Tous les jours dans la matinale d’Europe 1, Olivier de Lagarde scrute et analyse la presse du jour. Aujourd’hui, l'annonce de la non participation de François Bayrou au prochain gouvernement dont on attend toujours la composition et Marine Le Pen en tête des intentions de vote pour la prochaine présidentielle.
Retrouvez "La revue de presse" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-revue-de-presse2
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00 Mais avant de jouer pour la cagnotte, la revue de presse d'Europe 1, Olivier Delagarde,
00:06 mais à quoi donc joue François Bayrou ?
00:08 Et bien c'est la très bonne question du jour Dimitri.
00:10 La nouvelle de sa non-participation au gouvernement est intervenue tard hier,
00:14 mais les services politiques des journaux ont travaillé vite.
00:17 Dans le Parisien, aujourd'hui en France, Olivier Beaumont et Pauline Théveniaud
00:20 retracent d'abord le fil de cette journée de dupe.
00:23 Parce que Macron et Bayrou avaient pourtant topé dans l'après-midi
00:27 sur le nombre de ministres au gouvernement, racontent un témoin des tractations.
00:31 Tout se passait trop bien, le président était même prêt à accepter
00:35 qu'il soit ministre d'État et numéro 2 du gouvernement.
00:39 C'est finalement un échange téléphonique entre Bayrou et Attal qui a fait tout capoter.
00:43 Furieux, Bayrou appelle alors l'AFP et fait parler la foudre.
00:48 Voilà pour les faits, la conséquence, elle, elle s'étale en gros titre à la une du Télégramme.
00:53 « C'est la crise Bayrou », annonce le journal breton.
00:57 « On avait oublié qu'il pouvait être un tueur », écrit Hubert Coudurier dans ses colonnes.
01:01 « Qu'il avait pourri la fin du mandat de Sarkozy, qualifié d'enfant roi,
01:05 quitte à favoriser l'élection de Hollande. »
01:08 Et il est littéraliste d'expliquer que Bayrou, c'est surtout un pouvoir de nuisance
01:12 et une jouissance d'exister dans une majorité déjà affaiblie.
01:17 Ingérable, irritable, égotique, il fait ici la démonstration du pourquoi
01:22 il ne pouvait pas entrer au gouvernement, déclare aussi très énervé
01:26 un conseiller de l'exécutif aux Echos.
01:28 Alors, peut-être, mais c'est en tout cas une humiliation publique et une claque pour Attal,
01:34 analyse dans le Figaro un ministre proche d'Emmanuel Macron.
01:38 Cette initiative fragilise-t-elle la majorité en marquant une rupture du modem ?
01:43 s'interroge dans ses colonnes Loris Boixot.
01:46 Ça peut être un tournant, estime un haut gradé du parti.
01:49 Alors à qui profite cette nouvelle crise, Olivier ?
01:51 Et bien ça aussi c'est une très bonne question Dimitri,
01:54 et la réponse est déjà dans Valeurs Actuelles cette semaine.
01:57 L'hebdomadaire publie un sondage IFOP qui va faire beaucoup causer.
02:00 Sondage qui donne Marine Le Pen vainqueur au deuxième tour de la présidentielle,
02:05 51-49 contre Gabriel Attal et 50-50 dans l'hypothèse où elle affronterait Edouard Philippe.
02:11 Mais le plus spectaculaire, c'est le résultat du premier tour
02:14 où la candidate du RN est désormais créditée de 36% des voix,
02:19 14 points devant le candidat majorité présidentielle.
02:24 Commentaire de Marine Le Pen,
02:25 tout ce que nous avions prédit se déroule en ce moment même.
02:28 Alors ce que personne n'avait prédit, c'est que nous n'aurions toujours pas de gouvernement au complet.
02:33 Un mois après la nomination de Gabriel Attal à Matignon,
02:37 si vous n'êtes pas fatigué par les rumeurs, sachez que celle qui galope aujourd'hui,
02:41 c'est celle du retour de Nicole Belloubet, l'ancienne garde des Sceaux,
02:44 remplacerait Amélie Aoudéac, etc. à l'éducation nationale.
02:48 - Alors parlons du commerce extérieur.
02:50 Si un ministre en charge du dossier avait été nommé,
02:52 il aurait pu se féliciter de la baisse de ce déficit.
02:55 - Sauf qu'il aurait eu tort, Dimitri, parce que le chiffre 2023 n'est pas bon.
03:00 Il est juste un tout petit peu moins catastrophique que celui de l'année précédente.
03:04 Et à la une du Figueroa, Gaëtan de Capelle nous explique pourquoi c'est grave.
03:07 100 milliards d'euros de déficit, c'est le véritable thermomètre de l'état de santé d'un pays.
03:13 Il mesure à la fois notre dépendance et notre compétitivité.
03:17 Et la France poursuit sa glissade.
03:20 Nous cédons chaque année du terrain par rapport à nos concurrents.
03:23 Oui, mais pourquoi ?
03:25 Pourquoi finalement la croissance française est-elle toujours inférieure à celle des États-Unis, par exemple ?
03:31 Ça aussi, c'est une bonne question.
03:32 Eh bien, si elle vous intéresse, lisez la chronique que signent Augustin Landier et David Temar,
03:37 respectivement profs à HEC au MIT.
03:41 C'est dans les Échos, journal qui est loin d'être anti-européen, que vous lirez cela.
03:45 Leur réponse, c'est que c'est l'excès de réglementation qui nous plombe.
03:50 D'ailleurs, la presse américaine est gognarde quand elle résume la situation.
03:53 L'Amérique innove, la Chine imite, l'Europe régule.
03:57 RGPD, loi sur l'IA, Green Deal, Farm to Fork.
04:01 Bruxelles accumule les contraintes sur les petites entreprises
04:04 qui ne sont pas équipées pour gérer la réglementation.
04:08 Pour les technocrates, les normes ont un avantage important, poursuivent-ils.
04:11 Elles ne coûtent rien aux dépenses publiques, sauf qu'elles plombent la croissance.
04:15 Bruxelles doit donc changer d'ADN.
04:18 Et comme en Échos, on va laisser la conclusion à Etienne Gernel ce matin dans Le Point.
04:23 "Il est l'un des seuls à se féliciter de l'absence de gouvernement."
04:26 La conséquence, écrit-il, c'est que pendant ces quatre semaines de jachère dans les ministères,
04:31 nombre de normes et de réglementations absurdes n'ont pas pu voir le jour,
04:35 et de se féliciter de ces congés, de cette folie normative,
04:40 malheureusement, Bayrou ou pas, un gouvernement nous est promis, pour les heures qui viennent,
04:44 les meilleures choses ont toujours une fin.
04:47 La revue de presse, signée Olivier Delagarde.
04:49 Tiens, je vous montre aussi la une de Paris Match.
04:51 Bah oui, Jean Begley est dans le studio, on pouvait manquer de lui rendre hommage.