Hommage à Robert Badinter: "C'était une cérémonie qui ressemblait à l'homme qu'il était" affirme Élisabeth Guigou, ancienne ministre de la Justice

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Un hommage national est rendu place Vendôme à l'ancien ministre de la Justice et père de l'abolition de la peine de mort, Robert Badinter. L'ancien avocat est décédé le 9 février dernier à l'âge de 95 ans.

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00:00 Elisabeth Guigou absolument, qui est avec moi ici, Place Vendôme, ex-garde des Sceaux,

00:04 comme Robert Bonnater, est présente évidemment à cette cérémonie d'hommage de la nation.

00:09 Elisabeth Guigou, ma première question est toute simple,

00:12 qu'avez-vous ressenti lors de cet hommage ?

00:14 C'était très émouvant.

00:16 C'était une cérémonie qui ressemblait à Robert.

00:20 C'était à l'homme qu'il était.

00:23 C'est-à-dire ?

00:24 Un homme de culture,

00:26 et aussi d'engagement.

00:29 Il est toujours allé au bout de ses convictions.

00:33 Il ne s'est pas contenté de faire abolir la peine de mort en France.

00:36 Il a plaidé, il a milité pour l'abrogation universelle de la peine de mort.

00:42 Et il soutenait toutes les associations dans tous les pays du monde

00:46 qui militaient contre la peine de mort.

00:48 Mais dans les pays les plus improbables, c'est-à-dire les dictatures les plus affirmées.

00:52 Et donc il soutenait tous ces militants associatifs

00:55 qui se réunissaient avec combien de difficultés.

00:59 Ça, et puis il a complètement transformé ce ministère.

01:03 Une des choses dont j'ai été le plus fière, c'est de lui succéder.

01:07 Pas directement, parce qu'il y en avait eu d'autres entre-temps.

01:11 Mais vraiment, pour moi, c'était une référence.

01:16 C'est quelqu'un qui m'a toujours inspirée.

01:18 Avant même que j'arrive ici, Place Vendôme.

01:22 Et puis, c'était un conteur merveilleux.

01:25 On ne s'ennuyait jamais avec lui.

01:27 D'abord, il avait beaucoup d'humour.

01:29 Ensuite, il avait toujours des histoires extraordinaires à raconter.

01:32 Parce qu'il adorait l'histoire.

01:34 Et donc, ici, évidemment, c'est une des premières personnes que j'ai vues ici.

01:43 Je lui ai dit "Venez, Robert".

01:44 Parce que vraiment, pour moi, que vous soyez là avec moi,

01:48 c'est quelque chose d'extraordinaire.

01:51 Et alors, il m'avait dit "Mais vous savez, ce bureau où vous êtes là, Elisabeth,

01:55 et ce jardin, vous savez que c'est le dernier jardin

02:00 où Marie-Antoinette s'est promenée avant qu'on l'enferme à la conciergerie

02:04 où ensuite elle a été exécutée.

02:06 Alors, il avait toutes sortes d'histoires sur cet hôtel-là.

02:10 Et j'étais vraiment très fière d'être dans sa lignée.

02:17 C'était une personnalité extrêmement attachante.

02:21 Et en effet, la patrie doit lui être reconnaissante.

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