- 28/03/2024
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00:00 *Musique épique*
00:11 *Bruit de vent*
00:13 *Musique*
00:26 Le Mans a 3 visages au moins, historiques pour les visiteurs, les touristes, les passionnés du passé,
00:32 modernes, comme toutes les villes en expansion, et occasionnelles, annuelles, sur la place des Jacobins,
00:37 2 jours, mardi et mercredi, de la mi-juin.
00:40 *Musique*
00:43 En vedette cette année, les Lancias, les seuls capables, dit-on capables, de battre les Porches.
00:48 D'ailleurs, Henri Pescarolo, vainqueur l'an dernier sur Porsche, a joué la carte Lancia.
00:53 *Musique*
00:55 Et puis, il y a les autres, toutes les autres, en personne ou en réplique fidèle,
00:59 l'anatomie des premières étant soumise à une visite détaillée,
01:02 une visite qui traduit la richesse et la diversité du plateau.
01:05 75 demandes d'engagement pour 55 places, 28 marques de voitures, 14 marques de moteurs.
01:11 Tous ces bolides répartis en 4 catégories, C1 prototype, C2 prototype, IMSA GTP, et enfin, groupe B.
01:18 *Musique*
01:20 Malgré les difficultés, le Mans survit et survivra, le président Gouloumès l'affirme à la presse,
01:25 grâce au concours des collectivités locales regroupées en syndicats mixtes du circuit des 24 heures.
01:30 *Musique*
01:34 Le Mans, fier de son passé, confiant en son avenir plus qu'un spectacle,
01:38 la veillée des 24 heures dans les rues de la ville est un acte de foi.
01:42 *Musique*
02:00 Le secret espoir des spectateurs, ils seront 10% de plus que l'an dernier, voir enfin David terrasser Goliath.
02:07 *Musique*
02:10 Honneur aux ancêtres, toujours étincelant, toujours opérationnel,
02:13 véritable pièce de musée qui firent les beaux jours du Mans, avant et après la guerre.
02:17 Elle s'appelle Sunbeam, Bentley, Talbot, Lagonda, Alpha Romeo, pour ne citer que les plus âgés.
02:23 *Musique*
02:45 Comme toujours à H-30 minutes, c'est le métro à 6 heures du soir,
02:48 spectacle en 3 dimensions avec l'arrivée du drapeau de départ et sa garde d'honneur.
02:53 *Musique*
03:01 Les vétérans, les jeunes vétérans font un triomphe.
03:04 Claude Ballot-Lema au départ pour la 20ème fois consécutive,
03:08 et Henri Pescarolo pour la 19ème fois.
03:11 *Cris*
03:14 18 et 1 au départ, dont 13 Porsche, Porsche, 9 victoires en 15 ans.
03:19 Des sujets d'étonnement pour les japonais de la Mazda Speed.
03:24 *Cris*
03:26 Un sujet de conversation, que feront les Porsche d'usine face aux Porsche privées,
03:29 compte tenu des restrictions à la consommation, 390 litres de moins que l'an passé.
03:34 Et un sujet de satisfaction, avant de donner le départ,
03:38 le ministre Alain Calma a confié à Jean Rondeau l'étude d'une voiture capable de remporter les 24 heures du Mans.
03:44 *Musique*
03:52 C'est parti pour le tour de show.
03:54 En première ligne, les Porsche d'usine numéro 1 et 2, équipage X-Mas et Belge-Touc.
03:59 La Lanciette Valleck est en deuxième ligne, 3 voitures qui aux essais ont réussi pour la première fois plus de 250 de moyenne au tour.
04:07 Mais aujourd'hui, il faudra avoir le pied nettement plus léger.
04:11 Impérativement, en effet, la consommation sera limitée sur 24 heures à 1430 litres pour les C2 et 2210 litres pour les autres.
04:20 Avec ça, on en connaît qui ferait facilement 30 000 kilomètres sur la route,
04:24 mais sur la piste, le meilleur au mieux en fera 6 fois moins.
04:28 *Musique*
04:38 Le cran de sûreté a sauté, la flèche est partie avec en pointe la Lanciette numéro 4 et la Porsche numéro 2,
04:44 c'est-à-dire les équipages Valleck-Nanini et Belge-Touc.
04:48 *Musique*
04:58 *Voix de l'intercom*
05:06 *Musique*
05:26 *Musique*
05:42 Fin du premier tour, la 2 a rétrogradé, en fait la 4, la Lanciette, puis la 7 et la 10,
05:47 deux Porsche 956 engagées par deux privés allemands fidèles des 24 heures, Buss et Kreml.
05:53 *Musique*
05:57 Et bientôt dans ce peloton de tête, une autre Porsche 956 très performante,
06:01 celle de l'étudiant anglaise Richard Lloyd avec Palmer et Weaver comme pilote, elle porte le numéro 14.
06:07 *Musique*
06:24 Il faut bien le reconnaître, cette diminution de 15% de l'allocation en carburant a posé un véritable casse-tête aux ingénieurs.
06:31 On a réduit les régimes, on a fignolé les réglages, on a modifié les rapports de boîte, tout cela avec le bon horizon moteur.
06:39 Conséquence, certains pilotes ont le sentiment de ne pas pouvoir s'exprimer comme ils le voudraient.
06:44 C'est ce que nous dira du moins le vainqueur de l'an dernier, Henri Pescaroli.
06:49 Sur l'autre Lanciette d'ailleurs, Valleck-Nanini ne sont plus maintenant qu'en 4e position.
06:54 Devant eux, il y a 3 Porsches 956, la 18, celle de l'écurie allemande Walter Brun, et surtout la Juss Neumann et la Lloyd Cannon,
07:03 c'est-à-dire Ludwig Maria Winter sur la 7, Palmer Weaver sur la 14, qui se livrent un duel homérique.
07:11 Un duel pas certain, surtout à les voir roue dans roue comme ici.
07:17 Alors, complicité, mieux encore alliance, alliance contre les Porsches d'usine et contre les autres éventuellement.
07:24 On l'apprendra plus tard, le pacte a été conclu avant la course.
07:28 Je mène, tu me suis et on change, tu m'aspires et au tour suivant je t'aspire.
07:33 Bénéfice net, une sérieuse économie de carburant.
07:37 Tactique parfaitement licite, ils ont été les seuls à y penser.
07:43 Et pourtant ça valide, en tête la moyenne sera encore de plus de 216 après 4 heures de course.
07:50 209 seulement pour la 66, la Stonemartin de Lidl et O'Rourke, qui est 10e à 2 tours.
07:56 La Lancia de Piscarolo Baldi est 9e, celle de Volekmandy, 4e à 1 tour.
08:04 Et les Porsches d'usine, Fix et Maas sont les plus adardés à la 4e heure, 17e à 5.
08:11 Le converti Chupan sur la 3 sont à 1 tour, Bell et Stuck sur la 2 sont à 2 tours des Lidl.
08:40 La Porsche 26 de Lohbauer Mayer Racing Team est également à 2 tours de la 7 et de la 14, toujours littéralement collées l'une à l'autre.
08:47 Après 1h de course, les Jaguars ont tempéré leur allure, trop forte consommation.
08:51 Quant à la Cougar Porsche 13, elle ignore superbement la superstition.
09:08 Les Porsche Kremer sont plutôt discrètes dans cette course, sans doute la hantise de la pâte sèche en fin de parcours.
09:13 Discrète aussi la joie du bon tour qu'on joue aux favoris, d'une part chez Richard Lloyd,
09:18 où le travail préalable sur les suspensions, le freinage et l'aérodynamisme de la partie inférieure du châssis semblent porter ses fruits.
09:26 Et d'autre part chez Jost, où, ce sera révélé après la course, les pilotes ont la responsabilité totale de leur consommation de carburant.
09:37 Et ceci grâce à un système qui permet à Klaus Ludwig, Paolo Barilla et John Winter de régler eux-mêmes, derrière leurs volants, la pression du turbo et la richesse du mélange.
09:48 Là encore, il fallait y penser.
10:03 Quoique nettement par retrait, la 8, équipage Paul Belmondo, Denarvaise, Miller, tourne bien.
10:10 Et il faudrait une sortie de route à 10h du matin pour l'éliminer.
10:30 Chez Porsche, pour l'instant, on laisse passer l'orage, car on en est persuadé, ce train d'enfer ne peut pas durer, ou alors il se baira à la pompe vers la 23ème heure.
10:41 [Musique]
10:45 [Musique]
10:49 [Musique]
11:16 Retour sympathique de l'MK Aston Martin, après sa réapparition en 1983, la machine a été entièrement revue et profondément corrigée.
11:24 Il fait beau, ce qui ravit tout le monde, et également John Fitzpatrick, l'ancien pilote devenu team manager et dont la Porsche 956 va prendre, à l'arrivée, une surprenante 4ème place.
11:42 Pour la Jaguar n°44, en revanche, il y aura 22h30 de route relativement paisible et 90 minutes de chemin de croix.
12:02 Très belle course aussi de la Porsche du Brune Motorsport, longtemps à l'affût de la 2ème position, car si la 7 et la 14 contrôlent maintenant la course, après 18 changements de leader entre 8 équipages, le tour n'est pas fait, pas encore.
12:15 Ce sera d'ailleurs une course truffée de paradoxes. Avec 15% de carburant en moins, le record de la distance sera battu, on le sait.
12:24 Et le record du tour aussi par Jackie Hicks à 239 de moyenne, alors. Alors, il faut croire qu'on a réappris à piloter plus fin, plus cool, mais pas nécessairement moins vite.
12:35 C'est par ici qu'aux essais, Ludwig, sur la Porsche 956 n°7, a été pointé à 372 à l'heure.
12:49 Les Porsches d'usine, elles, suivent fidèlement leur plan de bataille, partir doucement, finir vite.
12:55 Malheureusement pour eux, Jackie Hicks et Jochen Maas seront trahis 5 fois. Durite d'huile, boîte de vitesse, boîtier électronique, sous-bassement et porte-moyeu. Insurmontable.
13:13 21 heures, neutralisation de la course, le temps de dégager la piste au 1er au dierre, éclatement d'un pneu en pleine vitesse pour Jean-Claude Rendruet. La WM Peugeot est dans un triste état, mais le pilote est sauf.
13:37 La plus brillante des 3 Porsches d'usine, la 2, celle de Derek Bell et Hans Stuck, sera immobilisée elle aussi un certain temps, toujours les portes-moyeux. C'est ainsi qu'elle perdra la plus grande partie des 7 tours de retard qu'elle accusera à l'arrivée.
14:01 A la tombée de la nuit, situation inchangée en tête, la jaune est noire et la rouge est blanche, c'est-à-dire la Porsche Newman et la Porsche Canonne sont au commandement. Et derrière, un peloton très étiré où la Cougar Porsche n°13, heurtée par une autre voiture dans les 1 au dierre, ne retrouve pas sa vitesse de course.
14:30 Elle ira pourtant jusqu'au bout, ce n'est pas pour rien que son pilote s'appelle Courage, Yves Courage. Il fait équipe avec 2 canonnées et y vont.
14:36 L'exutoire pour le public c'est le village et sa fête, faute de pouvoir se défouler pieds au plancher comme les pilotes, c'est ici que l'on s'éclate.
14:56 L'événement majeur de la nuit sera le décrochage de la Porsche Canonne de palmeur Weaver Lloyd, un pépin de rien du tout, un palpeur défectueux dans l'injection, le temps de le trouver et de réparer 3 tours perdues, exactement le retard qu'accusera la Cougar Porsche à l'arrivée.
15:16 Mais que devient les Lancia dans la pénombre ? Elles ont calqué leur course sur celle des Porsche d'usine mais elles paraissent moins performantes que prévues, c'est d'ailleurs ce qu'Henri Pescarolo va nous confirmer un peu plus tard.
15:30 On a pris beaucoup de pépins, on a eu un démarreur à changer, 2 portières qui ont été à réparer, ça pourrait être très long mais non, simplement nous portions un peu plus vite en consommant très très mincement avec nous donc on est pas tous en ce temps là.
15:55 La 1 étant, sauf miracle, hors circuit, pour la victoire c'est aux Porsche d'usine, numéro T2 et 3, c'est à dire Belchtook d'une part et Albert Schuppan-Watson d'autre part, de tenter la remontée sur les voitures de tête. Difficile certes mais pas impossible.
16:13 Au lever du jour, un peu frisquet cette année, le point de la situation. La 7 seule en tête avec 3 tours d'avance sur la 3. Derrière la 18, la 14 et la 2. Rien que des Porsche, 9 aux 9 premières places. Et la 1, X et Mastic ravage, pas tant le record du tour mais loin à plus de 20 tours.
16:34 Il reste 35 voitures en course dont la 93, la BMW de Descartes, Euclin et Uber. Les Lancias sont 10e et 11e à une douzaine de tours.
16:44 La Cougar marche mieux mais 3 heures d'arrêt c'est lourd.
17:00 La Tiga Ford de Davet ne sera pas clappée, distance insuffisante mais celle de Spice prendra la 14e place.
17:08 Intermed pour les parents et les amis mais Jour J pour les pilotes de formule gamins avec la finale des 24 minutes du Mans. Très sérieux pour eux, peut être le premier maillon d'une filière qui les conduira un jour sur l'autre piste, la grande. Très sérieux aussi pour les commissaires qui ont à cœur de leur faire comprendre et admettre les règles de sécurité en conduite sportive.
17:30 Rendez-vous dans une quinzaine d'années avec les mêmes peut-être.
17:52 Quel dommage que la Porsche 956 Walter Brun n'ait pas terminé. Pilotée à tour de rôle par l'argentin Oscar Larori et les italiens Massimo Sigala et Gabriele Tarchini, elle avait talonné les meilleurs pendant longtemps. Elle aurait mérité un meilleur sort.
18:18 La 14e aussi a joué de malchance sinon on aurait dit peut-être qu'une arrivée au sprint comme en 69.
18:37 Mais désormais les jeux sont faits. La 7 va gagner, elle tourne comme une horloge, aucun pétain, aucune alerte, c'est rarissime en endurance. Et chapeau à Klaus Ludwig qui l'aura piloté pendant exactement 13h39.
18:53 Les Jaguars ne sont pas à la fête, la 40 a disparu pendant la nuit, rupture de cardan, reste la voiture de Tullius et Ballolena. Une rupture de joint de soupape l'immobilisera à 13h30.
19:05 Avec cependant juste assez de ressources pour faire un dernier tour au ralenti vers 14h50 pour être classé 13e. Quant au Lancia, elles vont prendre les 6e et 7e places, Volek Nanini à 14 tours, Pescarolo Baldi à 16 tours. Déçu certes, Henri Pescarolo, mais optimiste quand même.
19:25 Il n'y a rien de progrès, il n'y a pas eu de panne mécanique importante. Enfin on n'est pas encore arrivé, mais la boîte de vitesse a tenu, le moteur a tenu, donc je crois que c'est le bon enjeu.
19:37 Il n'était pas pressé de partir, c'était seulement une erreur de trajectoire.
19:54 Commençons à distribuer les prix, les accessoires et les mentions. La 33, Gardner Robs, Edouard sera 4e. La 7, médaille d'or. La 70, Pigaforbe, 14e et 1re en C2. La 11, Jarrier-Sacwell-Gondrade, 9e à 18 tours. Et la 14, médaille d'argent seulement pour 3 tours.
20:23 Quant aux forces d'usine, la 3 ayant abandonné, elles prendront la 3e place à 7 tours, Bellichtouc et la 10e à 26 tours, XMA.
20:43 W.M.Peugeot sauve l'honneur avec une 17e place pour Pignard-Rollet et Jean Rondeau. Il y avait 49 voitures au départ, 49 seulement à cause de la casse pendant les essais. Elles seront 29 à l'arrivée, dont 24 classées. La 24e avec 3590 km parcourus en 24 heures contre 5088 à la force n°7.
21:08 C'est l'heure de la transhumance sauvage décolline vers la plaine. Moyenne des vainqueurs, 212 à l'heure. Il leur reste 120 litres de carburant. La plus rapide aura été aussi la plus sobre.
21:22 La première édition des 24 heures du Mans. Je vous rappelle que c'était le globe surfing de Paul Ibarrania et de John Wintour.
21:46 Les vainqueurs, Klaus Ludwig, 35 ans, 5 fois au départ des 24 heures du Mans, 3 fois victorieux. Un circuit fétiche désormais pour lui. Paolo Barilla, 24 ans, plus connu jusqu'ici par les pâtes alimentaires. Et John Wintour, 35 ans, son meilleur résultat en 4 participations.
22:11 Avec 10 victoires au Mans, Porsche bat le record de Ferrari, 9 victoires. Porsche encore, Porsche toujours, Porsche Uber à l'œil.
22:21 La première édition des 24 heures du Mans. Le Mans est le meilleur de tous les jours. Le plus rapide au Mans, le plus rapide du monde. La plus rapide du monde. La plus rapide du monde.
22:31 [Applaudissements]
22:46 [Musique]
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