un chien en effet, un chien qui ne me paraît pas très gros,
01:04mais court sur pattes avec un gabarit costaud.
01:07Et donc je pense tout de suite à un chien que je dirais chien d'attaque.
01:11Et donc ça rajoute à mon stress.
01:13Je pense que je cours une centaine de mètres,
01:15et j'entends crier, va chercher le sabre, va chercher le sabre.
01:21Et là je me suis dit, s'ils me rattrapent, je suis mort.
01:24Ils vont me découper et je suis mort.
01:27Donc j'ai couru le plus vite possible et j'ai voulu me réfugier dans une cour d'une maison
01:31qui est en contrebas à 300 mètres de chez moi à peu près.
01:34Et en fait au moment où je rentre dans cette cour,
01:36des détecteurs de présence allument des spots.
01:38Et donc je regarde par où je peux m'échapper de cette cour
01:43et la cour est fermée, il n'y a qu'une entrée.
01:47Et en fait je vois la voiture de mes agresseurs qui arrive en fait.
01:52Ils étaient retournés à leur voiture pour me rattraper plus vite.
01:57Et pendant ma course, au moment où ils retournent à leur voiture,
02:00j'en entends un dire, roule-lui dessus.
02:03J'entends dire, va chercher le sabre et ensuite j'entends, roule-lui dessus.
02:06Et donc j'arrive à me mettre dans cette cour,
02:12mais malheureusement je ne suis pas caché.
02:13Les lumières l'ont indiqué tout de suite l'endroit où je me trouvais.
02:18Là c'est là que ça commence.
02:20Et en fait voilà, ils descendent de voiture,
02:21il y a un premier qui arrive.
02:24Juste l'agression, elle commence là.
02:25Et voilà, réellement les coups commencent à cet endroit-là, c'est ça.
02:28Voilà, ça c'est le témoignage très fort, vous l'avez compris,
02:30de cet homme qui a été lynché sans aucune raison.
02:32Devant, chez lui, Grigory Joron, on en est là aujourd'hui.
02:37Ouais, c'est glaçant.
02:39Témoignage assez impressionnant.
02:41Ce qui m'inquiète et ce qui fait peur,
02:47c'est qu'on a l'impression qu'on n'arrivera pas à revenir en arrière,
02:49puisque encore une fois le message politique est très dilué sur le sujet.
02:52Mais je m'explique rapidement,
02:55il y a une explosion des atteintes aux personnes,
02:57c'est une réalité.
02:58Et je pense que tant qu'on n'aura pas un message clair,
03:01puisque là les agresseurs sont renvoyés au 4 décembre pour leur jugement.
03:05Parce qu'ils ont été arrêtés et ils sont libres.
03:07C'est ça, c'est important aussi.
03:08Et en fait, je pense que c'est là qu'on doit avoir une politique pénale
03:12extrêmement claire et ferme.
03:14C'est-à-dire qu'il n'y a pas d'agression physique possible.
03:16Et les agresseurs,
03:17alors on parle souvent des agresseurs de force de l'ordre,
03:19étant policiers,
03:20on en fait toujours nous un totem.
03:22Mais de toute façon,
03:23l'intégrité physique devrait être sacralisée réellement.
03:26Et donc, ça prend tout son sens dans ce genre d'affaires-là.
03:29On ne touche pas aux gens.
03:31Louis de Raguel,
03:32je suis témoignage fort et glaçant.
03:34Je trouve ça terrifiant.
03:36Après, ce qui est encore plus terrifiant,
03:37c'est que c'est devenu une scène de la vie quotidienne en France.
03:40Et donc, ce qui est arrivé à ce monsieur
03:42peut arriver à n'importe qui.
03:44à n'importe quel moment,
03:45à tout point du territoire français.
03:48Et ensuite, ce qu'il faut bien comprendre aussi,
03:50c'est le ras-le-bol.
03:51Les gens ne supportent plus ça.
03:52Et ils ont bien raison.
03:53Il y a une exaspération, une colère qui monte en France.
03:57Et c'est vrai que ça doit alerter quand même le politique
03:59sur le fait que, notamment,
04:02il y a l'agression en elle-même.
04:04Et après, il y a le fait que ces personnes-là
04:06seront présentées à un juge en décembre.
04:08Et le délai qui s'écoule pendant tout ce temps
04:11est insupportable et impossible à comprendre.
04:14Il y a une histoire, je viendrai,
04:15c'est que cette famille avait quitté la ville
04:17pour être un peu plus tranquillou.
04:19Et on voit ce qui se produit.
04:22De toute manière, on le sait,
04:24et on le commente assez régulièrement sur la chaîne.
04:26Il y a une montée en puissance de la violence,
04:28et une sorte de violence parfois même gratuite,
04:31ce qu'on appelle l'ultra-violence terrible
04:33de la part d'une minorité qui se croit tout permis.
04:36Et ce qui est vrai, c'est que derrière les discours
04:38que j'entends depuis des mois et des mois,
04:41l'emballement même de certains pour des nouveaux ministres
04:43de l'Intérieur qui sont censés mettre de l'ordre,
04:46pour l'instant, moi j'ai l'impression
04:47qu'on ne revient plus en arrière.
04:49Les choses s'installent, se banalisent même.
04:52Avec beaucoup de gens d'ailleurs qui,
04:53souvent, là le monsieur a porté plainte,
04:55mais je suis sûr qu'il y a bien des fois
04:57où les gens ne vont plus porter plainte
04:58parce qu'ils pensent que ça ne sert à rien.
04:59J'ai échappé au pire, alors bon, ben voilà.
05:04En tout cas, cette minorité-là,
05:07elle doit être, je dirais, sanctionnée durement, tout de suite.
05:11Je veux dire, les systèmes pénals qui marchent,
05:13ce sont ces systèmes, la canadienne par exemple,
05:16où la première infraction, il y a sanction,
05:19la sanction est exécutée,
05:20elle est suivie par des magistrats, sinon...
05:23Alors je vous propose justement d'écouter
05:25l'épouse de cet homme,
05:28et sur le constat, c'est qu'en fait,
05:30les agresseurs sont libres jusqu'à la comparution.
05:34Écoutez l'épouse de cet homme.
05:37J'ai été très en colère parce que je...
05:40Enfin, à mon sens, ça allait...
05:42Comme ils étaient tout de suite en garde à vue
05:46et qu'ils ont tout de suite été chopés par les gendarmes,
05:50j'imaginais que ça allait être traité assez rapidement.
05:53Un sentiment d'un peu d'incompréhension
05:58parce que je vois l'état dans lequel est mon mari.
06:02Honnêtement, on va devoir attendre,
06:05avancer dans le temps en attendant la suite,
06:09en espérant que tout aille bien
06:10et qu'on puisse retrouver de la paix,
06:12qu'on puisse se retrouver...
06:16Voilà, qu'on sorte de cette espèce d'hypervigilance intérieure,
06:20d'appréhension aussi,
06:23et qu'on ne s'inquiète pas quand on quitte la maison.
06:27J'espère que les sanctions seront à la hauteur de la peur,
06:32déjà qu'on a éprouvée,
06:34de la douleur physique et psychique.
06:37Fort le témoignage, hein ?
06:39Mais la fin, j'espère que les sanctions seront à la hauteur.
06:42Sincèrement, moi, je...
06:44On ne sera plus boni.
06:44Elle espère qu'elle vivra tranquille,
06:46mais je pense qu'ils vont vivre dans l'angoisse permanente, quoi.
06:49En plus, selon sur qui ils sont tombés,
06:51le profil des agresseurs,
06:53mais ils sont quand même de revenir.
06:54C'est pas la sanction qui va leur faire peur.
06:56Quand vous dites, roule-lui dessus,
06:58prends un sabre,
06:59c'est des gens qui sont capables de tout,
07:01y compris de tuer quelqu'un,
07:02pour une raison futile.
07:04Donc, ils vont vivre longtemps dans l'angoisse.
07:07Et quand ils vont sortir de chez eux,
07:09ils vont regarder ce qui se passe,
07:10ce qui ne se passe pas.
07:11J'espère que les gendarmes feront des rondes,
07:13mais voilà,
07:15je suis convaincu que ces gens-là finiront par déménager.
07:17Parce qu'à un moment,
07:19ça sera tellement invivable
07:20pour leurs enfants, pour tout le monde,
07:22que parfois, ils disent,
07:23il vaut mieux partir
07:24sans laisser l'adresse, entre guillemets,
07:26on va vivre ailleurs.
07:27Et puis, comme ça,
07:28on pourra retrouver un peu...
07:29Ce qui est terrible,
07:30c'est qu'ils avaient quitté la ville
07:31pour être tranquilles, quoi.
07:32C'est-à-dire qu'on est tranquilles nulle part.
07:34On est tranquilles nulle part.
07:35Et puis, également,
07:36on évoquait sur ce même plateau hier
07:38cette violence incroyable du côté de Nîmes,
07:41où il y a deux bandes,
07:42Règlement de Compte à Hockey Choral,
07:44avec carrément un jeune homme de 19 ans
07:47qui a été ligoté,
07:49tué par balles,
07:51et dont on a immolé le corps.
07:54Et en plus, de surcroît,
07:56on a diffusé cette vidéo sur les réseaux sociaux,
07:58parce qu'évidemment,
07:59il y a une guerre des gangs.
08:00Et on en est là aujourd'hui.
08:00C'est ça qui est terrible, Grégo Jons.
08:02Oui, il y a une guerre de territoire.
08:04Alors, on est sur l'élargissement
08:07de la zone de Chalandise.
08:09Du célèbre quartier Pisset-Vin de Nîmes,
08:11dont on a beaucoup parlé sur ce plateau.
08:13De la DZ Mafia,
08:15qui essaye de prendre justement
08:16des parts de marché.
08:17Donc, on est en pleine guerre de territoire,
08:19avec évidemment, malheureusement,
08:20les modèles sud-américains
08:21qu'on importe plutôt.
08:25Qu'on importe, pardon.
08:26C'est ça, on peut peut-être exporter,
08:27mais là, on importe.
08:28Non, on importe pour faire peur,
08:30pour terroriser la bande rivale,
08:31pour montrer qu'on peut aller très, très, très loin.
08:35Parce que là, pour le coup,
08:36c'est barbare au possible.
08:39Noémie ?
08:39Oui, alors je distingue quand même
08:41les guerres entre gangs
08:42et les agressions gratuites à la personne.
08:44Non pas que ce soit moins grave,
08:46mais malgré tout,
08:46les guerres entre gangs,
08:47ce sont souvent deux gangs
08:49qui, eux-mêmes,
08:50sont déjà dans la violence au quotidien,
08:51qui se partagent le butin,
08:53qui sont dans des problèmes de drogue, etc.
08:55Mais le témoignage qu'on a vu juste avant,
08:57oui, c'est un environnement.
08:59En fait, c'est un phénomène,
09:02dans ce sens-là,
09:03c'est un phénomène structurel
09:05qui est à la fois barbare
09:06et en même temps ordinaire.
09:08Ce phénomène structurel,
09:09il se vérifie dans les chiffres
09:11par l'augmentation de toutes les violences,
09:12les violences à la personne,
09:13les agressions,
09:15les violences gratuites, etc.
09:16Donc, il y a une augmentation de la violence.
09:18Ce qui est peut-être différent maintenant,
09:20c'est qu'on a plus de facilité à le dénoncer.
09:23Je me souviens, il y a seulement quelques années,
09:25lorsque Gérald Darmanin était ministre de l'Intérieur,
09:28souvenez-vous,
09:29il avait prononcé le mot
09:30« dans sauvagement »
09:31pour parler du drame de Crépole.
09:32Et ce mot avait fait hurler
09:34beaucoup de gens
09:35qui considéraient que c'était un mot
09:36qui appartenait à l'extrême droite.
09:38Or, qu'est-ce qu'on voit aujourd'hui ?
09:39On voit une réalité qui nous rattrape.
09:41Et on voit que ce phénomène
09:42dans ce « dans sauvagement »,
09:43il se vérifie sur le terrain,
09:45il se vérifie dans le quotidien,
09:46malheureusement,
09:47de beaucoup de Français.
09:48Et on a plus de facilité à le dénoncer,
09:50malheureusement,
09:51parce qu'il se développe.
09:52Donc, c'est peut-être,
09:53si on essaye d'entrevoir une lumière,
09:57si je puis dire,
09:57c'est dans cette facilité à le dénoncer.
09:59Maintenant, je rejoins très bien
10:00ce qu'a dit M. Puponi,
10:01c'est-à-dire qu'on peut continuer
10:02à dénoncer ça tous les jours,
10:03tant qu'il n'y a pas de mesures fermes
10:05qui sont prises,
10:06tant qu'il n'y a pas des réponses pénales
10:07qui ne favorisent pas la récidive,
10:11eh bien, on tourne en rond.
10:12Et donc, la question,
10:13c'est de savoir
10:13qui va arriver au pouvoir
10:14à un moment donné
10:15et va arrêter de faire
10:16des grandes déclarations,
10:17des grandes promesses
10:18et va très concrètement
10:20faire en sorte
10:20que quand on sorte dans la rue,
10:23on ne se sente pas en danger,
10:24on ne se sente pas en insécurité,
10:26on puisse simplement
10:26vivre en sécurité,
10:27ce qui est quand même
10:28la moindre des choses.
10:28Ce qui est surréaliste
10:29au-delà de l'horreur
10:30de l'action aussi,
10:32c'est terrible,
10:34c'est que la bande adverse
10:35qui pouvait être suspectée,
10:37enfin, en disant
10:37c'est peut-être
10:38un des leurs qui a été tué,
10:39a fait un communiqué
10:40en disant
10:41c'est pas un des nôtres,
10:45ils ont tué un des leurs,
10:46ils font des communiqués de presse.
10:47Oui, bien sûr.
10:48La DZ fait des communiqués de presse,
10:50sur les réseaux sociaux,
10:51ils expliquent,
10:52c'est pas nous.
10:53On est conférent, bien sûr.
10:54Allez les amis.
10:56On a beaucoup...
10:57Julien, très rapidement,
10:58parce que nous sommes très en retard.
10:59J'entends ce que dit Noémie,
11:00mais on a changé de stade.
11:02Oui.
11:03C'est-à-dire,
11:03il y a une montée de la violence,
11:05etc.
11:06Là, le problème qui est posé
11:07à la société française,
11:09c'est que
11:09les narcotrafiquants,
11:11parce que maintenant,
11:11on peut parler de narcotrafiquants,
11:13sont installés,
11:14ont un pouvoir considérable.
11:16Et en face de ça,
11:17pour l'instant,
11:18l'État,
11:19malgré les déclarations
11:20qu'il a faites,
11:20s'avère impuissant
11:21à faire tomber ces réseaux.
11:22Or, ces réseaux,
11:23d'abord,
11:24ils ont des sources financières.
11:26Et tant qu'on ne s'attaquera pas
11:27à ces sources financières,
11:28qui sont souvent dans les Émirats,
11:30c'est-à-dire que les chefs
11:31sont dans les Émirats,
11:32accumulent des comptes en banque
11:32considérables,
11:33et après,
11:34gèrent une petite mafia
11:36sur le terrain, etc.
11:36Tant qu'on ne s'attaquera pas à ça,
11:38nous aurons une montée en puissance.
11:39Parce que les sommes financières
11:41qui sont en jeu
11:41sont tellement considérables
11:43qu'ils arrivent à détourner
11:44n'importe quel jeune,
11:47en lui prenant un moment de temps,
11:4710 000, 15 000.
11:48Alors, il commence comme
11:49chauffeur, comme guetteur,
11:50et après, il devient tueur.
11:51Il n'y a pas que les dealers.
11:52Vous avez aussi les casseurs,
11:54les agresseurs,
11:54les pilleurs.
11:55Il y a toute une délinquance
11:57qui n'appartient pas forcément
11:59au réseau criminel
12:00qui est lié à la drogue
12:01et qui se développe aussi en France.
12:03Donc, c'est beaucoup plus large que ça.
12:04Quand vous recherchez,
12:05vous pourrez faire des statistiques,
12:07vous verrez,
12:07ces clients-là,
12:08c'est à peu près certains
12:09qui sont liés au trafic de stupéfiants.
12:11Et quand on regarde maintenant
12:11quasiment partout,
12:13le trafic de stupéfiants
12:14structure cette violence.
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