Une 'pression accrue' par les USA & les familles des otages 'favorise la finalisation d'un accord'

  • il y a 4 mois

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00:00 Et pour l'analyse maintenant, David Rigoulet-Rose, bonjour.
00:02 Vous êtes rédacteur en chef de la revue "Orient stratégique",
00:06 chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques,
00:09 autrement dit l'IRIS.
00:10 Merci beaucoup d'être avec nous ce soir sur l'antenne de France 24.
00:14 On entendait un instant Karine Jean-Pierre dire que la balle était dans le camp du Hamas.
00:18 "L'offre ne se refuse pas", disait hier Washington, mais également Londres.
00:22 Comment interpréter le fait que le Hamas prenne autant de temps pour répondre ?
00:27 Il se trouve qu'aujourd'hui c'est le dernier jour de la fête juive Pessah,
00:31 qui célèbre la sortie des bibliques, des hébreux d'Égypte,
00:38 qui symbolise leur libération de l'esclavage.
00:42 Donc il était peu probable que le Hamas donne un cadeau pareil à Israël,
00:48 si à face coïncidait une annonce avec le dernier jour de la fête Pessah.
00:52 En revanche, ça n'exclut pas du tout que le Hamas double ou effectivement le différait de la réponse,
00:57 puisque manifestement le Hamas a dit que ça allait se faire prochainement.
01:02 Il est vraisemblable que la réponse intervienne demain ou après-demain,
01:06 mais vraisemblablement demain.
01:08 D'ailleurs il y a eu une forme d'ultimatum implicite qui a été formulée par le Premier ministre israélien,
01:15 en disant que c'est en fonction de la réponse, c'est demain le dernier délai pour savoir
01:19 s'il y a une finalisation d'un accord ou s'il y a la poursuite des combats.
01:22 Alors justement quant à la poursuite des combats, qu'il y ait trêve ou pas,
01:26 Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien, a dit que de toute façon
01:30 il y aura une offensive terrestre à Rafah, accord ou pas.
01:34 Ce n'est pas de nature à calmer le check cette déclaration ?
01:38 Oui mais c'est la position de base, parce que les Israéliens ont été contraints,
01:43 sous la pression américaine notamment, d'assouplir un certain nombre de conditions,
01:47 notamment sur le nombre des otages et le nombre des libérations potentielles
01:51 des prisonniers palestiniens, puisqu'on parle de plusieurs centaines.
01:54 Les otages, initialement ça devait être 40 otages,
01:58 et finalement les Israéliens se sont résolus à accepter simplement 33 otages.
02:02 En vérité c'est qu'un certain nombre des otages qui rentraient dans les critères de libération
02:08 sont d'ores et déjà malheureusement décédés.
02:10 Et donc effectivement, puisque les premiers otages qui seraient libérés
02:14 seraient les femmes, les personnes vulnérables notamment.
02:18 Et donc, dans une vidéo récente d'ailleurs, un des otages, mercredi dernier,
02:23 Ersh Ghober Pauline, évoquait le fait qu'il y avait déjà malheureusement,
02:27 vraisemblablement 70 otages israéliens qui seraient déjà décédés.
02:32 Donc il y a un ajustement contraint en réalité par rapport à la situation,
02:36 et de ce point de vue là, ça n'implique pas de la part du gouvernement israélien
02:40 de renoncer à une opération future sur Rafah.
02:43 Simplement, il y aurait effectivement une suspension pendant 40 jours.
02:48 – Justement, le contenu de cette proposition, vous l'avez dit,
02:52 40 jours de cessez-le-feu, assorti d'une libération de prisonniers
02:55 contre celles d'otages, comme dans les précédents otages,
02:59 les prisonniers auraient un profil varié, si je puis dire.
03:04 Cette question des prisonniers, elle est aussi un puissant levier
03:08 de négociation de la part du Hamas, justement du fait des profils variés.
03:13 – Oui bien sûr, et ça fait référence à la déclaration du secrétaire américain d'ailleurs,
03:18 en disant que c'est extraordinairement généreux, je cite évidemment,
03:22 au regard du fait qu'Israël aurait accepté des choses qu'il n'acceptait pas avant,
03:27 c'est-à-dire des profils potentiellement libérables
03:31 qui n'ont rien à voir avec les précédentes libérations,
03:34 c'est-à-dire des gens, des activistes qui auraient été condamnés
03:38 pour des crimes de sang, voire de terrorisme à perpétuité.
03:41 Donc il y a effectivement, d'où le nombre très important de plusieurs centaines
03:45 qui seraient potentiellement libérables.
03:48 Voilà, ça fait partie effectivement de la logique transactionnelle à l'œuvre,
03:52 et pour Israël ça ne va pas de soi, parce que quand on évoque effectivement
03:57 les précédents accords avec le Hamas, notamment lors de la libération de Hilal Chalit,
04:04 il y avait eu plus de 1000 prisonniers palestiniens,
04:08 dont un certain Yassin Noir qui avait été libéré à l'époque.
04:11 Donc ça fait partie effectivement des enjeux considérables d'arbitrage
04:17 pour le gouvernement israélien.
04:18 – Oui, effectivement, le ratio était différent à l'époque de Gilad Chalit,
04:22 mais de libérer de tels prisonniers, vous parlez de crimes de guerre par exemple,
04:25 c'est le risque finalement qu'Israël ait prêt à prendre
04:28 pour pouvoir libérer ses otages ?
04:31 – Oui, parce qu'il y a la pression incessante des familles.
04:34 D'abord, le Hamas dans une stratégie communicationnelle a fait divuser deux vidéos,
04:41 d'abord d'Hans Goldberg, Pauline que j'évoquais,
04:44 puis de deux autres otages, en joignant le gouvernement
04:49 de faire en sorte qu'il y ait une transaction qui se fasse.
04:53 Donc c'est relayé évidemment par les familles, le forum des familles
04:57 qui met une pression accrue sur le gouvernement,
05:00 et donc aujourd'hui le Premier ministre peut difficilement
05:03 faire l'impasse sur cette variable, sur cette contrainte,
05:06 d'autant moins qu'il y a une pression américaine encore plus importante.
05:11 Donc on va dire qu'il y a un ajustement chronologique, temporel qui se fait,
05:15 et qui semble favoriser la finalisation d'un accord aujourd'hui.
05:20 – Merci beaucoup David Rigoulet-Rose, rédacteur en chef de la revue "Orient stratégique".
05:25 Merci à vous.

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