- 20/05/2025
Vendredi 30 mai 2025, retrouvez Alexandre Houmeau (CFA, Associé, Kays Wealth Management), Aude Plus-Valard (Associée, Aramis Finance), Cédric Forman (Président, Equinance) et Fabrice Cousté (Journaliste, B SMART) dans L'EFFET PATRIMOINE, une émission présentée par Fabrice Cousté.
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00:00Bonjour, bienvenue à tous, bienvenue dans l'Effet Patrimoine.
00:10Je suis ravi de vous retrouver pour cette nouvelle édition consacrée aux produits structurés.
00:15Alors, instruments de performance pour certains, casse-tête pour d'autres.
00:19Ils promettent des rendements souvent alléchants et notamment dans un marché incertain,
00:24mais au prix d'une mécanique peut-être un petit peu complexe ou souvent difficile à décrypter
00:29pour les néophytes. Que valent exactement ces produits ?
00:31Sont-ils incontournables pour un portefeuille diversifié ?
00:35Quels sont les pièges à éviter ?
00:36C'est ce qu'on va voir dans un instant dans cette édition de l'Effet Patrimoine,
00:40spécial produits structurés. C'est parti !
00:44Place aux experts pour nous expliquer comment fonctionnent ces produits structurés
00:50entre performance et complexité.
00:53Alors, qu'est-ce qu'un produit structuré ? Comment ça fonctionne ?
00:56Quel rendement on peut en attendre et dans quelles conditions ?
00:58C'est les questions qu'on va poser à nos experts.
01:00On est ravis d'accueillir Cédric Formand. Bonjour Cédric.
01:03Bonjour.
01:03Vous êtes président fondateur d'Equilance. Bienvenue à vous.
01:06Merci beaucoup.
01:06A vos côtés, Aude Pluvalard. Bonjour Aude.
01:08Bonjour.
01:09Vous êtes associé et fondateur chez Aramis Finance. Bienvenue.
01:12Merci.
01:12Et enfin, Alexandre Hommeau. Alexandre, bonjour.
01:14Bonjour.
01:15Vous êtes associé chez Case Wealth Management, également CFA.
01:20Donc, c'est vous l'expert. Voilà, s'il y a des grecs à vous poser des questions un peu difficiles sur la technique de ces produits, c'est vers vous qu'on va se tourner.
01:30Alors, justement, tiens, on va commencer très simplement. Un produit structuré en une phrase simple, c'est quoi, Alexandre ?
01:35Un produit structuré, c'est une typologie d'investissement qui va combiner une base obligataire avec des options et qui va nous permettre d'avoir un rendement qu'on connaît à l'avance en fonction d'une évolution de marché.
01:46D'accord. Pourquoi on dit qu'il est structuré ?
01:49Parce qu'on va pouvoir justement créer différentes combinaisons entre ces différentes options, ces différentes bases obligataires. On va pouvoir choisir un certain nombre de choses différentes.
02:01L'actif sous-jacent, l'indice, je pense qu'on y reviendra un petit peu tout à l'heure. Et ça nous permettra d'avoir finalement un scénario de marché et un rendement prévisionnel.
02:10À chaque fois, ça veut dire qu'il y a des mathématiques en sous-jacence ? Vous avez parlé d'options. C'est quand même un petit peu complexe ?
02:17Ça peut être complexe, mais globalement, un produit structuré, c'est vraiment très simple, comme je disais tout à l'heure. C'est une base obligataire, c'est des options.
02:24Et ça nous permet vraiment de pouvoir avoir une vision assez précise de ce qu'on fait.
02:29Aude, je me tourne vers vous pour justement savoir comment vous le distribuez, comment vous l'expliquez à vos clients. Déjà, à qui on en propose ces produits structurés aujourd'hui ?
02:38Alors, on va les proposer à différentes typologies de clients. Des clients qui, d'une certaine façon, veulent soit un rendement qui est prédéfini, prédéterminé.
02:51Donc, on va avoir finalement une appréciation du couple rendement-risque bien défini.
02:58Donc, ça peut être adressé à des clients qui vont être extrêmement prudents ou, dans d'autres structurations, des clients qui ont un profil bien plus dynamique.
03:08C'est ça qui est un peu déroutant. On a l'impression qu'il y a autant de produits structurés.
03:13Il y en a pour tous les goûts, finalement. Aussi bien pour les gens très, très prudents avec des capitales garanties qu'avec ceux qui veulent prendre beaucoup de risques.
03:18C'est exactement ça. C'est vraiment un outil passe-partout qui nous permet à la fois de répondre à des problématiques assez défensives pour aller compléter des allocations sur, par exemple, la partie fonds euro,
03:30mais aussi de pouvoir aller chercher des prix et des rendements beaucoup plus importants et beaucoup plus intéressants.
03:37C'est vraiment ce qui est intéressant, c'est que c'est un outil où l'investisseur connaît les conditions à l'avance. Il connaît le rendement, il connaît le risque, il connaît le tenant aboutissant de comment le produit va se dérouler.
03:49Donc, c'est ça qui est intéressant et c'est un produit qu'on peut vraiment proposer à tout type d'investisseur.
03:53Oui, avec un scénario, c'est ça, déterminé à l'avance qui permet finalement, on voit dans la période assez agitée qu'on vient de connaître, les 100 jours de M. Trump,
04:02qui ont secoué la planète de finances, finalement, peut-être de moins s'inquiéter parce qu'on a cette échéance à terme. Aude ?
04:09Ça nous permet effectivement de maîtriser finalement la chronologie des opérations avec éventuellement des revenus qui vont être distribués en cours de vie du produit ou non.
04:21une garantie qui va être fixée à terme et donc une planification des rendements des portefeuilles sur cette catégorie d'actifs.
04:30D'accord. Quels sont les types de sous-jacents possibles, Alexandre ? Action, indices, taux, des fonds, autre ?
04:38Vous avez déjà donné pas mal d'idées. On peut retrouver effectivement sur quelque chose de très simple une action en particulier,
04:45même si ce n'est pas forcément celles qui sont les plus utilisées. On peut retrouver des paniers d'actions, on peut retrouver deux ou trois,
04:53on peut combiner les actions entre elles. On peut retrouver des indices qui peuvent être là des choses qui sont beaucoup plus larges en termes d'univers.
05:00Et puis, c'est vrai qu'on trouve beaucoup aujourd'hui des logiques avec des sous-jacents de taux, donc des évolutions.
05:07Donc l'actif sous-jacent, c'est l'évolution d'un taux en particulier ou d'une courbe de taux qui vont permettre de pouvoir avoir, encore une fois, différents scénarios.
05:13D'accord. Sur les taux, par exemple, on est en pleine baisse des taux, en tout cas du côté des banques centrales, en tout cas de la Banque centrale européenne.
05:20Est-ce qu'on peut créer un produit ou demander, peut-être un client qui vient vous voir en disant « voilà, j'ai ce scénario » et on peut créer un produit ad hoc ?
05:28Bien sûr, on peut créer des produits ad hoc pour typiquement échanger du taux variable sur du taux fixe et aller chercher en réalité un rendement sur le delta entre les deux taux.
05:40Et donc, ainsi, générer une performance régulière.
05:48Combien on en met en proportion, les structurés ? J'imagine que c'est variable aussi.
05:53Mais qu'est-ce que vous recommandez ou qu'est-ce que vous faites au sein de votre cabinet ?
05:56Nous, chez Equinance, on est autour de 15-20% du portefeuille.
06:00On l'utilise, on en a plusieurs, bien sûr, à l'intérieur.
06:03On a trois ou quatre produits structurés à l'intérieur de ces 15%.
06:06Encore une fois, on peut faire une allocation complète avec ces produits structurés.
06:11Donc, on a des produits défensifs, des produits qui vont chercher un petit peu plus de rendement.
06:14Mais notre objectif aujourd'hui, c'est autour de 15-20% parce qu'il y a cette problématique de liquidité aussi.
06:21Alors, le produit structuré est liquide, mais la VL du produit peut varier pendant la durée du produit.
06:28Donc, c'est pour ça qu'on privilégie un maximum de 20% de produits structurés.
06:33D'accord.
06:33Chez Aramis Finance, nous procédons de la même façon, effectivement, pour la même prudence qui s'impose.
06:40On sait très bien que les produits sont garantis à terme et qu'on a une liquidité qui va être quasi quotidienne.
06:49Pour autant, la valeur liquidative du produit peut être dégradée en cours de vie du produit.
06:54Et donc, s'aider de vendre ces produits en cours de vie peuvent dégrader la performance et donc la sortie.
07:07Quelqu'un qui voudrait absolument qu'il y ait un besoin de cash, par exemple, ou qui panique, ça peut arriver.
07:13Ce n'est jamais le bon moment, évidemment, pour vendre.
07:15Mais c'est possible d'en sortir ou on est bloqué, entre guillemets ?
07:18Non, on n'est absolument pas bloqué.
07:19On a effectivement la possibilité d'en sortir.
07:22Le frein à la sortie sera la valorisation qui peut, dans certains cas, majoritairement, être en cours de vie du produit, dégrader.
07:33Donc, engendrer une perte à ce moment-là.
07:38Et c'est l'intérêt de travailler en approche matricielle sur la location pour avoir différentes maturités de produits
07:48et générer de la liquidité, le cas échéant, sur le produit le moins dégradé.
07:55D'accord.
07:56Possibilité, évidemment, de perte si on ne respecte pas, finalement, le contrat, entre guillemets.
08:00On parle de courbes en J, également, pour ce type de produit, Alexandre Aumont ?
08:04Oui, tout à fait.
08:05Alors, ce n'est pas la même courbe en J que sur la partie private equity.
08:08Il y a un temps d'investissement qui fait que tout n'est pas...
08:12Comment ça se passe sur les produits structurés ?
08:13Sur les produits structurés, en fait, ce qui va se passer en début de vie du produit, c'est que la partie rémunération va être prise sur les premiers mois.
08:21Donc, on a forcément une valorisation qui va être, toutes choses égales par ailleurs, négative en début de vie du produit.
08:28Ensuite, c'est l'évolution de l'actif sous-jacent qui va faire qu'on va être plus ou moins à rattraper cette décote-là qu'on a au départ.
08:37Et ensuite, comme l'a dit Aude très justement, on peut se retrouver si le sous-jacent lui-même descend.
08:41Alors là, on peut avoir une valorisation qui va être à la baisse également, temporairement.
08:47D'accord.
08:48Quand on dit, on entend ces produits, Autocolle, Phoenix, Athena, comment on s'y retrouve dans ce match ?
08:55Est-ce qu'il faut demander à son conseiller en gestion de patrimoine ou est-ce que c'est des scénarii qui sont fixés à l'avance ?
09:01C'est-à-dire par rapport au côté fixé à l'avance ?
09:03C'est-à-dire, dans le maquis de ces produits, puisqu'on l'a vu, on a aussi bien des produits sur les actions, les obligations, les taux, etc.
09:12Mais aussi, on a des noms qui sont différents, ça correspond à des scénarios différents ?
09:15Oui, ça correspond à des mécanismes, des fonctionnements qui sont différents.
09:19D'accord.
09:19Par exemple, un Autocolle, c'est un produit structuré qui intègre un mécanisme de remboursement anticipé, avant l'échéance, en fonction de l'évolution de l'actif sous-jacent.
09:28Donc, si on prend le cas d'un indice, si l'indice répond à un scénario qu'on a donné au préalable, finalement, le produit ne va pas jusqu'à l'échéance et il est rappelé en anticipé.
09:36Et en réalité, c'est le rôle du conseiller en gestion de patrimoine, du conseil, de non pas proposer simplement le choix, mais de guider son client dans le choix en fonction des objectifs qui sont recherchés.
09:53C'est exactement ça, en fonction des scénarios aussi que les clients souhaitent. On a les Autocolles Athéna qui ne distribuent pas les rendements et on a les Autocolles Phoenix qui, eux, distribuent du rendement au fur et à mesure de la vie du produit, à chaque échéance annuelle.
10:09Donc, c'est deux mécanismes différents en fonction des besoins des clients, des revenus éventuels que les clients ont à toucher.
10:14D'accord. Donc, le maître mot, finalement, c'est un, comme d'habitude, bien connaître son client à qui on s'adresse et ensuite la pédagogie pour expliquer ce qu'on fait.
10:21Tout à fait. Très bien. Est-ce qu'il y a une notion de finance à impact ? Est-ce que c'est intégré dans ces produits ou pas du tout ? Ou ça peut ? Ça peut être sur des, je ne sais pas, peut-être des grid bonds, on peut s'adosser ?
10:31Vous en avez déjà fait ? Pas forcément. Il y a des assureurs chez lesquels on ne peut pas référencer tout type de produit. Donc, il y a en effet des sous-jacents qui sont, entre guillemets, interdits à réaliser.
10:45Mais globalement, on peut vraiment faire des produits structurés sur tout type de sous-jacents.
10:51Alors, on a parlé des produits. Maintenant, je vais parler des enveloppes pour savoir exactement où on loge finalement ces produits structurés.
10:57On les met dans quoi ? Un compte-titres, un PEA, une assurance-vie, un PER ?
11:01C'est un peu le principe de base. C'est que le produit structuré peut être référencé dans tous les portefeuilles titres.
11:09Principe de base. Dans certaines hypothèses, on va pouvoir les loger dans les contrats d'assurance-vie.
11:14Simplement, il faudra être extrêmement vigilant à avoir un lien qui se fait entre l'assureur et le structureur du produit pour s'assurer de l'éligibilité du produit qui est préparé dans l'enveloppe.
11:31Le choix, typiquement, entre le portefeuille titre ou le contrat d'assurance-vie pourra être un choix également fiscal, fiscal en termes de revenu et plus-value sur le produit,
11:47mais également de transmission. Donc, ce sera des éléments à prendre en compte dans le choix.
11:54Concernant le PEA, on est sur la possibilité de référencer certains produits structurés, mais c'est le scénario le moins probable puisque les contraintes sont beaucoup plus importantes.
12:08D'accord. Alexandre, justement, sur ces différentes enveloppes ou plutôt sur la fiscalité, il y a une fiscalité particulière pour ce type de produit ?
12:17Il n'y a pas de fiscalité particulière pour ce type de produit-là. C'est la fiscalité de l'enveloppe qui s'applique.
12:22Donc, compte-titres, assurance-vie, contrat de capitalisation, c'est un support d'investissement parmi d'autres dans ces univers de placement, dans ces enveloppes fiscales.
12:30Très bien. Donc, en tout cas, pour clore cette première partie d'explication, on l'a compris, il y en a vraiment pour tous les goûts, suivant les différents scénarios, suivant la pétence au risque, suivant évidemment ses clients.
12:42Et une chose est sûre, c'est que, outre la diversification, il faut bien connaître, évidemment, et bien faire le tour de son client.
12:48On va s'intéresser tout de suite dans le débat à, justement, quels sont les pièges à éviter quand on fait ce genre de produit, les produits structurés. C'est tout de suite.
12:56Le débat tout de suite dans l'effet patrimoine spécial produit structuré. On l'a vu, ces produits structurés, eh bien, ils font, disons, des promesses de performance, évidemment, de protection, mais sans doute aussi peut-être des zones d'ombre.
13:14Alors, quels sont les pièges à éviter ? C'est ce qu'on va voir tout de suite dans le débat avec nos experts. On est toujours en compagnie de Cédric Formand, Haute-Pluvala et Alexandre Houmeau.
13:23Messieurs, dames, justement, quand on voit cette complexité que vous apprenez, évidemment, à décrypter, Alexandre nous a dit que c'était très simple.
13:33Est-ce que c'est vraiment compréhensible pour un particulier ? Est-ce que les brochures sont assez claires, finalement, quand on voit les différents produits qui sont proposés ?
13:42Alors, les brochures, oui, elles sont de plus en plus claires. On a eu des réglementations comme l'IFID 2 et l'AMF et l'ACPR qui s'est penchée vraiment sur ces sujets-là.
13:54On a toutes les informations nécessaires. Simplement, ça peut être assez complexe à décrypter à l'intérieur de ces documents.
14:02C'est pour ça qu'il faut, pour le CGP, jouer un vrai rôle de pédagogie. C'est extrêmement important. Il faut tout d'abord un bon échange avec son broker,
14:10donc le partenaire qui nous fabrique le produit, que nous, on l'appréhende bien. Et ensuite, il faut pouvoir l'expliquer de manière vraiment audible à nos clients.
14:20C'est des produits, comme je vous l'ai dit, dont on connaît la finalité. On connaît les différents scénarios à l'avance.
14:26Donc, si on les explique bien, je pense que c'est tout à fait compréhensible pour tout type d'investisseurs.
14:32On dit souvent que les conditions de gains sont un petit peu opaques, complexes. Comment éviter l'effet boîte noire ? Je pense notamment à certains indices.
14:39On va prendre quelque chose de très simple comme le CAC 40. Ils montent de 10%. On dit peut-être que le produit est également.
14:46Et puis, on s'aperçoit que ce n'est pas tout à fait le CAC 40 qui était dans le formulaire. Alexandre Lombeau ?
14:51Alors, ça va dépendre de comment sont construits les indices. Parce que vous pouvez avoir des indices qui sont purs. Vous pouvez avoir des indices qui intègrent des logiques de dividendes synthétiques.
15:02Donc, ça, c'est hyper important dans le choix au départ de savoir sur quoi est-ce qu'on est investi.
15:06Et ensuite, par rapport à votre question sur la valorisation liquidative du produit en cours de vie, c'est vrai qu'on n'a pas un effet de 1 pour 1 dans la valorisation de ces produits-là.
15:16Il y a les options sous-jacentes qui sont valorisées. Il y a l'obligation sous-jacente qui est valorisée. Et donc, on n'a pas un mouvement...
15:23Et dont le prix change en fonction des conditions de marché.
15:26Exactement. Toutes choses égales. Par ailleurs, si les taux évoluent, le prix du produit structuré va évoluer. Si les taux sont stables, mais que l'indice sous-jacent évolue, le prix du produit structuré va évoluer.
15:37Et donc, c'est vrai qu'on va tendre vers cette valeur finale de gain connu qu'on a au départ.
15:44Mais c'est vrai qu'on n'a pas cette relation de 1 pour 1.
15:48D'accord. Aude, on a beaucoup entendu parler de produits à capital garanti. Est-ce que ce capital est vraiment garanti ?
15:54Alors, le capital sera garanti, mais c'est ce qu'on a expliqué dans la première partie. C'est que le capital est garanti à échéance du produit.
16:02Donc, il faut bien faire passer le message à nos clients que cette protection, elle intervient au terme.
16:13Et il y a également un point de vigilance extrême à avoir, qui est celui de dire que la construction d'un structuré est basée sur une obligation.
16:27Et assez souvent, un aspect est obéré. C'est le potentiel défaut de l'émetteur obligataire.
16:36Et donc, votre capital est garanti au terme.
16:40Oui.
16:41A modulo la solidité de votre...
16:46L'émetteur a disparu, vous n'avez plus de capital.
16:49Vous n'avez plus de capital.
16:50D'accord. Mais ça arrive parce qu'on se dit quand même que vous faites appel où les structureurs sont souvent des grandes banques.
16:56Ça peut arriver effectivement que ces banques fassent défaut ?
16:58On a connu par le passé le défaut de l'établissement bancaire.
17:09Justement, par rapport à ce risque, qu'est-ce qu'on privilégie ?
17:12Il y a des établissements en particulier. On joue Frenchie, on va sur les banques françaises en particulier.
17:18En réalité, tout le panel est ouvert.
17:21Et c'est un choix qui doit se faire justement en concertation avec le client dans la préparation du produit.
17:27puisque si vous allez chercher une obligation de meilleure notation, vous allez avoir un impact direct sur le rendement de votre produit.
17:38D'accord. Donc finalement, s'il est émis par une petite banteau obscure, on peut avoir plus de rendement.
17:43Bien sûr.
17:43Mais plus de risque sur l'émetteur.
17:44Tout à fait.
17:45D'accord. Les marchés, on l'a dit, on bouge, on l'a vu récemment.
17:51Les taux aussi, Alexandre vous disiez, ça se corrèle finalement.
17:54Quel est le vrai risque de perte ? C'est finalement de ne pas aller au bout du produit, de sortir avant la fin ?
18:00Alors, ça va dépendre du type de produit sur lequel on a décidé d'être investi.
18:04Si on est sur un produit à capital garantie à l'échéance modulo au défaut de l'émetteur,
18:10dans ce cas-là, il y a peu importe le scénario de marché, on a sa garantie en capital.
18:14Par contre, si on est sur des indices plutôt actions, si le marché baisse de manière très forte,
18:22en tout cas l'indice sur lequel on a basé le produit, on a un risque de perte en capital,
18:26souvent au-delà d'une certaine barrière de protection en capital qui est définie lors de la création du produit.
18:32Ça peut être moins 40%, moins 50%, moins 60%, 70%, ça dépend vraiment.
18:36Mais si on est au-delà, on a un risque de perte en capital à ce moment-là.
18:39C'est vrai qu'à l'émission, on se dit, tiens, pour que franchement, ça baisse de 30, 40, 50%, ça paraît un peu irréel.
18:45Et puis, notamment sur les actions, on peut voir que ça va très très vite.
18:48Comment on se prémunit contre ce risque quand on est déjà engagé dans ce produit ?
18:54Ça peut être arriver dans les derniers mois, il y a peut-être eu des gens inquiets qui vous ont appelé, Cédric Formand ?
18:57Alors oui, ça peut arriver pendant la durée du produit.
19:00C'est des produits qui peuvent avoir une durée assez longue, jusqu'à 10 ans.
19:03Ça peut sortir tous les ans, mais ça peut aller jusqu'à 10 ans.
19:06Donc on a en effet cette variable à prendre en considération.
19:09C'est pour ça que nous, chez Equinance, on met des barrières de protection en capital assez importantes,
19:14jusqu'à moins 50%, moins 60%, où on protège 100% du capital.
19:18Donc c'est des réserves qu'on met en avant au départ, qui nous permettent d'aller souscrire ce produit de manière assez sereine.
19:26Et on a aussi un autre mécanisme possible, c'est de pouvoir verser des rendements,
19:32même en cas de baisse de l'indice ou du sous-jacent de notre produit.
19:36C'est-à-dire qu'on peut dire jusqu'à moins 20%, mon produit émet un rendement de 6, 7, 8% malgré la baisse.
19:44Donc c'est deux mécanismes de protection qui sont assez intéressants
19:47et qui font que nous, chez Equinance, on utilise vraiment le produit structuré comme un produit assez défensif.
19:52On se prémunit vraiment de baisse, justement, de l'indice.
19:57Donc c'est plus en protection du capital ?
19:58Exactement, exactement, tout à fait.
20:01Comment vous utilisez ces produits ?
20:02Oui, de la même façon, c'est de vraiment travailler le positionnement des barrières
20:06en fonction des attentes du client et de vérifier également le fonctionnement des barrières.
20:14Est-ce que c'est une constatation qui va être ponctuelle ou régulière ?
20:19Puisque si vous avez des constatations qui sont périodiques,
20:23vous avez un risque qui a augmenté par rapport à une constatation annuelle.
20:29Bien sûr. Alors justement, dans ce marché tourmenté, on va dire ça comme ça,
20:34mais les clients sont désormais habitués à cette volatilité.
20:38On peut essayer de la contourner.
20:40Qu'est-ce qu'on peut faire ?
20:41Parce qu'on sait aussi que la volatilité, elle crée des opportunités.
20:43Si on regarde, pour terminer, ce qu'on peut faire en ce moment, Alexandre Mou,
20:47qu'est-ce que vous proposez à vos clients en termes de produits structurés dans le moment présent ?
20:52Alors, la dernière réflexion qu'on a eue au sein du cabinet,
20:54justement dans cet environnement de volatilité,
20:57c'est d'augmenter la fréquence justement d'observation que vient de mentionner Aude.
21:01Puisque plus vous avez une fréquence d'observation qui est élevée,
21:04plus vous pouvez vous retrouver dans ce fameux scénario favorable.
21:07Donc, la dernière idée qu'on a mise en place,
21:12on a vraiment poussé très loin l'idée de fréquence,
21:15puisqu'on a une observation qui sera quotidienne.
21:18Donc, ça coûte un petit peu, on a moins de rendement
21:20que si on avait une observation trimestrielle ou annuelle.
21:23Mais au moins, on augmente la possibilité de retrouver scénario favorable
21:29et donc de percevoir le rendement.
21:31Chaque jour, c'est sur quoi ? C'est sur quel type de produit ?
21:32Sur un indice ou sur un panier d'actions, plusieurs actions,
21:36vous pouvez retrouver tous les jours une constatation.
21:38Et si le scénario est finalement favorable,
21:42il vous suffit d'une seule journée sur les 10 années,
21:44comme venait de le dire Cédric, pour vous retrouver positif
21:47et avoir ce mécanisme de remboursement anticipé et percevoir votre rendement.
21:50D'accord. Et c'est des rendements élevés ?
21:52Parce qu'on s'imagine que si plus on a d'options de sorties,
21:54justement, plus ça se paye et plus le rendement va être érodé.
21:57Oui, tout à fait. Alors, ça dépend encore une fois de ce qu'on choisit
22:00comme indice sous-jacent, mais entre un produit qui va avoir une constatation annuelle
22:04et un produit qui va avoir une constatation quotidienne,
22:07on va avoir effectivement un rendement qui sera,
22:09toutes choses égales par ailleurs, un peu moins élevé.
22:11Mais on peut très bien aller chercher des choses d'alentour de 7-8%
22:14avec ce type de fréquence-là.
22:16D'accord. Aude, cher Amis, qu'est-ce qu'on fait en ce moment sur les structures ?
22:19Et qu'est-ce qu'on va proposer ?
22:20On va proposer typiquement des produits sur indice
22:26qui permettent d'échanger des taux variables sur du taux fixe
22:31et ainsi aller chercher des rendements à 7,5-8%
22:35avec des maturités qui sont, somme toute, pas trop longues.
22:42Oui.
22:42Donc, 5-7 ans.
22:45Donc, c'est du quasi-obligataire ?
22:47C'est du quasi-obligataire et on a aussi...
22:50C'est plutôt bien protégé ?
22:51Oui, avec des barrières à 40 ou 50%.
22:55D'accord. Très bien.
22:56Il faut dire qu'à chaque fois, quand vous dites échange effectivement de taux,
23:00c'est qu'il y a quelqu'un qui prend aussi le pari, entre guillemets, adverse
23:03et qui, lui, a un segment différent qui correspond à des stratégies, bien évidemment.
23:07Cédric, qu'est-ce qu'on fait chez Equinance ?
23:10Alors, justement, ce qui est intéressant en ce moment, qu'on fait pas mal,
23:12c'est dû à la volatilité des marchés.
23:16C'est le produit, donc, il a à peu près une date de départ
23:20qu'on appelle date de strike
23:21et on a la possibilité de prendre plusieurs dates
23:25pendant les un mois, un mois et demi avant le lancement du produit,
23:28de prendre plusieurs dates pour pouvoir lancer le produit
23:30à une valeur établie.
23:34Donc, ça nous permet sur deux, trois mois, par exemple,
23:35de prendre la valeur la plus basse
23:37pour démarrer le produit à une valorisation qui est la plus faible possible.
23:40Donc, ça, c'est intéressant.
23:41Ça nous permet vraiment de partir sur le point bas
23:43sur une période sur le produit.
23:46Et ensuite, comme typologie de produit,
23:48on a fait pas mal de produits garantis ces derniers temps.
23:52Et là, avec la volatilité, il y a quelques thématiques qui ressortent,
23:55comme l'IA, on peut, sur le luxe,
23:58certaines bancaires de nouveau un petit peu sous-côtés.
24:00Donc, il y a quelques idées dans ce sens-là.
24:02Oui, c'est vrai qu'il y a des bancaires qui se comportent aussi très bien.
24:05Il y a des fois des produits, par exemple,
24:06si on avait misé sur Société Générale qui a flambé,
24:10même si on a un produit qui avait un rendement de,
24:13par exemple, de 8% à échéance,
24:15qu'on a fait déjà peut-être 20, 30, 40% sur le titre,
24:17on aura ces 8%, pas plus ?
24:20Exactement.
24:20Alors, nous, c'est vraiment notre cas.
24:21On a lancé en août dernier un produit sur la Société Générale, justement.
24:26La Société Générale est passée d'un cours de 23 à 46, 47.
24:30Donc, 100% pratiquement.
24:32Et on aura, en effet, un rendement que de 8%.
24:35C'est les règles du jeu qui sont fixées au départ.
24:38C'est un peu dommage, en effet, quand ça augmente comme ça.
24:41Mais ça nous prémunit aussi d'un risque de baisse important.
24:44On avait mis une barrière importante.
24:45Et on avait mis aussi, justement, des versements de coupons
24:48jusqu'à moins 20% sur la Société Générale.
24:50D'accord.
24:50Bon, ben, donc, le scénario est rempli.
24:52Tiens, d'ailleurs, dans ces cas-là, quand c'est rempli,
24:54c'est-à-dire qu'on perçoit et son capital est les 8%,
24:57que font les clients ? Ils réinvestissent ?
24:59Ils réinvestissent systématiquement.
25:01Enfin, en tout cas, chez Equinance.
25:03On cherche, justement, des bonnes idées avec notre broker.
25:07Et on leur propose, dès que le produit a ce qu'on appelle Rolet,
25:09on leur propose une nouvelle solution.
25:10Ils aiment beaucoup ces solutions-là, encore une fois,
25:13parce que c'est un couple rendement-risque qui est vraiment intéressant.
25:15Ça veut dire qu'on a cette poche, finalement, qui va rouler,
25:18comme vous disiez, être Rolet en franglais,
25:21et augmenter, peut-être, au fur et à mesure,
25:23une fois que les gens ont compris les mécanismes ?
25:25En réalité, quand un produit a été remboursé,
25:27que la stratégie a délivré,
25:31la courbe d'apprentissage du client a été dépassée.
25:37Donc, c'est un phénomène quasi naturel.
25:40Il devient demandeur, finalement.
25:41Il devient demandeur, alors que, souvent, les premières fois,
25:45on est obligé de leur proposer.
25:48C'est eux, dans un second temps, qui vont être demandeurs, effectivement.
25:52Voilà.
25:53Bon, sauf si on est en 2008 et que ça ne se passe pas très bien, évidemment.
25:56Mais on a du temps, à ce moment-là, pour se rattraper.
25:58Alexandre, même constatation.
25:59C'est vrai qu'on voit que ces produits, quand ils sont rappelés, en tout cas,
26:03on remet au pot, finalement.
26:04Oui, tout à fait.
26:05On constate quand même qu'il y a une sorte de démocratisation
26:08de cette classe d'actifs-là au sein des portefeuilles.
26:11Et donc, oui, je vais rejoindre à ce que disaient mes camarades.
26:18Oui, il y a un réinvestissement qui est très fréquent.
26:21Voilà, en tout cas, on l'a compris.
26:23Si on regarde, 15 à 20 % des portefeuilles sont pratiquement devenus incontournables.
26:27Ces produits structurels, on a compris,
26:29il y a un instrument à manier avec précaution,
26:30ou plutôt avec précaution,
26:31mais avec l'aide de son conseiller en gestion de patrimoine,
26:33qui peut aussi, on l'a compris,
26:35apporter un certain rendement dans les marchés,
26:38notamment incertain.
26:40Merci, en tout cas, à nos experts du jour.
26:43Aude, plus de valeur associée chez Aramis Finance.
26:46Merci, Aude.
26:47Merci, Cédric Formand, président fondateur d'Equidence Finance.
26:50Et Alexandre Houmeau, notre CFA associé chez Case Wealth Management.
26:55C'était un plaisir d'animer cette émission en votre compagnie.
26:57On se retrouve très prochainement pour un prochain numéro de l'Effet Patrimoine.
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