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Patron mégalo et crash informatique : la dégringolade de Gifi
Les Echos
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il y a 8 mois
BUSINESS DRAMA - En difficulté financière, le géant du discount est à vendre. Son fondateur, l’extravagant Philippe Ginestet, devrait passer la main. Retour en images, sur une saga étonnante.
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Ce château, ce n'est pas celui de Barbie.
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Il appartient au patron de Jiffy, un milliardaire délirant, parti de rien.
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J'inspire la confiance auprès de mes collaborateurs.
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Qui a flairé le filon du discount avant tout le monde.
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C'est comme ça qu'est né Jiffy, Jiffy le vrai soldeur.
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Sauf qu'aujourd'hui, ce beau château est à vendre,
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comme toute la chaîne de magasins.
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700 points de vente dans 17 pays, 10 000 collaborateurs,
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1,3 milliard de chiffre d'affaires.
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Philippe Ginestet, ce drôle de patron, s'apprête à passer la main.
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L'entreprise a des gros problèmes financiers.
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Et vous allez voir comment l'empire s'est effondré
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à cause d'un problème informatique.
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On a du mal à penser qu'un changement de logiciel
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puisse entraîner une entreprise quasiment vers la faillite.
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Et pourtant, c'est exactement ce qui s'est passé.
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Patron mégalo et crash informatique, la dégringolade de Jiffy.
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Pour comprendre ce qu'il s'est passé, revenons d'abord en arrière,
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dans les années 80.
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L'histoire de la marque commence à Villeneuve-sur-Lotte,
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dans le sud-ouest.
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C'est la petite ville où est né Philippe Ginestet,
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et c'est là qu'il a ouvert son premier magasin à 27 ans.
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Il a créé cette entreprise en 1981,
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il y a déjà maintenant 45 ans,
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à une époque où il voulait fonder une famille
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et avoir une situation stable.
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L'entrepreneur avait arrêté l'école au collège
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pour travailler sur les marchés avec son entrepreneur.
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Ensuite, il a enchaîné les petits boulots,
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balayeur, représentant d'aspirateur,
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avant de lancer sa propre affaire.
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Le premier magasin Jiffy,
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J pour Ginestet et Phi pour Philippe,
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ouvre dans un hangar à la sortie de la ville.
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Un bazar à petit prix, détaillant des stocks d'invendus
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issus de surplus ou de faillites.
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Évidemment, ça marche,
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et le soldeur ouvre vite un deuxième magasin à Agin,
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puis un troisième, un quatrième,
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et ça ne va plus s'arrêter.
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À l'époque, le concept de la solderie,
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c'est assez nouveau.
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Les magasins La Foire Fouille se sont déjà lancés sur le créneau.
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Alors, pour faire baisser les prix,
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Ginestet va avoir une idée de génie.
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Jiffy, des idées de génie.
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Aller s'approvisionner directement chez les fournisseurs,
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comme Leclerc avant lui pour l'alimentaire.
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Un truc tout bête, c'était de contourner les grossistes.
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Et notamment, Jiffy, ils achètent des choses en Chine.
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Essentiellement, c'est des produits en plastique
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fabriqués à bas coût en Chine,
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qui arrivent par conteneurs entiers.
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En 88, l'autodidacte crée sa propre entreprise,
02:18
En 88, l'autodidacte crée sa propre centrale d'achat
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pour s'approvisionner dans les pays asiatiques.
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Des gadgets, des ustensiles, des petites décos bon marché.
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Le discounter a trouvé le bon filon
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et va s'étendre sur tout le territoire,
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puis en Europe et au Maghreb.
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En 2013, il possède déjà 400 magasins.
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On y va, on commence à la visite.
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Alex, t'es prêt ?
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Et la relève est assurée.
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Merci d'être présent à l'inauguration du 403e magasin Jiffy.
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Justement, l'esprit de famille dans cette grosse entreprise,
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on le cultive avec le happy management.
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Le management du dirigeant était volontairement très traditionnel,
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au plus près des équipes techniques et des opérationnelles.
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Olivier Meyer est professeur des universités,
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spécialiste de la transmission d'entreprises.
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Il avait coutume de réunir l'ensemble de son staff,
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et donc notamment des patrons de magasins dans son chalet,
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alliant réflexion stratégique, convivialité et renforcement des liens.
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Un management à l'ancienne, mais quand même très atypique.
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Ses employés, il les aime.
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Eh bien oui, je vous le dis, je vous aime.
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Et avec eux, il ose tout.
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Séminaire sur le yacht du patron, tournoi de poker à Vegas,
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culture d'entreprise poussée à fond,
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on n'est pas loin du culte de la personnalité.
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Et c'est notre idole !
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Mais l'idole va bientôt perdre son beau sourire,
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quand les revers vont s'enchaîner.
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En 2017, Jiffy est choisi pour reprendre l'enseigne Tati,
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qui a fait faillite, sauf que l'opération est un gros flop.
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Ça, c'était quand même un échec.
04:01
Il n'a pas réussi à relancer Tati, il n'a pas réussi à faire quelque chose.
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Quand on multiplie un peu des achats qui ne fonctionnent pas,
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ça met aussi l'entreprise en difficulté.
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C'est que Jiffy avait rendu son PDG riche à millions.
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Alors, il a flambé en achetant quelques casinos,
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un château qu'il a repeint en rose pour en faire un hôtel.
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Sauf que ses investissements, en fait, c'était pas vraiment des bonnes affaires.
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Et c'est là que les choses ont commencé à se corser.
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En 2020, Jiffy est encore leader sur son créneau,
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avec 530 magasins et 1,5 milliard de chiffre d'affaires.
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Mais de sérieux concurrents sont arrivés sur le marché
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en cassant encore plus les prix.
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Action, Amazon, c'est la crise dans le porte-monnaie des Français
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et ces nouvelles enseignes font un carton.
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C'est là qu'une grosse galère va précipiter Jiffy vers la sortie.
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En 2023, l'entreprise change le système d'information
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qui gère toutes les données des magasins, comme les ventes et les stocks.
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Mais l'intégration des différents outils informatiques
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ne fonctionne pas comme prévu.
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Le siège n'avait plus les remontées des ventes des magasins.
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Mais en réalité, à Saint-Laurent-de-Brichel, c'est toujours très compliqué.
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On parle de magasins, on parle de 700 magasins.
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Dans chaque magasin, il y a peut-être 10 000, 20 000, 30 000 de produits différents,
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références différentes qu'il faut gérer.
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Et si on n'arrive pas à savoir ce qui se passe dans le magasin
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pour le ré-reprovisionner, c'est très compliqué.
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Et le chiffre d'affaires s'en retrouve directement impacté.
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Donc début 2024, sauf qu'il peut,
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la holding familiale doit négocier avec ses créanciers.
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Jiffy, ça représente beaucoup d'emplois.
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Alors un accord est trouvé à Bercy où le dossier est suivi.
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Et si Bercy s'en mêle, c'est pour une bonne raison.
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Jiffy, qui s'était souvent d'ailleurs positionnée dans des zones géographiques,
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semi-rurales, péri-urbaines,
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qui apportaient beaucoup à la vitalité locale de certains territoires.
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Et donc la vraie question, c'est jusqu'où les politiques,
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au niveau local et national, pourront intervenir ?
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Pour sortir la tête de l'eau,
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le groupe obtient un prêt des banques de 100 millions d'euros en février 2024.
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Mais visiblement, ça ne va pas suffire.
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En novembre, coup de théâtre,
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on apprend dans la presse que le fondateur veut vendre.
06:01
Il a besoin d'un soutien de nouveaux capitaux
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pour relancer l'entreprise et la faire survivre.
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Il semblerait que son projet soit de vendre le fonds de commerce,
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c'est-à-dire l'enseigne, la marque Jiffy, l'activité commerciale,
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et de garder les murs.
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Les murs, c'est l'immobilier, les locaux.
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Et c'est quand même 1,2 million de mètres carrés de magasins,
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d'entrepôts et de bureaux en 2021.
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Les garder lui permettraient de s'assurer une bonne retraite
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en les louant aux futurs repreneurs.
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Sauf que ça risque de compliquer un peu la vente.
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D'autant que le fondateur n'est plus le seul maître à bord.
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Un administrateur judiciaire a été nommé.
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Donc, le tribunal des commerces va aussi avoir son mot à dire
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pour choisir le repreneur,
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sachant que, généralement, on choisit celui qui propose
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de garder le maximum de magasins et le maximum d'emplois.
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Alors, qui sont les repreneurs potentiels, justement ?
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Pour l'instant, c'est top secret.
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Mais les spécialistes ont déjà leur petite idée.
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Il y a un premier acteur, connu dans le milieu,
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qui est naturellement le groupe Zuhari,
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expert du redressement dans la grande distribution,
07:00
qui avait déjà eu un certain nombre de succès
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avec Maxi Bazar et Stoccomani.
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Carrefour aussi pourrait être intéressé,
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comme Action ou le britannique B&M,
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deux enseignes de discount concurrentes.
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Aujourd'hui, du côté de Jiffy, c'est silence radio.
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Un deal serait en passe d'être signé, mais avec qui ?
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À moins que le patron décide finalement
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de garder l'entreprise dans la famille ou de la léguer aux salariés.
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Dans tous les cas, pour sa survie,
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le roi du discount devra relever un autre défi,
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adapter son offre et moderniser son image vieillissante.
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Pour ne pas finir comme Tati,
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c'est là qu'il faudra sortir une bonne idée de génie.
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